Les Crises Les Crises
21.février.202021.2.2020 // Les Crises

Réforme des retraites : BFM-TV questionne le droit de grève – Par Jean Pérès, Maxime Friot, Pauline Perrenot

Merci 109
J'envoie

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Maxime Friot, Pauline Perrenot, 03-12-2019

Face à la grève qui vient contre le projet de réforme des retraites, les animateurs des grands médias sont sur le pied de guerre depuis trois mois. Rien de tel, pour discréditer par avance la mobilisation, que les vieilles recettes qui ont fait leurs preuves au cours des mouvements de grève des trente dernières années, sortes de marronniers pour temps de mobilisations sociales. Parmi elles, la défense des usagers victimes des grévistes est sans doute la plus récurrente. Et lorsqu’un élu de droite, en l’occurrence Bruno Retailleau, fait une « proposition choc » au JDD(réquisitionner les personnels grévistes), le moins que l’on puisse dire, c’est que cela fait mouche dans la rédaction de BFM-TV.

Le 23 novembre, le JDD s’interroge, en Une, sur « ce que Macron peut encore faire avant la grève ».

La bonne idée du sénateur

Une solution toute trouvée est apportée par la voix de Bruno Retailleau, président des sénateurs Les Républicains, interviewé dans les pages du journal :

« Réquisitionner des personnels grévistes ». Une proposition qui ne pouvait pas manquer de séduire les éditorialistes les plus progressistes de BFM-TV, qui, deux jours plus tard, le 25 novembre, s’en servent comme « cadrage » de plusieurs programmes.

Parmi ces derniers, « BFM Story », animé par Olivier Truchot en compagnie du gratin de l’éditocratie maison, dont, ce jour-là, Éric Brunet, mais également Anna Cabana, également rédactrice en chef du service politique… du JDD. Où la journaliste se félicite d’une mécanique médiatique fort bien huilée :

C’est une vraie habileté politique aujourd’hui à faire sortir cette question de la réquisition des grévistes. La preuve en est, regardez : on est en train d’en débattre ! Et depuis que [Bruno Retailleau] a jeté ce pavé dans la mare dans les colonnes de mon journal, le JDD, eh bien vous avez vu que chaque interlocuteur aujourd’hui qui se trouve devant un micro se voit demander : « Et alors qu’est-ce que vous pensez de la proposition de loi de Bruno Retailleau ? » […] On est à 10 jours de cette mobilisation du 5 décembre, donc on est purement et simplement dans une très grande et assez réussie opération de communication et de tactique politique.

Félicitons à notre tour le JDD en général, et Anna Cabana en particulier, pour ce vaste numéro de passe-plats, effectivement « assez réussi ». Car de fait, l’émission a consisté à débattre de la réquisition des grévistes. Sous les meilleurs auspices, comme le laissait présager un dialogue entre Olivier Truchot et Éric Brunet :

– Olivier Truchot : La réquisition, c’est la solution pour limiter la galère le 5 décembre ?

– Éric Brunet : Bien sûr ! […] Il faut garantir le droit de grève, voilà, c’est un principe démocratique auquel il ne faut surtout pas toucher, bien évidemment, mais en même temps, il faut garantir le droit fondamental de circuler pour ceux qui souhaitent circuler. Je pense d’abord à ceux qui en ont vraiment besoin pour l’utilité publique et pour l’intérêt général, je pense aux infirmières, aux médecins, […]. Une grève, ça ne signifie pas le blocage !

Ainsi de grandes odes à la liberté de circulation vont-elles résonner sur le plateau de BFM-TV. En attendant, c’est Olivier Truchot qui donne la réplique à Éric Brunet, après s’être demandé « pourquoi, chez les cheminots, on ne peut pas imaginer [ne pas avoir le droit de faire grève] » au nom, selon lui, de « la liberté de circulation, [qui] est aussi un droit constitutionnel ? » Grand suspense avec Éric Brunet :

Quand on regarde cette situation gauloise, typique, caractéristique, on se dit quand même qu’on est un pays très singulier parce que la culture des blocages, la gréviculture, je rappelle quand même que la SNCF, depuis son année de création en 1947 n’a pas eu une seule année sans un grand mouvement de grève. […] Il est temps que nous respections un tout petit peu les clients ou les usagers des transports ! […] Mais enfin franchement, oui ! Les citoyens français ont le droit, la liberté de pouvoir se déplacer comme ils le souhaitent et de ne pas subir impunément ces blocages !

L’interrogatoire d’Éric Coquerel

Un peu plus tôt, au cours de l’émission « Non-Stop », François Gapihan et Karine de Ménonville cuisinaient déjà Éric Coquerel, député de la France insoumise, avec le même type de cadrage :

– François Gapihan : « En prévision du 5 décembre, dans dix jours, ne serait-ce pas normal de garantir un véritable service minimum pour les usagers ? »

– Éric Coquerel répond que le droit de grève, c’est le fait de pouvoir faire grève.

– François Gapihan (le coupant) : « C’est pas le droit de bloquer ! »

– Éric Coquerel dit qu’une grève gène toujours certains usagers.

– François Gapihan (parlant en même temps que lui) : « Mais la liberté de circulation est aussi un droit en France, donc effectivement il y a deux droits qui se télescopent dans ce cas-là. Le droit de grève et le droit de circulation pour les usagers des services publics notamment. »

– Éric Coquerel reprend sur le caractère constitutionnel du droit de grève.

– François Gapihan (le coupant à nouveau) : « Mais vous ne répondez pas à cette question ! »

– Éric Coquerel reprend ce qu’il a déjà dit sur le droit de grève, la gêne occasionnée, et la constitution.

– Karine de Ménonville : « Alors sans porter atteinte bien évidemment au droit de grève, on sait bien que le 5 décembre sera une journée très forte en particulier en ce qui concerne les transports. Il y a des gens qui sont dans l’obligation d’aller travailler, qui n’ont pas la solution de poser un jour de congé ou autre. Est-ce qu’il ne serait pas de bon augure aussi de leur permettre d’aller à leur travail ? »

– Éric Coquerel fait observer qu’on lui pose trois fois la même question.

– Karine de Ménonville (le coupant) : « Ben pour avoir une réponse, en fait ! »

– Éric Coquerel répète qu’il défend le droit de grève.

– François Gapihan (le coupant à nouveau) : « Mais franchement que dites-vous aux gens qui vont se retrouver bloqués… Vous leur dites « soyez gentils, soyez patients et prenez sur vous » ? Parce que vous n’apportez pas de réponse aux questions qu’on vous pose, Éric Coquerel. Nous on vous pose une question sur « qu’est-ce qu’on fait du droit de circuler quand il y a en parallèle le droit de grève qui est constitutionnel et personne ne le remet en cause ? » »

– Éric Coquerel lui répond que si, ils le remettent en cause.

– François Gapihan (le coupant puis parlant en même temps) : « Le droit de grève c’est pas le droit de bloquer la France, c’est un peu différent. Dans la majorité des secteurs on n’a pas la capacité de bloquer quand on se met grève, Éric Coquerel ! »

– Éric Coquerel a finalement une minute entière pour parler (bien que François Gapihan parle en même temps que lui au début de cette dernière séquence).

Le député de la France insoumise aura ainsi été coupé pratiquement à chacune de ses interventions, et plusieurs fois avec une obstination certaine, quand François Gapihan parlait en même temps et un peu plus fort que lui (Éric Coquerel était en duplex). Des interruptions qui ne visent pas à lui faire développer sa réponse, mais à lui en faire changer sous le prétexte qu’il n’aurait pas répondu. Comme souvent lorsque l’interviewé ne répond pas comme il faut (entendre : comme l’intervieweur l’attend), les questions se font répétitives et lancinantes. Une pugnacité à géométrie variable, et qui a pour conséquence d’empêcher la claire exposition d’une idée ou d’un discours devenus « alternatifs », à savoir défendre… le droit de grève !

Comme nous l’avons déjà évoqué à plusieurs reprises, ce type d’interrogatoire médiatique donne davantage à entendre les idées de l’intervieweur que celles de l’interviewé – a fortiori en période de mobilisations sociales.

C’est ce que souligne avec humour Samuel Gontier quand Karine de Ménonville conclut l’entretien par ces mots : « Merci beaucoup, Éric Coquerel, de nous avoir donné votre avis sur BFMTV. » Et le journaliste de Télérama d’ajouter : « Pardon, il me semble que c’est l’inverse : merci beaucoup, BFMTV, de nous avoir donné votre avis sur Éric Coquerel – et sur la grève. » [1]

Maxime Friot, Jean Pérès et Pauline Perrenot

Annexe

Notons qu’en terme d’interview-interrogatoire, BFM-TV n’en était évidemment pas à son premier coup d’essai. Le 24 septembre, Philippe Martinez était reçu par Olivier Truchot. Questions choisies :

– C’est une bonne idée de refaire grève à la RATP début décembre ?
– Mais ça veut dire qu’il faut prévenir les Français que la fin d’année sera très difficile dans les transports en France ?
– Ce sont les Français qui sont victimes de ces grèves.
– Est-ce qu’on doit craindre, quand même, une fin d’année difficile ?
– Est-ce qu’il faut craindre le spectre de 1995 ?

[1] Extrait de « Le droit de grève réquisitionné, les militantes de Nous Toutes réprimandées », 26 novembre 2019.

 

Source : ACRIMED, Jean Pérès, Maxime Friot, Pauline Perrenot, 03-12-2019

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Guadet // 21.02.2020 à 07h04

Les grandes grèves ont cet avantage que ce sont les seuls moments où la droite s’inquiète des services publics.

28 réactions et commentaires

  • Galvan // 21.02.2020 à 06h50

    Le pire dans cette histoire c’est qu’il y a encore des gens pour regarder cette chaine de tv poubelle. Comme disait Coluche, grand penseur devant l’éternel, « il suffirait que les gens n’achètent pas pour que ça ne se vende pas »

      +32

    Alerter
    • zeroudoudou // 21.02.2020 à 13h38

      attention, beaucoup regardent ces chaînes comme ils iraient au zoo, pour voir à quoi ressemblent la bourgeoisie et ses idées

        +8

      Alerter
      • Narm // 21.02.2020 à 14h04

        c’est vrai. ! !
        et souvent je me marre. A se tordre de rire comment ils se décarcassent pour démonter et contourner certaines évidences.
        parfois,ils sont à pleurer tellement ils sont c.ns

        on n’a pas le droit de critiquer sans avoir vu de quoi ils sont capables.
        Ainsi, souvent, ils mettent en avant certains gilets jaunes ou syndicalistes, mais ne vous inquietez pas, aux heures de grandes écoutes, ce sont toujours les ploutocrates qui sont là.

          +8

        Alerter
    • Vladimir K // 24.02.2020 à 13h59

      Les journalistes de ces chaînes sont tellement nuls, qu’ils ne savent même pas qu’il y a des grèves tout aussi dures ailleurs qu’en France. Assez récemment une grève des postes et du transport en Finlande (ah, le système nordique !) a coûté sa place au gouvernement, et leur plus jeune première ministre a été désignée. Aux États-Unis et au Canada, il y a régulièrement des grèves, tant au fédéral qu’au local. Il est vrai que les français sont meilleurs à communiquer sur les grèves que leurs confrères d’autres pays, mais les journalistes peuvent un peu s’intéresser aux nouvelles internationales avant de débiter des bêtises du genre « on ne voit ça qu’en France ».

        +0

      Alerter
  • Fabrice // 21.02.2020 à 06h54

    Personnellement je ne serais pas rassuré de savoir le personnel réquisitionné car en faisant du zèle, de l’obstruction voir pire du sabotage, on peut arriver à une situation pire voir dangereuse pour tous et toutes.

    Ce sont des pyromanes qui jettent de l’huile sur le feu, car ils ouvrent plus en plus à des actes de plus en plus violent, la grève et manifestations sont des actes qui permettent de servir de soupapes de sécurité et ces fous furieux trouvent intelligent de les interdire.

    Or le problème qu’en l’absence de ce type de dérivatif il reste quoi pour exprimer son désarroi, sa colère ? ils se trompent en croyant que les gens se tourneront vers la résignation, une bonne partie des personnes reviendront à des actes désespérés et de plus en plus violent c’est de la folie furieuse.

      +47

    Alerter
    • Calal // 21.02.2020 à 15h54

      Oui et cela justifiera de nouvelles lois liberticides. Il faut virer ces gens avant qu’ils ne puissent faire davantage de dégâts.il nous reste 15 ans avant la fin de l’automne et le début de l’hiver ( 3 quinquennats on a le temps d’essayer lfi,RN et ecolos purs).

        +5

      Alerter
    • Larousse // 21.02.2020 à 20h09

      C’est clair qu’à terme (long ou moyen) une remise en cause du droit de grève reviendra à créer les conditions d’une guerre civile, d’un effondrement brutal et de violences sans précédent. Il ne faut pas être un « grand spécialiste » pour sentir, craindre cela, même des gens « de droite » censés et intelligents le pressentent et n’osent aller jusque là.
      Conclusion « Les cons ça ose tout. C’est même à ça qu’on les reconnait. » Michel Audiard

        +6

      Alerter
  • Guadet // 21.02.2020 à 07h04

    Les grandes grèves ont cet avantage que ce sont les seuls moments où la droite s’inquiète des services publics.

      +69

    Alerter
  • calal // 21.02.2020 à 08h18

    La ploutocratie veut nous transformer en esclave petit a petit,de renoncement en renoncement en restreignant nos droits un apres l’autre. Ces gens ne s’arreteront jamais,apres avoir bouffe un doigt,ils s’attaqueront a la main puis au bras.

      +26

    Alerter
  • chris // 21.02.2020 à 09h29

    Depuis la création des chaines infos en continue, c’est vraiment les chroniqueurs qui influencent les idées et orientations.
    Les invités politiques doivent souvent lutter pour imposer un point de vue si il est contraire au bon sens du chroniqueur.
    Pourtant pas grand chose sur le fond, la plupart affichent des « évidences » que tout le monde doit croire. C’est rien que de l’affichage, de la communication pour plaire aux plus puissants, car ne pas oublier que ces chroniqueurs sont du même milieux (caste supérieur) et interprète la politique selon leurs point de vue.

      +11

    Alerter
    • Cornelius // 21.02.2020 à 13h30

      Je me méfie beaucoup du « bon sens ». C’est un concept fourre-tout bien commode pour faire passer des âneries pour des évidences, anesthésier l’esprit critique et faire avaler les plus belles couleuvres.

        +4

      Alerter
  • tepavac // 21.02.2020 à 10h16

    Décidément nous avons la pire espèce des représentants politiques, incapables même de défendre un droit constitutionnel. Je ne vois pas en quoi faire grève empêche de circuler, il n’y à là aucune obstruction à la liberté de circulation, seulement de bénéficier du luxe de pouvoir voyager à moindre frais.

    Laisser deux roquets le maltraiter publiquement est bien ce que je disais il y quelques jours, les bien-pensants ont fini par tendre l’autre joue.

      +9

    Alerter
    • vert-de-taire // 23.02.2020 à 22h32

      pas d’accord
      D’un coté il y a des valets « libres » de dire n’importe quoi du moment que cela plait au patron qui en échange les paye grassement. Ces valets sont donc des soldés en guerre où tous les coups sont permis.
      De l’autre des gens respectueux des autres et dont les moyens ne sauraient passer avant les fins.
      Le démocrate s’attend à débattre d’idées et non pas à se défendre de saloperies.

      Si vous, tepavac, savez faire mieux qu’eux, il serait sympa que vous nous aidiez à chasser les salauds, par exemple en utilisant vos talents rhétoriques ou en aidant les gens de LFI qu’ils puissent suivre des cours de perfidie – la cagnotte est toujours ouverte.

        +0

      Alerter
  • Alain // 21.02.2020 à 10h30

    Il y a un mensonge de base dans cette affirmation de « liberté de circuler »: cette liberté implique qu’il est illégal d’interdire à qui que ce soit d’aller d’un point A à un point B, et pas l’obligation de lui fournir un moyen de transport pour le faire!

      +21

    Alerter
    • Calal // 21.02.2020 à 16h00

      Y a des gars qui font le tour du monde a vélo,a pied,qui traversent des océans a la nage ou a la rame. Un droit inaliénable c’est pas pour rigoler,c’est quelque chose dans laquelle on croit et pour lequel on se sacrifie. Je n’aime pas qu’on rajoute des  » droits » ,c’est comme la monnaie plus y en a ,moins ils ont de valeurs,plus ça devient flou et plus les loups s’y attaquent.

        +4

      Alerter
  • Myrkur34 // 21.02.2020 à 11h58

    Connaissez vous les barbiéristes ? :o)

    https://www.acrimed.org/Le-palmares-2019-des-editocrates-BD

      +8

    Alerter
    • Fritz // 21.02.2020 à 13h12

      Merci pour cette belle galerie… Les barbiéristes ? Des éditocrates à écharper ? Heu, c’est déjà fait pour le chef de file… Des aphatistes chevelus ? J’ai écrit aphatistes, pas zapatistes…

        +4

      Alerter
  • Philippe T. // 21.02.2020 à 12h44

    Bonjour,
    Le droit de grève des agents des services publics ou des personnels de statut privé agissant en délégation d’un service public, est déjà bien encadré et la réquisition est possible.
    Le Conseil d’Etat a statué que concernant le pouvoir de réquisition ce pouvoir ne peut être utilisé que « dans le cas où la grève serait de nature à porter une atteinte suffisamment grave soit à la continuité du service public, soit à la satisfaction des besoins de la population ».
    C’est évidemment si vague comme définition que l’on comprend que l’usage de la réquisition soit si peu utilisé.
    De plus si un préfet prend une mesure de réquisition, celle-ci doit être confirmée par le juge des référés.
    Donc à mon avis les possibilités légales existent, inutile d’en rajouter ou de les durcir c’est à l’exécutif de prendre ses responsabilités dans le cadre actuel.
    J’ajoute que ce pouvoir de réquisition est contrôlé en amont par la justice donc il ne comporte pas d’atteinte a priori au droit de grève.

      +8

    Alerter
  • pyrrhogaster // 21.02.2020 à 13h27

    On parle du droit de circuler pour l’opposer aux grévistes. On l’oublie quand la SNCF ferme des « petites » lignes.
    En fait existe t’il ce droit de circuler ? Il y a la liberté de circuler qui est l’interdiction de mettre des obstacles aux déplacements, mais y a t’il un droit qui oblige l’état à fournir les moyens de circuler ?

      +17

    Alerter
    • Anouchka // 21.02.2020 à 15h08

      Oui et je ne comprends pas pourquoi on n’entend pas plus souvent cet argument brandi haut et fort pour fermer la bouche (en cœur) des anti-grève.
      C’est un peu comme si un patron s’opposait au droit de grève de ses employés au motif de son droit à faire du profit!

        +8

      Alerter
      • tepavac // 21.02.2020 à 16h03

        Oui, nous avons un vrais problème de représentation politique, quelques soit le bord.
        Cela implique que la population n’est pas du tout à la hauteur pour se choisir des élus qui corresponde à ses attentes. Finalement l’autorité paternaliste de l’actuel gouvernement est la seule chose de mieux qui pouvait arriver à ce pays, comme au autres semble-t-il. Je sais, venant de ma part on peut supposer que je fais de l’humour au troisième degrés, pourtant il faut se rendre à l’évidence, face aux tensions paroxysmiques du monde actuel entre des puissances surarmées, ayant chacune et surtout certaines, grâce à internet, une facilité à obtenir toutes sortes d’informations permettant le chantage et l’extorsion politique, seul un cas tel que notre président est à l’abri de ce type de scénarios à la Griveau.

        Maintenant concernant tous les acquis qui volent en éclat, la dépossession des biens nationaux et autres industries, bah voilà après la vie à crédit, c’est maintenant l’huissier qui passe….

          +2

        Alerter
        • Catalina // 21.02.2020 à 21h24

          à la hauteur du plafond de verre ? personnellement, je ne pense pas que macron soit légitime, pour l’être, il aurait fallut qu’il ait au moins 30% et il en est loin.
          Et puis entre la peste et le choléra, toutes les belles promesses jamais tenues, franchement, avons-nous un vrai choix ? perso, je pense que non d’autant plus que c’est l’argent et les médias qui font un président aujourd’hui, pratiquement rien d’autre

            +3

          Alerter
  • Cornelius // 21.02.2020 à 13h34

    Il va falloir que certains comprennent que les espaces médiatiques classiques ne sont pas des espaces de débat permettant la confrontation des idées et l’émergence de bribes de vérité. Ce sont de lieux de conflit. Il ne faut pas jouer le jeu des éditocrates, ne pas être poli, rendre coup pour coup. Il ne faut pas penser qu’en acceptant les codes des dominants, des idées hétérodoxes passeront mieux.

    Je garde toujours dans un coin de ma tête que ceux qui sont étiquetés « idéologues » sont seulement des personnes qui n’acceptent pas l’idéologie dominante, l’idéologie des dominants.

    Le clivage ami/ennemi reste toujours opérant pour comprendre et analyser le champ politique.

      +9

    Alerter
  • Narm // 21.02.2020 à 13h55

    lien :

    BFMTV : CHAMPIONNE DE L’ÉVASION FISCALE, L’ÉTAT COMPLICE

    https://www.youtube.com/watch?v=h0Qtj5j3Dck

      +7

    Alerter
    • Cornelius // 21.02.2020 à 15h44

      Oui, mais eux c’est différent. Aux premiers de cordée, beaucoup est pardonné. Et puis je n’aime guère cette expression « évasion fiscale ». Parlons d’optimisation fiscale, qui permet aux ouineurs de la start-up nation d’être compétitifs et de gagner des parts de marché dans la bataille économique mondiale.

        +4

      Alerter
  • Nicole de Nicomaque // 21.02.2020 à 19h45

    Le plus douteux dans l’argumentaire des commissaires politiques médiatiques néolibéraux, c’est cette mauvaise foi sur la plupart des sujets qu’ils avancent lorsqu’ils tentent de discréditer le principe de la grève en tant que tel ou lorsqu’ils tentent de jeter l’opprobre sur les salariées et les salariés qui font grève. Non seulement, ils parlent d’une créature mythique qu’ils appellent « Les Français » – comme si ces fameux « Français » qui ont le droit de  » circuler  » n’allaient pas voir eux aussi dans leur réalité individuelle leurs propres pensions de retraite diminuer de plusieurs centaines d’euros chaque mois – mais ils tentent de sensibiliser leurs auditeurs à la nécessité pour les médecins, les infirmières de travailler tandis que précisément c’est le gouvernement actuel qui les en empêchent. Soit en supprimant toutes sortes de services hospitaliers, soit en organisant la pénurie de moyens ou en dégradant le service public de la Santé en fermant des milliers de lits pour les malades : ceux-ci étant ensuite obligés pour la plupart d’entre eux de rester sur des brancards dans les couloirs des hôpitaux pendant plusieurs jours !

      +10

    Alerter
    • vert-de-taire // 23.02.2020 à 23h31

      Mais vous n’écoutez pas la ministre Buzyn : Elle ferme des lits « pour améliorer la qualité des soins » !
      Tant de sollicitude émeut, non ? cf https://blog.mondediplo.net/le-moment-potemkine
      La clinique va bien mais chut.

      Pareil à la SNCF, ‘elle’ change les horaires des petites lignes le plus souvent possible, met ou non des trains, bref rend la SNCF inutilisable puisqu’on ne peut pas compter sur elle pour se transporter
      et c’est vraiment pas de chance, les gens ne l’utilisent plus suffisamment.
      L’automobile, les routes, le pétrole ça va bien mais chut.

      Et puis cette école publique qui pourrit gentiment tandis-que que l’école privée subventionnée ..
      mais chut.

      Et puis la sécu qui dérembourse de plus en plus tandis-que les complémentaires se gavent
      mais chut.

      Et puis ces autoroutes maintenant remboursés on aurait pu les rendre gratuites sauf que non, ‘on’ les a vendus aux riches et les prix ont augmenté, grâce à un contrat secret mais chut, puisque c’est secret.

      Et puis ce CAC40 qui redistribue de plus en plus aux actionnaires et paye de moins en moins d’impôts
      mais chut.

      Tout ça ne suffit pas, il faut aussi l’argent des retraites
      mais chut c’est encore en discussion.
      – Qui ose encore discuter ?
      – Rien chef, une formalité, dans deux semaines ce sera voté, emballé.

      C’est fou ce qu’on perd comme temps en formalités non ?

        +2

      Alerter
  • Nicole de Nicomaque // 21.02.2020 à 19h50

    Où est la cohérence intellectuelle dans ce cas précis chez les dits  » journalistes » de BFMTV ? Nulle part. BFMTV devrait parler plus clairement à ses téléspectateurs au lieu de tourner autour du pot pendant trois heures. Car en vérité comme il se murmure dans les enceinte du pouvoir actuel : » En 2025, nous aurons rendu les retraites tellement minables que tout le monde voudra travailler plus longtemps pour éviter la précarité « . Comme ça, c’est effectivement plus clairement dit ! Bientôt Papi & Mamie iront au boulot pendant que les petit-fils pointeront au chômage où leurs droits auront été préalablement abolis par un pouvoir de plus en plus ouvertement inhumain et fier de l’être.

      +13

    Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications