Frédéric Taddeï est animateur de télévision et de radio, il a animé pendant 10 ans des débats sur France 3, puis France 2 dans la mythique émission « Ce soir (ou jamais !) ». Il a entre autre présenté pendant 4 ans « Interdit d’interdire » sur RT France, qui n’est plus accessible depuis la guerre en Ukraine. Il dirige aujourd’hui une agence de production de contenus de podcastes : Lymédias.
Il livre à Olivier Berruyer pour Élucid son témoignage sur ses années de télévision, sa vision du journalisme et de l’époque, le déclin potentiel de l’occident, rappelant toujours que la meilleure manière de comprendre le monde est de mettre ses opinions de côté, et de penser contre soi-même.
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Commentaire recommandé
Merci d’avoir inviter Frédéric Taddeï. Sa non-présence dans l’espace audio-visuel commençait à m’irriter.
Pourrait-il animer des débats au sein d’Élucid ?
15 réactions et commentaires
Merci d’avoir inviter Frédéric Taddeï. Sa non-présence dans l’espace audio-visuel commençait à m’irriter.
Pourrait-il animer des débats au sein d’Élucid ?
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AlerterDans cette interview, Frédéric Taddei nous rappelle qu’il a d’autres projets.
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AlerterRT France est toujours accessible en France. Il faut juste contourner la censure du régime euro-atlantiste macronien. Une des manières de la contourner c’est de passer par le navigateur TOR. Il y a parait-il d’autres moyens de contourner la censure du régime de Macron. Ce serait bien d’en informer les français. Le combat pour instaurer la démocratie est essentiel.
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AlerterAvec un VPN (j’ai CyberGhost à 3 ou 4 € par mois) on peut se connecter à RT ou Sputnik. Autre avantage, en se connectant en Chine, il n’y a pas de pub sur YouTube !
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AlerterOlivier Berruyer, me semble-t-il, n’a pas demandé à Frédéric Taddei s’il envisageait de retourner chez RT France lorsque la guerre d’Ukraine serait terminée. Sans doute parce que Taddei semble considérer qu’il n’en est pas question.
C’est dommage car la simple présence de Taddei sur ce média, quel que fût le sujet des débats qu’il animait, contribuait à dédiaboliser la Russie et à resserrer les liens entre nos deux pays.
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AlerterExcellent entretien, même si M. Taddei semble meilleur interviewer qu’interviewe, et qui donne des regrets. Pourquoi un type qui a réfléchi à tant de sujets – arts, économie, médias, démographie, politique, sociologie notamment – sans s’en prétendre spécialiste non plus a-t-il dû s’effacer tandis que la télévision fait la part belle à des « journalistes » à l’évidence incultes et disons, plus compétents en matière de suivi des dernières modes vestimentaires et capillaires ou de connaissances du restaurant où il faut se montrer au Cap Ferret avec sa splendide compagne qu’en tout autre chose ? Je ne pense bien sûr pas qu’il s’agisse d’une coïncidence : c’est parce M. Taddei a ses connaissances doublées de sa déontologie personnelle, et parce qu’il a pensé son rôle et ses limites, qu’il devenait intolérable sur le service public. Après ces compliments, je lui adresserais un reproche néanmoins : il a raison de dire que dans une guerre, il n’y a plus de place pour l’information ni, donc, la nuance hélas, mais la France ne menant pas (encore ?) de guerre à la Russie, l’information doit passer, intacte. Dès lors, la propagande que nous subissons sur le conflit en Ukraine ne peut se justifier à ce stade : il faut que les populations reçoivent des informations contradictoires sur ce conflit, ses origines, les intérêts qu’il cache ou affiche, les risques qu’il induit pour les parties prenantes, car sans cela, elles pourraient s’y plonger, y participer, y perdre les siens, dans l’ignorance totale de ce qui se joue vraiment. J’ai toujours trouvé M. Taddei trop fataliste.
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AlerterJe ne partage pas votre avis. Il a fait preuve de lucidité, mais aussi de résignation : dans un conflit aussi intense, il n’y a plus de place pour la nuance ni la subtilité, il faut choisir son camp malgré ses imperfections et ses mensonges. Cela paraît idiot, bête et méchant sur le plan individuel, mais quand il s’agit des médias, bien sûr qu’il n’y a pas le choix. Toute nuance passerait pour une relativisation et donc une début de pactisation avec l' »ennemi ». Regardez les critiques qu’essuie M. Macron sous prétexte qu’il accepte encore de prendre M. Poutine au téléphone… Pour ma part, je considère que M. Taddei a fait ce qu’il fallait : il ne peut pas travailler pour un média contrôlé par l’état russe, même avec des garanties quant à sa liberté de parole, si cet état se trouve en opposition frontale avec le nôtre, qu’importent les raisons de ladite opposition. Cela s’appelle un conflit de loyauté et en pareil cas, le non choix est le pire des choix. M. Taddei a choisi la loyauté à son pays même s’il en connait les faiblesses sur ce dossier. Qu’auriez vous fait à sa place ? Songez à Charlus dans la Recherche et à sa condamnation par une société qu’il dominait pourtant parce qu’il osait, en pleine guerre de 14 18, ne pas afficher trop de haine pour les Allemands auxquels il s’apparentait… Rien n’a changé : la guerre ne laisse de place ni à la vérité ni à la finesse, dans aucune des parties en présence.
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Alerter*** hélas, mais la France ne menant pas (encore ?) de guerre à la Russie, ***
Mais c’est faux !
La France est en guerre contre la Russie.
– Elle envoie ses soldats !
– Elle livre des armes
– Elle demande (ouvertement) et contribue (ouvertement) à la volonté de destruction de l’économie russe
– …
C’est quoi la guerre armée sinon l’un au moins de ces comportemments ?
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AlerterUne personne qui ne vote pas pour ne pas avoir à justifier son vote , me laisse perplexe.. N’est-ce pas renvoyer dos à dos tous les points de vue , et nous laisser nous débrouiller avec ça ?
Il me semble que justement le rôle d’un intellectuel , journaliste ou organisateur de débats est. de faire émerger les éléments qui nous permettent de nous déterminer librement pour un point de vue , ou un autre .
On peut me répondre que c’est ce que fait Taddei, n’empêche que le refus de voter, donne à penser qu’il n’est pas lui même convaincu qu’il est possible de distinguer le juste du faux.
Quel est alors le sens de son travail?
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AlerterVous pensez que voter, c’est distinguer le juste du faux ? Ça me laisse perplexe ! Avez vous remarquer que tous les scrutins importants placent aux manettes des représentants du capital ? Peut-être pensez vous que « si tous les abstentionnistes avaient voté pour des représentants du peuple », alors les choses auraient changer ? Mais on a eu deux Présidents de gauche et plusieurs premier ministres du même tonneau. Et ça a changer quoi ? C’est peut-être pour cela que l’abstention est devenu majoritaire
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AlerterComme il le dit lui-même le sens de son travail c’est de faire vivre la démocratie, c’est à dire la confrontation des points de vue dans l’espace publique, ce qu’il a si bien fait jusqu’à présent.
Son choix déontologique personnel de ne pas prendre parti peut être mis en question mais c’est bien ce choix qui fait l’intérêt de ses émissions . . .
A chacun de construire sa vision de la réalité sans s’abriter derrière un gourou . . .
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AlerterC’était intéressant, merci… ça m’a permis (entre autres) de me reconfirmer à quel point, je trouve toujours aussi « limités » ceux qui parlent perpétuellement par généralisations ; ce qui est le cas de Taddéï qui semble réduire l’analyse de ce qui se passe dans le monde au prisme de la façon dont lui le vit.
Exemple, nous n’avons pas du tout vécu les années 80 (à 1:08) de la même façon.
J’avais un peu plus de 20 ans et je me suis vraiment « éclaté » (à tous points de vues) à cette époque-là ; et je n’étais pas tout seul ! Les seuls qui souffraient vraiment étaient les ouvriers qui sont devenus « jetables » (dans la continuité de la décennie 70) à peu près dans tous les secteurs économiques.
La vraie « sinistrose » (pour presque tous) a commencé à s’installer avec les années SIDA (autour de 1985), mais peut-être que Taddéï ne fréquentait pas assez les milieux de la contre-culture pour percevoir comment cette catastrophe sanitaire a absolument tout changé… de façon étonnamment concomitante avec les premières conséquences des politiques néo-libérales de Reagan et Thatcher, mais aussi des « trahisons » de Mitterrand et du PS.
Autre exemple, c’est bien de comprendre les différences entre la télévision et les médias actuels… mais ne pas voir que l’essor des temps passés devant la télé puis des autres médias est concomitant à la déchéance des solidarités et des luttes sociales, du vivre ensemble, bref à la désagrégation des rapports humains réels, c’est un « oubli » de taille.
Bref, à force de réfléchir par généralisations et de ne pas nommer les responsables, on pourrait finir par croire en écoutant Taddéï que le monde avance selon sa propre logique inéluctable, alors que, sauf révolte de masse, il n’avance que dans le sens voulu par ceux qui nous dirigent. Et ça n’est pas un détail dans ce que cela implique au niveau des analyses et la façon dont Taddéï justifie au final son nihilisme foncier.
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AlerterJ’aurais aimé qu’ OB demande à Taddei ce qu’il a ressenti quand Patrick Cohen lui a reproché en direct d’avoir invité des cerveaux malades dans ses émissions.
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Alerter1/2
Je découvre cette vidéo un peu tardivement (merci et bravo Olivier Berruyer pour ce format, simple et beau) et je suis frappé par ce que je remarque pour la première fois concernant Frédéric Taddeï.
Je précise que, comme beaucoup ici, j’apprécie énormément ce journaliste et que « Ce soir ou jamais » (et dans une moindre mesure « Interdit d’interdire ») est sans doute l’émission qui m’a le plus intéressé depuis que je suis en âge de regarder la télévision.
Pourtant ce dont je prends conscience ici, ce sont deux choses : d’une part l’incroyable infatuation de Taddeï et d’autre part, son esprit de consommateur bourgeois (bien qu’il essaye maladroitement de s’en défendre en fin d’entretien, sur un ton un peu embarrassé) auto-centré. D’ailleurs, il prétend que « dans [sa] famille, on n’hérite pas (ou presque, à part quelques œuvres d’art et des broutilles) », mais il oublie de rappeler qu’entre l’âge de 20 et 30 ans, il a été entretenu par son père banquier, pour lire et visiter des musées sans avoir à travailler.
Sur l’infatuation, il ne cesse de répéter qu’il a inventé, que ses émissions sont sans équivalent aujourd’hui, que ses propositions étaient « révolutionnaires », etc. C’est sidérant. Cela m’a frappé à l’écouter. D’ailleurs, bien qu’il prétende s’attacher à penser constamment contre lui-même, il apparaît très peu ouvert : à aucun moment il ne doute, il ne fait qu’affirmer péremptoirement, il reprend Olivier Berruyer sans prendre le temps d’écouter les arguments.
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Alerter2/2
Sur le second point, son regard sur l’époque est incroyablement étriqué et conventionnel ! L’effondrement du bloc de l’est ? Pour lui, c’est d’abord le soulagement de voir s’éloigner la menace d’un conflit nucléaire et la possibilité de jouir de la consommation sans entraves ! La lutte contre le terrorisme ? « C’est juste un mot »… Exit le Patriot Act et le recul général des libertés, exit les millions de morts au Moyen-Orient, exit l’état d’urgence et la surveillance de toutes les communications, exit l’islamophobie généralisée. Il n’en fait même pas mention ! L’intégration des pays de l’Est dans l’Europe ? C’est une initiative généreuse et désintéressée des dirigeants occidentaux pour sortir ces pays de la misère. Les limitations croissantes à la liberté d’expression ? La loi lui « convient » et, de toute façon, en temps de guerre, « c’est normal » ! Les complotistes ? Ils sont ridicules, mais les anti-complotistes aussi. Même chose pour le vote : c’est inutile et superflu, mais ce n’est pas très grave puisque sa vie à lui va très bien. Pourquoi voit-il les années 90 comme « l’âge d’or de la civilisation occidentale » (rien de moins !) ? Parce qu’il était jeune, parce qu’il y avait de l’argent et de l’insouciance (pour lui, du moins). Etc., etc.
Tout cela est bien triste et décevant. Je m’aperçois (c’est vraiment une révélation, ce soir) que Taddeï n’aura jamais été qu’un noceur parisien, une sorte de Beigbeder bis.
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