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4.décembre.20174.12.2017 // Les Crises

Terrorisme l’impossible définition, par François-Bernard Huyghe

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Source : François-Bernard Huyghe, 11-11-2017

Quiconque a assisté à un colloque sur le terrorisme connaît la scène. Au moment des questions, quelqu’un se lève pour en dénoncer les causes globales – misère, inégalité, intolérance, exclusion, etc. -. Un autre ajoute aussitôt qu’il faudrait s’accorder sur une vraie définition du terrorisme.

Une étude presque trentenaire comptabilisait 202 de ces définitions. Celle que nous ajouterions (plutôt « technique » : la pratique de l’attentat politique, symbolique et spectaculaire) ne clorait pas le débat. Mais, si nous ne sommes guère partisans du substantif « terrorisme », l’adjectif (terroriste) peut légitimement distinguer un groupe, une méthode, un acteur, etc.

Faute de consensus sur la terminologie exacte, il importe surtout de savoir ce qui ne relève pas du terrorisme, et surtout ce qui décide de son succès, sa durée ou sa disparition. Car, après-tout l’action terroriste, moyen au service d’une fin, recherche une victoire au moins symbolique.

Métamorphoses terroristes

Certes, l’assassinat politique, la révolte. le régicide et le tyrannicide (déjà approuvé par Platon) ont quelque siècles, comme le massacre d’innocents, les tueries systématiques et, plus généralement, toute horreur pouvant provoquer l’épouvante dans l’autre camp (terror, qui littéralement fait trembler). Mais, il faut attendre la Terreur avec majuscule pour que la terreur avec minuscule gagne sa désinence en « isme ». Le « terrorisme » (tout comme « propagande » au sens politique) apparaît dans les dictionnaires, d’abord français en 1793, en référence à la terreur révolutionnaire d’État, celle qui fait trembler les opposants, celle qui coupe les têtes que la République n’a pu gagner. C’est la terreur « d’en haut », pratiquée par un appareil répressif public. Bien plus tardivement apparaît un terrorisme « d’en bas », ou plutôt des terrorismes, violence des individus ou de petits groupes contre le pouvoir, d’abord en Russie à la fin du XIX° siècle (le terme s’applique aux attentats d’abord dits nihilistes ou populistes), avant que le mot s’impose en français, entre deux guerres et ne remplace la notion des « crimes anarchistes ».

Le terrorisme « d’en bas », le seul dont nous traiterons ici, celui du révolté, du révolutionnaire et bientôt du séparatiste ou indépendantiste, reflète d’abord un manque et une faiblesse : il utilise dans une première phase des pistolets et des bombes, en jouant la clandestinité et la surprise, faute de pouvoir aligner des foules et des mitrailleuses dans la rue. Il traduit aussi une impatience – frapper les représentants de la tyrannie avant que les masses aient développé une conscience et se soient révoltées, et, comme le reprocheront beaucoup les bolcheviks à leurs concurrents socialistes révolutionnaires, sans attendre que les « conditions objectives » soient réunies.

Au cours de la seconde guerre mondiale – où les résistants sont qualifiés de terroristes par les occupants- puis juste après, lorsque les chefs des mouvements anticolonialistes commencent par l’action armée clandestine avant que leurs chefs accèdent parfois à la la présidence d’un nouveau pays indépendant, la question se pose autrement. De Gaulle ou Mandela furent en leur temps considérés comme chefs terroristes. Yasser Arafat et Menahem Begin prix Nobel de la Paix furent assimilés à des poseurs de bombes avant de devenir des symboles de tolérance et de dialogue. Hier criminel, demain allié, admis dans les couloirs des Nations unies, l’ex terroriste mérite un traitement à part.

Il est tentant de distinguer en fonction de la cause ; il y aurait des terroristes criminels par essence d’une part et d’autre part d’authentiques insurgés, résistants et combattants de la liberté – contraints de lutter contre l’oppression et n’ayant d’autre moyen de protestation que les armes ; ils le feraient donc par nécessité et pour rétablir la démocratie. Ce distinguo est fort pratique, car il permet de faire passer une organisation de la catégorie criminelle à celle des partisans ou des freedom fighters, comme l’UCK kosovare lorsque l’Otan commença à bombarder la Serbie de Milosevic.
Mais si l’on met de côté la question du jugement moral ou politique sur l’acte terroriste, il faut bien constater qu’il sert les causes les plus contradictoires. Le terrorisme (attentat) se pratique pour détruire l’État (anarchistes, nihilistes…), pour se séparer de l’État (nationalistes, indépendantistes ou anticolonialistes), pour contraindre l’État (à libérer un prisonnier, à cesser d’aider un pays…), pour le provoquer par le chaos (comme les attentats « aveugles » des années de plomb italiennes que l’on nomme là-bas « strage di Stato », massacres d’Etat) mais aussi pour des justifications liées à l’écologie, au racisme, à la défense des animaux, à l’attente de l’Apocalypse… Et, bien sûr, au règne de Dieu.

Outre le critère de finalité, beaucoup insistent sur le fait que l’acte terroriste touche des victimes « innocentes » ce qui implique a contrario que frapper des coupables relèverait de la légitime révolte. Mais qui est coupable de quoi et qui en juge ? Pour certains, même un soldat est une cible illégitime dès lors qu’il n’est pas en armes ou prêt au combat. Pour d’autres une femme ou enfant, un civil qui passe est « coupable » pour peu qu’il paie des impôts, puisse devenir ou engendrer un jour un soldat : il participe du système oppressif ou impie. On est toujours le coupable de quelqu’un et le complice de quelque chose : « aucun bourgeois n’est innocent » disait l’anarchiste Henry en lançant sa bombe sur le café Terminus. Tous les non jihadistes sont criminels, rappelle le discours de l’État islamique. La question de la juste fin juste renvoie à celle de la force juste.

Violences, visions et stratégies

Ici intervient un problème de perspective. Du point de vue de l’État ou des organisations internationales, le terroriste lance une attaque criminelle : il vise en cercles concentriques contre le gouvernement, les autorités et les forces de l’ordre et les fonctionnaires, les élites, les représentant de la classe, de l’ethnie, de la religion au pouvoir, les partisans de l’ordre établi, voire par extensions contre un citoyen lambda. Et il le fait de son initiative, sans être mandaté par une autorité élue ou sans représenter un peuple souverain (comme un armée, une police, une résistance…), il agit pour paniquer et contraindre.

Mais pour le terroriste, c’est la violence de l’autre qui est première : il ne ferait que riposter à une domination, à une occupation à une persécution. L’action terroriste est un crime qui se pense comme châtiment : elle s’adresse toujours à un État, ou à un groupe dénoncé comme agresseur, si bien que c’est celui qui réprime qui serait le « vrai terroriste ». À la légalité formelle – la loi qui interdit de poser des bombes – le terroriste oppose une légitimité supérieure : il se réclame de la Nation occupée, de la classe dominée ou de la religion pure, il est l’instrument d’une justice plus haute. Il punit et dit souvent exécuter une sentence ou constituer un tribunal (éventuellement « révolutionnaire »). Pas de mouvement terroriste qui ne prétende tirer sa légitimité d’une injustice, venger des victimes et parler au nom d’une communauté plus large que la communauté combattante : elle « représente » les patriotes, le pays réel, les prolétaires, les colonisés, l’Oumma… Les masses suivront : il faut leur faire comprendre.

Une troisième façon de délimiter le champ du terrorisme le situerait par rapport à d’autres formes de violence politique suivant des critères stratégiques :

Ce n’est pas la guerre en ce sens que la partie dite terroriste au conflit n’a ni État, ni armée pour la faire, ni possibilité de signer une paix qui s’inscrirait dans l’Histoire. Cela n’empêche pas que l’on veuille parfois « faire la guerre » au terrorisme comme G.W. Bush et François Hollande. On a même vu des terroristes participer à des « négociations » ou réconciliations, mais précisément, à la seconde où ils s’assoient à la table, ils cessent d’être réputés terroristes et deviennent « les représentants de l’insurrection » ou « la partie adverse ». De leur côté, les partisans de l’attentat aiment souvent se désigner comme armée révolutionnaire ou armée secrète, avant-garde armée, résistance armée, soldats de Dieu, etc. Ils sont fiers de pratiquer la « guerre du pauvre », celle des gens qui n’ont ni avions ni canons, ne sortent pas en uniforme. Mais, là encore, au moment où un mouvement dit terroriste commence à occuper des zones territoriales, à gérer un appareil administratif et à défiler avec des drapeaux, il a franchi le stade purement terroriste et ouvre celui de la guerre civile. Le califat qui bat monnaie et lève l’impôt n’est plus exactement un groupuscule sur son territoire. D’où, par exemple, l’embarras du gouvernement qui dit que nous sommes en guerre ou subissons des actes de guerre, qui les bombarde « chez eux », mais qui est incapable de nous dire comment faire la guerre en France : il n’y a ni envahisseurs en uniforme à repousser, ni, comme autrefois au Liban, de quartiers entiers occupés par des milices bien visibles. La guerre donne au citoyen le droit de tuer légitimement une ennemi « public » (et non à titre « privé »), mais qui en l’occurrence ?

Ce n’est pas non plus la guérilla ou la guerre de partisan. La guérillero, « à la campagne » et harassant des soldats ou des autorités locales, ne fait pas -stratégiquement parlant- comme le terroriste qui passe de la clandestinité à l’action brusque, commet des attentats dans les villes, et vise davantage suivant le mot de Raymond Aron à un effet psychologique qu’à un effet militaire.

Ce n’est pas une guerre civile, celle qui suppose l’hostilité de tous contre tous au sein de la Cité ; c’est une méthodes d’avant-gardes qui, se prétendent plus conscientes que le peuple (ou que les minorités opprimés ou que la masse des musulmans). Ce n’est pas non plus l’émeute. Dresser des barricades n’est pas la même chose que poser une bombe.

Ce n’est pas un « simple » massacre, au moins aux États-Unis où l’on tend à appeler « massacre de masse » des tueries dont la motivation idéologique est évidente mais que l’on préfère dire « motivés par la haine » . Ainsi, lorsqu’un blanc tire sur des noirs dans une église à Charleston, ou lorsque qu’un noir tire sur des policiers à Dallas, pour « tuer des blancs », les autorités commencent par exclure la qualification terroriste au profit de l’acte « de haine ». Rhétoriques d’évitement assez subtiles qui rappellent celle des commentaires expliquant en France que des gens qui tuent en criant « Allah Akbar » ne sont pas forcément terroristes puisqu’ils sont déséquilibrés (la preuve : ils tuent).

Tout ces distinctions byzantines s’éclairent si l’on songe que le même courant politique peut pratiquer simultanément ou successivement diverses formes de violence. Il théorise avant de terroriser. Ainsi Daech pratique à la fois la « vraie » guerre en Irak et en Syrie où il prétend avoir créé un État, anime ou inspire des mouvements d’insurrection et de guérilla dans le Sahel, au Mali, etc., envoie des commandos (comme celui du 13 novembre 2015) exécuter des opérations extérieures, encourage un terrorisme plus ou moins spontané en recommandant aux croyants de prendre des pierres et des couteaux ou des véhicules pour attaquer près de chez eux, etc. Le tout sous l’étiquette englobante de djihad. Dans un tout autre genre, et sans amalgame, un mouvement politique peut avoir, comme les indépendantistes basques un bras armé et une façade politique légale, etc. Bref le terrorisme se prête à des stratégies hybrides et changeantes. Cette forme de violence se veut provisoire et qui vise, paradoxalement, à sa propre disparition, en vertu du principe que ce n’est qu’une étape en attendant un vraie mobilisation des masses, la constitution d’une vraie armée, une vraie révolution…

Action et message

De tout ce qui précède, il ressort qu’il n’y a pas un terrorisme en soi, ni comme doctrine (au sens où l’on parle du bouddhisme, du marxisme, de l’existentialisme…), ni comme système permanent (tel le capitalisme ou le protectionnisme). En revanche, il y a des stratégies, intégrant la terreur et servant des buts divergents : pas de terrorisme sans passage à l’acte et sans recherche d’un dommage grave, souvent létal, mais cette action reste de l’ordre des moyens.

Mais moyens de quoi ? Par analogie avec la guerre au sens de Clausewitz, c’est « un acte de violence dont l’objet est de contraindre l’adversaire à se plier à notre volonté » mais sans les appareils militaires. Des législations caractérisent le terrorisme par la coercition ou la contrainte qu’il cherche à exercer sur un peuple ou son gouvernement. Son message de revendication dit souvent : nous sommes l’organisation Untel, nous poursuivons tel objectif proche (élargissement d’un prisonnier politique, abandon de tel décret) ou lointain (comme une société parfaite), nous allons continuer jusqu’à ce que vous cessiez de nous bombarder ou de nous réprimer, jusqu’à ce que vous libériez nos camarades, jusqu’à ce que disparaisse votre système odieux, etc.

L’équation dommage / menace / résultat, ne doit pourtant pas occulter le principal : l’action terroriste vise à faire comprendre quelque chose (suivant la formule : poudre plus encre, tuerie de masse plus réseau social…), donc à symboliser un rapport de force. Il s’agit de convaincre pour vaincre. D’où un message terroriste à décrypter.
Il arrive, du reste, que des groupes se dispensent de revendication explicite (tel al Qaïda qui estimait que la destruction des Twin Towers était un acte plus éloquent que n’importe quel discours, tant sa dimension emblématique était évidente). D’autre part, ils ne s’adressent pas seulement à leurs adversaires et pas que pour proposer l’alternative « cédez ou ce sera pire ».
Ils ont énormément à raconter et cherchent autant à séduire ceux qu’ils appellent à rejoindre leur camp qu’à affaiblir les forces matérielles et surtout morales de leurs ennemis. La notion de « propagande par le fait », la théâtralité du terrorisme comme spectacle ou la phrase « les terroristes ne veulent pas que beaucoup de gens meurent, ils veulent que beaucoup de gens regardent » reflètent cette réalité.

Tout acte terroriste est publicitaire en ce qu’il cherche à attirer une attention maximale, et symbolique parce que, quand il frappe un homme (ou éventuellement, un bâtiment, un monument, etc.), la cible touchée est sensée être représenter une idée plus vaste qu’elle-même. La victime est là comme signifiant d’un signifié détesté : un fonctionnaire pour l’État, un policier pour la Répression, un banquier pour le Capitalisme, un juif pour les crimes sionistes, les Twin Towers pour l’orgueil idolâtre de l’Amérique, un jeune qui assiste à un concert pour Paris capitale de l’iniquité, un contribuable pour le gouvernement qui bombarde le califat, un passant devant une mosquée pour les chiites hypocrites complices de l’Iran et ainsi de suite.
Quand part la balle ou explose la bombe, le terroriste a déjà trouvé sa récompense et son sens : il a exprimé qu’il vengeait un tort et témoigné devant l’histoire que des hommes se sont dressés contre la force et l’injustice.

Dans un second temps, le spectacle terroriste gagne encore plus d’audience et d’impact par la réaction même de la cible. Les médias qu’il juge vendus au système ennemi mais sur qui il exerce un effet judo, le servent objectivement : ils amplifient l’écho de l’acte et avec lui le sentiment qu’a chacun de pouvoir être menacé demain. Ces médias sont obligés d’en expliquer les motivations, ils spéculent sur de futures attaques et augmentent l’effet d’attente. Quand aux autorités, elles peuvent elles-mêmes aggraver l’impact de l’attentat par des mesures d’exception, des déclarations alarmistes, en suscitant des réflexes de solidarité des populations visées. Et si elles se livrent à une répression indistincte, cela revient aux yeux des terroriste à révéler leur « vrai visage » et à obliger chacun à choisir son camp, le vieux cycle provocation répression solidarité.

Transmettre par la violence

Ce que le terroriste est en mesure communiquer dans l’espace et de transmettre dans le temps a un effet à plus long terme.

Il arrive qu’il possède ses propres médias, ses propres réseaux comme Daech avec ses revues multilingues, ses agences de presse, des chaînes de diffusion Web 2.0. De là, une nouvelle capacité de recruter, de donner l’exemple, de provoquer des contagions d’idées et d’action. La technique de communication est fondamentale : chaque phase de l’histoire du terrorisme correspond à un média dominant : presse à imprimer (celle des quotidiens, mais aussi celle que l’on cache dans une cave pour imprimer des brûlots), radio à l’époque des mouvements séparatistes ou anticolonialistes, télévision internationale à l’époque du terrorisme pro-palestinien et d’extrême-gauche, Internet avec le djihadisme moderne.
Les réseaux sociaux ont pris le relais pour permettre une communication descendante (les superproductions des professionnels du califat : scènes d’exécutions, du front ou de la vie utopique au califat de Cham), une communication frère-vers-frère ou sœur-vers-sœur pour le recrutement ou le retour d’expérience du pays de djihad, et une communication « remontante », y compris sous forme de l’attentat filmé, une sorte de selfie sanguinolent pour l’édification des « bons croyants »,… Face à cela, les pays occidentaux, sensés avoir inventé la technologie « 2.0 » doivent se contenter de fermer des comptes qui seront aussitôt recréés avec légère modification. Ou alors, ils produisent des vidéos de contre-influence et de contre-radicalisation qui disent en substance la même chose que les journaux télévisés.

L’action terroriste est une action pour l’Histoire, Histoire qu’elle veut accélérer (en évitant des années d’attente par la violence), Histoire qu’elle veut rejouer ou dans laquelle elle veut s’inscrire. En ce sens, ceux qui recourent au terrorisme ont besoin de créer des mythes et des mémoires. Les victoires de Ravachol ou de la bande à Bonnot, ont été remportées dans la littérature ou le cinéma, celles de l’Ira sur les fresques des murs de Dublin et dans les cérémonies commémoratives. Il ne faudrait pas, le jour – quand même envisageable – où Daech aura perdu ses derniers bastions territoriaux et où ses chefs autant été atteints par les derniers drones – que le souvenir de de l’Etat islamique se perpétue à travers la prolifération des opérations jihadistes plus ou moins spontanées (pour venger un califat une nouvelle fois détruit par les mécréants). Mais il pourrait aussi perdurer à travers les mémoires numériques, mythifié et incontrôlable sur les réseaux que nous ne savons ni interrompre, ni contrôler.

La méthode terroriste ne sert guère à conquérir un territoire ni à infliger de grandes pertes à l’adversaire, manières traditionnelles d’atteindre la victoire, mais elle parvient à démoraliser, à délégitimer ou à diviser avec une remarquable économie de moyens. Comme rhétorique s’adressant aux masses elle a aussi d’un surprenant rapport coût/résultat : elle transforme les armes les moins sophistiquées en médias et les médias les plus high-tech tech en armes. Le terrorisme est hybride et changeant. Il combine violence pure et intention stratégique, ostentation des supplices qu’il administre, secret de leur préparation et séduction de l’idéal. Daech en est l’exemple le plus fou : il attire des dizaines de combattants en leur promettant qu’ils pourront sacrifier des mécréants et des « hypocrites » (musulmans non jihadistes), et puis mourir pour se retrouver au plus près d’Allah…

Plutôt qu’une définition politico-philosophique du terrorisme, nous avons besoin d’une compréhension de leur désir politique. Car nous sommes surtout incapables de comprendre des gens qui disent haïr notre démocratie, notre prospérité et notre tolérance au profit du salut de leur âme et de la conquête du monde.

Source : François-Bernard Huyghe, 11-11-2017

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

LBSSO // 04.12.2017 à 07h47

Divide et impera
Vous invitez donc François-Bernard Huyghe à venir habiter près de chez vous pour sentir la haine ,l’inculture ,la drogue et la religion.Vous évoquez ainsi « les musulmans » (sans les nommer) qui habitent près de chez vous.
L ‘article porte sur le terrorisme et vous finissez par « c’est eux ou nous ». Vous assimilez subrepticement donc votre voisinage ,musulman, aux terroristes.Si il existe des zones de « non droit » sont-elles le résultats de politiques inconséquentes ou de manœuvriers terroristes?

Diviser pour mieux régner.Ce n’est pas « eux ou nous » comme vous l’écrivez, car eux (vos voisins) c’est nous.

ps 1: si vous avez des voisins terroristes votre devoir est de faire le 17… depuis un fixe vous serez plus en sécurité.
ps 2 : ah si votre votre commentaire pouvait étre du second degrés…

73 réactions et commentaires

  • Raphaël // 04.12.2017 à 06h31

    Le mieux est de fermer les yeux et de ne plus en parler, le terrorisme va certainement disparaître tout seul, comme le croquemitaine de notre enfance.

    On peut aussi l’appeler « guerre civile », mais il faut fermer les yeux encore plus fort et poser des bougies et des nounours pour qu’elle disparaisse.

    François-Bernard, viens habiter avec moi, tu vas bien le sentir le « désir politico-philosophique » des terroristes : Haine raciale recuite de générations en générations, inculture poussée à son paroxysme et drogue, le tout arrosé d’une religion qui les conforte dans ces trois biais. Il n’y a rien à comprendre, c’est eux ou nous.

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    • LBSSO // 04.12.2017 à 07h47

      Divide et impera
      Vous invitez donc François-Bernard Huyghe à venir habiter près de chez vous pour sentir la haine ,l’inculture ,la drogue et la religion.Vous évoquez ainsi « les musulmans » (sans les nommer) qui habitent près de chez vous.
      L ‘article porte sur le terrorisme et vous finissez par « c’est eux ou nous ». Vous assimilez subrepticement donc votre voisinage ,musulman, aux terroristes.Si il existe des zones de « non droit » sont-elles le résultats de politiques inconséquentes ou de manœuvriers terroristes?

      Diviser pour mieux régner.Ce n’est pas « eux ou nous » comme vous l’écrivez, car eux (vos voisins) c’est nous.

      ps 1: si vous avez des voisins terroristes votre devoir est de faire le 17… depuis un fixe vous serez plus en sécurité.
      ps 2 : ah si votre votre commentaire pouvait étre du second degrés…

        +27

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      • Raphaël // 04.12.2017 à 08h32

        Je me fiche de qui est le méchant et qui est le gentil. Je me fiche de qui est responsable de la situation, c’est trop tard pour changer quoi que ce soit et trop tôt pour juger les coupables (bien que certains aient déjà fait du “bon boulot” et mériteraient la cours martiale dès aujourd’hui). Ce n’est pas une lutte avec des mots. C’est une lutte à mort qui nous attend.
        Libre à vous de venir me juger, de me donner des leçons de vivre ensemble et de tolérance, je n’ai jamais pu me planquer dans les beaux quartiers et développer une approche théorique du terrorisme. J’ai vu et vécu. Mes mots sont justes amers envers ceux qui essaye de donner une légitimité politique à cette gangrène.
        Et je persiste et je signe, l’Islam est la cerise sur le gâteau de la misère sociale et intellectuelle, le ciment de ces damnés de la terre si chers aux humanistes de façade. Et le pire est en gestation, la relève grouille sous mes yeux.

          +4

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      • Raphaël // 05.12.2017 à 05h47

        Au fait merci pour vos conseils éclairés, mais la dernière fois que j’ai été menacé de mort sur mon lieu de travail par un français-comme-vous-et-moi, le « 17 » m’a dit qu’il avaient autre chose à faire que de prendre les plaintes, après deux heures d’attente au commissariat.

        Je subodore que vous avez la chance de ne pas avoir besoin des services de la police trop souvent.

          +3

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        • LBSSO // 05.12.2017 à 07h28

          @Raphaêl,
          je souhaiterais poursuivre cet échange mais vous conviendrez que la forme du blog (sa charte également) s’y prête difficilement.Nous sommes en désaccord (qui n’est en rien une négation de votre vécu et pour cause… ) évidemment mais j’apprécie votre franchise.Votre témoignage ,même si cela peut vous choquer, ne fait que renforcer mon opinion : des politiques scandaleuses (ou parfois leur absence ) et incohérentes placent en conflit, en souffrance des populations.Est-il trop tard ? La réponse à cette question détermine les solutions.Nous divergeons.

            +2

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          • Raphaël // 05.12.2017 à 08h54

            Nous ne divergeons pas sur la cause. Les divers gouvernements ont instrumentalisé l’exclusion d’une partie de la population à des fins diverses et inavouables : Casse du code du travail, épouvantail à chaque élection présidentielle (Macron peut remercier Marine), lois liberticides post attentats, usine à mercenaires pour suivre des objectifs de guerre plus ou moins clairs, etc.

            Je pense que là dessus nous sommes d’accord.

              +5

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      • christian gedeon // 06.12.2017 à 13h48

        Mais cher ami,je rejoins tout à fait le c’est eux ou nous. Parce qu’en vérité,c’est eux ou nous. A part qu’il reste à définir le « eux « . Mais ne soyez pas aussi méprisant,s’il vous plaît. Les bolcheviks étaient une minorité,les nazis aussi…et vous connaissez le reste de l’histoire,non? Une partie des musulmans,ceux frappés par le virus walking dead de l’islamisme sont encore aujourd’hui une minorité. Et alors? Ceux qui ne connaissent pas l’histoire sont condamnés à la répéter!

          +0

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    • Fritz // 04.12.2017 à 12h48

      @Raphaël : c’est vrai, les Sarrasins ont le gène terroriste, l’ADN terroriste.
      Et ceux qui le contestent sont des islamo-gauchistes à la Plenel.

      Plus sérieusement : comme l’écrivait Pascal Boniface en 2005, « le terrorisme, c’est toujours les autres ». Mais quand un avion de ligne italien s’écrase près d’Ustica en juin 1980 parce qu’il a reçu le missile destiné à abattre l’avion du colonel Kadhafi ; quand une voiture piégée explose à Damas quelques semaines après l’assassinat de l’ambassadeur Louis Delamare à Beyrouth, c’est quoi ?

        +10

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      • Chris // 04.12.2017 à 13h16

        21 nov. 2017 – Le meneur de l’attaque terroriste de Barcelone était un informateur des renseignements espagnol
        https://www.wsws.org/fr/articles/2017/11/21/barc-n21.html
        À Barcelone, comme avec Charlie Hebdo et l’attentat du 13 novembre à Paris, et l’attentat de Manchester le 22 mai, les terroristes étaient connus à la police. Ils ont œuvré pour les services de renseignement et ont été les instruments des guerres impérialistes européennes en Syrie et en Irak, sous protection officielle.
        Ces rapports montrent que les opérations criminelles de politique étrangère menées par l’OTAN depuis des décennies continuent de faire des victimes et de faciliter les attaques contre les droits démocratiques en Europe même.
        Quand ils mènent des attaques en Europe, au lieu de viser des cibles choisies par les puissances de l’OTAN au Moyen-Orient, les gouvernements impérialistes s’en servent simplement comme prétextes pour davantage de mesures policières.

          +13

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      • Raphaël // 05.12.2017 à 01h17

        Je vous parle de culture (plutôt d’inculture) et vous me parlez de gènes. Je ne savais pas qu’il existait un gène de l’islam.

          +2

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        • Fritz // 05.12.2017 à 10h40

          Nous sommes d’accord sur le fond, Raphaël (j’ai lu votre échange avec @LBSSO). Veuillez m’excuser pour la forme désagréable de ma réponse d’hier.

            +3

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    • Dites 33 // 04.12.2017 à 14h47

      Comme ça, en passant, je suis tombé sur ce blog quasiment mort-né (voir plus loin) qui résume plutôt bien le désarroi de notre monde occidental ou le sociétal l’a hélas emporté sur le social.

      Chacun des articles vaut la peine d’être lu, à mon sens. Afin d’éviter d’être d’emblée évincé pour cause de hors sujet, je précise que le dernier article du gars porte justement sur le terrorisme et l’immigration. C’était en 2015… Aujourd’hui, c’est pire. Chaque jour un peu « plus pire ». En matière d’attentats, certains craignent, à juste titre je pense, que les fous furieux qui les commettent risquent bien de se lâcher pour les fêtes de Noël. Sans préjuger de leurs véritables organisateurs, bien évidemment…

      Ne faisons pas de pronostics, mais ce « silence » des extrémistes salafistes n’augure rien de bon pour l’avenir de nos villes occidentales.

      https://pouvoirinique.wordpress.com/

      Lire aussi la dernière interview du Pr. Danielle Ganser, grand spécialiste de la question des attentats sous faux-drapeaux :

      http://www.comite-valmy.org/spip.php?article9273

        +6

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    • bobrah // 04.12.2017 à 23h06

      Allez, une petite comptabilité a deux Francs.
      Combien de victimes :
      – de Terrorisme
      – de Tabac
      – d’Alcool
      – de La route
      – d’accidents de travail
      – de laFoudre

      Pourquoi le terrorisme te préoccupe tant alors que tu as plus de chance qu’un conducteur ivre de rentre dedans?

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      • Raphaël // 05.12.2017 à 01h14

        Quand le salafiste est votre voisin, je vous garantis que la foudre vous paraît très futile. Parce que vous avez les attentats, c’est un fait, mais en prémices ce sont des années d’incivilités et de délits que subissent les heureux bénéficiaires de l’enrichissement culturel. Avant de venir nous tuer, ils pourrissent la vie des gens. Bien sûr, de loin, facile de venir donner des leçons.

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    • jp // 05.12.2017 à 01h33

      « viens habiter avec moi, » chez moi, dans mon immeuble, il y a des habitants venant de toute la planète et je ne demande jamais leur religion à mes voisins. Parce que je m’en fous et si je commence à imaginer que machin ou truc est terroriste, je deviens parano comme l’État voudrait qu’on le soit.
      De mm qu’il était pour moi hors de question de « balancer » le voisin qui
      m’avait dit faire partie du PKK et être venu en France de manière illégale, il était également hors de question que je demande sa religion (qui se devinait à son prénom) au chirurgien qui m’a opéré la rétine très récemment.
      Ceux-là font partie de « nous » à mes yeux (qui reverront grâce à un musulman).

      « Eux », mes ennemis qui me font risquer ma peau quotidiennement, c’est les automobilistes enragés qui me foncent dessus et les cyclistes qui roulent sur les trottoirs sans lumière la nuit.

      Y a pas de « haine raciale recuite » systématique, ne vous en déplaise

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      • Raphaël // 05.12.2017 à 05h11

        Défendre ceux qui érigent le racisme et l’antisémitisme en principe éducatif, sous couvert de culturalisme ou de religion, ça ne choque pas vos principes ?

        En tout cas vous avez l’air très fort pour savoir qui est musulman et qui ne l’est pas, juste avec le prénom, fortiche. Amalgames, tout ça.

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  • Linder // 04.12.2017 à 07h24

    L’auteur commence dès le début par évoquer la difficulté de définir le terrorisme. Je ne crois pas qu’il ait évoqué la définition de l’ONU qui s’est aussi hasardé à l’exercice : l’ONU décrit une liste de pratiques, qualifiées de terroristes, si ces pratiques n’émanent pas d’un état. Par défintion, donc, un état ne peut-être terroriste … Cela permet de ne pas qualifier les Etats-Unis de terroristes, bien que presque chacune de ces pratiques soit mise en œuvre par les Etats-Unis … (Comme à Nuremberg, on n’a jugé les nazi que sur des actes que les états-unis n’avaient pas eux aussi commis).

    Autre conséquence pratique : les médias occidentaux n’appellent pas l’état islamique « Etat Islamique » mais DAESH, ce qui signifie pourtant la même chose, parce que si on reconnait DAESH comme un état, alors il ne peut être terroriste, par définition de l’ONU …

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    • Raphaël // 04.12.2017 à 08h28

      Daesh ne contient pas le mot islam, c’est aussi une autre de ses qualités, question de vivre ensemble.

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      • J // 04.12.2017 à 08h36

        Daesh est l’acronyme arabe d' »Etat Islamique ».

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      • christian gedeon // 04.12.2017 à 09h09

        Mdr…Daech signifie etat islamique au Levant et en Irak… en arabe.

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        • Linder // 04.12.2017 à 10h22

          Merci pour la précision « … au levant et en Irak » que je n’avais pas donné. Mais je ne sais pas si je me suis rendu claire : quand, en français, on dit « daesh », on ne prononce pas le mot « état », donc on peut dire que c’est un groupe terroriste. Bien sur, la contradiction est évidente, dès qu’on réfléchit au sens des mots, mais réfléchir au sens des mots, c’est trop demander à la majorité… Et nos propagandistes le savent.

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    • LBSSO // 04.12.2017 à 11h43

      Terrorisme “d’en bas”
      L’auteur ne fait référence pas à la définition étatique car il limite son propos ,pour reprendre son expression ,au terrorisme « d’en bas » .Ce qui est dommage effectivement, car il est rarement autonome et donc il est financièrement dépendant d’un terrorisme « d’en haut ».
      (Enfin , comme d’autres commentaires portent sur la désignation de Daesh,de l’Etat Islamique,etc.,F-B H a écrit de nombreux articles sur ce sujet dont certains ont été repris sur ce site.
      Ce chercheur est intéressant à lire sur les aspects communicationnels des organisation terroristes et l’instrumentalisation de « nos » media par ces derniers).

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    • Malant Bouché // 04.12.2017 à 15h50

      @Linder j’aimerais juste revenir sur un petit détail de votre message, « Comme à Nuremberg, on n’a jugé les nazi que sur des actes que les états-unis n’avaient pas eux aussi commis ».

      On a jugé Karl Dönitz pour « crime de guerre » en raison de la guerre sous-marine à outrance qu’il a livré contre les adversaires de l’Allemagne, en violation des droits de la guerre sous-marine (régie par le protocole de Londres de 1922).

      Les Américains dans le Pacifique sous la direction de Chester Nimitz ont eu recours aux mêmes méthodes. Dönitz a souligné ce paradoxe au cours du procès : dans un cas, l’Allemand est condamné, dans l’autre, l’Américain ne l’est pas. Nimitz lui-même a fait valoir cette différence de traitement en apportant son soutien à son homologue allemand dans une lettre de sa signature lue durant le procès.

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  • J // 04.12.2017 à 08h35

    Intéressante réflexion. Histoire de voir ce que disent de la terreur les maitres à penser du terrorisme islamique actuel, ou au moins un d’entre eux :

    « La stratégie militaire coranique nous enjoint de nous préparer à la guerre au maximum dans le but de porter la terreur dans les cœurs des ennemis, connus ou cachés, tout en nous protégeant de la terreur inspirée par l’ennemi… Nous garder nous-mêmes de la terreur est la « Base » ; la préparation maximale pour la guerre est la « Cause » ; porter la terreur dans les cœurs de nos ennemis est l’« Effet »… A la guerre, notre objectif principal est le cœur ou l’âme de notre adversaire, notre principale arme offensive contre lui est la force de nos propres âmes, et pour lancer de telles attaques nous devons tenir la terreur loin de nos propres cœurs… »
    (S K Malik, « Le concept coranique de guerre », ouvrage trouvé sur les djihadistes d’Al Qaida capturés en Afghanistan, traduit dans leurs diverses langues, qui a aussi fortement inspiré le terrorisme d’état de Zia Ul-Haq au Pakistan).

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  • christian gedeon // 04.12.2017 à 09h40

    Le sexe des anges! Discussion byzantine s’il en est,puisque de toute façon personne ne tombera jamais d’accord sur une définition du mot terrorisme,éminemment politique. Et je répète que daech signifie Etat islamique au levant et en Irak,en réponse…pourquoi ai-je été modéré sur quelque chose d’aussi factuel? C’est un peu barbant,en vérité,non? On ne va pas tomber dans le plenelisme sur les Crises,non?

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    • AG // 04.12.2017 à 12h22

      Il me semble que l’intérêt de cet article et de rappeler que justement cette définition est éminemment politique … ça fait du bien à notre époque où on a tendance à l’oublier et à tout mélanger …

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  • LEVACHER // 04.12.2017 à 10h02

    Daniele Ganser dans son dernier ouvrage sur l’OTAN nous fait parvenir des faits et des temoignages qui répondent à ce qu’est le terrorisme comme matière militaire sociale et scientifique.
    Je vous conseille fortement la lecture de ses travaux.

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  • Sam // 04.12.2017 à 10h24

    Daesh est plutôt une compagnie de mercenaires au rabais, formés et armés rapidement par nos amis Saoudiens et Qatari, utilisés par Washington et ses vassaux pour des guerres néo coloniales, et comme dit Fabius, « ils font du bon boulot ».
    Les appeler terroristes, c’est commode.

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    • Linder // 04.12.2017 à 10h34

      Ce n’est pas au sujet de Daesh que Fabius a dit le, 12 décembre 2012 (voir le journal LE MONDE, daté du 13/12/2012), qu’ils font du bon boulot mais au sujet d’AL NOSRA (c’est à dire AL QAïDA au levant).

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      • Chris // 04.12.2017 à 13h26

        Ok pour la précision, mais sur le fond, Al Nusra (de la nébuleuse Al Qaïda) fut longtemps interchangeable avec Deach, chassant sur les mêmes terres et s’échangeant hommes et armements au gré des besoins colonialistes des commanditaires… et de leur propre agenda.
        Poutine avec raison a toujours décrété qu’il ne faisait aucune différence entre ces deux factions qui n’ont cessé de renommer leurs groupuscules pour égarer leurs pourfendeurs et se légitimer chez les USA/OTAN.

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    • Christian Gedeon // 04.12.2017 à 12h35

      On dirait que ça vous rassure en quelque sorte de penser ça. Ce serait tellement plus simple et ça permet d’éviter tout questionnement sur l’islamisme en général…ben,non en fait,ce n’est pas ça,pans ça du tout. L’essentiel des mercenaires comme vous dites se trouve du côté de Al Nosra. C’est fou cette propension à vouloir évacuer ce qui gêne. De l’autruchisme.

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      • Sam // 04.12.2017 à 15h52

        Je veux bien que l’on m’explique cette notion d’islamisme oui.

        Pour moi, c’est une façon d’islamiser le débat. On met deux ou trois barbus, un drapeau noir, un coran, et hop, c’est des musulmans.
        Il y a pourtant un gouffre entre le discours de ces entités et ses actes : démanteler les pays qui résistent à l’occident. Bizarrement, malgré le discours, peu d’actions contre les US, contre Israël. Mais beaucoup contre les civils, qu’ils soient Syriens, Libyens, Irakiens, … tous musulmans.

        Ils ne sont pas composés de syriens résistants, mais d’une internationale de nihilistes, qui viennent là bas pour l’aventure, les thunes, les femmes, et la drogue. Je doute qu’il y en ait beaucoup qui viennent pour l’Islam.
        Mais surtout, ils viennent de partout. Ce sont des mercenaires. Ils ne sont pas là pour mettre en place des états, mais des califats, autour d’un seigneur de guerre.

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      • Sam // 04.12.2017 à 15h57

        On est bien d’accord, tous invoque l’Islam lorsqu’ils commettent leurs horreurs. D’autres bombardent massivement des civils au nom de la démocratie. Dans les deux cas, il ne s’agit bien sur que d’un vernis.

        Et justement, il serait bon d’arrêter de parler de ces gens là comme eux se revendiquent (musulmans ou démocrates), mais plutôt comme ils agissent (mercenaires et voleurs).

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    • Pegaz // 04.12.2017 à 13h19

      @ Sam et Linder

      C’est effectivement de Al-Nosra qu’il s’agit, par contre sur la citation elle-même il y a eu une interprétation faite par les journalistes du Monde, reprise non seulement par les sites « alternatifs » mais également par d’autre médias, qui dans la guerre des fakes s’est retournés principalement contre les 1er. Ceci pour en finir avec cette erreur, son décryptage en bonne et du forme.
      http://arretsurinfo.ch/desintox-sur-fabius-et-le-front-al-nosra-les-verificateurs-ne-font-pas-du-bon-boulot/

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      • Sam // 04.12.2017 à 16h03

        C’est pas Daesh, c’est Al Nosra.
        Whaou, ca en fait une différence. Mais qu’importe, puisque tout le monde a été armé par les mêmes, pour la poursuite d’un but qui a plus à voir avec des projets pétroliers que d’imposer l’Islam au monde.

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        • Pegaz // 04.12.2017 à 20h58

          C’est de la citation de Fabius et de son interprétation qu’il est question

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  • Enero // 04.12.2017 à 11h01

    Je ne sais à partir de quoi vous nous décrivez nos banlieues comme ne manquant de rien. Peut-être à partir de votre expérience, de vos observations ou de vos lectures ? Mon impression personnelle est plutôt inverse. Enfin je peut me tromper, tout comme vous. Le problème est peut-être plutôt que nous ne devrions pas faire de nos suppositions des assertions.

    Enfin de tout manière, peut importe que les causes soient économiques ou pas, je pense qu’il est indéniable qu’il y ait un sentiment de marginalisation, de rejet, voir d’exclusion que partage une part trop grande (peut importe quelle part, une part c’est forcément trop grand) de notre population. Si la solution n’est pas politique, j’aimerai bien savoir ce qu’elle peut être d’autre.

    Je ne sais pas dans quel milieu « ils » sont appelés « touristes » (peut-être le votre ?). Quoi qu’il en soit je serai ‘étonné qu’il s’agisse d’un milieu bien conscient de la situation de ces « ils ». Vous feriez bien de mieux choisir les personnes dignes de vous « laisser entendre » leur avis (si vous voulez le mien bien sûr).

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  • SanKuKai // 04.12.2017 à 13h04

    Je cite:
    – « L’action terroriste est une action pour l’Histoire »
    – « Comme rhétorique s’adressant aux masses elle a aussi un surprenant rapport coût/résultat »

    Attention Mr Huyghe!, dans la patrie des droits de l’homme vous êtes passible d’avoir affaire á la justice pour apologie du terrorisme.

    Car, pour citer un de nos grands philosophes Français contemporain que nous autorisons régulièrement á légiférer: « Expliquer, c’est déjà vouloir un peu excuser » – (Manuel Valls)

    [Avertissement: certains passages de ce message peuvent contenir des traces plus ou moins concentrées d’ironie]

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  • Arcousan09 // 04.12.2017 à 14h06

    A mon humble avis:
    Le terrorisme est la réponse à nos propres agressions …
    L’Afghanistan, l’Irak, la Syrie, le Yémen … etc … nous ont ils agressés ??? la réponse est NON !!!
    Nous avons agressé et déstabilisé tous ces pays en particulier ceux qui ont du pétrole (surprenant non ???) des populations entières sont en errance, massacrées par les uns ou les autres, affamés, vivent dans la précarité extrême et sont obligés de fuir leur pays et cela mène à perpétrer des attentats chez nous en représailles …
    Nos politiques savent très bien ce qui va se passer à chaque nouvelle agression la réponse ce sont les attentats qui nous touchent, nous, citoyens lambda pas le politique à l’abri dans sa tour d’ivoire qui réfléchit à savoir qui sera la prochaine victime de la nouvelle guerre … Alors quand je vois ces manifestations d’un troupeau de politiques hypocrites ça me révulse …. Les manifestations spontanées suite à Charlie ou bataclan ont elles une vraie valeur pas les leurs

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    • Laurent Fournier // 04.12.2017 à 14h20

      Pourquoi partez-vous du principe que le terrorisme c’est les autres? C’est pas tres objectif comme point de depart…

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    • Pinouille // 04.12.2017 à 17h06

      « Le terrorisme est la réponse à nos propres agressions … »
      Cela semble en effet faire consensus.
      Suite à cette longue série d’agressions systématiquement suivies de répliques terroristes, les pays occidentaux sont en train de reconsidérer à la baisse le bilan de leurs interventions, et donc l’opportunité des actions (coûteuses) à venir.
      Cela n’est pas sans conséquence non plus. Des populations continueront d’être exterminées en masse un peu partout dans le monde au nom de causes qui nous sembleront abjectes. Dernier exemple en date: les rohingyas.
      Doit-on laisser faire, indépendamment des relations diplomatiques que nous entretenons avec les pays concernés, en argumentant que les conséquences d’une intervention peuvent être pires (cf retours de bâton terroriste) que de ne rien faire?
      Certains diront que la solution c’est l’ONU. Mais elle a du plomb dans l’aile…

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      • J // 04.12.2017 à 18h41

        Non, ça ne fait pas consensus. Les terroristes eux-mêmes ne le disent pas. Ils font ça d’abord pour Allah, par devoir religieux tel qu’ils le comprennent (et bon courage à qui veut les convaincre qu’ils ont mal lu le Coran…). Le monde musulman avait bien plus de raisons de s’estimer agressé et écrasé et spolié et humilié il y a 50 ans, 70 ans, et il n’y avait pas de terrorisme islamique, ou alors très localement et en terre d’Islam. Et d’autres que les musulmans ont largement les mêmes raisons de nous en vouloir. Pourquoi ne le font-ils pas ?

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        • Pinouille // 04.12.2017 à 20h53

          « Les terroristes eux-mêmes ne le disent pas. »
          Oussama Ben Laden, Octobre 2003 : « Nous nous réservons le droit de répliquer (…) contre tous les pays qui participent à cette guerre injuste… »
          2 min de recherche sur google…

          « […] Pourquoi ne le font-ils pas ? »
          Parce que le terrorisme n’est pas l’unique réponse automatique à une agression externe. Et parce qu’il faut une sacrée dose de conditionnement religieux pour sacrifier sa vie pour tuer des innocents: ce n’est pas donné à toute les cultures.

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  • Arcousan09 // 04.12.2017 à 14h11

    « la guerre est faite par des gens qui ne se connaissent pas et qui s’entretuent pour des gens qui se connaissent très bien et ne se feront jamais de mal »

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  • Laurent Fournier // 04.12.2017 à 14h16

    La notion n’est PAS confuse, c’est l’auteur qui l’est.

    – Ouvrons wikipedia: La premiere chose que nous y trouvons c’est une notion dite « consensuelle » exprimee par Jacques Derrida.

    Il n’y est PAS question d’etat. Il y est question de distinction civil-militaire que le terrorisme efface, et de finalite politique obtenue en infligeant la terreur.

    Ajouter ou retrancher quelquechose a cette definition ne fait que la rendre confuse, en effet!

    On peut aller plus loin en lisant Rene Girard (« achever Clausewitz »), ou, comme un contre-exemple (mais une parfaite illustration) de Girard, l’article de Paul Viminitz, intitule (sic) « defense du terrorisme », qui pretend demontrer que le terrorisme est ethiquement justifie car c’est le refus du « championing » (combattre par champion interposes, comme les dames nobles du moyen-age reglaient leurs disputes par l’intermediaire de leurs chevaliers).

    J. of Philosophical Research, Volume 30, Issue Supplement, 2005, Paul Viminitz, A Defence of Terrorism

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  • Subotai // 04.12.2017 à 17h02

    Impeccable et sans appel.
    L’acte terroriste s’inscrit dans une volonté politique, n’est qu’un moyen et ne peut être contrarié que par des réponses POLITIQUES.
    En sachant que la guerre en est une, mais surement pas la seule.
    L’action Russe en Syrie est exemplaire.

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    • Pinouille // 04.12.2017 à 17h16

      « L’action Russe en Syrie est exemplaire. »
      Les russes bombardent en Syrie tout comme nous. A ce titre, ils font, tout comme nous, des victimes civiles collatérales.
      J’ai aussi cru comprendre que les russe ne s’embarrassaient pas de faire la distinction entre rebelles modérés et Daesh. Ils seront tous deux ensevelis sous un tapis de bombes.

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      • Subotai // 05.12.2017 à 07h51

        Exemplaire puisque, avec une action militaire résolue, combinée avec une action politicienne déterminée, ils ont atteint l’objectif: la désagrégation des milices, rebelles à l’État légal qu’ils ont choisit de soutenir.
        Donc oui, exemplaire.
        Si vous avez une autre méthode pour y arriver, je suis preneur.

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        • Pinouille // 05.12.2017 à 10h34

          Efficace, c’est indéniable. Exemplaire, je ne peux vous rejoindre.
          Votre position sera difficile à défendre auprès de ce qu’il reste des familles des 3469-4276 civils qui ont été tués en Syrie par les frappes russes (https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_militaire_de_la_Russie_en_Syrie#Bilan_humain).
          Elle sera aussi peut-être difficile à défendre auprès des familles des victimes des attentats qui ne manqueront pas de frapper la Russie s’il advenait qu’un nouveau mouvement islamiste renaisse des cendres de Daesh quelque part dans le monde.
          Dans ce scénario possible, la Russie viendra s’ajouter à la liste des puissances impérialistes à abattre, aux yeux des jihadistes. Bienvenue au club.

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  • Fritz // 04.12.2017 à 17h38

    Placer une bombe : c’est du terrorisme
    Larguer une bombe : c’est lutter contre le terrorisme

    Simple, non ?

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  • xc // 04.12.2017 à 18h15

    « Outre le critère de finalité, beaucoup insistent sur le fait que l’acte terroriste touche des victimes “innocentes” ce qui implique a contrario que frapper des coupables relèverait de la légitime révolte. Mais qui est coupable de quoi et qui en juge ?  »

    Juste pour dire qu’ici, « innocent » doit être pris dans son sens ancien: « qui ne peut nuire ». Il n’y a donc pas lieu de lui opposer « coupable ».

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    • Laurent Fournier // 04.12.2017 à 19h03

      Voila qui remet le debat dans la bonne direction. En effet, le terrorisme ne doit pas se lire comme le contraire de la paix ou de la bonte, mais comme le contraire de la guerre, qui par definition, n’attaque pas les civils.

      Que la guerre, comme l’ont remarque Clausewitz puis Rene Girard, ressemble de plus en plus a du terrorisme, est la grande question actuelle.

      Regression a l’epoque pre-chevallerie? (apportee en Europe par les Musulmans)

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      • Subotai // 05.12.2017 à 08h00

        Dans une guerre on attaque |l’ennemi|. Point!
        Celui qui vous dit autre chose, envoyez le paitre. 🙂

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  • Laurent Fournier // 04.12.2017 à 18h52

    Ouvrons l’article « terrorisme » dans wikipedia: On y trouve en premier une definition tres simple, que wikipedia qualifie de “consensuelle”, donnee par Jacques Derrida.

    Il n’y est pas question d’etat. Il y est question de distinction civil-militaire que le terrorisme efface, et de finalite politique obtenue en infligeant la terreur.

    On peut aller plus loin en lisant Rene Girard (“achever Clausewitz”), ou, comme un contre-exemple (mais une parfaite illustration) de Girard, l’article de Paul Viminitz, intitule (sic) “defense du terrorisme”, qui pretend demontrer que le terrorisme est ethiquement justifie car c’est le refus du “championing” (combattre par champion interposes, comme les dames nobles du moyen-age reglaient leurs disputes par l’intermediaire de leurs chevaliers).

    J. of Philosophical Research, Volume 30, 2005, Paul Viminitz: A Defence of Terrorism

    Le terrorisme ressemble en effet a une regression vers l’epoque d’avant la chevallerie et l’amour courtois, importes d’Orient!

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  • philouie // 04.12.2017 à 21h44

    Bonjour,
    je ne pense pas qu’on puisse penser le terrorisme en le pensant comme un acte de guerre qui vise à s’attaquer à une cible.
    Non le terrorisme est un moyen de communication. La cible des terroristes n’est en aucune façon les victimes de l’acte qui ne valent que sur le plan de la valeur symbolique, mais bien les gens a qui est destinée cette communication.
    Les initiateurs de cette pratique, apparue après l’invention de la rotative et des journaux à grand tirage, appelaient leurs actes « propagande par le fait ». Depuis, l’on a compris que le bénéficiaire du terrorisme n’était pas l’auteur de l’acte, mais sa victime.
    Le terrorisme n’est pas dans le crime mais dans l’image du crime, ainsi les vrais terroristes sont ceux qui véhiculent l’image du crime. Pas de terrorisme sans télévision.
    Ce n’est pas pour rien que lors des attentats de novembre, M6 et TF1 était à pied d’œuvre pour transmettre la peur en temps réel.

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    • grumly // 05.12.2017 à 00h01

      Je me rappelle le journal télé de TF1 ou France 2 après l’attentat raté dans le train Thalys en 2015. Le reportage interviewait des voyageurs à la descente du train et comme il n’y avait pas d’image à montrer, le présentateur a montré sur le plateau une vidéo filmée au téléphone d’un autre événement sans rapport où il y avait eu des flammes dans une locomotive ailleurs en France et les voyageurs avaient été débarqués le long du chemin de fer. Donc on est passé très vite du récit de l’attentat, aux commentaires de voyageurs et tout de suite après on a vu une locomotive en flammes.

      Les images n’étaient pas très impressionnantes mais elles étaient visiblement là pour illustrer l’attentat raté dont il n’y avait pas d’image. Il fallait que le spectateur associe l’image des flammes à l’attentat, que l’attentat fasse peur comme un vrai. Ici le JT a fait plus que relayer l’information mais il a cherché à impressionner le spectateur. Ça illustre en tout cas le rôle des médias vis à vis du terrorisme.

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    • Laurent Fournier // 05.12.2017 à 02h55

      Le terrorisme et la guerre sont tous les deux un moyen de communication ET de coercion.

      La difference c’est que la guerre s’attaque a des combattants. Dans la guerre, on n’attaque pas les civils, on n’acheve pas les blesses, on s’arrete lorsque l’ennemi reconnait sa defaite.

      Le terrorisme s’attaque aux non-combattants.

      Le terrorisme est ne avec la fin de l’ancien regime, avec le regne de « la terreur ». Tout le monde a maintenant l’honneur d’etre une cible.

      Enfin le terrorisme est une communication, oui, mais biaisee. On n’adresse pas le meme message a tout le monde. Les victimes ne sont jamais choisies au hasard. C’est toujours d’une pierre deux coups. Le but est que les victimes potentielles se sentent visees. On ne reconnait jamais les « disparitions » ou les « accidents » de journalistes, de lanceurs d’alerte, etc. mais on s’arrange pour que le message soit recu.

      Le role des media est donc crucial en effet, qu’ils se rangent (volontairement ou non) du cote des terroristes ou qu’ils s’y opposent.

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      • Subotai // 05.12.2017 à 08h11

        «  »La difference c’est que la guerre s’attaque a des combattants. «  »
        *************
        Grosse erreur!
        La guerre se fait à l’ennemi.
        Les batailles se déroulent entre combattants.
        Il n’y a pas de métaphysique ou de philosophie dans la guerre, il y a des actions déterminées dont l’objectif est de réduire la volonté de résister et combattre de l’ennemi par la destruction de tout ce à quoi il tient.
        La seule limite à l’utilisation des moyens et à l’étendue des destructions est la capacité de l’ennemi de faire de mêmes.
        On évite d’essayer d’exterminer l’autre quand on sait qu’il est capable aussi de vous exterminer.

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        • Sam // 05.12.2017 à 11h35

          Les humains ont tenté de codifier la guerre pour éviter qu’elle ne déborde sur les civils : code de la chevalerie, bushido, conventions de Genève, …
          Mais une armée qui respecte le code n’a que peu de chance face à une autre qui s’en moque.
          Et la nouvelle doctrine US Shock and awe, choc et effroi, ramène la terreur au coeur de la pratique courante de la guerre, justifiant tous les terrorismes.

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          • Subotai // 05.12.2017 à 16h48

            Non, non, non, « les civils » c’est une vision moderne.
            Ces civils sont les familles, parents, enfants, frères et sœurs des combattants, c’est en cela qu’on cherche à les protéger. Les accords cherchent d’abord à protéger les siens en donnant de garantie à l’autre parti qu’on ne fera pas de mal aux leurs.
            Et il est bien connu en tout temps, que ces « Codes » n’ont jamais cessé d’être « bafoués », et pour cause, il n’y a qu’a lire la littérature de ces époques pour ce rendre compte qu’on ne cesse de louer le « Code » en déplorant son non respect…
            La Guerre EST une saloperie et il n’y a aucun moyen de le rendre acceptable.
            Revoir « Apocalypse Now Redux »

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            • Laurent Fournier // 06.12.2017 à 10h00

              Chez tous les peuples a toutes les epoques il y avait des castes de guerriers, des aristocrates, qui ne s’abaissaient pas a faire la guerre a des non-guerriers, des non-aristocrates. L’Europe occidentale a ete la premiere a faire de l’absence de regle une methode, dont Clausewitz avait compris que cette tendance mene au terrorisme.

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        • Laurent Fournier // 05.12.2017 à 15h10

          Votre distinction entre « ennemi » et « combattant » est plutot subtile et meme assez philosophique, non?

          Je ne suis pas d’accord pour faire cette distinction. Pour moi un non-combattant n’est pas un ennemi. Sinon on n’arreterait jamais une guerre.

          La guerre qui ne s’arrete jamais, c’est justement l’ideal du terrorisme. Dire que un non-combattant peut parfaitement etre un ennemi, n’est-ce pas justement ce que fait le terrorisme? C’est a dire juger la personne non sur ses actes, mais sur sa supposee « essence profonde », sa supposee « nature essentielle »???

          N’est-ce pas une pente dangereuse?

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          • Subotai // 05.12.2017 à 17h00

            Ben voyons!
            Une guerre a un objectif. Quand il est atteint la guerre s’arrête.
            Un combattant est celui qui porte une arme contre celui qui porte une arme en face.
            Le combattant d’en face est l’ennemi.
            Le « non combattant », qui fourni l’arme, qui nourrit celui qui porte l’arme en face, qui le soigne, l’entretient, le nourri, qui permet à ce combattant de combatte est l’ennemi.
            Sans lui le combattant ne peut plus combattre.
            Vous pourrez retourner la chose dans tous les sens, c’est extrêmement trivial.

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            • Laurent Fournier // 05.12.2017 à 17h25

              C’est peut-etre trivial pour vous mais vous venez juste d’ecrire l’equation suivante:

              guerre = terrorisme

              C’est un point de vue moderne, de plus en plus frequent, mais qui n’a pas toujours ete vrai, donc qui ne le restera pas toujours, et avec lequel on n’est pas oblige d’etre d’accord.

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            • Subotai // 05.12.2017 à 18h51

              @Laurent Fournier
              Terrorisme est un mot « moderne » pour stigmatiser l’action de l’adversaire contre laquelle on n’a pas de réponse.
              Aucun « terroriste » ne dit qu’il fait du Terrorisme; il dit qu’il combat, ou fait la guerre…
              La guerre c’est la mort et destruction donc guerre c’EST la terreur.
              Mais c’est une conséquence. L’objectif de la guerre n’est pas de faire peur; l’objectif de la guerre est d’atteindre un objectif POLITIQUE.
              Il est de bon ton quand on ne sait pas répondre à l’action ennemie, de déclarer que son objectif n’est que de faire peur (la terreur) en occultant la revendication politique. Classique.
              Le danger, et c’est celui auquel nous sommes confronté, est de finir par croire sa propre propagande et perdre de vue les raisons politiques du conflit.
              On peut aussi considérer que la « Guerre au Terrorisme » actuelle est un faux nez volontairement propagandé, pour camoufler des raisons politiques que les citoyens n’approuveraient pas (avec toutes les conséquences) si elles étaient publiquement énoncées.

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            • Laurent Fournier // 06.12.2017 à 08h52

              1) Ce n’est pas parceque les terroristes ne revendiquent pas de faire du terrorisme qu’il n’existe pas, ni qu’il peut etre confondu avec la guerre.

              2) Certains terroristes revendiquent de faire du terrorisme, c’est a dire d’imposer un regne de terreur, litteralement. Robespierre, les nazi, Harry Truman, les createurs de la bombe atomique (certains repentis comme Einstein, Frederic Joliot, Openheimer, d’autres pas comme Von Neuman ou Teller), les theoriciens de « l’equilibre de la terreur » (atomique), Georges Bush et le « Shock and Awe », l’etat islamique et ses soutiens et allies, de David Petraeus a Laurent Fabius, etc.

              3) Il existe une ethique de la guerre. De nombreux militaires considerent que la bombe atomique est un instrument de terrorisme et pas une « arme » au sens militaire. Dans les conflits en cours, les militaires on souvent PLUS d’ethique que les politiques. C’est UNE des raisons pour la generalisation des armees de mercenaires, encadrees par les « forces speciales ».

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  • J // 05.12.2017 à 08h15

    Qu’est-ce que c’est encore que cette modération ? On me laisse dire que les terroristes ne sont pas d’accord avec une interprétation de leurs motivations, on ne me laisse pas dire ce qu’ils disent réellement (et entre eux, pas pour endormir la méfiance)… je remets avant de tirer des conséquences :

    « Les motivations du djihad qui ont été décrites dans le Coran (Sourates 3, 8, 9) sont celles-ci : établir l’autorité de Dieu sur la terre ; amener la guidance fournie par Dieu ; anéantir toutes les forces sataniques et systèmes sataniques de vie ; en finir avec la domination d’un homme sur les autres, puisque tous les hommes sont créatures de Dieu et que personne n’a autorité pour faire d’eux ses serviteurs ou leur appliquer des lois arbitraires. Ces raisons sont suffisantes pour proclamer le djihad ». (Sayyid Qutb, leader des Frères Musulmans)

    « Le djihad sur le sentier d’Allah est plus grand que tout individu ou organisation. C’est une lutte entre la vérité et la fausseté, jusqu’à ce que le Tout-Puissant hérite de la terre et de ceux qui y vivent… Il n’y a pas de réforme sans djihad sur le sentier d’Allah. Et tout appel à la réforme sans djihad se condamne lui-même à la mort et à l’échec » (Zawahiri, successeur de Ben Laden).

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    • Pinouille // 05.12.2017 à 14h40

      On peux prendre le sujet par les deux bouts:
      Soit considérer que la motivation originelle de l’islamiste est religieuse, en se référant aux sourates qui légitiment à leurs yeux son action, et que donc les objectifs stratégiques/politiques ne sont que des jalons pour arriver à ses fins.
      Soit considérer que la motivation originelle de l’islamiste est de prendre le contrôle d’un territoire pour assoir son pouvoir, et l’étendre, en utilisant certains écrits sacrés pour faire adhérer les « fidèles » à sa cause.
      Il me semble que les deux cas peuvent exister, et sont peut-être même complémentaires: certains auront des aspirations fondamentalistes, d’autres plus terre à terre.

      Je ne suis pas sûr que privilégier l’un plutôt que l’autre fasse vraiment avancer le schmilblick. A voir.

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      • J // 05.12.2017 à 17h01

        Tout peut exister au niveau de l’individu, y compris des motivations de l’ordre du sadisme, ou de la vengeance personnelle, ou de la pulsion de mort, que sais-je. Mais avoir une religion qui dit et rabâche que le plus sûr moyen de réussir sa vie est de se faire tuer au combat pour elle, ça doit sacrément aider, non ? Le djihad de conquête « régulier » était en panne depuis 1683 (échec du siège de Vienne suivi de l’inexorable recul et déclin du califat ottoman jusqu’à sa disparition en 1924). Aujourd’hui, le monde musulman s’est assez émancipé et requinqué pour que certains estiment la reprise possible sous forme de guerre asymétrique, dont le terrorisme fait généralement partie. Pourquoi chercher midi à quatorze heures ?

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    • Subotai // 05.12.2017 à 17h54

      Ce qui est amusant c’est personne ne semble voir que l’Empire Romain en décadence c’est fait dépecer par les deux bouts, à l’Est par les Arabes, à l’Ouest par les Germains, jusqu’à la confrontation et que la confrontation millénaire entre les deux redevient brulante parce que les Germains qui avaient gagné la lutte territoriale et politique sont en décadence, donc en reflux.
      Les Allahs, les Jihads, les Démocraties et autres Droits de l’Homme prétextes de guerre, c’est juste de l’habillage social ad hoc du fond expansionniste humain. Un vide se crée, un territoire se libère, on le rempli…

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  • Laurent Fournier // 06.12.2017 à 10h32

    Le terrorisme c’est comme le racisme: Il est presque toujours « d’en haut », presque jamais « d’en bas ». C’est pas difficile a constater.

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  • Subotai // 07.12.2017 à 08h00

    En lisant les posts je me dis que la machine à décerveler a bien fonctionné. Le pauvre Melenchon a beau s’agiter, l’Europe aura sa guerre.
    Tant pis pour elle…

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  • Laurent Fournier // 07.12.2017 à 10h42

    Je trouve au contraire que les commentaires (y compris ceux de Subotai) sont plutot plus interessants que l’article! Ce n’est pas que ce dernier soit mauvais, mais les commentaires montrent que les lecteurs comprennent ce qui se passe avec pas mal de lucidite, ce qui prouve, soit qu’ils ne se sont pas contentes de lire « la presse officielle » ces dernieres annees, soit qu’ils sont moins betes que cette presse ne le supposais, et donc que la « machine a decerveler » a surement moins bien fonctionne que certains l’auraient voulus.

    Cette lucidite et le caractere bien informe des commentaires est typique de certains blogs, au contraire des commentaires sur les sites des « grands quotidiens », qui sont d’un niveau bien moins bon, caricaturaux, inutilement agressifs, et plutot ignorants.

    Voila un phenomene interessant, et plutot porteur d’espoir.

    Ca ne sera peut-etre pas suffisant, d’accord, pour assurer que la guerre que l’Europe mene depuis un siecle ne gagne pas son territoire.

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