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Top Gun Maverick : pourquoi Hollywood reste le meilleur allié de l’armée américaine

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Les producteurs peuvent emprunter des équipements coûteux à bas prix, mais le Pentagone utilise les films comme une machine de propagande.

Source : The Guardian, Steve Rose
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Vitesse de croisière… Top Gun : Maverick, avec Tom Cruise.

Tom Cruise est de retour avec le film Maverick. Il enfreint les règles, repousse les limites, frôle la tour de contrôle, puis affiche un grand sourire et s’en sort comme si nous étions encore en 1986. Comme pour son précédant film à succès, il y a une série de règles Top Gun auxquelles Maverick obéit scrupuleusement : celles de la Marine américaine. Sans ses avions de chasse, ses bases, ses porte-avions et sa coopération totale, les films de la série Top Gun n’existeraient pas.

Ce n’est un secret pour personne que le ministère de la Défense (DoD) collabore volontiers et fréquemment avec l’industrie du divertissement, y compris en prêtant ses jouets les plus coûteux. Mais cette coopération a un prix, et il n’est pas seulement financier. Le DoD gère si soigneusement son image à l’écran que certains ont suggéré qu’il est en fait un coproducteur anonyme sur des milliers de films, au point qu’Hollywood fonctionne comme sa machine de propagande.

Il y a très peu de points dans Top Gun : Maverick pour dissiper de tels soupçons. Comme son prédécesseur, il s’agit d’une publicité pour le professionnalisme de l’armée américaine, son matériel sophistiqué et sa philosophie de… disons de camaraderie masculine. Top Gun a été le film le plus rentable de l’année 1986 aux États-Unis, et il a présenté la Marine sous un jour si favorable qu’elle a installé des tables d’information (et donc de recrutement) devant certains cinémas. Selon les estimations, le recrutement dans l’armée américaine a bondi de 500 % cette année-là.

Top Gun de l’époque… Richard Arlen, Clara Bow et Charles « Buddy » Rogers dans Wings, réalisé en 1927. Photo : Entertainment Pictures/Alamy

Le ministère de la Défense collabore avec Hollywood depuis près d’un siècle, en remontant jusqu’à Wings, le film oscarisé de 1927, le Top Gun de l’époque. Chaque service – armée de Terre, Marine, armée de l’Air, Marines, garde-côtes – a son propre bureau de liaison pour le divertissement à Los Angeles, en plus du bureau du Pentagone, dirigé par Glen Roberts, qui avait 17 ans lorsque Top Gun est sorti et le cite comme une influence. Il a passé 25 ans dans l’armée de l’Air, bien que, comme beaucoup d’autres, il ne soit jamais monté dans le cockpit d’un F-14.

Roberts explique que sa mission consiste à « projeter et protéger l’image de nos forces armées ». Actuellement, ils travaillent sur environ 130 projets de divertissement par an, dit-il – une douzaine de films scénarisés, plus des émissions de télévision, des jeux vidéo et de nombreux documentaires. « Les productions nous aiment parce que nous leur apportons authenticité et crédibilité. Et aussi, elles réalisent des économies substantielles. »

Mais il y a aussi des conditions concernant la représentation de l’armée. « Nous voulons nous assurer que les productions que nous soutenons correspondent à nos valeurs fondamentales », explique Roberts. Les candidats doivent soumettre l’intégralité de leur scénario pour approbation, et accepter toute modification requise. Parmi les limites à ne pas franchir, citons la diffusion d’informations confidentielles ou sensibles, le non-respect de la législation et de la politique gouvernementales américaines, le non-respect de la dignité humaine (comme la représentation de militaires blessés ou décédés) et les inexactitudes : « Si le script dit qu’il s’agit d’un pilote de l’Air Force volant en F-18, et bien, c’est un avion de la Marine ». C’est plus un art qu’une science, dit Roberts, mais il nie que le DoD joue un quelconque rôle proactif dans le processus : « Les réalisateurs sont les créatifs. Nous ne sommes pas la force créatrice… Notre travail consiste à les soutenir, vraiment, et non à imposer un programme à leur histoire. »

Prendre parti… Transformers de Michael Bay : Revenge of the Fallen de Michael Bay, 2009. Photo : Paramount/Sportsphoto/Allstar

Certains réalisateurs sont devenus très doués pour jouer le jeu des militaires. Jerry Bruckheimer, producteur de Top Gun, a collaboré avec le ministère de la Défense sur des films tels que Black Hawk Down, Armageddon et Pearl Harbor. L’ancien collaborateur de Bruckheimer, Michael Bay, est allé encore plus loin, non seulement dans des films au thème ouvertement militaire, mais aussi avec sa franchise Transformers, d’un militarisme épuisant. Bay s’est un jour vanté d’avoir « une ligne directe avec le Pentagone ». Le prédécesseur de Roberts, Phil Strub, a admis en 2009 que le DoD faisait des recommandations à Bay. « Nous pourrions dire : Hé, vous n’avez jamais montré un X, un Y ou un Z ». Nous leur enverrons des informations, parlerons de leur rôle. Ou bien ils reviendront vers nous et nous diront : « Nous aimerions avoir un C-17. Ou pourquoi pas un porte-avions et des F-18 ? ». En tant que tels, les films Transformers de Bay sont devenus une longue vitrine de la puissance militaire américaine – destinée aux enfants.

On pourrait dire la même chose des films de super-héros. Nous nous sommes habitués, voire anesthésiés, à voir du personnel et des machines militaires dans l’univers Marvel, par exemple. La toute première image du premier Iron Man montre Tony Stark traversant l’Afghanistan avec un convoi de Hummer de l’armée, au son d’AC/DC. Et comme beaucoup de super-héros Marvel, il opère de manière semi-officielle, faisant équipe avec des acolytes militaires tels que son ami Rhodey, et combattant aux côtés des forces américaines dans le cadre du groupe quasi-militaire des Avengers.

Iron Man et Iron Man 2 ont été réalisés avec la coopération du DoD, comme de nombreux autres films Marvel, jusqu’à ce que les relations se détériorent après que The Avengers ait représenté l’armée américaine lançant une attaque nucléaire sur New York. Captain America, dont les origines dans les comics en tant qu’outil de propagande pour l’armée ont été satirisées dans The First Avenger, a commencé à adopter une position plus critique envers son gouvernement dans les films Marvel suivants, comme Winter Soldier. Mais les barrières ont été raccommodées avec Captain Marvel, centré sur la pilote exemplaire de l’armée de l’Air incarnée par Brie Larson. La collaboration était si profonde que l’armée de l’Air a même lancé une campagne de recrutement connexe destinée aux femmes, avec le slogan « Chaque héros a une histoire d’origine. »

La participation militaire va désormais bien au-delà des simples films d’action. Parmi les autres bénéficiaires récents de l’aide du DoD, citons les émissions de télé-réalité culinaire, Pitch Perfect 3 (dans lequel, pour une raison ou une autre, le groupe de filles a capella fait le tour des bases militaires, se produisant même sur scène en tenue de camouflage) et la satire sur le changement climatique Don’t Look Up !

Selon une estimation, le ministère de la Défense a collaboré à 2 500 films au fil des décennies, et sa participation n’est pas aussi transparente qu’on le prétend. Dans son livre Operation Hollywood publié en 2004, le journaliste David Robb a expliqué en détail comment « le Pentagone a dit aux réalisateurs ce qu’ils devaient dire – et ce qu’ils ne devaient pas dire – pendant des décennies », citant des exemples allant de Tomorrow Never Dies à Star Trek IV en passant par Lassie. En 2012, le journaliste britannique Tom Secker, qui dirige le site Spy Culture, a commencé à déposer des demandes de liberté d’information pour les communications entre le DoD et Hollywood, et a amassé des dizaines de milliers de pages de documentation, y compris des brouillons annotés de scénarios de films, pour étayer ces affirmations. « Ils peuvent prétendre qu’ils sont relativement ouverts à ce sujet, mais ce n’est pas le cas, déclare Secker. Ils sont ouverts dans la mesure où ils sont impliqués dans Hollywood, mais ils n’ont jamais publié volontairement un ensemble de leurs propres notes de scénario. Et ils ont fait tout ce qu’ils ont pu pour essayer de les dissimuler. »

Secker a trop d’exemples à citer. Dans le script original d’Iron Man soumis au Pentagone, par exemple, Tony Stark était contre les marchands d’armes, y compris son propre père, se plaignant que « la technologie avec laquelle j’essaie de sauver des vies est détournée en armes vraiment destructrices » » Dans le film final, Stark devient un marchand d’armes pour l’armée américaine. Dans la version 2014 de Godzilla, la référence d’un personnage japonais à son grand-père ayant survécu à Hiroshima a été supprimée : « S’il s’agit d’une apologie ou d’une remise en question de la décision de bombarder Hiroshima et Nagasaki, ce sera un coup d’arrêt pour nous », indiquent les notes du Pentagone. À la place, Godzilla, un monstre inspiré par les bombardements atomiques américains, est ranimé par une arme nucléaire et se lance dans la bataille aux côtés des navires et des avions militaires américains.

Independence day… le Pentagone a refusé d’aider Oliver Stone à réaliser Platoon en 1986. Photo : Cinetext/Mgm/Allstar

Les scénarios cherchant à aborder des aspects controversés de l’histoire militaire ont été soit fortement modifiés, soit entièrement refusés. Dans les films traitant du racisme ou du sexisme institutionnel, comme The Tuskegee Airmen en 1995, les histoires ont été modifiées pour faire du coupable une seule « pomme pourrie », plutôt que l’institution elle-même. « Ils disent toujours quelque chose de vague, comme : « Oh, c’est juste que nous avons besoin d’une représentation réaliste de la vie militaire », dit Secker. « En pratique, ce que cela signifie, c’est que tout ce qui a trait aux crimes de guerre, aux crimes sexuels, aux problèmes de santé mentale, à la corruption militaire, passe à la trappe. »

Les producteurs de films l’ont confirmé. Les demandes d’aide d’Oliver Stone pour ses deux films sur le Vietnam, Platoon et Born on the Fourth of July, ont été rejetées par le DoD à plusieurs reprises. Aucun des deux récits n’était flatteur à l’égard de l’armée américaine – Platoon dépeint des cas d’abus de drogues, de racisme et de soldats assassinant des civils vietnamiens et entre eux. Born on the Fourth of July traite du SSPT (syndrome de stress post-traumatique, NdT) d’après-guerre. Mais on peut dire que les deux histoires étaient « exactes » – respectivement adaptées des expériences de guerre de Stone et de Ron Kovics, vétéran du Vietnam. « Toute l’éthique de ce bureau au Pentagone est qu’il est censé fournir de l’exactitude aux cinéastes et il fait le contraire », déclare Stone dans Theaters of War, un nouveau documentaire sur les relations Pentagone-Hollywood. « Ils fournissent des inexactitudes et des mensonges ». Nombre des films anti-guerre les plus puissants du cinéma ont renoncé aux conditions du DoD – The Deerhunter, Full Metal Jacket, Apocalypse Now, Dr Strangelove, Three Kings, Thirteen Days, Jarhead. Stone, par ailleurs, s’est vu offrir la chance de réaliser Top Gun. Il l’a refusée.

Lorsque le premier Top Gun est sorti, la défaite humiliante de la guerre du Vietnam était encore fraîche dans les esprits. En tant que tel, le film a fait office de correctif : une histoire apolitique se déroulant en temps de paix, mettant en avant une imagerie cool, une jeunesse insouciante et seulement la plus brève des escarmouches avec un adversaire étranger non spécifié. Peut-on en dire autant de Top Gun Maverick ? Là encore, il se situe à la fin d’une ère d’interventions militaires américaines problématiques, cette fois en Irak et en Afghanistan. Et encore une fois, il s’agit d’une histoire sans bagage politique ni guerre réelle pour tuer l’ambiance.

Il va presque sans dire que la coopération de la Marine avec les réalisateurs de Maverick a été tout aussi élevée qu’avec le Top Gun original. Un « accord d’assistance à la production » entre le ministère de la Défense et Paramount, obtenu par Secker, inclut un accord visant à « intégrer des éléments clés du discours ». L’armée et le monde du spectacle semblent bien s’accommoder d’un tel arrangement, mais les civils restent largement dans l’ombre. Traditionnellement, le rôle de l’armée a été de défendre les États-Unis contre des maux tels que la propagande d’État et le contrôle de la culture, mais aujourd’hui il est plus difficile de savoir où mener le combat.

Source : The Guardian, Steve Rose, 26-05-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Zelda // 22.06.2022 à 10h13

Non seulement le meilleur allié du Pentagone, mais également le meilleur instrument de propagande.

« La politique étrangère américaine est ignoble car non seulement les États-Unis viennent dans votre pays et tuent tous vos proches, mais ce qui est pire, je trouve, c’est qu’ils reviennent vingt ans plus tard et font un film pour montrer que tuer vos proches a rendu leurs soldats tristes. »

Frankie Boyle, humoriste écossais;

Vous en parliez déjà avec raison dans l’un de vos billets d’octobre 2018.

https://www.les-crises.fr/hollywood-propaganda-la-fabrication-du-consentement-au-cinema-par-laurent-daure/

27 réactions et commentaires

  • max // 22.06.2022 à 09h05

    Je dirais presque que tous font de même, sauf que quand ca va trop loin, le résulta recherché n’est pas au rendez-vous et est même contre productif par rapport a l’objectif souhaité.
    Par delà de ce genre de films que j’évite, il y a des films et séries de fictions américaines que j’adore regarder encore et encore et eux seuls proposent un panel aussi large.

      +1

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    • Yakafokon // 01.07.2022 à 17h48

      Il faut tout-de-même reconnaitre que l’armée américaine est redoutable…au cinéma, avec Rambo ( I,II,II, IV ), Independance Day, Top Gun, entre-autres !
      Dans la réalité, c’est tout-autre chose, comme au Vietnam ou en Afghanistan !
      Comment voulez-vous avoir des combattants, quand ils se trouvent à des milliers de kilomètres de chez-eux, et qu’ils ne savent même pas pourquoi ils se battent contre des gens qui ne leur ont rien fait !
      Quand on défend sa patrie qui est attaquée, ça motive les troupes !

        +0

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  • Zelda // 22.06.2022 à 10h13

    Non seulement le meilleur allié du Pentagone, mais également le meilleur instrument de propagande.

    « La politique étrangère américaine est ignoble car non seulement les États-Unis viennent dans votre pays et tuent tous vos proches, mais ce qui est pire, je trouve, c’est qu’ils reviennent vingt ans plus tard et font un film pour montrer que tuer vos proches a rendu leurs soldats tristes. »

    Frankie Boyle, humoriste écossais;

    Vous en parliez déjà avec raison dans l’un de vos billets d’octobre 2018.

    https://www.les-crises.fr/hollywood-propaganda-la-fabrication-du-consentement-au-cinema-par-laurent-daure/

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    • RGT // 24.06.2022 à 09h46

      Personnellement le meilleur film « de guerre » à mon avis est de loin « Starship Troopers » de Paul Vehoven.
      Réalisé dans le style « Hara-kiri » ou il pousse à l’extrême les comportements de psychopathes qui se battent « pour le camp du Bien »…

      Autre film de guerre excellent : Platoon d’Oliver Stone, dont le scénario a été basé sur la propre expérience du réalisateur pendant son propre service au Vietnam.

      Ces films ont vite été « effacés » de la mémoire collective US pour ne pas souiller la « Mémoire de ceux qui sont morts pour la Nation » afin que les citoyens de ce pays continuent, dans un nationalisme totalement débridé, d’arborer des drapeaux nationaux dans tous leurs lieux de vie, jusque dans les chiottes.

      N’oublions pas non plus le premier volet de « Rambo » qui au départ était une critique sans concession du comportement de la société US vis à vis des anciens soldats envoyés « défendre la Liberté » au Vietnam et qui se retrouvaient traités comme des merdes une fois retournés à la vie civile ou abandonnés dans les camps de prisonniers sans que le gouvernement US ne tente quoi que ce soit pour les aider.
      Bref, de la simple chair à canon sacrifiable sans remords.

      Ce film a été « sauvé » par la bêtise des revanchards de la déculottée prise au Vietnam par l’action d’un « super héros » qui massacrait « à la bite et au couteau » des soldats vietnamiens stupides et incompétents.

      Et dire que « nos intellectuels » crachent sur ceux qui revendiquent en Europe leur appartenance à une nation au nom de « la paix » mais adulent ce pays largement pire que tout ce qui a existé jusqu’à présent.

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      • ManuUK // 24.06.2022 à 16h54

        Je partage complètement pour Rambo. C’est l’un des films qui traduit le mieux les stress post-traumatiques des anciens combattants. Et la seule réponse de la société américaine est la violence et la surenchère de la police et la ville.

        Finalement la seule réponse possible est affective, celle de son attachement qu’il a avec le colonel Trautmann. Figure paternelle représentative de la sécurité.

        Et là commence toute la perversion des Rambos qui ont suivi, allégorie de l’attitude de l’armée américaine.

        Par son autorité sur Rambo, il embarque Rambo dans des différentes guerres pour récupérer des prisonniers américains. Ces films sont nommés sécurité nationale.

        Tout cela est très bien documenté sur wikipédia : https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Cin%C3%A9ma_de_s%C3%A9curit%C3%A9_nationale

        Malheureusement rien de nouveau sous le soleil.

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      • Interimlover // 01.07.2022 à 11h14

        Variante à Platoon (que je trouve d’un pathos lourdingue, excessif) : « Outrages »…lequel pèche plutôt par excès (quoique?) d’hémoglobine.

        Passé « récent » (2004, à l’heure où Poutine croyait encore à un partenariat possible avec l’Occident), côté Russie contemporaine : « Countdown », un très hollywoodien nanar russo-italien qui voit certain ex-agent Smolin dézinguer par dizaines des preneurs d’otages djihadistes, et inscrit ce-faisant la Russie à la pointe de la lutte internationale contre le terrorisme islamiste, un bouclier pour l’Occident.

        Nul doute que les productions russes à venir seront d’une autre veine, et thématique et stylistique.

        « Top gun », aviation… La PanAm fut jadis, immédiates années post-WW2, l’un des plus puissants leviers du soft-power US…dont en apportant son soutien direct au (développement artificiel et rayonnement du) club de…football de l’Eintracht Francfort, prototype dans les 50’s du très atlantiste FC Bayern, et d’ailleurs tous deux portés par de fervents ex-SS « paper-clipés » après-guerre au bénéfice de leur anti-communisme radical, à savoir et respectivement : le criminel de guerre Rudolf Gramlich (qui ce-faisant usurpa la position d’un dirigeant…juif de l’Eintracht), et au Bayern l’extrêmement influent Franz-Josef Strauss.

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  • tchoo // 22.06.2022 à 11h35

    C’est le seul endroit où les américains gagnent une guerre

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    • christiangedeon // 22.06.2022 à 11h53

      Vous croyez? Vraiment? Le but de guerre du système us est il de gagner les guerres au sens habituel? Bonne question hein? Les exemples sont tellement nombreux qu’il serait fastidieux de le énumérer. Juste un seul. Qui est le meilleur pote du Vietnam aujourd’hui ? Je vous le donne en mille. Vous avez deviné, bravo.

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    • Dominique65 // 22.06.2022 à 14h01

      44-45, lorsque l’armée rouge avait fait le plus gros. Merci bien sûr pour ce coup de main bien utile.

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    • Hiro Masamune // 22.06.2022 à 14h13

      Le seul conflit qu’ils ont remporté et qui n’était pas gagné avant qu’il s’y lancent c’est la guerre du pacifique … et il leur a fallut un bon coup de main de la royal navy et deux bombes atomiques pour en finir.
      Dois-je rappeler les raisons qui ont amené les Japs au raid de Pearl Harbor ? Me réponds pas l’assassinat d’Ibuki ..

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  • 6422amri // 22.06.2022 à 12h46

    Comme si les autres faisaient autrement….la Chine, la Russie produisent des films en permanence, même maintenant sur la guerre de 1940-1945 pour la Russie ou l’on voit les valeureuses troupes soviétiques de l’époque exterminer le sourire aux lèvres les très méchants zallemands…qui sont très cruels….idem pour la Chine ou les vaillantes troupes chinoises exterminent les très méchants nationalistes…le Vietnam itou..avec la collaboration des militaires locaux. Israel produit en série des films ou les vaillantes troupes exterminent le sourire aux lévres les très méchants terroristes tous arabes et tous très méchants…

    Ce phénomène de l’association du cinéma avec le pouvoir politique et le secteur militaire n’est pas nouveau.

    Les films de la première guerre mondiale ne sont pas réels, les caméras de l’époque rendaient ceci impossible, mais sont dans leur quasi totalité des reconstitutions, les artistes, l’industrie cinématographique, peu importe le pays ont tous participé à ces phénomènes, les armées également.

    Entre 1940 et 1945 la vente des bons du trésor, pour soutenir l’effort de guerre, aux USA a été supporté par des artistes de l’industrie du cinéma,qui se produisaient pour en faire la publicité, idem en Grande-Bretagne.

    La France a la distinction peu glorieuse d’avoir totalement interdit pendant de nombreuses années, la diffusion du film le plus anti férocement militaire que je connaisse de Stanley Kubrick – Path of Glory – Les Sentiers de la Gloire – ou l’on voyait les ganaches gnéralissimes se rouler dans l’abjection, le massacre inutile, le rappel des fusillés pour l’exemple, dont certains ne sont toujours pas amnistiés, etc.
    [modéré]
    L’autre film, situation aussi peu glorieuse – Le Chagrin et la Pitié – de Marcel Ophuls, 4 heures, constitués d’entretiens, d’extraits de la propagande de Vichy sera interdit de diffusion a l’ORTF, interdiction renouvellée. Ce sera le bouche a oreille qui en permettra la diffusion dans quelques salles.
    [modéré]
    En 2012, Ophüls indiquera avec détachement : « Le directeur général de l’ORTF était allé voir le Général à Colombey, pour lui demander ce qu’il devait faire de ce film qui évoquait des “vérités désagréables”. » De Gaulle lui aurait répondu : « La France n’a pas besoin de vérités ; la France a besoin d’espoir. » À quoi Ophüls ajoute : « D’une certaine manière, je trouve cette réponse magnifique et d’une très grande classe. Mais on ne faisait pas le même métier, le Général et moi…

    Même si l’on ne peut pas parler de censure officielle, plus de 10 ans après son tournage, – Le Chagrin et la Pitié – est diffusé pour la première fois à la télévision, le 28 octobre 1981 sur FR3. Durant la campagne présidentielle de 1981, le futur ministre de la Culture, Jack Lang promit de le passer sur une chaîne publique. Vingt millions de téléspectateurs l’ont regardé ce jour-là.

    Le meilleur livre sur le cinéma et l’industrie militaire – particulièrement le cinéma américain – reste le livre de Michael Ryan et Douglas Kellner – Camera Politica – the Politics and Ideology of Contemporary Hollywood Film _ je ne sais s’il a été traduit en français.

    Comme d’habitude sur ce site seuls les USA…

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Chagrin_et_la_Piti%C3%A9

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Sentiers_de_la_gloire

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    • Ellilou // 22.06.2022 à 16h19

      Normal de les critiquer, ils sont tellement encensés, adulés, chéris, copiés partout ailleurs que les critiquer ici rétablit un peu l’équilibre 🙂

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      • ManuUK // 24.06.2022 à 10h42

        Je ne partage pas.

        Ils ont été fortement critiqués lors de l’utilisation des bombes nucléaires dans le monde, guerre du Vietnam, guerre de l’Irak, l’esclavage des noirs, leur haut taux homicide, des fusillades dans les écoles, Trump, etc….

        Tous ces éléments simples et accessibles font partie de la culture populaire, partagés par tous, peu importe les pays et personne ne voit les Etats-Unis comme un pays parfait… Loin de là, très loin de là…

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  • calal // 22.06.2022 à 13h25

    deux remarques:
    – l’armee us est une armee de metier qui doit donc recruter des « soldats » si possible competents surtout pour leur confier des equipements qui coutent ou qui sont « factures » des dizaines voir des centaines de millions de dollars
    – les pilotes d’avion de chasse appartiennent au passe: il semble que les avions de guerre modernes font encaisser trop de force d’acceleration aux pilotes qui tombent dans les pommes. L’avenir serait donc aux drones davantage capable de resister aux conditions de vols extremes

      +3

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    • 6422amri // 22.06.2022 à 13h38

      Les avions de guerre modernes sont bien plus efficaces dans ce domaine que ceux qui les ont précédé…les drones ne sont pas choisis pour cette raison mais purement et simplement pour les raisons suivantes;

      Possibilité de mener des missions de très longues durées (40 heures et plus)
      Economies sur les engins (pas de sièges éjectables, pas d’oxygène)
      Former un pilote de drones, ceux du haut de gamme, c’est 2 années au maximum, sans capacité physique particulière, un pilote de chasse c’est 6 à 8 années, pour une période de service actif qui ne dure pas plus que 15 années.

      L’avenir semble être des avions de chasse entourés de drones en collaboration, en tandem.

        +4

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  • max // 22.06.2022 à 14h06

    Perso j’aime bien la science-fiction, quand je regarde un film c’est pour me détendre, j’évite beaucoup de films Marvel et DC mais Le Soldat de l’Hiver, ou Suicide Squad, j’ai bien aimé.
    Toujours dans la fiction Firefly, Dark Angel, Farscape sont des séries que je regarde encore et encore.
    Je ne regarde pas un film pour une raison politique, ainsi je ne suis jamais allé voir Né un 4 juillet.
    Il faut simplement éviter les films qui font de la propagande qu’elle soit de droite, de gauche, ou de gouvernements.

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    • Antoine Block // 22.06.2022 à 20h33

      Le souci est que les films qui sont politiquement vierges ou neutres sont excessivement rares.
      Quand un film est produit par la première puissance mondiale, quand il est soutenu financièrement et logistiquement par l’armée (comme expliqué dans l’article), quand il fait l’apologie de « super héros », quand il identifie systématiquement les « méchants » aux adversaires politiques de cette superpuissance (communistes, étrangers, musulmans, etc.), quand il véhicule invariablement les mêmes valeurs (la famille, la communauté, la consommation, etc.), il est difficile de soutenir qu’un tel film ne relève pas, pour le moins, du softpower, pour ne pas dire de la propagande.
      Maintenant, si on ne le perçoit pas, c’est sans doute parce qu’on est totalement imbibé par cette idéologie. L’adepte d’une secte n’identifie jamais le groupe auquel il appartient comme une secte.

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      • Cévéyanh // 25.06.2022 à 11h01

        Pour exemple, un film états-unien intéressant sur leur société dont les valeurs que vous avez écrites (société occidentale aussi), une histoire qui fait réfléchir « Captain Fantastic » ou « Une vie fantastique ». Des personnes de différentes visions de la société apréhendront différemment ce film (surtout si elles ont certaines références). Ceci est surprenant en ayant vu le même film. https://www.dailymotion.com/video/x4w1plt
        Même certains films que des gens revoient des années après peuvent avoir une lecture différente.

        Vous avez écrit : »on ne le perçoit pas, c’est sans doute parce qu’on est totalement imbibé par cette idéologie ».

        Et peut-être aussi comme pour les informations télévisées, il n’y a pas de recul/critiques faites sur ce qui est vu par de nombreuses personnes, non ? Comme c’est du divertissement, « croyance » que c’est neutre. Pourtant, les récits ont guidé de tout temps les humains afin d’aider à la coopération, à la cohésion etc. (1/2)

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      • Cévéyanh // 25.06.2022 à 11h13

        Par exemple, avec l’égalité entre hommes et femmes, il me semble qu’il y a de plus en plus de films/séries d’action où la femme se bat et tue autant que l’homme. Est-ce une égalité souhaitable et non plutôt que l’homme se bat moins pour égaliser le côté non brutal de la femme ou que la femme arrive au même point mais avec d’autres méthodes ? N’est-elle pas devenue un homme mentalement dans ces films ? Alors que les deux genres pourraient ne pas tuer ou sinon plutôt blessé légèrement et s’enfuir, plutôt la « discussion », l’infiltration, l’évitement ou l’endormissement des ennemis etc. Il y a des films qui existent dans ce genre mais trop peu, il me semble, par rapport à l’autre catégorie qui permet de mieux séduire peut-être pour l’armée.

        Il y a aussi un autre « média » qui véhicule des idéologies possibles : les jeux vidéos. Y a t-il des analyses sur leurs récits ? (2/2)

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        • ManuUK // 25.06.2022 à 16h24

          Ce qui vous dit est juste. Mais attention à ne pas confondre la réalité avec la fiction. Autant dans l’imaginaire des nouveaux films les femmes tuent plus, autant dans la réalité les hommes sont les plus violents : 95% des prisons dans le monde sont remplis par des hommes, 70% des criminels sont des hommes.
          En valeur moyenne, les femmes ont autant d’agressivité que les hommes, mais en intensité, les hommes sont plus violents.
          Lien avec la testostérone ? D’autres facteurs ? Je ne sais pas.
          Mais ce que les films représentent reste dans le monde de l’imaginaire.

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  • Hiro Masamune // 22.06.2022 à 14h25

    Moi c’est pas tant le fait qu’il y ait de la propagande qui m’emmerde que le fait qu’il n’y ait plus grand chose qui n’en soit pas.

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  • Fox 23 // 23.06.2022 à 10h15

    Que Hollywood soit le meilleur agent de publicité des turpitudes militaires du Pentagone est une évidence, mais que diable Les Crises font dans cette galère de la promotion de cette nouvelle version de Top Gun?
    Quitte à aider ce genre de production – j’avoue bien aimé les films d’aviation militaires bien ficelés, ce qui n’est pas le cas d’au moins la première version évoquée – autant voir une production française d’un bien meilleur niveau : Les chevaliers du Ciel, non pas avec Tangure, Laverdy et la chanson de Aque Jhonny, mais celui de Gérard Pires avec Torreton, Magimel, Cornillac et bien d’autres. Une vision plus vraie de ce travail de pilote de chasse.

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  • Zelda // 23.06.2022 à 13h20

    Mais tout cela faisait parti du Plan Marshall…. il fallait bien reconstruire l’Europe et l’ouvrir aux produits U.S. en tous genres… y compris dans le domaine de la culture U.S., et surtout conquérir les esprits et les coeurs…

    https://www.monde-diplomatique.fr/mav/166/SELLIER/60107

    https://enseignants.lumni.fr/fiche-media/00000000549/la-signature-des-accords-blum-byrnes-1946.html

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    • Cévéyanh // 25.06.2022 à 11h27

      Il y a aussi une autre forme de « conquête » : le langage. Le franglais est devenu de plus en plus abondant : https://fr.wikipedia.org/wiki/Franglais

      Pourquoi utiliser « U.S. » diminutif de leur mot anglais et non « E.U. » diminutif du français qui serait plus cohérent et au lieu aussi de USA ? https://fr.wikipedia.org/wiki/Anglicisme

      La langue, certes, se modifie car elle est vivante. Pour autant, je trouve que le français devient de plus en plus anglais.

      Les etats-uniens (mot qui existe dans le larousse : https://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/%C3%A9tats-unien_%C3%A9tats-unienne/31325) se définissent comme des américains car peut-être iels n’ont pas modifié leur langage depuis les colonnies. C’est aussi comme pour « asiatique » qui définit que les peuples de Chine, du Japon etc alors que l’Inde ou le Pakistan par exemple font partie de l’Asie.

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  • Carlos // 24.06.2022 à 11h08

    Le pis de tous pour moi, que je n’ai visionné qu’une seule fois et dont le seul titre me fait maintenant vomir « il faut sauver le soldat Ryan »….alors que je suis conscient que tous les films de guerre US sont de la propagande (je n’en ai jamais douté) celui ci à mon sens est le summum de cette propagande à vomir…..et au fait, non ces films montre bien des soldats blessés ou tués pour la plupart mais ce sont bien sur des héros comme il se doit….(La chute du faucon noir, le soldat Ryan et CIe, Du sang et des larmes, etc…)
    Enfin pour Godzilla , il faut préciser que la renaissance du monstre s’est faite aprés la reprise des essais nucléaire FRANÇAIS (cf J. Chirac) et que donc c’est pas biennnnnnn !!! pourris de frenchies capitulards et bouffeurs de fromage !
    (heureusement que les amerlocks sont là pour nous sauver la mise en compagnie de Jean Reno)

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  • koursk // 25.06.2022 à 17h17

    Les multi-milliardaires musk223, bezos140, arnault131, gates116… sont des holdings à eux-seuls, et sont propriétaires et actionnaires majoritaires dans tous les secteurs d’activités, de spéculation, vol et affairisme *** Ces multi-milliardaires sont suffisamment riches pour imposer leur diktat à tous les gouvernements de l’otaneuro zone et apparenté *** de ce fait, ils en profitent encore pour piller les finances publiques des territoires de l’otaneuro zone et apparenté, via l’optimisation, fraude et évasion fiscale, subventions, partenariats public-privé où seul le privé est gagnant… et bien d’autres ficelles *** ils sont autant propriétaire des bazars pharmaceutiques, militaro-industriels, banques, gaz de schiste… que ceux du cinéma *** ils défendent leurs intérêts, via le cinéma, la littérature, la politique, les médias… *** à coup de leurs propres milliards, et ceux que les finances publiques doivent leur céder, leur propagande est forcément bien diffusée *** heureusement, le gang des multi-milliardaires qui règne sur l’otaneuro zone et apparenté, n’arrive pas à régner sur la fédération de Russie et la république populaire de Chine et leurs alliés *** et ça les défrise énormément, d’autant qu’ils sont en train de perdre du terrain sur le plan géostratégique, en Asie, en Afrique, en Amérique centrale et du sud, et même dans l’est de l’Europe *** top gun maverick cartonne peut-être en europe et amérique du nord, mais pas ailleurs !

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