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9.février.20199.2.2019 // Les Crises

L’Egypte, un géant sans tête. Par Mamdouh Habashi

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Source : Madaniya, Mamdouh Habashi, 08-02-2019

L’Egypte, un géant sans tête (Oumlak Bila Rass).

Un géant décapité ; Sous Sissi, un sujet passif des relations internationales

Par Mamdouh Habashi

Intervention de Mamdouh Habashi au colloque «L’avenir de la démocratie à l’Est de la Méditerranée» organisé à l’Institut Scandinave des Droits de L’Homme (SIHR) Genève 21-23 Septembre 2018.
Figure de proue de l’opposition démocratique égyptienne, Mamdouh Habashi est le disciple et le successeur de Samir Amine, le théoricien de l’alter-mondialisme. Chargé des Relations Internationales au sein du «Socialist Popular Alliance Party» d’Egypte, Mamdoud Habashi est également Vice Président du «World Forum For Alternatives» (WFA) et membre du Conseil d’administration de «the Arab and African Research Center» (AARC)
Adaptation en version française René Naba, directeur de www.madaniya.info et membre du groupe consultatif de SIHR (Institut Scandinave des Droits de l’Homme).

La cession de Tiran et Sanafir à l’Arabie saoudite, point de départ de la mise en oeuvre de la «transaction du siècle» sur la question palestinienne.

La cession par l’Egypte de Tiran et de Sanafir à l’Arabie saoudite a constitué le point de départ de la mise en œuvre de la «Transaction du siècle» visant à un règlement au rabais de la question palestinienne.
Les deux îlots de Tiran et de Sanafir, situés à l’entrée du Golfe d’Akaba, relèvent des eaux territoriales égyptiennes. Le transfert de leur souveraineté à l’Arabie saoudite modifierait le régime juridique de la voie d’eau pour en faire «une voie d’eau internationale», conférant une totale liberté de navigation à Israël tant pour sa marine marchande que pour sa marine de guerre, à l’arrière plan d’une militarisation croissante de la Mer Rouge avec l’installation d’une base israélienne en Érythrée.
La mise sur pied, début 2019, d’un «Otan arabe » constitué des pays arabes sunnites –les pétromonarchies du golfe (Arabie saoudite, Bahrein, Emirats Arabes Unis, Koweït, Qatar) en sus de la Jordanie, de l’Egypte, sous l’égide des Etats Unis, pour faire face à l’Iran et à la contestation régionale-, relève de ce même dessein tout comme le projet prêté par le président Abdel Fattah Sissi de relancer les négociations israélo-palestiniennes à Charm El Cheikh, début 2019, sous réserve d’une légère modification des propositions américaines, participe de cette même démarche. Toutefois, l’équarrissage du journaliste Jamal Khashoggi au consulat saoudien d’Istanbul, le 4 octobre 2018, et le scandale planétaire qui s’est ensuivi ont quelque peu contrarié ce projet.

Tiran et Sanafir sont la propriété de l’Egypte depuis l’antiquité. La juridiction suprême égyptienne, saisie du dossier, a confirmé ce fait sur la base de trente documents authentifiant la propriété égyptienne sur ces deux îlots et présentés par les plaignants. Paradoxalement, le parquet n’a soumis aucun document contestant cette thèse, voire l’invalidant. Mais, étrangement, à l’énoncé du verdict défavorable au gouvernement, le pouvoir, dans un acte relevant du pur arbitraire, démettra de ses fonctions le président de la haute juridiction et invalidera la décision.

L’Egypte, un géant sans tête (Ou’mlak Bila Ras); Sous Sissi, un sujet passif des Relations internationales.

L’Egypte est un géant sans tête. (O’umlak Bila R’as). Un géant décapité . L’éclipse de l’Egypte durant la séquence Sadate (1970-1981), consécutive à la signature du traité de paix égypto-israélien, a entrainé un affaissement du Monde arabe. Il ne saurait y avoir de redressement possible du Monde arabe sans un rôle pionnier de l’Egypte.

Sous la mandature du Maréchal Abdel Fattah Al Sissi, l’Egypte n’est pas un sujet actif, mais un sujet passif des Relations Internationales (Layssa fah’ilan bal mafh’oul), une diplomatie marquée par son suivisme à l’égard des pétromonarchies du Golfe, sous la supervision américaine, sans la moindre influence sur les grands conflits régionaux, ni le Yémen, ni la Syrie.
Les conditions du «suivisme» ont été mises en place par Anouar El Sadate, lequel, en répudiant l’alliance stratégique avec l’Union soviétique et en signant son traité de paix avec Israël (1979), s’est placé sous la coupe des Américains et des Israéliens. Le suivisme s’est poursuivi sous Hosni Moubarak, qui s’est place sous la dépendance israélienne pour favoriser la promotion de son fils Gamal comme son successeur à la tête de l’Etat égyptien.

Mais le suivisme a ses limites. Malgré un don de 30 milliards de dollars octroyé à l’Egypte par le tandem Arabie saoudite-Emirats Arabes Unis, le Maréchal Sissi n’a pu s’engager dans la nouvelle guerre du Yémen en soutien à l’agression pétromonarchique contre le plus pauvre pays arabe, en raison de la forte charge symbolique que représente ce pays pour l’Egypte, libéré du régime obscurantiste de l’Imamat par l’intervention de Gamal Abdel Nasser, dans la décennie 1960, qui y instaura la République.

Egypte, perspectives d’un scénario à la Grèce en pire, avec à la clé la vente du Canal de Suez

Au classement Transparency International, l’Egypte figure à la 188 ème position, c’est dire le degré de corruption qui gangrène le pays.

L’Egypte s’endette quotidiennement de 10 milliards de livres égyptiennes, soit environ 580 millions de dollars par jour, 17, 4 milliards de dollars par mois (un dollar = 17, 3 LE) et la charge de la dette égyptienne est estimée à 113% du PNB. Le Fonds Monétaire International fait pression sur l’Egypte pour la contraindre à décider la flottaison de la Livre Egyptienne. En 2009, 49 pour cent des Egyptiens vivaient sous le seuil de la pauvreté. En 2018, la situation a empiré au point que la pauvreté est devenue la caractéristique généralisée du peuple égyptien.

Anouar Al Sadate s’est heurté à une vive résistance lorsqu’il a préconisé «Al Infitah», l’ouverture vers le libéralisme économique et les lois du marché capitaliste, en ce que le peuple égyptien réclamait en priorité «Al Infitah Al Dimoucraty», l’ouverture démocratique, la reconnaissance des libertés politiques et individuelles, ainsi que le maintien d’une économie de soutien aux prix des produits de première nécessité.

L’Egypte s’achemine vers un scénario à la Grèce en pire. L’échéance de désendettement va contraindre l’Egypte à vendre le Canal de Suez, symbole de la souveraineté égyptienne.

Cette précarité économique a conduit le Maréchal Sissi à pratiquer une politique de «suivisme» vis à à vis des pétromonarchies, en préservant un rôle privilégié à l’armée. Ainsi le Maréchal a directement affecté une subvention de 30 milliards de dollars, don du Royaume saoudien et de l’émirat d’Abou Dhabi, au budget des forces armées égyptiennes, sans le moindre contrôle et sans engager non plus l’armée dans une nouvelle guerre du Yémen. Le fait du prince.

L’armée chouchou du régime et son pilier

Chouchou du régime et son pilier, l’armée a été dotée d’équipements ultra sophistiqués- deux portes hélicoptères le «Gamal Abdel Nasser» et le «Anouar Al Sadate», précédemment destinés à la Russie, acquis auprès de la France pour cause d’embargo sur la Russie à la suite de son annexion de la Crimée, ainsi que 24 chasseurs bombardiers «Rafale»-.

Elle s’est vu confiée en outre les grands chantiers du pays: Elargissement du Canal de Suez, Edification de la nouvelle capitale égyptienne, à 60 km du Caire, dotée d’un mur de protection, symbole de l’isolement du pouvoir.
Les deux autres projets à dimension pharaonique sont le percement de près de 6.000 km d’autoroute ainsi que l’édification d’une grande cité militaire, la plus grande du proche Orient et d’Afrique. Portant le nom du général Mohamad Néguib du nom du chef du «groupe des officiers libres» qui renversa la monarchie, par la suite premier président de la République post monarchique, la base est située dans la ville d’El-Hammam (gouvernorat de Marsa-Matruh), sur la côte de la Méditerranée, avec pour objectif la défense d’Alexandrie. Sa capacité d’accueil est de 20.000 soldats. Le tout en toute opacité.

De surcroît, l’Armée dispose du monopole des médias, dont elle a racheté la totalité des grands vecteurs d’information (TV, Radio, presse écrite). Dans ce contexte, les élections égyptiennes sont devenues synonymes de tricherie et de corruption. L’argument majeur avancé par le pouvoir pour justifier son autoritarisme est le fait que le Maréchal Sissi a épargné à l’Egypte le sort de la Libye, de la Syrie et de l’Irak.

(NDLR: Emmanuel Macron a effectué du 27 au 29 janvier 2019 sa première visite officielle au Caire depuis l’élection présidentielle, un déplacement dénoncé par huit organisations non gouvernementales (ONG) -dont Amnesty international ou encore Human Rights Watch (HRW)- qui ont appelé les autorités françaises à infléchir la politique de la France envers l’Egypte. A «cesser de passer sous silence le bilan catastrophique de l’Egypte en termes de droits humains, pour préserver ses intérêts stratégiques, économiques et militaires». Les défenseurs des droits humains attendent une inflexion de la politique française , notamment dans le domaine des exportations d’armes de la France vers l’Egypte. La France espère fortement que le président égyptien, le Maréchal Abdel Fattah Al Sissi, confirmera à cette occasion, une option d’achat portant sur douze Rafale. La commande de deux corvettes Gowind à Naval Group est également en discussions avancées. (Fin de la note)

Le soulèvement populaire du 25 janvier 2011 a fait l’objet d’une récupération par l’armée et les Frères Musulmans

Le soulèvement populaire de Janvier 2011 qui a provoqué la chute de Hosni Moubarak a fait l’objet d’une récupération par l’Armée et des Frères Musulmans. Une captation d’héritage en somme.

Alors que les manifestants tombaient sous les balles de la police, le Conseil Supérieur des Forces Armées Egyptiennes (CSFAE) qui a assuré l’intérim du pouvoir après le dégagement d’Hosni Moubarak et les Frères Musulmans négociaient la transition du pouvoir post Moubarak, sous le regard attentif des Etats Unis. La police et les forces de sécurité égyptiennes avaient reçu une formation spéciale des Etats Unis pour la répression des manifestations. Mais visiblement, cette formation n’a pas été suffisante pour mater le soulèvement.

Arrangement Armée FM pour une alternance au pouvoir, à l’arrière plan de contacts réguliers entre les FM et les Etats Unis.

Il convient de savoir à ce propos que la confrérie n’a jamais cessé ses contacts avec les Etats Unis depuis son retour en force en Egypte sous la mandature du président Anouar El Sadate (1970-1981) au point que Hosni Moubarak se plaignait régulièrement auprès de Washington de ces contacts.
Lors du soulèvement populaire égyptien qui a sapé les fondements du pouvoir d’Hosni Moubarak, les contacts étaient réguliers entre Khairat Al Shater, le dirigeant occulte des Frères Musulmans égyptiens et l’ambassade américaine au Caire. Des réunions hebdomadaires de 3 heures.

Les négociations pour la sortie de crise se sont déroulées en l’absence de toute représentation populaire, alors que la population était à l’origine du soulèvement en ce que le régime Moubarak a veillé à marginaliser le rôle des partis politiques au profit des ONG (Organisations Non Gouvernementales), financées par l’es pays occidentaux, notamment les Etats Unis. Or, curieusement, dès la fin du soulèvement populaire, les ONG ont disparu de la scène publique laissant place à un vide.

L’armée, de son côté, ne disposait pas d’un parti politique pour servir de relais auprès de la population, alors que les Frères Musulmans disposaient d’une solide implantation populaire. D’où le recours de l’armée à la Confrérie. L’arrangement conclu entre eux prévoyait un partage du pouvoir avec en perspective l’arrivée de Mohamad Morsi au pouvoir dans le cadre d’une alternance.

Nasser, animé d’une conception étatique dans l’exercice de son pouvoir, s’appuyait sur l’appareil d’état pour engager l’Egypte dans son projet de modernisation du pays et de sensibilisation de la population à sa politique. Il refusait de se doter d’une structure qui fasse office de relais auprès de la population. L’absence d’une structure indépendante nassérienne a permis à Sadate de s’emparer des leviers du pouvoir, par simple succession naturelle, en sa qualité de vice président de Nasser.

Les deux fautes stratégiques de Mohamad Morsi à l’origine de son éviction:
  • Le «djihad en Syrie»
  • La clause de la nouvelle constitution post Moubarak conférant une «immunité au président pour toutes ses décisions passées et futures».

La faute stratégique de Mohamad Morsi, à l’origine de l’abrogation de son madant, aura été d’avoir «décrété le djihad en Syrie». Une décision prise par 500 oulémas réunis au Caire. Convoqué par Mohamad Morsi, ce congrès s’était tenu le 15 juillet 2013 avec la participation des représentants de 70 associations islamistes des pétromonarchies du Golfe (Qatar, Arabie Saoudite, Koweït, Bahreïn) ainsi que des courants islamistes d’Égypte, du Yémen et de la Tunisie.

Cette décision a été très mal perçue par la hiérarchie militaire égyptienne en raison de la fraternité d’armes qui liait les armées égyptiennes et syriennes dans les quatre batailles qu’ils ont livré contre Israël, en 1948, en 1956 (expédition de Suez), 1967 et 1973, (destruction de ligne Bar Lev sur le Canal de Suez et récupération d’une portion du Golan par la Syrie).

La 2 ème faute: l’octroi au président d’une «IMMUNITE POUR TOUTES LES DECISIONS PASSEES ET FUTURES»; une disposition sans pareille dans le monde, qui fera de Mohamad Morsi, un PHARAON plus puissant que le plus puissant des Pharaons.

Les «fautes stratégiques» des Frères Musulmans, de leur propre point de vue.

De leur propre aveu, les Frères Musulmans ont commis les «fautes stratégiques» suivantes:

  • Avoir bénéficié du soutien des Etats Unis et d’Israël, les meilleurs alliés d’Hosni Moubarak avant sa chute.
  • Négliger complètement la force de la revendication populaire.
  • Négliger la pesanteur des partisans de l’ancien président Hosni Moubarak encore aux postes de commande dans la haute administration et les gouvernorats. L’infiltration des FM de l’appareil d’état se fera à l’accession de Mohamad Morsi à la présidence de la république, mais l’armée ne lui laissera pas le temps de s’en accaparer, ni de s’incruster.
  • Négliger les SALAFISTES, dont les Services de Renseignements sous Moubarak s’en servaient comme contre pouvoir au FM. Le conflit FM-Salafiste est plus violent que le conflit qui opposait les FM à Moubarak.
    A cela s’est greffé l’autoritarisme de Mohmad Morsi. Moubarak a gouverné sous le régime de l’Etat d’urgence dès son accession au pouvoir, pendant trente ans (1981-2011).
L’autoritarisme de Mohamad Morsi

Erreur fatale, Mohamad Morsi a commencé sa présidence par une fanfaronnade qui a abrégé son mandat. A peine élu, le premier président néo islamiste de l’Egypte a fait une déclaration d’une arrogance démesurée: «Nous sommes au pouvoir et nous le demeurerons pendant cinq siècles.

Joignant le geste à la parole, il a, d’un trait de plume, relevé de leurs fonctions la totalité des directeurs des publications égyptiennes pour leur substituer des hommes à sa dévotion. De même, il a ordonné la suppression de tous les programmers scolaires en vigueur sous Moubarak et leur substitution de nouveaux programmes, plus conformes à l’idéologie des FM.

Pis, lors de la proclamation de la nouvelle constitution Morsi prévoyait une «IMMUNITE POUR TOUTES LES DECISIONS PASSEES ET FUTURES» du président; une disposition sans pareille dans le monde, qui fera de Mohamad Morsi, un PHARAON plus puissant que le plus puissant des Pharaons.

Mal perçu par le peuple égyptien frustré de sa révolution, le triomphalisme et l’autoritarisme de Mohamad Morsi vont alimenter un mécontentement et relancer une nouvelle mobilisation populaire.

Le Front de sauvegarde et le dégagement de Mohamad Morsi

La constitution d’un «Front de sauvegarde», une alliance objective des forces de gauche contre la mise en place d’un appareil d’état islamiste, a sonné la mobilisation anti Morsi. Quoique minoritaire, la gauche égyptienne a joué un rôle actif dans le renversement du cours des choses.
Si les manifestations du 30 Janvier 2011 ont mobilisé des millions de personnes dans les grandes villes égyptiennes (Le Caire, Alexandrie), les manifestations du 30 juillet 2013 ont mobilisé près de 30 millions de personnes, non seulement dans les grandes villes, mais aussi dans les villes petites ou moyennes, les bourgades, les villages sur l’ensemble du territoire égyptien.

Au terme de cette journée de manifestations, le 30 juillet 2013, les plus importantes jamais connues en Egypte, l’armée procédait à l’arrestation de Mohamad Morsi et à son incarcération.

Relation Egypte-Israël

Depuis Anouar Al Sadate, toutes les tentatives de blanchir l’image d’Israël aux yeux de l’opinion égyptienne ont été vaines. L’hostilité de la population est permanente, sourde, inépuisable. L’ambassade d’Israël au Caire est située au 9eme étage d’un immeuble surplombant une rue longeant les rives du Nil de sorte qu’aucun piéton ne se rend compte de son existence à son passage devant l’édifice.

Au niveau populaire, la grande majorité de la population égyptienne ignore ce que signifie le terme «chiite» et pour 27 pour cent de la population un sunnite signifie un «barbu». De même, il n’existe pas au sein de la population la moindre perception d’une hostilité de l’Iran à l’égard de l’Egypte.

La haine et le confessionnalisme ont enterré le projet démocratique dans la zone pour déboucher sur ce mot d’ordre «Give war a chance»

Annexe

Moubarak, Morsi, Sissi …lequel est le pire ??

Source : Madaniya, Mamdouh Habashi, 08-02-2019

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Commentaire recommandé

weilan // 09.02.2019 à 13h40

Une vingtaine de millions d’habitants à l’époque de Nasser; 106 millions aujourd’hui. Tout est dit.
La moitié de la population sous le seuil d’extrême pauvreté. Spirale devenue totalement incontrôlable…

13 réactions et commentaires

  • candale // 09.02.2019 à 13h12

    J’ai appris beaucoup de choses sur ce grand pays, des informations en dehors des poncifs qu’on nous sert habituellement. Le peuple égyptien reste un grand peuple, fidèle à ses engagements et à son passé. Une consolation et une note d’espoir malgré les trahisons et les vicissitudes de l’Histoire.

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  • weilan // 09.02.2019 à 13h40

    Une vingtaine de millions d’habitants à l’époque de Nasser; 106 millions aujourd’hui. Tout est dit.
    La moitié de la population sous le seuil d’extrême pauvreté. Spirale devenue totalement incontrôlable…

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  • Christian Gedeon // 09.02.2019 à 19h21

    Cet article fait sérieux et bien documenté et une partie est vraie objectivement. Mais alors que de non dits à commencer par les décisions calamiteuses de Nasser pour l’economie du pays avec la marginalisation des coptes , l’exil force et la spoliation des biens de la communauté juive, le renvoi forcé toujours avec les mêmes spoliations de la communauté d’origine libanaise et syrienne, et j’en passe et je ne cite même pas la nationalisation du canal. Non tout n’a pas commencé avec Sadate!!! Et je
    parle pas de la délirante natalité égyptienne complètement hors de contrôle! Il faut arrêter de raconter des demi vérités.

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    • Glbert Gracile // 10.02.2019 à 00h43

      cet article promeut un certain nationalisme égyptien… c’est bien leur droit d’être nationalistes dans leur pays… mais dans quel but ils viennent nous solliciter ?
      En outre, il me semble que l’Egypte (à l’instar d’Israël d’ailleurs), est en train d’entrer dans la nouvelle alliance chinoise des Routes de la Soie… à suivre…

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      • rene naba // 12.02.2019 à 18h33

        Réponse à Gilbert Gracile
        Il serait plus juste de dire que la France sollicite l’Egypte. Depuis sa défaite en Syrie et la déconfiture de ses alliés libanais, notamment M. Saad Hariri, la France est à la recherche d’un point d’ancrage en Orient.Un partenariat avec l »Egypte lui pemet de prendre pied dans un grand pays arabe meditrerranéen et de lui permet de refaire entendre sa voix. L’européo-centrisme exarcerbé est nocif pour la santé.

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        • Alban // 14.02.2019 à 22h06

          Il est vrai que la propension des dirigeants français à vouloir se noyer dans un capharnaüm « méditerranéen » sous prétexte d’intégration multiculturelle s’apparente à de « l’européo-centrisme exacerbé », n’est-ce pas ? Il est surtout nocif de vouloir dissuader les Européens de constituer leur propre devenir. Nous n’avons effectivement pas besoin des services d’un Etat sous-développé, chaotique et rétrograde comme l’Egypte (éloignée depuis fort longtemps de sa grandeur pharaonique). Il incombe aux Egyptiens de tracer leur propre chemin à l’instar des nations asiatiques – et les Européens n’ont donc aucun compte à leur rendre. Peu importe les machinations vicieuses d’une clique de stratèges médiocres et d’oligarques déracinés.

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    • Chris // 10.02.2019 à 13h13

      Nasser n’aurait pas nationaliser le canal de Suez si les Britanniques et Français n’avaient pas refusé de financer le barrage d’Assouan, certes une catastrophe écologique, mais vital pour le développement économique égyptien….
      Quant à la natalité galopante du pays, c’est tout le problème et défi des pays africains en phase avec les pratiques culturelles !

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  • RV // 09.02.2019 à 21h12

    une coquille dans le début du texte : Samir Amin sans « e » à la fin

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    • Glbert Gracile // 10.02.2019 à 00h52

      ben si… Amine en français s’écrit comme ça… il y a une tendance croissante à faire des transcriptions qui ne respectent pas le français… Amin sans e, se prononce en français avec une nasale, comme dans Benjamin… (et non benjamine !) …

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  • Max // 10.02.2019 à 09h15

    L’autosuffisance alimentaire (nourritures et eau) est absolument indispensables pour des pays ayant une croissance démographique quasi incontrôlée (cela inclus Israël).
    Pour l’Egypte, pays de plus de 1 million de km/2, a 90% de sa population dans la zone qui longe le Nil, le reste du territoire est désertique et vu l’état du Nil, eau et nourriture viennent de l’extérieur ce qui rend l’Egypte extrêmement vulnérable a tout embargo alimentaire augmenté par une pauvreté de plus en plus importante.
    Le Nil ayant un débit ne s’adaptant pas à la population en augmentation constante c’est une situation qui ne va qu’empirer et engendrer des déplacements encore plus important de populations.
    Potentiellement, même Israël sera dans cette situation de manque d’eau en 2050 et même avant.
    Même dans des pays ou l’eau est naturellement abondante, la gestion de l’eau potable en équation avec le nombre de consommateurs devient une priorité.

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    • pascalcs // 10.02.2019 à 10h21

      Oui, vous avez parfaitement raison. L’Egypte a un gros problème alimentaire étant donnée sa population grandissante. Les projections font état de 140 millions en 2030-2035 au rythme actuel. L’Egypte est l’exemple même d’un monde installé dans la non-durabilité. Pour nourrir sa population elle importe massivement des denrées alimentaires achetées avec des devises dont une grande partie est consacrée à l’armement et au paiement des intérêts la dette.
      Les découvertes et exploitation de gaz naturel offshore donnent une bouffée d’oxygène au pays et lui permettent d’alléger sa facture énergétique tout en attirant des investissements étrangers. Mais comme pour le pétrole du Sinaï, maintenant épuisé, cette manne là sera aussi de durée limitée.
      Non seulement l’eau se raréfie mais également les terres agricoles de plus en plus converties à l’urbanisation galopante, conséquence de l’explosion démographique. Beaucoup va donc dans le mauvais sens et bien malin celui ou celle qui pourra dire combien cette poudrière va pouvoir durer. En tous cas, le pays est complètement aux mains de ses créditeurs et une grande partie de sa population éduquée ne pense qu’à une chose, le quitter.
      Se balader au Caire vous donne en quelques minutes une image de ce que traverse le pays. Une situation bien glauque.

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      • Alban // 14.02.2019 à 22h18

        Et, accessoirement, l’instauration de mesures d’encadrement démographique semblerait-elle trop « fascisante » ? L’Occident déclinant ne pourra pas continuer à assister sans relâche de telles contrées. En outre, l’amenuisement des ressources pétrolières détenues par les monarchies du golfe Persique ne permettra pas de repousser ad vitam aeternam les échéances d’un effondrement inéluctable dans de telles conditions. L’avenir est d’autant plus sinistre quand on pense que l’Egypte reste un pays doté d’assises économiques (a priori) plus solides que les Etats d’Afrique subsaharienne – lesquels sont encore plus gravement menacés. Des manifestations apocalyptiques se dérouleront dans les prochaines décennies et les philanthropes auto-proclamés ramperont dans des mares de cadavres putréfiés. Nous voilà prévenus.

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  • Myrkur34 // 10.02.2019 à 18h43

    Et dire que l’Egypte était le grenier à blé de l’empire romain. Pour l’urbanisation galopante, le Caire a vu sur les pyramides de Giseh. A se demander si une gestion parfaite arrangerait quoi que ce soit à l’avenir de ce pays. Ils vont continuer avec le crédit presque illimité, histoire que le machrek ne s’embrase pas totalement.

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