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Régis Debray croque la France et le monde – Par Jean Daspry

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Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 27-01-2020

Par ces gros temps de désordres intellectuel, moral et politique, il est toujours utile d’écouter la parole des rares intellectuels indépendants dans l’Hexagone. Pas des salonnards, ventriloques du pouvoir qui nous resservent à jet continu les fameux éléments de langage (EDL) du Château ou de ses dépendances. Hier, nous nous retournions vers Michel Onfray1.

Aujourd’hui, nous nous penchons sur les réflexions d’un autre intellectuel non-conformiste, Régis Debray. À l’occasion de la sortie en librairie de son dernier essai sur l’écologie2, il livre quelques remarques intéressantes sur le fonctionnement de notre société déboussolée3.

Comme toujours, la pensée est profonde, construite à cent lieux de l’écume des jours de notre système médiatico-politique.

Le mot est précis, cinglant parfois. Les références philosophiques et historiques viennent en appui de l’explication du présent et d’une projection sur le futur. Toute méthodologie qui fait défaut à nos perroquets à carte de presse, à nos politiques en godillots, à nos culs de plomb du Quai d’Orsay. En lisant Régis Debray, on a l’impression de respirer à pleins poumons une bonne bouffée d’air pur qui nous débarrasse – du moins l’espace d’un instant – de l’air vicié que nous respirons continuellement.

Il ne s’agit pas de résumer la substantifique moëlle de cet entretien mais de s’en tenir à quelques points saillants utiles à nos réflexions sur un monde aussi complexe qu’imprévisible au sein duquel la France peine à trouver sa voie. Afin de ne pas trahir la pensée de l’auteur, nous nous en tiendrons le plus possible à des citations in extenso.

L’HOMME DÉPENDANT DE LA NATURE

« Nous payons le coût de la société industrielle et sans doute de la modernité elle-même. On pense à Descartes et à son fameux devenir ‘comme maître et possesseur de la nature… Nous découvrons d’un coup, car on ne parlait pratiquement pas du climat, il y a cinquante ans, notre dépendance envers une nature fragile, dont on se croyait indépendant. C’est la naissance de l’homme précaire, qui a perdu son assurance-vie : le Progrès ».

LE NOUVEL ORDRE MORAL

« L’homme était un être historique jusqu’à aujourd’hui, qui accomplissait son salut dans le temps, avec des ancêtres, une mémoire et une promesse. C’est dans l’espace qu’il se situe actuellement. L’ubiquité a pris le dessus sur la continuité…

L’ordre moral ? Toutes les époques en ont un, et c’est tant mieux. Le nôtre veut construire un monde pasteurisé, sans risque tout en positif, où on ne veut plus voir le sang couler, le taureau dans l’arène, ni le cercueil dans la rue. La vie sans la cruauté de la vie. Plus de contact avec le mal. Restons propre ».

Rappelons que notre magazine soulevait cette question dans le dernier numéro de l’année 2019 en tentant de démontrer toutes les dérives dangereuses de cette évolution !4

DU MASCULIN AU FÉMININ

« Nous vivons dans un état de paix. D’où le soft plutôt que le hard, l’image plutôt que la réalité, la beauté aussi bien pour les hommes que pour les femmes, le culte de la victime plutôt que du héros, et notre répugnance croissante à la chasse, activité masculine s’il en est. Plus fondamentalement, nous quittons Dieu le père pour la Terre mère. Nous sommes passés de l’État, nom masculin, à la société civile, nom féminin ».

LA JEUNESSE ET L’ÉCOLOGIE

« Mieux vaut un engouement pour une grande cause que de regarder le nombril. Et donc, sympathie et reconnaissance. La disparition des anciens amortisseurs et protecteurs, le parti, la famille, l’Église, la nation, fait que l’individu se retrouve seul face avec la planète…. Ce qu’on peut craindre, c’est qu’à force de protester contre les injures faites à la nature, on en vienne à oublier les injustices faites aux hommes. C’est que la planète fasse oublier la Cité, la polis…

Q. Les adultes doivent-ils nécessairement leur emboîter le pas ?

R. Cela peut devenir de la démagogie. La jeunesse n’est pas un argument d’autorité. … l’éradication du passé débouche rarement sur un avenir meilleur »5.

LES LIMITES DE L’ACTION POLITIQUE

« … Dans le vide symbolique d’aujourd’hui, et la disparition de tout grand récit, nous avons peut-être besoin d’une nouvelle sacralité, de quelque chose qui interdit le sacrilège et qui recommande le sacrifice. Il y a un basculement dans nos façons de penser, pas encore dans nos modes de vie et ce décalage est problématique. Est-ce que nous pouvons vouloir ce que nous savons, et qui est indiqué par les documents du GIEC, en décisions ? Comment penser à la fois planète et nation ? Cela pose la question des limites de l’action d’un gouvernement devant un processus qui le dépasse. Le décalage est dramatique entre le défi et la réponse. Nous avons peu de prise sur les choses, et les gouvernants font semblant que la décision leur appartient. Il ne faut pas désespérer la jeunesse ni la « Convention des bons citoyens ».

Que cela est bien pensé, bien écrit, bien dit ! Tout le problème que pose le président de la République n’est-il pas dans la confusion entre son lyrisme et la réalité de ses actes, y compris dans le domaine de la protection de l’environnement, du « milieu », pour reprendre la formule de Régis Debray ?

« La pensée n’est qu’un éclair au milieu de la nuit. Mais c’est éclair qui est tout » (Henri Poincaré). Un autoritarisme pèse sur la société. Non content de se méfier du peuple, le pouvoir accentue ses pressions pour mettre sous surveillance les pensées non conformes6.

C’est pourquoi, cette bouffée d’air pur nous paraît des plus salutaires alors que nous vivons sous le règne de la pensée unique, du conformisme intellectuel, du progressisme qui ne tolère que lui-même, de l’anathème, de la censure, de la délation permanente, de la désinformation, des bobards (« fake news ») permanents, d’une orwellisation du XXIe siècle7… Dans cette société de nivellement par le bas (d’inculture et d’aculturation)8, un bref moment d’élévation vers le haut est bénéfique, pour ne pas dire indispensable alors que le verbe macronien entretient la mascarade.

Le dernier mot revient à Régis Debray : « La nature sans la culture, c’est la sauvagerie pure. Essayons de rester civilisés » lorsqu’il croque la France et le monde pour notre plus grand plaisir.

Jean Daspry
27 janvier 2020

1 Ali Baba, Michel Onfray sonne la charge, www.prochetmoyen-orient.ch , 13 janvier 2020.
2 Régis Debray, Le Siècle vert, Collection « Tracts », Gallimard, 2020.
3 Régis Debray, « Le nouvel ordre moral veut construire un monde pasteurisé », Le Figaro Magazine, 17 janvier 2020, pp. 38 à 41.
4 Ali Baba, Du retour de l’ordre moral en France, www.prochetmoyen-orient.ch , 30 décembre 2019.
5 Olivier Babeau, L’Europe ou les infortunes de la vertu, Les Échos, 21 janvier 2020, p. 9.
6 Nicolas Carreau, La chasse aux mots est ouverte, Marianne, 24-30 janvier 2020, pp. 79.
7 Nicolas Truong, George Orwell penseur du XXIe siècle, Le Monde Idées, 18 janvier 2020, pp. 26-27.
8 Jean-Éric Schoettl, Recrutement de la haute fonction publique : la méritocratie républicaine est menacée, (« On ne demande pas aux médecins de représenter sociologiquement la France mais de bien soigner. Pourquoi n’en serait-il pas de même pour les hauts fonctionnaires ? »), Le Figaro, 18-19 janvier 2020, p. 18.

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Source : Proche & Moyen-Orient, Jean Daspry, 27-01-2020

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jc // 08.02.2020 à 09h11

Régis Debray : « La nature sans la culture, c’est la sauvagerie pure. Essayons de rester civilisés »

Moi je dirais plutôt que c’est la culture hors sol¹, sans la nature, qui est sauvagerie pure, contre-civilisation.

¹: La culture artificielle, numérique par exemple. Il nous faut retrouver l’intelligence naturelle de la nature.

48 réactions et commentaires

  • jc // 08.02.2020 à 09h11

    Régis Debray : « La nature sans la culture, c’est la sauvagerie pure. Essayons de rester civilisés »

    Moi je dirais plutôt que c’est la culture hors sol¹, sans la nature, qui est sauvagerie pure, contre-civilisation.

    ¹: La culture artificielle, numérique par exemple. Il nous faut retrouver l’intelligence naturelle de la nature.

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    • Anouchka // 08.02.2020 à 09h41

      Levi-Strauss disait que la pensée sauvage c’est la pensée non domestiquée en vue d’un rendement. Il voyait dans l’art des manifestations de pensée sauvage. Bon, quand on voit ce qu’est aujourd’hui l’art contemporain, on se dit que ce n’est pas si simple, mais quand même, l’idée est intéressante et relativise la belle opposition entre nature et culture, si claire, si cartésienne, si française que propose R.Debre.
      On peut aussi relativiser ce qu’il dit en pensant à l’opposition entre culture et civilisation que faisait T.Mann (https://www.universalis.fr/encyclopedie/culture-culture-et-civilisation/) : le barbare disait-il peut aussi parfois être du côté de la culture et la culture n’est jamais vraiment séparée de la nature. La civilisation, par contre… Et c’est précisément la civilisation (la nôtre en l’occurrence) qui est en cause dans les problèmes écologiques auxquels nous sommes confrontés.

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      • egogo // 08.02.2020 à 13h52

        L’Art contemporain est surement contemporain mais est-il un art ? En tous les cas pas dans le sens de l’Art Brut ,qui lui-même est-il un art ? L’art nègre lui est religieux ,on voit que le problème tient plutôt dans la définition du mot Art qui par là même dépend du mot  » civilisation .

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        • Gg // 10.02.2020 à 10h23

          Ce qu’on nomme l’art brut est une expression singulière qui a était assimilé en tant art , il y a pas si longtemps . Le champ de l’art est désormais extensif , il peut tout absorber .

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        • RGT // 10.02.2020 à 18h27

          L’Art contemporain est surtout un business très fructueux, et particulièrement pour ceux qui en font le commerce.

          Je suis sans doute un « vieux ringard ignare » mais je suis quand même largement plus ému par une œuvre de Brueghel l’Ancien que par un étron gonflable devant lequel s’esbaudissent les « Grands Ordonnateurs » de la « Pensée divine ».

          Je suis un sombre idiot qui n’a rien compris à l’Art… Et pourtant, j’essaye !!!

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    • jc // 08.02.2020 à 09h50

      En consultant Wikipédia https://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation je découvre qu’il y a deux acceptations du mot « civilisation », l’une « éternelle », l’autre « moderne ». Je me demande si Régis Debray n’a pas choisi l’interprétation « lumineuse » de Condorcet, l’idée de civilisation étant liée aux « progrès » accomplis par une société donnée. (Ce n’est pas la mienne.)

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      • Brigitte // 08.02.2020 à 19h40

        Il me semble que Régis Debré définit la civilisation par le triptyque: une langue, une religion et une culture, ce qui lui fait dire dans un précédent essai que nous (français et européens) sommes devenus américains, ou sur le point de. Le terreau était déjà prêt dans les pays anglo-saxons, puis par effet domino dans les pays scandinaves. Ce fut un peu plus long pour les pays latins. Il aura fallu deux guerres et la construction européenne pour en arriver, en France, à la « start-up nation ».
        L’Asie n’est pas en reste, la Chine étant considérée à tort comme une civilisation concurrente. Elle n’est que la Byzance moderne de l’empire américain, qui lui survivra probablement, n’en déplaise au coronavirus….

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    • Fritz // 08.02.2020 à 12h04

      Quand j’étais en Terminale, au début des années 80, j’étais très agacé par la manie de certains profs de philo d’opposer nature et culture : ils exaltaient le « nécessaire combat de l’Homme contre la nature » et définissaient la culture comme une création prométhéenne de l’Homme avec un grand H.

      On en goûte aujourd’hui les résultats : la planète de plus en plus saccagée, et des zombies qui hantent les rues, hallucinés par leurs écrans.

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      • Owen // 08.02.2020 à 17h25

        Oui, c’est la longue histoire philosophique de l’édification du grand H, en attendant que l’espèce humaine tombe avec sa propre échelle.

        Enfant, j’entendais que les animaux ne souffrent pas, car ils n’ont pas d’âme. C’est gentil ! Cela vient de Descartes, le maître de la Raison. C’était imparable. Où plutôt comment la raison a chevauché le monothéisme, pour édifier le splendide isolement humain de son état naturel.

        L’erreur, ou le diable (qui divise, justement), s’était logé dans la polysémie du concept de nature. L’état des choses (les 3 règnes de Linné, ou de façon plus générale, la biosphère: inventaire, classification et fonctionnement), ce n’est pas pareil que l’essence des choses (pourquoi c’est ceci ou cela, qui demeure spéculatif).

        Lucien Malson a repris utilement, dans « Les Enfants Sauvages », tout le journal du docteur Itard qui voulait éduquer Victor, pour démontrer l’oxymore à l’expression: « nature humaine ». L’Homme, l’humanité, n’a pas de nature, pas de singularité propre. C’est une espèce, parmi celles animales. C’est son élaboration sociale et économique, ses constructions matérielles qui ont fait sa culture, accumulée par son histoire.
        La douceur et la sauvagerie sont tout aussi présentes dans la nature comme dans la culture.

        L’artifice est une habileté pour utiliser les choses de la nature, qui a ses bienfaits propres. Mais les lois physiques vont bientôt nous rappeler que la nature de notre espèce ne réside pas dans le monde des idées, qu’elles soient conceptuelles ou spirituelles.

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        • Brigitte // 08.02.2020 à 20h19

          La nature c’est ce qui ne dépend pas de nous, mais de qui nous dépendons. Elle ne nous environne pas mais nous englobe, nous transcende en quelque sorte par l’évolution. D’où l’idée d’une nouvelle religion écologiste vénérant mère nature, de par notre condition humaine.
          Cependant, on pourrait très bien imaginer que l’humain soit l’ébauche d’un nouveau règne, comme il y en a eu avec les végétaux, les fungi et les animaux. Les transhumanistes en rêvent mais pour l’instant c’est de la SF.
          Je pense que nous n’aurons pas le temps ni l’espace et que la fin de règne est déjà annoncée…

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          • Owen // 09.02.2020 à 05h23

            L’histoire des idées nous a placés au somment du vivant et a éteint celui-ci à notre regard. Si elle nous avait placé au cœur de celui-ci, elle nous aurait éveillé (ou entretenu) la conscience des ramifications jusqu’aux extrémités en attendant d’en avoir toute la connaissance.

            Il faudrait apprendre dès le CP l’hypothèse de James Lovelock : « la Terre est un être vivant » (éventuellement : « un organisme vivant » si ça fait trop couiner les religieux). C’est l’être Un de la planète, constituant, avec la santé de ses organes régulateurs, réparateurs, qui contient tous les autres. Il est facile d’imaginer l’apprentissage des sciences de la Terre en dynamique, en holistique : le système respiratoire du climat, celui vasculaire de l’eau, les forets et les planctons qui sont les poumons, les chairs que sont les milieux biogéographiques, etc… Un système de représentation qui a déjà l’avantage de décloisonner les sciences.

            Pour la spiritualité, celle de Gaïa est immanente, avec son émerveillement, son enchantement. Elle serait vite concurrente avec les « activateurs » de la religion transcendante que sont l’éblouissement, l’extase, dont notre culture est imprégnée.
            Debray, lui-même, familiarisé avec le principe abstrait monocausal, qui éclaire, englobe et explique tout, se sent maladroit à envisager notre lien avec les autres organismes vivants : «On n’avait pas pensé qu’un jour il faudrait s’incliner devant les arbres !».

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          • Owen // 09.02.2020 à 05h25

            L’hypothèse Gaïa de Lovelock (en se tapant le scientisme borné de Wikipedia):
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Hypoth%C3%A8se_Ga%C3%AFa

            Interview de R. Debray par Libération sur l’ouvrage présenté dans cet article :
            http://www.eaubonneps.fr/archives/2020/01/10/37929096.html

            A quoi peut ressembler une Déclaration des Droits de la Terre (initiative d’Evo Morale) :
            http://rio20.net/fr/propuestas/declaration-universelle-des-droits-de-la-terre-mere/

            Et en effet, le transhumanisme, c’est comme la terraformation des autres planètes : si on n’est pas capable de s’occuper de notre condition humaine, comme du vivant sur la Terre, je vois mal comment on peut créer et maîtriser d’autres modèles.

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            • jc // 09.02.2020 à 11h39

              Régis Debray: « Ce qui m’inquiète, c’est la perte de conscience historique, la déculturation ambiante. Vous savez, vous parlez à un vieux marxiste des années 60. On n’avait pas pensé qu’un jour il faudrait s’incliner devant les arbres ! Admettez que le vieux Prométhée puisse être troublé par le retour de Gaïa !  » (Extrait de « http://www.eaubonneps.fr/archives/2020/01/10/37929096.html )

              On n’avait pas imaginé qu’un matérialiste des temps anciens (c’est-à-dire des temps modernes!) comme Régis Debray serait un jour conduit -contraint- à penser que la matière est vivante¹, c’est-à-dire que les champs dans lesquels nous baignons (gravitationnels, électromagnétiques, etc. -surtout etc.?-) sont morphogénétiques. Pour moi il ne s’agit pas d’une déculturation, il s’agit tout simplement d’une reculturation plus naturelle, c’est tout.

              (Au commencement (au principe pour les cyclistes) était la matière (vivante) et la matière était « en puissance » (toute puissante, énergie pure si l’on veut), un dieu-déesse Janus indifférencié tout puissant, un oeuf cosmique Ouranos-Gaïa totipotent¹. Puis il y eut génération par différenciations successives, phases pendant lesquelles la matière prit forme en épuisant progressivement son énergie. Jusqu’à une création « en acte » à la fin des temps (ou, pour les cyclistes, jusqu’à l’inéluctable corruption qui permet de recommencer un nouveau cycle).)

              ¹: Bien avant Lovelock il y a eu le Platon du Timée.

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    • M.Smith // 08.02.2020 à 13h33

      Autre exemple de culture hors sol :
      “Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle” dixit Macron
      Lors d’une réception à l’Elysée pour les trente ans de la ratification de la Convention des droits de l’enfant (sic). Fidèle à lui-même en même temps Macron fête les droits DE l’enfant et donne des droits A l’enfant (PMA), tout en jouant à celui qui sait.
      https://www.lefigaro.fr/vox/societe/un-pere-n-est-pas-forcement-un-male-quand-les-partisans-de-la-pma-congedient-le-reel-20200203?

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      • M.Smith // 08.02.2020 à 13h34

        suite

        Certains ont cru que le terme de mâle à la place de celui d’homme était une provocation. Pas du tout. Dans la théorie Queer (Judith Butler, ..) un homme ne se définit pas par son sexe biologique mais par son identité de genre, un homme peut donc être une femelle – et comme le dit Macron un père peut être une femelle. Car tout est une construction sociale, le père biologique n’est pas le père c’est le géniteur (réduit à un don de sperme), le père c’est le rôle de père joué indifféremment par un mâle ou une femelle. L’homme ou la femme ce n’est pas le mâle ou la femelle, c’est l’identité de genre que l’on choisit. En fait la théorie Queer va plus loin en niant la dualité biologique, le sexe serait indéterminable, c’est un continuum non binaire qui n’a aucun influence sur les comportements, l’orientation sexuelle et l’identité de genre. Le genre ne se limite plus au masculin et au féminin, il existe plus de 80 genres non binaires indépendant de l’expression de genre (qui n’est autre que l’apparence). Voir la célèbre répartie d’un responsable Inter-LGBTEt sur le plateau d’Arrêt sur image : « Je ne suis pas un homme, Monsieur »).
        https://www.lefigaro.fr/vox/societe/2018/07/05/31003-20180705ARTFIG00193-je-ne-suis-pas-un-homme-l-ultime-naufrage-du-politiquement-correct.php

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        • M.Smith // 08.02.2020 à 13h54

          suite suite

          Un peu de Genre-fiction :
          Si la PMA est acceptée et que l’on peut choisir son identité de genre qu’est-ce qui empêche deux mâles de se dire lesbiennes et de demander une PMA ? Pour ne pas faire de discrimination envers ces femmes sans uterus va-t-on leur permettre de recourir à un uterus extérieur à leur famille (GPA) ? Lol.

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          • Brigitte // 08.02.2020 à 21h05

            La nature est très permissive sur le sexe et très inventive! L’hermaphrodisme en est un exemple ou le transsexualisme en fonction des conditions du milieu, chez les poissons, ou encore le mimétisme chez les fleurs. Donc l’humain n’invente rien.
            Un homme peut-il être une femelle? oui de même qu’un mâle peut être une femme, par mimétisme sexuel (travestissement) ou transsexualisme quand il y a chirurgie.
            La nature est inventive pour réguler la reproduction, son graal. L’homosexualité peut être assimilée à une variable d’ajustement de la reproduction, corrélée à un taux de natalité faible.
            Dans un monde écolo, les couples homos sont vertueux car ils économisent les ressources naturelles. Mais alors pourquoi vouloir subitement qu’ils participent à la reproduction de façon artificielle, avec la PMA-GPA? C’est un non sens écologique et moral, dans le sens de la morale naturelle.

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            • lon // 08.02.2020 à 23h39

              …L’homosexualité peut être assimilée à une variable d’ajustement de la reproduction, corrélée à un taux de natalité faible…
              Tout à fait d’accord avec vous, mais vous êtes bien une des rares à le voir , tellement la sexualité en Occident n’est considérée que dans sa variable « plaisir/épanouissement » , on oublie que sa fonction première est la reproduction .
              ….Dans un monde écolo, les couples homos sont vertueux car ils économisent les ressources naturelles. Mais alors pourquoi vouloir subitement qu’ils participent à la reproduction de façon artificielle, avec la PMA-GPA? C’est un non sens écologique et moral, dans le sens de la morale naturelle….
              Peut-être un besoin de « normalité » et d’intégration sociale , jusqu’à l’absurde ?

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            • M.Smith // 09.02.2020 à 12h33

              « Un homme peut-il être une femelle? oui de même qu’un mâle peut être une femme, par mimétisme sexuel (travestissement) ou transsexualisme quand il y a chirurgie. »

              Vous confondre ėtre et paraître. Un transfemme avec ou sans opération ne pourra jamais donné naissance à un enfant. Les pseudo hermaphrodites sont des pseudo, contrairement aux escargots qui peuvent se féconder eux-mêmes.
              On est bien dans un déni de réalité biologique en changeant la définition des mots.

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            • Anouchka // 09.02.2020 à 13h49

              @M Smith, Brigitte se place “dans l’absolu”. Ce qu’elle veut dire, c’est que le transsexualisme n’est pas “contre-nature”, qu’il existe dans la nature, même si c’est de manière marginale.
              La séparation imperméable entre “mâle” et “femelle “ (ou féminin et masculin) est d’ordre conceptuel, c’est l’esprit humain qui la produit.

              Toute la question est de savoir quelle est la fonction de cette “production conceptuelle”qui sépare le mâle de la femelle (et qui existe à ma connaissance dans toutes les cultures). Est-elle nécessaire pour empêcher les individus de devenir fous et de sombrer dans une violence destructrice ? Beaucoup l’ont dit, à commencer par les psychanalystes.
              Mais peut-être cette peur de l’indifférenciation n’est-elle que la projection inconsciente de la structuration patriarcale de la société où il faut qu’il y ait un bas et un haut pour qu’une partie puisse en dominer une autre (il faut qu’il y ait du féminin inférieur et dévalorisé pour qu’il puisse y avoir du masculin supérieur et valorisé) et qu’ainsi un ordre social puisse s’établir.

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            • M.Smith // 10.02.2020 à 12h33

              @Anouchka
              Merci pour la réponse mais je ne comprends pas ce que veut dire se placer dans l’absolu.
              Pour se comprendre et raisonner correctement nous devons partager un vocabulaire commun. Par définition les termes de mâle et femelle font référence au sexe biologique alors que les termes masculin et féminin relèvent de la culture. On peut donc jouer avec les identité de genre ou les expression de genre, et explorer toutes les orientations sexuelles possibles, cela ne changera rien aux données biologiques de base. Un transsexuel aura toujours les mêmes chromosomes, gonades et production d’hormone, la castration ne produit pas un chromosome Y, un utérus et des œstrogènes.

              On peut déconstruire ce qui est construit (le sexuel) non ce qui est naturel (le sexué). Les différences homme et femme relèvent à la fois de la nature et de la culture, au siècle dernier on avait tendance à tout mettre sur le dos de la nature (patriarcat), aujourd’hui c’est le contraire (théorie queer). Mais on ne corrige pas une ignorance par une autre.
              Dire que les lesbiennes ne sont pas des femmes (Monique Wittig), ou que le sexe est une construction sociale comme le genre (Judit Butler) relève de la littérature. Cette position n’est pas un féminisme subversif mais la subversion du féminisme comme le démontre Sylviane Agacinski (dans Sexe et genre).

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          • Subotai // 10.02.2020 à 01h54

            Je met ça là.
            J’ai l’impression dans vos échanges qu’on joue sur les mots.
            Mâle, femelle sont des mots définissant les sexes dans le cadre de la reproduction sexué.
            Homme et femme sont des mots définissant le mâle et la femelle d’une espèce particulière, la notre.
            Mais on dit le taureau et la vache, le verrat et la truie, etc…
            Je veux bien, en fait c’est courant, que les rôles parentaux soient assumés par d’autres que les géniteurs mâles et femelles.
            Il n’en reste pas moins que pour beaucoup d’espèces, dont la notre, un mâle et une femelle soient nécessaire à la procréation.
            Les rôles parentaux sont question de « culture » c’est à dire de l’évolution sociale qui a été nécessaire pour que le groupe social en question perpétue l’espèce dans les meilleures conditions.
            Aujourd’hui nous assistons à un combat d’arrière garde pour une modification des rôles parentaux en faveur d’une « officialisation » de la dénatalité. En effet, pour la première fois de toute son existence l’espèce humaine est devenue suffisamment nombreuse pour que le modèle culturel dominant estime que faire des enfants « à volonté » et dans le modèle parental de son choix soit nécessaire.
            La conséquence probable étant une baisse de la natalité, manière « naturelle » utilisant l’évolution culturelle d’augmenter les chance de survie de l’espèce sur une planète aux ressources finies.
            Sauf que, voilà, la planète ne nous a pas attendu et je ne suis pas sûr, malgré mon age respectable :-), de ne pas voir un rétropédalage sauvage sur tout ce qui « empêche la famille » (ref: Canada année 60) dans les années qui viennent.

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            • Subotai // 10.02.2020 à 02h48

              Je m’aperçois qu’il faudrait expliciter un truc ou deux.
              Il se trouve que dans notre modèle culturel (millénaire?) le père est assimilé au géniteur et la mère à la génitrice.
              Mais, d’aucuns savent que beaucoup de modèles culturels n’utilisent pas le même mot pour définir les deux concepts. Il arrive que tous les mâles de la lignée ou du clan soient appelés père et considéré comme tel (dans son rôle social) et toutes les femelles comme mère (idem).
              Avec toutes sortes de variantes ad hoc… 🙂
              Celui qui n’a pas vu, par là où j’habite, un copain pleurer deux fois la mort de sa « mère » (fa’aamu et génitrice) ne sait pas la puissance des autres modèles sociaux qui existent.

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            • M.Smith // 10.02.2020 à 12h59

              On peut aussi utiliser les termes frère ou sœur pour désigner une autre personne en raison d’une appartenance plus large à un clan ou encore à la race humaine. Mais en ce cas le nouvel usage du terme s’ajoute au premier sans le remplacer. Vous pouvez être mon frère en humanité sans pour autant que je vous confonde avec mon frère biologique.
              Je ne sais pas si l’exemple que vous citer relève de ce double usage ou d’une éducation commune des enfants (comme dans la République de Platon).
              Le père en tant que rôle peut évidemment être joué de multiple manière, tout comme l’homme en tant que genre (sexe psychique, sexe social, apparence), mais cela ne remet pas en cause les données biologiques (complémentarité des sexes pour la procréation).

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            • Subotai // 10.02.2020 à 17h42

              @M.Smith
              Dans ce dont je parle, il ne s’agit pas seulement de mot mais du rôle, social, public et privé.

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      • Anouchka // 08.02.2020 à 16h06

        La phrase de Macron est hallucinante! Je ne sais pas si il a vraiment réfléchi à ce qu’il a dit (probablement pas:)) mais en tout cas on nage là en plein délire pervers:
        parler de père et de mère, c’est accréditer le modèle traditionnel de la famille patriarcale, celle-la même qui a assigné depuis toujours des rôles sociaux fixés et hiérarchisés entre le féminin et le masculin. Parler de “père”, c’est implicitement reconnaître que l’on croit à l’existence du concept de “masculinité” dont la fonction est de définir quelque chose de supérieur et d’universel.
        Dire qu’un père n’est pas forcément un mâle, c’est vouloir le beurre et l’argent du beurre. Ce n’est pas valoriser la féminité et la hisser à un statut égal à celui de la masculinité, c’est imposer le phantasme de la toute puissance maternelle. Et reconduire la structure autoritaire de domination que l’on (le féminisme) reprochait initialement à la famille patriarcale.
        Comment pouvons-nous nous laisser sadiser comme ça par ces pervers! Il faut réagir.

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  • d’Aubrac // 08.02.2020 à 09h16

    Jubilation. Jubilation. Jubilation.

    Lire Debray : s’éprouver possiblement intelligent.

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  • Cyrille // 08.02.2020 à 09h40

    La vraie culture ne se rapproche t’elle pas de la compréhension des lois fondamentales de la nature.

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    • Anouchka // 08.02.2020 à 09h51

      Euh… Ça sent un peu bizarre votre idée.
      On faisait beaucoup ce genre de rapprochement dans la littérature nationale-s. et apparentée entre les deux guerres en Allemagne…
      Regis Debray parle de ça, d’ailleurs, quelque part dans cette émission : https://www.franceculture.fr/emissions/repliques/le-tournant-ecologique

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    • lon // 08.02.2020 à 14h50

      heu, les seules lois fondamentales de la nature qui existent actuellement ce sont les lois de la physique .

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      • tepavac // 08.02.2020 à 19h46

        Ce n’est pas parce que les lois de la vie échappent à un entendement particulier que vous devez décréter qu’elles n’existent pas.
        Le fondement même qui apprécie les lois de la physique, c’est à dire la reproductibilité de l’expérience, ne peut être dénier concernant le vivant, celui-ci se reproduisant dans un tropisme de plus en plus complexe depuis Trois milliards cinq cent millions d’année. , juste après le refroidissement de la couche terrestre et de ses océans .
        cordialement

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        • lon // 08.02.2020 à 23h48

          Je n’ai pas décrété qu’elles n’existent pas , et j’ai écrit  » actuellement  » . Et 3 milliards 500 millions d’années de reproduction du vivant n’ont pas encore ( j’écris : pas encore ) produit quelque chose ressemblant à une  » loi de la nature « 

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  • Santerre // 08.02.2020 à 09h56

    Légère déception…. J’arrive follement attiré par le nom prestigieux, salivant d’avance à lire un texte du maître. Et plouf, il s’agit d’une critique d’un de ses essais. Sympa , certes mais décevant face à la promesse.

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  • Milsabor // 08.02.2020 à 11h14

    L’empire capitaliste mondial, c’est la fin de la civisation.

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  • LibEgaFra // 08.02.2020 à 12h43

    Vous devez habiter en ville pour ne pas vous rendre compte des changements en cours. Ceux qui vivent à la campagne savent ce qu’il en est avec l’observation quotidienne de la nature: changements de la faune et de la flore.

    En parlant d' »encycliques » vous montrez votre parti pris.

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    • Fritz // 08.02.2020 à 12h46

      J’habite à la campagne. Je fréquente des chasseurs qui connaissent la flore et surtout la faune. Quant au mot que vous citez, il figurait dans un commentaire qui a disparu. Il faisait allusion aux documents édités par le GIEC, dont seuls les hérétiques contestent l’infaillibilité.

      C’était un commentaire à ce passage crucial de Régis Debray : « Est-ce que nous pouvons vouloir ce que nous savons, et qui est indiqué par les documents du GIEC, en décisions ? »

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      • LibEgaFra // 08.02.2020 à 12h56

        Ah, les chasseurs connaisseurs de la flore et de la faune… Que connaissent-ils des oiseaux et des insectes dont les disparitions sont liées? Et les chasseurs ne chassent pas en été quand s’observent les changements les plus importants. Le moustique tigre, vous connaissez? Vos chasseurs vont-ils chasser en Allemagne où la plus importante essence forestière est menacée de disparition?

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        • Anouchka // 08.02.2020 à 13h48

          Toujours ces mêmes antiennes… Les bobos écolos qui récitent le nouvel évangile…
          Retirer vos œillères, nous ne sommes plus sous la 3e république @libertéÉgalitéFraternité
          La faune existe aussi en ville. On a même retrouvé un loup sur l’une des rocades de Grenoble et on ne sait plus quoi faire des rats à Paris.

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  • Santerre // 08.02.2020 à 13h40

    Ma garrigue était parcourue d’aurochs, y en plus, des loups, y en a plus, c’était une magnifique forêt de chênes verts de 25m, y en a plus. A une époque, dans ma garrigues, il n’y avait ni poules, ni moutons ni chèvres ni chevaux ni ânes ni boeufs, ni chiens, ni chats, ni faisan, dinde, chevreuil, rat gris, AA ucun, strictement aucun n’est rndemique.Pas un seul arbre à plus de 1000 km à la ronde n’est sauvage. Chaque arbre a été planté de main d’homme. Il n’y avait pas de patates non plus, pas d’olives, de tomates, de maïs, de mûrier de pommiers, d’abricotiers, de pruniers. Même le blé ne s’est imposé qu’il n’y a qu’une poignée de millénaires. Et là encore, il n’était pas endémique.

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    • Santerre // 08.02.2020 à 14h32

      Ceci était une réponse à LibegaFra et son « c’était mieux avant ».

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  • lon // 08.02.2020 à 14h47

    ….L’homme était un être historique jusqu’à aujourd’hui, qui accomplissait son salut dans le temps, avec des ancêtres, une mémoire et une promesse. C’est dans l’espace qu’il se situe actuellement. L’ubiquité a pris le dessus sur la continuité…
    Superbement dit, M Debray .

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    • jc // 08.02.2020 à 20h19

      Ce n’est pas techniquement mon point de vue. Pour moi on passe d’une continuité temporelle, masculine, à une continuité spatiale, féminine, mais on reste dans la continuité.

      Je ne sais pas si Régis Debray fait là allusion au chapitre XXIII « Le temps changé en espace » du « Le règne de la quantité et les signes des temps » par René Guénon. Mais moi, non seulement je le fais, mais de plus, je féminise Abel en Abelle!.

      René Guénon: « … au moment même où le temps semblait achever de dévorer l’espace, c’est au contraire l’espace qui absorbe le temps ; et c’est là, pourrait-on dire en se référant au sens cosmologique du symbolisme biblique, la revanche finale d’Abel sur Caïn. »

      Régis Debray: « Plus fondamentalement, nous quittons Dieu le père pour la Terre mère. »

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      • Brigitte // 09.02.2020 à 08h57

        jc, pourquoi cette dualité sexuelle entre le temps et l’espace?
        La vie, principe féminin universel est temporel. Tout est cycle, équilibre (féminin?) et rupture, expansion, ordre (masculin?).
        Faut-il revenir à Gaïa et Ouranos pour expliquer l’écologie? Attention à ne pas tomber dans le piège d’une nouvelle religion dualiste.
        D’ailleurs, ils ont engendré une myriade de dieux et déesses décrivant bien l’entrelacement du féminin et du masculin qui aujourd’hui n’ont plus de sens d’être séparés. La dualité est en chacun d’eux (et de nous). La déesse de la fertilité et de la vie, est aussi celle de la guerre.
        Depuis la nuit des temps, les hommes se battent pour s’accaparer les ressources et défendre leur territoire, et se reproduisent pour transmettre leur héritage.
        L’espace-temps, un petit bout de terre pour lequel les hommes vivent et meurent depuis toujours, sous le regard des dieux.
        Qu’en est-il aujourd’hui, à l’ère du numérique?

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        • jc // 09.02.2020 à 10h06

          Brigitte: « jc, pourquoi cette dualité sexuelle entre le temps et l’espace? » Pour aller dans ce que je crois être le sens du “Plus fondamentalement, nous quittons Dieu le père pour la Terre mère.” de Régis Debray.

          Pour moi l’espace est formé de cercles et ne contient pas de droites: il est donc lui aussi cyclique, comme l’est pour moi le temps. Pour les dieux il est de dimension infinie. Je me représente le dieu-père masculin (Ouranos?) et la déesse-mère féminine (Gaïa?) comme les deux faces d’une « surface-de-dimension-infinie » qui n’en a qu’une (en 2D ce serait une surface de Boy qui est un passage obligé lorsqu’on veut retourner la sphère (intérieur pour extérieur) par invagination¹). Dans cette représentation géométrique il n’y a pas dualisme, mais dualité au sens mathématique, c’est-à-dire que l’on voit la même chose vue de deux points de vue différents.

          Ce qui précède rejoint, j’espère, votre « ils ont engendré une myriade de dieux et déesses décrivant bien l’entrelacement du féminin et du masculin qui aujourd’hui n’ont plus de sens d’être séparés ».

          ¹: Jean-Pierre Petit est un spécialiste de la chose.

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          • jc // 09.02.2020 à 10h11

            À l’ère du numérique.

            J’essaye d’être un penseur du continu, à la suite d’Aristote, de René Guénon et de René Thom. Je suis donc diamétralement opposé aux penseurs du discret que sont typiquement pour moi les informaticiens « classiques », qui ne manipulent que des 0 et des 1 dans l’exercice de leur fonction. (Par contre je n’ai rien contre l’arithmétique traitée par les mathématiciens, c’est-à-dire géométriquement, car peut-être la prophétie de Pythagore se révélera-t-elle un jour exacte: « Tout est Nombre¹ ». Et je ne sais pas si l’informatique quantique naissante sera une informatique du discret ou du continu.) Pour moi et à la suite de René Thom, c’est l’opposition discret/continu qui domine toute la pensée (pas seulement la pensée mathématique).

            ¹: Pour les Anciens Grecs seuls étaient nombres les nombres entiers (à l’exclusion de 1 -et, bien entendu, de 0-).

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        • jc // 10.02.2020 à 12h41

          Brigitte: « La vie, principe féminin universel est temporel. Tout est cycle, équilibre (féminin?) et rupture, expansion, ordre (masculin?). »

          Pour moi le temps cyclique est, comme pour vous (?), féminin. Mais c’est le temps de l’éternel retour, et donc l’abolition du temps.

          Quant à l’opposition masculin/féminin je verrais bien l’ « acte fondateur » masculin comme une séparation, et l’ « acte fondateur » féminin comme une réunion. Qui a commencé? L’oeuf ou la poule? Fonder une famille¹ est en général perçu comme une réunion, mais c’est au préalable une séparation (du foyer des parents)…

          ¹: ou un parti politique…

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  • Bouddha Vert // 09.02.2020 à 01h41

    Régis appartient au XXème siècle, il perçoit des menaces, loin devant, avec les manières de voir du siècle précédent.
    *D’abord la flagellation, « la société industrielle et la modernité », or, elle appartient aux générations de son temps et il en ont tous bien profité, alors(?)… d’ailleurs sans rancune.
    *Le Tarzan masculin intérieur s’est endormi, Hemingway sort de ce corps(!), les « grands chasseurs » appartiennent aux mythes de la génération encore antérieure à la sienne et c’est pas dommage…
    *La passion et la primauté de l’Homme sur la Nature sont encore une relique de la manière de penser notre monde, en l’espèce cela reviendrait à préserver le travail du bucheron devant le dernier arbre, avec une hache…
    *Une philosophie de comptoir pour évoquer « la jeunesse ».
    *Confondre allègrement « vide symbolique » avec « absence de croissance économique »…
    *Quant à parler de « moment d’élévation », on frôle l’apoplexie.
    Et… pour finir: « essayons de rester civilisés », il a du oublier « quand on veut, on peut »; mais que veut véritablement la pensée de Régis aujourd’hui(?), la nostalgie , il est dedans(!), un dépassement (?), il l’est également mais à la voie passive!
    Régis, si ce texte résume ta vision et ta pensée, au secours… Tais-toi!
    De toute manière le pseudo de l’auteur de cet article n’est qu’un des noms d’emprunt de cet emberlificoteur d’Arsène LUPIN, c’est dire.

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  • Renaud // 09.02.2020 à 14h40

    Le sujet de ce billet est un sujet-fleuve.
    Je ne peux, faute de temps et de disponibilités, développer ici ce thème. En effet, je le fait quelque fois, mais il n’y a presque plus de lecteurs si l’on intervient trop tard comme c’est souvent mon cas dans – les Crises -.
    Ainsi, autant donner des repères possibles, tel ce petit opuscule très récent de 100 pages. -Sauvons l’Humanité-, titre bien banal aujourd’hui, qui traite —physiquement— de notre environnement et de l’écosystème, car ce sont ces deux derniers qui auront de toutes façons le dernier mot ici bas si nous continuons à nous en remettre aux seuls faiseurs d’argent et au seul marché. Ces deux derniers sont constitués par la somme de tous les égoïsmes dont sont capables nos neurones :

    https://editions-sydney-laurent.fr/livre/sauvons-lhumanite/

    et aussi :

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_François

    Marcel François (1900-1999) Je ne saurais trop recommander son ouvrage -La Nature est sacrée- (Éd. St-Albert, 1991, 177 pages). Toute sa vie il développa la permaculture qui est la mise – naturelle – des végétaux et des éléments en harmonie pour notre plus grand bien être.

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