Une analyse révèle que des entreprises qui font l’objet d’enquêtes ou de poursuites fédérales ont fait don de 50 millions de dollars au total.
Source : Truthout, Jake Johnson, CommonDreams
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Une analyse publiée lundi (21 avril) à la suite de nouvelles déclarations de la Commission électorale fédérale montre que l’administration Trump a abandonné ou mis en pause les poursuites fédérales contre au moins 17 entreprises qui ont contribué financièrement à la cérémonie d’inauguration du président, ce qui montre que les efforts déployés par les entreprises pour s’attirer les faveurs de la Maison-Blanche portent déjà leurs fruits.
Dans cette nouvelle analyse, le groupe de surveillance Public Citizen croise les données de la FEC publiées dimanche avec son propre Corporate Enforcement Tracker, qui documente les entreprises faisant l’objet de poursuites fédérales pour actes répréhensibles présumés.
Public Citizen a découvert que des entreprises faisant l’objet d’enquêtes ou de poursuites fédérales avaient contribué à hauteur de 50 millions de dollars au comité d’investiture du président Donald Trump. Lequel a recueilli la somme record de 239 millions de dollars pour sa deuxième cérémonie d’investiture, comme le montrent les nouveaux documents déposés auprès de la FEC.
« Ce n’est pas par pure bonté d’âme que des entreprises qui font l’objet de poursuites et d’enquêtes fédérales donnent des millions pour payer la cérémonie d’investiture de Trump », a déclaré Rick Claypool, chercheur à Public Citizen. « Elles essaient d’acheter de la bienveillance. Et lorsqu’on est une entreprise faisant l’objet d’une enquête ou de poursuites judiciaires, cela signifie un abandon par le gouvernement des mesures d’application de la loi à votre encontre. Dans certains cas, cela peut même signifier des amnisties dans des affaires où des plaidoyers de culpabilité ont déjà été prononcés, ou des rétractations d’accords déjà conclus. »
Bank of America, Capital One, Coinbase, DuPont et JPMorgan figurent parmi les entreprises qui ont fait des dons pour l’investiture de Trump et qui ont ensuite bénéficié d’un non-lieu dans les affaires où il s’agissait d’appliquer la loi fédérale.
Public Citizen a noté que Google, qui a fait un don d’un million de dollars au comité d’investiture de Trump, pourrait bénéficier de décisions du ministère de la justice de Trump conduisant, dans le cadre d’une affaire antitrust en cours, à de supprimer une partie d’un « plan de démantèlement proposé exigeant que Google vende des activités liées à l’intelligence artificielle ».
Sundar Pichai, le PDG de la société mère de Google, faisait partie des nombreux dirigeants d’entreprise très en vue qui ont été invités à participer à la cérémonie d’investiture de Trump en janvier.
D’autres donateurs qui ont contribué au financement de cette investiture ont bénéficié à divers titres des mesures prises par l’administration Trump.
Lundi en fin de journée, l’ancien secrétaire américain au travail, Robert Reich,a fait remarquer sur les médias sociaux que l’administration Trump est sur le point de mettre fin au programme gratuit Direct File de l’Internal Revenue Services après que le géant privé de la gestion des impôts Intuit [service payant, NdT] a fait don d’un million de dollars pour l’investiture du président.
« Apple a fait un don de 1 million de dollars. Trump a exempté de droits de douane la plupart des importations d’Apple, a ajouté Reich. Coinbase a fait un don de 1 million de dollars. La Commission de sécurité de Trump a abandonné une importante poursuite contre eux. Voilà comment cela fonctionne ? »
Les premiers mois du second mandat de Trump ont été marqués par l’apparition d’une corruption de type « pay-to-play » [ payez si vous voulez participer, NdT], certains détracteurs accusent le président d’avoir de fait placé un panneau « à vendre » sur la Maison Blanche.
CBS News a rapporté qu’une grande partie de la chasse aux œufs de Pâques organisée lundi à la Maison Blanche était « sponsorisée par des entreprises, ce qui change du parrainage traditionnel par l’American Egg Board » [organisme a but non lucratif qui oeuvre dans le domaine de la commercialisation des oeufs, NdT] .
Amazon, YouTube de Google et Meta, la société mère de Facebook, ont sponsorisé « diverses animations lors de l’événement », selon CBS.
« Rien de mieux pour souhaiter de Joyeuses fêtes de Pâques à Trump 2.0 que la présence d’entreprises sponsors lors de la course aux œufs de Pâques de la Maison-Blanche », a déclaré Public Citizen lundi.
« Elles ne ratent vraiment jamais une occasion de verser des pots-de-vin à la bonne vieille mode. »
Cet article a été reproduit par Truthout avec autorisation ou licence. Il ne peut être reproduit sous quelque forme que ce soit sans l’autorisation ou la licence de la source.
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Source : Truthout, Jake Johnson, CommonDreams, 22-04-2025
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
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2 réactions et commentaires
Un des côtés méconnus du « légalisme » anglo-saxon c’est que la plaidoirie est souvent plus importante que la règle écrite. La loi y est beaucoup plus fluide qu’ailleurs.
Le Don, via toutes les emmerdes que les dems lui ont collé dans les pattes, s’est beaucoup rapproché de « Big law » et a finit par pouvoir se poser en arbitre absolu défendu par tous les gens qui y ont intérêts.
Naturellement, le service du baveux n’est pas gratuit, comme le dirait Georges Carlin : « It’s a big club and you ain’t in it ». Avec tous les côtés pervers du machin ; c’est celui qui arose le plus qui a raison.
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Alerter« L’esprit d’entreprise », qui est intensément promulgué dans le « monde libre »(et libéral) depuis la fin de la seconde guerre mondiale, aurait pu en effet garantir une certaine participation responsable et raisonnable des individus dans la « bonne marche de la société »(et dans la politique des diverses régions/Nations où ils/elles vivent)… si le but premier de ces « campagnes » de prédisposition des mentalités n’avait été le profit, l’accumulation de « biens », de « richesses » immobilières et « numéraires » favorisée par le « crédit », l’accumulation de dettes.
Ce qui a permis(et permet encore, chaque jour) aux « grosses » entreprises d’engloutir les « petites et moyennes » et de s’acheter aussi le pouvoir de décision politique dans tous les domaines(dont celui, crucial, de la guerre et de la paix) en leur permettant de consacrer une large part de leur budget de fonctionnement à la formation et la maintenance de « lobbys » qui réussissent à « mettre la main » sur des pans entiers de « territoires » et de la population laborieuse « démunie » qui y vit (néo-colonialisme) tout en la privant de la moindre initiative réelle.
Comment s’étonner, dès lors, que les politicien-ne-s leur soient « acquis-es », et s’emploient même à détruire le seul contre-pouvoir qui pourrait s’opposer à leurs volontés féroces, la Justice?
Quand on sait que les programmes obligatoires de ré-insertion des chômeurs-ses leur enseignent comment « se vendre »… ou comment créer une « petite entreprise » (voir aussi les « plateformes ») en utilisant leurs « petites economies »(indispensables pour obtenir du crédit) et leurs meilleures ressources de créativité, d’imagination, d’habileté, tout en pratiquant un « management » qui exploite honteusement mais allègrement ceux et celles qui n’en ont pas…
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