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9.novembre.20189.11.2018 // Les Crises

L’asphyxie de la démocratie. Par Christopher R. Browning

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Source : The New York Review of Books, Christopher R. Browning, 25-10-2018

Culture club / Getty images
Le président allemand Paul von Hindenburg et le chancelier Adolf Hitler en route pour un rassemblement de la jeunesse au Lustgarten, Berlin, mai 1933

En tant qu’historien spécialiste de l’Holocauste, de l’Allemagne nazie et de l’Europe à l’époque des guerres mondiales, on m’a demandé à plusieurs reprises à quel point la situation aux États-Unis ressemblait à l’entre-deux-guerres et à la montée du fascisme en Europe. Je voudrais noter plusieurs similitudes troublantes et une différence importante mais tout aussi troublante.

Dans les années 1920, les États-Unis ont poursuivi l’isolationnisme en matière de politique étrangère et ont rejeté la participation à des organisations internationales telles que la Société des Nations. America First était l’Amérique seule, à l’exception d’accords financiers tels que les Plans Dawes et Young visant à garantir que nos anciens alliés « parasites » puissent rembourser leurs emprunts de guerre. Parallèlement, les droits de douane élevés ont paralysé le commerce international, rendant le remboursement de ces prêts particulièrement difficile. Le pays a assisté à une augmentation des disparités de revenus et à une concentration de la richesse au sommet, et le Congrès et les tribunaux ont renoncé à toute réglementation visant à protéger contre les calamités auto-infligées de la libre entreprise. Le gouvernement a également adopté une politique d’immigration fortement restrictive visant à préserver l’hégémonie des protestants blancs anglo-saxons contre un afflux d’immigrants catholiques et juifs. (Diverses mesures d’interdiction de l’immigration asiatique avaient déjà été mises en œuvre entre 1882 et 1917). Ces politiques ont empêché le pays de réagir de manière constructive à la Grande Dépression ou à la montée du fascisme, à la menace croissante pour la paix et à la crise des réfugiés des années 1930.

Aujourd’hui, le président Trump semble déterminé à faire sortir les États-Unis du dispositif d’accords et d’organisations diplomatiques, militaires et économiques qui a préservé la paix, la stabilité et la prospérité depuis 1945. Sa préférence pour les relations bilatérales, conçues comme rivalités à somme nulle dans lesquelles il domine et « gagne », recoupe la préférence idéologique de Steve Bannon et le prétendu droit alternatif pour l’affirmation de soi sans entrave d’États-nations autonomes et xénophobes, bref le système international antérieur à 1914. Cette « anarchie internationale » a été à l’origine de la Première Guerre mondiale, de la révolution bolchevique, de la Grande Dépression, des dictatures fascistes, de la Seconde Guerre mondiale et de l’Holocauste, c’est-à-dire le genre de catastrophes que le système international de l’après-Seconde Guerre mondiale a remarquablement évitées.

En menaçant ses alliés et ses adversaires de guerres commerciales, Trump justifie une augmentation des tarifs douaniers à l’égard de nos alliés sous le prétexte spécieux que des pays comme le Canada menacent notre sécurité nationale. Il combine son mépris constant de nos alliés démocratiques avec une admiration ouverte pour ceux qui sont autoritaires. Sa confiance naïve et narcissique dans ses propres pouvoirs de diplomatie personnelle et sa foi en une poignée de main avec des personnes comme Vladimir Poutine et Kim Jong-un ne vont pas sans rappeler l’infortuné Neville Chamberlain (un homme à tout autre égard bien différent de Trump). Heureusement, les États-Unis font tellement partie intégrante de l’ordre international qu’ils ont mis en place après 1945, et le parti Républicain et les entreprises qui le soutiennent s’inquiètent tellement sur la question du libre-échange, que Trump n’a pas encore achevé son programme de retrait, bien qu’il ait quand même fait de avancées étonnantes dans sa démarche dans un laps de temps très court.

Un deuxième aspect de l’entre-deux-guerres, qui présente trop de similitudes avec notre situation actuelle, est le déclin de la République de Weimar. Paul von Hindenburg, élu président de l’Allemagne en 1925, fut doté par la Constitution de Weimar de divers pouvoirs spéciaux pour défendre la démocratie allemande en cas de péril grave. Au lieu de la défendre, Hindenburg devint son fossoyeur, il utilisa ces pouvoirs d’abord pour détruire les normes démocratiques, puis pour s’allier aux nazis pour remplacer le gouvernement parlementaire par un régime autoritaire. Hindenburg commença à utiliser ses pouvoirs spéciaux en 1930, nommant une série de chanceliers qui gouvernaient par décret plutôt que par majorité parlementaire, laquelle était devenue de plus en plus difficile à obtenir en raison de la Grande Dépression et de l’hyper-polarisation de la politique allemande.

Finalement, la base de soutien toujours plus réduite du conservatisme traditionnel rendant impossible la mise en œuvre de leur révision autoritaire de la Constitution, Hindenburg et la vieille droite s’accordèrent avec Hitler et le nommèrent chancelier. Les conservateurs, qui, en définitive, s’imaginaient pourvoir contrôler Hitler tout en profitant du soutien populaire dont ce dernier bénéficiait, furent d’abord satisfaits de la réalisation de leur plan : l’intensification du réarmement, l’interdiction du parti communiste, puis dans un premier temps la suspension de la liberté d’expression, puis de celle de la presse, des rassemblements et enfin du gouvernement parlementaire lui-même, la purge de la fonction publique et l’abolition des syndicats indépendants. Il va sans dire que les Nazis allèrent bien au delà des objectifs qu’ils partageaient avec leurs alliés conservateurs, lesquels étaient incapables d’entraver leurs actions de quelque manière que ce fût.

S’il existe aux États-Unis une personne que les historiens identifieront rétrospectivement comme le fossoyeur de la démocratie américaine, il s’agit de Mitch McConnell. Il s’est évertué à favoriser l’hyper-polarisation de la politique américaine afin de paralyser le fonctionnement de la présidence d’Obama. Tout comme le blocage du parlement de la République de Weimar, le blocage du congrès aux États-Unis a amoindri le respect pour les normes démocratiques, permettant à McConnell de les piétiner davantage. Ce cercle vicieux se trouve très clairement illustré dans l’anéantissement des précédents traditionnels en matière de sélection des juges. Le blocage systématique des nominations lors du premier mandat d’Obama a poussé les Démocrates à abandonner l’obstruction à toutes les nominations à l’exception de celles de la Cour Suprême. Puis, le blocage sans précédent par McConnell de la nomination de Merrick Garland à la Cour suprême, l’amena à son tour à supprimer l’obstruction à la nomination à la Cour suprême afin de compléter le « vol » du siège d’Antonin Scalia et de confirmer Neil Gorsuch. . L’extrême politisation du processus de nomination des juges est mise à jour une fois de plus dans les audiences actuelles de Kavanaugh.

On peut prédire que, désormais, plus aucun juge ne pourra être nommé lorsque la présidence et le Sénat ne seront pas entre les mains d’un même parti. McConnell et notre Congrès méprisé et amoindri ont permis que le système judiciaire soit, à son tour, de plus en plus méprisé et amoindri, et que l’équilibre constitutionnel des pouvoirs entre les trois branches qui composent l’État se trouve en danger.

Qu’importe les réserves secrètes que McConnell et d’autres dirigeants Républicains traditionnels peuvent avoir à l’égard du caractère de Trump, de son style de gouvernement, et de ses éventuelles activités criminelles, ils se sont réjouis des fruits de leur alliance avec Trump et sa base : les réductions d’impôt énormes pour les riches, les déréglementations financières et environnementales, la nomination de deux juges conservateurs (jusqu’à présent) à la Cour suprême ainsi qu’une série d’autres nominations de conservateurs à la justice et une réduction significative la couverture santé soutenue par le gouvernement (ils n’ont cependant pas obtenu la supression totale du Obama care qu’ils espéraient). Comme les alliés conservateurs d’Hitler, McConnell et les Républicains se sont vantés des premiers retours sur leur investissement dans Trump. L’humiliation de Trump à Helsinki face à Poutine, combinée à la séparation honteuse de familles au mépris total des lois américaines relatives au droit d’asile (sans parler des principes humanitaires de base et de la revendication constante du Grand Old Party – les républicains – d’être le défenseur des « valeurs familiales »), et plus récemment, la mise en cause de Trump, par Michael Cohen, pour des violations des lois de financement de campagne, n’ont pas ébranlé la fidélité de la vieille garde des Républicains. Il est donc peu vraisemblable qu’un rapport du conseiller spécial Robert Mueller, même explosif et incriminant, rompe cette alliance.

Cependant les répercussions possibles du rapport Mueller laissent entrevoir une autre ressemblance étrange avec la période de l’entre deux guerres – les divisions toxiques de la politique intérieure aboutirent à une inversion totale des orientations politiques précédentes. Mussolini et Hitler arrivèrent au pouvoir en grande partie parce que les alliances entre fascistes et conservateurs de la droite faisaient face à la division et la confusion de la gauche. Les partis catholiques (Popolari en Italie et Zentrum en Allemagne), les libéraux modérés, les sociaux-démocrates et les communistes ne coopérèrent pas de manière efficace pour défendre la démocratie. En Allemagne cette situation atteignit un extrême absurde lorsque les communistes, considérant les nazis comme un défi passager, se concentrèrent sur les sociaux démocrates – surnommés « fascistes rouges » – pensant que ces derniers constituaient la vraie menace au triomphe du communisme sur le long terme.

En 1936, les forces démocratiques françaises et espagnoles avaient appris la douloureuse leçon de ne pas s’unir contre la menace fasciste, Staline lui-même revint sur sa politique malheureuse et ordonna aux communistes de se joindre aux démocrates dans les alliances électorales du Front populaire. En France, la perspective d’une victoire du Front populaire et d’un gouvernement dirigé par – horreur de toutes les horreurs – un socialiste, et juif de surcroît, Léon Blum, conduisit beaucoup de monde à droite à proclamer « plutôt Hitler que le Front Populaire ». Mieux valait la victoire de Français émules du dictateur nazi et traditionnel ennemi d’outre-Rhin, que la préservation de la démocratie et de la souveraineté de la France sous la direction d’un socialiste juif. La victoire du Front populaire en 1936 sauva temporairement la démocratie française mais mena en 1940 à la défaite d’une France démoralisée et divisée, et fut suivie par le régime de Vichy, qui collabora avec l’Allemagne nazie tout en poursuivant sa propre révolution nationale autoritariste.

Lorsque Trump et ses partisans ont dû faire face à l’enquête Mueller sur l’ingérence russe dans les élections américaines et la collusion de certains des membres de leur équipe de campagne, ils ont présenté une première ligne de défense double – un, il n’y a pas eu de « collusion » et deux, l’accusation d’ingérence russe est un « canular ». La deuxième ligne de défense était double également : « La collusion n’est pas un crime » et l’ingérence russe, aujourd’hui prouvée, n’a eu aucun effet. Je pense que si le rapport Mueller concluait que la collusion avec les Russes lors de la campagne de Trump répond effectivement aux critères de la définition légale d’une association de malfaiteurs, et que l’étendue considérable de l’ingérence russe rend improbable l’affirmation qu’elle n’a eu aucun effet, de nombreux Républicains se rabattraient, soit implicitement ou explicitement, sur une troisième ligne de défense, à savoir « Plutôt Poutine que Hillary ». Il semble que tout est bon pour justifier la diabolisation d’Hillary Clinton ; l’idée que la présidence d’un Trump redevable à Poutine est préférable au cauchemar d’une victoire d’Hillary signalera le revirement final des Républicains vers un antilibéralisme intérieur et la soumission à un régime étranger autoritaire.

De telles ressemblances, autant réelles qu’envisageables, ne doivent pas occulter une différence majeure entre le déclin démocratique dans l’entre deux guerres et la situation actuelle. En 1935 dans son roman It can’t happen here [Impossible ici, NdT], Sinclair Lewis dépeint une prise de pouvoir aux États-Unis par des sortes de nazis, dans laquelle les forces paramilitaires du président populiste nouvellement élu prennent le pouvoir en arrêtant les membres du Congrès et en installant une dictature, avec des commissaires locaux tout puissants, des camps de concentration, des tribunaux sommaires et une censure sévère ainsi que l’incarcération des opposants politiques qui ne réussissent pas à s’enfuir en traversant la frontière canadienne. La mise en avant de l’exemple nazi était compréhensible alors, et comme je l’ai fait remarquer, de nombreux aspects du déclin démocratique de la période de l’entre deux guerres se rapprochent étrangement des tendances actuelles. Toutefois la dictature nazie, la guerre et le génocide qui ont suivi l’effondrement de la démocratie sous la République de Weimar ne s’avèrent pas très utiles pour comprendre la direction dans laquelle nous allons aujourd’hui.

Les mouvements fascistes de l’époque se flattaient d’être ouvertement antidémocratiques et ceux qui arrivèrent au pouvoir en Italie et en Allemagne se vantèrent de la nature totalitaire de leur régime. La révélation la plus originale de la vague actuelle d’autoritarismes est que la construction d’une dictature explicitement antidémocratique, qui aspire au totalitarisme, est inutile pour détenir le pouvoir. La meilleure façon de nommer ce nouvel autoritarisme est sans doute la « démocratie illibérale ». Recep Tayyip Erdoğan en Turquie, Poutine en Russie, Rodrigo Duterte aux Philippines, et Viktor Orbán en Hongrie ont tous découvert qu’ils peuvent laisser les partis d’opposition exister et tenir des élections pour obtenir un semblant de légitimité démocratique, alors qu’en réalité les élections ne remettent guère en question leur pouvoir. Les opposants vraiment dangereux sont neutralisés et éliminés d’une manière ou d’une autre.

Il en est de même du contrôle de la presse et des autre médias, qui est inutile car le flux d’informations est tellement pollué par un déluge d’informations biaisées, voire fausses, que les faits et la vérité n’ont plus d’importance dans le façonnage de l’opinion publique. Les pouvoirs judiciaires autrefois indépendants sont démantelés par des purges sélectives et la nomination de personnes loyales et redevables. Le capitalisme de copinage ouvre la voie d’une symbiose de corruption et d’enrichissement personnel entre les dirigeants politiques et le monde des affaires. Un nationalisme xénophobe (et souvent clairement un nationalisme blanc anti-immigrants) ainsi qu’une priorité donnée à la sécurité, au détriment des droits de la personne, sont essentiels à ces régimes afin de s’assurer le soutien populaire de leurs bases et de stigmatiser leurs ennemis.

Trump a fait preuve d’une admiration sans faille pour ces dirigeants autoritaires et d’une forte attirance pour les préceptes de la démocratie illibérale. D’autres avaient cependant ouvert la voie à bien des égards. Les Républicains disposent dès le départ d’un avantage systémique dans l’élection des sénateurs et autres représentants car les électeurs du Parti démocrate sont fortement concentrés dans les grands États et les grandes villes. D’après mes calculs, chaque sénateur Démocrate représente 3,65 millions de personnes et chaque Républicain environ 2,51 millions. Autrement dit, les cinquante sénateurs des vingt-cinq États les moins peuplés – vingt-neufs d’entre-eux sont Républicains – représentent à peine plus de 16 % de la population américaine, tandis que trente-quatre sénateurs Républicains – suffisamment pour bloquer une procédure de destitution – représentent des États qui rassemblent un total de 21 % de la population américaine. On estime, qu’entre le charcutage électoral et les électeurs découragés de voter, qui renforcent encore l’avantage systémique Républicain, il faudrait que les Démocrates gagnent de 7 à 11 points (un écart rare, réservé aux « raz-de-marée » électoraux) aux élections de 2018 pour obtenir une majorité, même minime, à la Chambre des représentants.

Spencer Platt/Getty Images
Des partisans de Trump lors d’un rassemblement à Charleston, en Virginie occidentale, août 2018

En nombre de voix, quatre des cinq élections présidentielles du XXIème siècle ont été remportées par les Démocrates. Cependant, le poids donné aux petits États, bien souvent Républicains, est tel que deux de ces quatre élections (en 2000 et en 2016) ont abouti à des présidents Républicains. Vu le travail de sape des dispositions centrales de la Loi sur le droit de vote par la Cour suprême (Shelby County v. Holder), son refus de reprendre les cas flagrants actuels de manipulation des élections (Gill v. Whitford pour le Wisconsin ; Benisek v. Lamone pour le Maryland), et son approbation récente de la loi de l’Ohio, qui permet à cet État de purger ses listes électorales (Husted v. Randolph Institute), il faut craindre que la Cour n’ouvre à l’avenir une porte vers des pratiques encore plus flagrantes de redécoupage des circonscriptions et de tactiques de découragement des électeurs.

Le flux sans précédent d’argent « sale » dans des campagnes très disputées a faussé le processus électoral encore davantage. En particulier, en décidant que les entreprises étaient assimilables à des personnes, et que l’argent était une liberté d’expression (Affaire Citizens United contre la FEC), la Cour suprême a grandement accru la capacité des grandes sociétés et d’individus fortunés à influencer la politique américaine. Il devient de plus en plus clair que les Démocrates peuvent encore gagner les élections au niveau des États où ils sont traditionnellement majoritaires, mais qu’ils comptent de moins en moins dans les élections pour la présidence ou le Congrès. Les défaillances personnelles de Trump et sa tactique consistant à s’appuyer sur une base étroite – tout en revigorant les démocrates et en se mettant à dos les indépendants – pourraient précisément déboucher sur ce raz-de-marée électoral exceptionnel qui permettrait le contrôle du Congrès sur l’exécutif et la victoire dans un nombre de circonscriptions suffisant pour inverser les tendances actuelles de manipulation des circonscriptions et des listes électorales. Les élections de 2018 et 2020 seront cruciales pour évaluer le degré de détérioration du système électoral.

Le déclin à long terme des mouvements syndicaux est un autre élément dont Trump a bénéficié. Afin de consolider sa dictature, Hitler avait aboli les syndicats indépendants du jour au lendemain. Trump n’est pas confronté à ce problème. Au cours des trente premières années qui ont suivi l’après-guerre, les employés et leur encadrement ont partagé de fait la richesse croissante qui résultait de l’augmentation de la productivité. Depuis les années 70 ce contrat social s’est effondré, les adhésions syndicales et l’influence des syndicats ont diminué, les salaires ont stagné et les inégalités de patrimoine se sont fortement accentuées. Le triomphe du gouverneur Scott Walker sur les syndicats du secteur public dans le Wisconsin et la décision récente de la Cour suprême qui annule les cotisations syndicales obligatoires dans le secteur public (Janus v. AFSCME), accélèrent tout simplement un processus engagé de longue date. Cette montée en puissance de l’influence des grandes sociétés, appuyées par des légions de lobbyistes bien financés, au moment même de la perte de puissance des syndicats, n’est qu’un autre signe de la tendance antilibérale.

Outre l’érosion de l’indépendance de la juridiction en charge du contrôle du pouvoir exécutif, la neutralisation d’une presse libre et la régression constante des droits fondamentaux de la personne sont d’autres caractéristiques de la démocratie illibérale. Sur ces questions, souvent présentées comme les gardes-fous de la démocratie contre les atteintes autoritaristes, l’administration Trump a gagné ou semble sur le point d’obtenir des victoires considérables en faveur de l’antilibéralisme. Dès sa nomination au poste de chancelier, Hitler a créé un nouveau ministère de l’Éducation du peuple et de la Propagande qu’il a placé sous la direction de Joseph Goebbels, lequel resta l’un de ses plus proches conseillers politiques.

Sous la présidence de Trump, ces fonctions ont effectivement été privatisées sous la forme de la chaîne Fox News et de son commentateur politique Sean Hannity. Fox « trompette » fidèlement les « faits alternatifs » de la version des événements de Trump, et Trump, à son tour, s’inspire fréquemment pour ses tweets et ses déclarations fantasques de son contrôle quotidien des commentateurs de Fox et de ses appels téléphoniques tard le soir avec Hannity. Il en résulte une « bulle Trump », habitée par sa base, et inconnue des téléspectateurs de PBS, CNN, et MSNBC et des lecteurs du Washington Post et du New York Times. Ce média libre très critique ne garantit non seulement aucun contrôle efficace sur la capacité de Trump à mentir sans relâche sans être politiquement pénalisé, mais au contraire, il produit un ennemi de plus autour duquel Trump mobilise les griefs et les rancœurs de sa base. Une presse libre n’a pas besoin d’être réprimée lorsqu’on peut la rendre inutile et même l’exploiter à des fins politiques.

La toute première loi décrétée par Hitler en vertu de la loi organique de 1933 (qui mettait un terme aux pouvoirs législatifs du Reichstag) autorisait l’État à congédier les fonctionnaires soupçonnés de ne pas être politiquement fiables et de ne pas être d’ascendance aryenne. L’inégalité devant la loi et la discrimination juridique étaient au cœur du régime nazi depuis le début. De la même manière, elles s’immiscaient dans les choix personnels des gens en matière de sexualité et de reproduction. La persécution de l’homosexualité masculine s’intensifia considérablement, conduisant à la mort de quelques 10 000 homosexuels et à l’incarcération ou même la castration de plusieurs milliers d’autres. Entre 300 000 et 400 000 Allemands jugés porteurs d’anomalies héréditaires furent stérilisés de force ; environ 150 000 Allemands handicapés mentaux et physiques, qui ne  » méritaient pas de vivre  » furent assassinés. Les Allemands capables de produire des enfants répondant aux critères raciaux se virent refusés l’accès à la contraception et à l’avortement et récompensés pour avoir des familles nombreuses ; Les employées étrangères qui tombaient enceinte étaient forcées d’avorter pour empêcher la naissance d’un enfant non désiré et la perte de journées de travail.

On ne trouve rien d’aussi horrible, dans le programme antilibéral, mais une réduction des nombreux droits et protections dont les Américains bénéficient aujourd’hui est probable. L’égalité en matière de mariage survivra probablement, étant donné le changement considérable de l’opinion américaine sur cette question. En revanche le droit des entreprises ou des personnes de discriminer les homosexuels sera vraisemblablement largement protégé en tant que « conviction religieuse sincère ». La discrimination positive, cible préférée du Président de la Cour suprême, John Robert, disparaîtra probablement derrière le slogan de ce dernier : pour mettre fin à la discrimination raciale, il faut mettre fin à toutes les discriminations raciales. Le droit de la femme à l’avortement disparaîtra probablement dans les États à majorité républicaine, soit par l’annulation pure et simple de l’arrêt Roe c. Wade [NdT : Jugement historique rendu par la Cour suprême en 1973, qui légalise l’avortement], soit plus probablement par des décisions de justice plus spécifiques, qui ne trouvent pas de « fardeau excessif » dans les restrictions draconiennes qui, en pratique, rendent l’avortement inaccessible. La protection de l’égalité du droit de vote risque d’être compromise dans les États républicains par des lois insidieusement conçues pour écarter des électeurs ou par un redécoupage abusif des circonscriptions électorales dès que la Cour suprême indiquera clairement qu’elle n’interviendra pas pour limiter de telles mesures.

Le volet national de la démocratie illibérale de Trump est considérablement en deçà des dictatures totalitaires illustrées par Mussolini et Hitler. Mais ceci n’est qu’une maigre consolation pour ceux qui espèrent et croient en une trajectoire de l’Histoire qui tendrait inévitablement vers plus d’émancipation, d’égalité et de liberté. De la même manière, la politique étrangère de Trump, qui n’imite pas les objectifs hitlériens de guerres de conquête et de génocide, n’est elle aussi qu’une maigre consolation car les perspectives de paix et de stabilité n’en restent pas moins menacées. L’escalade des guerres commerciales pourraient facilement engager le déclin de l’économie mondiale et l’administration Trump a fixé des seuils de règlement pacifique avec l’Iran et la Corée du Nord, qui semblent être largement hors de portée.

Il est possible que Trump se livre à de grandes envolées rhétoriques excessives comme moyen de persuasion et se rabatte ensuite sur des positions plus modérées dans les deux cas. Mais il est aussi possible qu’une dynamique conflictuelle se mette en place, que les marges de concessions disparaissent et que, prisonnier de sa propre rhétorique, il plonge le pays dans des conflits économiques ou militaires. D’un point de vue historique, de telles confrontations ou escalades de situations conflictuelles ont souvent échappé au contrôle de dirigeants plus talentueux que Trump.

Peu importe comment et quand se terminera la présidence de Trump, le spectre de l’antilibéralisme continuera de hanter la politique américaine. Le système judiciaire extrêmement politisé, dans lequel les arrêts de la Cour suprême seront considérés par beaucoup d’une légitimité douteuse et les nominations futures de juges seront fortement contestées, restera en place. Il sera difficile de régler les problèmes de division raciale, de conflit culturel et de polarisation politique encouragés et exacerbés par Trump. Le charcutage électoral, la suppression d’électeurs et les dépenses de campagne débridées continueront d’entraîner le pays vers des élections faussées non représentatives et non démocratiques. Il sera extrêmement difficile de freiner les disparités grandissantes en matière de revenus et encore plus de les inverser.

Enfin, dans les quelques décennies qui suivront la présidence de Trump, on ne pourra pas échapper aux effets d’une catastrophe écologique due au changement climatique causé par l’homme – changement climatique que Trump à la fois dément et contribue tellement à accélérer. La désertification de l’intérieur des continents, l’inondation des zones côtières peuplées et l’augmentation de la fréquence et de l’intensité des phénomènes météorologiques extrêmes, avec les pénuries d’eau douce et de nourriture qui en découlent, déclencheront à la fois des exodes de populations et des conflits autour des ressources rares, qui éclipsent le sort actuel de l’Afrique centrale et de la Syrie. Aucun mur ne sera jamais suffisamment haut pour protéger les États-Unis de ces événements. Trump n’est pas Hitler et le trumpisme n’est pas le nazisme, mais peu importe la manière dont se terminera la présidence de Trump, c’est une histoire qui a peu de chance d’avoir une fin heureuse.

Source : The New York Review of Books, Christopher R. Browning, 25-10-2018

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Isidor Ducasse // 09.11.2018 à 07h43

 » Trump……….. faire sortir les États-Unis du dispositif d’accords et d’organisations diplomatiques, militaires et économiques qui a préservé la paix, la stabilité et la prospérité depuis 1945″
C’est sur cette phrase que j’ai arrêté la lecture.

80 réactions et commentaires

  • Isidor Ducasse // 09.11.2018 à 07h43

     » Trump……….. faire sortir les États-Unis du dispositif d’accords et d’organisations diplomatiques, militaires et économiques qui a préservé la paix, la stabilité et la prospérité depuis 1945″
    C’est sur cette phrase que j’ai arrêté la lecture.

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    • Chris // 09.11.2018 à 13h14

      J’ai tenu à lire jusqu’au bout ce torchon : un gloubi boulga qui malmène gravement nos facultés cognitives.
      Une perle, entre autres :
      « Le flux sans précédent d’argent « sale » dans des campagnes très disputées a faussé le processus électoral encore davantage » :
      http://premium.lefigaro.fr/elections-americaines/2016/03/15/01040-20160315ARTFIG00353-presidentielle-americaine-tout-comprendre-sur-le-financement-des-candidats.php
      Depuis l’arrêt «Citizens United v. Federal Election Commission» de 2010 de la Cour suprême qui a ouvert les vannes du financement politique, il n’y a plus de limite au montant des dons que ces Super PAC peuvent recevoir (et dépenser).
      Pour rappel, la Cour suprême de 2010 était aux mains des Dems !
      A noter cependant que dès qu’il s’agit de fric, les Dems/Reps s’entendent comme larrons en foire : à ma connaissance aucune entreprise aux couleurs Dems n’a refusé les cadeaux fiscaux de Trump.
      Je plains l’Américain moyen inculte confronté à des textes aussi toxiques, mêlant savamment narrations et faits.

        +19

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    • Malthus // 09.11.2018 à 18h55

      « c’est-à-dire le genre de catastrophes que le système international de l’après-Seconde Guerre mondiale a remarquablement évitées. »

      Parce que les agressions contre le Vietnam, la Yougoslavie, l’Afghanistan, l’Irak, la Libye, l’Ukraine, la Syrie, le Yémen et j’en oublie, ne sont pas des catastrophes…?

      Misère!

        +20

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      • Ledufakademy // 10.11.2018 à 10h40

        Ça cela ne compte pas, c’est des guerres propres, des guerres contre des dictateurs, des guerres bonnes pour l’occident.
        Malheureusement pour mes yeux de citoyens du monde, fermement attaché aux souverainetés des nations, des souffrances de trop pour les peuples toujours les’dindons De la,farce.

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    • Kapimo // 10.11.2018 à 01h03

      Effectivement, le second paragraphe n’est pas piqué des vers.
      Finalement, l’histoire c’est très simple, toutes les tragédies du XXeme siècle (y compris la révolution bolchevique…) sont dues à l’absence de « dispositif d’accords et d’organisations diplomatiques, militaires et économiques qui a préservé la paix, la stabilité et la prospérité depuis 1945 ». L’auteur qui se dit historien exerce finalement une profession de fumiste.
      A noter qu’il exerce aussi une profession annexe d’analyste politique, et que là aussi c’est très simple: les horreurs du XXieme siècle vont revenir avec Trump, Salvini, Orban etc….Là aussi, donc, une activité de fumiste.
      Finalement, cet auteur jette l’opprobe sur des professions que j’avais toujours mieux estimé.

        +4

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    • Océan de sagesse // 10.11.2018 à 14h36

      Moi aussi cette vérité m ‘ a déprimé !
      Les états unis sont le plus grand des états voyous !
      Un totalitarisme militaro industriel !!!
      Mais pour ce qui est du populisme ,c’est bien sur la plus noble expression de la politique ,la nous sommes d’accord !

        +3

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  • culotte // 09.11.2018 à 07h46

    j’ajouterai que le jour de l’investiture de Trump, il faisait froid / idem pour Hitler !
    que le matin même un moineau a fait cuicui / idem pour Hitler !
    que ce jour ci le soleil se levait à l’Est / idem pour Hitler !
    si ça c’est pas de la preuve par quatre..

      +46

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  • Danny // 09.11.2018 à 07h55

    A trop vouloir forcer dans l’anachronisme, la démonstration s’écroule d’elle-même.
    Tant mieux.

      +13

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    • Chris // 09.11.2018 à 13h16

      Pour vous, certainement, mais pas pour le citoyen lambda US dont la culture ne dépasse pas l’assortiment des supermarchés…

        +2

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  • patate2forain // 09.11.2018 à 07h57

    Sa phrase est vrai si tu rajoutes « de l homme occidental  »
    Pour les autres y a le vietnam , les dictatures soustenue par les usa en ameriques du sud, irak, libye, liban, syrie(proxy ) guerre de suez, Yougoslavie

      +15

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  • DUGUESCLIN // 09.11.2018 à 07h57

    Si j’ai bien compris Trump n’est pas Hitler, mais il ne fera pas mieux.
    Tout cela sur fond de condamnation du populisme.
    Le leitmotiv qui va nous être servi pour contrer le populisme sera construit selon la formule:
    « Populisme=nationalisme=racisme=guerre » comme un parallèle au nazisme.
    Il faut donc adhérer à la globo-mondialisation pour échapper à la guerre et à la montée du nazisme.
    Cela s’appelle une inversion de la charge.
    Le populisme n’est rien d’autre qu’une revendication des peuples de choisir leur destin, de ne plus être dirigés par des techniciens économico-financiers aux ordres des banquiers, qui choisissent pour eux et parlent en leur nom.
    Les populistes aspirent à plus de démocratie et à la paix. Ils s’opposent aux menaces de guerres de domination du monde pour des intérêts qui ne sont pas les leurs. Ils refusent la soumission aux dictats des banquiers et des financiers qui sacrifient les peuples et n’hésitent pas à les détruire, par la finance, par la zombification, par les embargos et par les bombes.
    Alors n’inversons pas la charge, les menaces de guerre ne viennent pas des populistes, au contraire ils refusent la globalisation qui utilise la force, la monnaie et les armes pour s’imposer. Ils aspirent à la paix, au respect des souverainetés, des pays, des cultures et de leurs peuples..

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    • Didier Mermin // 09.11.2018 à 10h08

      L’auteur n’a pas tout à fait tort, et peut-être a-t-il bien plus raison que ne le laissent entendre les commentaires qui démolissent un peu trop vite son analyse.

      Ce n’est pas parce que le libéralisme mondialisé est exécrable que le camp d’en face (« populiste » donc) serait sain ou saint. Et qu’importe les causes et motivations qui ont porté Trump au pouvoir : le fait est acquis, et désormais c’est cela qui compte. Il s’agit donc d’en analyser les conséquences, et celles d’une « démocratie illibérale » en fait partie. Il est bien gentil, le peuple, mais ce qu’il fait savoir quand il se fait entendre est rarement joli-joli : c’est plutôt discrimination, anti-syndicalisme, anti-avortement, homophobie, xénophobie, racisme, répression policière, sacralisation religieuse, etc. Plus « le peuple » est « soudé » et « arc-bouté » sur « ses valeurs », plus il se comporte comme un clan mafieux.

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      • Sam // 09.11.2018 à 10h55

        La démocratie illibérale n’est pas une conséquence de la victoire de Trump.
        C’est l’inverse.

        « discrimination, anti-syndicalisme, anti-avortement, homophobie, xénophobie, racisme, répression policière, sacralisation religieuse, etc » : avec une telle vision du peuple, je serais curieux de savoir ce que vous pensez de la démocratie…
        Quid de la corruption institutionnelle, l’impérialisme, la presse aux ordres, l’oligarchie en roue libre ? c’est le peuple qui se comporte comme un « clan mafieux » ?
        L’inversion a bonne presse ces temps ci.

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        • Didier Mermin // 09.11.2018 à 13h57

          @sam : J’ai une « vision du peuple » qui vous semble peu reluisante, mais c’est celle du peuple qui vote à droite, pas celui du gauche, (de la « vraie » gauche), qui est anar, libertaire, athée et contre toute forme de hiérarchie oppressante. Son mot d’ordre : l’auto-organisation. Mais il y a des siècles que la petite-bourgeoisie n’en a rien à cirer, les danger du (néo-)fascisme, elle s’en tape, et même si elle n’a pas tous les défauts que je lui prête, elle sera indulgente envers les « extrémistes sociétaux », ceux qui passent à l’acte contre les homos, les étrangers, les clodos, ou les gens de religions différentes. J’aurais dû dire, en un mot : le peuple qui n’a rien contre les discriminations tant qu’elles ne les touchent pas. C’est le peuple du « nous » contre « eux », les seconds étant « ceux qui ne sont pas comme nous » et sans lesquels tout irait mieux.

          Et le fin mot de l’histoire, c’est que ce peuple-là n’a rien contre : « la corruption institutionnelle, l’impérialisme, la presse aux ordres, l’oligarchie en roue libre », parce que ce n’est pas son problème. Il voit midi à sa porte et le reste n’existe pas.

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          • Christophe // 09.11.2018 à 15h50

            ah ouf,
            cette catégorie n’a rien a voir avec le peuple !

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          • Sam // 09.11.2018 à 18h09

            Moi non plus je n’aurai pas appelé ça peuple, ni opposé un peuple de droite à un peuple de gauche (on pourrait alors tenter une solution à deux états ?).

            Ce que vous appelez peuple de droite, c’est plutôt l’oligarchie et ses larbins non ?

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            • Didier Mermin // 09.11.2018 à 19h20

              Je ne répondrai pas à votre question, ça ne servirait à rien. Pour faire quand même une réponse : disons qu’un Orban finira par arriver chez nous au terme d’un scrutin : ça veut dire que des Français auront voté pour ce futur Orban à la française. Alors disons que les potentiels électeurs de cet hypothétique Orban forment le « peuple de droite » dont je parle. Il existe déjà. Du reste, je pense maintenant qu’un certain Zemmour en est le porte-voix.

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          • herve_02 // 09.11.2018 à 18h41

            Le mythe de l’homme mauvais est … un mythe écoutez pablo servigne .

            CE qui est vrai c’est que l’on POUSSE les gens à DEVENIR comme cela. il faut aller taper sur les formateurs et non sur les apprenants

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        • Yannis // 09.11.2018 à 16h45

          Le peuple, c’est un mot qui permet effectivement de lacher tous les phantasmes et peur que l’on a de l’Autre en général.

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          • Didier Mermin // 09.11.2018 à 17h14

            @Yannis : « Le peuple, c’est un mot qui permet effectivement de lacher tous les phantasmes et peur que l’on a de l’Autre en général. » : et ce que vous dites, ce n’est que la vieille rengaine anti-bourgeoise de la gauche populeuse et bosseuse, celle des faubourgs malfamés, toujours prête, (et cela se comprend), à se soulever contre le patronat. Mais il ne s’agit plus de ça ! Les luttes ouvrières sont loin derrière nous. Et ce que je dis, moi, du peuple qui est derrière Trump, est vrai : ce n’est pas mon fantasme. C’est vous, et tous ceux qui rejettent en bloc cet article, qui fantasmez sur les vertus du peuple. Et c’est ce peuple-là qui a peur de l’Autre. Pas moi.

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            • Gravart // 09.11.2018 à 18h31

              Le peuple c’est un truc en voie d’extinction ( ce qui reste c’est des identités, des conditions de vie, du bagage culturel ou des modes de pensée plus ou moins partagé. La mondialisation n’a pas que des effets économiques.) et de fait, lui parler « en bloc » ça ne fait plus vraiment sens… c’est en ça que le « peuple » dans sa définition actuel a quelque chose de déroutant, d’irrésoluble, il correspond plus à un fantasme réactionnaire qu’a une réalité globalement partagé. Il ne faut pas se laisser tromper, le populisme (si charmant soit il) ce n’est ni plus ni moins que de l’électoralisme grossier, de la manipulation cynique.

              Je ne sais pas pourquoi je pense à l’uniformisation mondiale de l’architecture, du design, de la mode ou aux modèles mathématique de collision des galaxies ( qui inévitablement n’en forme plus qu’une). Ah oui, la mondialisation n’a pas eu que des effets économiques…

              Et donc, le populisme se mondialise, comme tout le reste. Etrange ou pas…

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            • Gravart // 09.11.2018 à 21h12

              Pour ce qui est de la France j’ai toujours pensé que c’était plus une idée, un idéal, une île mentale, qu’un peuple ou un résultat à perpétuer (enfant j’ai dû trop être impressionné par le fronton de la mairie de mon coin)

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            • Gravart // 12.11.2018 à 02h17

              Pardon, le peuple c’est un truc en voie de mondialisation, de globalisation… c’est l’ancienne idée de peuple qui est en voie d’extinction, et à mon avis c’est inévitable ou trop tard, voire tant mieux . Les nouvelles limites ne sont plus frontalières ou culturelles et ces nouvelles limites sont de plus en plus comprises par tous (pour le moins). Les nouvelles limites sont encore et toujours sociologiques, existentialistes, et de plus en plus partagé par tous. J’oublie volontairement l’espace intersidéral…

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      • DocteurGrodois // 09.11.2018 à 11h27

        @Didier
        Pour le moment Trump a toujours le soutien des classes populaires parce qu’il est plus ou moins le seul à leur adresser la parole, mais n’ayant plus l’horripilante Hillary Clinton en face, sa campagne permanente commence a s’essouffler. Pour ces elections Trump a dû ratisser chez les évangéliques, et sa rhétorique et certaines nominations (Bolton, Kavanaugh..) s’en sont ressenties. Mais les fanatiques n’en ont jamais assez, et je pense qu’ils finiront par le bouffer.

        Malheureusement, l’opposition de Trump qui s’auto-proclame « résistance » est tout aussi illibérale.
        Elle s’exprime en termes de mépris de classe, de rhétorique MacCarthyste (Russiagate & co), et d’appels à la censure adossés aux GAFA. Cette opposition est libérale en termes sociétaux mais tout à fait néolibérale économiquement, néoconservatrice à l’international, et autoritaire en matière de gouvernement et de justice.

        Il y a clairement des demandes sociales aux US, mais ils n’ont le choix qu’entre du populisme sociétal ou du populisme populacier.

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      • Alfred // 09.11.2018 à 21h36

         » c’est plutôt discrimination, anti-syndicalisme, anti-avortement, homophobie, xénophobie, racisme, répression policière, sacralisation religieuse »
        Vous connaissez vous dans la vraie vie des profils qui ont tous ces défauts à la foi? Moi je n’en connais aucun. Je constate en vrai que ce ne sont souvent pas les mêmes personnes qui ont les uns ET les autres de ces tares.
        Quand à comparer le peuple éclaté façon puzzle en un clan mafieux c’en est trop (à cause du mot clan, pas du mot mafieux): une conclusion s’impose pour moi. Vous etes dans l’idéologie pure et hors du réel (ce qui souvent est source de violence).
        Vous n’avez pas répondu à une question qui vous est posée sur ce que vous pensez de la démocratie. Vous vous en passeriez bien puisque le peuple est si vilain?

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    • Chris // 09.11.2018 à 11h15

      Heu auriez vous oublié vos lunettes quelque part ? Bolsonaro , Orban , Poutine , Erdogan , Salvini , Trump ont tous en commun d’avoir muselé la presse , purgé le systeme judiciaire , favorisé la corruption . L’emprise de la finance n’a pas disparue , elle a seulement changée de mains , passant à celles de proche du pouvoir . « Tout changer pour que rien ne change » Le Guépard Visconti

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      • chokk // 09.11.2018 à 15h51

        Trump a muselé la presse ? Vraiment ?
        Il a plutôt surfé sur le mépris pré-éxistant des classes populaires pour les médias qui ne leur ressemblent plus (30% de confiance dans les médias en 2016 pour les étatsuniens…). Il n’a rien fait pour museler la presse, ni pour museler les lanceurs d’alerte d’ailleurs (au contraire d’Obama, mais laissons lui le temps…)

        D’ailleurs, récemment le Washington Post se rassurait en se disant qu’au moins Trump n’était pas aller aussi loin que Macron en foutant les journalistes dehors de la Maison Blanche :

        https://www.courrierinternational.com/article/vu-des-etats-unis-avec-les-medias-macron-ose-ce-que-meme-trump-ne-sest-pas-permis

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        • Gravart // 09.11.2018 à 20h32

          La « presse » est accro au clic (pourquoi?), Trump n’a pas eu à la museler, il a préféré l’ensevelir sous une tonne de merde. Si tactiquement c’est excellent, moralement c’est pas très visionnaire (a moins de vouloir soigner le mal par le mal, mais je suis pas vraiment convaincu).

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      • Malthus // 09.11.2018 à 19h13

        « Heu auriez vous oublié vos lunettes quelque part ? Bolsonaro , Orban , Poutine , Erdogan , Salvini , Trump ont tous en commun d’avoir muselé la presse , purgé le systeme judiciaire , favorisé la corruption . »

        Il n’y a aucun crédit à apporter à des propos qui mettent tous ces dirigeants dans le même sac. Les lunettes déformantes sont pires que l’absence de lunettes. Mais surtout il y a un grand absent de cette liste à la Prévert. Qui a licencié le chef militaire peu après sa prise de pouvoir? Qui fait le ménage dans la radio-télévision publique? Qui a nommé le procureur de Paris pour avoir une justice inquisitionnelle à sa botte? Qui a été élu grâce à une presse possédée par des milliardaires? Qui a mis à ban une certaine presse étrangère critique? Qui veut contrôler l’information? Qui entretient des guerres et soutient les terroristes en Syrie et au Yémen?

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      • Myrkur34 // 11.11.2018 à 10h51

        Pour paraphraser la rubrique cinéma du « Canard Enchaîné » , un film que l’on peut savourer toute sa vie avec les Damnés aussi.
        Sinon aux States, tu peux même sponsoriser sans limites les élections des juges locaux. Cela fait un peu bizarre vu de France.

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  • Toff de Aix // 09.11.2018 à 08h21

    L’auteur est complètement aveuglé par ses préjugés politiques et idéologiques. Comme si Trump était responsable de tout : du changement climatique, de l’économie financiarisée devenue complètement dingue, de la montée des totalitarismes… Ou comment prendre les symptômes pour la cause.

    Les Trump, les Bolsonaro, les Orban, les Salvini, les Le Pen… Tous ceux là sont des symptômes, les électeurs les mettent au pouvoir, votent pour eux par désespoir, mais les « journalistes », les « intellectuels », tous ceux qui nous abreuvent à longueur de journée dans le mainstream… Ne veulent pas voir, pas comprendre, pas entendre.

    Trump n’est qu’un pantin comme un autre, certes un peu plus virulent, moins policé qu’un macron, qu’une Merkel ou qu’un Justin Trudeau… Mais au fond, qu’est ce qui les différencie ? Rien.

    Ils roulent tous pour la croissance, les ventes d’armes, la finance dérégulée et triomphante. Leurs actes parlent plus que des mots. Et sur ce point, TOUS les dirigeants actuels soutiennent et encouragent la dégradation inexorable de ce qu’ils nomment pudiquement « biodiversité »(ce qui d’ailleurs en dit long sur la compréhension et l’empathie qui les caractérise), et ce via leur vision exclusive du capitalisme basé sur la croissance économique en théorie infinie… Dans un monde fini.

    Vous savez quoi ? Les vrais responsables, ce sont ceux qui ont permis l’arrivée des Trump, des Bolsonaro, des Salvini au pouvoir. Il n’est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir.

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    • RGT // 10.11.2018 à 21h10

      En lisant cet article et cette liste à la Prévert concernant le parallèle entre la montée du nazisme et celle de Trump, j’ai immédiatement pensé que ces deux événements avaient en fait un point commun qui n’a pas été relevé par l’auteur (qui doit porter les œillères Panasonic présentées le 3 novembre sur ce site).

      Ce point commun est que ces personnages ont été élus quelques années après une très grave crise financière qui a ruiné de nombreuses personnes modestes. Crise qui a été permise par la carence de régulation efficace de la finance « décomplexée » et qui a ensuite blanchi ses instigateurs en leur faisant payer de « lourdes peines » ne représentant que quelques pourcents des sommes qu’ils avaient récoltés sur le dos du peuple..

      L’auteur ne nous précisera surtout pas que les « démocrates » tenaient les rennes du pouvoir lors de cette trahison et que le peuple en avait ras le bol de ces magouilles nauséabondes.
      Si Trump a été élu, c’était surtout pour donner un bon coup de balai tant chez les « démocrates » que chez les « républicains ».

      Les ploutocrates allument les incendies par leur cupidité puis ensuite leurs marionnettes viennent se plaindre parce qu’elles se retrouvent au chômage… N’oublions pas que les plus gros financeurs de Killary étaient les banques et les émirs du Golfe.

      Et ne parlons pas de la France ou un certain Zupiter a été élu en surfant sur la vague du ras le bol des partis « institutionnels ».

      Manque de bol, dans son cas les français ont été bien floués : Il est à la botte des mêmes qui ont financé les anciens partis déchus.

      Élections, pièges à cons.
      La seule option réelle pour faire tomber ce système corrompu dans sa nature profonde est de boycotter les urnes.

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  • wuwei // 09.11.2018 à 08h35

    Si je résume Trump est un gros vilain méchant (sans doute vrai) est Obama un grand mignon-gentil (c’est assurément faux). Que je sache et que l’auteur semble oublier, Obama a été un président Etats-Unien dans la lignée de tous ses prédécesseurs : guerrier, au service de Wall-Street et pro « business as usual ». Alors c’est vrai il était beaucoup plus glamour que Trump et la médiacratie adore les beaux sourires mêmes s’ils dévoilent des dents de carnassiers.

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  • John V. Doe // 09.11.2018 à 08h48

    A propos de l’opposition communiste aux sociaux-démocrates (voir ci-dessous), l’auteur « oublie » de rappeler que 20 ans plus tôt, le ministre social-démocrate Notske va appeler les milices d’extrême-droite pour écraser dans sang la révolution spartakiste de 1918-1919. Ses leaders, dont Rosa Luxembourg, seront exécutes en prison. Ils pouvaient difficilement l’oublier.

    « En Allemagne cette situation atteignit un extrême absurde lorsque les communistes, considérant les nazis comme un défi passager, se concentrèrent sur les sociaux démocrates – surnommés « fascistes rouges » – pensant que ces derniers constituaient la vraie menace au triomphe du communisme sur le long terme. »

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    • Sandrine // 09.11.2018 à 10h27

      Moi aussi ce passage m’a fait bondir!
      A mettre en relation avec ce que disait Todd hier dans l’interview publiée sur les crises ( je cite de mémoire) « les communistes appelaient les socialistes les « sociaux-tra*tres », il faut avouer que sur ce point les communistes avaient raison ».

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  • John V. Doe // 09.11.2018 à 08h55

    Deuxième arrangement avec la vérité : « l’ingérence russe, aujourd’hui prouvée » !? Où ça et par qui ? Même le célèbre journaliste Bob Woodward, le tombeur de Nixon, a déclaré n’en avoir pas trouvé trace. Les lecteurs réguliers de Les Crises le savent bien.

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  • Louis Robert // 09.11.2018 à 08h59

    Selon moi on fait bien trop grand cas de Trump, devenu l’obsession des démocrates américains souffrant de stress post traumatique aigu depuis la cuisante défaite de Rodham Clinton, dont du reste ils ne se sont jamais remis. Cette « démocratie » était déjà morte et enterrée bien avant l’arrivée de Trump.

    Trump incarne parfaitement l’Empire. Il EST l’Empire décadent incarné qui ne fait que suivre inexorablement son cours, fidèle à lui- même, aspirant vainement au « full spectrum dominance » de toujours, poursuivant, en fait, son déclin accéléré. Le style du bonhomme ne change rien d’essentiel à la chose. Ses prédécesseurs sont aussi responsables que lui du destin de l’Empire, de ce qu’il est maintenant devenu.

    Ce n’est pas Trump qu’il faut remettre en cause, mais bien l’impérialisme américain de toujours, cet insoutenable exceptionalisme missionnaire que chérit et entretient, de tous bords, le peuple américain, entraînant à sa suite l’occident tout entier.

    Aujourd’hui, l’humanité rejette l’Empire, à la faveur d’un monde multipolaire occupé à définir et à développer notre destin collectif pour le bien commun. Autant s’y faire: avec ou sans Trump, l’ère des Empires est révolue. Sortie du XXième siècle, l’humanité passe désormais à autre chose, un monde pour tous. Sans même se retourner, ce point de non-retour elle l’a franchi.

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  • Villegagnons // 09.11.2018 à 09h01

    Décidemment l’histoire begaye-t-elle ? Non dans le fond mais oui dans la forme. Le nazisme n’a jamais été historique, s’il s’est révélé dans l’histoire c’est qu’il était déjà présent dans la sphère théorique. A chaque crise le nazisme se révèle certes, il se montre au monde, mais il est toujours présent. Il appartient à une catégorie de la pensée occidentale . On peut relire Nietzsche ou Heidegger, mais le plus simple est de relire Alfred Baumler, qui est le théoricien historique du nazisme. On a attendu vainement que Johann Chapoutot se confronte à Alfred Baumler, mais ce n’est pas un théoricien, ce n’est qu’un historien qui pense que l’histoire se répète. Or, si l’histoire se répète elle ne se répète jamais anthropologiquement de la même manière. Pourquoi ? Car les catégories se moquent bien de l’Anthropologie !

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    • Sandrine // 09.11.2018 à 11h04

      Je ne vois pas bien ce que vous voulez dire par  » l’histoire ne se répète jamais anthropologiquement ». L’anthropologie, en général, cherche à mettre en évidence des structures qui se maintiennent dans le temps.
      Sinon, je crois que vous faites fausse route en voyant dans le nazisme une catégorie de la pensée occidentale. Le nazisme est avant tout une « paxis », une méthode d’action. Les nazis n’ont rien pensé d’original, ils ont mis en pratique (parfois en les déformant beaucoup) des idées qui existaient certes depuis longtemps dans la pensée européenne mais sont en réalités assez hétéroclites, souvent contradictoires, émanant de traditions de pensées diverses voire opposées. C’est le cas de nombreux partis politiques créés pour accéder au pouvoir.
      Le nazisme est un moment historique lié à des circonstances particulières (ce serait d’ailleurs peut-etre plus juste de parler d’hitlérisme plutôt que de nazisme). Les thèmes qu’il a développés, pris séparément, peuvent être aujourd’hui encore d’actualité et n’ont pas perdu leur caractère pernicieux (social-darwinisme, mysticisme de l’homme nouveau, rejet de la tradition chrétienne, etc.) mais comme mouvement global, il appartient à un autre age.

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      • villegagnons // 09.11.2018 à 13h09

        Je ne souhaite absolument pas vous convaincre car je ne suis pas un idéologue. Simplement, je parle de l’Anthropologie structurale et du problème de la « case vide ». Je peux vous renvoyer à cette communication de l’épistémologue Jean Petitot :
        https://www.canal-u.tv/video/fmsh/structuralisme_dynamique_et_semiotique.27639
        Concernant le nazisme historique, l’œuvre de Heidegger est actuellement en jugement donc je ne vais rien dire à ce sujet. Concernant Nietzsche j’ai indiqué en quoi l’œuvre de Nietzsche a été reprise Alfred Baumeler. Elle a été traduite en italien par une maison d’édition néo-nazie. En France, sa traduction n’est pas interdite mais « mise à l’index ». Donc les Français continuent de penser que c’est un épisode historique par ignorance organisée.

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        • Sandrine // 09.11.2018 à 15h35

          Les Français n’ont à mon humble avis pas besoin de la traduction de Baumler pour comprendre que l’oeuvre de Nietzsche pouvait facilement se prêter à une interprétation allant dans le sens des thèses nazies Emoji. Quand à Heidegger, s’étant lui même situé dans la filiation de Nietzsche, il y a tout lieu de penser que le même type de reproches pourrait être adressés à sa philosophie. De toute façon, la publication il y a peu de ses « Cahiers noirs » a démontré clairement qu’il avait largement cédé aux sirènes de l’antisémitisme de l’époque – Ce qui n’était pas le cas de Nietzsche.

          Ceci étant, on pourrait discuter longtemps de qui, de la poule ou de l’œuf, a commencé le premier. Ces philosophes allemands ont-ils induit, par leur pensée, un état d’esprit général en Allemagne ayant pavé la voie pavé nazisme ? Ou bien, à l’inverse, sont-ils eux aussi le produit de leur époque et n’ont-il fait que mettre en mots et en systèmes un « esprit du temps », produit de multiples facteurs, sociologiques, économiques, religieux, culturels, politiques…
          Je penche pour ma part, pour la seconde option. D’une manière générale je pense que « l’ethos » nazi doit plus au romantisme dans sa globalité (lui meme issu d’une réaction aux Lumières) qu’à tel ou tel penseur en particulier.

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          • villegagnons // 09.11.2018 à 16h52

            Oui l’ethos nazi a une source romantique, c’est prouvé et maintes fois rappelé par Chapoutot, mais par exemple, en Russie, l’influence romantique n’a pas produit de nazisme mais un nihilisme… étrange donnée anthropologique !

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            • Sandrine // 09.11.2018 à 19h34

              Le cas de la Russie est vraiment à part, et ne peut pas être mélangé au reste de l’Europe par rapport à sa «réception » du nationalisme romantique.
              Le rôle de la religion est à mon avis fondamental. Contrairement au protestantisme allemand, l’orthodoxie russe est restée tout à à fait imperméable à toute idée raciste, par exemple.

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      • Chris // 09.11.2018 à 13h26

        @Sandrine
        Le « nazisme » : issu de méthodes éprouvées utilisées dans toutes les guerres coloniales et territoriales : populations à pourchasser, esclavagiser et/ou éliminer si pas de retour d’investissement attendu.
        Faut pas se focaliser sur les mots… mais sur les maux.

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        • villegagnons // 09.11.2018 à 15h55

          Je me sens obligé de dire que vous pouvez trouver une traduction française d’un livre d’Alfred Baumler aux PUS. Amazon le vend avec des frais de port de 37€, ca calme les ardeurs quand même !
          Mais vous pouvez le commander directement aux PUS :
          http://www.lcdpu.fr/livre/?GCOI=27000100952350
          Le chaos, l’irrationnel, les élites qui ne savent plus rien, les politiques tous pourris, l’art dégénéré, on connait ce discours idéologique depuis toujours.

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          • Malthus // 09.11.2018 à 19h55

            Il n’y a pas besoin de lire Bäumler pour comprendre Nietzsche et les liens avec l’hitlérisme. Hitler qui, contrairement à certains auteurs en vogue, a lu Nietzsche dans le texte avait parfaitement compris le philologue et malade mental. La somme de Domenico Losurdo a enfin été traduite en français:
            Nietszche, le rebelle aristocratique.

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            • Villegagnons // 10.11.2018 à 06h34

              Si vous ne lisez pas baumler vous allez faire peser la shoah sur l’hitlerisme et non sur le nazisme, c’est en effet un choix à faire.
              Mais au-delà de l’histoire, c’est la place de l’idéologue par rapport au citoyen et au philosophe qui est en jeux. Comme beaucoup ne lisent plus les philosophes, les idéologues prennent leurs places. Donc à condamner les élites dont les philosophes font partie, le citoyen laisse forcément de la place pour les idéologues….Baumler arrive dans cet interstice.

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            • Sandrine // 10.11.2018 à 10h13

              @villegagnons, vous nous refaites le coup de Daniel Goldhagen…
              Je ne vois pas bien ce que serait le national-socialisme sans la première guerre mondiale et sans le charisme de Hitler.
              Bien sûr on peut toujours dire que si il n’y avait pas eu Hitler, il y en aurait eu un autre, mais avec des « si » on peut refaire intégralement l’histoire!

              Quand aux penseurs que vous citez, je ne crois pas que, comme vous le sous-entendez, on doive « brûler » leurs œuvres, au motif qu’ils auraient donné des idées aux genocidaires de 41-42. Toute œuvre est sujette à interprétation et peut avoir des implications qui échappent à son auteur. Faudrait-il alors aussi « brûler» Platon au motif que les nazis ont vu dans ses textes une justification de leur racisme?
              Les nazis n’ont rien inventé et se sont contentés de faire une synthèse des idées qui avaient cours à l’epoque en Europe. Soit. Mais ils ont radicalisé à l’extreme ces idées et les ont concrétisées à leur manière – et c’est cette manière qui a fait toute la différence, si j’ose dire.

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          • Kapimo // 10.11.2018 à 01h35

            Dans quelle catégorie placez-vous le plug anal géant exposé dans le cadre de la Fiac 2014 place Vendôme à Paris (exemple pris parmi plein d’autres possibles)? De l’avant-garde? De « l’esthétique irrationnelle »? Ou le produit d’une pensée dégénérée (« Dégénérer: perdre ses qualités. »)?
            Si j’estime que c’est plutot le dernier point, dans quel sorte discours idéologique m’inscris-je?

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            • Villegagnons // 10.11.2018 à 07h01

              Notre rapport au jugement esthétique a été balisé par la Critique de la Faculté de juger de Kant. Tout jugement esthétique est un jugement synthétique de perception et non d’expérience. Aussi votre jugement est-il individuel et singulier, il peut être rapportable à une idéologie, si vous réussissez à convaincre dialectiquement un groupe que c’est un art dégénéré. Esthétiquement, le beau n’a pas d’importance, c’est la lutte entre le classique et le moderne, mais dialectiquement il faut bien passer par du laid et du dégénéré pour arriver au sublime. Il faut accepter le travail du négatif, que le beau se cherche dans une esthétique nouvelle dont nous ignorons encore les normes et les valeurs.

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            • Sam // 10.11.2018 à 18h31

              « Esthétiquement, le beau n’a pas d’importance, c’est la lutte entre le classique et le moderne. »

              Doit on comprendre que esthétiquement, le beau a de l’importance pour le classique et pas pour le moderne qui lui s’emploie à convaincre dialectiquement ?

              Peut être que le monde fourmille d’artistes sincères qui meurent de faim en cherchant le beau, pendant que les galeristes n’accordent leurs tribunes qu’aux sophistes dégénérés pour qui l’art est un marché juteux…
              https://www.marianne.net/debattons/editos/le-plug-anal-de-mccarthy-place-vendome-un-accident-industriel

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              Alerter
  • yann // 09.11.2018 à 09h04

    J’ai arrêté de lire au premier paragraphe qui était déjà rempli d’erreurs historiques. Les USA n’ont pas fait une politique protectionniste dans les années 20. Ils ont continué leur politique protectionniste qu’ils avaient entamé dès la fin de la guerre de sécession nuance. Paul Bairoch a montré que les droits de douane aux USA ont été en moyenne de 50% entre 1865 et 1945. Le moins qu’on puisse dire c’est qu’il y a eu des phases de très fortes croissances et aussi des crises mais le protectionnisme n’y est pas pour grand chose contrairement à ce que racontent les libéraux.

    Ce qui a maintenu la crise ce n’est pas le protectionnisme, mais les mesures d’austérité pratiqués aux USA et en Europe à cause des lubies libérales et des saints équilibres comptables. En France déjà on avait une monnaie surévaluée pour coller non pas au saint euro, mais à l’or qui était l’obsession des élites de l’époque. Au contraire le protectionnisme a permis après la guerre une remonté de la croissance grâce aux relances par l’investissement publique qui auraient été impossible sans protectionnisme surtout en Europe.

    On a donc ici affaire à une vision erronée de l’histoire qui continu à masquer les vrais coupables de la montée aux extrêmes dans les années 30 à savoir l’obstination dans la lutte imaginaire contre l’inflation, le maintient de politiques économiques de contrition macroéconomique maintenant l’insuffisance de la demande. Ainsi qu’un fond antisémite et raciste qui courrait à travers les couches sociales aisées des différents pays occidentaux y compris aux USA . C’est la collusion de politiques macro-économiques stupides et de ce milieu intellectuel malsain qui a produit la montée du nazisme. Il n’y rien de tel chez Trump. A la limite on peu trouver que sa politique économique qui couple libéralisme interne par les baisse d’impôt pour les riches couplé avec du protectionnisme comme incohérente et inefficace rien d’autre.

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    • Micmac // 09.11.2018 à 20h08

      Tout à fait d’accord. Cette absurdité du protectionnisme qui aurait aggravé la crise de 29 est une tarte à la crème répétée par les libéraux tant qu’ils peuvent. Les libéraux sont comme les staliniens, ils réécrivent l’histoire.

      La vérité est évidemment bien différente : les politiques d’austérités menées pour répondre à la crise ont causé une crise des liquidités (déflation et en plus plus assez d’argent en circulation pour les biens et services offerts. Pour faire court, les gens n’avaient plus d’argent, et donc ne pouvaient rien acheter). Et ce dans tous les pays développés.

      Et donc, protectionnisme ou pas, les gens (y compris les classes moyennes), n’achetaient rien ou pas grand chose, que ce soit des produit nationaux ou étrangers.

      D’ailleurs, il a été très facile à Roosevelt, le Front Pop ou Hitler (et oui….) d’améliorer le sort des gens : faire tourner un peu la planche à billet pour que les gens aient un peu de tune. En finançant des grands travaux (Roosevelt), l’industrie d’armement (Hitler et un peu le Front Pop), et en augmentant les salaires (tous les trois). Je schématise un peu, mais en gros c’est ça. En tout cas, rien à voir avec le protectionnisme.

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      • degorde // 10.11.2018 à 08h20

        Vous avez raison, allez sur le site de l’économiste US Cristina Romer; elle a écrit un super papier là dessus. Cordialement

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      • ouvrierpcf // 10.11.2018 à 20h00

        mic mac Les staliniens ont ,je crois battu les armées dHITLER au prix de 21 millions de morts ,un détail comme aurait commenté jmlp les staliniens ont donc en 1941 oui écrit un fait historiques avec le sang de leurs sacrifices sur les pages du livre de Notre histoire Les crises de 1919,1929,1934ont été crées par le Capitalisme qui pour issue a permis le réarmement de l’allemagne NAZIE financée par les capitaux des firmes banques américains mais aussi françaises par exemple HITLER n’a pas amélioré le sort des gens il a permit enfin on (le capitalisme mondial) le lui a permis de financer une guerre …contre STALINE qu’il a perdu et là oui c’est un fait historique indéniable ..enfin pour moi

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  • Sam // 09.11.2018 à 09h19

    C’est incroyable cette incapacité à se remettre en question. Il faut donc un bouc émissaire : Trump, le coupable idéal.
    Jamais je n’avais vu autant de points Godwin débités avec une telle assurance.
    Historien spécialiste !!

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  • Sandrine // 09.11.2018 à 09h22

    Quand je pense que Christopher R. Browning est encensé partout comme l’un des meilleurs spécialiste de la période nazie et qu’il a été capable d’écrire un texte aux parallèles aussi fumeux et imprécis… J’en reste sans voix.

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    • Jean // 09.11.2018 à 18h27

      Oui et cela en dit long sur la dégénérescence des zélites intellectuelles américaines.

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  • Philvar // 09.11.2018 à 10h46

    «  » qui a préservé la paix, la stabilité et la prospérité depuis 1945 «  » Pour qui ? l’Indochine ? L’Irak ? le Pakistan ? La Corée ? etc.. Les USA seraient alors le nombril du monde avec une Europe entre leurs cuisses ?

      +14

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  • martin // 09.11.2018 à 10h55

    Mieux vaut lire ça que d’être aveugle, c’est sûr, mais rien de plus.

    J’ai particulièrement apprécié l’opposition établie entre le contrôle des médias rendu « inutile » par les fausses informations qui circulent par ailleurs. Comme si les médias mainstream n’étaient pas la caisse de résonnance des classes dominantes, et le lieu de fabrication d’une réalité totalement fictive! Ce monsieur ce moque du monde, ou alors, il n’est pas très futé. Au choix.

      +17

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  • Alain // 09.11.2018 à 11h22

    Les forcenés démocrates n’ont vraiment aucune mémoire: la paix préservée depuis 1945? Les USA sont en guerre permanente depuis cette date et cela explique leur dette abyssale.

    Il s n’ont pas non plus une once d’honnêteté intellectuelle: les Russes ont réussi à dévoyer les élections dans leur intérêt (ce qui est évident au vu des sanctions imposées par Trump) avec quelques centaines de milliers de dollars là où les candidats en dépensent des centaines de millions ? Donc les Russes sont vachement plus efficaces et les candidats ont intérêt à leur demander de mener leurs campagnes électorales.

    En plus toujours aussi voisins du point Goodwin

      +9

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  • christian gedeon // 09.11.2018 à 13h20

    Très étonnant article…les faits cités sont exacts,ou presque,certains étant interprétés pro domo. Mais là n’est pas la question. Ce monsieur analyse avec un certain brio les mécanismes de la montée de Hitler,et ceux de la montée des « populismes « ..les mécanismes. mais en aucune façon les causes. En bref,il nous prend pour des buses. Il dit le comment,mais ne dit rein du tout sur le pourquoi. Et pourquoi,comme me l’ont appris mes maîtres jésuites,est la seule question qui compte. Cela ferait beaucoup trop mal à cette classe intellectuelle,pour le coup arrogante et sûre d’elle même, de questionner la destruction des tissus sociaux de l’entre deux guerres,et celle du tissu « sociétal  » comme on dit maintenant,à l’oeuvre depuis les années 1960 . Ce la remettrait en cause leur vision du monde,seule et unique vérité à leurs yeux. Le hitlérisme,dans une moindre mesure le mussolinisme,tout comme aujourd’hui ce qu’on nomme avec le plus grand mépris le populisme,sont la conséquence directe de ce qui était l’internationalisme associé du « grand patronat  » et des communistes d’entre deux guerres, et aujourd’hui de l’association de l’ultralibéralisme et du mondialisme intellectuel destructuraliste. leur point commun est le mépris du peuple « normal  » entre deux guerres,et de quiconque ne souscrit pas aux mantras intellectuels mondialistes et communautaristes d’aujourd’hui. Ce que pense « le peuple  » n’est pas digne d’analyse,pour ce monsieur,comme pour tant de ses épigones et confrères.

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    • Koui // 09.11.2018 à 14h45

      Il me semble que le peuple américain ne pense pas comme Trump et rêve d’une Sécu. Il ne pense pas non plus comme Hillary la guerre. Et le système politique injuste et corrompu ne lui offre aucune chance de promouvoir des représentants plus a son goût. C’est en cela que l’auteur a un peu raison. Par contre, le parrallele avec les années trente est faisandé comme toujours.

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    • christiangedeon // 09.11.2018 à 14h47

      Et puisqu’on oparle de cette époque,j’aimerais un jour voit interrogée l’image de Clémenceau,le « tigre « …à dire vrai,j’en pense le plus grand mal. Et si l’occasion m’est donnée,j’expliquerais pourquoi,par le menu.Et,mauvais jeu de mots,c’est un menu des plus copieux. Pour faire très court,je loe considère comme le prmier responsable de la seconde guerre mondiale…fichtre,que dit il? Il était déjà mport…certes,certes,mais la nocivité de ses actes,et de ses non actes, s’est largement étendue aux évènements concernés.

        +2

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      • Malthus // 09.11.2018 à 20h14

        Clémenceau à la veille de la guerre: « Mourir n’est rien. Il faut vaincre. »
        Pour rappel il vivra jusqu’en 1929 à l’âge de 88 ans. Mourir, oui, mais par pour lui. Ou l’exemple des chefs.

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        • degorde // 10.11.2018 à 08h17

          C’est vrai que l’âge venant Clémenceau avait mal tourné. C’était devenu quasiment un nationaliste et lorsqu’il fut président du Conseil il a fondé une quasi dictature en France.

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      • degorde // 10.11.2018 à 08h18

        Vous avez raison, mais c’est un peu une énigme. Pourquoi un homme qui avait été si à gauche l’âge venant devient une sorte de nationaliste prêt à jeter le pays dans la guerre. Son règne comme président du Conseil en 1906 montre déjà une dérive sérieuse vers la droite et le conservatisme. Ce mystère, ou plutôt cette évolution n’ont jamais été clairement analysés.

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        • Marie (Pan Pan) // 10.11.2018 à 20h14

          Clemenceau?
          L’âge n’a rien à voir ( tout comme Pétain selon moi).
          Je dirais plutôt l’obsession du pouvoir,( faire et défaire impitoyablement par sa violence écrite et orale puis gouvernementale) et une appétence insatiable pour le conquérir et le garder; son obsession à détruire toute opposition ( avant et aprés qu’il soit au pouvoir) peu importe les moyens ( ni scrupules ni principes ) comme celle de détruire l’Allemagne ( « héritage paternel »)… je fais la guerre, ah ça oui la guerre, toujours la guerre.
          Un jusque-boutisme hystérique et criminel déjà en 1917 et pour les années suivantes.
          Sale type lui aussi.

            +2

          Alerter
  • Alfred // 09.11.2018 à 13h53

    A la lecture de ce texte (entre autres) et des commentaires ici présents (entre autres) on ne peut que constater le naufrage des élites et leur delegitimation complète en tant que telles. Mais ces commentaires que nous lisons ici représentent ils pour autant « le peuple »? Bien qu’ils représentent un large éventail de convictions, d’idéologies, de croyances, d’âges et d’expériences on ne peut le dire. Manifestation on peut lire ici les commentaires d’une fraction du peuple, je n’oserais dire « éclairée » mais plutot dessalée; en tout cas politisée (au sens noble, rien à voir avec les partis). Est ce une élite (nouvelle) pour autant? Absolument pas. Car il manque l’organisation. Dès lors aucun changement, aucune évolution choisie (à fortiori aucune révolution) ne sont possibles. C’est une réalité historique. Une élite (aussi bête et déconsidérée fut elle) ne peut être chassée que par une autre élite (révolutions françaises, russes et cubaines comprises).
    Ici et maintenant il manque l’organisation car il manque en amont la volonté.
    Je n’ai encore jamais eu la possibilité de me rendre aux rencontres régulières organisées par Olivier mais parfois je me prends à espérer que de ces rencontres sortira un jour une structure.

      +14

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  • ima // 09.11.2018 à 14h12

    Pour tout dire, ces Étasuniens passant leur vie à s’examiner le nombril, nous en….ent. Ils sont incapables de regarder la vérité en face.
    Ce sont les patrons étasuniens qui ont fortement contribué à mettre Hitler en place, les mêmes qui ont outrageusement aidé ce régime à prospérer dans la direction de l’affrontement (Rockfeller et sa Standard Oil livra du pétrole aux Allemands jusqu’en 1943), ce sont eux qui vécurent si bien avec Adolph au pouvoir et des esclaves fournis gratuitement pour faire tourner leurs usine, sans intervention syndicale, tu travailles ET tu crèves !
    Le grand’père de Bush junior avait une aciérie à Birkenau, plus connu sous le nom d Auschwitz, IBM avait fourni les machines à carte permettant de délimiter le contour de la population de religion israélite et la contraindre, puis d’assurer la comptabilité morbide dans des lieux dont la réputation devint mondiale.
    La seule chose les ayant toujours intéressé, faire du fric,sans aucun égard pour les conditions. Vespasien devait être Étasunien, l’argent n’a pas d’odeur, alors au lieu de nous pourrir avec leurs analyses sur Trump et sa ressemblance avec… le régime habituel, qu’ils se rappellent du mal qu’ils ont répandu sur la planète, sans le moindre regret et que leur dernier Président n’est pas arrivé sur les chars, mais élu par le peuple, mais peut-être que le peuple est un mot inconnu pour l’auteur ?

      +12

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  • Koui // 09.11.2018 à 14h38

    Oui, l’auteur prend l’ingérence russe comme un fait certain qui a eu une influence décisive sur l’élection de Trump. Mais si cette ingérence est une illusion, les journalistes et les experts qui ont promus cette historiette sont des affabulateurs aveugles par la haine et prêts à rendre le pays ingouvernable lorsqu’ils perdent les élections. Les médias aux ordres d’une bande de milliardaires, la justice instrumentalisee par la basse politique, les agressions militaires, les lobbies étrangers achetant le congrès, le mépris des traités internationaux, la sanctification d’un système électoral injuste et obsolète, tout cela est le résultat d’un consensus bi-partisan. Bien sur, Trump en est le fruit le plus vénéneux. Adopter le système électoral français serait évidemment un immense progrès pour ce pays politiquement arrière mais personne ne fait cette proposition dérangeante. L’aveuglement de l’auteur sur le présent me donne pas du tout confiance dans ses traveaux d’historien.

      +6

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    • A // 13.11.2018 à 10h43

      Parce que vous trouvez le système électoral français meilleur ?

      Concernant les présidentielles en particulier, le scrutin uninominal majoritaire à deux tours, est tout autant une farce. Il ne permet pas aux électeurs d’exprimer l’étendue de leurs convictions, mais, au contraire, les contraint à une stratégie dans l’espoir de pouvoir voter au second tour pour un candidat qui ne sera pas trop loin de ces convictions.

      Concernant les législatives, quelle est vraiment la représentativité d’une assemblée qui n’est pas élue à la proportionnelle intégrale ? Les circonscriptions sont un moyen bien commode de museler l’expression des convictions.
      Poussons un peu plus loin avec les élections sénatoriales. Quelle est la légitimité d’une chambre dont les élus sont choisis par un collège électoral dont le peuple lui-même ne fait pas partie ?

      Au delà même, dans notre propre constitution, à l’article 27 (https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000006071194#LEGIARTI000006527492), le principe même du mandat impératif est tout simplement rejeté. Alors qu’il apparaît actuellement comme l’un des rares outils qui permettrait le contrôle de l’engagement politique de nos « représentants », en particulier lorsque l’on conjugue l’absence de procédure de référendum révocatoire sur initiative citoyenne, d’une part, et la non responsabilité des mêmes mandataires au regard de leurs décisions.

      Et il y aurait encore bien à dire, sur la transparence, l’indépendance des médias, mais aussi les différentes formes référendaires, ou encore systèmes de votation (comme chez nos voisins de la Confédération Helvétique, que j’admire sur ce point précis)…

      Sans même aller jusqu’au participatif, notre république n’est une démocratie qu’à la marge (même si nous avons encore, pour le moment, une assez grande liberté), pas tellement différente de ce qui se pratique outre atlantique.

        +0

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  • Arnaud // 09.11.2018 à 14h49

    Je suis attristé par l’idéologie de l’auteur.
    J’ai lu de lui « Histoire du bataillon 101″/ « Des hommes ordinaires ». Ses infos couplées avec celles de Christian Ingrao(« Les chasseurs noirs_Brigade Dirlewanger) ont le mérite d’exposer la psychologie de ces tueurs de masse( malgré eux pour l’écrasante majorité ) et le déroulement des opérations de sinistre mémoire sur le front de l’est( dont le but n’a été révélé aux « opérateurs » qu’au dernier moment.)
    J’attendais mieux d’un historien…

    A l’attention des trolls européens comme Israéliens, ceci n’est pas une tentative de réhabilitation de ces assassins. CQFD.

      +2

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    • LBSSO // 09.11.2018 à 19h09

      « Le contexte fabrique l’homme, et un contexte d’extrême brutalité fabrique des hommes d’une extrême brutalité ».

      Dans son livre, Browning explique d’après les témoignages recueillis que le contexte fabrique l’homme, et qu’un contexte d’extrême brutalité fabrique des hommes d’une extrême brutalité.
      Aussi,les discours politiques , qui par tactique électorale , entretiennent par des provocations savamment orchestrées ou de la propagande , la bipolarisation de la société, participent d’un climat de violence ,qui n’est pas obligatoirement d’une » extrême brutalité « , mais qui peut y conduire subrepticement.
      D’où les propos de cet auteur dans le billet (que l’on peut contester); mais il ne me semble pas en contradiction avec lui-même.Au contraire.

        +3

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      • LBSSO // 09.11.2018 à 19h35

        Miroir, dis-moi que je suis populiste.

        Que reproche les historiens du comité scientifique du centenaire à E Macron ?

        Alors qu’il s’agissait de célebrer la fin de la guerre, la paix , les morts et les poilus , E Macron par ses propos sur Pétain célèbre les chefs militaires et la victoire.
        Dans un cas la mémoire promeut la paix dans l’autre , la testostérone.

        Le message n’est pas le même.Le climat politique et le contexte alors engendrés non plus.

        ( il s’agit juste par miroir de prendre un exemple français et non « Trumpiste », vous en tirerez vos propres conclusions )

          +1

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        • Malthus // 09.11.2018 à 20h19

          Célébrer la fin d’UNE guerre, célébrer la paix, alors que la France est engagée dans des expéditions guerrières étrangères et en soutient parfois de terroristes est à la fois une indécence et une hypocrisie.

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    • Malthus // 09.11.2018 à 20h42

      « J’ai lu de lui “Histoire du bataillon 101″/ “Des hommes ordinaires”.  »

      Intéressant. De tels bataillons sont toujours en activité: par exemple ceux qui pilotent des drones qui assassinent à distance. Sur ordre de Bush, Obama et Cie.

        +2

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  • petitjean // 09.11.2018 à 17h30

    Un pur délire anti Trump
    Encore une diatribe anti Trump et rien sur l’extraordinaire corruption des Clinton et Obama !!
    Comment peut on à ce point être malhonnête ?
    Oser un parallèle entre nazisme et Trumpisme en dit long sur l’état mental des opposants à Donald Trump
    La gauche américaine rêve-t-elle d’une guerre civile ?
    http://www.dedefensa.org/article/strikepost-midterm-trump-liquide-son-ministre

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  • Gravart // 09.11.2018 à 19h19

    Asphyxie par le vide ou par le trop-plein ? Difficile à dire. Peut être les deux .

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  • degorde // 10.11.2018 à 08h14

    On ne voit pas sur quoi s’appuie l’auteur lorsqu’il affirme que l’ingérence russe a été prouvée. Justement elle ne l’est pas et ne le sera probablement jamais car il s’agit d’une réaction de mauvais perdant d’Obama et de son équipe. Il a fallu à peine quelques heures entre le résultat de l’élection du 8 novembre 2016 et les premières affirmations sur cette soi disant ingérence.
    Pour en revenir avec l’exemple allemand, l’auteur fait bon marché précisément du rôle des organisations internationales dans les années 30; notamment le rôle de la BRI pour imposer la présence du NSDAP dans la coalition de droite allemande. Rappelons que les derniers détails de la nomination d’Hitler à la chancellerie ont été mis au point dans la propriété du Baron Schröder à Dusseldorf avec Von Papen et Schacht.

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