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14.janvier.201814.1.2018 // Les Crises

Une nouvelle brèche dans les certitudes sur la Syrie, par Robert Parry

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Un article à prendre avec prudence et recul. Je vous renvoie sur l’article Wikipedia lié à ce sujet, pour suivre l’avancée des débats.

Source : Robert Parry, Consortium News, 07-09-2017

Une nouvelle contradiction est apparue dans la rengaine des think tanks occidentaux accusant la Syrie d’une attaque chimique le 4 avril. Un groupe d’enquêteurs de l’ONU soulève des doutes sur le vol d’un avion de guerre syrien, rapporte Robert Parry.

Les médias grand public américains considèrent le nouveau rapport des Nations Unies sur l’incident des armes chimiques du 4 avril à Khan Cheikhoun comme une preuve supplémentaire de la culpabilité du gouvernement syrien. Mais cela ne tient pas compte d’une contradiction majeure entre deux groupes d’enquêteurs de l’ONU qui ouvre un gouffre dans les stéréotypes des think tanks.

Le destroyer USS Porter mène des opérations de frappe contre une base aérienne syrienne le 7 avril 2017. (Photo de la Navy par le quartier-maître de 3e classe Ford Williams)

Bien que les deux groupes de l’ONU semblent déterminés à blâmer le gouvernement syrien, les enquêteurs de première ligne de l’Organization for the Prohibition of Chemical Weapons (OPCW) ont indiqué que les observateurs d’avions militaires syriens quittant la base aérienne de Shayrat n’avaient pas émis un quelconque avertissement de vol jusque tard ce matin-là, alors que le lâcher présumé d’une bombe au sarin aurait eu lieu vers l’aube.

Le rapport de la Commission d’enquête internationale indépendante de l’ONU sur la République arabe syrienne a relevé que « deux personnes interrogées par l’OPCW ont affirmé que le matin du 4 avril, le système d’alerte en temps réel n’avait pas émis d’avertissement avant 11h00 ou 11h30, et qu’aucun avion n’avait été observé jusque-là ».

Si les informations de l’OPCW sont exactes, à savoir qu’aucun avion de guerre n’a décollé de la base aérienne de Shayrat jusqu’à tard dans la matinée, les raisons invoquées par l’administration Trump pour justifier le lancement d’une frappe de représailles de 59 missiles Tomahawk sur ce terrain le 6 avril sont nulles et non avenues.

Mais le rapport de la Commission de l’ONU, publié mercredi, ignore tout simplement la découverte de l’OPCW selon laquelle aucun avion de guerre n’a décollé à l’aube. Le reportage s’appuie plutôt sur des témoins à l’intérieur de Khan Cheikhoun, contrôlé par des djihadistes, qui affirment avoir entendu une alerte environ 20 minutes avant l’arrivée d’un avion vers 6h45.

En effet, le récit de l’attaque présumée s’appuie presque exclusivement sur des « témoins oculaires », dans la ville qui était sous le contrôle du front al-Nosra d’al-Qaïda et des groupes djihadistes alliés.

Le rapport n’évoque pas non plus la possibilité que l’incident présumé du sarin, qui aurait fait de nombreuses victimes, y compris des femmes et des enfants, ait été un événement organisé par al-Qaïda pour annuler l’annonce faite quelques jours plus tôt par l’administration Trump. Selon cette dernière, les États-Unis n’avaient plus pour objectif de rechercher un « changement de régime » en Syrie.

L’incident de Khan Cheikhoun a incité le président Trump à lancer la frappe par missiles qui, selon les médias syriens, aurait tué plusieurs soldats sur la base et neuf civils, dont quatre enfants dans les quartiers voisins. Elle risquait aussi de faire des victimes parmi les Russes stationnés sur la base.

Une histoire perdue

Le rapport de la commission de l’ONU n’envisage pas la possibilité d’un événement mis en scène, même si l’OPCW a déjà découvert des éléments de preuve montrant qu’une attaque au gaz chloré dans la ville d’Al-Tamanah, contrôlée par les rebelles et également imputée au gouvernement syrien, avait été mise en scène par des agents d’al-Qaïda et leurs « travailleurs humanitaires » civils.

Photo du Président Trump publiée par la Maison-Blanche lors d’une réunion avec ses conseillers à sa propriété de Mar-a-Lago le 6 avril 2017, débattant de la décision de lancer des missiles contre la Syrie.

Les enquêteurs de l’OPCW, comme la plupart des bureaucrates de l’ONU, semblaient impatients de soutenir les accusations d’attaques au chlore par le gouvernement syrien. Ils ont été mis en difficulté lorsque des habitants d’Al-Tamanah se sont présentés pour témoigner que la prétendue attaque de la nuit du 29 au 30 avril 2014 était une invention.

« Sept témoins ont déclaré que des alertes [d’attaque imminente au chlore par le gouvernement] avaient fréquemment été lancées, mais qu’en fait, aucun incident chimique n’avait eu lieu », a déclaré le rapport de l’OPCW. « Ils s’étaient présentés pour contester les faux reportages des médias largement diffusés. »

De plus, les témoignages des gens qui ont prétendu qu’il y avait eu une attaque chimique du gouvernement contre Al-Tamanah ont fourni des éléments de preuve suspects, comprenant des données provenant de sources discutables, selon le rapport de l’OPCW, qui ajoutait :

« Trois témoins, qui n’ont donné aucune description de l’incident des 29 et 30 avril 2014, ont fourni des éléments de source inconnue. Un témoin avait eu connaissance indirecte de deux des cinq incidents survenus à Al-Tamanah, mais ne se souvenait pas des dates exactes. Plus tard, ce témoin a fourni une clé USB contenant des informations d’origine inconnue, qui ont été sauvegardées dans des dossiers distincts selon les dates des cinq incidents mentionnés par la FFM. [Mission de recherche des faits de l’ONU].

« Un autre témoin a fourni les dates des cinq incidents en les lisant sur une feuille de papier, mais n’a fourni aucun témoignage sur l’incident des 29 et 30 avril 2014. Ce dernier a également fourni une vidéo intitulée ’Site où un deuxième baril contenant du chlore gazeux toxique a été largué sur Tamanaa 30 avril 2014’. »

D’autres « témoins » qui ont affirmé qu’il s’agissait d’une attaque du gouvernement syrien ont avancé des accusations ridicules sur la détection de la « bombe-baril » remplie de chlore, en se fondant sur le bruit du dispositif qui sonnait pendant sa descente.

Le rapport déclarait, « Les témoins oculaires, qui ont affirmé être sur le toit, ont déclaré avoir entendu un hélicoptère et le bruit « très fort » d’un baril qui tombait. Quelques interviewés avaient fait référence à un son distinct de barils contenant du chlore et qui sifflent en tombant. L’affirmation des témoins n’a pas pu être corroborée par plus d’informations. »

Bien que les rapports ne l’aient pas mentionné, il n’y avait aucune explication plausible pour quelqu’un détectant un cylindre de chlore dans « une bombe au chlore », basée sur son « son sifflant particulier ». La seule conclusion logique est que l’attaque au chlore avait été planifiée par les djihadistes et que leurs partisans ont alors menti aux enquêteurs du OPCW, afin de mettre le monde en fureur contre le régime Assad.

La coordination de la campagne de propagande, avec « des témoins » armés de données pour rendre leurs récits plus convaincants, suggère en plus un complot prémédité et organisé pour « vendre » leur récit, et n’est pas seulement l’acte aléatoire de quelques individus.

L’attaque de la Ghouta

Il y eut une faillite identique dans le cas d’un célèbre incident au gaz sarin à l’extérieur de Damas le 21 août 2013, qui tua des centaines de gens et pour lequel on condamna également le gouvernement Assad, mais qui à ce jour semble avoir été réalisé en tant que ruse par des opérationnels d’Al Qaïda, afin de pousser le président Obama à donner l’ordre aux forces armées américaines d’anéantir les forces armées syriennes et en fait d’aider le front Al Qaïda/Al Nosra à gagner la guerre.

Le président Barack Obama se réunit dans la salle de crise avec ses conseillers à la sécurité nationale afin de discuter de la stratégie en Syrie le 31 août 2013. (photo officielle de la Maison-Blanche, par Pete Spuza)

Vous pourriez penser que ces expériences d’attaques chimiques programmées auraient donné aux enquêteurs de l’ONU davantage de recul quand le prochain incident improbable se produisit le 4 avril dernier dans la ville de Khan Sheikhoun, alors sous le contrôle d’Al Qaïda.

L’administration Trump avait juste annoncé un changement dans la politique américaine, affirmant que le but des États-Unis n’était plus « un changement de régime » en Syrie mais au contraire de vaincre les groupes terroristes. A l’époque, le Front Al Nosra, l’EI et d’autres mouvements djihadistes battaient en retraite dans toute la Syrie.

En d’autres termes, le gouvernement syrien n’avait que très peu ou aucune raison de provoquer les États-Unis et la fureur de la communauté internationale en lançant une attaque au gaz sarin sur une ville éloignée, et représentant peu d’importance stratégique.

Les attaques chimiques, incluant en particulier l’utilisation supposée non seulement de chlore mais aussi de gaz sarin, représentent également une efficacité militaire minime si elles sont effectuées par largage aérien. Le chlore sous cette forme est rarement mortel, et la fureur internationale à propos du gaz sarin surpasse de beaucoup son efficacité militaire.

Mais les djihadistes ont effectivement le but important de continuer à planifier des attaques chimiques, car elles sont leur meilleur argument pour faire capoter les efforts internationaux pour mettre un terme à cette guerre, ce qui aurait signifié la défaite pour les djihadistes et leurs alliés internationaux.

Et nous savons de par le cas Al-Tamanah que les djihadistes ne sont pas exempts de tout soupçon de fabriquer des preuves pour les enquêteurs des Nations-Unies, ceux-ci ayant de fortes motivations de carrière pour ostraciser le régime Assad, et par la même occasion faire plaisir aux puissances occidentales.

Dans le cas Khan Sheikhoun, une source bien informée m’a dit dernièrement après l’incident qu’au moins quelques analystes du renseignement américain avaient conclu qu’il s’agissait d’un événement hâtivement planifié en réaction à la renonciation américaine au « changement de régime » en Syrie.

La source ajoutait que des preuves apportées par un drone opérant à partir d’une base israélo-saoudienne en Jordanie avait largué le gaz sarin, et que la planification de l’attaque avait été finalisée par les forces djihadistes au sol. Des rapports préalablement à l’attaque ont été publiés sur les réseaux sociaux peu de temps après l’aube du 4 avril.

Le facteur Temps

La Syrie et les dirigeants russes semblent avoir été pris au dépourvu par les événements, livrant une explication possible que la frappe aérienne du gouvernement syrien ,visant une réunion de chefs djihaidistes près de Khan Sheikhoun aux environs de midi, pourrait avoir accidentellement provoqué une réaction chimique en chaîne libérant du gaz sarin.

Une photo du cratère contenant un prétendu conteneur qui a supposément répandu du gaz sarin à Khan Sheikhoun, Syrie, le 4 avril 2017.

Mais les médias mainstream américains et le nouveau rapport des Nations-Unies ont fait état de la divergence de temps – entre l’attaque à l’aube et l’attaque de midi – comme preuve de la duperie russe et syrienne. Même, cela n’avait aucun sens pour les Russes et les Syriens de mentir sur le facteur temps alors qu’ils avaient confirmé l’attaque aérienne et, en fait, réalisé que le temps aurait ajouté à la crédibilité de leur hypothèse.

En d’autres termes, si l’attaque aérienne avait eu lieu à l’aube, il n’y avait pas de raison pour les Russes et les Syriens de ne pas le dire. Au contraire, la réponse des Russes et des Syriens semble suggérer une confusion réelle, pas une histoire fabriquée.

Pour la commission des Nations-Unies rejoindre cet angle d’attaque suggère davantage un manque d’objectivité, une impression qui est renforcée par le rejet de la part de l’OPCW, faute d’avoir trouvé qu’une quelconque sortie aérienne avait été été lancée à l’aube du 4 avril.

Au contraire, la commission des Nations-Unies s’est fortement appuyée sur « des témoins oculaires » depuis la ville sous contrôle d’Al Qaïda, alors que ces anonymes n’ont même pas indiqué l’identité supposée de l’avion, un Su-22 du gouvernement syrien, ni décrit le largage de trois bombes conventionnelles et du dispositif d’arme chimique sur Khan Sheikhoun à environ 6h45 le matin.

Mais il y avait d’autres lacunes dans le récit. Par exemple dans un rapport peu médiatisé du 29 mai 2017, Théodore Postol, professeur de sciences, technologie et de politique de sécurité nationale à l’Institut de Technologie du Massachusetts, remettait en cause les conclusions du New York Times comme quoi le gouvernement syrien l’avait fait.

L’analyse de Postol se concentrait sur le document vidéo du New York Times, intitulé « Comment la Syrie et la Russie ont organisé une attaque chimique », et qui suivait l’enquête de Bellingcat tirée de réseaux sociaux. Postol concluait « qu’AUCUNE des preuves légales contenues dans la vidéo du New York Times, et dans un article suivant du Times n’étayait les conclusions rapportées par le New York Times » [guillemets originaux].

La faiblesse fondamentale de l’analyse du tandem NYT/Bellingcat était de faire confiance aux réseaux sociaux en provenance de la ville de Khan Sheikhoun sous contrôle d’Al Qaïda, et de plus d’être dépendante des « preuves » en provenance des djihadistes et de leurs collaborateurs « de défense civile », connus sous le nom de casques blancs.

Une propagande sophistiquée

Les djihadistes et leurs équipes médiatiques sont devenus très professionnels dans la fabrication de vidéos de propagande qui sont distribuées par les réseaux sociaux, et qui sont collectées de manière crédible par les producteurs de médias occidentaux. (Un publireportage de Netflix sur les casques blancs a même gagné un oscar un peu plus tôt cette année.)

Image panoramique du panache des trois bombes qu’un photographe anti-gouvernemental syrien a prétendu avoir pris le 4 avril 2017 à Khan Sheikhoun, Syrie. L’analyste du MIT Théodore Postol remarque que les panaches semblent se former à l’est, en contradiction avec les rapports météorologiques du jour.

Postol a réduit à néant l’utilisation par le Times d’une vidéo anti-gouvernementale du photographe Mohamad Salom Alabd, prétendant montrer trois bombes conventionnelles frappant Khan Sheikhoun tôt le matin du 4 avril.

L’article du Times a extrapolé depuis cette vidéo l’endroit où les bombes auraient frappé, et ensuite a admis qu’une quatrième bombe – n’apparaissant pas sur la vidéo – a libéré un conteneur de gaz sarin qui a frappé une route, répandant du gaz sarin qui a explosé vers l’ouest en direction d’une zone a forte densité de population, et en aurait prétendument tué des dizaines.

Mais l’analyse de la vidéo du Times – téléchargée le 26 avril – recèle de graves problèmes légaux. Postol a dit, et a montré le vent portant le panache des trois bombes en direction de l’est alors que les bulletins météo du jour – et la direction supposée du gaz sarin – avaient indiqué que le vent soufflait vers l’ouest.

En effet, si le vent avait soufflé vers l’est – et si le lieu supposé de l’épandage du gaz sarin était vrai – le vent aurait porté le gaz sarin loin de la zone habitée voisine et aurait vraisemblablement fait peu de victimes, écrivait Postol.

Postol a également relevé que l’endroit désigné par le Times où les trois bombes sont tombées ne coïncidait pas avec les dommages supposés que le Times prétendait avoir identifiés depuis les photos satellites des lieux où les bombes étaient supposément tombées.

Le Times avait également fait confiance aux photos satellites avant-après qui différaient de 44 jours, du 21 février au 6 avril 2017, donc n’importe quel dégât qui aurait pu se produire ne pouvait pas être relié à ce qui aurait pu se passer le 4 avril.

De même, le cratère dans la route où le conteneur écrasé de gaz sarin qui avait été trouvé, n’a pu être attribué au bombardement du 4 avril. Les djihadistes d’Al Qaïda auraient pu creuser le cratère pendant la nuit précédente en tant que provocation planifiée.

Les critiques des casques blancs ont identifié le photographe du raid aérien, Mohamad Salom Alabd, comme un djihadiste qui semble avoir revendiqué la responsabilité du meurtre d’un officier militaire syrien. Mais le Times l’a décrit, dans un article proche du document vidéo, seulement comme « un journaliste ou activiste qui résidait dans la ville ».

Un autre décryptage

En 2013, les travaux de Postol et de son dernier collaborateur, Richard M. Lloyd, un analyste du fournisseur militaire les Laboratoires Tesla, décrypta les revendications du même trio – Bellingcat, le Times et Human Rights Watch – qui accusait le gouvernement syrien de l’attaque au gaz sarin dans la banlieue de Damas le 21 août 2013.

Photo d’hommes à Khan Sheikhoun en Syrie, soit-disant à l’intérieur d’un cratère causé par la chute d’une bombe au gaz sarin

Postol et Lloyd ont montré que la fusée transportant le gaz sarin n’avait qu’une portée beaucoup plus limitée que celle supposée par le trio en reconstituant sa trajectoire depuis une base aérienne gouvernementale.

Alors que la portée beaucoup plus courte résultait d’un point de lancement à l’intérieur de la zone contrôlée par les rebelles, l’incident apparaissait être une autre fausse provocation, ce qui conduisit presque le président Obama à lancer une frappe de représailles contre les forces armées syriennes.

Bien que le Times ait reconnu à contrecœur les lacunes scientifiques de son analyse, il continua à accuser le gouvernement syrien d’être responsable de l’incident. De la même manière, « la pensée collective » officielle à Washington continue à soutenir que le gouvernement syrien à lancé cette attaque au gaz sarin, et qu’Obama s’est dégonflé sur la mise en œuvre de sa « ligne rouge » contre l’utilisation d’armes chimiques.

L’annonce d’Obama de cette « ligne rouge », en effet, a suscité une motivation importante pour Al Qaïda et les autres djihadistes pour planifier des attaques chimiques, en supposant que les atrocités seraient mises sur le dos du gouvernement et de plus qu’elles tireraient les forces armées américaines du côté des djihadistes.

De plus, la culpabilité du gouvernement syrien selon « les groupes de pensée » de 2013 est toujours vivace. Après l’incident du 4 avril 2017, le président Trump prit un certain plaisir à ridiculiser la faiblesse d’Obama par opposition à sa fermeté supposée en lançant rapidement une attaque « de représailles » le 6 avril (heure de Washington, le 7 avril heure de Damas).

Un rapport douteux

L’attaque de Trump eut lieu bien avant que La Maison-Blanche n’eut divulgué un rapport des services secrets – quoique non convaincant – en date du 11 avril. Concernant ce rapport, Postol écrivait, « La Maison-Blanche a fabriqué un faux rapport des services secrets le 11 avril 2017 dans le but de justifier l’attaque contre la base aérienne de Sheyrat en Syrie le 7 avril 2017. Cette attaque comportait un risque de collision non-intentionnelle avec la Russie, et une rupture potentielle de la coopération entre la Russie et les Étas-Unis dans la guerre pour vaincre l’État Islamique. Une collision aurait pu également provoquer un conflit militaire de plus grande envergure avec la Russie.

Le président Trump s’adresse brièvement à la nation, justifiant sa décision de lancer une frappe de missiles contre la Syrie le 6 avril 2017. (capture d’écran de Whitehouse.gov)

« Le New York Times et les autres médias mainstream, immédiatement et sans une analyse adéquate des preuves, choisit un faux récit fabriqué par la Maison-Blanche même si ce récit était totalement injustifié selon les preuves légales. Le New York Times a utilisé l’organisation Bellingcat pour sa source d’analyse, quand bien même Bellingcat a une longue réputation de fabriquer de fausses revendications, basées sur des assertions déformées concernant des preuves légales qui soient n’existent pas, soit sont absolument sans preuves de sources validées. »

Postol continuait, « L’histoire du New York Times publiant des informations inexactes et les maintenant par la suite, alors que des preuves légales solides et basées sur des faits scientifiques contredisent le New York Times récit d’origine ne peut pas être uniquement expliquée en termes d’erreur. Les faits indiquent de manière écrasante la direction du New York Times qui est insouciante quant à l’exactitude de ses enquêtes.

« Les problèmes évoqués dans le cas particulier de l’analyse d’événements critiques liés à la sécurité nationale des États-Unis faite par le New York Times n’est pas un cas unique. Cet auteur pourrait facilement montrer d’autres erreurs graves dans la manière du New York Times de relater d’importants problèmes techniques liés à notre sécurité nationale.

« Dans ces cas précis, comme dans celui-ci, la direction du New York Times a non seulement permis de rapporter de fausses informations sans examiner l’exactitude des faits, mais aussi a continué sans relâche à relater les mêmes fausses informations dans des articles suivants. »

Se référant à certaines vues photographiques à Khan Sheikhoun, incluant une chèvre morte qui semblait avoir été tirée près du « cratère sarin », Postol nomma l’opération « une tentative plutôt non professionnelle de créer un faut récit ».

A ce jour, une autre agence des Nations-Unies a repris le récit, malgré une contradiction fondamentale apportée par des collègues enquêteurs aux Nations-Unies.

Le journaliste d’investigation Robert Parry a divulgué de nombreuses affaires de Iran-Contra pour Associated Press et Newsweek dans les années 1980.

Source : Robert Parry, Consortium News, 07-09-2017

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Nerouiev // 14.01.2018 à 07h23

Il me semble qu’il y avait une opportunité de mener un enquête efficace et incontestable immédiatement après, ce qui avait été proposé par la Russie. Ceci n’a pas été fait, même pas envisagé. Tout n’est plus maintenant que du roman.

30 réactions et commentaires

  • Mr K. // 14.01.2018 à 07h09

    Très utile rappel par Robert Parry , pour le moins, des « gros doutes » concernant la responsabilité supposée du gouvernement syrien dans les attaques chimiques de Khan Cheikhoun en avril 2017 et de la Ghouta en août 2013.

    Plus largement :

    Cet article met en évidence la politisation de plus en plus indéniable des principales agences de sécurité américaines (rapports douteux faits sur mesure).

    Les impostures du New York Times y apparaissent aussi. On pourrait aussi parler de celles du Washington Post cet autre « journal de référence » du monde anglo-saxon.

    Il me semble que ce sont des symptômes de plus en plus évidents de la décomposition des institutions américaines pourries par le « pognon roi ».

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  • Nerouiev // 14.01.2018 à 07h23

    Il me semble qu’il y avait une opportunité de mener un enquête efficace et incontestable immédiatement après, ce qui avait été proposé par la Russie. Ceci n’a pas été fait, même pas envisagé. Tout n’est plus maintenant que du roman.

      +52

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  • Fritz // 14.01.2018 à 09h22

    “Le rapport de la commission de l’ONU n’envisage pas la possibilité d’un événement mis en scène”. C’est un peu le problème : comme disait le président Delegorgue pendant l’affaire Dreyfus, “la question ne sera pas posée” (car cette question relève du complotisme, aboient nos chiens de garde). Pourtant, le massacre de Racak était une mise en scène (Kosovo, 1999)…

    Renvoyer à l’article de Wikipédia pour se faire une idée ? Cet article est monopolisé par le néocon Tan Khaerr, qui a décrété que Postol est un imposteur, Parry un vieux c.., et qui a éliminé toutes les références à RT ou au blog d’Olivier sous prétexte qu’il s’agirait de sources complotistes.

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    • Charles Michael // 14.01.2018 à 10h07

      Oui Fritz,

      l’analyse détaillée et documentée de Proctol a fait le tour des media-alternatifs mais pas des fake-neweurs main stream.
      (des propagandistes du courant dominant)

      Hier les terroristes modérés (sic) en pleine retraite à Idlib ont lancé un nouveau canard: attaque au chlore.

        +9

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      • sg // 15.01.2018 à 13h31

        C’est faux, l’analyse de Postol est référencée sur l’article Wikipédia, car il a été repris par une source fiable (International Business Times) d’après critères Wikipédia, mais étant donné qu’il n’a eu que très peu d’exposition dans les médias conventionnels, sa place dans l’article ne peut être importante ni au même plan que les autres (principalement des réactions d’officiels).

        D’ailleurs notez que Wikipédia n’est PAS le meilleur endroit pour suivre l’avancée des débats: les wikipédiens ne sont que des scribes, qui retranscrivent l’état du savoir actuel communément admis, c’est-à-dire principalement ce qui passe dans les médias. Wikipédia est donc toujours en retard d’un train, et peut être biaisé, et c’est normal, c’est comme toutes les encyclopédies: c’est un miroir, pas un prisme de vérité. Ça sera corrigé avec le temps et le recul.

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        • Dominique // 18.01.2018 à 20h17

          « c’est comme toutes les encyclopédies »
          Non, seuls des universitaires sérieux ou de vrais experts écrivent dans les vraies encyclopédies.

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  • Bernard CORNUT // 14.01.2018 à 10h17

    rappelons que dès les premières accusations pour une attaque à Khan Al Assal en mars 2013, la Syrie a demandé à l’ONU une enquête indépendante sur la nature des produits et sur les responsables de leur usage, et que ce sont les ambassadeurs US UK et FR à l’ONU qui ont imposé au SG Ban Ki Moon de ne faire enquêter que sur la nature des produits, pas sur les responsables… facile pou ensuite proclamer « c’est évident que c’est le régime… » sachant en plus que les rebelles armés ont toujours empêché les enquêteurs de venir vite sur les terrains… Il a fallu attendre l’été 2015 et une résolution demandant d’enquêter sur les 2 aspects.

      +20

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  • Louis Robert // 14.01.2018 à 12h14

    Les responsables de ce coup monté sont assez puissants pour empêcher que la lumière soit faite sur leurs agissements. Les médias truqués font le reste par leur épais enfumage. Attardons-nous plutôt sur la libération de la Syrie, la paix en Syrie et la reconstruction rapide de la Syrie avec l’aide de la Chine. Monde nouveau. Monde d’aujourd’hui pour demain.

      +13

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  • Haricophile // 14.01.2018 à 15h09

    Les zététiciens disent qu’il est inutile de débattre sans fin du diamètre de la cheminée ou du revêtement du conduit pour faire passez le Père Noël si l’existence du Père Noël n’est pas démontrée.

    A partir du moment ou on a démontré qu’on a bidouillé, trafiqué, créé les preuves, a quoi bon débattre indéfiniment. Il faut considérer l’ensemble comme faux si l’ensemble repose sur une base fausse. Sinon ça s’appelle la folie.

    Pareil pour des sujets comme le Roudup, on oublie toujours un élément essentiel : Monsanto a trafiqué les échantillons pour les autorisations de mise sur le marché, le produit fournit pour les test n’étaient pas ceux utilisé dans les produits commercialisée.

    Pas besoin d’aller plus loin pour retirer immédiatement le produit, rappeler tout ce qui a été vendu, et poursuivre la société au tribunal pour fraude. Je ne vois pas ce qui nécessite de débattre indéfiniment sur « retirer progressivement » ou « prolonger l’autorisation » d’un produit frauduleux. Tout débat n’est qu’enfumage et preuve de corruption. Argumenter dessus ne fait que ajouter de la fumée à la fumée.

      +23

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    • Louis Robert // 14.01.2018 à 16h47

      Merci Haricophile.

      Grâce à vous, je dirais même… je dirais même plus: débattre indéfiniment de ce qui fut démontré faux, archifaux, entretient la présomption que « ça pourrait bien être vrai… ». Sinon pourquoi s’acharner à débattre encore? N’est-ce pas la preuve que l’on doute encore et toujours? — « Et si c’était vrai? ».

      C’est ainsi que le faux prévaut si souvent et si longtemps sur le vrai dans une discussion devenue interminable et savamment entretenue telle: cancer et tabagisme, par exemple.

      L’affaire Jarndyce v Jarndyce est un magnifique exemple de cette absurdité, traitée avec un humour irrésistible par Charles Dickens dans « Bleak House ». Et ces messieurs de discuter encore et toujours, de génération en génération, d’une affaire dont on ignore désormais et l’origine et l’enjeu… Cette histoire vaut le détour.

        +2

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  • caliban // 14.01.2018 à 15h28

    Qu’est-ce qui est le plus probable :
    • qu’un gouvernement assassine sa population au risque de se retrouver au ban des nations, du Droit international, perdre ses alliés (Russie, Iran, …), bref saper au pire moment toute base légitime du pouvoir
    • ou qu’il s’agisse d’un acte terroriste perpétré par des terroristes qui se foutent comme de leur premier poil de barbe du Droit international et de la vie des populations civiles, tous les moyens étant bons pour faire triompher leur cause salafiste

    Poser la question n’est pas forcément y répondre.
    C’est juste apporter un premier cadre logique au débat « qui manipule qui ».

      +13

    Alerter
    • Louis Robert // 14.01.2018 à 16h54

      La question essentielle, incontournable, révélatrice par excellence demeure: Cui Bono?

        +7

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      • Theoltd // 14.01.2018 à 17h11

        Le cui bono c’est la question a ne jamais poser. Ca revient a se regarder dans la glace.

          +6

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  • Pegaz // 14.01.2018 à 16h42

    Rien ne vaut un décryptage de la source sur laquelle tous les médias se sont appuyés fin octobre 2017, pour AFFIRMER De La Responsabilité du régime syrien de l’attaque à Khan Cheikhoum.

    Incohérences, contradictions, spéculations et autres bizarreries dans LE Rapport DU Mécanisme d’Enquête Conjoint de l’ONU et de l’OIAC ! (S/2017/904)
    http://www.un.org/fr/documents/view_doc.asp?symbol=S/2017/904

    Dernière page 36/36 :
    i) Les irrégularités décrites dans la présente annexe ne sont pas de nature à remettre en cause les conclusions susmentionnées.
    (Non seulement c’est écrit ! Mais cela se confirme sur de nombreux points essentiels du rapport)

    Malgré cela et pour conclure :
    Au vu de ce qui précède, le Groupe de direction est convaincu que la République arabe syrienne est responsable de la libération de sarin à Khan Cheïkhounle 4 avril 2017. Les conclusions du Groupe de direction concernant les éléments de preuve dans cette affaire reposent sur les informations présentées en détail dans la présente annexe.

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    • Pegaz // 14.01.2018 à 18h44

      page 23/36
      16. Comme il existe des témoignages divergents sur le bon ou mauvais fonctionnement du système d’alerte rapide ce matin-là, les informations recueillies par le Mécanisme à cet égard ne permettent de confirmer ni d’infirmer aucun des trois scénarios.

      Page 26/36
      31. À ce jour, le Mécanisme n’a pas obtenu d’informations précises permettant d’établir si, oui ou non, un aéronef Su-22 des Forces aériennes arabes syriennes ayant décollé de la base de Chaaeïrat avait mené une attaque aérienne contre Khan Cheïkhoun le 4 avril 2017.

        +5

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    • Pegaz // 14.01.2018 à 19h15

      Page 33/36
      77. Certaines irrégularités ont été constatées dans les éléments d’information analysées. […] Les heures d’admission consignées dans les dossiers se situent entre 6 heures et 16 heures. L’analyse des dossiers a révélé que dans 57 cas, les patients avaient été admis dans cinq hôpitaux avant l’attaque (à 6 heures, 6h20 et 6h40). Dans 10 de ces cas, les patients semblent avoir été admis dans un hôpital à 125 kilomètres de Khan Cheïkhoun à 7 heures, tandis que 42 autres patients semblent l’avoir été dans un hôpital à 30 kilomètres à 7 heures. Le Mécanisme n’a pas enquêté sur ces écarts et ne peut pas déterminer s’ils sont liés à un éventuel scénario de montage quelconque ou s’ils découlent d’une mauvaise tenue des dossiers dans des conditions chaotiques.

        +6

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    • Pegaz // 14.01.2018 à 19h29

      Page 35/36
      91. Compte tenu des produits chimiques marqueurs décelés dans le DF et le sarin, considérés comme revêtant des caractéristiques propres, le Mécanisme conclut que le précurseur chimique qu’est le DF, nécessaire à la production du sarin par voie binaire, provient très probablement de la République arabe syrienne. Cette conclusion ne concerne que la provenance du DF utilisé comme précurseur, pas ceux qui sont responsables de la diffusion du sarin.

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  • Weilan // 14.01.2018 à 16h49

    Chaudement recommandé, cet article venant de « dedefensa.org » :
    http://www.dedefensa.org/article/les-drones-antirusses-devoiles-parfakenews

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  • Roger // 14.01.2018 à 18h11

    Qui peut encore ne pas douter des infos qui soutiennent la géopolitique guerrière des USA?
    Les armes de destruction massives exhibées à la tribune de l’ONU ont massivement détruit la crédibilité d’un pays qui avait pourtant gagné la guerre culturelle et la guerre économique mondiale.
    La grossièreté des procédés indique soit une incroyable arrogance, soit une psychologie dirigeante gravement pervertie…peut-être les deux. La figure de Trump venant la couronner et la confirmer de manière pour le moins « éclatante ». Cf. les analyses pousuivies depuis longtemps par Ph. Grasset
    http://www.dedefensa.org/

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  • pitipitipa // 14.01.2018 à 21h52

    Si un rapport onusien avançait le début du commencement de l’idée que ce puisse être une intox montée par al qaida alors nos tartufes de journalistes péteraient littéralement une durite. Parce qu’ils ont relayé le truc à 200%. Ils peuvent pas faire la morale et la censure sur le complotisme et être complices d’une machination de la pire bande de terroristes de l’histoire. Donc non le rapport n’envisagera pas ça et nos journalistes sont tranquilles, ouf !

      +3

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    • Alfred // 14.01.2018 à 22h14

      On a le même cas de figure avec les casques blancs. L’imposture est allée tellement loin que ce sont des milliers de personnes dans les médias et les administrations qui sont en danger de « péter une durite ». À leur place j’aurai quand même un peu de stress.

        +6

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    • Pegaz // 14.01.2018 à 23h53

      @pitipitipa

      Et pourtant c’est le cas, à plusieurs reprises l’hypothèse est formulée ou sous-entendue, mais non investiguée ! Si seulement les journalistes se donnaient la peine de lire les rapports au lieu de ne regarder que les images !
      Exemple ci-dessus page 33/36

        +2

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  • Silk // 14.01.2018 à 23h50

    La source ajoutait que des preuves apportées par un drone opérant à partir d’une base israélo-saoudienne en Jordanie avait largué le gaz sarin, et que la planification de l’attaque avait été finalisée par les forces djihadistes au sol.
    Cette phrase est mal traduite : quel est le sujet de « avait largué le sarin ». Le drone apporte des preuves de … ???

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    • P.G. // 15.01.2018 à 03h19

      Même Google Traduction arrive à faire mieux. ?

      La source de langue anglaise :
      « The source said some evidence indicated that a drone from a Saudi-Israeli special-operations base inside Jordan delivered the sarin and that the staging of the attack was completed on the ground by jihadist forces. Initial reports of the attack appeared on social media shortly after dawn on April 4. »

      La traduction proposée par Google :
      « Selon la source, des éléments de preuve ont indiqué qu’un drone provenant d’une base d’opérations spéciales saoudo-israélienne à l’intérieur de la Jordanie avait livré le sarin et que les forces djihadistes avaient achevé l’attaque sur le terrain. Les premiers rapports de l’attaque sont apparus sur les médias sociaux peu après l’aube du 4 avril. »

      C’est un peu pour ça que quand un article proposé par Les Crises m’intéresse, je préfère aller lire la source directement pour ensuite revenir lire les commentaires.

        +1

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  • Pegaz // 15.01.2018 à 00h00

    Le Chef du Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) et de l’Organisation des Nations Unies (ONU), M. Edmond Mulet :
    « Même si « certaines pièces sont manquantes », le Mécanisme est convaincu que la Syrie est responsable de l’utilisation de sarin à Khan Cheïkhoun, a-t-il affirmé, appuyé par les délégués de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis.  Le représentant de la Russie a, lui, démonté point par point les conclusions de ce rapport très technique qui, selon lui, « ne tient pas la route ». »
    https://www.un.org/press/fr/2017/cs13060.doc.htm

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  • bluerider // 15.01.2018 à 02h55

    RAPPEL : 6 congressistes américains ont demandé à l’administration Obama d’accéder aux preuves américaines (jugées meilleures que les preuves françaises par Obama lui-même) permettant d’imputer la responsabilité de l’attaque chimique à la Ghouta (banlieue de Damas) du 21 août 2013 aux forces syriennes. Les 6 en sont revenus en disant TOUS LES 6 que ces preuves étaient insuffisantes et même pour certains, « du flan (by?) complet ». C’est écrit noir sur blanc dans la presse quotidienne locale des états où ils sont élus. Ils n’ont pas osé ou pu le dire dans le NYT ou le WaPo… (traduction de leurs déclarations et liens ici : https://www.agoravox.fr/actualites/international/article/a-mm-fabius-et-hollande-syrie-le-140664 ).

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  • ABC // 15.01.2018 à 18h55

    autre traduction maladroite et trompeuse

    Les djihadistes et leurs équipes médiatiques sont devenus très professionnels dans la fabrication de vidéos de propagande qui sont distribuées par les réseaux sociaux, et qui sont collectées de manière crédible par les producteurs de médias occidentaux. (Un publireportage de Netflix sur les casques blancs a même gagné un oscar un peu plus tôt cette année.)

    credulously = avec crédulité ( le contraire de « de manière crédible)

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  • Thibaut // 15.01.2018 à 20h00

    Un peu moins d’unanimité dans les commentaires serait bonne pour la crédibilité méritée de ce site excellent. Si à chaque fois qu’une intox est démontée, les commentateurs laissent entendre que ce régime en était de toute façon incapable, c’est un piètre service rendu à un excellent travail.

    Sous entendre que le gouvernement Syrien n’a pu commettre ces attaques tout simplement parce qu’il n’en bénéficie pas, c’est aller un peu vite en besogne.

    Le problème du cui bono à toutes les sauces est qu’il n’y a pas de définition unique de pensée rationnelle. En soi, une rationalité envisageable quoi que cinglée est une stratégie optimisatrice morbide: Assad utilise du gaz pour effrayer les populations, les faire fuir des zones ennemies, donc enlever les boucliers humains, donc sortir l’artillerie lourde, donc finir la guerre plus vite, donc minimiser les pertes civiles de sa population en commençant par une action au gaz traumatisante. Un régime capable d’un tel usage de la torture et du viol n’a aucun scrupule à sortir les gaz, tout comme les saoudiens ou Al Qaida.

    Alors par pitié, limitons nous au « c’est faux », évitons le « c’était de toute façon évident ». Non rien ne l’est a priori, c’est une boucherie depuis le début cette histoire.

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