Un samedi soir à la télévision française, une jeune femme s’avance et chante un magnifique Hallelujah. Les réseaux d’extrême droite s’activent : elle porte un turban. Les réseaux intégristes musulmans s’emballent : elle a le turban trop court. Les réseaux laïcards s’en mêlent : elle porte un turban quand même, elle doit bien cacher quelque chose…

On apprend donc qu’elle a tweeté des idées stupides à tendance complotiste. Très exactement ce que la plupart des enseignants de France ont entendu dans leurs classes après les attentats, en 2015 et 2016. Ni plus ni moins. Comme nous tous, Mennel est fille de son temps. La jeunesse n’excuse rien, mais elle donne au moins droit à l’erreur. Alors elle a demandé pardon.

Elle a condamné évidemment le terrorisme, mais cela ne suffit pas. Elle a beau dire qu’elle aime la France, son pays. Elle a beau regretter des propos irréfléchis. Cela ne suffira jamais. Car on ne veut plus la voir. Elle doit s’effacer, disparaître, «rendre gorge».

Mennel n’est plus […]

Suite à lire sur Libération, Saïd Benmouffok, 09-02-2018