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11.février.201911.2.2019 // Les Crises

Pour mieux saisir la post-vérité, relire Hannah Arendt

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Source : The Conversation, Mazarine Pingeot, 20-01-2017

M’interrogeant sur la « post-vérité », ou ce qu’on appelle ainsi, j’ouvris la page Wikipédiafort documentée et anormalement longue (détaillée et passionnante) pour une notion aussi récente. Sans doute la longueur des articles du net sur le net est-elle à proportion de la contemporanéité, pour ne pas dire de l’actualité bien que les deux notions aient tendance à fusionner, du concept. Un concept encore assez mal défini, et qui fut forgé en réaction à une série d’événements politiques et géopolitiques dont le mensonge de Bush Junior à propos des armes de destruction massive en Irak est le préalable, mais dont la multiplication, de la propagande du Brexit au grand déballage de « Bullshit » de Trump sont la consécration.

Raison pour laquelle l’expression d’ère « post-vérité » a été élue « mot de l’année 2016 » par le dictionnaire d’Oxford, qui la définit ainsi :

« ce qui fait référence à des circonstances dans lesquelles les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. »

Ère post-vérité, ère de l’indifférence

Et si j’utilise le terme de « bullshit », c’est que Wikipédia me rappelle justement le titre de l’article du philosophe américain Harry Frankfurt, publié en 1986 : « De l’art de dire des conneries », où il distingue le mensonge qui s’appuie sur une reconnaissance de la vérité et la connerie qui se fiche éperdument de la simple distinction entre vérité et mensonge.

Or cette indifférence à la vérité a été très précisément analysée par Hannah Arendt dans « vérité et politique » où elle revient en philosophe sur le monde qu’Orwell avait décrit en romancier. C’est même là son point central, et je ne résiste pas à la tentation de la citer,

« … le résultat d’une substitution cohérente et totale de mensonges à la vérité de fait n’est pas que les mensonges seront maintenant acceptés comme vérité, ni que la vérité sera diffamée comme mensonge, mais que le sens par lequel nous nous orientons dans le monde réel – et la catégorie de la vérité relativement à la fausseté compte parmi les moyens mentaux de cette fin – se trouve détruit. » (« Vérité et politique », dans La crise de la culture, folio poche p. 327-328).

Autrement dit, le danger de la post-vérité n’est pas le mensonge, qui en soit peut même constituer une forme de liberté par rapport au factuel, mais bien l’indifférence à la distinction entre mensonge et vérité. Nous parlons ici de « vérité de fait », et si la prétention à la vérité peut aussi être un danger pour le politique en ce que le réel est soumis à des interprétations diverses et contradictoires, elle doit demeurer une idée régulatrice à moins de sombrer dans un parfait cynisme.

Hannah Arendt. AM/Flickr, CC BY-SA

Les traces du totalitarisme

Si Hannah Arendt me semble être une source stimulante pour comprendre l’ère post-vérité, ce n’est pas seulement parce qu’elle a écrit ce texte en 1964, (et déjà, dans les Origines du totalitarismes publié en 1951 elle en faisait état) et qu’à ce titre, on peut admettre soit qu’elle était visionnaire, soit que le concept de post-vérité remonte malheureusement bien plus loin que les lubies d’un Donald Trump adossées à l’exponentielle prolifération de la rumeur et de l’opinion indépendamment de tout fact checking que représente la Toile ; la post-vérité est la vérité de tout totalitarisme, autrement dit de toute politique où l’idéologie tend à se substituer intégralement au réel.

Totalitarisme dont l’école de Francfort, et Hannah Arendt elle-même montrent que certaines de ses tendances perdurent en démocratie, du fait de la structure de masse : la masse est la condition de possibilité du régime totalitaire, elle l’est aussi du capitalisme libéral – la publicité par exemple substituant là aussi à la valeur réelle d’une chose, une simple image, et peu importe que cette image soit fausse.

Homme privé – homme public

Hannah Arendt (Oct. 14, 1906 – 1975). Ryohei Noda/Flickr, CC BY

Revenons alors à la deuxième raison pour laquelle j’en appelle à Hannah Arendt, et à sa conception de la vie privée dans son opposition à la vie publique qu’elle emprunte à la philosophie grecque – ce qu’elle expose dans la Condition de l’homme moderne, paru en 1958 ; opposition qui me semble particulièrement pertinente pour comprendre la victoire de l’ère post-vérité.

Les Grecs distinguaient la vie privée et la vie publique de façon très différente de la nôtre, qui a vu émerger le phénomène du social, dépassant, voire abolissant cette distinction : la vie privée est celle de l’homme économique, indépendamment de son inscription dans le monde humain, c’est-à-dire le monde où l’on produit du sens reconnu et manifeste, des objets, et des œuvres, et tout ce qui, étant public, transcende l’homme privé aliéné à la seule nature.

« Vivre une vie entièrement privée, c’est avant tout être privé de choses essentielles à une vie véritablement humaine : être privé de la réalité qui provient de ce que l’on est vu et entendu par autrui, être privé d’une relation “objective” avec les autres, qui provient de ce que l’on est relié aux objets communs, être privé de la possibilité d’accomplir quelque chose de plus permanent que la vie. La privation tient à l’absence des autres ; en ce qui les concerne l’homme privé n’apparaît point, c’est donc comme s’il n’existait pas. » écrit Hannah Arendt (éd. Pocket, p. 99).

Et voilà que l’homme privé est devenu tout puissant. Tout puissant, mais demeurant privé, privé de cette transcendance qui caractérise le monde humain. L’ascension de l’homme économique est allée de pair avec la destruction du monde commun et du politique tout à la fois. Or « la réalité » est étroitement liée à l’idée de monde commun comme seul lieu d’une véritable existence humaine. C’est dans cet espace-là que peut avoir encore du sens la notion de vérité de fait, dans sa relation à la réalité humaine (et non scientifique) :

« Notre sens du réel dépend entièrement de l’apparence, et donc de l’existence d’un domaine public où les choses peuvent apparaître en échappant aux ténèbres de la vie cachée ».

Et dans « apparence », il ne faut pas entendre l’apparaître dans son opposition à l’être, mais au contraire comme sa révélation.

« Pour nous l’apparence – ce qui est vu et entendu par autrui comme par nous mêmes – constitue la réalité. Comparées à la réalité que confèrent la vue et l’ouïe, les plus grandes forces de la vie intime – les passions, les pensées, les plaisirs des sens – mènent une vague existence d’ombres tant qu’elles ne sont pas transformées (arrachées au privé, désindividualisées pour ainsi dire) en objets dignes de paraître en public. (…). C’est la présence des autres voyant ce que nous voyons, entendant ce que nous entendons, qui nous assure de la réalité du monde et de nous-mêmes (…) ».

Mise en scène du « moi privé »

Mais si l’individu privé, non pas dans sa singularité mais dans son conformisme, se substitue, à travers sa duplication, et la guise de relation que constitue le réseau, au monde commun, si la structure de « masse », remplace la notion de « commun » corrélative de pluralité, alors la réalité en effet n’a plus lieu d’être, sinon à s’éparpiller en de multiples points de vue, dont la vue ne porte pas sur une réalité commune, comme le proposerait le modèle monadologique de Leibniz, mais sur le point de vue lui-même, dans un reflet à l’infini de l’œil : le point de vue qui ne reflète plus le monde, mais bien le moi privé.

Et de fait, c’est encore le moi privé que la télévision vient mettre en scène aujourd’hui, non seulement celui d’anonymes qui par ce biais deviennent ce qu’il est convenu d’appeler des « people » ou « demi-people », exposant leur intimité et déplaçant ce qui auparavant n’était pas digne d’appartenir à la sphère publique, vers ce nouvel espace, où les choses apparaissent, mais délestées de toute possibilité de transcendance.

Cet espace d’apparaître est devenu le champ du public, et de ce fait la mort du public. Le privé l’a emporté, cédant la place à l’intimité de l’homme politique au détriment de son discours – aux émotions et à la psychologie au détriment de la pensée.

À ce titre, je citerais volontiers la phrase de Guy Carcassonne, constitutionnaliste, et trouvée sur Wikipédia, tiré du papier d’Éric Aeschimann dans Libération le 14 juillet 2004 :

« À tort ou à raison, les hommes politiques ont l’impression que l’appréciation que les Français vont porter sur eux ne sera pas liée à la qualité de ce qu’ils disent, mais à la rapidité et à l’intensité de leur émotion. »

ou encore Claude Poissenot dans The Conversation du 22 novembre 2016 :

« Les individus sont désormais définis par un « moi émotionnel ». Devenir soi-même est devenu une norme. (…) Le populisme de « l’après-vérité » (est) un effet pervers de la modernité qui invite les individus à se construire eux-mêmes »

Faillite du commun, faillite du langage

L’homme privé était jadis l’esclave. Il l’est encore aujourd’hui. C’est l’esclavage qui est devenu public, et de ce fait vertu. L’aliénation à des « valeurs » qui n’ont rien de partageable en tant que valeurs communes, puisqu’elles consacrent l’individualisme – ce qui est « à moi » et non aux autres, de la richesse à l’enfance, de la femme ou des enfants à la coiffure. Bref, tout ce qui était exclu du champ du politique et du monde humain par les Grecs.

La réalité commune qui définissait le monde humain, champ de l’action et de la parole, a fait faillite : chacun a la sienne, les communautés ont les leurs, les algorithmes s’occupent de ne les faire jamais se rencontrer. Faillite de l’idée même de vrai, et de toute prétention à établir quelque chose de commun à partir du réel.

Car pour établir quelque chose de commun, encore faut-il parler le même langage : faillite donc du langage qui s’est déconnecté de sa vocation à dire, au profit d’un simple accompagnement d’émotions, et qui pourrait en réalité se réduire à des interjections ou des onomatopées, mais auxquelles on a rajouté des story tellings. Le plaisir du récit n’a pas totalement disparu.

Car si l’on est dans une ère post-vérité, c’est donc qu’on est dans une ère post-langage. Certes, déjà les sophistes usaient du langage comme d’un simple outil de pouvoir, au demeurant fort rémunérateur (cf. Les Zemmour qui en font profession et gagnent très bien leur vie, à proportion de leurs outrances – l’outrance est aujourd’hui économiquement rentable) – ce qui tendrait à relativiser le préfixe de « post ».

Il semble pourtant que le phénomène se soit accentué. Et s’il est vrai que la Raison est soumise à un perpétuel mouvement dialectique, disons que nous sommes confrontés à sa figure la plus triste, à sa fixité la plus morbide, avant qu’elle-même ne se réinvente pour se libérer de ce qu’elle est devenue : la technique autonome d’un côté, la crédulité dans la parole humaine et sa valeur de l’autre.

Platon s’était érigé contre les sophistes pour asseoir l’idée du vrai qui sauverait et le logos et la pensée ; Descartes s’était érigé contre les sceptiques pour sauver la philosophie et la science ; c’est lors de crises majeures de la vérité que la philosophie s’est refondée. On peut espérer voir surgir le nouveau héraut du « critère ».

La reconnaissance du vrai contre l’opinion

Pourtant, la société de masse semble être un phénomène nouveau au regard des millénaires passés, et rendre le différend d’autant plus irréductible : car lorsque le commun n’est plus, lorsque le moi est érigé en norme et dupliqué à l’envi, lorsque les réseaux et la toile offrent aux pulsions la possibilité d’immédiatement s’exprimer, lorsqu’il n’est plus de sanction face au mensonge puisqu’il se présente comme une opinion et que l’opinion est devenue toute puissante (le moi émotionnel étant son fondement inattaquable), puisque l’émotion elle-même n’entre pas dans le champ de la vérité ni celle du mensonge, et se dégage ainsi de tout débat pour le remplacer, dans ces conditions, qu’importe en effet la vérité ?

Ou la tentative d’ajuster ses propos à une réalité qui serait communément reconnue ? Comment résister à l’autonomie pure du discours qui se détache de ses conditions de validation ou de vérification. L’acte même de vérification est rendu caduc par l’indifférence au vrai.

Cette indifférence n’est pas universellement partagée, bien sûr, et il demeure des soldats de la reconnaissance du Vrai (parfois même fanatiques), qui vérifient incessamment, prennent des risques, recoupent leurs sources, mais la conséquence de leur action n’aura d’intérêt que pour ceux qui tiennent la vérité pour une valeur commune.

Les négationnistes ne font pas autre chose : le principe de contradiction n’a pas de prise sur eux ; la démonstration scientifique, le témoignage humain, rien ne peut les faire changer d’avis puisque leur avis relève d’une croyance, dont la clé d’intelligibilité n’est pas à chercher du côté de la passion scientifique, mais d’une passion d’un autre ordre. Le réel n’a pas de prise sur eux. Comme il n’en a pas sur les électeurs de Trump ou de Marine Le Pen.

La démocratie contre le « mensonge complet »

La vraie question devient alors : qu’est-ce que l’avenir d’une démocratie si ce que Arendt appelle la « vérité de fait » n’a plus lieu d’être ? Car « la possibilité du mensonge complet et définitif, qui était méconnu aux époques antérieures, est le danger qui naît de la manipulation des faits ».

Qu’en sera-t-il en outre pour les historiens, si

« Les chances qu’a la vérité de fait de survivre à l’assaut du pouvoir sont effectivement très minces : elle est toujours en danger d’être mise hors du monde, par des manœuvres, non seulement pour un temps, mais, virtuellement, pour toujours. » (p. 294) ; et en effet, « qu’est-ce qui empêche ces histoires, images et non-faits nouveaux de devenir un substitut adéquat de la réalité et de la factualité ? »
(Arendt, « Vérité et politique » p. 323)

Source : The Conversation, Mazarine Pingeot, 20-01-2017

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Commentaire recommandé

zx81 // 11.02.2019 à 08h45

Une chose me frappe à la lecture de cet article et de celui de Wikipedia, parmi les exemples cités (provenant de Trump, des réseaux sociaux,…) rien sur Macron.
C’est pourtant un exemple de choix et qui nous est au plus proche (déni de réalité concernant les souffrances des gilets jaunes,…). Pourquoi cette absence ?

On peut donc ajouter aux caractéristiques de la post vérité, celle d’avoir un point aveugle sur celle que l’on subit où à laquelle on participe.
Le mouvement des Gilets jaunes est précisément un mouvement de retour à la réalité, allant contre celui de En Marche (ressemblant furieusement à un mouvement de post vérité).

La nature ayant horreur du vide si la vérité n’est plus une exigence (définie comme adéquation au réel), ou seulement de vocabulaire, à fin de manipulation, c’est bien qu’une idéologie a pris sa place.
La plus commune de toute, si proche qu’on a peine à la voir : la marchandisation de nos vies. Le néo libéralisme en étant le dernier avatar.

 » Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être. Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré ». Feuerbach (cité par Debord)

82 réactions et commentaires

  • Paul // 11.02.2019 à 08h04

    Les Autres sont le miroir dans lequel
    chacun découvre ses défauts …

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    • Aurélie // 11.02.2019 à 09h26

      Et sont donc un enfer.
      I, sc 5, Huis clos, Sartre.

        +2

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      • Paul // 12.02.2019 à 06h17

        Non … L’ENFER , c’est le sans les Autres .

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      • AtomeCrochu // 12.02.2019 à 16h58

        J’aurais plutôt dit Frankenstein de Mary Shelley.
        On n’existe que dans le coeur des autres.

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    • Catalina // 11.02.2019 à 13h00

      dans lequel il a une autre « fenêtre » pour « se » découvrir, serait plus juste, il me semble, ceci dit parce que ce ne sont pas seulement ses défauts mais aussi ses différences.

        +3

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      • Bibendum // 11.02.2019 à 17h26

        C’est clair Catalina, mais nous vivons une nouvelle époque, qui pourrait-être toute une ère d’errance, soupir… où l’autre c’est le mal et où chacun baisse les yeux ou alors (s’)ACCUSE !!!

        La où les défauts nous dévalorisent, comme autant de tares, nos imperfections nous distingues en nous rendant singuliers et si merveilleusement perfectibles.

        Notre société ne cherche pas à rendre les individus perfectibles, entre autre par l’association, la complémentarité, mais monofonctionnels et individualistes.

        Notre monde s’écroule, le nouveau tarde à venir et l’entre deux risque d’être long et difficile…

          +2

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  • Louis Robert // 11.02.2019 à 08h09

    Nous vivons à l’ère du nihilisme.

    « La démocratie contre le « mensonge complet » — La vraie question devient alors : qu’est-ce que l’avenir d’une démocratie si ce que Arendt appelle la « vérité de fait » n’a plus lieu d’être ? Car « la possibilité du mensonge complet et définitif, qui était méconnu aux époques antérieures, est le danger qui naît de la manipulation des faits».

    *

    Rappel!

    « La menace la plus inquiétante à laquelle nous devons faire face est la paralysie et la déconstruction d’institutions comme les tribunaux, les universités, les instances législatives, les organisations culturelles et la presse qui, par le passé, permettaient que le débat public soit enraciné dans la réalité, basé sur les faits, nous aidaient à distinguer le mensonge de la vérité et, en cela, contribuaient à maintenir une certaine équité…

    Le mensonge permanent n’est pas encadré par la réalité. Il se perpétue même quand des faits avérés le contredisent. Il est irrationnel. Ceux qui parlent le langage de la vérité et des faits sont attaqués en tant que menteurs, traîtres et colporteurs de « fausses nouvelles ». Ils sont bannis de la sphère publique une fois que les élites totalitaires acquièrent un pouvoir suffisant… »

    « Le mensonge permanent, la plus grave des menaces. » — Par Chris Hedges

    https://www.les-crises.fr/le-mensonge-permanent-la-plus-grave-des-menaces-par-chris-hedges/

    Nous vivons à l’ère du nihilisme.

      +9

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  • Toff de Aix // 11.02.2019 à 08h20

    Existe-t-il une seule Vérité ? Quelque chose d’immanent, qui serait constitutif de lui-même, et regrouperait tous les faits, de façon neutre ?

    Oui, sans doute… Dans le champ de l’abstraction pure.
    Mais du moment que vous placez un être sentient sur son chemin, cette Vérité impersonnelle prend corps, prend visage, et est transformée petit à petit…par chacun, car chaque humain est un univers à lui tout seul.

    Alors oui, il y a des valeurs, des concepts, des vérités… Sur lesquelles nous aimons nous reposer, car elles nous rassurent, et même plus nous constituent. Mais chaque chose, chaque fait, du moment qu’un groupe humain s’en empare, est appelé à être transformé, manipulé, « storytellé » comme le diraient en bon globbish certains… Le fait est que ce qui est fondamental là-dedans, à mon humble avis, c’est le primat de l’émotion, qui tend à déformer encore plus les faits. À les tordre pour les adapter à l’ego de l’observateur.

    L’homme moderne, aveuglé par sa toute puissance (ou son fantasme plutôt, car cette toute puissance est aux pieds d’argile), est, malgré tous ses progrès technologiques, un handicapé émotionnel. Certaines cultures, soi disant « peu ou pas civilisées », ont bien plus avancé sur la voie de la Vérité que notre société décadente. Si je prends par exemple les indiens d’Amérique, ils étaient bien plus connectés avec leur environnement, et en paix avec eux-mêmes… Car l’initiation de chaque jeune, était un passage obligé pour pouvoir franchir l’âge adulte. Cette initiation garantissait, quelque part, que l’initié était apte à contribuer à la société car il savait maîtriser ses émotions. La voie de la Vérité, c’est tout simplement le « connais toi toi même » de Socrate. Qui s’en souvient par chez nous aujourd’hui ?

    Notre société « civilisée » à oublié cela. Pire, elle glorifie l’émotion, s’en régale, l’entretient et lui lâche la bride dans le mauvais sens du terme, et perd de vue qu’il ne s’agit pas de vivre comme un drogué émotionnel, mais plutôt comme saint Michel, allégoriquement parlant : maîtriser le dragon…pas le tuer, le maîtriser pour éviter qu’il ne vous dirige.
    Ainsi, quand on regarde un Trump par exemple, on voit très vite qu’il y a un ratage quelque part… Toutes nos sociétés « civilisées » sont sur cette même pente…

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    • Sandrine // 11.02.2019 à 09h34

      Plutôt que de vérité il vaudrait mieux parler de réalité car c’est elle qui pose question – ou tout au moins sa perception.

      L’ère de la post-vérité est en réalité l’ère de la post-réalité. Un monde où les niveaux de réalité s’enchevêtrent et peuvent aussi avoir l’air de se contredire.
      Avec la valorisation des dites réalités virtuelles et autres « etats modifiés de conscience », on n’est pas sorti de l’auberge…

        +9

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      • Toff de Aix // 11.02.2019 à 09h52

        Bonjour, oui tout à fait ! C’est bien ce que j’essayais de pointer, comme vous le soulignez justement l’époque technologique à l’extrême que nous experimentons, permet de plus en plus cela, la fuite de la réalité dans des réalités virtuelles… La réalité « réelle » étant sans doute trop difficile à supporter. Surtout d’un point de vue émotionnel, si l’homme arrivait à gérer correctement ses émotions, il n’en arriverait pas à ces fuites addictives dans le virtuel.

        Après, je ne mettrais pas dans le même sac « les états modifiés de conscience », surtout quand ils sont recherchés, provoqués dans une démarche qui se pourrait spirituelle (le fameux « connais toi toi même »). Mais il faut reconnaître que bien souvent, ces états sont surtout recherchés par des consommateurs, pas dans un but spirituel ou initiatique (comme les « séjours peyotl » clés en main, que l’on voit désormais proposer par des tour operators..)

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        • haricophile // 11.02.2019 à 10h31

          A joindre : l’étude qui s’interrogeait de savoir si le manque d’empathie, pour ne pas dire la sociopathie des riches n’avait pas un rapport avec le fait de ne pas faire soi même les tâches « bassement matérielles » du quotidien. Et la réponse semble très positive.

          Autrement dit : avoir en permanence des domestiques et des gens pour « vous servir » et faire toutes les corvées a votre place rend sociopathe.

          Ça a une certaine logique, plus on est déconnecté des contraintes matérielles, de la nature, de notre « animalité », et plus on est déconnecté tout court.

          La horde de « conseillers » qui entourent les gens de pouvoirs d’un mur infranchissable a le même effet. Les premiers ministres(ses) des vrais pays civilisés du Nord de l’Europe vont faire les course a la supérette avec leur enfant dans le caddie.

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          • pipo // 11.02.2019 à 16h49

            « des gens pour “vous servir” et faire toutes les corvées a votre place rend sociopathe »
            C’est l’inverse, c’est le fait d’être sociopathe qui vous pousse à vous servir des autres.
            Ils voient les autres comme des objets, l’image qui représente le mieux les sociopathes, c’est « le marionnettiste ».
            La logique c’est, plus on est en manque d’empathie, plus on est déconnecté des autres et de la réalité, ce serait insupportable pour les sociopathes au pouvoir de prendre conscience qu’ils se foutent complétement des autres, d’où « la post vérité » ou le déni de réalité.

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      • Veloute // 11.02.2019 à 11h55

        Vérité/réalité, même combat.
        Je vous accorde le point sur le recadrage de la question sur la notion de « perception ».
        Kant a, en effet, depuis longtemps plié le débat : de la chose en soi, je ne peux rien savoir ; ma connaissance de l’objet n’est structurellement que la somme des perceptions que j’en ai.
        Dit autrement, il est un fait anthropologique que d’être condamné à n’observer le monde que par le petit bout de la lorgnette.

        Nous aurions tord de nous attacher à la question de la vérité dans une tradition de pensée, le pragmatisme anglo-saxon, où cette notion est absente puisque concentré sur l’efficience plus que sur le vrai. Et c’est là, d’ailleurs, la tromperie de ce concept foutraque de « post-vérité ».

        Je vous renvoie à mon commentaire plus bas.

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        • Wakizashi // 12.02.2019 à 17h31

          « Je vous accorde le point sur le recadrage de la question sur la notion de “perception”.
          Kant a, en effet, depuis longtemps plié le débat : de la chose en soi, je ne peux rien savoir ; ma connaissance de l’objet n’est structurellement que la somme des perceptions que j’en ai. »

          Je m’éloigne du sujet, mais ce que Kant ne dit pas et qui est intéressant, c’est quel est ce « Je » qui perçoit ? D’ailleurs, existe-t-il même un objet en soi, « en-dehors » de la conscience au sein de laquelle il est perçu ? Finalement, y a-t-il vraiment un sujet ET un objet, ou n’y a-t-il que le sujet ?

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      • Wakizashi // 12.02.2019 à 17h07

        @ Sandrine

        « Avec la valorisation des dites réalités virtuelles et autres “etats modifiés de conscience”, on n’est pas sorti de l’auberge… »

        S’agissant des états modifiés de conscience, quel est le problème ? Et d’ailleurs, qu’est-ce qu’un état modifié de conscience selon vous ? Modifié par rapport à quoi, par rapport à quel « état de conscience » étalon ? Le simple fait d’être joyeux ou en colère sont des états de conscience différents ; nous passons tous par une infinité d’états de conscience différents chaque jour…

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    • PPD // 11.02.2019 à 10h29

      Franchement, nous dire en guise de conclusion sur la « post-vérité » que le « mensonge complet et définitif (…) était méconnu aux époques antérieures » : j’ai un léger doute… Il semble plutôt que l’ère « post-vérité » révèle une perte d’autorité des médias classiques ; ou éventuellement, les limites de la philosophie de la « déconstruction » ?

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    • Sophia // 11.02.2019 à 14h09

      Intéressant, ce qu vous dites, mais je ne suis pas sûre que les indiens d’Amérique aient été, intrinsèquement, meilleurs que nous. Je pense plutôt quel leur mode de vie nomade, empêchant les grandes concentrations et les accumulations de patrimoine, maintenait par la force des choses, une hiérarchie à peu de niveaux, et une obligation de rendre des comptes (comment diriez-vous »accountability » en français?) de la part de chacun. Une société plus concentrée, plus hiérarchisée, d’où qu’elle soit, mène à la baisse de cette « accountability », et donc aux abus, ainsi qu’à la prolifération des psychopathes. Voir la Chine impériale, ou les Aztèques et leurs sacrifices humains en série, pour réaliser que nous, occidentaux, sommes loin d’être les seuls « barbares ».
      Après, il est vrai que l’abandon de la religion, PLUS son remplacement par le culte du profit, n’ont pas arrangé les choses… (l’abandon de la religion, en soi, n’aurait pas suffi, je pense, à basculer vers ce niveau de déchéance morale. C’est une athée qui vous parle).

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      • Macarel // 11.02.2019 à 18h36

        C’est le niveau de prédation sur la nature et nos semblables qui nous distingue des peuples dits « primitifs » nomades.
        Ce niveau de prédation a été possible grâce à notre science et à ses applications techniques, mais aussi parce que le système capitaliste pour générer toujours plus de profits pour l’entrepreneur capitaliste, le colonisateur, a besoin d’exercer un niveau de prédation toujours croissant sur la nature, hommes compris.
        Sans croissance de la prédation ce système s’effondre. Mais à la longue cette nécessaire croissance amènera quand même un effondrement par attrition des ressources à exploiter, car notre planète est finie.
        C’est comme un feu qui prend des proportions de plus en plus gigantesque et qui finit par s’éteindre lorsqu’il n’y a plus rien à brûler. Ne qualifie-t-on pas d’ailleurs de thermo-industrielle notre civilisation actuelle ?

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        • Sophia // 11.02.2019 à 18h59

          Mais là où vous voyez un dessein de prédation propre à la société capitaliste, je ne vois qu’un effet induit par la concentration/surpopulation humaine… et cela découle à son tour assez naturellement de cette pulsion du vivant à croître et se multiplier… On est tellement doués au jeu de la survie, qu’on a réussi à s’affranchir de notre place dans l’écosystème (=tribus nomades de quelques dizaines d’individus), et qu’on est devenus une espèce invasive assez typique.
          Ce qui, évidemment, ne nous dispense pas d’y remédier.

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    • un citoyen // 11.02.2019 à 15h05

      (Toff : Petite précision si je peux me permettre : le très célèbre « connais-toi toi-même » ne viendrait pas de Socrate, bien que ce dernier l’ai affirmé. C’est une inscription qui était gravée sur la face avant d’un temple à Delphes. On ne sait pas qui en serait l’auteur.)

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  • Koui // 11.02.2019 à 08h28

    Je suis assez d’accord avec le concept d’ère de la post vérité, ou l’homme devient indifférent a la vérité des faits rapportes, du momment que la nouvelle conforte son point de vue. Mais Alors, que Pingeot demande l’ouverture de toutes les archives de l’ère Mitterand. Car cela fait longtemps que j’attends la vérité sur quelques affaires fameuses ou la post vérité fait difficilement histoire.

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  • zx81 // 11.02.2019 à 08h45

    Une chose me frappe à la lecture de cet article et de celui de Wikipedia, parmi les exemples cités (provenant de Trump, des réseaux sociaux,…) rien sur Macron.
    C’est pourtant un exemple de choix et qui nous est au plus proche (déni de réalité concernant les souffrances des gilets jaunes,…). Pourquoi cette absence ?

    On peut donc ajouter aux caractéristiques de la post vérité, celle d’avoir un point aveugle sur celle que l’on subit où à laquelle on participe.
    Le mouvement des Gilets jaunes est précisément un mouvement de retour à la réalité, allant contre celui de En Marche (ressemblant furieusement à un mouvement de post vérité).

    La nature ayant horreur du vide si la vérité n’est plus une exigence (définie comme adéquation au réel), ou seulement de vocabulaire, à fin de manipulation, c’est bien qu’une idéologie a pris sa place.
    La plus commune de toute, si proche qu’on a peine à la voir : la marchandisation de nos vies. Le néo libéralisme en étant le dernier avatar.

     » Et sans doute notre temps préfère l’image à la chose, la copie à l’original, la représentation à la réalité, l’apparence à l’être. Ce qui est sacré pour lui, ce n’est que l’illusion, mais ce qui est profane, c’est la vérité. Mieux, le sacré grandit à ses yeux à mesure que décroît la vérité et que l’illusion croît, si bien que le comble de l’illusion est aussi pour lui le comble du sacré ». Feuerbach (cité par Debord)

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    • un citoyen // 11.02.2019 à 10h36

      Je vais vous taquiner :
      Et pourquoi auriez-vous souhaité nécessairement quelque-chose sur Macron? Cela ne conforterait-il pas alors une quelconque opinion?
      Si c’est cela, vous serez alors aussi dans la post-vérité. La bonne recherche de l’objectivité est de se refuser -par prudence- d’avoir à tout prix une opinion, d’éviter les illusions qui peuvent nous prendre à chaque tournant comme les sirènes avec leurs chants. En gros, on pense avoir trouver une vérité sur un certain sujet alors qu’elle peut risquer d’être seulement partielle (même en grande partie) puis on se retrouve piégé en ne croyant que par elle.
      Sur Macron, il y a indéniablement pas mal de choses à critiquer mais une personne n’est jamais entièrement bonne ou entièrement mauvaise. Si on n’aime pas le président, on ne va pas en dire du bien qu’il peut avoir. C’est une réaction humaine bien compréhensible, le problème est que ne pas le faire a pour conséquence de ne pas donner la vérité complètement puisqu’il y a une sélection, et donc le discours devient plus militant qu’objectif.
      Je ne suis évidemment pas contre le militantisme, mais le militantisme idéal devrait découler après une phase objective complète ou au moins bien avancée (rien n’est parfait). Dans la pratique ce n’est pas vraiment le cas, après avoir lu bon nombre de commentaires/pouces levés dans bon nombre de journaux ou forums.

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      • Philvar // 11.02.2019 à 11h23

        Mais le problème de macron et du macronisme n’est pas philosophique : 40% de la population française dite FdS, à faim et n’a plus rien après le 15 du mois et risque de se retrouver à la rue pour défaut de paiement de loyer ou d’emprunt bancaire. A ce niveau les discussions et ergotements deviennent irréalistes et insupportables. Et là taquiner n’a plus de sens sauf pour quelques bobos bien au chaud et souvent vivant au frais des autres ! Cela est le vrai sens des gilets jaunes n’en déplaise à la marcronerie dont la seule solution trouvée et utilisée est la force brutale des armes d’un état en devenir totalitaire !

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      • Bibendum // 11.02.2019 à 11h54

        Taquinez, il en restera toujours quelque chose 😉

        Pour ce qui est de Macron, il est INDISPENSABLE d’avoir une opinion, non pas sur le bonhomme, tout petit bonhomme, mais du PRÉSIDENT qu’il peut devenir/doit incarner. Comprenons nous bien. Soit on vote pour lui, soit on vote pas pour lui ou encore contre lui. Et voter est une opinion.

        Ensuite, on se moque bien de la part de bien et de moins bien d’un INDIVIDU qui endosse le costume de PRÉSIDENT. Les rouages de la démocraties, bien huilés, se devraient de fonctionner pour palier les faiblesses du personnage et valoriser ses qualités. Un président n’est pas l’état et ne doit pas être l’état. Il n’est que le garant des institutions et de la constitution qui définit son rôle, entre autres choses…

        Et pour conclure, Macron est un leurre. Il incarne en rien la (une) réalité, encore moins une vérité de situation, sinon celle où il n’est qu’une marionnette bien ficelée aux doigts prestidigitateurs des ombrageux qui contrôlent le système-monde.

        Par ailleurs, merci pour ce billet. J’ai trouvé par son biais mes prochaines lectures; L’œuvre de Hannah Arendt 😉

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      • un citoyen // 11.02.2019 à 13h14

        Comprenons-nous bien aussi (au cas-où) : Si j’ai employé le verbe ‘taquiner’, c’était pour rester dans la convivialité. Mon commentaire porte plus contextuellement et généralement sur le sujet de l’article que sur l’actualité actuelle. Mon commentaire n’est en aucun cas une accusation mais une réflexion, et je peux me tromper.

        Philvar : Pas d’accord sur la philo (et bien que je ne sois pas philosophe, ni même formé pour). Ce qui se passe actuellement s’est déjà retrouvé dans l’histoire. Ce qu’ont pensé les anciens nous enseignent, on se retrouve similairement à leur place.
        « […]les discussions et ergotements deviennent irréalistes et insupportables » => Oui, c’est bien ce que j’ai noté et c’est ce qui peut expliquer la différence, à tort ou à raison selon les cas.

        Bibendum : Je plussoie le fait que nous devons avoir une opinion sur Macron, c’est même notre devoir de citoyen. Je rajouterais « en réfléchissant bien » (pour faire court), pour que l’on soit le plus proche possible de la vérité et non de la post-vérité. Evidemment, un commentateur qui a bien réfléchi ne va non plus tout dire pour rallonger inutilement et va aller droit vers l’essentiel, cela va de soit.

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      • Michael // 11.02.2019 à 13h53

        « Et pourquoi auriez-vous souhaité nécessairement quelque-chose sur Macron? Cela ne conforterait-il pas alors une quelconque opinion? »
        Nécessairement, pour faire le contrepieds aux quelques-choses sur Trump… l’auteur utilise aussi Hannah Arendt pour se conforter dans ses propres opinions… à ce titre-là, il est bien plus riche d’utiliser Hannah Arendt pour prouver que l’on peut justement faire la même chose d’un boût à l’autre de l’échiquier politique : là, on aurait un exemple vivant de ce qu’implique la post-vérité d’Arendt.

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      • zx81 // 11.02.2019 à 16h32

        @ un citoyen
        Supposons un article sur les saisons qui fait l’impasse sur l’hiver, en quoi le fait de s’en étonner relève-t-il d’une obsession ou d’un désir quelconque ?
        Telle que je la comprends la post-vérité est un déni de réalité au profit d’une idéologie, il me semble que Macron (et son gouvernement) est en plein dedans, notamment avec la crise des Gilets jaunes. Pouvez-vous affirmer que Macron prend la mesure du mouvement et de ce qu’il montre des dysfonctionnement de la société française ? Aucune empathie de sa part, ni pour les GJ ayant de la peine, pour certains, à se nourrir correctement, ni pour les blessés graves des manifestations, aucune volonté de dialogue, de compromis et de remise en cause de sa politique de réforme, à la place un entêtement et une volonté de passer en force.

        Vous aurez compris que mon propos n’est pas de dire toute la vérité et rien que la vérité sur Macron mais celle en relation avec le sujet de l’article. Au demeurant je veux bien croire que le personnage à certaines qualités, notamment de communiquant (est-ce suffisant pour en faire un homme d’état ?), mais elles ne me sautent pas aux yeux. Donc si vous en voulez plus je vous renvoie à BFMTV ou à vos médias habituelles. 😉
        https://www.telerama.fr/television/gloire-a-macron,-limmortel-poete-de-bfmtv,n6123073.php

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        • un citoyen // 13.02.2019 à 21h40

          Décidément, je n’ai toujours pas l’impression d’être bien compris. Mais boh, tant pis… pas grave.
          Pour l’exemple, je trouve qu’il n’est pas comparable à la situation, il n’a rien à voir avec l’étude humaine ou politique qui est beaucoup plus délicate.
          Je m’arrête là avec un commentaire lu dans RT : « Pour combattre son ennemi, il faut apprendre à le connaître… ». Voilà, pour étayer les critiques sur Macron, sans doute faut-il se poser aussi la question « Qui est Macron ? ».

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    • Jules // 11.02.2019 à 12h26

      Concernant le « rien sur Macron », c’est vraisemblablement parce que l’article date de janvier 2017, non ?

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      • zx81 // 11.02.2019 à 16h38

        Bien vu. (Wikipedia par contre est régulièrement mis à jour).

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    • Nicolas du 13 // 14.02.2019 à 02h08

      … rien sur Macron

      c’est compréhensible dans la mesure où le moment Macron est le moment de l’inversion totale et systématique et d’ailleurs on peut vérifier que chaque mot qui sort de la bouche de cet énergumène est un mensonge, une contre-vérité, une inversion de la vérité. Macron c’est le moment 1984 (mais ça ne marche pas , ça dure un moment 1984 forcément il y a un après ) ce n’est pas encore le moment de la post-vérité qui est aussi celui de la discorde générale comme le suggère l’article, de la guerre civile qui va venir comme elle s’annonce aux Etats-Unis qui en cette matière ont une longueur d’avance sur le vieux continent

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  • Kesse // 11.02.2019 à 08h55

    Et si la post-vérité était un ectoplasme émotionnel créé pour conforter dans leur point de vue ceux qui n’ont pas vu venir la vague des mécontements du à la paupérisation vs la concentration des richesses dans nos sociétés?

    Podemos/Trump/brexit/5 étoiles/gilets jaunes

    De quoi parle-t-on quand les seuls exemples de post-vérité que l’on cite sont tirés de ces vagues de mécontentement?

    Face à la demande de justice fiscale, Macron a dit qu’il n’y aurait pas de mise à plat des niches fiscales car cela reviendrait à augmenter les impôts.
    Oui, c’est pas « faux », c’est juste un foutage de gueule et une fausse essentialisation des colères des gilets jaunes.

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  • lemoine001 // 11.02.2019 à 09h19

    Derrière cette idée de « post-vérité » il y a une confusion entretenue entre « vérité » et « exactitude », « information » et « connaissance ».
    C’est trop long à expliquer mais voici, si cela peut intéresser, un aperçu de ce que j’ai à dire sur le sujet : https://lemoine001.com/2017/02/11/de-lutilite-de-bien-dormir/

    Je remarque aussi que l’invitation à se perdre dans le problème de la vérité fait les beaux jours des sujets du bac : https://lemoine001.com/2016/01/14/faut-il-etre-sceptique-parce-que-la-verite-change-avec-le-temps/

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    • Kess // 11.02.2019 à 10h53

      Merci pour ce texte si loin du fact checking (fast food de la pensée) et de la post-vérité.

      Pour moi, la post vérité n’est qu’une transformation des moyens de propagande. Il est apparu à la bien-pensance commune (politique, presse mainstream, pensée « centriste ») que la propagande devenait un problème dès lors qu’elle ne la maitrisait plus.

      Pourtant, pour rejoindre votre texte dans le sens de la connaissance, la propagande pose des problèmes inhérents et donc indépendant du contexte informationnel. Ne pas le reconnaitre – en changeant la terminologie par exemple: post vérité pour propagande – nourrit la mise au ban de la recherche de la vérité.

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    • Veloute // 11.02.2019 à 11h32

      « la vérité fait les beaux jours des sujets du bac » de philo ?
      C’est peut-être parce que la thématique de la Vérité a occupé la philosophie pendant plus de deux millénaires, non ?

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 13h07

        La vérité est devenue une question, ce qu’elle n’était pas pour la pensée rationaliste classique. Nous n’avons plus d’idées claires et distinctes nous avons des « problématiques ».

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        • Barbe // 11.02.2019 à 15h41

          Pas de vérité sans liberté
          pas de liberté sans vérité,
          voilà ce que soutiennent tous les philosophes.

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          • Yannis // 16.02.2019 à 14h55

            Et pas de vérité ni de liberté sans acceptation et investigation de la réalité.

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        • calal // 11.02.2019 à 16h54

          il faut ajouter du flou pour pouvoir y glisser le loup…

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          • Barbe // 11.02.2019 à 18h09

            Et où est le flou selon vous ?
            Merci de votre réponse

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  • Marie // 11.02.2019 à 09h45

    Même lorsqu’il n’est pas absent il est présent (Macron). INCROYABLE; Ou l’art d’écrire pour ne rien exprimer.

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    • Kess // 11.02.2019 à 10h55

      Macron est le centre d’un système de propagande institutionnelle. En quoi est-ce surprenant de voir son nom surgir dès lors qu’on parle des mécanismes de propagande?

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  • vert-de-taire // 11.02.2019 à 11h08

    La post-vérité est d’abord un outil de plus pour un pouvoir illégitime.

    Ce mot tente de donner un sens au non-sens. Il sert à déstabiliser les esprits en détruisant le dernier outil à notre capacité de raisonner. Comme le dit H A « le sens par lequel nous nous orientons dans le monde réel […] se trouve détruit. ».

    Il y eut la propagande (ici dans le sens de tromperie) par les images (actualités cinématographiques dès 1914 puis très massivement Hollywood après guerre), puis par la destruction des mots concepts pour substituer des expressions oxymoriques (la croissance négative, la désinflation compétitive, ..) ou non dévalorisantes (technicien de surface pour femme/homme de ménage, Ouvrier spécialisé OS pour ouvrier non qualifié manœuvre, etc ..) cela ne suffit pas puisque l’évidence des dévastations capitalistes éclatent. Le besoin de maintenir ce pouvoir très fragile (il suffirait de boycotter durant quelques jours les produits des multinationales, banques, téléphones, automobiles, cosmétiques, grande distribution, ..) pour effondrer ce monde – une forme de grève totale plus que générale …
    Donc ce pouvoir sur nos esprits a des soucis à se faire, il suffit de constater les multiples mouvements d’opposition, alternatifs, .. de voir la panique quand FI/Mélenchon grimpait dans les sondages et l’unanimité des ultra-riches pour véritablement bombarder leur espace du cirque médiatique, celui qui agite les neurones pour les atrophier.

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  • vert-de-taire // 11.02.2019 à 11h11

    La post-vérité est une manière de propager la confusion des esprits afin de se laisser plus facilement remuer les tripes, rien de nouveau dans l’art de tromper le vivant . Application criminelle de la doctrine fascisante que tous les moyens sont bons, c’est le résultat qui compte.
    Exemple récent, Macron en est le produit, une démarche sur plusieurs années pour fabriquer le héraut.
    Tromper fonctionnait bien, ça passe moins bien grace à Snowden, Assange, … qui littéralement se sacrifient pour la cause.
    La post-vérité est un outil inventé par et pour des fascistes. Ceux qui paniquent devant l’éventualité du libre-arbitre des populations, ces gens si c..s puisqu’on peut leur faire croire à n’importe-quoi, même quand c’est à leur pur et évident détriment !
    Quand ça ne marche plus, il ne reste QUE la violence.
    Et nous y sommes ici et maintenant en France.
    La censure que rétablit ce pouvoir des ultrariches (via l’aide du valet Macron) est le (dernier?) soubresaut d’un pouvoir sans argument (puisque favorisant les ultrariches au détriment des français), sans légitimité (car favorise une seule classe ultra minoritaire, c’est anticonstitutionnel), sans vergogne (comme nier les mutilations volontaires – les polices agissent sur ordre, leur chef, Macron, EST responsable).
    Cela fait beaucoup de faits. Cette accumulation nous fait envisager une fin, une rupture, un changement inexorable.
    Sommes-nous prêts, individuellement ET collectivement à bâtir une société humaniste, démocratique ?
    Si oui allons-y, le plus tôt évitera bien des horreurs, si non ? Que reste-t-il à préparer ?

      +12

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  • lemoine001 // 11.02.2019 à 11h15

    Quand on lit dans les Évangiles « En vérité, en vérité, je vous dis: Celui qui croit en moi, a la vie éternelle » est-on dans la vérité, la post-vérité, un autre genre de vérité, l’invention poétique ou le mensonge ?

    Tout cela pour dire que la liberté prise avec l’exactitude n’est vraiment pas nouvelle. C’est le concept moderne de vérité et l’exigence de vérité qui sont des choses nouvelles.

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    • Veloute // 11.02.2019 à 11h44

      Nope. C’est l’enfumage consistant à forger un concept de « post-vérité » sans avoir préalablement bien définit ce qui lui précéderait, la Vérité, qui est nouveau.

      L’auteur aura beau jeu de fouiller chez Hannah Arendt pour fonder ce concept, on ne pourra faire l’économie de le considérer pour ce qu’il est dans ce qu’il est : un concept forgé « outre-atlantique », dans une tradition de pensée dite « pragmatique », considérant (exclusivement) dans son attribut de « performatif »(ou comment influencer la pensée/action d’autrui par le langage), et non pas dans la capacité ni les conditions de celui-ci, le langage, à décrire la Vérité, pour le ambitieux, la réalité pour les autres. La vérité n’étant qu’un variable comme une autre pour manipuler l’interlocuteur.

      Relire « Quand dire c’est faire », d’Austin et l’on comprendra le dogme qui sous-tend la formation du concept de post-vérité.

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 13h03

        Ce qui m’a frappé quand j’ai lu « quand dire c’est faire » c’est qu’une analyse aussi faible ait pu avoir un retentissement aussi important. Austin lui-même ne semble pas convaincu par ce qu’il dit !
        Le langage n’est performatif que dans un cadre institutionnel et social qui lui confère un rôle performatif. Occulter ce cadre, c’est prendre une position réductrice dont rien au final ne peut sortir.

        Quant au pragmatisme américain, c’est une philosophie que je trouve peu claire. En fait elle renvoie du vrai au bien ce qui ne résout rien. Pour Henri James un concept a une signification s’il a des conséquences pratiques et ce concept est vrai si ces conséquences sont bonnes. D’où la formule : « la vérité est une espèce du bien et non, comme on le pense communément une catégorie distincte du bien et de même importance. Le vrai, c’est tout ce qui se révèle bon dans le domaine de la croyance. »

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        • Barbe // 11.02.2019 à 15h46

          Je ne comprends pas ce qui vous embarrasse dans le propos de William James…
          Kant ne dirait pas autre chose, ni Descartes d’ailleurs : l’intuition, source et modalité de la connaissance théorique, est seconde, secondarisée par la pratique. Laquelle révèle que l’homme est l’auteur de la règle. La règle ne tombe pas du ciel. L’homme en est la source ; il passe des accords avec ses semblables, et puis brise ces accords et en renoue d’autres…
          c’est ce que nous apprend la philosophie.

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        • Veloute // 11.02.2019 à 16h39

          @lemoine001

          « Quand dire c’est faire » est une oeuvre puissante parce simple et claire. Factuelle, presque. Elle a le mérite de mettre en lumière le fait qu’il est possible d’influencer par la langage. Son seul retentissement c’est d’avoir ouvert la voie à des études plus éthérées qui quittent le cadre singulier du langage (Searle, Puttman).

          @Barbe

          Nous n’avons pas lu le même Kant. Il n’y a pas de hiérarchie des savoirs chez ce dernier. Kant, développe en 3 ouvrages majeur ses réponses aux trois questions qui traversent la philosophie : qu’est-ce qui est vrai (Critique de la raison pure), qu’est-ce qui est Bien (Critique de la raison pratique) et qu’est-ce qui est Beau (Critique de la faculté de juger). En l’espèce, il n’y a pas trois savoirs subordonnés les uns aux autres, mais trois méthodes d’appréhender des objets distincts dans la limite de nos capacités.

          En gros…

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          • lemoine001 // 11.02.2019 à 17h07

            Qu’on puisse influencer par le langage, je ne vois pas qui pourrait le contester. Quant au « simple et claire » c’est autre chose. Ce n’est pas l’avis du préfacier de l’édition française (points). Je le cite : « Les conférences d’Austin risquent de laisser le lecteur français sur sa faim, peut-être même de provoquer un certain agacement vis-à-vis d’analyses sans doute pénétrantes, mais qui n’aboutissent encore à rien de particulièrement concluant. » et il écrit aussi : « il a même insisté sur le fait que sa distinction entre trois éléments abstraits de l’acte de discours n’était peut-être pas fondée, que sa classification des valeurs d’illocution était provisoire »

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    • Philvar // 11.02.2019 à 12h36

      Toutes les religions reposent sur des post-vérités, spécialement les monothéistes. Une lecture attentive des textes le montre suffisamment ne serait-ce que par leurs innombrables contradictions internes. Mais s’y ajoute surtout les exégèses qui compliquent encore plus les problèmes. Enfin les traductions très orientées même évidemment fausses qui usent et abusent de la méconnaissances des langues. Je pense en particulier à la Genèse de l’Ancien Testament qui est le plus gros et fort exemple de post-vérité et cela date des grecs colonisant l’Égypte des pharaons.

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  • Pinouille // 11.02.2019 à 11h19

    Mazarine Pingeot n’est tout simplement pas à la hauteur de ce sujet fondamental. Il mérite bien mieux qu’une suite de clichés plus ou moins pertinents assaisonnée de références à l’histoire de la philosophie.
    C’est tout juste médiocre.
    J’espère qu’on attend bien mieux lors de l’agrégation de philosophie…

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    • Caliban // 11.02.2019 à 13h19

      @Pinouille

      Moi je pense que … « c’est tout juste médiocre »
      Exactement ce que condamne le texte, l’opinion-reine.

      Vos arguments svp, en quoi ce texte est-il « tout juste médiocre » ? Et si possibles quelque chose de moins « auto-centré » que celui consistant à dire que : « j’aime pas Mme Pingeot parce que moi j’ai toujours pas digéré qu’on ai nourrit cette dame à mes frais et à mon insu et que moi j’aime pas qu’on me trompe, moi » 🙂

      N’est-il pas dommage de simplement émettre une opinion sur l’auteur, sans considération pour ce qu’il écrit ni pour le site Les Crises, dont vous pourriez interroger les motivations lorsqu’il publie ce genre de texte.

      Et sans omettre une évidence : avoir un opinion n’est pas une fatalité 🙂

      Plusieurs citations incitent à préférer le doute à l’opinion. A méditer : https://www.les-crises.fr/citations/

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 14h17

        Je connais un peu Mazarine Pingeot. Je peux vous assurer qu’elle est à la hauteur. Elle dit d’emblée que le concept de Post vérité est assez mal défini, et qu’il a été forgé en réaction à une série d’événements politiques et géopolitiques. On ne peut pas lui demander après cela d’en faire un objet scientifique. Il ne faut pas prendre le texte pour autre chose qu’un travail journalistique.

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      • Pinouille // 11.02.2019 à 15h25

        « Vos arguments svp »
        Suite de clichés plus ou moins pertinents assaisonnée de références à l’histoire de la philosophie.
        Dixit mon propos initial: un peu expéditif, je vous l’accorde, mais assez factuel.

        « N’est-il pas dommage de simplement émettre une opinion sur l’auteur »
        Ce serait en effet dommage si je me contentais de ne faire que cela.

        « parce que moi j’ai toujours pas digéré qu’on ai nourrit cette dame à mes frais »
        Vous interprétez: je ne suis pas dans cette disposition d’esprit. Mais quitte à la nourrir, on pourrait au moins espérer un travail de qualité 🙂

        « sans considération pour ce qu’il écrit »
        Mais si: cf arguments

        « dont vous pourriez interroger les motivations lorsqu’il publie ce genre de texte. »
        C’est fait. Il mérite mieux.

        « A méditer : https://www.les-crises.fr/citations/ »
        Très bonnes références
        « Le danger, ce n’est pas ce qu’on ignore, c’est ce que l’on tient pour certain et qui ne l’est pas. » [Mark Twain.] 🙂

        Passé ce réflexe d’auto-défense, je vous rejoins entièrement sur l’esprit de votre/vos commentaire(s): une opinion n’a d’intérêt pour les autres que dans la pertinence de son argumentation. Vos critiques sont les bienvenues et mon précédent commentaire les mérite en partie.

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  • Kilsan Aïtous // 11.02.2019 à 12h32

    En tout cas, si la vérité/réalité n’existe plus, il n’y a plus de justice possible non plus.

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    • Philvar // 11.02.2019 à 12h41

      La justice c’est seulement l’application des lois ! Les assises devraient faire exception à cette règle et parfois cela existe si les juges sont dans un doute raisonnable.

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      • Kilsan Aïtous // 11.02.2019 à 21h51

        Avant d’appliquer les lois, il faut savoir les faits, avoir des preuves, une certaine rationalité basée sur la réalité, vous ne pensez pas ?

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  • Caliban // 11.02.2019 à 13h14

    La définition du concept de « post-vérité » initiale est intéressante : « les faits objectifs ont moins d’influence pour modeler l’opinion publique que les appels à l’émotion et aux opinions personnelles. » On croit lire ici la ligne éditoriale d’un journal télévisé, dont 80 % du contenu se résume à des faits divers (faits pour faire réagir) et à une rubrique consommateurs.

    — Texte bien structuré (et merci pour les mises en gras bien utiles)

    • Ère post-vérité, ère de l’indifférence
    = l’indifférence à la distinction entre mensonge et vérité conduit au relativisme absolu

    • Les traces du totalitarisme
    = la post-vérité existe dans toutes les formes d’organisations politiques dominées par les idéologies

    • Homme privé – homme public
    = cause profonde de la relégation de la vérité : l’ascension de l’homme économique qui se paie le luxe d’évacuer le « monde commun » dans lequel se construit le réel (« mythe de l’eco-economicus » décrié par Bourdieu http://www.seuil.com/ouvrage/anthropologie-economique-pierre-bourdieu/9782021375961)

    • Mise en scène du « moi privé »
    = cas concret : le processus à l’œuvre dans le poste de télé-vision (vue à distance) qui met à distance le réel pour l’offrir en pâtures aux opinions du consommateur d’images / d’information

    • Faillite du commun, faillite du langage
    = ce que parler veut dire : le moi émotionnel est devenu le fondement inattaquable du langage

    • La reconnaissance du vrai contre l’opinion
    = enjeu démocratique de la nécessité de combattre l’indifférence au vrai

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  • Sophia // 11.02.2019 à 13h58

    « Le réel n’a pas de prise sur eux. Comme il n’en a pas sur les électeurs de Trump ou de Marine Le Pen. »

    Et allez, on retombe dans le cliché à deux balles. Madame Pingeot, votre belle prose me laissait croire que le discours serait plus…original.

    C’est, au contraire, des gens qui se sont pris une baffe de Réel en pleine face, qui ont fait gagner Trump: la « Rust-Belt », ça vous dit quelque chose?

    Pour madame le Pen, votre remarque est plus juste: contrairement à Trump, elle n’est pas entrée d’hier en politique, et on sait depuis longtemps à quoi s’en tenir sur son historique en tant que députée européenne…si l’on cherche ailleurs que dans la presse mainstream. Car on y parle beaucoup de la personne et de son discours, mais assez peu des mesures qu’elle vote.

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  • lemoine001 // 11.02.2019 à 14h33

    Pour critiquer les libertés prises avec l’exactitude des affirmations qui se présentent comme vérité, Hannah Arendt n’était peut-être pas l’auteur le mieux choisi. Elle a elle-même un problème avec la vérité. On peut lire dans « la condition de l’homme moderne » : et qui parait avoir été jeté là sans même en saisir les implications : « ceci ne veut pas dire que j’entende contester, ni même discuter d’ailleurs, le concept traditionnel du vrai comme révélation et donc essentiellement comme cadeau fait à l’homme ». Je n’imaginais pas qu’on puisse lire quelque chose de pareil sous la plume de quelqu’un qu’on présente comme un sommet de la philosophie du 20ème siècle ! C’est une déclaration d’allégeance à la vérité révélée des religions ! C’est surtout la renonciation à l’objet même de la philosophie puisque si la vérité est donnée, pourquoi travailler à la chercher ? Il faut abandonner la philosophie pour la théologie. Quel sens reste-t-il à la réflexion philosophique si la vérité est révélée, qu’il suffit d’en prendre connaissance ? Une philosophie qui adopte ce genre de « vérité » s’autodétruit ! Elle fait plus même, elle se contredit, à peine quelques pages plus tôt la vérité sur la condition humaine était déclarée probablement inaccessible. Selon ce qu’elle dit dans la suite de la phrase, l’autre possibilité de vérité aurait été « le pragmatisme des temps modernes affirmant que l’homme ne sait que ce qu’il fait ». Il n’y aurait donc d’autres choix qu’entre une vérité révélée ou une vérité qui ne serait que fondée sur un assentiment ou une convention sociale.

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    • Barbe // 11.02.2019 à 15h52

      Arrêtez de dire n’importe quoi :
      la révélation est un acte, qui est vécu par tout un chacun d’entre nous, quelles que soient ses croyances, ses dogmes… : nous avons en tant qu’humain des moments exceptionnels où nous voyons pour de vrai, pour de bon, où nous corrigeons nos erreurs et illusions : Heidegger, maître de Arendt, nous l’a transmis : il a qualifié ces moments de moments authentiques. Sans que cela n’ait rien à voir avec le théologique.
      Je mesure la bêtise des moralistes qui s’en prennent à la personne des deux grands philosophes, plutôt que de traiter des idées. Nous crevons de moraline, de langue de bois, de culte de l’apparence, tout ce qui est contraire à la vérité.

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 16h08

        Heidegger était un philosophe irrationaliste* et même nazi (c’est aujourd’hui largement documenté). Il ne faut en attendre ni rigueur ni souci de la vérité. Ce n’est certainement pas la bonne référence pour discuter du problème de la vérité. Par contre, c’est vrai, nous lui devons le thème de « l’authenticité » qui est largement utilisé aujourd’hui par la pensée dominante.

        Je vous signale que la critique que j’adresse à Hannah Arendt s’appuie sur ses propres écrits.

        * comme Nietzsche auquel vous vous référez implicitement.

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    • Caliban // 11.02.2019 à 15h57

      [suite et fin]

      … « Si on prend tout cela comme quelque chose de vraiment réfléchi, alors il faudrait comprendre que le pessimisme anthropologique d’Hannah Arendt a une racine profonde, qu’il est la conséquence du pessimisme d’une intelligence qui se refuse la capacité à accéder au vrai. » 🙂

      https://lemoine001.com/2013/12/03/le-pessimisme-anthropologique-dhannah-arendt/

      C’est la première fois que je vois un auteur bidonner sa propre citation. Pourquoi ne pas proposer la lecture intégrale de l’article que vous avez publié il y a 6 ans plutôt que d’en proposer un extrait à la conclusion tronquée, qui ne permet pas d’appréhender objectivement votre analyse ?

      Quel intérêt ?

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 17h34

        Je suppose que cela m’est adressé. Si j’ai fait des coupures dans mon texte, c’est qu’autrement il dépassait le nombre de signes autorisé. J’ai laissé ce que appuyait mon affirmation que Hannah Arendt n’était peut-être pas l’auteur le plus pertinent pour discuter la question de la vérité. Le reste aurait été superflu dans le débat.

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      • Caliban // 11.02.2019 à 19h26

        Merci pour votre réponse.

        Un lien vers l’article original eut été plus court qu’un copié/collé non ? (mais c’est sans doute une déformation qui m’est propre, j’aime bien avoir les sources 🙂 ).

        S’agissant de votre affirmation selon laquelle Arendt n’est pas vraiment l’auteur le plus autorisé sur le questionnement philosophique de la vérité, je ne suis pas convaincu par votre extrait et votre fiche de lecture qui concerne la Condition de l’homme moderne (1958).

        La fiche wikipedia indique qu’elle a mené cette réflexion « jusqu’au bout » dans son ouvrage La Vie de l’esprit paru en 1978 (https://fr.wikipedia.org/wiki/Hannah_Arendt#L'exercice_de_la_pens%C3%A9e)

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        • lemoine001 // 11.02.2019 à 20h24

          J’ai cherché l’expression « jusqu’au bout » dans la fiche indiquée sans la trouver. Je n’ai vu qu’une occurrence du mot « vérité » dans le sens qui nous intéresse ici dans l’évocation de la « vita contemplativa, censée permettre d’accéder à la vérité ». Le mot « censée » indique clairement combien cela a paru douteux aux rédacteurs de la fiche. Cela ne fait que confirmer ce que j’ai dit au sujet de la faiblesse de la conception d’Hannah Arendt de la vérité.

          J’y ai lu en revanche que Arendt s’était déclarée « clairement rangée sous la bannière de ceux qui, depuis pas mal de temps, s’efforcent de démanteler la métaphysique ainsi que la philosophie et ses catégories ». Attitude fondamentalement négative, sinon irrationaliste dans sa visée ! Une des catégories fondamentales de la philosophie étant celle de vérité !

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        • Caliban // 11.02.2019 à 23h02

          Le dernier paragraphe a attiré mon attention, c’est pourquoi je vous l’avais indiqué :

          « Pour concrétiser la pensée, on développe le « jugement ». Hannah Arendt n’a pu vivre assez de temps pour développer complètement ce point (*). […] »

          (* jusqu’au bout)

          C’est cette partie qui me paraît en lien avec le sujet de la vérité et précise ce que l’auteur de l’article désigne ici par « le commun » :

          « Ce jugement réfléchissant peut s’assimiler à ce que fait un spectateur, au théâtre, en situation de pouvoir juger l’ensemble d’une pièce, alors qu’un comédien qui y participe ne le peut pas.

          Le spectateur procède à partir de ses propres goûts et imaginations, en les mettant en relation avec un sens commun. Le jugement se fait toujours en présence d’une autre personne. Ainsi, la capacité de juger vient de la capacité de penser avec plusieurs points de vue, sans changer l’identité de celui qui pense et juge. Le jugement exprime l’identité auprès de la diversité. »

          On ne pense pas à partir de rien (mais à partir de l’observation mêlée à ses affects, c’est une banalité de le dire) mais surtout on ne peut pas penser tout seul mais imprégné du sens commun.

          Cela me semble
          • une approche intéressante de la notion de vérité, non ? On comprend comment elle se fabrique et à l’inverse comment elle peut s’étioler dans les opinions toutes faites
          • et la dernière phrase en particulier donne à réfléchir sur les tendances narcissiques que l’on peut déceler chez les commentateurs de forum 🙂

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    • Sophia // 11.02.2019 à 16h50

      « C’est une déclaration d’allégeance à la vérité révélée des religions !  »

      N’ayant guère de culture historique ou philosophique, j’aurais spontanément compris cela dans le contexte des « révélations » au sens large, qu’elles soient religieuses ou provoquées par le LSD, le jeûne, etc… Notre cerveau produit des réalités qui ne sont pas nécessairement ancrées dans la réalité matérielle. Je dis « réalités », parce qu’elles se traduisent par une activité neuronale tout à fait mesurable, et qu’on est en droit de se demander si notre cerveau est toujours capable de faire la différence entre cette réalité auto-produite et la réalité extérieure…Par exemple, le stress post-traumatique est « vrai », même si la personne est en fait en sécurité dans son lit à ce moment-là. Et puis, ces expériences débouchent parfois sur de véritables « cadeaux faits à l’Homme » (la musique des Pink Floyd?) 🙂
      J’aurais peut-être, ce-faisant, commis un gros contresens par rapport à ce que Arendt voulait dire, mais l’affirmation ne me semble pas aberrante en soi dans un discours moderne…

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      • lemoine001 // 11.02.2019 à 20h07

        Effectivement, tout ce qui a un effet sur le monde ou même tout ce qui susceptible d’avoir un effet sur le monde a une réalité. Mais, cet effet, s’il est un effet sur la pensée, n’a aucune raison d’être considéré comme une vérité. Quand Paul de Tarse (saint Paul) est foudroyé sur le chemin de Damas et invente les bases du christianisme, vient-il d’accèder à la vérité ? Il dit que le Jésus qu’il a vu mort est ressuscité, est-ce la vérité ? Il semble bien avoir été épileptique. Une crise d’épilepsie a-t-elle jamais prouvé quelque chose ? Il partageait avec celui qu’il disait être le fils de Dieu la conviction que la fin du monde (la fin des temps) était proche (moins d’une génération). Cela s’est-il vérifié. Car une vérité, qu’elle ait été initiée par l’intuition ou à la suite d’une recherche, peut faire l’objet d’une mise à l’épreuve.

        Je ne dis pas que l’intuition n’a aucun rôle à jouer dans l’accès à la vérité. Mais elle n’est et ne peut être qu’un moment dans le travail coopératif de construction de la connaissance qui nous approche toujours plus de la vérité. Voir mon pensum déjà trop cité (je m’en excuse) : https://lemoine001.com/2016/01/14/faut-il-etre-sceptique-parce-que-la-verite-change-avec-le-temps/

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        • Sophia // 11.02.2019 à 21h27

          Hmmm… j’y réfléchirai. Je mentionne quand-même que, dans les vérités révélées des religions, il y a le dogme, d’une part, et l’expérience mystique d’autre part. Si l’on regarde du côté du bouddhisme, par exemple, la vérité révélée, c’est l’accession de celui qui pratique à l’état de détachement. La vérité religieuse (mystique, pas dogmatique), est un état d’esprit. Elle ne se soucie pas de la réalité matérielle, mais n’est pas pour autant une post-vérité. Vous voyez ce que je veux dire?

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    • Pinouille // 12.02.2019 à 07h19

      « ceci ne veut pas dire que j’entende contester, ni même discuter d’ailleurs, le concept traditionnel du vrai comme révélation et donc essentiellement comme cadeau fait à l’homme »
      J’interprète cette phrase très différemment de vous: le cadeau fait à l’homme, contrairement à votre interprétation, n’est pas celui de la vérité, mais celui de la notion de vérité.
      La nuance est de taille car dans ce cas, l’homme sait, grâce à ce cadeau, que le vrai existe et peut donc se mettre à sa recherche: cela donne du sens à la pensée d’Hannah Arendt.

      Je trouve étonnante votre attitude de ne pas envisager la possibilité que si un penseur affirme quelque chose qui vous paraît incohérent, c’est que vous l’avez mal compris. Cela traduit amha (mais là c’est peut-être moi qui interprète mal) un manque cruel d’humilité face à des personnes qui ont passé leur vie à élaborer une conception du monde dont on peut raisonnablement supposer à priori qu’elle soit un tant soit peu aboutie.

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    • Wakizashi // 12.02.2019 à 17h57

       » C’est surtout la renonciation à l’objet même de la philosophie puisque si la vérité est donnée, pourquoi travailler à la chercher ? »

      Vous évoquez LA vérité comme si quelque chose d’absolu pouvait exister dans un monde relatif. Suis-je le seul à voir la contradiction ? De quoi parlez-vous ? Et de quelle vérité ont accouché les millénaires de philosophie qui nous précèdent soit dit en passant ?

      Notez d’ailleurs que si l’on suppose qu’il existe une vérité absolue, alors il faut supposer que l’absolu existe, donc que rien d’autre n’existe, faute de quoi l’absolu n’est plus absolu. Je vous laisse envisager les conséquences ontologiques sur la nature du réel. Mais imaginons… dans cette hypothèse, est-il crédible, ou même concevable, d’envisager que cet absolu soit accessible à la pensée humaine, alors qu’elle est structurellement limitée par une infinité de contraintes ?

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      • canette34 // 12.02.2019 à 22h06

        Platon a déjà donné la réponse à la question posée par Monsieur Lemoine. Dans le Ménon, entre autres.

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  • Barbe // 11.02.2019 à 16h34

    J’ai lu ces trois auteurs.
    Je vois que vous avez recours à la moraline, au jugement sur les personnes : à ce titre vous ne parlez pas du contenu de leur pensée, et ce que vous leur prêtez vaut pour vous ; irrationnalisme, moraline…
    Tout ce que vous dites ici à partir du jugement sur les personnes ne peut manquer d’être inconsistant. D’ailleurs, le retournement est aisé : la pensée dominante, via le travail de sape qui est orchestré en France, nous demande de ne pas approcher Arendt et Heidegger, car ils sont critiques du modèle libéral.

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  • Pinouille // 11.02.2019 à 17h29

    Philosopher sur la vérité n’est jamais vain. Mais il me semble utile de revenir aux bases: UNE vérité est une pensée/représentation qui colle à LA réalité. Et comme le rappelle fort justement Etienne Klein: le réel, c’est important. Pas le réel tel que l’on voudrait qu’il soit, mais le réel tel qu’il est. Le réel donnera toujours le verdict final de la validité/véracité d’une idée, à condition qu’on se donne les moyens de la lui soumettre. Passé ce verdict, une idée devient une connaissance: vrai/faux.
    Après, il y a les croyances: ce que l’on pense vrai sans l’avoir vérifié, ou tout simplement parce que c’est invérifiable (croire en Dieu, par ex). Chacun les siennes: elles se valent toutes puisque pas confrontées au verdict du réel.
    Il me semble utile de rappeler le principe de la démarche rationnelle: adapter nos propres croyances à nos propres connaissances. Je recommande vivement la vidéo suivante qui explique parfaitement cette démarche: https://www.youtube.com/watch?v=09Fgix9yqbk

    Etienne Klein considère que la difficulté à faire le tri entre connaissances et croyances est largement due au fait qu’elles sont mélangées sur les mêmes médias: internet est un véritable Cafoutche. Cela contribue à compliquer toute hiérarchisation des informations et à tendre vers l’impression que tout se vaut. Or tout ne se vaut pas.

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  • Jerome_Montreal // 11.02.2019 à 17h49

    Un autre mot a la mode ces dernières année est  » oxymoron  » . L’après-verité me semble en être un d’un genre particulier, car sur quoi voulez vous tomber au delà de la vérité ? Je peux aisément concevoir son contraire, le mensonge ; je peux donc essayer de me placer au delà de la vérité et du mensonge, donc au delà de toute contingence, mais je n’y arrive pas, et je ne pense pas être le seul. Le Vatican, combien de divisions ? Quand j’entend parler de post-verité, je dégaine mon gilet jaune ; puisque les promesses n’engageraient que celui qui les croit, alors la génération de concepts douteux engage ceux qui les emploient. Une pensée pour Simone Weil, laquelle considérait que le totalitarisme se situait a la confluence de la puissance et du bien.

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    • Bibendum // 11.02.2019 à 18h48

      La post-verité est au language ce que le quantique est à la science. Il faut placer les deux sur le terrain de la philosophie pendant qu’on perd l’usage du langage et de la science.

      Le chat de Schrödinger est il mort ? Vivant ? En situation latente et indéterminable ?

      Tien, Macron vient d’émettre en douce l’idée d’hypothéquer l’or de la BDF pendant que l’on palabre sur l’accessoire…

      Pour moi le chat miaule, enfin je crois, comme dit Jésus….

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  • Nanker // 13.02.2019 à 14h08

    « Mazarine Pingeot n’est tout simplement pas à la hauteur de ce sujet fondamental. Il mérite bien mieux qu’une suite de clichés plus ou moins pertinents assaisonnée de références à l’histoire de la philosophie.
    C’est tout juste médiocre.
    J’espère qu’on attend bien mieux lors de l’agrégation de philosophie… »

    Merci pour cet avis de bon sens… je croyais que ce distillat de jus de crâne de la « fille de » allait susciter une légitime méfiance, mais visiblement non…

    Quant à Hannah Arendt elle-même il faudra un jour penser à déboulonner sa statue parce que sa place en tant qu’intellectuelle majeure du XXème siècle est de plus en plus remise en question. Je me réfère aux travaux d’Emmanuel Faye qui rappelle que la dame a commis des erreurs grossières (notamment au cours du procès de Jérusalem) et a toute sa vie conservé son amitié à Heidegger, qui lui avait eu des faiblesses coupables pour le nazisme.
    http://www.rfi.fr/emission/20161127-faye-arendt-heidegger-extermination-nazie-destruction-pensee

    Si on remet en cause Arendt on enlève le pain philosophique de la bouche de l’intelligentsia de gauche de ce pays, alors…

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