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10.juillet.201810.7.2018 // Les Crises

Publicités de l’armée britannique ciblant les adolescents « stressés et vulnérables ». Par Steven Morris

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Source : The Guardian, Steven Morris, 08-06- 2018

Les militants disent que le Ministère de la défense essaie de recruter des jeunes de 16 ans pour les rôles les moins qualifiés et les moins appréciés.

Soldats débutants lors d’un défilé à la caserne Uniacke à Harrogate, dans le Nord du Yorkshire. Photographie : Bethany Clarke/Getty Images

L’armée britannique a ciblé des documents de recrutement sur les jeunes de 16 ans « stressés et vulnérables » via les médias sociaux le jour des résultats du GCSE [NdT : Certificat général de fin d’étude Secondaire anglo-saxon] et aux alentours, peut révéler le Guardian.

Des messages achetés sur Facebook suggéraient aux jeunes de 16 ans qu’une carrière dans l’armée leur serait toujours possible s’ils n’obtenaient pas les notes qu’ils espéraient.

Les militants contre le recrutement d’enfants soldats ont accusé l’armée d’essayer cyniquement de recruter des jeunes à un moment où ils s’inquiètent de leurs résultats et de leurs perspectives d’avenir.

Rachel Taylor, directrice des programmes de Child Soldiers International, a déclaré : « Il est odieux de cibler les publicités de l’armée sur les adolescents lorsqu’ils sont stressés et vulnérables. Ces annonces prouvent une fois de plus que le Ministère de la défense cible délibérément les enfants à l’âge légal minimum de recrutement afin de pourvoir les postes les moins qualifiés, les moins appréciés et les plus difficiles à recruter dans l’armée.

« Utiliser Facebook pour cibler a leur insu les jeunes du pays et exploiter l’anxiété de ceux qui peuvent être déçus par les résultats de leur GCSE avec des publicités idéalisées et irréalistes est une honte. »

La députée de Plaid Cymru Liz Saville Roberts a dit : « Les annonces de recrutement du gouvernement sur les médias sociaux disent aux jeunes que les résultats des examens n’ont pas d’importance. S’ils ont vraiment à cœur les intérêts des recrues potentielles de l’armée, ils devraient donner la priorité à leur budget de l’éducation plutôt qu’au budget des médias sociaux de l’armée ».

On s’inquiète de plus en plus des méthodes utilisées par l’armée pour attirer de nouvelles recrues. Le Guardian a révélé l’année dernière qu’il avait ciblé les jeunes issus de la classe ouvrière dans une campagne de recrutement sur papier glacé intitulée This Is Belonging, alors qu’il prétendait cibler tous les groupes socio-économiques.

De nouvelles informations publiées à la suite d’une question parlementaire écrite de Saville Roberts ont révélé que l’armée a dépensé 1,7 million de livres sterling en contenu de médias sociaux entre 2015 et 2017, dont la majeure partie sur Facebook.

L’examen des liens vers certains des postes révèle que certains jeunes ont été ciblés dans la période précédant les résultats du GCSE et le jour même. Juste avant la journée des résultats en août 2015, par exemple, a dit un message sur Facebook : « Quels que soient vos résultats, vous pouvez encore vous améliorer dans l’armée ». Il était accompagné d’une image de deux soldats sur un quad faisant du surf sur une plage de galets.

Le 20 août, jour des résultats, l’image d’un jeune soldat conduisant joyeusement un véhicule militaire est apparue avec le même message.

Le mois d’août suivant, l’armée l’a dit aux jeunes via Facebook : « Quoiqu’il arrive le jour des résultats, nous vous aiderons à apprendre, à gagner de l’argent et à rester debout sur vos deux pieds ». L’image montrait un véhicule militaire à toit ouvert lors d’un beau coucher ou lever de soleil. Les lecteurs ont été encouragés à cliquer sur un bouton qui leur a permis d’accéder à la campagne « Ceci est notre appartenance ».

Le jour même de l’examen, le message est apparu : « Vous avez les résultats du GCSE ? Avec plus de 200 fonctions disponibles, parlez-nous de votre prochaine étape dès aujourd’hui ».

Tous les utilisateurs de Facebook n’ont pas été dupes. L’un d’eux a répondu : « Si j’ai des F dans toutes mes matières, j’aurai un A dans l’armée ». Un autre a écrit : « J’adore la façon dont ils ont choisi ce moment juste avant le jour des résultats ! »

Le Guardian a révélé l’an dernier qu’un document d’information sur la campagne This Is Belonging précisait que l’auditoire clé était les « C2DEs » de 16 à 24 ans, le terme marketing désignant les trois groupes sociaux et économiques les plus bas.

Le document indiquait aussi clairement que si la campagne s’étendait à l’ensemble du Royaume-Uni, il y avait des « pondérations » sur les villes du nord de l’Angleterre, y compris Manchester et Sheffield, ainsi que sur Birmingham, Belfast et Cardiff.

Les soldats britanniques ne sont pas autorisés à être envoyés dans les zones de guerre avant l’âge de 18 ans. Des militants tels que Child Soldiers International affirment que les soldats de 16 et 17 ans ont des taux plus élevés de problèmes de santé mentale et de comportement que les recrues plus âgées et reçoivent un niveau d’éducation inférieur à celui de leurs camarades civils. Les critiques disent aussi qu’ils sont plus susceptibles d’être blessés pendant la formation.

Le Royaume-Uni est le seul pays d’Europe à recruter des soldats à 16 ans. Aux États-Unis, l’âge minimum est de 17 ans. Le Comité des droits de l’enfant de l’ONU fait partie des organisations qui ont contesté la position du Royaume-Uni.

Les candidats peuvent postuler lorsqu’ils ont au moins 15 ans et 7 mois. L’armée souligne cependant que si un jeune décide de postuler après de mauvais résultats au GCSE, il pourrait commencer comme soldat junior au collège de la fondation de l’armée à Harrogate, au plus vite, le mois de mars suivant, de sorte qu’il aurait une période de réflexion.

Les jeunes soldats sont autorisés à partir au cours des six premiers mois de leur contrat s’ils ont été dans l’armée pendant plus de 28 jours.

L’armée a défendu les messages Facebook. Un porte-parole a dit : « Il n’est pas surprenant que, comme la plupart des grands employeurs, notre campagne de recrutement mette l’accent sur les personnes qui quittent l’école, le collège et l’université, car c’est à ce moment qu’elles prennent des décisions de carrière.

« En tant que plus grand pourvoyeur d’apprentissage du Royaume-Uni, l’armée est fière d’offrir à tous ceux qui quittent l’école la possibilité de s’améliorer tout en profitant d’une carrière militaire. »

Source : The Guardian, Steven Morris, 08-06- 2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Toff de Aix // 10.07.2018 à 08h11

Et les affiches de recrutement chez nous ? On y voit des gamins et gamines, qui ne doivent pas avoir plus de vingt ans, avec un beau slogan, un bel uniforme et une belle arme… Tous les pays occidentaux ont un besoin permanent de chair à canon fraîche, ça n’est pas nouveau, mais ce qui l’est, c’est plutôt la forme des publicités. A une certaine époque (1e GM par ex) les pubs étaient placardées en temps de mobilisation uniquement. Aujourd’hui il y a Facebook, logique, un jeune passe le plus clair de son temps dessus.

Que l’article se focalise sur 16 ans au lieu de 18 est pour moi vraiment hypocrite : tout le monde sait que les critères d’âge ont de tout temps été contournés. Sans parler qu’à 18 ans comme à 16, on est de toutes façons un gamin… Et que c’est toujours extraordinaire de voir les autorités vanter une armée « propre », et faire miroiter une carrière militaire à ces jeunes, car elles ne sont pas capables de leur offrir du boulot au pays….nous suivons le modèle des usa, là aussi, hélas.

41 réactions et commentaires

  • Pierre D // 10.07.2018 à 06h40

    … et alors?

    L’armée de Dieu recrute dès la naissance… parfois aussi pour les rôles les moins qualifiés et les moins appréciés.

    … toutes les armées de Dieu: https://www.ouest-france.fr/europe/grande-bretagne/londres/un-islamiste-voulait-recruter-une-armee-d-enfants-londres-5599416

    … enfin, ils essaient.

      +3

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    • ledufakademy // 10.07.2018 à 08h23

      c’est d’une bassesse, taper encore sur les religions … gratuitement.
      Comme partout il y a malheureusement quelques égarés ou pratiques abusives dans chaque communauté quelle soit religieuse … ou pas.
      Vous mélangez tout sans aucune nuance … il vous manque la notion de … nuance mon cher Pierre P.
      On reparlera de votre foi la veille de votre mort : vous verrez ce sera plus dur d’être athée.

      Pour revenir à l’article : oui c’est honteux , en France c’est idem (et je suis de la partie), on se dit civilisé ????
      on envoie nos propres gosses se faire peter la tronche , la guerre ? elle doit être faites :
      1 – par ceux qui la décident , en première ligne
      2 – par les plus de 40 ans !

      A ce moment là je respecterai à nouveau nos « zElites »

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      • Pierre D // 10.07.2018 à 09h08

        Cher(e) ledufakademy outre que vous avez l’esprit mal tourné (vous aurez à rendre compte de ça aussi), votre approche de la « nuance » manque pour le moins de subtilité…. et de tolérance

        Autant sur les questions religieuses où vous seriez bien en peine d’expliquer en quoi consiste « la foi » d’un nourrisson.

        Autant sur les questions militaires qui se résument pour vous à envoyer « vos propres gosses se faire péter la tronche ». Vison biblique à l’heure des drones.

        Bien entendu, il ne s’agit pas de ça, mais de savoir quoi faire des jeunes en échec scolaire. Il y a la délinquance, l’extrémisme, et l’armée…. et le petit séminaire.

        A croire que votre foi vous porte vers la délinquance, l’extrémisme ou l’engagement religieux… ça se respecte., mais je note ce n’est pas l’empathie christique qui vous étouffe.

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        • Fritz // 10.07.2018 à 11h59

          Cher Pierre D, votre commentaire de 6h 40 me semble hors-sujet, comme votre mention hier du « judaïsme politique » à propos de la guerre saoudienne contre le Yémen.

            +2

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          • Pierre D // 10.07.2018 à 14h09

            Il est possible, cher Fritz, qu’à propos d’un article critique sur l’enrôlement d’adolescents en échec scolaire dans l’armée britannique, parler de l’enrôlement des enfants en général puisse vous paraître hors sujet. Mais qu’y puis-je?

            Formulé en terme « d’enfants soldats » c’est l’article qui est hors sujet. La question étant de savoir qu’est-ce qu’un état peu offrir comme perspectives à des adolescents qui démarrent dans la vie par l’échec? L’armée reste une possibilité, tant qu’elle n’est pas encore totalement privatisée.

            Pour continuer dans le hors sujet, l’attitude de la France ne vaut guère mieux. Cette question est au centre du Service National Universel dont l’armée ne veut surtout pas entendre parler.

            Quant à la « guerre saoudienne », elle n’est pas que saoudienne, puisqu’on y va… mais l’histoire du Yémen c’est une autre histoire, beaucoup plus longue.

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  • Fabrice // 10.07.2018 à 06h52

    Le recrutement de jeunes à toujours existé même en temps de paix c’était pour en faire des tambours, des mousses,… et souvent le recrutement tenait souvent plus du kidnapping.

    Alors certes la méthode reste douteuse mais face aux enfants soldats des pays du tiers monde le vrai crime se situe plus dans ces pays car aucune règle si ce n’est la force exercé contre ces enfants mériterait plus un article, là oui c’est moyen mais en comparaison du crime fait ailleurs cela fait paraître le fait bien vain.

      +10

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    • lecrabe // 10.07.2018 à 08h18

      Le « c’est comme ça depuis toujours » et le « c’est pire chez les autres » permettent de justifier à peu près tout ici bas.
      D’ailleurs, c’était déjà comme ça en 1914, et c’était pire chez les Allemands.

        +12

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      • Fabrice // 10.07.2018 à 11h00

        Personnellement je pense que faire un article sur une pratique encadrée par la loi (lire le texte) à un intérêt limité par rapport à une pratique ou tout est permis.

        Vous noterez que pour nous que le RU est extérieur tout autant que les pays du Tiers-Monde. Mais se focaliser sur un débat societal propre au RU et pas le débat de l’enfant soldat me semble étrange.

          +5

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    • Jersey // 10.07.2018 à 08h23

      Vaut-il mieux une carriere dans l’armée ou une carriere dans la rue ou chez Pole-emploi !

      Le choix est vite fait.

        +3

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      • Kiwixar // 10.07.2018 à 10h44

        Je ne trouve pas que le choix soit vite fait. Si l’armée, c’est (1) la défense du pays et la protection de mes compatriotes, je suis pour, et j’irai tuer pour ça.

        Si l’armée, c’est (2) aller dans des pays étrangers soutenir des dictateurs locaux et piller les ressources, non merci, sans moi.

        Le problème, c’est quand on rejoint l’armée, on doit obéir et on se retrouve généralement (dans les pays coloniaux de l’Otanie) à faire du (2).

          +25

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  • relc // 10.07.2018 à 07h27

    « accéder à la campagne « Ceci est notre appartenance » ».
    « the This is Belonging campaign »

    lire

    « accéder à la campagne « (Voilà ce qu’est) Se sentir bien à sa juste place » »

    belong = to be in the right place ; to feel happy or comfortable in a situation ;
    Voir aussi l’expression « a sense of belonging »

      +4

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  • Le Belge // 10.07.2018 à 08h03

    Je vais faire peur à beaucoup mais aux États-Unis le tristement célèbre USMC à le droit de pénétrer dans les écoles pour y recruter de nouveaux soldats. Et les directeurs de ces établissements ne peuvent pas légalement s’opposer à leur présence au sein de leurs locaux. Ce système est littéralement dégoûtant car ils promettent monts et merveilles à des jeunes souvent déboussolés et toujours précarisés alors qu’ils serviront de chair à canon.

      +15

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  • Toff de Aix // 10.07.2018 à 08h11

    Et les affiches de recrutement chez nous ? On y voit des gamins et gamines, qui ne doivent pas avoir plus de vingt ans, avec un beau slogan, un bel uniforme et une belle arme… Tous les pays occidentaux ont un besoin permanent de chair à canon fraîche, ça n’est pas nouveau, mais ce qui l’est, c’est plutôt la forme des publicités. A une certaine époque (1e GM par ex) les pubs étaient placardées en temps de mobilisation uniquement. Aujourd’hui il y a Facebook, logique, un jeune passe le plus clair de son temps dessus.

    Que l’article se focalise sur 16 ans au lieu de 18 est pour moi vraiment hypocrite : tout le monde sait que les critères d’âge ont de tout temps été contournés. Sans parler qu’à 18 ans comme à 16, on est de toutes façons un gamin… Et que c’est toujours extraordinaire de voir les autorités vanter une armée « propre », et faire miroiter une carrière militaire à ces jeunes, car elles ne sont pas capables de leur offrir du boulot au pays….nous suivons le modèle des usa, là aussi, hélas.

      +28

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    • openmind // 10.07.2018 à 10h34

      J’abonde dans le sens de Toff, étant enseignant en lycée, je constate chaque année une volonté croissante de s’engager de la part de jeunes un peu en perdition dans un système éducatif en déshérence dans une monde qui ne fait plus rêver. Avant on se disait que l’usine ou la manufacture du coin serait une solution mais elle a fermé depuis longtemps pour d’autres petites mains. Que propose Macron pour ces jeunes? Moins d’alloc car l’assistanat n’est pas une solution…mais pleins de campagne de propagande(y a pas d’autre mot) pour l’armée, gendarmerie ou police…l’émancipation dans un état de plus en plus parano, sécurisé, interventionniste, bref la patrie des droits de l’homme. Mais apparemment, ça ne fonctionne pas tant que ça…
      http://www.opex360.com/2018/07/03/armees-peinent-a-atteindre-leurs-objectifs-matiere-de-recrutement/

        +13

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    • Olivier // 10.07.2018 à 13h12

      Ce qui est le plus inquiétant , je trouve, dans la dernière campagne de l’armée de terre, c’est l’angle de vue adopté par cette même armée.
      En gros ça donnait « ma carrière, mon avenir, je.. je.. je… »
      Aucun esprit de corps, d’aide ou de solidarité, qui devrait animer toute armée, ne serait-ce qu’entre ses membres.
      On nous prépare des armées de petits soldats égocentriques et arrivistes, et ça, ça pue.

        +7

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    • Marie Colin // 10.07.2018 à 14h15

      dernièrement nous sommes allés à un concert dans un Zénith : fouille à l’entrée, et tout et tout !
      A la sortie, nous croisons un groupe de 3 troufions de Sentinelle, l’air accablés d’ennui, à devoir faire un travail de police : pas étonnant que ceux qui ont été recrutés se taillent à la première occasion

        +5

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      • Larousse // 13.07.2018 à 14h52

        Merci à Marie Colin de rappeler la réalité, le débat sur le « recrutement de chair à canon » chez les classes pauvres, est très ancien: l’idée fut développée avec le développement du colonialisme où il fallait des cadres « nationaux » pour encadrer les « supplétifs » et des recrues pour occuper les colonies… Bref, la réalité est surtout « l’instabilité » du recrutement dans les générations 18-22 ans aujourd’hui (même en France, c’est un problème). Entrer à l’armée « pour la soupe » est aussi une vieille réalité.
        Je m’abstiens de polémiquer, sans avis sur le fond – tant qu’un pays n’est pas agresseur.

          +0

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    • Black-micmac // 13.07.2018 à 00h37

      Coupe du monde sur beinsport à la demi final Angleterre/Croatie je me posait la question du prix de la seconde de publicité quand je vis apparaître une pub pour le recrutement à l’armée de l’air.
      Qu’ils veulent recruter est une chose mais il existe d’autres canaux, moins onéreux.

        +0

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  • Alfred // 10.07.2018 à 08h20

    La seule armée morale ne peut être qu’une armée de trentenaires (jeunes parents) qui ont tout à perdre mais quelque chose à défendre dans un état non failli. Ceux la sont des soldats pour Valmy. Partout où l’on recrute des ados et « jeunes adultes » (filles comprises) c’est pour en faire des gardes chiourmes ou saccager des palais d’été dans de nouvelles guerres de l’opium.
    Toutes ces considérations sont de toutes manières derrisoires face aux lionceaux degoupillés qui sont en train d’être jetés dans les pattes de gentils pas armés pour y faire face

      +9

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  • Bibendum // 10.07.2018 à 08h37

    Bah, une fois fini de lobotomiser la populace, scotchée devant son Mondial de fout’, ses bières et ses saucisses-ogm ketchup, libre cours est laissé pour recruter sa progéniture déboussolée errant sur fècebouq.

    L’injonction est:  » trouve un job, n’importe lequel pour GAGNER ta vie »
    Forcément, des jobs y’en a pas, sauf peut-être….

    « Dis papa, c’est bien l’armé ? »

    Et le père (la mère soigne son cocard dans la sale de bain):  » bah… Avec ton niveau, c’est bien une CHANCE s’ils te prennent pour SERVIR LA PATRIE! »

    Quand bobonne sortira de la salle d’eau, c’est sa fille qui lui annoncera qu’elle a rencontré un homme un peu pas jeune, un sugar truc machin… Bref….

    Ce qu’il y a de bien avec des pays civilisés, c’est que tout le monde comprend tout bien, même mieux que les autres tous. On appelle ça la cohésion de la nation.

    Solidairement votre.

      +6

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  • TC // 10.07.2018 à 08h47

    Aux USA, c’est bien pire, on recrute les jeunes avec des jeux vidéo depuis une bonne dizaine d’années. Vous verrez bientôt arriver la même chose en France avec des slogans du type : « Viens toi aussi en découdre dans la vraie vie, pour sauver la démocratie et la liberté contre le terrorisme ».

    Tous les jeux vidéo du type Call of Duty sont un formidable rabatteur pour les armées de nos belles démocraties.

      +8

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    • JCH // 10.07.2018 à 11h03

      Possible.
      En même temps les gamins n’ont pas attendu la X-box pour jouer à la guerre. Un bout de bois pour faire un fusil, on dit « pan », le copain tombe par terre, puis se relève en disant « on dirait que j’en serais un autre » (pour les amateurs de Desproges).

        +6

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      • Marie Colin // 10.07.2018 à 14h03

        il y a 40 et quelques années, nous étions des parents responsables, contre la violence et tout et tout…
        Nous avions donc logiquement écarté toute forme d’arme/jouet pour notre fils mais, à Paris, pas toujours simple de trouver un bâton pour faire le fusil !
        L’imagination de nos bambins étant ce qu’elle est, je peux vous assurer qu’une main avec l’index tendu et les autres doigts repliés fait un très bon révolver ;o)) – et il y a moins de risques d’envoyer le bâton dans l’oeil du copain !
        Ce qui ne l’a pas empêché ensuite de devenir un grand amateur de Desproges : « c’est pas parce que je suis parano qu’ils ne sont pas tous après moi… »

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        • Bibendum // 10.07.2018 à 19h43

          Hi hi, Desproges…

          Ça me souvient cette blague d’un fou qui se prenait pour un verre de terre. Normalement guéri, il se sait maintenant un homme et peut quitter l’asile. Mais dehors il croise une poule. Paniqué il retourne voir son psy:

          -« Mais m’sieur Lombric, vous savez bien que vous êtes un homme ?! Pourquoi vous inquiéter ? »

          -« Certes, certes, répond le zouave, mais la poule, est-ce qu’elle le sait, elle ? »

          Ça peut paraître hors sujet, mais c’est juste parce-que ça l’est 🙂

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      • TC // 11.07.2018 à 08h48

        Le bout de bois est quand même à des années lumière du réalisme de ces jeux, vous ne croyez pas ?

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    • Black-micmac // 13.07.2018 à 00h19

      Effectivement les jeux sont une formidable propagande de guerre où l’on mêle la tuerie virtuelle au contexte géopolitique tel qu’ils veulent la faire coïncidé.
      Ayant été moi même joueur, je me souviens d’un « call of duty » (il me semble) ou le « méchant » à faire « tombé » s’appelait …… Assad !!!! (Je ne me rappelle plus de la date de sortie du jeu mais avant 2011)

      Quelle anticipation !!!! N’est ce pas ???

      Dans le même genre « freedom fighters ».
      Devinez le scénario,. … les russes envahissent le pays des libertés et vous incarnez un résistant.

      La propagande par l’industrie du divertissement est malheureusement déjà actée depuis quelques temps déjà.

      Amicalement votre.

        +1

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  • Isidor // 10.07.2018 à 10h06

    Bouh l’armée…caca, vilain…
    En attendant le monde parfait de demain dans lequel nous ferons une grande ronde en nous offrant des fleurs, il faut bien qu’un pays ai une armée.
    Une armée ne fait pas que la guerre, elle sécurise aussi des populations en danger.
    l’armée est dévolue à toute mission difficile (d’une façon générale) dont la préparation nécessite la discipline, l’engagement, la solidarité et le courage, valeurs qui ne sont pas forcément négatives, voir même nécessaires à la formation de jeune personnes…

      +1

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    • Ives // 10.07.2018 à 10h17

      « il faut bien qu’un pays ait une armée ». Pas tout a fait exact. Depuis 1949 le Costa Rica n’a pas d’armée.

        +2

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      • Isidor // 10.07.2018 à 10h38

        Ives, vous jouez sur les mots. Il y a dans ce pays des forces d’intervention…
        Je vous invite à jeter un coup d’œil à la liste des pays sans armée…
        Effectivement, si l’on à rien à défendre, pourquoi avoir une armée…

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        • Ives // 10.07.2018 à 10h59

          Je ne crois pas jouer sur les mots puisqu’il s’agit plutôt de forces de police :

          http://geopolis.francetvinfo.fr/le-costa-rica-petit-etat-latino-americain-sans-armee-72157
          https://blogs.mediapart.fr/benjamin-joyeux/blog/280917/costa-rica-le-pays-ou-la-vie-vaut-plus-chere

          Après c’est un choix, mais il ne faut pas dire qu’il n’y a pas d’autre possibilité.

          Et il est un peu osé de dire « Une armée ne fait pas que la guerre, elle sécurise aussi des populations en danger. » pour les armées de nos pays. Désolé, mais vu le nombre de fronts extérieurs sur lesquels nous sommes engagés….

          Et là, je rejoins le commentaire de Kiwixar.

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          • Isidor // 10.07.2018 à 11h50

            Ives, je pense qu’l ne faut pas « jeter le bébé avec l’eau du bain ».
            Il ne faut pas confondre l’utilisation que font les politiques occidentaux avec l’armée, même si il est exacte que l’histoire fourmille d’exemples de violences et d’exactions militaires.
            Ce que je veux défendre ici, ce sont les valeurs intrinsèques du corps militaire. Il me semble que l’on ne peut pas reprocher à cette institution d’utiliser les moyens modernes de recrutement et le choix de faire appel à la jeunesse pour recruter.
            Il y a l’armée qui fait ce qu’elle juge nécessaire pour son efficacité, et les politiques qui lui donnent des missions.
            Va t on blâmer l’armée Russe pour sa résistance au chaos qui menace la Syrie ? Pourtant, ses méthode de recrutement et de conditionnement ne doivent guère différer de celle de nos armées.
            Est ce qu’au prétexte de la mauvaise utilisation faite par les politiques britanniques de leur armée, celle ci (en temps que corps constitué) doit s’interdire tout moyen de recrutement adéquat ? (voir si l’on suit l’idéologie anti militariste développé ici, tout moyen de recrutement tout cour).
            Je ne serais pas contre l’anarchie ou le communisme (le vrai), mais en attendant…

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            • Ives // 10.07.2018 à 16h07

              je pense que nous sommes globalement d’accord sauf que nous ne pensons pas forcément à la même armée :
              – une armée défensive : qui peut être dissoute comme au Costa Rica (y compris comme le dit Marie Colin pour éviter un putsch militaire), qui peut être employée par les politiques sur des missions qui me semblent débiles (Sentinelle), qui peut être facteur de cohésion (armée suisse, même si aujourd’hui beaucoup moins de suisses font l’effort pour être officier). Mais cette armée là, et bien elle n’embête pas ses voisins…
              – une armée offensive (celle que l’on nous montre, nous vend) et j’avoue que celle-là est à mon sens forcément mal employée par nos politiques (voire sans accord du parlement, congrès, peuple, …) et avec risque de dérapages, de « crimes de guerre » parce que la guerre, désolé, mais ce n’est pas propre.

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      • Marie Colin // 10.07.2018 à 14h10

        La principale raison pour laquelle le Costa Rica n’a pas d’armée est qu’il s’est mis sous la protection des Yankees : vu que son armée aurait du mal à le défendre contre son protecteur du Nord en cas de besoin, ça peut s’expliquer aussi !
        Et puis, pas de militaires = moins de risque de putsch (vu ce qui se passe en Amérique centrale en général, et dernièrement au Honduras… mais ce genre de « détail » est manifestement moins juteux de le Venezuelaaaaa pour la propagande occidentale !)

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  • rolland // 10.07.2018 à 12h56

    Bientôt nous n’aurons même plus notre libre-choix et nous irons là où on nous a détecté comme génétiquement fait pour……
    …ne vous inquiétez de rien on s’occupe de tout on vous dit..

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  • serge // 10.07.2018 à 15h29

    Le problème est global. Les anglais, commes les ricains rejettent plus des 2/3 de leurs potentielles recrues pour cause de surpoids, problèmes psycho ou QI insuffisant. Chez nous, les quotas de l’armée, mais aussi de police et gendarmerie, ne sont pas remplis, vu le jeu idiot qui leur est présenté, faire le couillon dans la rue (une cible sur la tête), aller se perdre dans un désert sahélien en s’achetant son matériel ou bientôt encadrer des incivils de banlieues difficiles dans le cadre du SNU. En sachant que, hors les engins super chers que l’on a en quelques unités avec une longue liste de prétendants à leur usage, avec le corollaire qu’il faut un paquet de bidasses pour essayer d’entretenir, réparer ou approvisionner ces dits bijoux de techno, le reste est dans le même état qu’il y a 40 ans et ne fait pas rêver. Il faut bien ratisser large, les motiver assez tôt avant qu’ils aient lu des blogs expliquant le vrai côté des choses, en espérant trouver quelques individus pas trop cons, pas trop asociaux, pas trop malades ou pas trop barrés religion. Il est probable que le ramassage napoléonien dans les rues ne va pas tarder à revenir.

      +6

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  • MIZZGIR // 10.07.2018 à 17h58

    Aujourd’hui, pour devenir flic, gendarme ou militaire, faut vraiment le vouloir !

    Avec les pouvoirs en place, qui sont leurs donneurs d’ordres, ces corps constitués sont en quelque sorte « mi putes mi héros potentiels » – cela ne date pas d’aujourd’hui, bien entendu, cependant, avec la crise générale de « légitimité politique » actuelle, la question devient de plus en plus cuisante.

    D’un côté, ils ont des missions nécessaires et justes à remplir, et de l’autre, ils peuvent aussi devenir les adjuvants de tout ce qu’il peut y avoir de pire ! Et ils n’ont guère leur mot à dire.

    Une chose est sûre, c’est que pour rien au monde, là maintenant, je ne voudrais être à leur place.

    Car, vu les temps probablement assez difficiles qui nous attendent, ils vont se retrouver de plus en plus coincés entre le marteau et l’enclume et seront aux premières loges pour s’en prendre plein la gueule. C’est d’ailleurs déjà le cas.

    Ne souhaitant de mal à personne, je vous prie de croire que j’espère bien avoir tort sur toute la ligne.

      +4

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  • Christian Gedeon // 10.07.2018 à 18h56

    Oh le beau concert antimilitariste…ça fleure bon son syndrome soixante huit,ça madame…

      +1

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  • Ulysse31 // 10.07.2018 à 20h02

    L’école des mousses de la Marine Nationale, en France, est ouverte aussi à 16 ans. Que dire du lycée naval qui se situe à l’école de Maistrance.
    Personnellement, je ne vois pas le problème d’intégrer l’armée à 16 ans si, comme pour l’école des mousses, ces jeunes ne fassent que de la formation et de l’apprentissage, comme ce fut le cas de mon père, qui a ces 17 ans et demi à intégré pleinement la Marine Nationale.
    Aujourd’hui, alors que sa jeunesse mon père était « pommé » et orphelin, après 4 ans dans la Marine en comptant l’école des mousses, mon père est devenu médecin. Comme quoi …

      +3

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  • RGT // 10.07.2018 à 21h56

    Je me souviens que dans ma jeunesse l’armée (via en premier lieu le service militaire obligatoire) recrutait principalement des jeunes qui bien souvent étaient peu éduqués, voire même totalement analphabètes.

    D’ailleurs, et ça m’avait amusé à l’époque, la première question du QCM qui était donné aux futures recrues commençait ainsi : « Savez-vous lire ? »
    Et la seconde était « Savez-vous écrire », la troisième étant « savez-vous compter ? »…
    Ça semblait idiot car pour comprendre les questions il fallait … savoir lire (gros benêt).
    Si pour « rigoler » on cochait « Non » à la première question et qu’on continuait à remplir les autres questions on était un peu mal… genre « je me fous de la gueule de l’armée ».
    En fait, l’objectif de ces premières questions était réellement de détecter les analphabètes qui se retrouvaient immédiatement orientés vers un centre spécialisé qui avait pour mission de leur apprendre ces rudiments indispensables.
    Quand Jacquouille la Fripouille a supprimé le service militaire obligatoire cette mission n’a plus été remplie par personne et c’est à mon avis une catastrophe sociale (même si le nombre de personnes concernées était de plus en plus faible).

    L’armée a permis à de très nombreux jeunes défavorisés de pouvoir progresser et surtout de se sortir de leur misère sociale et culturelle (je mâche mes mots, même si je ne suis pas franchement pro-militariste).
    J’ai connu de nombreuses personnes « peu douées » qui au final ont trouvé une place correcte au sein de l’armée, avec des moyens de subsistance décents et surtout qui se sont intégrés et qui ont eu le sentiment d’être utiles.

    À l’époque il n’y avait pas de guerres « néo-coloniales » (« humanitaires ») et l’armée française restait cantonnée dans les casernes sans avoir besoin de chair à canon entre deux exercices d’entraînement.
    Par contre, les militaires « de base » qui servaient dans l’armée étaient protégés de tout risque de glissade dans la délinquance qui aurait été leur seule alternative s’ils n’avaient pas été recrutés.

    Dans le cas de l’armée anglaise c’est un peu différent : L’armée anglaise, comme sa « jumelle » de l’autre côté de l’Atlantique, n’a pas évolué (comme la fait l’armée française) et considère toujours les troufions comme de la chair à canon juste bonne à être jetée en pâture à « l’ennemi ».

    Ce qui se traduit d’ailleurs par un grand manque de « vocations » pour les carrières militaires, il ne faut pas prendre les « gueux » pour des cons.
    Les USA ont résolu le problème en engageant à tour de bras des soldats issus des classes les plus pauvres des pays miséreux proches en leur promettant la nationalité (pour eux ou pour leurs proches s’ils ne reviennent pas) et donc la possibilité de vivre dans « l’Eldorado »…

    En Angleterre, il faut ratisser au plus large, voire même proposer à certains délinquants une « amnistie » s’ils s’engagent pour risquer leur peau sur des théâtres d’opérations dans lesquels ils ne seraient jamais allés de leur plein gré. Une sorte de « légion étrangère nationale à l’insu de leur plein gré »…

    Quant aux « illettrés », c’est soit l’armée, soit la délinquance (puis l’armée pour ne pas croupir en prison), soit crever dans la rue… Belle perspectives d’avenir en fait.

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