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17.octobre.202017.10.2020 // Les Crises

Précarité en France : Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale

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Source : Secours Populaire

La crise sanitaire a plongé dans la précarité des millions de personnes, du jour au lendemain. Cette crise sociale sans précédent se poursuit, six mois après les trois coups du confinement. C’est ce que montre la nouvelle édition du baromètre Ipsos / Secours populaire de la pauvreté.

« Un chiffre absolument énorme. Nous n’avons jamais vécu une situation pareille depuis la Seconde Guerre mondiale, et il y a urgence« , a annoncé Henriette Steinberg, la secrétaire générale du Secours populaire.

Les premières conséquences sociales de la crise majeure en cours marquent la 14e édition du baromètre Ipsos / Secours populaire de la pauvreté, alors que 900 000 chômeurs supplémentaires sont attendus par l’Unedic en 2020. Le baromètre enregistre ainsi un recul rare en temps de paix : un Français sur trois a subi une perte de revenus depuis le confinement, même si les dispositifs d’activité partielle et d’arrêts de travail pour garde d’enfants ont servi d’amortisseurs.

Les actifs sont les plus exposés (y compris les étudiants contraints de travailler) : plusieurs mois après le déconfinement, 43 % disent avoir perdu une partie de leurs revenus. Et 16 % des répondants enregistrent même une perte qu’ils qualifient d’« importante ». C’est le cas d’un tiers des ouvriers et de près d’un quart des personnes au bas de l’échelle des revenus (moins de 1 200 euros nets par mois).

Si près de la moitié des Français – plutôt des hommes, cadres et Franciliens – a mis de l’argent de côté, notamment grâce à une réduction de leur consommation, un tiers n’arrive chaque mois qu’à boucler péniblement son budget ; tandis que 18 % sont systématiquement à découvert. Au total, ils sont 38 % à avoir déjà connu la pauvreté, un niveau en hausse de 1 point par rapport à 2019. La vie sociale de cette population ne tient qu’à un fil, et ses membres sont toujours plus nombreux.

Ces difficultés se traduisent, pour la première fois, chez les Français par un constat amère : les 1 219 euros du Smic, pour un temps plein mensualisé, ne permettent plus d’échapper à la pauvreté. Ils considèrent qu’une personne seule est pauvre si son revenu est inférieur à 1 228 euros net. Ce seuil subjectif de pauvreté, exprimé par les personnes interrogées chaque année, vient non seulement de dépasser le Smic mais creuse désormais un écart de 165 euros au-dessus du seuil officiel de pauvreté (défini par l’Insee à 60 % du revenu médian).

Le précédent Baromètre Ipsos / SPF avait montré « une dégradation sans précédent » des conditions de vie des plus précaires en 2019. Une dégradation alarmante sans doute liée à la baisse des allocations logement, surtout pour les familles monoparentales, la hausse de la CSG, le changement des prestations d’accueil du jeune enfant et la fin des contrats aidés, comme vient de l’analyser l’Insee. Que ce soit sur l’Île de Ré, dans le Val-d’Oise, à Toulouse ou à Gardanne, au bas de l’échelle des revenus, les gens serrent les dents après une saison touristique tardive et le choc de la rentrée.

L’aide alimentaire massive a permis aux personnes aidées de reporter l’essentiel de leurs efforts sur le paiement de leurs loyers, afin de repousser le spectre de l’expulsion et le cauchemar de la rue. Si le rôle positif des associations, dans leur ensemble, est à souligner, l’ajustement du budget repose largement sur le non départ en vacances (57 % de la population n’est pas partie cet été, 26 % faute de moyens) et sur la nourriture. Les privations alimentaires augmentent par rapport à 2018.

Elles sont d’abord qualitatives : 29 % se limitent tous les jours sur les fruits et légumes frais et pour 23 % le prix des aliments sains sont tels qu’ils ne peuvent pas en consommer à chaque repas (+2 points par rapport à 2018). En bas de l’échelle des revenus, ces chiffres atteignent respectivement 61 % (+8 points / 2018) et 57 %.

Les privations sont aussi quantitatives : un Français sur quatre restreint les quantités dans son assiette et un sur sept saute des repas (14 %).

Lire l’article complet sur Secours Populaire

Source : Secours Populaire – 30/09/2020

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Jean-Do // 17.10.2020 à 08h54

… Et tant les dirigeants des société que les milliardaires se portent bien de ce confinement qui ont vu respectivement leurs revenus et leurs fortunes augmenter de 20% en moyenne. Mais à part ça, tout va bien.

Gavi, Sartre et Victor avaient composé ensemble dans les années ’70 un ouvrage intitulé « On a raison de se révolter » autrement plus incisif et fondamental que « l’indignation » prônée il y a peu : c’est la révolution dont nous avons besoin, Et vite.

4 réactions et commentaires

  • Jean-Do // 17.10.2020 à 08h54

    … Et tant les dirigeants des société que les milliardaires se portent bien de ce confinement qui ont vu respectivement leurs revenus et leurs fortunes augmenter de 20% en moyenne. Mais à part ça, tout va bien.

    Gavi, Sartre et Victor avaient composé ensemble dans les années ’70 un ouvrage intitulé « On a raison de se révolter » autrement plus incisif et fondamental que « l’indignation » prônée il y a peu : c’est la révolution dont nous avons besoin, Et vite.

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  • 78 ans // 17.10.2020 à 12h45

    « Précarité en France : Du jamais vu depuis la Seconde Guerre mondiale »?

    ***

    Sans doute parce que ces choses-là sont savamment cachées par le Pouvoir (les pouvoirs)… loin du regard des citoyens.

    La préférence va quotidiennement à «décrypter » ce qui est dit tellement
    pire… partout (?) AILLEURS, n’est-ce pas? Pourtant, sur le retour à la normale post-COVID et la reprise économique en Chine et dans d’autres pays, rien.

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  • Grd-mère Michelle // 17.10.2020 à 12h48

    Hélas, peu ont ressenti le sentiment de révolte indispensable à l’application de comportements salutaires: le refus d’entrer dans un système compétitif et mortifère, de travailler dans des secteurs néfastes, de gaspiller et de consommer exagérément à l’aide de crédits…
    La dépression économique qui s’installe va automatiquement générer une diminution de la consommation qui sera bienvenue pour l’éradication des nuisances causées à notre biotope.
    Quand on est fauché-e, on pense à éteindre les ampoules inutiles, on se contente d’une à la fois.
    En espérant que la pauvreté engendre une solide solidarité et non la barbarie que les informations que nous échangeons peut éviter.

    Cet après-midi, rassemblement « rendre visible l’invisible » des associations unies dans la lutte contre la pauvreté (journée mondiale), au Quai du bois à Brûler, près de la pl.Ste Catherine à Bxl.
    Je vous laisse, j’y vais.

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  • igel // 20.10.2020 à 06h27

    Il y avait des kilos à perdre non?
    https://www.francetvinfo.fr/sante/maladie/coronavirus/confinement-l-inevitable-prise-de-poids_3951799.html.
    Donc Radio Paris va dire que c est bon pour la santé de la population.

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