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7.juillet.20187.7.2018 // Les Crises

Victimes « dignes d’intérêt » et « non dignes d’intérêt », par David William Pear

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Source : David William Pear, Consortium News, 20-04-2018

Alors que les manifestations de vendredi à l’intérieur de la bande de Gaza ont repris aujourd’hui pour la quatrième semaine, les forces de sécurité israéliennes ont déjà tué quatre autres palestiniens, qui sont aux yeux des États-Unis des victimes « non dignes d’intérêt », affirme David William Pear

Dans leur livre La Fabrication du consentement, Edward Herman et Noam Chomsky faisaient la distinction entre deux types de victimes : les dignes d’intérêt et les non dignes d’intérêt. Les « victimes dignes d’intérêt » sont celles (réelles et supposées) des leaders de la liste des ennemies des États-Unis, comme Bachar al-Assad. Les « victimes non dignes d’intérêt » sont celles des USA et de leur clients, comme Israël et l’Arabie Saoudite.

L’alliance menée par les USA qui se revendique comme « communauté internationale » est scandalisée lorsqu’il y a des victimes dignes d’intérêt. Par exemple, l’ambassadrice des USA aux Nations unies Nikki Haley a montré au Conseil de Sécurité des photos de bébés Syriens morts pour que le monde soit témoin. Les victimes dignes d’intérêt se voit garantir les droits humains, et Assad mérite notre opprobre.

Les victimes indignes d’intérêt sont par exemple les 50 000 enfants Yémenites morts de faim à cause du blocus saoudien, qui concerne entre autre la nourriture, l’eau et les médicaments.

On reproche aux victimes non dignes d’intérêt d’être des victimes et la communauté internationale et les médias dominants les ignorent. Les victimes indignes d’intérêt n’ont pas de droits. Le Yémen est un désastre humanitaire ignoré. l’Arabie saoudite est un ami des USA et Washington contribue à l’effort de guerre saoudien avec de l’équipement et du matériel logistique.

Les USA ne sont donc pas scandalisés lorsque le Prince Héritier d’Arabie saoudite et ministre de la défense Mohamed Ben Salmane balance des bombes américaines depuis des avions américains, qui tuent des hommes, des femmes et des enfants Yéménites indistinctement en-dessous. Au lieu de ça MBS est en lune de miel avec les néoconservateurs. L’éditorialiste Thomas Friedman l’encense comme si être un monarque absolu est la chose à être au 21ème siècle. Robert Parry, le défunt fondateur et éditeur de ce site, décrivait Thomas Friedman et les néoconservateurs comme « déconnectés de la réalité ».

Manifestation pour un Droit au Retour

Depuis maintenant des semaines, des dizaines de milliers d’habitants de Gaza protestent légalement pour le droit de revenir dans leur maisons en Palestine. Aucun scandale aux USA quand Netanyahou et son régime ordonne aux soldats Israéliens de les massacrer. Des centaines de Palestiniens ont été abattu lors de la Journée de la Terre et pendant les manifestations du Droit au Retour. Quatre de plus ont été tués aujourd’hui et des centaines de plus ont été blessés pendant la quatrième semaine de manifestations. Mais Netanyahou a toute les raisons de croire que les USA le protégeront, comme de nombreuses fois par le passé. Nikki Halley ne montrera pas de photos de palestiniens morts.

A la place elle protégera Netanyahou de toute critique,et accusera les critiques d’être antisémites. Les victimes de Netanyahou sont indignes d’intérêt. Et dans ce qui apparaît comme une modification majeure de la politique étrangère américaine envers Israël et la Palestine, le dernier rapport du département d’État des États-Unis sur les droits humains ne considère plus la Cisjordanie occupée, Jérusalem-Est inclus, et Gaza, comme des « Territoires occupés », le terme légal correct, comme il le faisait précédemment, indique l’Institut pour la Compréhension du Moyen-Orient.

Les Palestiniens qui ont été exécutés à Gaza se trouvaient à l’intérieur de l’enceinte israélienne qui est leur prison depuis plus d’une décennie. Ils étaient en territoire Palestinien. Ils ne représentaient aucun danger pour les soldats Israéliens qui étaient du côté israélien de la barrière. Les soldats avaient une vue télescopique depuis leur postes de tir et étaient à plus de 100 yards [environ 110 mètres, NdT]. Des centaines de Palestiniens se sont fait tirer dessus avec des balles à fragmentation illégales bannies depuis la Déclaration de la Hague de 1899.

Les ordres de Netanyahou étaient illégaux et les soldats suivaient des ordres illégaux. Les Procès de Nuremberg ont déclaré que « juste suivre les ordres » n’est pas une défense contre les crimes de guerre.

Deux millions de réfugiés Palestiniens ont été emprisonnés à Gaza pendant plus d’une décennie. Gaza est devenu une prison inhumaine en plein air. Même l’ancien Premier Ministre Conservateur David Cameron l’a appelé ainsi.

Gaza : une prison en plein air

Les gens de Gaza ont été coupés du monde extérieur. Israël contrôle tout ce qui sort, peut importe ce que c’est. La nourriture qui entre à l’intérieur est à peine suffisante pour que Gaza survive. Netanyahou a une fois blagué sur le fait qu’il mettait Gaza au régime. Les malades, les blessés et les mourants ne sont pas autorisés à sortir de Gaza pour aller à l’hôpital pour soins médicaux sans permission israélienne. Netanyahou donne rarement cette permission. Les victimes de Netanyahou sont indignes d’intérêt et blâmer pour le fait d’être des victimes.

Blocus total – un acte de guerre

En 2006, Israël a resserré le nœud coulant autour de Gaza en imposant un blocus total par voie aérienne, terrestre et maritime. Le crime pour lequel Israël a imposé une punition collective illégale aux Gazaouis est qu’ils ont élu démocratiquement le mauvais gouvernement, contre la volonté d’Israël. Au lieu d’élire le Mouvement de libération nationale de la Palestine sous contrôle israélien, connu sous le nom de Fatah, les Gazaouis ont élu le Mouvement de résistance islamique, connu sous le nom de Hamas.

Israël considérait le Fatah comme une organisation terroriste, mais aujourd’hui ce n’est plus le cas parce qu’ils sont des collaborateurs. Au lieu de cela, Israël, qui a secrètement soutenu la formation du Hamas dans une stratégie de division et de conquête, qualifie le Hamas de terroriste. Netanyahou désigne alors faussement les manifestants comme des terroristes.

Israël a tué et blessé des journalistes à Gaza. Ils sont aussi des victimes indignes d’intérêt. Il n’y a donc pas de protestations de la part des médias grand public. Au lieu de cela, ils accusent à plusieurs reprises le président russe, Vladimir Poutine, d’avoir (prétendument) tué des journalistes. Ensuite, il y a un tollé énorme parce que ce sont des victimes dignes d’intérêt.

Les États-Unis ont imposé des sanctions économiques à la Russie. Israël reçoit des milliards de dollars d’aide financière des États-Unis chaque année, peu importe ce que fait Netanyahou. Poutine est accusé d’envahir la Crimée alors que les troupes russes y étaient déjà légalement déployées et que les Criméens ont voté par référendum pour rejoindre la Russie, à laquelle ils sont attachés historiquement. Poutine est vilipendé pour sa (prétendue) ingérence dans la politique américaine. Netanyahou reçoit des ovations debout lors des sessions conjointes du Congrès.

Le premier ministre israélien occupe illégalement la rive ouest de la Palestine, et il y construit d’autres colonies israéliennes illégales, appelées par euphémisme installations. Pendant ce temps, Netanyahou fait un pied de nez au droit international. Les États-Unis ont opposé leur veto à 43 résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU contre Israël. Haley fulmine car Poutine est un obstructionniste qui a opposé son veto à une résolution de l’ONU condamnant Assad pour une attaque présumée d’armes chimiques, avant même qu’une enquête n’ait été ouverte. Les États-Unis ont tenté de bloquer une enquête de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) sur le site présumé de l’attaque aux armes chimiques en Syrie. L’OIAC dit qu’il enquêtera de toute façon.

La Loi Suprême du Pays

Netanhayou : Protégé

L’ordre du président Trump d’attaquer la Syrie sur la base de l’utilisation présumée d’armes chimiques constitue une violation du droit international. Les États-Unis ne sont pas le policier, le juge et l’exécuteur international. L’article 2, section 4 de la Charte des Nations Unies stipule :

« Tous les Membres s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout État, ou de toute autre manière incompatible avec les buts des Nations unies. »

Les seuls usages légaux de la force selon la Charte de l’ONU sont l’autodéfense et lorsque la force est autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les violations de la Charte des Nations unies constituent également une violation de la Constitution des États-Unis en vertu de l’article VI, qui stipule ce qui suit :

« … tous les traités conclus ou qui seront conclus sous l’autorité des États-Unis seront la loi suprême du pays. »

La Charte des Nations unies est un traité qui a été signé par le président des États-Unis et ratifié par le Sénat des États-Unis. En vertu de la Constitution des États-Unis, la Charte de l’ONU est la « loi suprême du pays » aux États-Unis, ainsi qu’à l’échelle internationale.

En vertu de la Déclaration universelle des droits de l’homme, toute personne jouit d’une présomption d’innocence jusqu’à ce que sa culpabilité soit prouvée devant un tribunal. Les États-Unis n’ont pas le droit de déclarer une peine avant qu’il y ait un procès et un verdict. L’article 66 du Statut de Rome de 1998 de la Cour pénale internationale, auquel les États-Unis ont refusé d’adhérer, confère aux personnes accusées de crimes la « présomption d’innocence » et ajoute :

« Il incombe au Procureur de prouver la culpabilité de l’accusé. Pour condamner l’accusé, le tribunal doit être convaincu hors de tout doute raisonnable de la culpabilité de l’accusé. »

Nous ne savons même pas si un crime a été commis à Douma. Il y a de nombreuses raisons de douter. Le journaliste d’investigation Seymour Hersh et d’autres personnes (Robert Fisk, Ron Paul, Jeffrey Sachs, l’ancien ambassadeur du Royaume-Uni en Syrie Peter Ford, Fox News Tucker Carlson, Larry Wilkerson, etc.) ont soulevé des doutes sérieux à propos de l’allégation d’attaque à l’arme chimique par Assad.

L’allégation non prouvée d’armes chimiques vient de terroristes soutenus par les États-Unis qui mènent une guerre contre le peuple syrien depuis plus de sept ans. Les terroristes auraient des armes chimiques dans leur arsenal. Si des armes chimiques ont été utilisées dans n’importe laquelle des attaques, elles pourraient provenir des terroristes eux-mêmes.

Il est bien connu que les États-Unis ont été à l’origine de la guerre contre Assad et que les États-Unis soutiennent les terroristes dans le cadre d’un projet de changement de régime américain. Les morts et les blessés de l’agression américaine au cours du XXIe siècle comptent des millions de personnes dans plus d’une demi-douzaine de pays. Les médias grand public ignorent l’ampleur des guerres d’agression américaine, et le peuple américain s’occupe principalement de ses activités quotidiennes comme si rien ne se passait.

Puisque les États-Unis sont prétendument une démocratie et jouissent de la liberté de la presse, les citoyens américains et les médias américains sont responsables des actions de leur gouvernement. L’ignorance de la loi au sujet de ce que fait leur gouvernement n’est pas une excuse.

Les droits des Palestiniens

En vertu du droit international, les Palestiniens ont le droit de résister à l’occupation militaire illégale de la Palestine qui se poursuit depuis 1967. Mais Israël n’a pas le droit d’imposer des punitions collectives, de refuser aux réfugiés le droit de rentrer chez eux, de confisquer des terres, d’imposer des détentions indéfinies, de torturer des prisonniers et de restreindre la libre circulation des civils, ni de les enfermer dans des conditions de vie inhumaines à Gaza. Israël a systématiquement détruit leurs maisons et leurs infrastructures civiles.

Israël tire régulièrement pour tuer quiconque ou quoi que ce soit qui pénètre dans une zone tampon « no man’s land » à l’intérieur de Gaza. Il possède même des mitrailleuses télécommandées et d’autres instruments de mort aveugles dans la zone tampon. Lorsque des dizaines de milliers de manifestants non armés se sont approchés de la zone tampon, les tireurs d’élite militaires israéliens étaient prêts à les massacrer. Et Netanyahou dit qu’Israël a l’armée la plus morale du monde.

Les manifestations pour commémorer la Journée de la terre et les protestations pour le droit au retour ont été annoncées à l’avance, y compris celle d’aujourd’hui. Le 3 avril, l’organisation israélienne de défense des droits de l’homme B’Tselem a appelé les soldats israéliens à refuser les ordres illégaux de tirer sur des civils non armés :

« L’utilisation de balles réelles contre des personnes non armées qui ne présentent aucun danger pour quiconque est illégale. C’est encore plus flagrant dans le cas des soldats qui tirent à grande distance sur des manifestants situés de l’autre côté de la barrière qui sépare Israël de la bande de Gaza. En outre, il est inadmissible d’ordonner aux soldats de tirer à balles réelles sur des individus qui s’approchent de la clôture, l’endommagent ou tentent de la franchir. »

En vertu du droit international, les commandants qui donnent l’ordre de tirer sur les civils non armés et les soldats qui le font pourraient être accusés de crimes de guerre par la Cour pénale internationale. Il est peu probable que cela se produise de sitôt parce que les États-Unis protègent Israël et permettent à Netanyahou de s’en tirer littéralement avec des meurtres. Les victimes de Netanyahou sont indignes d’intérêt.

Cet article a d’abord été publié par le Greanville Post.

David William Pear est un chroniqueur activiste et progressiste qui écrit sur des questions économiques, politiques et sociales. Il est membre de Veterans for Peace, de Saint Pete for Peace, de CodePink et du Mouvement de solidarité internationale. En 2016, il a passé 10 semaines en Palestine avec le principal groupe palestinien de résistance non-violente, le Mouvement international de solidarité . En novembre 2015, il a été délégué de CodePink en Palestine pour montrer sa solidarité avec les Palestiniens. David est retourné en Palestine pendant 10 jours en mars 2018. Il peut être contacté à dwpear521@gmail.com.

Source : David William Pear, Consortium News, 20-04-2018

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Fritz // 07.07.2018 à 06h11

Un procès de Nuremberg pour Netanyahu ? Pourquoi pas ?
Mais il faudrait aussi déférer George W. Bush, Tony Blair, Nicolas Sarkozy, d’autres encore…

Quant à la distinction entre « bonnes » et « mauvaises » victimes, je me rappelle une anecdote.

Étudiant à Toulouse en 1988-89, j’entends un professeur d’histoire contemporaine évoquer de mauvaise grâce les victimes de la répression républicaine au début de la guerre d’Espagne (1936), notamment les prêtres et les religieux. Ilse voulait « de gauche ».

Et là, ce professeur dit : « Ah oui, alors il faut vous dire que pour moi, il y a de bons et de mauvais massacres. Ou plutôt non, tous les massacres sont affreux. Disons qu’il y a des massacres commis par des gens que j’aime bien, et d’autres par des gens que je ne peux pas piffer. »

Ce professeur étant décédé, je tairai son nom. Il était sincère en lâchant cet aveu.

23 réactions et commentaires

  • Fritz // 07.07.2018 à 06h11

    Un procès de Nuremberg pour Netanyahu ? Pourquoi pas ?
    Mais il faudrait aussi déférer George W. Bush, Tony Blair, Nicolas Sarkozy, d’autres encore…

    Quant à la distinction entre « bonnes » et « mauvaises » victimes, je me rappelle une anecdote.

    Étudiant à Toulouse en 1988-89, j’entends un professeur d’histoire contemporaine évoquer de mauvaise grâce les victimes de la répression républicaine au début de la guerre d’Espagne (1936), notamment les prêtres et les religieux. Ilse voulait « de gauche ».

    Et là, ce professeur dit : « Ah oui, alors il faut vous dire que pour moi, il y a de bons et de mauvais massacres. Ou plutôt non, tous les massacres sont affreux. Disons qu’il y a des massacres commis par des gens que j’aime bien, et d’autres par des gens que je ne peux pas piffer. »

    Ce professeur étant décédé, je tairai son nom. Il était sincère en lâchant cet aveu.

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    • Pierre D // 07.07.2018 à 09h05

      Parce que la nature des faits jugés à Nuremberg est sans rapport avec la politique coloniale d’Israël et de ses protecteurs:

      Acte d’accusation de Nuremberg: « Tous les accusés, de concert avec d’autres personnes, ont pendant un certain nombre d’années antérieurement au 8 mai 1945, participé en qualité de chefs, d’organisateurs, d’instigateurs ou de complice, à la conception ou à l’exécution d’un plan concerté ou complot ayant pour objet de commettre des crimes contre la paix, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité….. »

      … en principe les procès sont affaire de colonisateurs, pas de colonisés.

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    • Bellefontaine // 08.07.2018 à 23h02

      L’ambassadrice US à l’ONU Madeleine Albright a, en 1996, assumé officiellement la mort de plus de 500 000 enfants d’Irak causée par l’embargo US des années 1990 en déclarant que « Le prix en valait
      la peine ».

      Elle a par la suite tenté de se reprendre en disant qu’elle avait été provoquée [sic] par l’animatrice de CBS News. Puis elle a présenté ses excuses pour ses déclarations. En fait d’excuses, elle regrettait sa déclaration spontanée mais non la mort de ces victimes innocentes … « qui en valait la peine ».

      Et c’est comme ça que les USA s’arrogent le droit et la mission d’inculquer la démocratie au reste du monde.

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    • Chat noir // 11.07.2018 à 14h09

      Des armes israéliennes équipent une milice néonazie ukrainienne déjà lourdement armée, a-t-on appris à The Electronic Intifada.

      La propagande en ligne du bataillon Azov montre des fusils Tavor (sous licence israélienne) dans les mains des membres du groupe fasciste, alors que les activistes israéliens des droits de l’homme ont protesté contre les ventes d’armes à l’Ukraine en prétendant que ces armes pourraient équiper des milices antisémites.

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  • DUGUESCLIN // 07.07.2018 à 06h36

    Il faudrait aussi évoquer la révolution de 1789 soutenues par des riches commerçants contre la population paysanne (majoritaire à l’époque) perpétuant un massacre organisé des populations vendéennes.
    Comme en Irak, en Libye, en Syrie et ailleurs, ces massacres sont justifiés par Madeleine Allbright, BHL et compagnie.
    BHL en chemise blanche décolletée ne s’agitera pas à Gaza.

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    • Aladin0248 // 07.07.2018 à 07h17

      Ah bon ? Notre belle Révolution de 89 serait une révolution orange avant la lettre ? On nous aurait donc menti depuis des années ?

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      • Alfred // 07.07.2018 à 09h08

        On peut le dire comme cela. Henri Guillemin (qui parle certes d’un certain point de vue comme Lacroix-Riz de nos jours) à développé un discours très intéressant sur ce sujet. Il est aussi intéressant sur le choix ultérieur de Napoléon (parmis d’autres généraux talentueux) par des banquiers (genevois entre autres).
        Mais la thèse d’un alummage anglais de la révolution de 89 circule aussi.
        Plus simplement on peut constater que le « motif » historique du remplacement d’une élite par une autre en instrumentant la plèbe est récurrent sur deux millénaires.

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        • RGT // 07.07.2018 à 10h23

          Pouvez-vous me donner UN SEUL exemple de révolution qui n’ait pas été instrumentalisée au profit d’une « élite » vous ?

          Peut-être en Espagne, avec les (infâmes) anarchistes qui se sont fait exterminer par les « ripoux-blicains », les communistes et les franquistes.
          Mais bon, elle a (heureusement) échoué car elle risquait de ne profiter à aucune oligarchie.

          D’ailleurs, il faudrait aussi rétablir la vérité sur les « massacres » de religieux par les anars espagnols : Il y a certes eu quelques dérapages (très rares et que les anars déplorent car contraires à leurs convictions) mais la majorité de ces massacres ont été commis par les communistes ou les franquistes pour faire les attribuer aux anars et faire de la propagande.
          Les religieux étaient des victimes « dignes d’intérêt » (surtout si elles étaient victimes d’attaques sous faux drapeaux), mais les milliers de morts civils qui souhaitaient seulement prendre en main leur propre destin n’ont jamais été considérées comme dignes d’intérêt.

            +6

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          • Alfred // 07.07.2018 à 11h27

            Je ne suis pas en désaccord avec vous mais je me permets de vous faire remarquer que nous parlons de deux choses différentes. Tous les changements politiques radicaux (révolutions) ont eu pour effet l’émergence d’une élite de remplacement. Même pour les (rares) révolutions authentiques comme la révolution cubaine (authentique dans le sens où elle n’a pas été téléguidée ou facilitée par un ennemi extérieur comme la grande majorité des autres ainsi que celles que le Che a essayé de propager). La commune de Paris étant un autre exemple.
            Mais le fait qu’une révolution accouché d’une nouvelle élite est très différent qu’une nouvelle élite aspire à en remplacer une autre au pouvoir et y arrive au moyen d’une révolution. C’est le cas de la « révolution » /guerre d’indépendance américaine ou de la révolution française. Il me semble qu’on peut y rattacher l’épisode Cromwell chez les rosbifs (qui nous ont précédés politiquement probablement par ce qu’il nous ont précédés technologiquement ; la révolution industrielle et economique accouchant de la révolution politique).

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            • Le Minotaure // 07.07.2018 à 14h39

              Les paysans ont joué un rôle fondamental dans la Révolution. Révolution confisquée par la bourgeoisie, oui, mais non sans des luttes intenses avec la paysannerie et le proto-prolétariat des villes (notamment Paris). Il faut sortir de cette vision du peuple naif et manipulé par une petite élite. Voir les thèses de Daniel Guérin,ou plus récemment Florence Gauthier ou Michel Biard.

              Et la paysannerie ne se limite pas à celle de l’Ouest Catholique.

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      • larmec // 07.07.2018 à 16h31

        Bonjour, plus je creuse, plus je me pose de questions.
        Pas mal de choses me laissent réveur, les états unis et la france qui en quelques année sont crée ou totalement bouleversé au nom des même doctrine. Et au vu ou nouz en somme, bin ouai.

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  • Aladin0248 // 07.07.2018 à 07h26

    Le mensonge et l’injustice peuvent-ils s’incruster dans l’histoire indéfiniment, sans effet sur leurs auteurs ? Avant que la vérité fasse son chemin (comme pour la Révolution de 89), il y a bien un moment où les valeurs négatives sur lesquelles reposent ces politiques létales pourrit des sociétés entières, les affaiblissant jusqu’à l’autodestruction. L’incertitude ne porte que sur le temps du déclenchement et la durée de la phase finale. Le point fâcheux est que nous soyons au milieu, coincés comme victimes collatérales potentielles.

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  • Bibendum // 07.07.2018 à 08h03

    Dissonnance Cognitive:
    -J’ai un enfant que j’aime. Il me fait un dessin. J’aime son dessin.
    -Je n’aime pas beaucoup Pierre. Pierre a un chien. J’aime pas beaucoup le chien de Pierre.
    -Si je veux me débarrasser de mon chien, je déclare qu’il a la rage.
    -Déshumaniser l’ennemi, le catégoriser en sous homme, permet de résoudre la Dissonnance Cognitive face à un choix immoral.
    -Pour les observateurs extérieur, qui se refusent à une prise de position, il s’agit de regarder ailleurs, vers un match de foot par exemple, plutôt qu’un journal d’information.

    L’humain n’est pas un être rationnel, mais rationalisant. Ses choix sont déterminés à priori et justifiés en conséquence.

    Malheureusement pour les palestiniens, ils ont peu d’arguments en leur faveur pour permettre un réajustement du paradigme.

    Peut-être lors de la rencontre prochaine entre Trump et Poutine, où le Moyen-Orient sera certainement le sujet principal, verrons nous un statut-quo se mettre en place qui permettra à ce peuple martyr de souffler un peu…

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  • Nerouiev // 07.07.2018 à 08h04

    Il y a un côté « djihad » là-dessous. Bush l’avait énoncé au lendemain du 11 septembre : soit vous êtes avec nous, soit vous êtes contre ; et vous devenez un terroriste non digne d’intérêt. D’ailleurs, un terroriste allié n’est plus un terroriste comme on l’a vu en Syrie. Avec cette désinence tout devient possible et légal dans leur tête.

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  • Pierre D // 07.07.2018 à 08h23

    Le véritable antisémitisme, c’est de qualifier d' »antisémite », quiconque s’oppose à une situation inique quelle qu’elle soit.

    C’est une tentative de banalisation du mal qui se retourne fatalement contre ses auteurs… c’est donc bien dans le cas d’Israël de l’antisémitisme.

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  • J // 07.07.2018 à 08h26

    Arrivera-t-on ici à comprendre que ces victimes (je ne mets pas de guillemets) le sont avant tout d’une stratégie perverse qui consiste, depuis des lustres, à acculer l’ennemi à cogner et tuer pour pouvoir racoler des idiots utiles ?

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  • J // 07.07.2018 à 09h56

    « Mal nommer les choses, c’est ajouter au malheur du monde » (Albert Camus). Prétendre qualifier d’antisémite autre chose qu’un préjugé global malveillant envers les Juifs (vrais ou supposés, mais personne d’autre), tel qu’il a été lancé par Wilhelm Marr dans les années 1870, c’est ni plus ni moins vouloir escamoter la haine collective la plus délirante, la plus longue et la plus meurtrière de tous les temps.

      +1

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  • RGT // 07.07.2018 à 10h35

    Cet article se contente d’enfoncer des portes ouvertes.

    Sans s’occuper de ce qui est « juste » ou pas.
    De toute façon pour les pires criminels de guerre leurs actions étaient justes, c’est seulement une question de point de vue.

    Les victimes de « l’ennemi » sont et seront toujours dignes d’intérêt (particulièrement si elles sont victimes d’attaques sous faux drapeaux) et permettent de diaboliser encore plus ceux qui ont le tort de déplaire à « nos » Princes.

    Et bien sûr les « dommages collatéraux » sont toujours insignifiants et il n’est pas nécessaire de s’étendre sur ces « petits problèmes d’intendance insignifiants » qui ne font qu’apporter une « confusion malsaine » et profitent à « l’ennemi ».

    C’est vrai pour tous les camps.

    Comme disait le regretté Desproges : « L’ennemi est con : Il croit que nous sommes l’ennemi »… 😉

      +5

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  • Louis Robert // 07.07.2018 à 12h04

    La distinction entre victimes « dignes d’intérêt » et « non dignes d’intérêt », établie et diffusée par l’Empire auquel nous, Occidentaux, appartenons, donne quotidiennement au monde entier la mesure de notre déshumanisation. Au nombre des victimes « non dignes d’intérêt » depuis des années, les millions de réfugiés encore et toujours faussement et obstinément appelés « migrants ».

    Mais il y a plus, qui est notre lâcheté à ne pas refuser catégoriquement d’appartenir à cet Empire qui déshumanise, et à continuer de le servir.

    Devant toute cette misère humaine que nous engendrons nous-mêmes, l’aveuglement consiste à clamer sans cesse, haut et de plus en plus fort, comme le fait publiquement l’Empire, être dans son bon droit, même seul voire contre tous.

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  • Mike // 07.07.2018 à 17h51

    Je trouve tout de même qu’Israel occupe beaucoup de place en ce moment sur ce site d’autant plus que chaque article semble être une copie des autres…sans prendre aucun parti ni avis dans ce conflit il y a des drames humains d’une toute autre ampleur qui se déroule en Afrique dans la péninsule Arabique ou encore en Asie qui ne sont JAMAIS traités ! ??
    Ces sujets aussi ne semblent pas dignes d’intérêt visiblement…

      +1

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  • zx8118 // 07.07.2018 à 18h08

    La distinction s’applique aussi à l’intérieur d’un même pays.
    Victimes dignes d’intérets à l’intérieur d’une démocratie : les électeurs potentiels.
    Victimes non dignes d’intérêt : les enfants.

    60% des viols sont commis contre des enfants, 130 000 filles, 35 000 garcons en sont victimes chaque année. Seuls 4 % font l’objet d’une plainte, 70 % des plaintes sont classées sans suite, 52% des plaintes instruites sont déqualifiées et correctionnalisées, seule 1 plainte sur 10 fait l’objet d’un procès pour viol, soit 0.3 % des viols sur mineurs !
    Source :
    https://www.ipsos.com/fr-fr/violences-sexuelles-sur-mineurs-comment-lutter

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    • Fritz // 07.07.2018 à 19h29

      C’est monstrueux. Ajoutons que notre pays a fait preuve d’une indulgence certaine pour la pédophilie/pédérastie littéraire, de Tony Duvert à Gabriel Matzneff.

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  • TINA2009 // 07.07.2018 à 22h20

    Netanyahou, ses complices , ses « lieutenants » et SURTOUT SES MANDANTS doivent être mis hors d’état de nuire …. Sans aucun jugement terrestre préalable ! et avec une action préalable obligatoire …… sans commentaires ! Je veux bien m’en occuper !

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