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10.février.202010.2.2020 // Les Crises

Noam Chomsky: « Nous sommes en train de détruire la possibilité d’une vie humaine organisée »

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Source : RTBF, Noam Chomsky, Grégoire Ryckmans, 04-02-2020

Noam Chomsky pointe trois risques majeurs pour l’Homme : la surveillance de masse mais surtout le réchauffement climatique et une potentielle guerre nucléaire. © AFP

Linguiste, historien, philosophe, professeur, militant politique… Noam Chomsky est considéré comme une figure intellectuelle majeure. Critique acerbe de l’impérialisme américain, ce penseur de gauche est le père de la linguistique générative. Âgé de 91 ans, celui qui se définit comme un anarchiste continue à commenter la politique américaine sans langue de bois.

Dans une interview, l’intellectuel engagé à gauche s’exprime sur sa vision actuelle du monde. Confronté aux textes d’Aldous Huxley « Le meilleur des mondes » et de Georges Orwell « 1984 » présentant des futurs fictionnels mais particulièrement inquiétants, ce fervent critique de Donald Trump n’hésite pas à affirmer que l’Amérique a créé une « dystopie globale ».

Chomsky estime dès le départ qu’il y a « un amalgame de ces deux modèles totalitaires et dystopiques qui émergent« . Mais quel est précisément ce modèle qu’il voit émerger ? Le linguiste propose une réponse détaillée basée sur le roman « Nous autres » de Yevgeny Zamyatin et sur « L’ère du capitalisme de surveillance » de Shoshana Zuboff, qui, selon lui, est le meilleur moyen de prédire et de décrire le système de techno-surveillance qui a déjà commencé à s’implanter aux États-Unis et ailleurs, où des sociétés telles que Google, Amazon et d’autres trouvent de nouvelles façons d’exercer un contrôle sur l’humanité grâce à la technologie.

Personnalisations des services vs Surveillance organisée

Les informations collectées pour vous proposer une publicité, par exemple pour un restaurant chinois alors que vous aimez la cuisine chinoise et que vous êtes en train de rouler dans une ville que vous ne connaissez pas ne sont pas uniquement utilisées pour vous faire des recommandations mais aussi « pour vous contrôler », explique le professeur du MIT. « Les compagnies d’assurances observent ce que vous faites (si vous avez une voiture connectée), et s’ils voient que vous brûlez un feu rouge, ils peuvent vous envoyer un message instantané indiquant ‘vous feriez mieux d’être prudent, nous allons augmenter le montant de votre prime’. Ils pourraient même arriver au stade oµ ils seraient en mesure de verrouiller votre véhicule« .

Pour Noam Chomsky, les dérives de ces modèles de techno-surveillance qui essaient de vous faire prendre certaines directions en vous formatant et « qui vous punissent en quelque sorte« , sont déjà à l’œuvre à certains endroits dans le monde.

En Suède, par exemple, des implants high-tech sous-cutanés commencent à se répandre chez les travailleurs. « Si vous acceptez d’avoir une puce sous la peau, vous avez un accès gratuit à la machine à café et d’autres avantages. Mais la puce contrôle vos actions« .

Chez Amazon, certains employés sont observés et contrôlés en temps réel pour rendre leur job plus efficace. « Ils ont des outils pour connaître exactement quel chemin est le plus rapide d’un point à l’autre. Vous devez vous en tenir au planning et si vous déviez de votre route pour saluer un collègue, vous recevez un avertissement« , raconte le professeur.

D’autres métiers sont concernés comme les chauffeurs de camions dont les comportements peuvent être contrôlés en temps réel pour s’assurer qu’ils font leur travail de la façon la plus performante possible.

Modèle de techno-surveillance déjà appliqué en Chine

Les amateurs de la série Black Mirror, basée sur la mise en œuvre de technologie dystopique, auront noté que certains phénomènes actuels ont été prédits dans des épisodes. Notamment cet épisode où tous les citoyens sont notés en fonction de leurs comportements et ont tous une « note sociale », déterminante pour leur style de vie. Le modèle est testé depuis 2014 et se répand en Chine.

« Le type de modèle vers lequel la société évolue est déjà illustré dans une large mesure en Chine« , indique Chomsky, « où ils ont des systèmes de surveillance très puissants et où vous obtenez ce qu’ils appellent un système de crédit social ».

Les gens ne voient pas cette forme de surveillance comme une intrusion, ils la voient simplement comme si c’était la vie, comme le soleil se lève le matin

« Vous avez un certain nombre de points, et si vous traversez une route, enfreignez le code de la route, vous perdez des points », explique-t-il. « Si vous aidez une vieille dame à traverser la rue, vous gagnez des points. Très vite, tout cela s’intériorise, et votre vie est consacrée à vous assurer que vous respectez les règles établies. Cela va se développer énormément avec l’arrivée de ce que l’on appelle l’internet des choses (IoT). Cela signifie que chaque appareil autour de vous : votre réfrigérateur, votre brosse à dents, etc. recueille des informations sur ce que vous faites, prédit ce que vous allez faire ensuite, essaie de contrôler ce que vous allez faire, conseille ce que vous faites ensuite« .

Et le plus alarmant dans le discours de Chomsky, c’est qu’il affirme que « Huxley avait en quelque sorte raison » en affirmant que « les gens ne voient pas [cette forme de surveillance] comme une intrusion ; ils la voient simplement comme si c’était la vie, comme le soleil se lève le matin« . Pour l’homme de 91 ans, certains pensent aujourd’hui que la liberté, c’est de pouvoir décider de la paire de chaussures qu’on va pouvoir s’acheter.

Réchauffement climatique, extinction de l’Homme et critique de la politique de Trump

Au-delà de la technologie, le linguiste estime que le réchauffement climatique est une menace directe pour la survie de l’espèce humaine. « Si vous y pensez, nous sommes là depuis environ cent mille ans, nous sommes supposés être l’espèce la plus intelligente (mais) nous sommes actuellement en train de détruire la possibilité d’une vie humaine organisée ».

Pour Noam Chomsky, la situation est due à « la coopération de ceux qui se décrivent comme les meilleurs et les plus brillants dans des mots Trumpiens. Je suis par exemple convaincu que le CEO d’ExxonMobil ou celui de JPMorgan Chase en savent autant sur le réchauffement climatique que nous. Et ils savent certainement que continuer à faire ce qu’ils font en maximisant l’utilisation de combustibles fossiles, et en continuant à investir dans le développement de ces combustibles fossiles… ils savent certainement que cela va détruire les possibilités d’une vie humaine organisée« .

De son côté, « Trump ne pense à personne si ce n’est à lui, je pense qu’il n’y a pas une autre idée dans sa tête« , ajoute le socialiste libertaire. « Il maintient son électorat principal heureux, les riches et les puissants et fait en sorte de contrôler les autres« . Et pour Chomsky, le président américain y arrive en disant qu’il faut maximiser l’utilisation des énergies combustibles, en utilisant plus de charbon, plus d’énergie, etc.

Nous allons passer par-dessus la falaise de toute façon alors pourquoi ne pas s’amuser ?

Les États-Unis sont même devenus des producteurs intensifs de pétrole et le président s’en réjouit : « Mais sait-il ce qu’il va se passer après ? Je pense que même lui le sait. Il sait, par exemple, que la montée du niveau des eaux est dangereuse. Il a même demandé au gouvernement irlandais de pouvoir construire une digue pour pouvoir protéger son terrain de golf« .

L’administration Trump a même produit « un rapport exceptionnel de 700 pages indiquant qu’il prédisait que d’ici la fin du siècle, la température grimperait de 7 degrés Fahrenheitit (3,88 degrés Celsius) ce qui est décrit comme cataclysmique par les scientifiques et équivalant à deux fois l’augmentation de température que la vie humaine organisée pourrait supporter« .

La conclusion de Trump s’en dégage facilement selon l’anarchiste : « Nous ne devrions plus mettre de contrôles sur les émissions des voitures et des camions. Pourquoi ? C’est simple. Nous allons passer par-dessus la falaise de toute façon alors pourquoi ne pas s’amuser ? ».

Menaces d’une guerre nucléaire

Mais le réchauffement climatique n’est pas la seule menace majeure évoquée par celui qui a écrit des dizaines de livres.

L’autre risque majeur, c’est celui d’une guerre nucléaire. Et ce risque grandit « fortement » selon le penseur notamment à cause de l’arrêt du traité de désarmement nucléaire « qui nous a gardés en vie jusqu’ici. Si on regarde l’histoire des armes nucléaires, c’est une sorte de miracle qu’on ait survécu à ça ».

Nous sommes maintenant libres de créer de plus en plus d’armes de destruction massive et les États-Unis feraient en sorte que les autres puissent en produire aussi pour faire tourner le business des armes, indique Chomsky.

Pour lui : « Il n’y a jamais eu un moment aussi fort dans l’histoire de l’Homme où on a eu à prendre la décision : est-ce que l’espèce va survivre sous une quelconque forme reconnaissable ? Et les autres espèces aussi puisque maintenant on détruit les autres espèces à un rythme qui n’a jamais été observé avant. »

Diatribe anti-Trump et comparaison avec Hitler

En guise de conclusion, le nonagénaire explique que « nous revenons à une période qui remonte à des centaines de millions d’années où le niveau des mers était plus élevé de 7 à 9 mètres« . Seule une action des États-Unis, qui prendrait le leadership pour maximiser les efforts et inciter les autres pays du monde à « au moins faire quelque chose« , pourrait éviter une catastrophe.

Mais il estime que quatre années supplémentaires de Donald Trump à la maison blanche serait un désastre pour la planète. Le président conservateur reste dans sa ligne de mire à tel point que dans une autre interview accordée à Truthout, Chomsky estime même qu’il pourrait y avoir un débat pour savoir si Donald Trump est le criminel le plus dangereux de l’histoire de l’humanité. Son avis personnel est d’ailleurs clair sur la question : Trump dépasse Hitler pour ce titre.

Il justifie : « Hitler a peut-être été le principal candidat à ce titre. Son objectif était de débarrasser le monde allemand des kuifs, des roms, des homosexuels et autres « déviants », ainsi que des dizaines de millions d' »Untermenschen ». Mais Hitler ne s’est pas consacré avec ferveur à la destruction des perspectives de vie humaine organisée sur Terre dans un avenir proche (avec des millions d’autres espèces) ».

Et d’insister sur la politique de Trump en matière de réchauffement climatique : « Est-ce une exagération sauvage et ridicule ? Ou la vérité toute simple et apparente ? Il n’est pas difficile de trouver la réponse. Nous en avons souvent discuté auparavant. Il n’est pas nécessaire de revoir ce qui se passe sous la surveillance de Trump, alors qu’il consacre tous ses efforts à accélérer la course à la catastrophe, suivi par des lumières de moindre importance comme le Brésilien Jair Bolsonaro et l’Australien Scott Morrison« .

Pour le philosophe, la liste des crimes de Trump est « immense« . « Chaque jour apporte de nouveaux signes avant-coureurs. Nous venons d’apprendre, par exemple, que le gigantesque glacier de Thwaites, dans l’ouest de l’Antarctique, a fondu à cause de la chaleur de l’eau. Le Washington Post décrit cela comme « une découverte troublante qui pourrait accélérer sa fonte dans une région qui pourrait éventuellement déclencher une élévation du niveau de la mer de plus de 3 mètres« , ajoutant : « Les scientifiques savaient déjà que le glacier Thwaites perdait des quantités massives de glace – plus de 600 milliards de tonnes au cours des dernières décennies, et plus récemment jusqu’à 50 milliards de tonnes par an ». C’est maintenant confirmé, comme on le soupçonnait, que « cela se produit à cause d’une couche d’eau océanique relativement plus chaude, qui entoure l’Antarctique sous la couche superficielle plus froide, qui s’est rapprochée du rivage et a commencé à attaquer les glaciers eux-mêmes, affectant l’Antarctique occidental en particulier ». Le scientifique en chef impliqué dans l’étude avertit que cela pourrait signaler « un recul imparable qui a d’énormes implications sur l’élévation du niveau de la mer à l’échelle mondiale« .

Pour lui la cause de ces phénomènes « n’est pas un secret« . « Ce n’est que l’un des points de basculement irréversible qui pourrat être atteints si « l’Élu », comme il se décrit modestement, se voit accorder quatre années supplémentaires pour mener à bien son projet de destruction mondiale ».

Si le tableau dépeint par l’inventeur de la linguistique générative consacre une vision d’un monde effrayant et des perspectives inquiéteantes pour l’avenir de l’Homme, on ne peut en tout cas pas enlever qu’à 91 ans, Noam Chomsky garde le sens de la formule et de la punchline.

Source : RTBF, Noam Chomsky, Grégoire Ryckmans, 04-02-2020

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Fabrice // 10.02.2020 à 08h24

Un seul point que je conteste à Noam Chomsky c’est de réduire dans ce texte les problèmes des Usa et mondiaux à Donald Trump, il ne voit pas en se focalisant sur l’individu que celui-ci n’est que le révélateur du système en place, Trump n’a de réelle différence avec Obama, Bush, est qu’il affirme un courant important le fameux « first America » en opposition à l’autre courant plus caché du business avant tout.

Les deux sont tout aussi dangereux mais au moins Trump balance une boule de bowling dans un jeu de quille ou le Tina était la règle, après pas sûr que cela change quoique ce soit au résultat final hélas 😩.

35 réactions et commentaires

  • Fabrice // 10.02.2020 à 08h24

    Un seul point que je conteste à Noam Chomsky c’est de réduire dans ce texte les problèmes des Usa et mondiaux à Donald Trump, il ne voit pas en se focalisant sur l’individu que celui-ci n’est que le révélateur du système en place, Trump n’a de réelle différence avec Obama, Bush, est qu’il affirme un courant important le fameux « first America » en opposition à l’autre courant plus caché du business avant tout.

    Les deux sont tout aussi dangereux mais au moins Trump balance une boule de bowling dans un jeu de quille ou le Tina était la règle, après pas sûr que cela change quoique ce soit au résultat final hélas 😩.

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    • Arcousan09 // 13.02.2020 à 11h43

      Trump ou n’importe quel autre président des USA personne ne rencontre un gouvernement apte à ne pas se coucher servilement devant les exigences et les impératifs … Hollande et ses bateaux …. Macron et ses pellicules … Gouverner à coup de twits: « des phrases brèves pour des idées courtes » dixit Cazeneuve
      La pluie et le beau temps sont dictées par les faucons US
      Heureusement que du coté Russie il n’y a pas un aussi triste peroxydé car la planète serait déjà vitrifiée

        +2

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    • Cool-Baba // 14.02.2020 à 19h19

      « T’as rézon Fabrice », ce n’est pas comme si la France était « pourrie » par les BusineSS, & leurs secrets; ni comme le fait que les USA, soit dit « en passant », l’un des plus Etendus états, d’un point de vue territorial. Fusionner intégralement trump & « le reste »…VoilAAA, qui pourrait-être fort mal venu ? (Col-blanc & phallocrate, peut-être ?)

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  • LibEgaFra // 10.02.2020 à 08h30

    Je reste persuadé que face à Clinton lors de l’élection de 2016, Trump était le moindre de deux maux: elle avait promis une guerre contre l’Iran en cas d’élection; l’assassinat de Soleimani est directement lié à la procédure de destitution engagée par le PD, ce même parti qui truque les résultats des élections internes. Mentir pour éviter une escalade, on a vu pis. J’avoue être un peu fatigué des réductions ad Hitlerum; ça ne fait pas avancer le schmilblick.

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  • Fritz // 10.02.2020 à 08h51

    La haine de Trump fait perdre la tête à beaucoup de gens, même aux plus clairvoyants. Sa victoire en 2016 sur l’hystérique belliciste soutenue par Wall Street reste un heureux souvenir.
    https://www.youtube.com/watch?v=cl9-xX-AZjU

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    • ManuUK // 10.02.2020 à 13h10

      A croire que sa victoire vous a fait perdre la votre.

      Trump ne croit pas à la théorie de l’évolution de Darwin, comme la majorité des candidats à la primaire des républicains. (créationnisme)

      Trump ne croit pas au réchauffement climatique due à l’activité humaine, comme la plupart des candidats des républicains. (climato-sceptisme)

      Trump c’est la représentation du vide de la pensée américaine par excellence. Et j’inclue dans ce groupe les Clinton, les Bush et les Obama bien évidemment… (crétinisme)

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      • jc // 11.02.2020 à 10h02

        Le darwinisme offre l’exemple d’une théorie que chacun peut comprendre, raison évidente de son succès. Une fois écartée la paresse intellectuelle (liée à l’évident intérêt de la classe dominante¹) on peut légitimement se demander ce qu’il en restera le jour où l’on aura clarifié les postulats de base du schéma darwinien.

        ¹: Trump m’apparaît comme un pur « struggle for life » darwinien, même s’il caresse les évangélistes dans le sens du poil pour des raisons purement électorales.

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        • ManuUK // 11.02.2020 à 15h46

          « Trump m’apparaît comme un pur “struggle for life” darwinien »

          Vu que les Etats-Unis sont les 2èmes plus gros consommateurs d’énergie et de ressources primaires dans le monde (après la Chine, pour 1 milliard d’habitant en moins), l’idéologie néolibéraliste, et bien entendu climato-sceptique, nous emmène tous, dans sa course effrénée pour sa propre survie, à l’effondrement.

          Alors, dans ce cas, les évangélistes pourront continuer de prier pour des raisons purement électorales: la dissonance est trop grande pour eux.

          On est en plein dans le vide intellectuel.

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  • Denis Monod-Broca // 10.02.2020 à 09h14

    Trump est un insensé mais, vue de l’extérieur et pour le reste du monde, la politique US n’a qu’assez peu été infléchie par ses décisions. Son cynisme et son inculture font de lui une sorte de révélateur. Lui faire porter le chapeau n’est que partiellement justifié. Ne faisons pas de lui un bouc émissaire, la responsabilité est collective.
    Chomsky a cependant bien sûr raison de penser que les Usa devraient être exemplaires. La France aussi devrait l’être…

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    • RD // 10.02.2020 à 22h17

      Trump est un des rares à n’avoir pas encore déclaré de guerre après 4 ans de mandat : qu’on se le dise !

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      • biblo // 11.02.2020 à 12h16

        Non franchement c’est une blague! Trump déclare la guerre tous les 4 matins après son bol de cornflakes… Mais qui pourrait bien avoir envie d’une guerre contre les US franchement? Faudrait être sacrement inconscient!

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  • vesso // 10.02.2020 à 10h34

    Pour ma part je regrette que Clinton ne soit pas passée en 2016, cela aurait encore plus accélérer l’histoire. Espérons que ce mollasson de Trump finisse le boulot.
    Ce qui n’est pas obtenu (la sauvegarde de l’espèce) par la raison le sera peut-être par la folie (la guerre, le changement climatique, la radicale diminution de la population par quelque maladie bienvenue). Nous n’apprenons qu’au bord du gouffre…

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    • Jean-Luc // 10.02.2020 à 12h05

      Quelle observation désespérée…
      La sauvegarde de l’espèce par la destruction et les souffrances,
      que vaut donc la vie dans ce schéma, nonobstant le fait que la terre se fout de la présence, ou pas, de n’importe quelle espèce vivante ou non.

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  • .Josy // 10.02.2020 à 11h45

    Il me semble que la détestation des étatsuniens contre Trump est la même qu’en Europe pour la même raison me semble-t-il que l’invraisemblable adhésion à l’improbable Hilary . Trump a le défaut d’être impoli , pas conforme aux bonnes manières imprévisible et déconcertant . Mais dans son genre Hilary a l’élégance d’une rombière déchainée rendue vulgaire par ses désirs et ses paroles agressives qui ne sont pas des comportements de chefs d’Etat .Elle me parait plus dangereuse er plus incompétente que Trump et pas moins cupide . De toute façon en ce moment depuis l’arrivée des BUSCH .Il n’y a de chefs d’Etat compétents qu’en chine en Syrie , en Russie parmi ceux dont je connais les actions et les discours . Trump me semble avoir l’avantage de ne pas être trop pressé de faire la guerre et pousser par des sanctions imbéciles les pays asiatiques à s’organiser pour leur échapper.

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  • Ellwyng // 10.02.2020 à 12h49

    Chomsky est un lanceur de morale, je suis d’accord sur bien des points, mais écrire que « Seule une action des États-Unis, qui prendrait le leadership pour maximiser les efforts et inciter les autres pays du monde à “au moins faire quelque chose“, pourrait éviter une catastrophe…. » montre qu’il n’a rien compris, il me parait en effet difficile pour le pays qui est en grande partie à l’origine des catastrophes, qui les génère et les entretiens, qui prétend dominer la planète en écrasant les autres et ce par tous moyens, puisse comprendre la finalité de son discours. Les USA devraient être mis au ban de l’humanité pour que le monde s’en sorte. On leur doit tout ce qui détruit la planète et ça ne date pas de trump.

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    • vert-de-taire // 12.02.2020 à 14h20

       » Les USA devraient être mis au ban de l’humanité pour que le monde s’en sorte. »

      En supposant qu’une bonne partie des dirigeants du monde le veuille, cela n’est pas possible sans de très gros remous ..
      À commencer par la prépondérance totalitaire du $, des banques étasuniennes, des dettes étasuniennes « supportées » par le reste du monde et de la puissance destructrice de l’armée étasunienne.

      On peut le souhaiter mais c’est impossible à réaliser sauf à provoquer des « remous » … ou se faire détruire.

        +1

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    • Chris // 13.02.2020 à 13h57

      Insatiable ? La marque de fabrique des USA !
      En 1948, au début de la Guerre froide, dans un grand élan de franchise, l’historien américain George Kennan avait résumé ainsi la politique US :
      « Les États-Unis possèdent 50 % des richesses mondiales, pour seulement 6,3 % de la population mondiale. Dans cette situation, notre véritable tâche pour la période à venir… est de maintenir cette disparité. Pour ce faire, nous devons nous débarrasser de toute sentimentalité… nous devons cesser de penser aux droits de l’homme, à l’amélioration du niveau de vie et à la démocratisation ».
      Pari tenu !

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  • Santerre // 10.02.2020 à 16h08

    Pourquoi un cerveau du calibre de Chomsky se focalise t il autant sur Trump ? C’est insensé. Nom de nom, ce que nous raconte Snowden se passe sous Obama, O-BA-MA, pas Trump.C’est quoi?désespoir de vieillard qui refuse de voir que rien ne peut être sauvé et qu’il suffit de virer Trump pour que youpeeee, tout devienne coo? C’est vraiment gênant.

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    • Pinouille // 10.02.2020 à 16h33

      « Pourquoi un cerveau du calibre de Chomsky se focalise t il autant sur Trump ? »
      Il le dit lui même: parce qu’il considère que sa position vis à vis du réchauffement climatique est susceptible de détruire plus de vies que celles que vous imputez à Obama. Chacun sa sensibilité.

        +5

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      • Fritz // 10.02.2020 à 18h15

        Avec Obama, c’était le réchauffement par les missiles des drones, aux confins afghans.
        Ça chauffe plus vite, ça tue plus vite aussi.

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      • Cornelius // 10.02.2020 à 19h00

        J’avoue ne pas comprendre. Trump n’est qu’un symptôme. Comment imaginer que la situation s’améliorera par magie s’il n’est pas réélu en novembre prochain ? La pensée magique a encore de nombreux adeptes !

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        • Pinouille // 10.02.2020 à 20h39

          Je ne suis pas le dernier à considérer que les solutions au réchauffement climatique ne sont pas simples. Cependant, le fait que le président d’un pays qui génère 15% des émissions de gaz à effet de serre soit climatosceptique n’aide pas.

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          • vert-de-taire // 12.02.2020 à 14h23

            Il ne fait que ce que lui demande la bourse.

            À la différence de ses prédécesseurs, il dit ce qu’il pense.

            Dans les faits cela ne change presque rien.

              +4

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  • Daniel // 10.02.2020 à 22h01

    Les idées sou jacentes me rappelle un peu l’analyse intiale de cette conférence de 2012 : « Un nouveau paradigme pour la survie de l’humanité » : https://www.institutschiller.org/-2012-un-nouveau-paradigme-pour-la-.html

    Ce qui manque à Chomsky c’est l’idée de la survie de l’humanité avec une Nouvelle Renaissance : il manque l’espoir et une vision qui elle se trouve dans cette conférence.
    Cet espoir se nomme « Pont Terrestre Mondial ». C’est une idée qui a germée au moment de la chute du mur de Berlin et qui s’est concrétisé depuis le krach de 2008 avec ce que la Chine est en train de faire avec les Nouvelles Routes de la soie. Relier les pays physiquement et culturellement crée une base pour « Bâtir la paix par le développement ». Pour finalement y arriver, il ne reste qu’a établir un accord entre les grandes puissances (Chine, Russie, Inde, USA et ceux qui voudront bien y participer) pour mettre sur pied un Nouveau Bretton Woods.
    https://www.institutschiller.org/Les-Nouvelles-Routes-de-la-soie-pont-terrestre-mondial.html

    J’étais pessimiste jusqu’en 2013, et depuis la réalisation de ce projet, beaucoup de porte s’ouvre : il y a un grand potentiel (paix en Corées, en Érythrée , …)
    Bien sûr, tout n’est pas rose, mais c’est la dynamique de coopération entre Nation qui contribue à rendre réell un « dessein commun pour l’humanité ».

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    • RD // 10.02.2020 à 22h22

      Les routes de la soie ne différent en rien de « l’impéralisme  » du FMI et de la Banque Mondiale, c’est toujours la dictature du capital peu importe qu’il ait le masque américain ou chinois et le rapport social qu’il sous-tend.

        +8

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      • Daniel // 11.02.2020 à 08h40

        c’est différent car l’intention n’est pas la même :
        en Occident l’émission monétaire va à la spéculation en premier, ce qui accroît les inégalités et les risques de Krach,
        Dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie, l’émission monétaire va au développement et à la volonté de diminuer la pauvreté (l’ONU le reconnait cf https://www.entreprendre.fr/reduction-pauvrete-chine-avant-postes-monde/).
        Donc ce n’est pas la « dictature du capital » partout : il faut voir la finalité : quelle est la direction, quel est le plan ?
        le « laisser faire » impérialiste d’un côté ou la planification indicative de l’autre.
        le sous jacent comme je le souligne au début tourne autour de la question centrale :
        « Celui qui contrôle la monnaie, contrôle le pays » (voire le monde)

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        • RD // 11.02.2020 à 17h37

          La Chine ne regarde que ses intérêts comme les USA in fine !
          Une fois un pied dans le place (la Chine prend le contrôle d’infrastructures) : comme le FMI/Banque Mondiale et les USA.
          La Chine utilise des « corrompus » locaux pour faire des deals : comme le FMI/Banque Mondiale/USA ! (les « prêts » chinois sont souvent à des conditions encore plus défavorables).
          La Chine utilise alors ses relations commerciales avec des états plus faibles pour influencer/monnayer leur vote dans les institutions mondialistes : comme les USA.
          “Celui qui contrôle la monnaie, contrôle le pays” : quid du cas de Robert Mugabe alors ?
          La dette par habitant chinoise dans 5 ans sera supérieure à celle de l’Europe et la spéculation notamment immobilière y est intense. L’orgie de capital fictif dépasse déjà à peu près tout ce qui a été vu à l’ouest non pas par incompétence mais par nécessité objective stratégique.
          En résumé selon vous : tout est neutre, l’argent, l’état, la monnaie, le droit et c’est la « volonté » subjective des acteurs qui en fait leur destination finale.

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          • Daniel // 12.02.2020 à 14h09

            Tout n’est pas neutre bien au contraire, puisqu’il y a une intention derrière.
            j’ai souligné les 2 antagonistes irréconciliable : la « vision impériale » d’un côté et la « vision républicaine » de l’autre (le plan : « une ardente obligation » en France).
            il faut donc se décoloniser et décoloniser tous les pays du monde. aujourd’hui ils sont tenus par la dette de l’oligarchie financière.
            Un des personnages ayant le mieux illustré ce propos est Alexandre Hamilton. Au moment de la guerre d’indépendance de USA (guerre de décolonisation pour avoir le droits de transformer ses matières premières en produit manufacturé ; ce que demande justement l’ensemble des pays du « tiers monde »), il a écrit 2 documents à connaitre :
            1- Rapport sur une banque nationale (pour que l’Etat possède le contrôle de l’émission monétaire par une banque nationale)
            2-Rapport au sujet des manufactures (pour que le développement physique transforme l’environnement et la société humaine. Dit avec une pensée d’aujourd’hui je préciserai : afin d’améliorer la vie des hommes et de la Terre).
            La question de la finalité de la société se pose ainsi : dans quel but est-on sur Terre ?
            pour accumuler des richesses quel qu’en soit le prix ?
            ou pour que chacun développe son potentiel pour apporter sa pierre à l’édifice d’une humanité ?

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  • Ministre de la vérité // 11.02.2020 à 06h42

    Il y a une tendance, quand on regarde les USA de loin, à les réduire à leur porte drapeau logé à la maison blanche…

    Derrière cet homme surpuissant se trouve un système qui l’est bien plus encore, un système où l’on guette les dixièmes de points de variation de l’indice de la consommation. Dans cette Amérique ou les gros SUV sont la norme, ou tous les produits sont vendus en emballage « oversize », la mise en application d’une politique effective pour la protection de la planète serait une catastrophe économique absolue.

    Je crains que cela ne soit le début et la fin de l’explication. Après, que Trump soit en train de surjouer son personnage « fast & furious », c’est certain.
    Agir pour la planète, aux USA comme ailleurs, c’est se heurter à l’ensemble des lobbies productivistes. Trump n’a pas eu à se poser de question de conscience, il est le représentant du lobby « Trump », dont la prospérité est liée à celle de tout le système économique.

    Trump ne fait pas semblant d’essayer de faire la planète « Green again », il a compris que c’était mission impossible si l’on veut garantir deux impératifs bien plus essentiels : préserver la valeur pour les actionnaires et gagner les prochaines élections.

    Sinon, c’est un peu triste pour papy Chomsky, il nous avait habitués à mieux.

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  • christian gedeon // 11.02.2020 à 15h19

    Sacré Noam…juste une question: c’est qui,nous? Parce que nous,c’est très vague.Parce que nous,çà implique vous,et alors qui serait vous? Un ON peut-être,et comme chacun sait On est un…Autre question,c’est quoi une vie humaine organisée? çà m’intéresse vraiment de le savoir. Et par qui? Cet article ressemble à un immeuble bâti sans fondations. une dissertation sur un sujet non formulé.

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  • damien // 11.02.2020 à 23h03

    Chomsky est obsédé par Trump au point d’en perdre toute mesure ! que Trump reste 4 années de plus ou de moins ne changera rien à la dynamique du réchauffement climatique : phénomène systémique et structurel se développant depuis un siècle. C’est toute l’histoire de la révolution industrielle depuis 1800 qu’il faudrait revoir. Et rappelons à Chomsky que si on a eu les progrès de la médecine, l’espérance de vie à …90 ? ans, les congés payés, la retraite à 60 ans… c’est bien grâce aux formidables gains de productivité emmenés par les énergies fossiles super concentrées faisant fonctionner les milliards de machines nous autorisant notre confort et niveau de vie… Le fait que les américains consomment 20% de l’énergie mondiale ne date pas de Trump… ça remonte à 1900 ! par ailleurs excusez moi Mais mon intuition me dit que tant que Trump sera à la maison blanche, il n’y aura pas de grande guerre… j’en veux pour preuve sa réaction à l’attaque de la base US en Irak par les iraniens… serait-on encore là si Clinton avait gagné….??

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  • gaston // 12.02.2020 à 04h04

    Trump vs Clinton, c’est un jeu où tout le monde est perdant
    L’un déclare la guerrre au Climat, l’autre est une belliciste forcenée (Lybie, Russie, Iran)
    En corruption ils sevalent ; en hypocrisie H l’emporte de loin

    Bernie Sanders serait un moindre mal, alors ne le passons pas sous silence
    même si on ne peut exclure de nouvelles vilenies du PD à son égard

      +2

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  • max // 12.02.2020 à 08h51

    Il décrit un avenir ou toutes les hypothèses sont négatives pour la l’espèce humaine et il est fort possible qu’il est raison.
    D Trump, aussi détestable qu’il puisse être, n’est qu’un outil du système le président Chinois Xi l’est tout autant ainsi que le reste des décideurs.
    Sachant ce qu’ils savent, certains d’entre eux peuvent être tenté par des décisions drastiques visant a un effondrement de la société et a une diminution drastique du nombre d’humains sur terre.
    Les bons rapports mutuels qu’entretiennent Trump (USA), Poutine (Russie), Xi (Chine) Kim Jong-Un (Corée du Nord) Netanyahou (Israël) Bolsonaro (Brésil) et d’autres dirigeants de ce genre de pédigré n’augure rien de bon.
    J’ai bien peur que, le temps pressant, il y a donc urgence, Ils n’attendront pas d’être viré par un résultat électoral.

      +0

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  • Séraphim // 13.02.2020 à 05h44

    Un catastrophisme à deux sous, prêt à croquer tous les arguments les plus hétéroclites, entre la puce suédoise sous la peau des volontaires et l’horrible Trump qui menace la planète, tout cela à rebours des évidences les plus éculées. Et la montée des eaux concomitante de la guerre nucléaire, ben voyons! Pour ce qui est de l’esclavage, Baudelaire déjà parle du peuple « amoureux du fouet abrutissant », constante exprimée 300 ans plus tôt par la Boétie (de la Servitude Volontaire). Alors vive les puces aux esclaves! Quant au climat les US sont les seuls à faire diminuer leur CO2! Mieux que l’Allemagne faussement vertueuse (comme d’hab) avec ses éoliennes ridicules.
    Mais le pire c’est de croire, contre tout le mouvement de réduction des « superpowers », à la destinée manifeste des US « qui devraient prendre le leadership… et seuls pourraient éviter une catastrophe »! Si l’orgueil sort par la porte (Chomsky le modeste savant) il rentre un peu vite par la fenêtre! Comme illustration, il suffit de voir le comportement des US en 2009 lors de la crise H1N1 (plus de 12000 morts), qui, sous le si vertueux Obama, celui qui n’assassine qu’à distance, n’ont pris aucune mesure, confiné aucun malade, arrêté aucun avion, par rapport aux décisions de la Chine (confinement, détection, soins ciblés) dans la crise actuelle du Covid19 (1500 morts sans doute 3000 en tout sur 6 mois). Qui se soucie des autres le plus? Qui montre l’exemple?

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  • Arcousan09 // 13.02.2020 à 11h56

    La planète est sauvée Macron est allé protéger la mer de glace du réchauffement …..
    En hélicoptère ?????
    Afin d’être « écologique » ????
    Vert de peur ….

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