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15.mai.201815.5.2018 // Les Crises

La dynastie wahhabite et le bradage de la Palestine 1/2, par René Naba

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Source : Madaniya, René Naba, 06-12-2017

«L’appropriation d’une religion planétaire, son interprétation dans un sens ultra restrictif, régressif et répressif ainsi que son instrumentalisation à des fins politiques au service des anciens colonisateurs du Monde arabe et musulman, relève de l’imposture» – RN

Illustration : Document de renonciation à la Palestine en faveur des «malheureux juifs» signé par Abdel Aziz Al Saoud, fondateur de la dynastie wahhabite et remis au délégué de Grande Bretagne Sir Percy Cooks.

Traduction : «Au nom d’Allah, le très miséricordieux, Moi, Sultan Abel Aziz Ben Faysal, Ibn Abder Rahman Al Faysal Al Saoud, admet et reconnaît mille fois à Sir Percy Cooks, délégué de Grande Bretagne, qu’il n’y a pas pour moi aucun empêchement à offrir la Palestine aux malheureux juifs ou tout autre, selon ce que décidera la Grande Bretagne, dont je ne contesterai pas la décision jusqu’à la fin du Monde».

1- UN ROYAUME FONDÉ SUR UNE IMPOSTURE.

Esclave des Anglais au XX me siècle, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine pour l’acquisition d’un trône; Sous dépendance américaine au XXI me siècle, pour la survie de son trône, et en dépit de ses protestations formelles, elle a souscrit, par sa connivence tacite, à la reconnaisance de Jérusalem comme capitale d’Israël, terme ultime de la phagocytose de la Palestine. Toute honte bue, elle ira jusqu’à adouber l’artisan du «Muslim Ban», Donald Trump, le président le plus xénophobe de l’histoire américaine, abondant le complexe militaro industriel américain d’un budget de 380 milliards de dollars afin de s’épargner les foudres de la justice américaine pour son implication dans le raid terroriste du 11 septembre 2001 en vertu de la Loi Jasta.

Près de cent ans après son surgissment sur la scène internationale, la dynastie wahhabite, le plus fidèle allié des puissances occidentales, l’allié souterrain d’Israël, l’ennemi le plus acharné du Mouvement National Arabe, le plus résolu dans son combat contre la notion même de «libération», l’incubateur absolu du terrorisme islamiste takfiriste éradicteur, un des grands incendiares de la planète, se révèle comme la dynastie la plus calamiteuse et la plus maléfique pour le Monde arabe et l’Islam.

Cent ans après la promesse Balfour, le «Foyer National Juif» est ainsi devenu largement de son fait le «Grand Israël» et la Palestine un bantoustan palestinien sous la coupe israélienne. Un résultat qui témoigne de la puissance du lobby juif en Occident, de la tétanie qui saisit le Monde occidental devant le fait juif, conséquence de son implication dans le génocide hitlérien, auquel ni les Palestiniens, pas plus que les Arabes ou les Musulmans n’ont pris part.

Bafouant la légalité internationale, le grand Israël apparaît ainsi rétrospectivement comme une compensation sur un bien d’autrui, plus précisément des Palestiniens des turpitudes occidentales avec la connivence des roitelets du Golfe.

A tous égards, la reconnaissance unilatérale américaine de Jérusalem comme capitale d’Israël, au mépris des résolutions constantes de l’ONU, en l’absence de toute solution, passera dans l’histoire comme une marque d’infamie des pays occidentaux. La fin de leur rôle prescripteur sur le plan moral. Une souillure morale indélébile. Le point de basculement du conflit palestinien sur de bases nouvelles se cristallisant autour du noyau dur de la contestation de l’ordre hégémonique israélo-américain dans la zone. L’ultime geste de puissance d’un empire américain sur la voie du déclin.

Ci joint la datation par carbonne 14 de la dynastie wahhabite.
L’Arabie saoudite est le pays au monde qui invoque le plus quotidiennement Allah, mais cette incessante invocation divine paraît sans effet devant la démagogie de ses dirigeants, de même que leur nanisme politique, à en juger par l’état de décomposition du Monde arabe dont elle est grandement responsable.
La dynastie wahhabite a en effet fondé sa légitimité sur une imposture. Le Royaume est certes la terre de la prophétie, mais il n’est nulle part écrit qu’elle doit être la propriété de la famille Al Saoud.
Mieux, dans l’ordre de la forfaiture, le clan Salmane s’est particulièrement distingué. Foulant au pied le sacro-saint principe de la dévotion du pouvoir selon la loi de la primogéniture, qui confère le pouvoir à l’aîné de la génération la plus ancienne, Salmane a imposé son propre fils comme prince héritier.
Opérant une révolution dans l’ordonnancement présumé immuable du dogme wahhabite, il a ainsi fait passer l’Arabie saoudite du «Royaume des fils d’Abdel Aziz» au «Royaume des fils de Salmane».
Pour la survie de son trône, au prétexte de combattre le chiisme iranien, la dynastie wahhabite a bradé la Palestine, pressé de s’abriter de sa forfaiture en se plaçant sous la coupe de ce que ses prédicateurs dogmatiques ont longtemps considéré comme l’ «usurpateur de la Palestine».

2- LE FOSSOYEUR DE LA CAUSE NATIONALE ARABE

Le Gardien des Lieux Saints de l’Islam a certes financé la promotion de l’Islam à travers le monde, mais son prosélytisme religieux tous azimut s’est souvent confondu avec une instrumentalisation politique de la religion comme arme de combat contre les ennemis de l’Amérique, notamment l’athéisme communiste, au détriment des intérêts stratégiques du Monde arabe.
Le chef de file de l’Islam sunnite a porté le fer aux quatre coins de la planète pour le compte de son protecteur américain, mais le bailleur de fonds des équipées militaires américaines dans le tiers monde -de l’Afghanistan au Nicaragua, à l’Irak, à la Syrien au Liban, voire même l’Algérie- n’est jamais parvenu à libérer l’unique Haut Lieu Saint de l’islam sous occupation étrangère, la Mosquée d’Al Aqsa de Jérusalem, au point que son leadership est désormais concurrencé par le nouveau venu sur la scène diplomatique régionale, l’Iran, et contesté par ses anciens pupilles djihadistes.

Le protégé de l’Amérique, auteur de deux plans de paix pour le Proche orient, n’a jamais réussi à faire entériner par son protecteur américain et son partenaire israélien les propositions visant à régler le conflit israélo palestinien, ni à prévenir l’annexion rampante de Jérusalem, ni la judaïsation de la 3eme ville sainte de l’Islam, pas plus qu’il n’a pu éviter le basculement des grandes capitales arabes hors de la sphère sunnite, dans le giron adverse: Jérusalem sous occupation israélienne, Damas sous contrôle alaouite et Bagdad enfin sous partage kurdo Chiite.

Le plus riche pays arabe, membre de plein droit du G20, le directoire financier de la planète, a dilapidé une part de sa fortune à d’extravagantes réalisations de prestige et à la satisfaction d’invraisemblables caprices de prince, sans jamais songé à affecter sa puissance financière au redressement économique arabe ou au renforcement de son potentiel militaire, bridant au passage toute contestation, entraînant dans son sillage le monde arabe vers sa vassalisation à l’ordre américain.

La dynastie wahhabite, détournant les Arabes et les Musulmans de leur principal champ de bataille, la Palestine, dans de furieux combats en Afghanistan, n’a jamais tiré un coup de feu contre Israël, au point que le meilleur allié arabe des États Unis apparaît, rétrospectivement, comme le principal bénéficiaire des coups de butoir israélien contre le noyau dur du monde arabe, et Israël, comme le meilleur allié objectif de la monarchie saoudienne.

En 89 ans d’existence, ce pays de passe droit a été gouverné par sept monarques (Abdel Aziz, Saoud, Faysal, Khaled, Fahd, Abdallah, Salmane), mais, à une période charnière de l’histoire du monde arabe, à l’ère de l’optronique, de la balistique, du combat disséminé et de la furtivité de basse tension, aucun des sept monarques n’était détenteur d’un diplôme universitaire, tous formatés dans le même moule de la formation bédouine et de l’école coranique.

A l’instar des autres pétromonarchies gérontocratiques du Golfe, soit le tiers des membres de la Ligue arabe et les deux tiers de la richesse nationale arabe, alors que la théocratie voisine iranienne a, d’ores et déjà, accédé au statut de puissance du seuil nucléaire.
En 89 ans d’existence, malgré les turbulences, la famille Al Saoud a réussi à sauvegarder son trône, mais plongé la zone dans une sinistrose quand Israël sinistrait la zone.

3 – LA CAPITALISATION D’UNE RENTE DE SITUATION SUR UNE POSITION MAXIMALISTE DE LA QUESTION PALESTINIENNE.

L’Arabie saoudite a capitalisé une rente de situation sur une position maximaliste à connotation antisémite sur le conflit israélo-arabe, au cours du premier demi siècle de son existence, pour finir par détourner les combattants vers l’Afghanistan, à cinq mille km du champ de bataille de la Palestine, dans la décennie 1980, par une instrumentalisation de l’islam contre arme de combat contre l’athéisme soviétique, avant de basculer, pour la survie du trône wahhabite, vers une normalisation rampante avec Israël, à la mesure de l’annexion rampante de la Palestine par l’État Hébreu, pour la survie du trône wahhabite au prétexte de combattre l’Iran schismatique chiite.

Au delà de toute décence, Salmane, un des plus gros collecteurs de fonds pour les djihadistes via le groupe As Charq Al Awsat, blanchira Donald Trump, l’artisan du «Muslim Ban», de sa politique xénophobe et sabordera le Conseil de Coopération du Golfe, le syndicat des six pétromonarchies, pour se défausser sur le petit Qatar du rôle d’incubateur absolu du djihadisme erratique.

4- DE L’INSTRUMENTALISATION DE LA RELIGION ET DU BON USAGE DU RITUEL MUSULMAN

Sans vergogne, la monarchie wahhabite a instrumentalisé l’Islam à des fins politiques pour assouvir sa mégalomanie, plutôt que de favoriser la promotion de l’Islam au terme de XV me siècle de sujétion coloniale et de léthargie ottomane.
Incubateur absolu du djihadisme erratique, le Royaume particulièrement sous le leadership du clan Sideiry a grandement contribué, au même titre que les puissances coloniales occidentales, à la dévastation du Monde arabe. Pour la survie du trône et la pérennité d’une dynastie wahhabite, décriée dans de larges fractions du quart monde.

Sans le moindre scrupule, il instrumentalisera la symbolique du Ramadan pour la satisfaction de sa soif vindicative.
Dans cette perspective, le mois du Ramadan 2017 a constitué une aubaine politique pour le Royaume qui mettra à profit ce mois de jeûne de sacrifice et d’élévation vers Dieu pour assouvir son bellicisme engageant la guerre contre le petit frère wahhabite du Qatar, en superposition à sa guerre contre le Yémen. Avec dans la foulée l’intronisation à la date symbolique du 21 juin, coïncidant avec Laylat Al Qadar, La «Nuit du Destin», du propre fils du Roi, Mohamad Ben Salmane, comme prince héritier du royaume. Un personnage impulsif, impétueux, impénitent et impotent à en juger par le double désastre qu’il a infligé à son pays au Yéme, contre le Qatar. Et dans gestion hasardeuse du dossier Saad Hariri.

Daech déjà avait utilisé la symbolique du Ramadan pour proclamer son projet de califat Islamique s’emparant de Mossoul, le premier vendredi du mois de Ramadan 2014.

L’appropriation d’une religion planétaire, son interprétation dans un sens ultra restrictif, régressif et répressif ainsi que son instrumentalisation à des fins politiques au service des anciens colonisateurs du Monde arabe et musulman, relève de l’imposture.
Le Royaume vit un état de schizothymie, avec une très grande complaisance des «Grandes Démocraties Occidentales» pour les turpitudes de la dynastie wahhabite. Au point que ce pays dirigé par une caste la plus misogyne du monde siège depuis 2017 à la «commission des droits des femmes de l’ONU».

5 – LE PATRIMOINE GÉNÉTIQUE DU POUVOIR ROYAL AUX MAINS DES AMÉRICAINS.

D’Abdel Aziz, fondateur du Royaume, à Fahd, 5eme monarque, affligé une dizaine d’années d’hémiplégie, impotent à une période charnière de l’histoire du Golfe (1995-2005) marquée par la rupture avec Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaida et la 2eme guerre du Golfe contre l’Irak; A Abdallah, 6eme monarque, atteint d’une lourde cardiopathie, au Prince héritier Sultan, inamovible ministre de la défense pendant 40 ans, en traitement prolongé pour un cancer généralisé, et son éphémère successeur Nayef, inamovible ministre de l’intérieur pendant trente ans, au Prince Salmane, le nouveau prince héritier, tous les dignitaires du royaumes ont été hospitalisés aux États-Unis et leur patrimoine génétique se trouvent ipso facto en dépôt auprès de l’administration hospitalière américaine.

D’autres autocrates arabes ont certes emprunté le chemin de Washington pour assurer leur survie sanitaire, tels le Roi Hussein de Jordanie atteint de cancer ou le Général Omar Souleymane, ancien chef des services de renseignements du président égyptien Hosni Moubarak, mystérieusement décédé à son admission à l’hôpital ou encore le chef de l’OLP en personne, Yasser Arafat, dans un hôpital français, mais nulle part ailleurs qu’en Arabie saoudite le pèlerinage médical américain n’ a été érigé en système.

Un signe indiscutable de la dépendance wahhabite à l’égard de l’administration américaine, qui connaît ainsi, biologiquement, les forces et faiblesses des principaux gardiens du dogme de l’Islam, une religion fédérant le cinquième de la population de la planète, détenteurs de surcroît des principaux gisements énergétiques du monde, la religion de l’univers consumériste.

6 – UNE DYNASTIE LIBIDINEUSE:

A – Le Roi Saoud: 43 épouses, 115 enfants/ Le Roi Abdel Aziz : 38 épouses, 63 enfants.

L’attrait pour le sexe a, semble-t-il, constitué la marque de fabrique de la dynastie libidineuse d’Al Saoud. Saoud a marqué une nette préférence pour la gente féminine, toutes configurations confondues, dépassant dans ce domaine la totalité de sa fratrie.

Selon les documents officiels, Le 2ème Roi d’Arabie a épousé 43 femmes laissant une abondante progéniture de 115 enfants: 53 garçons et 62 filles.
Son père, Abdel Aziz, le fondateur du Royaume, avait ainsi pour coutume de passer une nuit d’amour avec une femme, -une seule et unique nuit d’amour-, avant de la congédier. Les plus chanceuses avaient droit à plusieurs nuits consécutives avant d’être rejetées dans l’anonymat.

Ni l’épouse de son frère Mohamad, ni la veuve de son frère Saad, pas plus que la veuve de son ennemi intime, Saoud Ben Rachid, gouverneur de Hael, n’ont été épargnées par sa fougue. À peine avait-il conquis Haël qu’il s’empara de la veuve d’Ibn Rachid, Fahida Bint Al Assi Ben Kleib Ben Chreim Al Rachid, pour lui faire un enfant qui n’est autre qu’… Abdallah, l’ancien Roi d’Arabie.
Abdel Aziz a ainsi honoré, sans discontinuer, ses 38 femmes, outre un nombre incalculable d’inconnues, enrichissant le royaume d’une progéniture de 63 enfants. Un chiffre qui ne tient compte ni des enfants morts en bas âge, ni des enfants morts-nés.
Le plus étrange est que le Roi Abdel Aziz, à demi aveugle, paralytique, sur fauteuil roulant, a réussi le tour de force de continuer à procréer: Moukren, Hazloul, Hammoud, Abta et Tarfa, sont le fruit de ses amours septuagénaires, un des miracles du fondateur du Royaume .

B- Le Roi Abdallah : 21 épouses, 63 enfants

La virilité ne se limite pas au père fondateur du Royaume. Le roi Abdallah, récemment décédé, a fait preuve de ses grandes capacités génésiques engendrant, à 75 ans, un garçon Bandar, né en 1999, de son épouse la princesse Haifa El Mehanna. Bandar est le 63 ème enfant du Roi Abdalah, issus de 21 épouses.

C- 500.000 dollars pour 15 minutes de conversations avec Kristen Stewart et un million de dollar pour une nuit espérée avec Brigitte Nielsen

L’obsession sexuelle n’était pas l’apanage des pères fondateurs du Royaume. Fils et petits fils étaient animés des mêmes pulsions. Leur exploit résidait dans la compétition à laquelle ils se livraient sur les dollars déversés sur les beautés Hollywood. Des récits sans fin. Inimaginables. Sur leur bêtise et leur inconsistance.

Harvey Winston, un ancien garde de corps, raconte qu’un prince saoudien lui a proposé 500.000 dollars pour avoir l’honneur de bavarder avec son idole Kristen Stewart. L’actrice a donné son accord, le conditionnant au fait que le prince fasse un don d’un demi million de dollar au fond de secours des victimes du «Typhon Sydney».

Mark Young a publié, pour sa part, un livre intitulé «Saudi Bodyguard» dans lequel ce britannique longtemps affecté à la protection des palais d’Al Saoud, depuis 1979, narre les turpitudes de la dynastie, «ses déviances, la prostitution à laquelle certains se livrent, les vols et rapines, les addictions à l’alcool, aux stupéfiants et aux jeux».

D- Khaled Ben Sultan et le fantasme de Brigitte Nielsen

L’histoire la plus singulière dont a été témoin Mark Young est celle de l’ancien vice ministre de la défense, Khaled Ben Sultan, l’ancien interface saoudien du général américain Norman Schwarzkoff durant la 1 ère guerre du Golfe (1990-1991), et propriétaire du journal «Al Hayat».
Fasciné par la beauté de Brigitte Nielsen, à l’époque épouse de l’acteur américain Sylvester Stallone (alias Rambo), le généralissime, selon le récit de Young, aurait ourdi des multiples plans pour passer une nuit d’amour avec la belle et blonde danoise. Au point de proposer un million de dollars pour cette nuit qu’il se promettait torride. Cette proposition à proprement parler indécente s’est finalement concrétisée un certain soir de juin 1997 dans un luxueux hôtel de la croisette.

E- Abdel Aziz, ou la transfiguration d’un prince à la jeunesse agitée en prédicateur wahhabite

Le benjamin du Roi Fahd, lui, s’est emballé pour l’actrice de télévision Yasmine Bleeth, de confession juive. Abdel Aziz Ben Fahd a dépensé sur elle une somme si importante, quelle aurait suffit à éradiquer définitivement le problème des vieilles filles du Royaume.
Compagnon festif de l’ancien premier ministre libanais Saad Hariri, ses frasques parisiennes lui valurent une interdiction de séjour dans un grand palace de la capitale française. Au terme d’une jeunesse agitée, Abdel Aziz a fait acte de contrition et de repentance: Il s’est laissé poussé la barbe et est devenu prédicateur wahhabite, financier de la chaîne takfiriste «Wissal» (le lien).

F- Salmane et Sylvia Kristel

À l’instar de Khaled Ben Sultan, propriétaire par ailleurs du journal «Al Hayat», qui avait fantasmé sur Brigitte Nielsen, Salmane, propriétaire du Charq Al Awsat, a, lui, projeté ses fantasmes sur Sylvia Kristel, l’actrice du film «Emmanuelle», un film sulfureux à l’époque.
La galipette de Salmane, à l’époque gouverneur de Ryad, a valu à son entremetteur, le propre amant de l’actrice néerlandaise, -un faux play boy libanais- la somme de cinq cent mille dollars avec en prime la gratification d’une fréquence communautaire à Paris, faisant de sa station la plus importante station arabophone de l’espace francophone.

Première radio communautaire arabophone de l’Europe continentale et de par son implantation la première radio arabophone d’Europe Radio-Orient, émettant depuis Paris, média off-shore par excellence, a longtemps constitué un pavillon de complaisance dans une zone de non-droit, un condensé de l’histoire de la communication et des relations triangulairement ancillaires entre Paris, les pétromonarchies du golfe et le milliardaire libano-saoudienne.

Cette hyperactivité hormonale princière est intervenue à une époque où leur ancien «office boy» Oussama Ben Laden, chef d’Al Qaida, consommait sa rupture avec ses Maîtres wahhabites. Mais la libido de leurs altesse n’a pas de prix. Elle n’en avait nullement cure de cette rupture qui peuplera ultérieurement de cauchemars le sommeil des gérontocrates du Golfe.

7- LA DYNASTIE WAHHABITE: UNIQUE ENTREPRISE FAMILIALE AU MONDE À SIÉGER AUX NATIONS UNIES.

Illustration caricaturale de la réalité paralytique arabe, le Royaume saoudien est généralement considéré comme l’un des fossoyeurs de la cause nationale arabe.
Unique famille à avoir donné son nom à son pays, ce que même Christophe Colomb, le découvreur de l’Amérique, n’a songé à faire; Unique pays à porter le nom de sa famille conquérante, ce que même Jules César n’a osé faire, l’Arabie saoudite est aussi l’unique entreprise familiale au monde à siéger aux Nations Unies.

Un privilège qu’aucune dynastie si prestigieuse fut elle, qu’aucune multinationale si puissante soit elle n’a jamais pu exercer. Un passe droit qui donne la mesure du laxisme dont bénéficient les dirigeants de ce pays sur le plan international du fait pétrolier.
Au service de son ambition et de sa prépotence, deux incomparables atouts naturels:

  • La Mecque et Médine, les deux Hauts Lieux saints de l’Islam, référence spirituelle absolue d’une communauté de croyants de 1,5 milliards de fidèles de la deuxième religion du monde par son importance,
  • Le pétrole, moteur de l’économie internationale dont elle détient le principal gisement énergétique du monde,
  • Une immense superficie qui fait de ce pays de 2,5 millions de km2, un quasi-continent de taille comparable à l’Europe occidentale (France Allemagne, Belgique, Pays-Bas, Luxembourg),
    A cela s’ajoutent trois autres facteurs
  • Une faible densité démographique (28 millions d’habitants), enfin, dernier et non le moindre atout: le bouclier américain mis en place par le Pacte de Quincy, dissuasif contre toute remise en cause interne, toute intervention étrangère, toute critique internationale.

Mais le pèlerinage, qui avait vocation à être un lieu de communion et de confraternité s’est révélé un instrument de mort et de désolation: 90.000 pèlerins ont péri en 14 ans en accomplissant leurs obligations religieuses sur les Lieux Saints de l’Islam, conséquence des négligences coupables des autorités saoudiennes.

Pour le lecteur arabophone, le bilan sur ce lien

8- LES MICMACS DIPLOMATIQUES DU ROYAUME SAOUDIEN AVEC LA COMPLICITÉ OCCIDENTALE.

A- L’Arabie saoudite à la «Commission des Droits de la Femme»: un pyromane chef des pompiers d’une ville.

Le royaume saoudien, l’un des régimes les plus misogynes du monde, a obtenu le feu vert par vote secret de 47 des 54 états membres du Conseil Économique et Social des Nations Unies pour siéger à la Commission des Droits de la Femme»: «C’est comme désigner un pyromane chef des pompiers de la ville», a commenté Hillel Neuer, directeur exécutif de l’organisation UN Watch.
Certes, le Roi a accordé aux femmes le droit de siéger au Conseil consultatif, en 2012, mais cette instance dont la première session en formation mixte s’est tenue le 24 Février 2013, ne dispose d‘aucun pouvoir de décision. De même, les dames ont pu, pour la première fois aussi, participer aux élections municipales à partir de 2015, mais la gente féminine demeure soumise au régime de l’autorisation de sortie préalable.

La terminologie en fait foi. Si cultivées et compétentes soient elles, elles demeurent désignées du vocable désobligeant de «dépendante».

B-La lutte antidopage dans le domaine du sport

Dans le même ordre idée, l’Arabie saoudite, le plus grand marché de consommation du captagon du Moyen oient, a été portée à la présidence du Bureau de la Conférence des Parties de la Convention de lutte anti dopage relevant de l’Unesco, octroyant une subvention 100.000 dollars pour soutenir les activités de l’Agence Mondiale Antidopage visant à éradiquer le dopage dans le sport.

C- La triple imposture de Tawakol Korman Prix Nobel de la Paix 2011

Première femme arabe lauréate du prestigieux Prix Nobel de la Paix 2011, la yéménite était en fait une fausse activiste financée par l’administration américaine. Membre de la confrérie des Frères Musulmans, Tawakkol Karman a soutenu l’agression saoudienne contre son propre pays.

Le 2me volet de ce papier est intitulé: Le sabre n’entame jamais la chair d’Al Saoud

Sur les origines du royaume et du fondement du pouvoir de la dynastie wahhabite:

Source : Madaniya, René Naba, 06-12-2017

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Commentaire recommandé

Fabrice // 15.05.2018 à 08h25

Bon puisque j’ai été considéré hors sujet passons à l’article Il est es intéressant pour un journaliste de critiquer un responsable étranger d’autant un roi qui n’est pas le fruit de la démocratie si bénie mais peut on critiquer si aisément sans faire notre autocritique sur notre attitude ?

Avons nous expulsé un diplomate américain ou israélien pour leur attitude, déclenché un blocus avec ses pays pour leur blocage au conseil des nations unies ?

Alors oui le régime saoudien est odieux mais nous que sommes nous ? Je dirais de monstrueux hypocrites au mieux au pire…

28 réactions et commentaires

  • caliban // 15.05.2018 à 07h56

    Très instructif, merci.

    Pour poursuivre :
    • vue rétrospective sur la région, Henry Laurens : https://www.college-de-france.fr/site/henry-laurens/_audiovideos.htm
    • analyse actuelle, les interventions de Pierre Conesa (2 sur thinkerview : https://www.youtube.com/watch?v=luJBZfVWhXM) et les entretiens de l’Iremmo (https://www.youtube.com/results?search_query=iremmo)

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  • Fabrice // 15.05.2018 à 08h25

    Bon puisque j’ai été considéré hors sujet passons à l’article Il est es intéressant pour un journaliste de critiquer un responsable étranger d’autant un roi qui n’est pas le fruit de la démocratie si bénie mais peut on critiquer si aisément sans faire notre autocritique sur notre attitude ?

    Avons nous expulsé un diplomate américain ou israélien pour leur attitude, déclenché un blocus avec ses pays pour leur blocage au conseil des nations unies ?

    Alors oui le régime saoudien est odieux mais nous que sommes nous ? Je dirais de monstrueux hypocrites au mieux au pire…

      +34

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    • geedorah // 15.05.2018 à 14h12

      on ne vaut peut être pas mieux, mais ça n’empêche pas la critique du voisin
      et par le « nous » quevous employez j’ose espérer que vous parlez pour les décideurs de notre pays, perso j’ai rien fait dans ce genre/à cette échelle et probablement le journaliste non plus…

        +5

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      • Fabrice // 15.05.2018 à 21h05

        Lisez bien la critique du journaliste n’est valable que si on (notre société ) se montre exempt des défauts décriés dans d’autres ou cela à voir avec la paille dans l’œil de voisin etc… Qui a donné ce pouvoir au wahhabite ?

        Qui a laissé les neocons israëliens les mains libres pour bafouer impunément le droit international on me dira les Usa, le Ru, non car cela nous arrangeait et nous avions en charge l’Afrique où nous avons fait pire.

        C’est bien nous en tant que société ou civilisation qui avons au mieux laissé faire et fermé les yeux.

          +10

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  • max // 15.05.2018 à 08h44

    Les populations locales ont été les 1eres spoliées lors de la constitution de l’état israélien.
    70 ans ont passé.
    Les haines sont maintenant tellement fortes que les autorités israéliennes ne pouvaient pas laisser pénétrer sur ce sol qu’elles contrôlent la foule d’en face, d’où la tuerie.
    L’ouverture de l’ambassade des USA à Jérusalem a simplement été le révélateur de l’antagonisme des parties en présence.
    Pourquoi 70 ans après, il n’y a toujours pas d’accord.
    C’est simple le territoire est trop petit et l’eau fortement insuffisance et avec l’explosion démographique réciproque les deux parties ont joué la politique du pire.
    Maintenir les populations palestiniennes dans la dépendance coute non seulement de plus en plus chère mais les ressources hydriques ne suffisent plus et pour conclure les ressources hydrauliques offshores palestiniennes sont sous contrôle israélien.
    Comme même pour les israéliens il n’y a pas suffisamment d’eau et de terre, la tentation est irrésistible d’aller chez les voisins au nom du grand Israël.

      +8

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    • geedorah // 15.05.2018 à 14h21

      « Pourquoi 70 ans après, il n’y a toujours pas d’accord.
      C’est simple le territoire est trop petit et l’eau fortement insuffisance et avec l’explosion démographique réciproque les deux parties ont joué la politique du pire. »

      p’tre qu’ils ne veulent pas d’arabes non plus (tout simplement)
      un parti d’extreme droite ouvertement raciste au pouvoir, l’histoire de la stérilisation des femmes éthiopiennes
      pour moi c’est explicite…

      pour ce qui est de l’eau… plateau du golan et nouvelles usines de dessalement en cours, ça devrait régler le problème non? :p

      « Comme même pour les israéliens il n’y a pas suffisamment d’eau et de terre, la tentation est irrésistible d’aller chez les voisins au nom du grand Israël. »

      sérieux ?!?
      la religion n’a rien à voir la dedans, merci pour l’éclairage je dormirai moins con ce soir ….

        +9

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    • Chris // 15.05.2018 à 14h28

      Il n’y a pas que l’eau. Vous oubliez la confiscation des réserves gazières off-shore de Gaza…

        +16

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  • Kiwixar // 15.05.2018 à 09h49

    L’Arabie Saoudite et Israël créés en plein milieu des champs de pétrole par l’Occident colonialiste, c’est un peu la tactique « good cop + bad cop » pour faire causer un suspect. Mais on se demande qui est le « good cop ». La Saoudie moderne de MBS où les femmes peuvent conduire? Ou Israël où l’Ancien Testament fait office de cadastre?

      +13

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    • caliban // 15.05.2018 à 13h01

      L’Arabie Saoudite demeure un Etat qui cumule toutes les tares (totalitaire + dictatorial + wahhabite + mafieux). Vous croyez réellement qu’à partir du moment où vous croisez 2 ou 3 tortues ninja derrière un volant ces bases sont remises en cause ?

      A mon sens, vouloir comparer Arabie Saoudite et Israël pour les placer sur l’échelle de l’ignominie n’explique rien. S’il y a des points communs à trouver entre ces 2 pays confettis qui sèment la mort urbi et orbi, c’est de leur impunité dans les Relations internationales qu’il faudrait parler. Et donc du rôle de leurs parrains, au premier rang desquels figure le gouvernement des Etats-Unis depuis des décennies.

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      • Kiwixar // 15.05.2018 à 20h59

        « Vous croyez réellement qu’à partir du moment où vous croisez 2 ou 3 tortues ninja derrière un volant ces bases sont remises en cause ? »

        Non, bien sûr, mon commentaire sur la « Saoudie moderne de MBS » était fortement ironique. Les femmes qui conduisent là-bas, c’est de l’emballage marketing pour permettre aux parrains de soutenir l’AS (et Israël, « seule démocratie du Moyen-Orient) tout en s’attaquant à des pays comme la Libye, l’Irak, la Syrie.

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  • Christian Gedeon // 15.05.2018 à 11h56

    Une longue litanie de faits certainement exacts…et effectivement le wahhabisme est fort peu sympathique. Passons sur le sempiternel refrain concernant la domination de l’Occident par les lobbys juifs,ét posons nous une vraie question. M. Naba reproche à juste titre aux wahhabites d’avoir nui « au monde arabe » . Problème. Ce Monde arabe,fantasmé, pourquoi n’a t il pas trouvé une autre voie? Je veux dire par la que rejeter toute la faute sur l’AS et « les juifs », c’est quand même un peu court,non?

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    • Chris // 15.05.2018 à 14h31

      « pourquoi n’a t il pas trouvé une autre voie ? »
      Selon la recette talleyrande : agitez le(s) peuple(s)… et servez-vous ! Une ébullition « contrôlée » qui dure depuis la civilisation « pétrole ».

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      • Christian Gedeon // 15.05.2018 à 15h56

        Je n’ai pas compris votre post. Pouvez vous m’éclairer? Car,c’est en effet un mystère insondable pour ce qui me concerne que cette incapacité des dirigeants arabes à gouverner leurs pays respectifs depuis leurs indépendances. Le seul pays à y être arrivé,à mon sens,avant que son leader ne tombe dans le piège de la guerre contre l’Iran, a été l’Irak. Mais comment a t il pu tomber dans ce piège grossier, Saddam Hussein? Les bras m’en tombent encore. Ce n’est quand même pas le charme de Allbright. Mais Nasser reste ma plus grande déception. Un homme honnête, un vrai patriote qui s’est trompé sur toute la ligne lui aussi,mais honnêtement,si j’ose dire.

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      • caliban // 15.05.2018 à 17h23

        “pourquoi n’a t il pas trouvé une autre voie ?”

        Vous posez une question mais peut-être avez-vous un début de réponse ?

        Pour ma part il me semblait que la renonciation au terrorisme de la part de l’OLP allait dans la bonne voie. Puisqu’il se plaçait dans la lutte pour le Droit. Malheureusement en face, c’est la force, la colonisation et la ségrégation qui prévalent. Cela explique peut-être pourquoi « une autre voie » n’a pas pu être trouvée, non ?

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        • Christian Gedeon // 15.05.2018 à 18h28

          Résumer le « monde arabe » à la question palestinienne est juste une erreur. Parceque je vais vous dire une chose. Le « monde arabe » se moque de la cause palestinienne comme d’une guigne. Il a instrumentalisé les palestiniens comme c’est à peine croyable. Les a utilisés pour les pires basses besognes. Les a manipulés. A acheté leurs leaders au sens propre du terme.

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          • caliban // 15.05.2018 à 22h31

            Résumer le « monde arabe » à ses gouvernements dictatoriaux est juste une erreur 🙂

            J’ai pris l’exemple de la question palestinienne car elle est « ideal-typique ». C’est l’Injustice par excellence, celle d’une population spoliée puis colonisée avec l’aval des puissants. Ce sentiment d’Injustice a le Droit avec lui. C’est donc un combat que devrait soutenir – pacifiquement – toute personne attachée à la Raison. Notre devoir est de parler, de ne pas être complices. Nos nuits seraient hantées par le spectre des innocents qui expient là-bas, dans la plus affreuse des tortures, un crime qu’il n’ont pas commis …

            Voyez mon cher Alfred, je ne résume pas simplement à la question palestinienne, c’est même universel.

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            • Alfred // 16.05.2018 à 10h28

              Votre clavier a ripé. Alfred c’est Alfred, Christian Gédéon c’est Christian Gédéon.

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        • Alfred // 15.05.2018 à 19h36

          Il me semble qu’une des réponses est dans une des mots qu’utilise Christia’ Gédéon : « fantasmé ». Déjà si chacun s’appliquait déjà à être lui même au sein de ce grand univers.

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  • Sandrine // 15.05.2018 à 12h17

    A noter malgré tout que l’instrumentalisation de l’Islam à des fins politiques n’est pas le seul fait du wahhabisme. Cette instrumentalisation n’est-elle pas consubstantielle à la civilisation musulmane depuis le VIIe siècle?
    En outre, sur quoi se fonde l’idée d’une unité culturelle arabe si ce n’est sur la langue véhiculée par le Coran, donc sur l’instrumentalisation politique de ce dernier?
    C’est bien de contester le droit de l’occident a donner des leçons de morale au reste du monde – mais cela ne peut avoir de portée que si l’on est soit-même pret à se remettre en cause ; il ne me semble pas que le mouvement national arabe (dans lequel s’inscrit le mouvement palestinien) y soit vraiment prêt.

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    • caliban // 15.05.2018 à 18h53

      « consubstantielle à la civilisation musulmane depuis le VIIe siècle? »

      Comment pouvez-vous imaginer 1 constante instrumentalisation sur 13 siècles ? Cela me semble plus relever de l’opinion de comptoir que d’un savoir historique rigoureux.

      Et en admettant le lien « consubstantiel » religion / instrumentation politique, qu’est-ce qui vous permet d’en faire une caractéristique de la civilisation musulmane ?

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      • Sandrine // 15.05.2018 à 20h03

        Consubstantiel, oui, à la tradition établie par les califes Omeyyades qui étaient avant tout des chefs politiques et militaires; tradition qui s’est perpétuée dans le sunnisme. Pour le chiisme, au départ, c’etait un peu différent – le chiisme a débuté comme une voie autentiquement spirituelle qui se défiait de toute récupération politique. Mais bien sûr avec l’arrivée des Savafides en Iran, tout a changé.
        Vous me direz que c’est la même chose avec l’empire romain et le christianisme. Sauf que le christianisme a existé 3 siècles avant d’être récupéré; la rédaction de ses livres sacrés est antérieure d’au moins 2 siècles à cette récupération – ce qui n’est pas le cas du Coran dont l’apparition est concomitante à la prise du pouvoir. De manière très symbolique, d’ailleurs, on a retenu 4 evangiles qui ne concordent pas toujours entre eux… et il n’y a qu’un seul Coran.
        https://www.franceculture.fr/emissions/les-racines-du-ciel/la-spiritualite-du-coran-avec-youssef-seddik

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        • caliban // 15.05.2018 à 22h21

          Vous raisonnez comme un djihadiste (si je peux me permettre ce rapprochement). C’est-à-dire qu’à l’instar des fondamentalistes qui partent faire le jihad parce que c’est écrit ou des intégristes sionistes qui prennent l’Ancien Testament pour cadastre, vous prêtez aux « Livres sacrés » des vertus qu’évidemment ils n’ont pas.

          De tout temps et en tout lieu, les interprétations de ces livres ou rouleau ont varié. Et varieront encore, au gré des circonstances et – je le crois – du « désenchantement du monde » (pour reprendre l’expression de Weber).

          Dit autrement le fondamentalisme n’est pas inscrit dans le Coran (ou dans les conditions de sa rédaction à l’époque du prophète), mais dans les pétro-dollars qui ont inondé la péninsule arabique à partir des années 70.

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          • Sandrine // 16.05.2018 à 07h51

            Si vous relisez mon commentaire en essayant de le comprendre, vous verrez que je ne prends justement pas les textes sacrés pour ce qu’ils prétendent être (révélés), mais pour des compositions humaines : c’est précisément parce que ce sont des compositions humaines qu’il est très important de s’interroger sur « l’esprit » et l’intention qui a présidé à leur rédaction ; or dans le cas de l’Islam, «on » a manifestement voulu faire un livre qui ne souffre aucune discussion, bien pratique pour des conquérants…

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          • caliban // 16.05.2018 à 17h54

            Je pense vous avoir bien lu : vous faites remonter les différences de comportement de la civilisation musulmane (par rapport à la civilisation chrétienne ?) au contenu du Coran.

            Ce à quoi je vous réponds que vous êtes dans la même démarche que les fondamentalistes qui se réfèrent également au texte pour justifier leur vision du monde. Eux prétendent s’en tenir à la lettre, vous, vous inventez un « esprit ».

            N’importe quel exégète sérieux vous dira que ni la lettre ni l’esprit sont figés dans le temps. C’est une question d’interprétation, variable selon le lieu et le temps. Cela vaut pour tous les textes sacrés qui ont traversé les siècles.

            Et ce serait bien d’avoir un peu de considération pour les centaines de millions de musulmans pleinement pacifistes et qui n’ont rien à voir avec le salafisme 🙂

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  • . // 15.05.2018 à 14h29

    Selon ce que pense savoir le pouvoir politique des Saoud en Arabie Saoudite tient à l’équilibre avec le pouvoir religieux.
    Ce denier,wahhabite, extrémiste est le gardien des institutions religieuses du pays.
    Afin de maintenir la paix intérieure toutes les exigences des commandeurs wahhabites sont satisfaites.
    Ainsi des dons sont réalisés un peu partout dans le monde,mosquées,études,écoles…
    BSM est très vraisemblablement dans la même architecture politique jusqu’à l’épuisement et la non utilisation des hydrocarbures.

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  • Unforgiven // 15.05.2018 à 15h23

    C’est d’autant plus marrant que la rue arabe (du moins celle d’Afrique du Nord que je connais) dans sa très grande majorité voit en le Royaume Saoudite le premier et plus ardent défenseur de la cause Palestinienne.

    Comme quoi: « Ignorance is bliss »

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  • Alfred // 15.05.2018 à 20h48

    Juste une question qui me turlupine depuis la parution de cet article:
    « qu’il n’y a pas pour moi aucun empêchement  » c’est un problème de traduction ou le signe d’une duplicité particulière du père abd Al aziz Al saoud?
    (Deux négations cela veut dire: « il y a bien un un empêchement »).

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