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5.février.20195.2.2019 // Les Crises

Syrie, le retrait américain : Une affaire de bon sens. Par François Nicoullaud

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Source : François Nicoullaud, 30-12-2018

(écrit le 30 décembre 2018, publié par lemonde.fr le 30 janvier 2019)

Les Français déploraient l’affrontement des superpuissances durant la Guerre froide, mais chaque fois qu’un dégel s’amorçait, se plaignaient de l’émergence d’un condominium. Ils ont ainsi refusé en 1968 d’adhérer au Traité de non-prolifération nucléaire. Ils s’élevaient contre la division de l’Europe, mais faisaient la grimace à l’Ostpolitikde Willy Brandt. L’URSS disparue, ils ont pointé du doigt l’hégémonisme américain, tout en théorisant la naissance d’un monde multipolaire, lourd d’incertitudes. Déjà en 1996, Jacques Chirac laissait percer sa nostalgie d’un monde bipolaire « critiquable mais lisible ».

Plus récemment, ils ont lourdement critiqué la dérobade de Barack Obama quand il s’est agi de punir Bachar el Assad pour son utilisation de l’arme chimique. La frappe avortée aurait dû déstabiliser le tyran, donner à l’opposition armée la chance de le renverser. On a vu les effets de telles interventions quand Trump, lui, a frappé, une première fois seul en 2017, puis un an plus tard avec Français et Anglais. Cette seconde fois, une centaine de missiles a été tirée. Assad ne s’en est pas plus mal porté. Selon notre ministre des affaires étrangères, le raid avait détruit « une bonne partie » de l’arsenal chimique syrien. Il en restait donc assez pour faire de tristes dégâts. Saddam Hussein n’avait pas non plus bronché quand Bill Clinton, en 1998, avait déversé sur l’Irak quelque mille bombes et missiles.

Trump, après Obama

A présent, c’est le retrait des troupes américaines de Syrie, brusquement décidé par Donald Trump, qui soulève un tollé, et d’abord dans les milieux éclairés aux Etats-Unis. Il y a eu en France quelques plaintes et un silence lourd de reproches : reproche de la confiance trahie, à l’égard des Français et autres alliés, comme à l’égard des Kurdes. Et reproche d’infidélité à la mission de l’Amérique.

Dans la méthode, la désinvolture de Trump est extrême : aucune consultation de ses alliés, ni même de ses subordonnés. Pour l’avenir, cela pose problème. Restent aussi les modalités du retrait, qui pourraient réserver des surprises. Mais sur le principe, comment ne pas voir le gros bon sens de la décision ? A écouter les porte-paroles variés de leur Administration, les Américains, avec deux mille hommes à terre (sans doute plus en réalité), dispersés sur plusieurs bases, prétendaient éliminer les derniers partisans du soi-disant État islamique, chasser l’Iran de Syrie, et pousser Bachar el Assad vers la sortie. Et donner aussi en prime aux Kurdes un territoire au moins autonome. Sur ces différents objectifs, ils n’avaient aucun espoir de l’emporter, sauf à gonfler leur présence à un format comparable à celui de leur intervention de 2003 en Irak, ce qui aurait ouvert de nouvelles inconnues.

Une victoire, vraiment ?

…Mais, va dire le lecteur, quel est ce Docteur Subtil qui veut tout doucement nous habituer à l’idée de la victoire de l’Iran, de la Russie, et du Tyran de Damas ? Pas forcément. Voilà ces trois acteurs, et aussi la Turquie, peut-être extraits de la zone de confort que leur offrait la présence d’un évident adversaire. Les voilà placés devant leurs responsabilités, obligés de gérer à eux quatre la remise sur pied de la Syrie. Et à eux seuls, ils n’ont guère de chances d’y arriver, incapables d’abord de financer le début d’une reconstruction du pays. Nous les verrons peut-être un jour appeler à l’aide, et c’est alors qu’il deviendra possible de composer, voire de leur tenir la dragée haute.

Déjà, pour les Kurdes, l’heure de vérité est arrivée. Ils ont préféré ouvrir Manbij aux troupes d’Assad plutôt que de se laisser envahir par les Turcs. Les Russes ont poussé en ce sens, et empêcheront Erdogan de s’installer sur les terres kurdes situées à l’est de l’Euphrate. Reste aux Kurdes à trouver un compromis durable avec Assad. Ils ont encore quelques cartes en main, notamment celle d’une coopération pour réduire les débris de l’État islamique et l’opposition armée au régime. Encore récemment, le Moyen-Orient était une région où, selon la plaisante expression de Bertrand Badie « l’ennemi de votre ennemi n’est pas forcément votre ami, ni l’ami de votre ennemi votre ennemi, ni l’ennemi de votre ami votre ennemi, ni l’ami de votre ami votre ami. » Le paysage commence à se clarifier.

Les États-Unis, toujours là

Alors, la rassurante présence des Etats-Unis dans la région ? Sur ce thème, ceux qui pleurent d’un œil peuvent encore rire de l’autre. Après quelques années de flottement, les Etats-Unis se retrouvent en Syrie dans leur position précédente, c’est-à-dire parfaitement absents. À l’époque, personne n’y trouvait à redire. Ils conservent dans la région du Golfe persique près de 40.000 soldats, marins et aviateurs, répartis sur de nombreuses bases. Ils sont présents en Irak, au moins pour un temps. Avec leur puissance aérienne et navale, ils peuvent frapper quand ils veulent, où ils veulent. La puissance américaine a encore, là comme ailleurs, de beaux jours devant elle.

Source : François Nicoullaud, 30-12-2018

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Commentaire recommandé

Fabrice // 05.02.2019 à 07h11

Les français il serait plus honnête de dire les gouvernements français personnellement je suis opposé à toute intervention de mon gouvernement dans les affaires intérieures de pays étrangers tant que la France n’est pas en péril, on voit trop le résultat en Lybie, Syrie et bientôt qui sait au Vénézuela.

Jamais nos politiciens ne retiennent de leurs erreurs ou pire s’en fichent complètement du moment que cela sert leur intérêt.

36 réactions et commentaires

  • Fabrice // 05.02.2019 à 07h11

    Les français il serait plus honnête de dire les gouvernements français personnellement je suis opposé à toute intervention de mon gouvernement dans les affaires intérieures de pays étrangers tant que la France n’est pas en péril, on voit trop le résultat en Lybie, Syrie et bientôt qui sait au Vénézuela.

    Jamais nos politiciens ne retiennent de leurs erreurs ou pire s’en fichent complètement du moment que cela sert leur intérêt.

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    • Louis Robert // 05.02.2019 à 07h21

      Honnêtement, les Français demeurent pleinement responsables des actes posés par les créatures qu’ils élisent, «démocratiquement » à ce qu’on dit, comme ils le sont de leur régime politique. Ils ne sauraient se déresponsabiliser d’un simple trait de plume ou en tapant énergiquement sur un clavier… hélas!

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      • Fabrice // 05.02.2019 à 08h07

        Réponse classique et presque bateau, mais quand on est élu par défaut la légitimité des décisions se posent or combien ont été élus avec le modèle qui nous a été servis avec cette présidentielle, avec aucun moyen de remettre en cause les décisions prises en notre nom, on en revient à la question de la démocratie et du fameux RIC.

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      • Laurent // 05.02.2019 à 08h46

        Honnêtement, aucun être humain ne peut être tenu pour responsable s’il n’a pas les moyens d’agir.
        Or la constitution française a programmé notre impuissance politique : une fois élu, un président français peut faire ce qu’il veut sans que le peuple puisse agir.
        Macron veut gouverner seul, qu’il en assume seul les responsabilités.

        Un esprit sain rejettera systématiquement et avec vigueur toute tentative de lui coller une responsabilité s’il n’a pas le pouvoir qui lui permet de l’assumer.

        Pour aller un peu plus loin sur la question, je vous invite à lire l’éloge de l’irresponsabilité d’Orlov :
        http://www.dedefensa.org/article/eloge-de-lirresponsabilite-i

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        • Amours désamours // 05.02.2019 à 12h12

          Grâce à vous, je découvre « Eloge de l’irresponsabilité » Dimitri Orlov. Merci infiniment d’avoir mis à disposition le lien !

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          • Louis Robert // 05.02.2019 à 23h05

            J’ai lu cet éloge de l’irresposabilité en entier: I,II et III. Je lui oppose ces propos de Chomsky sur la responsabilité citoyenne.

            « Je suis citoyen des États-Unis et j’ai une part de responsabilité dans ce que fait mon pays. J’aimerais le voir agir selon des critères moraux respectables. Cela n’a pas grande valeur morale de critiquer les crimes de quelqu’un d’autre – même s’il est nécessaire de le faire, et de dire la vérité. Je n’ai aucune influence sur la politique du Soudan, mais j’en ai, jusqu’à un certain point, sur la politique des États-Unis. » [Noam Chomsky, The Guardian, 20 janvier 2001.]

            https://www.les-crises.fr/citations/

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            • Louis Robert // 05.02.2019 à 23h14

              Et ceux-ci du même.

              « I think what we ought to do is to try to understand the truth about the world. And the truth about the world is usually quite unpleasant. My own concern is primarily the terror and violence carried out by my own state, for two reasons. For one thing, because it happens to be the larger component of international violence. But also for a much more important reason than that; namely, I can do something about it. So even if the U.S. was responsible for 2 percent of the violence in the world instead of the majority of it, it would be that 2 percent I would be primarily responsible for. And that is a simple ethical judgment. That is, the ethical value of one’s actions depends on their anticipated and predictable consequences. It is very easy to denounce the atrocities of someone else. That has about as much ethical value as denouncing atrocities that took place in the 18th century.

              The point is that the useful and significant political actions are those that have consequences for human beings. And those are overwhelmingly the actions which you have some way of influencing and controlling, which mean for me, American actions. » (« On Power and Ideology »)

              https://en.wikipedia.org/wiki/Political_positions_of_Noam_Chomsky

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        • Louis Robert // 05.02.2019 à 13h42

          @Fabrice et Laurent

          « … avec aucun moyen de remettre en cause les décisions prises en notre nom », « pas (avoir) les moyens d’agir », « notre impuissance politique », « une responsabilité (qu’) il n’a pas le pouvoir qui lui permet de l’assumer »….

          Honnêtement, messieurs, vous y allez un peu fort. Non? Sur cette lancée verbale un tantinet outrancière, il n’y aurait eu dans l’histoire de l’humanité ni révolutions paysannes, ni révolution chinoise, ni soviétique, ni même française… Tout ce beau monde se vautrerait donc encore, ce jour, dans la fange d’antan, certains dégustant en retrait la brioche?

          Déjà les gilets jaunes, chaque samedi vous donnent tort. Ce n’est qu’un modeste début, bien sûr, mais qui a de très forts et irréfutables précédents qui menèrent assez loin, il me semble. Leur défi est de prouver que la France n’est pas aussi décadente que certains ne l’affirment. Et s’ils devaient gagner leur pari?

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          • Michael // 05.02.2019 à 15h58

            « … il n’y aurait eu dans l’histoire de l’humanité ni révolutions paysannes, ni révolution chinoise, ni soviétique, ni même française … »
            Révolutions paysannes ? Possible, je n’en ai jamais entendu parler. Des révoltes paysannes, il y en a eu, oui. Hobsawn étudie la porté de ces mouvements dans son livre « Les primitifs de la révolte dans l’Europe moderne », et on peut bien constater que s’ils ont pu avoir une influence sur le pouvoir, ils n’ont jamais vraiment pu changer la direction que celui-ci prenait.

            De même, la Révolution française peut se résumer, sans trop éluder, comme le simple renversement d’une aristocratie par une autre.
            Je ne me suis pas suffisament intéressé aux révolutions chinoises ou soviétiques pour formuler une opinion… mais je pense qu’on pourrait en tirer des conclusions similaires.

            Quant aux gilets jaunes, pour le moment, ils ne donnent tort à personne : nous verrons bien dans le futur si leur action aura eu le résultat escompté. Pour ma part, en me basant sur l’histoire des révoltes sur notre continent, je vous paris qu’ils n’obtiendront rien de substantiel, et que les gilets jaunes seront précisément une autre preuve de l’impuissance des peuples.

            Les véritables changement ne passent pas par le peuple, et si les gilets jaunes accomplissent quelque chose, ça devra d’abord passer par un renouvellement des élites.

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            • Louis Robert // 05.02.2019 à 20h20

              Non pas révolutions mais RÉVOLTES paysannes, en effet, qui témoignent historiquement qu’une pauvreté extrême des moyens ne condamne pas fatalement à l’impuissance, comme on soutien trop souvent qu’elle le fait dans un contexte d’abondance post-moderne.

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            • Louis Robert // 06.02.2019 à 09h23

              « Les primitifs de la révolte dans l’Europe moderne » est d’Eric Hobsbawm, je crois.

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          • Fabrice // 05.02.2019 à 17h30

            Les gilets jaunes sont la conséquence de notre impuissance de nous faire entendre et obéir par ceux qui sont à notre service et non l’inverse.

            Les citoyens devraient pouvoir avoir connaissance dans le détail des décisions prises, être consulté sur la restriction de nos libertés, notre sécurité, l’emploi de nos armées si c’est un engagement sur le long terme et surtout qui n’impacte pas notre sécurité directe,… avec vous été consulté pour ce genre de chose ? non… donc je vous confirme que je ne me tiens pas responsable de ces décisions.

            Les politiciens nous imposent de plus de contrôle, que nous nous justifications (sur nos actes, paroles), des atteintes à nos libertés de surveillance il est normal que nous leur imposions la même chose en retour, ou sinon le terme dictature deviendra bien réel.

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            • RGT // 06.02.2019 à 19h18

              Hélas, les politiciens et les hauts fonctionnaires bénéficient de la « légitimité » de la violence institutionnelle.

              Depuis que les humains ont fait l’énorme bêtise de confier leur sort à quelques « élites » sans aucune garantie c’est devenu la NORME de contraindre les « moins que rien » à l’obéissance ou la répression.

              Si l’on ne casse pas le moule institutionnel en imposant à TOUS les « serviteurs de l’état » une obéissance TOTALE à la volonté de la population, et surtout si on leur supprime la possibilité de diviser cette population par des subterfuges artificiels (« droite »/ »gauche », « brun »/ »rouge », etc…) le peuple aura peut-être l’espoir de pouvoir reprendre en main son propre destin…

              Sauf si, par le plus « grand des hasards » une nation toujours sous tutelle de ses « élites » ne décide d’envoyer des troupes sanguinaires pour se débarrasser de cette vermine qui empêche de se goinfrer en rond…

              À mon avis, les plus dangereux ne sont pas les « z’élus » mais les hauts fonctionnaires indéboulonnables qui les « conseillent » sans avoir de comptes à rendre à personne.

              Face à cette « aristocratie » (aristos = « les meilleurs » en grec ancien) nous sommes totalement démunis et les pantins « élus » ne viendront sûrement pas nous aider à sortir de ce piège.

              TOUS les « serviteurs de l’état » doivent donc être suivis dans leurs moindres faits et gestes et si ça leur déplaît ils comprendront peut-être ce que ressentent les « gueux » à qui ils imposent ces pratiques.

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    • Marie // 05.02.2019 à 09h21

      Merci pour le distinguo, qui coule de source. Cependant la justice et rendue « au nom du peuple français », c’est gênant, non?

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      • Fabrice // 05.02.2019 à 09h31

        C’est pourquoi dans certaines affaires sont tirés au sort sur les listes électorales des jurés civils, c’est le seul endroit ou la légitimité du citoyen n’est pas remise en cause pour le moment.

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        • Catalina // 07.02.2019 à 06h36

          Chomsky a t-il changé quelque chose aux USA ? je n’en ai pas l’impression mais alors pas du tout, peut-être suis-je miope ?

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  • Louis Robert // 05.02.2019 à 07h15

    Complétons cette vision du « Monde ».

    1. En Syrie, stratégiquement et opérationnellement, l’Empire et ses complices ont finalement subi, en relativement peu de temps, une défaite on ne peut plus cuisante et humiliante, une leçon qu’ils ne sont pas près d’oublier.

    2. Dans une Syrie souveraine, le président Assad est aujourd’hui en place et le peuple syrien est victorieux.

    3. La Syrie sera reconstruite avec la précieuse participation de la Chine.

    4. Les millions de réfugiés syriens rentreront chez eux, en Syrie, comme ils l’ont toujours souhaité.

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    • Chris // 05.02.2019 à 11h43

      « l’Empire et ses complices ont finalement subi, en relativement peu de temps, une défaite on ne peut plus cuisante et humiliante, une leçon qu’ils ne sont pas près d’oublier »
      Pourtant, ils recommencent au Vénézuéla, non ? Et continuent ailleurs en Afrique et/ou Asie :
      https://www.theguardian.com/world/2019/feb/01/blackwater-founder-erik-prince-to-build-training-camp-in-chinas-xinjiang
      Mémoire trop courte ou plutôt réflexe pavlovien de l’Empire ?

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      • Louis Robert // 05.02.2019 à 14h11

        En effet, conflit permanent et guerre perpétuelle étant les phares de l’Empire, la lutte anti-impérialiste se poursuit, comme elle s’est élargie après la défaite historique de l’Empire au Vietnam, succédant à celle de la France en «Indochine»…

        Quant à Blackwater et la Chine, après avoir lu attentivement ce texte du Guardian, je resterais pour le moment très prudent… À suivre.

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    • bm607 // 05.02.2019 à 13h58

      3 bis : contrairement à ce dont rêve tout éveillé notre quotidien de référence le monde quand il dit :
      « … obligés de gérer à eux quatre la remise sur pied de la Syrie. Et à eux seuls, ils n’ont guère de chances d’y arriver, …
      Nous les verrons peut-être un jour appeler à l’aide, et c’est alors qu’il deviendra possible de composer, voire de leur tenir la dragée haute. »
      On peut leur dire que oui la propagande comme quoi on est les meilleurs ça ne fonctionne que selon la méthode Coué, parce que comme le dit le toujours excellent Richard Labévière :

      « ..il ne faut plus nous raconter d’histoires et revenir au réel – plusieurs hauts responsables syriens nous l’ont dernièrement confirmé -, la France sera le dernier des pays auxquels fera appel la nouvelle Syrie. Et, les poules auront des dents avant de voir une société française se réinstaller en Syrie. Les Syriens préféreront se réconcilier avec les Etats-Unis et la Grande Bretagne, voire avec le diable avant de pardonner à la France éternelle ses partis pris idéologiques et ses leçons pseudo-morales ! Les Syriens feront affaire avec n’importe quelle entreprise européenne de Malte, d’Andorre, du Portugal ou de Papouasie extérieure (encore elle) avant de songer à fabriquer, commercer et penser français … »
      https://prochetmoyen-orient.ch/idlib-une-schizophrenie-occidentale/

      La France elle s’est complètement décrédibilisée aux yeux de tous concernant la politique étrangère, sauf aux yeux de la presse aux ordres qui va manger dans la main de Jupiter et de le drian, et qui est trop occupée à cirer les chaussures pour percevoir la vraie vie.

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      • Sybillin // 08.02.2019 à 08h57

        Je vous rappèle quand même que Hollande et Fabius ont bien savonné la planche pendant quelques années !
        Il est vrai que Le Drian qui était aussi de la fête sous Hollande poursuit hardiment la glissade…

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    • les erreurs de l’immonde // 05.02.2019 à 17h43

      Complétons la correction des erreurs du « Monde », sans doute le résultat d’un tropisme atlantiste…
      5. Parce que les Russes sont en Syrie, non, les USA ne peuvent plus  » …frapper quand ils veulent, où ils veulent … » avec  » leur puissance aérienne et navale », sauf à endurer des pertes effroyables, ce qu’ils n’ont jamais connu, pour ce qui est de l’armée de l’air.

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  • Charles Michael // 05.02.2019 à 07h19

    Lire cet article c’est entrer dans un univers parallèle
    une galerie de miroirs déformants
    tanguant sur le radeau de la moraline.

    Quelle collection improbable de mensonges, affirmations non-prouvées et omissions des faits génants

    le Bon Sens est de s’abstenir de fréquenter ces Foireux du Trône intoxiqués lourdement aux fake-news officielles.

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    • Louis Robert // 05.02.2019 à 07h29

      Précieux document d’archives. Propagande de guerre perpétuelle (Michel Collon)… suite à une douloureuse défaite que l’on refuse de voir, plus encore d’accepter. On s’y fera… Avec le temps, même Le Monde s’y fera.

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    • Frédéric // 05.02.2019 à 20h49

      Rappelons aussi que la position de la France en Syrie est ridicule:

      – Soit son intervention est motivée par une extrême urgence de sécurité nationale, qui seule devrait justifier la guerre, et dans ce cas elle devrait y aller seule et son honneur est sauf, même si elle perd,

      – Soit elle y va pour des raisons crapuleuses inavouables, et dans ce cas elle n’en tirerait que des bénéfices crapuleux. Mais dans ce cas, sans honneur, il faut compter aussi sur le problème de la couardise.

      Manifestement nous sommes dans le deuxième cas.

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  • gaston // 05.02.2019 à 07h39

    Ce lapsus clavieri illustre fort bien l’ambiguité de cet article qui assimile bon sens et real politik.

    Puisque le thème est d’actualité, on pourrait envisager un référendum citoyen sur ce soutien de « notre » gouvernement a un coup d’état au Venezuela – fait au mépris du droit international, dans le silence complice des grands medias par ailleurs prolixes en infox.

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  • Fritz // 05.02.2019 à 07h50

    « déstabiliser le tyran… le Tyran de Damas… la puissance américaine… »
    C’est quoi cet article ? Quelle bouillie !

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  • Kokoba // 05.02.2019 à 08h57

    Mais qu’est ce que c’est que cet article tordu ?
    Un article du monde ?
    Vu le niveau, çà y ressemble bien.

    « la rassurante présence des Etats-Unis »…
    Il y a tellement d’absurdités, de raccourcis et de contre-sens, je ne sais même pas par où commencer.

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  • Olivier MONTULET // 05.02.2019 à 09h07

    voilà un texte partisan bien superficiel et abusivement positif dans le sens de l’auteur. Je ne comprends pas que « les crises » le publie tant il est mauvais, inutile et vide de contenu.

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    • Kallas // 05.02.2019 à 10h23

      Ohhh c’est un doux rappel de la « réalité » ou vivent nos gouvernants. Affligent, désespérant, j’aimerais dire « d’un autre age ».
      Nos positions diplomatiques doivent être revu, nos sociétés, nos mentalités, notre mode de vie.
      Là ou je me rassure, c’est que le génie humain s’applique toute autant pour détruire que pour bâtir. Mais malheureusement, l’histoire des empires nous montre que souvent c’est sur des ruines que l’on reconstruit.
      Ahhh Humanité

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      • Kokoba // 05.02.2019 à 11h25

        Oui, de temps en temps, c’est bien qu’un article comme celui-ci soit publié.
        Cà doit nous rappeler ce que nos « élites » ont dans la tête.

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  • Julie // 05.02.2019 à 10h58

    Pendant ce temps-là… nos « alliés » font très fort
    Qu’en pense la commission des droits de l’homme de l’ONU?
    https://www.albawaba.com/editorchoice/big-brother-saudi-arabia-develops-app-men-track-detain-wives-sisters-1248232

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  • cording // 05.02.2019 à 16h40

    Les gouvernements français sont plus américains que les américains, plus atlantistes aussi, plus néoconservateurs. Comme tous les convertis de fraîche date. Depuis que Sarkozy en 2008 a fait réintégrer la France dans le commandement militaire de l’Otan.

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  • tchoo // 06.02.2019 à 06h02

    Et personne ne voit que cet article est un plaidoyer pour l’interventionnisme américain.
    Après eux le déluge parce ces pauvres Russe, Turc, Iranien et Syrien sont incapables de reconstruire le pays…

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    • Louis Robert // 06.02.2019 à 21h17

      C’est oublier, encore et encore, cette Chine que l’on aime ignorer…désormais moteur de l’économie mondiale et bâtisseur particulièrement efficace de structures et d’infrastructures sur tous les continents.

      Mais « la caravane passe… »

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  • Catalina // 07.02.2019 à 06h44

    oui, surtout que les USA ne se retirent pas, ils envoient plus de soldats pour aider à faire partir les 2000 qui reste..
    Les USA ont combattu ei en Syrie et continuent d’armer et de soutenir al qaida, ils s’imposent en Irak pour soi-disant surveiller l’Iran, l’Irak est en train de construire une loi pour virer ces cow boy de m….. de chez eux, vous vous rendez compte ? ces taons sont tellement inscrustés qu’un pays ne peux pas les virer ? décidement, il n’y a presque plus de gouvernement mais bien un système mafieu en occident

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