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30.avril.202530.4.2025 // Les Crises

Plans de guerre contre la Chine : derrière la mise à l’écart d’Elon Musk, la folie guerrière des Dr. Folamour américains

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Nous devrions être bien plus inquiets par les plans de guerre secrets des États-Unis, ainsi que par ces « pivots » vers l’Asie et l’Indo-Pacifique, et par les efforts de construction de bases militaires aux Philippines, que rassurés par la soi-disant « bonne nouvelle » selon laquelle le multimilliardaire Elon Musk s’est vu refuser l’accès à la salle de crise.

Source : TomDispatch, William J. Astore
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Avec toutes mes excuses à John Lennon et aux Beatles, A Day in the Life [Un jour dans la vie, chanson des Beatles dans laquelle la lecture d’une nouvelle triste et tragique conduit au rire, NdT] devient de plus en plus difficile à avaler ici, au pays de la liberté. Je suis censé être rassuré par le fait que Musk n’a pas pu voir les plans top secrets de l’Amérique pour – oui ! – entrer en guerre avec la Chine, même si je suis censé ignorer le roulement de tambour constant de la propagande, les marches militaires permanentes qui forment la musique de fond de l’Amérique, transmettant le message que l’Amérique doit avoir des plans de guerre face à la Chine, que la guerre en Chine ou autour de la Chine devient envisageable, voire probable, lors de la prochaine décennie. Peut-être en 2027 ?

Nous devrions être bien plus inquiets par ces plans de guerre secrets des États-Unis, ainsi que par ces « pivots » vers l’Asie et l’Indo-Pacifique, et par les efforts de construction de bases militaires aux Philippines, que rassurés par la « bonne nouvelle » qui veut que le camarade milliardaire Musk s’est vu refuser l’accès à la salle de crise, ce qui signifie – pour les fans du Dr Folamour [film de Stanley Kubrik, NdT] qu’il n’a pas pu voir « le grand tableau. »

C’est la guerre, la guerre, partout en Amérique. Nous lui vouons en effet une étrange affection. Cela fait maintenant 18 ans que j’écris pour TomDispatch – il s’agit de mon 111e article (les 110 autres figurent dans mon nouveau livre) – la plupart portent sur le militarisme dans ce pays, ainsi que sur nos guerres désastreuses en Irak, en Afghanistan et ailleurs, sur les systèmes d’armement ruineux que nous continuons à financer (y compris les nouvelles armes nucléaires apocalyptiques) et sur ce refrain de guerre qui semble ne jamais changer.

Quelques exemples récents illustrent ce que je veux dire : le président Trump a déjà bombardé le Yémen plus d’une fois. Il menace déjà l’Iran. Il envoie à Israël tous les explosifs, toutes les armes dont celui-ci a besoin pour anéantir les Palestiniens de Gaza ( certes, bien sûr, Joe Biden a fait la même chose). Il se vante de construire de nouveaux systèmes d’armes comme par exemple l’avion de chasse F-47 pour l’armée de l’Air, dont la désignation « 47 » semble être un hommage de son constructeur, Boeing, à Trump, 47e président. Lui et son secrétaire à la « défense », Pete Hegseth, ne cessent de se vanter de « La paix par la force », une construction orwellienne qui ne diffère guère de « La guerre, c’est la paix ». Et je pourrais, bien sûr, continuer encore et encore…

Il arrive parfois à Trump de faire entendre une note différente. Lorsque Tulsi Gabbard est devenue directrice du renseignement national, il a fait entendre une voix dissonante à propos du « complexe militaro-industriel belliciste. » Et même si c’est au petit bonheur la chance, il semble bien œuvrer pour une certaine forme de paix en ce qui concerne la guerre entre la Russie et l’Ukraine. Il mentionne également sa crainte d’une guerre nucléaire cataclysmique. Pourtant, si on le juge sur ses actes plutôt que sur ses paroles, il n’est qu’un autre commandant en chef américain épris de l’armée et de la force militaire (quel qu’en soit le coût, humain ou financier).

Prenons l’exemple du tant médiatisé département de l’Efficacité gouvernementale (DOGE), dirigé par l’heureux élu, Elon Musk. Alors que dans ce cadre diverses agences gouvernementales telles que le ministère de l’Education et l’USAID sont démantelées – sans surprise ! – le Pentagone et son vaste budget de près de mille milliards de dollars n’ont pratiquement pas été touchés. En fait, si le Congrès contrôlé par les Républicains a son mot à dire, le budget du Pentagone sera probablement augmenté de manière significative pour l’année fiscale 2026 et les suivantes. Aussi inefficace que soit le Pentagone (et nous ne savons pas vraiment quel est son degré d’inefficacité, puisque les experts échouent à l’évaluer audit après audit, depuis sept années), les réductions ciblées du DOGE concernant le Pentagone ont été minimes. Cela signifie que les généraux ne sont guère incités à changer, à rationaliser leurs opérations ou même à les repenser en profondeur. Il s’agit simplement de dépenser, dépenser, dépenser jusqu’à ce qu’il n’y ait plus un sou, ce qui, je suppose, finira par arriver, puisque la dette nationale s’envole pour atteindre 37 000 milliards de dollars et qu’elle continue de grimper.

Ce qui est plus sinistre encore, peut-être, c’est le climat qui règne en Amérique, notre zeitgeist collectif, l’esprit de ce pays. Un esprit dans lequel l’état de guerre permanent (ainsi que les préparatifs pour alleer encore plus loin) est jugé normal. La guerre, pour parler franchement, est notre état par défaut. Il en est ainsi depuis le 11 Septembre, voire avant. En tant qu’historien militaire, je suis bien conscient que les États-Unis sont, en un sens, un pays construit par la guerre. C’est juste qu’aujourd’hui, il semble que nous soyons encore plus enclins à accepter cette réalité, ou à nous y résigner, que nous ne l’avons jamais été. Qu’est-ce qu’il se passe ?

Souvenez-vous quand, en 1963, le gouverneur de l’Alabama, George Wallace, a déclaré : « La ségrégation maintenant, la ségrégation demain et la ségrégation pour toujours » ? Heureusement, après bien des luttes et des effusions de sang, il s’est avéré qu’il avait tort. Alors, sommes-nous en mesure de faire évoluer le refrain américain incontournable qui est guerre aujourd’hui, guerre demain et guerre pour toujours ? Pouvons-nous le rendre obsolète ? Ou est-ce trop demander à la démocratie « exceptionnelle » de l’Amérique ?

S’attaquer au MICIMATT(SH)

L’ancien analyste de la CIA Ray McGovern a rendu un grand service à l’Amérique en inventant l’acronyme MICIMATT, ou Military-Industrial-Congressional-Intelligence-Media-Academia-Think-Tank complex [complexe militaro-industriel-Congrès-Renseignement-Médias-Université-Groupes de réflexion, NdT], une extension du complexe militaro-industriel du président Dwight D. Eisenhower, ou MIC (tiré de son discours d’adieu de 1961). Outre l’armée et l’industrie (les fabricants d’armes comme Boeing et Lockheed Martin), le MICIMATT comprend le Congrès (qu’Eisenhower avait prévu d’inclure dans son projet de discours initial mais que, par courtoisie, il a retiré), la « communauté » du renseignement (18 agences différentes), les médias ( généralement très favorables à la guerre et aux dépenses d’armement), le monde universitaire (qui profite largement des contrats fédéraux, en particulier dans la recherche et le développement vers des armes encore plus destructrices) et les groupes de réflexion (qui profitent allègrement de l’argent du Pentagone pour nous dire que la position « intelligente » consiste toujours à se préparer à encore davantage de guerre).

Vous noterez toutefois que j’ai ajouté entre parenthès les lettres SH à l’acronyme explicite de McGovern. Le S pour le monde sportif américain, qui se vante de toute éternité de soutenir et d’honorer l’armée américaine, et le H pour Hollywood, qui vend volontiers la guerre comme un divertissement – le film le plus connu et le plus récent étant peut-être Top Gun Maverick de Tom Cruise, dans lequel un pays non spécifié dont tout le monde sait qu’il s’agit de l’Iran voit ses ambitions nucléaires réduites à néant par une courageuse équipe de pilotes de la Marine américaine. Une des phrases d’accroche machiste du premier Top Gun était « Je ressens le besoin, le besoin de vitesse ! » Elle aurait tout aussi bien pu être : « Je ressens le besoin, le besoin de propagande pro-guerre ! »

Certes, MICIMATT(SH) est un acronyme bizarre, mais il a le mérite de refléter en partie la force, la portée et la percée culturelle toujours croissantes de l’ancien MIC d’Ike. Cela devrait nous rappeler que ce ne sont pas seulement les militaires et les fabricants d’armes qui sont profondément investis dans la guerre et – oui ! – le militarisme. On parle aussi du Congrès, de la CIA, des membres de la « communauté » du renseignement, des médias dominants (qui s’appuient souvent sur des généraux et des amiraux à la retraite pour leurs commentaires « impartiaux » en faveur de la guerre), du monde universitaire (voyez avec quelle rapidité des institutions comme l’Université Columbia ont courbé l’échine devant Trump) et des groupes de réflexion – en fait, tous ces gens « les meilleurs et les plus brillants » qui prônent la guerre avec la Chine, la guerre sans fin contre le terrorisme, la guerre partout.

Mais le « soft power » du monde du sport et d’Hollywood est peut-être encore plus efficace pour vendre la guerre que le « hard power » des bombes et des fusils. Les entraîneurs de la National Football League (NFL) vont et viennent le long des lignes de touche en tenue de camouflage, soi-disant en l’honneur des soldats. Les survols militaires lors des matchs mettent en scène la dernière machine de mort américaine. Les films hollywoodiens sont réalisés avec la coopération de l’armée américaine, qui dispose souvent d’un droit de veto sur les scénarios. Pour ne citer qu’un exemple, le film de guerre 12 Strong (2018) a transformé la désastreuse guerre d’Afghanistan, qui a duré deux horribles décennies, en une victoire américaine étonnamment rapide, quand même un peu trop littéralement remportée par des troupes américaines à cheval. (Si seulement le célèbre cow-boy John Wayne avait été encore en vie pour jouer dans ce film !)

Le MICIMATT(SH), qui emploie des millions d’Américains, engloutit des milliards de milliards de dollars et produit des dizaines de milliers de housses mortuaires pour les troupes américaines depuis des années, tout en tuant des millions de personnes à l’étranger, est une force presque irrésistible. Et à l’heure actuelle, il semble qu’il n’existe aucun objet assez indestructible pour le neutraliser.

Croyez-moi, j’ai essayé. J’ai écrit des dizaines de « Tomgrams » proposant des mesures que l’Amérique pourrait prendre pour mettre fin au militarisme et au bellicisme. En relisant ces textes, je vois ce qui me semble toujours être des idées sensées, mais qui sont rapidement réduites à néant face au feu nourri du MICIMATT(SH), ou qui sont complètement ignorées par ceux qui ont quelque influence.

Et si ce pays dispose d’un ministère de la guerre (déguisé en ministère de la Défense), il n’a pas de ministère de la Paix. Il n’existe d’ailleurs nulle part de budget pour faire la paix. Nous avons un Pentagone colossal qui abrite 30 000 employés, élaborant fébrilement des plans de guerre qu’ils ne laissent pas Elon Musk (ou n’importe lequel d’entre nous) voir. C’est exclusivement pour leurs yeux, pas pour les vôtres, bien qu’ils puissent vous demander, à vous ou à vos enfants, de servir dans l’armée, parce que les plans les mieux conçus de ces va-t’en guerre ont besoin de beaucoup de corps en bonne santé, même si ces plans, presque invariablement, (Vietnam, Afghanistan, Irak, etc.) partent à vau-l’eau.

Alors, au risque de me répéter, comment s’attaquer au MICIMATT(SH) ? La réponse est courte : ce n’est pas facile, mais je connais quelques personnes qui ont eu des idées enthousiasmantes.

Quand on écoute Ike, JFK, MLK et, oui, Madison aussi

Le militarisme n’est pas vraiment un problème nouveau en Amérique. Il suffit de penser à la critique de Randolph Bourne, en 1918, selon laquelle la guerre est « la santé de l’État », ou à l’aveu du général Smedley Butler, dans les années 1930, selon lequel « la guerre est un racket » géré par les « gangsters du capitalisme. » En fait, de nombreux Américains se sont exprimés avec éloquence, au fil des ans, contre la guerre et le militarisme. De nombreuses chansons magnifiques et émouvantes nous ont demandé de sourire à notre frère et de « nous aimer les uns les autres tout de suite ». La guerre, comme l’a chanté Edwin Starr avec tant de conviction il fut un temps, n’est bonne pour « absolument rien », même si, de toute évidence, beaucoup de gens ne sont pas d’accord et gagnent leur vie en tuant et en préparant d’autres guerres.

Et c’est bien là le problème.Trop de gens gagnent trop d’argent grâce à la guerre. Comme l’a écrit Smedley Butler il y a bien longtemps : « Le capitalisme n’autorisera pas que la guerre soit moins lucrative tant que les gens – ceux qui souffrent et continuent d’en payer le prix – n’auront pas décidé que ceux qu’ils élisent doivent faire ce qui est dans l’intérêt général, et non dans celui des profiteurs ». C’est simple, non ? Tant qu’on ne réalisera pas que ceux qu’on élit obéissent largement à la classe financière parce que la plus haute cour de notre pays a déclaré que l’argent a le même doit de parole q’un citoyen. Encore une fois, je n’ai pas dit que ce serait facile. Butler non plus.

En tant que lieutenant-colonel en retraite de l’armée de l’Air américaine, je souhaite terminer mon 111e article pour TomDispatch en me concentrant sur les mots de Ike, John F. Kennedy (JFK), Martin Luther King Jr. (MLK) et James Madison. Et je veux redéfinir le sens de mots tels que devoir, honneur, pays et patriotisme. Ces mots, ces sentiments puissants devraient porter sur la paix, sur la préservation et l’enrichissement de la vie, sur l’écoute des « meilleurs côtés de notre nature », comme l’a écrit Abraham Lincoln il y a bien longtemps dans son premier discours d’investiture.

Pourquoi servons-nous ? Que signifie réellement notre serment ? Car ce ne sont pas seulement les militaires qui prêtent serment, mais aussi les membres du Congrès et le président lui-même. Nous levons la main droite et jurons de soutenir et de défendre la Constitution des États-Unis contre tous les ennemis, étrangers et intérieurs, et de montrer loyauté et allégeance à celle-ci.

Il n’y a rien dans ce serment qui parlerait de guerriers et de combattants, mais il y a un appel impérieux qui nous est adressé à nous tous, citoyens, à soutenir et défendre la démocratie représentative, tout en veillant à oeuvrer pour le bien-être général (pas pour la guerre), et pour tous les nobles sentiments contenus dans cette Constitution. Si nous ne recherchons pas un avenir meilleur et plus pacifique, un avenir dans lequel la liberté peut s’étendre et prospérer, alors nous trahissons notre serment.

Si c’est le cas, nous avons rencontré l’ennemi – et c’est nous.

En 1953, Ike [Eisenhower] nous a dit que la guerre permanente n’était pas du tout un mode de vie, que c’était (comme il l’a dit) l’humanité qui se crucifiait sur une croix en fer. En 1961, il nous a dit que la démocratie était menacée par l’émergence d’un complexe militaro-industriel et que nous, citoyens, devions être suffisamment vigilants et avisés pour le mettre au pas. Deux ans plus tard, JFK nous a dit que la paix – même au plus fort de la Guerre froide – était possible, non seulement la paix à notre époque, mais la paix pour toujours. Toutefois, il nous a assuré que cela exigerait des sacrifices, de la sagesse et de l’engagement.

En fait, comment puis-je améliorer ces mots que JFK a prononcés en 1963, quelques mois seulement avant d’être assassiné ?

« Quel type de paix recherchons-nous ? Pas une Pax Americana imposée au monde par les armes de guerre américaines. Pas la paix de la tombe ou la sécurité de l’esclavage. Je parle d’une paix authentique, le genre de paix qui fait que la vie sur terre vaut la peine d’être vécue…

Je parle de paix à cause du nouveau visage de la guerre. La guerre totale n’a aucun sens à une époque… où les poisons mortels produits par un échange nucléaire seraient transportés par le vent, l’eau, le sol et les semences jusqu’aux confins du globe et atteindrait les générations qui ne sont pas encore nées… Il est certain que la possession de stocks [nucléaires] aussi inutiles – qui ne peuvent que détruire et jamais créer – n’est pas le seul moyen, et encore moins le moyen le plus efficace, d’assurer la paix.

Je parle donc de la paix comme de la finalité rationnelle et nécessaire de tout homme rationnel. Je réalise que la quête de la paix n’est pas aussi spectaculaire que la course à la guerre – et que les paroles de celui qui la cherche tombent souvent dans l’oreille d’un sourd. Mais aucune tâche n’est plus urgente que celle-ci.

Amérique, sommes-nous prêts à faire preuve en urgence d’une extrême sagesse ? Sommes-nous prêts à être gratifiés du titre d’artisans de la paix ? Ou alors allons-nous continuer à souffrir de ce que MLK a décrit en 1967 comme notre propre « mort spirituelle » en raison de notre soutien au militarisme, à la guerre, à l’empire et au racisme ?

Bien sûr, MLK n’était pas parfait, pas plus d’ailleurs que JFK, qui était bien trop épris des Bérets verts et trop attaché à une nouvelle stratégie de « réponse flexible » pour faire une rupture nette au Vietnam avant d’être tué. Pourtant, ces hommes ont courageusement et ouvertement promu la paix, ce qui était incroyablement rare à leur époque et l’est encore plus à la nôtre.

Il y a plus de 200 ans, James Madison nous a prévenus que les guerres incessantes constituaient la force la plus corrosive envers l’intégrité de la démocratie représentative. Aucune autre tradition, aucune autre force sociétale n’est plus favorable à la montée de l’autoritarisme et au règne des tyrans que la guerre pernicieuse. Faites la guerre longtemps et il est probable que vous puissiez dire adieu à votre démocratie, à vos droits et peut-être même à votre cul.

Amérique, les visionnaires et les prophètes comme MLK nous ont donné des ordres. Il ne doit pas y avoir davantage d’investissement pour des préparatifs de guerre, que ce soit avec la Chine ou tout autre pays.Il s’agit plutôt de se rassembler dans les rues, ou d’une tout autre manière, afin de faire entendre notre voix pour dénoncer le fléau de la guerre. Si nous voulons un jour transformer nos épées en socs de charrue et nos lances en serpes et mettre fin à la guerre, il faut faire quelque chose.

Il faut mettre fin au militarisme en Amérique. Il est urgent de faire preuve de raison. Pour citer à nouveau John Lennon dans Imagine : «You may say I’m a dreamer, but I’m not the only one. Together, let’s imagine and create a better world. » (Tu peux bien dire que je suis un rêveur, mais je ne suis pas le seul. Ensemble, imaginons et créons un monde meilleur.)

*

William J. Astore, lieutenant-colonel à la retraite (USAF) et professeur d’histoire, est un contributeur régulier de TomDispatch et il est membre du Réseau médiatique Eisenhower (REM), une organisation de vétérans militaires critiques et de professionnels de la sécurité nationale. Son blog personnel s’intitule Bracing Views. Son témoignage vidéo pour le Merchants of Death Tribunal [Tribunal des marchands de mort] est disponible sur ce lien. Son nouveau livre, composé des 110 articles qu’il a écrits pour TomDispatch, s’intitule American Militarism on Steroids : The Military-Industrial Complex, Unbounded, Uncontained, and Undemocratic (Le militarisme américain sous stéréoïdes : le complexe militaro-industriel, sans limites, sans contrôle et sans démocratie).

Source : TomDispatch, William J. Astore, 03-04-2025

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

RGT // 30.04.2025 à 10h59

« Regardons la vie des animaux , les prédateurs et les mangeurs de végétaux , et même les végétaux entre eux qui luttent pour avoir plus de lumière.Chacun veut se développer. »

Cette comparaison est fausse car incomplète : La GROSSE différence provient du fait que dans le monde vivant ce sont des INDIVIDUS qui luttent contre TOUS les autres (même ceux de leur propre espèce) afin de garantir leur survie.

Ça se traduit par une entropie qui fait que toutes ces forces opposées s’annulent et que l’on parvient au final à un certain équilibre…

Les humains par contre, de par leur comportement moutonnier (pardon les moutons, vous n’êtes pas aussi stupides et manipulables) suivent béatement des « guides » (Führer) qui les forcent à commettre des crimes odieux en les embrigadant dans des actions abjectes qui n’ont pour seuls intérêts que d’assurer leur propre soif de pouvoir, de puissance et de cupidité, avec la complicité active de quelques sinistres individus qui voient là un moyen d’assouvir leurs propres désirs tout aussi ignobles.

Cette avis n’engage que moi mais le jour (béni) où les humais cesseront d’écouter bêtement leurs « idoles » malfaisantes et songeront à préserver leur propre intérêt en se méfiant des idéologies nauséabondes (politiques, religieuses etc. et contraires à leurs propres intérêts et à ceux de l’ensemble de la population) l’humanité pourra enfin connaître une véritable démocratie et aussi la paix.

En attendant les humains se précipiteront les les urinoirs pour élite des « représentants » qui ne songent qu’à leurs propres intérêts en méprisant les gueux qui les élisent.

7 réactions et commentaires

  • vercingétorix // 30.04.2025 à 08h49

    Est-il possible de vivre sans se préparer à faire la guerre pour avoir la paix car nous suscitons alors la peur des adversaires éventuels.Regardons la vie des animaux , les prédateurs et les mangeurs de végétaux , et même les végétaux entre eux qui luttent pour avoir plus de lumière.Chacun veut se développer.
    Le problème majeur actuellement c’est la surpopulation , et la fin de l’abondance des ressources en énergies et autres métaux , engrais , terres rares. La volonté de dominer le monde pour le soumettre et l’exploiter crée automatiquement le nécessité de développer les armes. Mais maintenant les armes sont nucléaires et disséminées entre plusieurs groupes en concurrence. La suite de l’évolution parait être l’utilisation de cet arsenal par les USA pour continuer à être hégémonique car ils ne sont plus au bon niveau industriel et personne ne veut plus de leur dollar. Quand cette guerre va-t-elle commencer , quel sera le déclencheur , le prétexte ? Qui survivra au chaos qui en résultera? Le singe humain est trop irrespectueux des autres vies sur terre , doit il continuer à exister?

    • RGT // 30.04.2025 à 10h59

      « Regardons la vie des animaux , les prédateurs et les mangeurs de végétaux , et même les végétaux entre eux qui luttent pour avoir plus de lumière.Chacun veut se développer. »

      Cette comparaison est fausse car incomplète : La GROSSE différence provient du fait que dans le monde vivant ce sont des INDIVIDUS qui luttent contre TOUS les autres (même ceux de leur propre espèce) afin de garantir leur survie.

      Ça se traduit par une entropie qui fait que toutes ces forces opposées s’annulent et que l’on parvient au final à un certain équilibre…

      Les humains par contre, de par leur comportement moutonnier (pardon les moutons, vous n’êtes pas aussi stupides et manipulables) suivent béatement des « guides » (Führer) qui les forcent à commettre des crimes odieux en les embrigadant dans des actions abjectes qui n’ont pour seuls intérêts que d’assurer leur propre soif de pouvoir, de puissance et de cupidité, avec la complicité active de quelques sinistres individus qui voient là un moyen d’assouvir leurs propres désirs tout aussi ignobles.

      Cette avis n’engage que moi mais le jour (béni) où les humais cesseront d’écouter bêtement leurs « idoles » malfaisantes et songeront à préserver leur propre intérêt en se méfiant des idéologies nauséabondes (politiques, religieuses etc. et contraires à leurs propres intérêts et à ceux de l’ensemble de la population) l’humanité pourra enfin connaître une véritable démocratie et aussi la paix.

      En attendant les humains se précipiteront les les urinoirs pour élite des « représentants » qui ne songent qu’à leurs propres intérêts en méprisant les gueux qui les élisent.

  • Savonarole // 30.04.2025 à 10h28

    Hollywood est le seul endroit où ils gagnent des guerres. La propagande c’est pas un problème tant que ceux qui la font n’y croient pas eux même. Le point le plus inquiettant pour les USA actuellement c’est leur tendance à mélanger la propagande et l’éducation. La recette du docteur Goebbles (presque pire que celle de Strangelove) les a rendu dingues et quand on devient marteau , tous les problèmes deviennent des clous.
    L’autre problème c’est que des gens font des carrières au pentagone sur des vieux plans. Le monde a évolué depuis « la fin de l’histoire » et malgrès leur pouvoir de nuisance, les USA n’ont clairement plus les moyens de leurs ambitions … et refusent de le voir pour la pluspart.
    Il y a des exeptions dans l’administration actuelle ; Vance , Hegseth , Gabbard , Musk dans une certaine mesure… mais les vieux cons vont tout faire pour les dégager et quand même tenter les vieux plans qui les ont si bien enrichit. Trump navigue entre les deux en essayant de contenter tout le monde …et ne satisfait personne au final. Ce qui arrange le reste du monde vu qu’il faut éviter que le monstre fasse trop de vagues en se noyant.

    • Dominique65 // 30.04.2025 à 13h36

      « Il y a des exeptions dans l’administration actuelle ; Vance , Hegseth , Gabbard , Musk dans une certaine mesure »
      Il est pourtant suggéré en début d’article que c’est le plus dangereux. Peux-tu éclairer notre lanterne ? Merci d’avance.

      • Savonarole // 30.04.2025 à 17h37

        Il y a les vieux néocons (Kellog , Bessent , Waltz) et les nouveaux néo-feodaux (précités). Ils sont pas dangeureux pareil.
        Les premiers croient encore en la suprématie militaire brute des vieux cold-warriors reconvertis au globalisme tendance coloniale, les autres sont plus des téchno-suprémacistes plus enclins à lacher du lest en façade sur des trucs qu’ils jugent dépassés comme les nations mais surtout pas lacher sur leur pognon et leur petit commerces.
        La vision Américaine d’un monde redevenu multipolaire tu sens que c’est pas bien clair dans leur tête. Genre Musk qu’est pas né sur place et qui fabrique des bagnoles en Chine : ça pique le fondement de la vieille garde. Mais comme ce dernier pourra pas vendre de fusées en Chine , bah il a choisis son camp en fonction de ses interêts.
        Le grand absent des deux camps c’est le peuple , chaire à cannon pour le premiers et techno-esclave pour les seconds …

      • Savonarole // 30.04.2025 à 18h53

        En plus , depuis sa crampe du bras droit et le Doge, que les médias US sortent des étrons dignes de Jurasic Park sur le mec qui leur a coupé l’argent public gratos … je sais pas pourquoi mais ça m’étonne pas plus que ça.

  • Urko // 30.04.2025 à 13h56

    Les états unis forment une nation guerrière qui s’ignore. Il ne s’agit pas d’une première dans l’histoire : Romains et Mongols, Ottomans sans doute, avaient aussi constitué des empires largement fondés sur la supériorité guerrière, d’ailleurs impitoyable (les Mongols ont massacré dans des proportions effroyables les peuples soumis – un tiers des slaves éliminés ne semble pas exagéré ; je n’ai pas les données pour les Romains, mais les décisions d’éradiquer hommes femmes et enfants après les révoltes des tribus gauloises au premier siècle donnent une idée de l’état d’esprit). Le problème réside en l’occurrence dans deux faits : la puissance technologique et industrielle sans équivalent historique dont ils disposent pour servir ce bellicisme d’une part, le fait que toute la société soit maintenue dans un état de violence assez élevé, par les médias, par le taux de criminalité, par le comportement assez agressif des policiers, par la glorification de la force dans leurs sports favoris, les jeux vidéo d’autre part… plein de petites choses qui assurent que le stock de gens prêts à se battre y demeure bien rempli. Le plus important provient sans doute de leur persuasion d’appartenir au camp des gentils et leur incapacité à identifier cette violence. Ils se croient sincèrement le pays de la démocratie et de Mickey, alors qu’ils restent surtout celui de l’oligarchie et de Rambo. Leurs exactions contre les Amérindiens, contre les francophones (déportés, volés, tués), les Mexicains, les Vietnamiens, les irakiens… ils les nient d’autant plus aisément qu’ils ne les mesurent pas

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