Pour cette chronique économique, l’économiste Frédéric Farah revient sur la question de la mondialisation et du libre-échange. Bien qu’indépendantes l’une de l’autre, ces deux notions économiques rassemblées ont dessiné le paysage économique tel qu’on le connait aujourd’hui.
La mondialisation et le libre-échange ont-ils été profitables à l’économie globale, ou faut-il au contraire en limiter les effets ?
C’est ce que l’on va voir tout de suite…
La Chronique de Farah, épisode 06
Chaque quinzaine sur ÉLUCID, vous retrouverez les Chroniques de vulgarisation de Frédéric Farah qui se divisent en deux catégories :
• Enseignements de l’histoire économique
• Déconstruction de la Novlangue économique
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Commentaire recommandé
Pascal Lamy, haut fonctionnaire, homme politique (membre du PS depuis 1969), affiche un CV hors du commun (cf Wikipédia et les commentaires de Raoul-Marc Jennar en annexes).
Enarque passé par HEC, SciencesPo, conseiller du ministre de l’économie et des finances Jacques Delors (1981/1984), directeur adjoint du cabinet du 1er ministre Pierre Mauroy (1983/1984), directeur de cabinet du président de la commission européenne Jacques Delors (son mentor) dont il est le sherpa au G7, ensuite directeur du crédit lyonnais avant d’être nommé commissaire européen au commerce (1999/2004) et enfin directeur général de l’OMC (organisation mondiale du commerce), de 2005 à 2013.
Dans le même temps, il est présent dans un nombre incalculable de « think tank » et de « laboratoires d’idées », tous fortement influencés par le grand patronat, le suzerain américain, la doctrine libérale.
Cet homme de pouvoir, placé au sommet des plus hautes instances de décisions, est un thuriféraire fanatique du libre échange et de la libéralisation à outrance du commerce. Pour lui, « le libre échange c’est la paix, le protectionnisme c’est la guerre » : un simplisme cynique qui coupe court à toute discussion mais qui cache mal un alignement inconditionnel sur les thèses libérales et atlantistes.
Résultat : une France désindustrialisée,dépendante de l’étranger pour ses approvisionnements stratégiques mais pas que, qui creuse un gouffre abyssal dans ce qui devrait être l’équilibre de son commerce extérieur..
8 réactions et commentaires
Pascal Lamy, haut fonctionnaire, homme politique (membre du PS depuis 1969), affiche un CV hors du commun (cf Wikipédia et les commentaires de Raoul-Marc Jennar en annexes).
Enarque passé par HEC, SciencesPo, conseiller du ministre de l’économie et des finances Jacques Delors (1981/1984), directeur adjoint du cabinet du 1er ministre Pierre Mauroy (1983/1984), directeur de cabinet du président de la commission européenne Jacques Delors (son mentor) dont il est le sherpa au G7, ensuite directeur du crédit lyonnais avant d’être nommé commissaire européen au commerce (1999/2004) et enfin directeur général de l’OMC (organisation mondiale du commerce), de 2005 à 2013.
Dans le même temps, il est présent dans un nombre incalculable de « think tank » et de « laboratoires d’idées », tous fortement influencés par le grand patronat, le suzerain américain, la doctrine libérale.
Cet homme de pouvoir, placé au sommet des plus hautes instances de décisions, est un thuriféraire fanatique du libre échange et de la libéralisation à outrance du commerce. Pour lui, « le libre échange c’est la paix, le protectionnisme c’est la guerre » : un simplisme cynique qui coupe court à toute discussion mais qui cache mal un alignement inconditionnel sur les thèses libérales et atlantistes.
Résultat : une France désindustrialisée,dépendante de l’étranger pour ses approvisionnements stratégiques mais pas que, qui creuse un gouffre abyssal dans ce qui devrait être l’équilibre de son commerce extérieur..
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AlerterJe suis d’accord avec Mr Lamy, les échanges contribuent à la paix, car les pays dans ce cas ont chacun plus intérêt à rester en paix.
De plus les bénéfices d’une liberté des échanges sont largement supérieurs aux risques.
Les raisons de la désindustrialisation de la France sont plutôt dûs à l’inverse, l’excès de taxes et d’état (la france est classée 35me/36 niveau compétitivité fiscale)
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Alerter« les échanges contribuent à la paix, car les pays dans ce cas ont chacun plus intérêt à rester en paix. »
Dans la mesure ou le jeu ne crée pas pour des « clients » des impossibilités de payer (en gros le jeu doit s’assurer d’être à somme nulle régulièrement ». Sinon les tensions issues des situations économiquement intenables donneront soit des aventures militaires afin de « reconquérir un standing » (cf 2eme guerre mondiale) soit des guerres de prédations afin de piller un débiteur, voir une guerre civile si les tensions sont internes au modèle social d’un pays.
Bref, les échanges ne sont la garantie de rien du tout, il faut avoir les idées plus souples et comprendre qu’au cours de son histoire un pays doit et peu avoir besoin de phases plus ou moins libérales afin de garantir justement une situation paisible, en interne ou en externe (fonction de ses ressources, culture, sociologie, démographie…). Ce n’est pas le doute qui rend fou, c’est les certitudes… et à ce niveau là, les libéraux ne sont pas les derniers…
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AlerterÀ ce moment-là, comment expliquez-vous que les Russes et les Chinois ont signés un accord de libre-échange récemment, c’est bien que cela leur apporte des bénéfices à tous les deux, n’est ce pas ?
Voir l’accord du 17 Mai entre la Chine et l’UEEA :
https://www.acte-international.com/web/aw_14977/fr/accord-de-libre-echange-chine-/-union-economique-eurasiatique-ueea
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AlerterC’est bien ce qu’il vous explique : « au cours de son histoire un pays doit et peu avoir besoin de phases plus ou moins libérales afin de garantir justement une situation paisible. »
Voilà c’est ce qu’on appelle s’adapter, ce qui est le contraire d’être aveuglé par une théorie. L’économie n’est pas une religion, et encore moins une science.
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Alerterles chefs russes et chinois sont ultra-libéraux, l’oligarchie au pouvoir est millionnaire, voire milliardaire,
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AlerterMerci, Ernesto, pour ce résumé de « l’activité politique et economique » de Pascal Lamy. Il était déjà insupportable dans les années 70 … neoliberal.
C’était la jeunesse, mes lectures d’économie du Supérieur, avec des clans un peu foutraques maxistes – keynistes – neoliberistes. J’étais Keynes variété Joan Robinson. On avalait les bouquins . Il n y a plus de facs !
Heureusement, maintenant, il y le prof, M. Farah. Cette vidéo « Modialisation et libre echange » m’a reparlé un cours d economie internationale durant un semestre 1978 . Clair, précis, et en plus, jusqu à 2021 ! Pour moi, c’est ouvrir le cerveau.
Bonne année 2022!
Isabelle
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AlerterMaurice Allais développait une autre voie : ouvrir les frontières qu’avec les pays socialement comparables dans le cadre d’un protectionnisme raisonné et raisonnable puisque crise et mondialisation sont liées. Il développait dans sa lettre aux Français (en PJ) le fondement de la crise : l’organisation du commerce mondial. S’il croyait à l’efficacité du marché c’est à condition de le corriger par une redistribution sociale des revenus illégitimes. Ce major de Promo polytechnique de 1932 prix Nobel d’économie aurait du être écouté.
Accessoirement, il souhaitait délocaliser Pascal Lamy..
https://www.les-crises.fr/le-testament-de-maurice-allais/
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