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26.septembre.201226.9.2012 // Les Crises

[Article] La porte étroite – LA CRISE n°20, par Henri Regnault

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Aujourd’hui, je vous recommande tout particulièrement le dernier numéro de l’excellente lettre de l’économiste Henri Regnault « LA CRISE, lettre plus ou moins trimestrielle, gratuite et sans abonnement »:

Télécharger LA CRISE n° 20 : La porte étroite

N’hésitez pas à diffuser le lien autour de vous, ce travail le mérite : http://www.les-crises.fr/documents/2012/la-crise-henri-regnault-n-20.pdf

Résumé

Y a-t-il une issue à la crise de la dette souveraine, autre que la catastrophe de l’effondrement du château de cartes des Etats et institutions financières adossés les uns aux autres ? Dans le pur respect de la lettre des contrats entre débiteurs et créanciers, une issue positive est peu probable : autant essayer de faire passer un éléphant par une porte étroite ! Mais si les Etats savent dépasser l’idéologie libérale pour réaffirmer leurs prérogatives régaliennes à travers la répression financière, il est possible de dessiner une issue de secours honorable pour tous, y compris les créanciers. Il vaudrait mieux néanmoins ne pas attendre que l’édifice s’écroule totalement avant de se résoudre à l’issue de secours… au risque d’emprunter la voie sans issue d’une descente aux enfers.

Sommaire

  1. Dette : les liaisons dangereuses d’un numérateur et d’un dénominateur p.3
  2. Cinq scénarios d’évolution de la crise p.6
  3. Et mes sous dans tout ça : des banquiers poètes surréalistes ! p.14

L’auteur

Henri Regnault est Professeur d’Economie à l’Université de Pau et des Pays de l’Adour. Diplômé de l’ESSEC et de Sciences Po avant d’obtenir un doctorat d’Etat à Paris Dauphine, il a commencé sa carrière universitaire au Maghreb à la fin des années 70, en Algérie puis en Tunisie, et s’est spécialisé en Economie du Développement et Economie Internationale, travaillant sur les relations Nord-Sud, en particulier sur les terrains méditerranéen, latino-américain et plus récemment asiatique. Il a dirigé le GRERBAM (Groupe de Recherche sur Economies Régionales du Bassin Méditerranéen), puis le Groupement de recherche du CNRS EMMA (Economie Méditerranée Monde Arabe) et anime le Réseau Intégration Nord-Sud (RINOS). Par ailleurs, depuis septembre 2007 il écrit « LA CRISE », lettre trimestrielle.

Extrait

Pour beaucoup de mes lecteurs non économistes, c’est sans doute la première fois que vous entendez parler de répression financière. Rassurez-vous, ou inquiétez-vous, ce n’est pas la dernière fois ! Le jour où les marchés financiers seront capables de faire émerger l’intérêt général de la confrontation d’intérêts particuliers (c’est-à-dire le jour où les poules auront des dents !) la répression financière ne sera plus utile. En attendant…c’est le meilleur moyen de nous préserver du pire, en permettant aux Etats d’assurer leurs devoirs régaliens. Mais être préservé du pire ne signifie pas accéder au meilleur !

Anciens numéros

Cliquez ici pour retrouver les anciens numéros de LA CRISE sur ce blog, que je vous recommande particulièrement. Et , pour l’historique long…

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84 réactions et commentaires

  • L’Argentin // 26.09.2012 à 03h25

    Non seulement cette lettre – trop rare à mon goût – est d’un intérêt indéniable, mais en sus elle ne méprise pas le béotien et est replète d’humour. En résumé, lecteur, tu apprendras des tas de choses et tu te fendras la gueule ! 🙂

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  • Michel // 26.09.2012 à 08h28

    Mauvais diagnostic, ordonnance imbuvable

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  • Blackisto // 26.09.2012 à 08h40

    Moi j’ai trouvé cela instructif … 5 scénarii de sortie de crise …

    Le paragraphe sur le dénigrement des banquiers est lui bien plus démago (et inutile dans ce billet)… mais je crois que maintenant les salariés des banques Fr. ont l’habitude ……

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    • Henri REGNAULT // 26.09.2012 à 21h49

      Deuxième tentative de réponse. Pour la première, ce matin, mon écran affichait « Fatal error »!!!

      Je ne fais pas du « bashing » sur les banquiers! J’essaie d’être lucide mais équilibré dans mes jugements et mon expression. D’ailleurs, pas plus tard que la semaine dernière plusieurs cadres (niveau élevé) du secteur bancaire me disaient, à l’occasion d’une rencontre informelle, « Merci d’écrire noir sur blanc ce nous pensons mais ne pouvons pas dire ». Nous avons besoin d’un secteur bancaire reformaté, au service de l’économie réelle. Tout ce qui ira dans ce sens sera bon pour la sortie de la dimension financière de la crise (qui n’est pas la seule).
      HR

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  • fabien775 // 26.09.2012 à 09h16

    Il me semble que cela va finir par un grand « sauve qui peut ». L’ égoisme de l’homme étant devenu la norme internationale. L’ histoire se répète et l’amnésie générale va nous entrainer certainement dans l’ apocalypse.Qui peut croire encore dans la sagesse des humains?

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  • Helios // 26.09.2012 à 09h33

    Je pense que l’auteur n’analyse pas correctement la situation d’avant la crise : « L’autorégulation des marchés s’avère être un miroir aux alouettes pour économistes borgnes ».
    Les marchés n’ont jamais été auto-régulés. Les actions de Greenspan après l’éclatement de la bulle internet par exemple n’ont rien à voir avec l’auto-régulation. Celles des gouvernements américains successifs pour pousser l’accès à la propriété immobilière des pauvres non plus.

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    • Xenos // 27.09.2012 à 09h03

      Tout à fait d’accord : l’auteur se discrédite sérieusement avec une telle affirmation.

      Jamais les forces du marché n’ont joué librement et surtout pas aux États-Unis, où le gouvernement s’est montré omniprésent, allant même jusqu’à pousser les américains à s’endetter (« Consommer est patriotique »). Les manipulations de la monnaie et des taux par la FED, et le renflouement des banques fautives – et malhonnêtes – n’en parlons même pas.

      Il aurait été dur de laisser le système bancaire s’effondrer sous le poids de ses erreurs, mais aujourd’hui on serait reparti sur des bases saines.

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    • Christophe Vieren // 01.10.2012 à 16h50

      Sauf que les actions de la Fed et du gouvernement sont toujours arrivées après le naufrage pour corriger justement les effets, trop dangereux pour le maintien du système, de la « main invisible du marché ». Jusqu’à ce que ces effets soient IRRECUPERABLES : la dernière crise avant effondrement (ou reprise en main du Politique sur la main invisible) c’est maintenant. The game is over !

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  • DAN // 26.09.2012 à 09h41

    En voyant de ce qui se passe en Espagne et en Grèce , nous permets de douter fortement de la résolution en douceur de la dette souveraine.Déjà nous sommes en déflation et la montée du chômage est très forte et le taux croissance c’est un leurre comme la hausse du CAC 40.Donc nous allons dans le mur comme nos voisins. C’est la misère à la sauce Germinal de Zola qui va frapper le pays.Ce n’est pas la répression financière qui frappe l’Europe mais la dictature du grand capital. Curieusement personne ne bouge… à ces braves agneaux !!!

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  • Patrick Luder // 26.09.2012 à 10h10

    Chapeau bas Henri Regnault, c’est du tout grand Art !

    Votre produit est presque parfait, vous avez d’excellents choix du sujet, la maîtrise d’une perception générale et une écriture digne des grands classiques … ne manquent que les aspects positifs et motivants à même d’insuffler à notre monde un souffle nouveau, ainsi qu’un mode de fonctionnement plus humaniste. Mais OK, vos ouvrages ne font pas dans la fiction => J’achète vos produits gratuits de bon cœur 🙂

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  • Totor // 26.09.2012 à 10h16

    Ben je le trompe peut être, mais por moi déflation et hyperinflation sont les deux faces d’une même pièce: faute de régulation, les marches forment une bulle qui finit par exploser. Il y a donc des pertes à constater dont des pertes dans les banques qui ont joué. Elles resserrent le crédit donc la masse monétaire: c’est la déflation. Les gouvernements, qui adorent mettre des pansements sur des jambes de bois, essaient de les reinflater par de la création monétaire. Cosmétiquement ça marche, mais évidemment manipuler la monnaie à un coût. Quand l’économie repart, la vitesse de la monnaie accélère et la masse de monnaie déversée pour éviter la déflation provoque une forte inflation.
    Seule solution raisonnable, qui ne sera donc pas appliquée: constater les pertes, mettre les banques faillies sous tutelle de l’état (et si le monde était bien fait, aller vers les propositions de berruyer / lordon sur la déprivatisation des banques), restructurer les dettes d’état et remettre l’impôt au cœur du débat. Ce faisant, il faudra constater qu’on ne peut pas le faire avec des capitaux en libre circulation, et probablement pas plus dans une union monétaire sans transfert à compétitivité variable.
    Le reste est de la poésie, pour reprendre les mots de regnault!

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    • Surya // 26.09.2012 à 10h25

      — « déflation et hyperinflation sont les deux faces d’une même pièce »

      bien vu 😉

      http://www.businessinsider.com/hyperinflation-risk-major-currency-2012-7

      — « It’s actually more closely related to deflation than inflation « as hyperinflation can be viewed as the result of a failed attempt at printing money to avoid the deflation that would be caused by austerity. »

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    • Xenos // 27.09.2012 à 09h09

      Que dites-vous ? Les marchés sont ultra régulés… Et c’est cette régulation même, en particulier sous la forme de création monétaire, qui a fait les bulles financières, notamment celle des « subprimes ».

      Quand à la sagesse des États, laissez-moi rire : 30 ans de budgets déficitaires… et vous voudriez leur confier les banques ?

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      • totor // 27.09.2012 à 19h22

        Les marchés ultra régulés? Le trading haute fréquence, les effets de levier de 40 voire plus, les paradis fiscaux où on délocalise les profits pour ne pas payer l’impôt, le shadow banking, les produits dérivés qui représentent un volume de 10 fois le PIB mondial… C’est de la régulation peut-être?!
        Que les gouvernements ne sachent plus représenter l’intérêt général et qu’ils aient fait n’importe quoi depuis la fin des années 70, c’est une chose, mais dire que les marchés sont régulés, alors là, c’est vraiment n’importe quoi!

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        • Xenos // 28.09.2012 à 07h28

          Ce que vous dites (trading haute fréquence, leviers importants, produits dérivés) est porteur de risques extrêmes, et cela uniquement pour leurs auteurs et leurs clients. Il suffirait que les gouvernements arrête de réguler en sauvant les banques spéculatrices des faillites pour que toute pratique malsaine cesse en à peine quelques années.

          Elles ne commenceraient sans doute même pas ! Car les banques sont cyniques et savent que les gouvernements régulent les marchés à mort. Elles se servent donc habilement de cet interventionnisme pour privatiser les gains et se faire renflouer en cas de pertes excessives – avec votre argent, soit dit en passant. Il se versent même des bonus avec !

          Quand aux pratiques contre la fiscalité, c’est un tout autre problème. Vous pouvez difficilement dire que l’état intervient trop peu dans l’établissement des impôts !

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          • totor // 28.09.2012 à 18h50

            C’est vrai qu’en commençant par refaire un vrai Glass Steagall Act, on incite effectivement les banquiers et leurs clients à plus de prudence. Reste qu’elles sont aussi la cheville ouvrière des mécanisme de délocalisation de profits pour ‘optimiser la pression fiscale’. Les centaines de filiales de la BNP & Co dans les paradis fiscaux, et la liberté de circulation des capitaux, ce n’est pas exactement ce que j’appelle une finance régulée… C’est au contraire profondément déstabilisateur quand un pays court un risque de faillite et / ou de dépréciation de sa monnaie.
            Mais bon, dans l’ensemble, nous avons plus une différence de paradigme que de fond!

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          • Christophe Vieren // 02.10.2012 à 16h41

            @Xenos a écrit « Il suffirait que les gouvernements arrête de réguler en sauvant les banques spéculatrices des faillites pour que toute pratique malsaine cesse en à peine quelques années. « 

            Sauf que le « il suffit » n’est pas réaliste. Si les autorités US en plus de n’avoir pas sauvé Lehman, n’avait sauvé pas Goldman, c’était la cata totale. Idem en UE pour nombre de banques. Mais combien de dirigeants de banque ont-ils été jugés ? A part quelques fusibles de bas étages (Fabrice Tourre ou J. Kerviel), aucun car il avaient bien appliqués les règles ou plutôt l’absence de règles !

            En revanche si le Glass Steagall Act, et autre mesure de véritable régulation de la finance, n’avait été abandonnées, peut-être que l’état n’aurait pas besoin d’intervenir pour sauver les meubles. L’intervention étatique pour éviter le pire ce n’est pas tout à fait la même chose que l’établissement de règles (réguler c’est établir et respecter des règles) pour éviter justement à l’état d’avoir à intervenir pour socialiser les pertes.

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  • Surya // 26.09.2012 à 10h46

    Les passages du document concernant la remise en cause du rapport dette/PIB (que je considère comme étant une fumisterie) et le grand n’importe quoi de la comptabilité bancaire sont savoureux !

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    • Patrick Luder // 26.09.2012 à 11h26

      b>Croustillants même …

      « … ne sont que bluettes d’adolescents attardés face au porno hard des relations entre dette souveraine et PIB, dans un rapport intrinsèquement pervers. »

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  • Romaric // 26.09.2012 à 11h22

    le coup du  » vivez en billets, prenez du cash » ….si ca n´aide pas la crise de liquidités, je me colle des baffes
    admettons que chacun d´entre nous , en france, fasse ce qu il dit : on retire tous 500€….vous pensez que le systeme tiendra?
    ne vaudrait il pas mieux prendre de l´or ??
    c´est un article que j´estime être mi apocalyptique mi « raisonnable »….le prof en quete de gloire, peut utiliser l´apocalysme financier ( si ca marche, il pourra dire j´avais raison, je suis un génie, et les autres j´ai étaient des gros nuls, ci ca foire, il a la possibilité de dire: voyez, j´ai prevenu le monde d´un grand mal, et il peut rester a sa place d´économiste de 2nde zone)
    parlez d´ultralibéralisation ne veut rien dire: la période de reagan a conduit à une déregulation, mais AUCUN libéral ne soutient l´absence de règles !!
    De même une N eme conférence d´Etats, c´est comme les sommets européens, ca ne sert a rien: refonder le capitalisme et autres gloussements de dindons n´y changeront rien: Les États ne mettant pas de regles il y aura toujours un probleme: voir les subprimes qui sont directement liés a la responsabilité du législateur américain plus que du comportement des banques….

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    • Christophe Vieren // 15.10.2012 à 18h17

      @Romaric : votre présupposé implicite est : l’état est Deus ex machina qui ne peut que faire toujours la même chose !

      Quelques rappels s’imposent :
      1) en République (française) l’état c’est l’exécutif qui exécute les lois que le législatif a décidé ;
      2) Le législatif est représenté par les élus qui font ce que les électeurs leurs demandent.

      Si ce n’est pas comme cela que cela se passe alors c’est l’état de la démocratie qu’il faut interroger, pas l’action de l’état. Ou alors peut-être est-ce le (mauvais) choix des électeurs tout simplement.

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  • Bénédicte Kibler // 26.09.2012 à 11h38

    Pourquoi ne pas envisager le scénario suivant: les multinationales industrielles et technologiques, dans le but de mettre à l’abri leur excédent de trésorerie (plusieurs milliards), décident de demander aux états une licence bancaire.
    C’est une réalité, puisque Siemens et Volkswagen l’ont déjà et EADS envisage de le faire…
    C’est le scénario que j’explore:
    http://benedictekibler.wordpress.com/2012/08/18/la-guerre-des-oligarchies-33/

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    • Surya // 26.09.2012 à 11h50

      Cela fait plus d’une dizaine d’année que Swift a ouvert son réseau aux grandes entreprises; bon nombre de grandes sociétés ont déjà leur licence d’établissement bancaire (ex : Total)

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      • Bénédicte Kibler // 26.09.2012 à 12h43

        oui, mais elles pourraient devenir plus nombreuses et aussi accepter les dépôts des particuliers, ce qui, en cas de faillite bancaire, arrangerait bien les états…

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        • HuguesL // 26.09.2012 à 14h11

          @Benedicte Kibler
          Interessant votre blog. Mais pas a lire a la va-vite.

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        • Surya // 26.09.2012 à 16h58

          Une banque centrale n’a pas pour vocation à gérer des moyens de paiements.

          Ouvrir le guichet de la banque centrale à « tout le monde » c’est mettre instantanément les banque commerciales en cessation de paiement

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          • Bénédicte Kibler // 26.09.2012 à 18h25

            excusez-moi mais je ne vois pas le rapport avec ce que j’ai dit….

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          • Surya // 26.09.2012 à 20h20

            Pardon, j’ai mal interprété votre phrase; je pensais que vous parliez des banques centrales qui pourraient accepter les dépôts; alors que vous parliez des entreprises privées.

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  • Fabrice // 26.09.2012 à 11h44

    pour le passage des DAB je pense que c’est le plus probable vu que déjà observé dans d’autres parties du monde et arrivera forcément si la crise éclate (comme déjà vu) à des limitations de retrait par période pour limiter l’impact d’un bank run.

    après on pourra se poser des question quand après avoir été refusé au DAB un retrait on vient à vous demander d’aller au guichet pour répondre au pourquoi d’un tel retrait.

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  • Vincent // 26.09.2012 à 12h05

    Monsieur BERRUYER, et si Mario Draghi n’avait-il pas raison ? Et si l’Euro était irréversible ?

    La méthode (bien Fiorentine): endetter tous les Etats Européens envers la BCE à tel point qu’aucun retour en arrière ne soit possible. Si les Allemands avaient décidé de sortir, ils auraient perdu un bras. Maintenant, ils ont des chaînes. Nous avons avalisé (gage personnel) les dettes des autres sous le patronage de la BCE.

    La dette est le meilleur moyen d’unir tout ce beau monde. On peut (difficilement) faire défaut aux banques et aux nantis qui ont prêté, mais pas à la BCE ! Malheur à qui osera vouloir sortir et faire défaut !

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  • Valérie // 26.09.2012 à 12h15

    Les « 5 scénarios de sortie de la crise » sont instructifs et comme lui, j’espère bien que c’est le « Retour aux Etats » avec la « globalisation revisitée » qui sortira. Nous verrons bien. Le texte est savoureux en tous cas, on rigole bien à 2 ou 3 passages !

    Mais, il y a un grand mais, à l’instar de ce qui s’est passé après la seconde guerre mondiale, il faudra reconstruire un autre modèle, un autre paradigme, différent de l’actuel (évidemment) et différent de celui qui a prévalu au sortir de la WWII. Cette lettre n’en parle pas. Je pense surtout qu’il faudra abandonner le paradigme de la croissance du PIB (telle que défini actuellement en tous cas). Il faudra inventer probablement la prospérité sans croissance.

    Car il n’est pas possible, du point de vue strict des ressources disponibles sur Terre, que la proportion d’indiens et de chinois possédant un smartphone et une voiture soit la même que celle dans les pays occidentaux actuellement…Et je ne parle même pas du fait d’en changer tous les 18 mois !!!

    Je découvre ici Henri Régnault, en parle-t-il dans d’autres lettres ?

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    • Alain34 // 26.09.2012 à 13h33

      C’est bien là le problème. Que sera l’après ?
      Pour moi il n’y aura de réelle sortie de crise que quand il y aura un ‘après’ réaliste envisageable.
      Tous ceux (et ils sont encore nombreux) qui s’imaginent que la crise actuelle (qui dure quand même depuis 5 ans maintenant) passera comme les autres et que tout redeviendra ‘comme avant’ vont tomber de haut.
      On va souffrir, et pas qu’un peu. On a pris de sales habitudes de ‘riches’, on c’est habitué a notre petit confort, on est pas du tout préparé a perdre tout cela.

      Je sent qu’on va rigoler quand notre gouvernement va devoir repousser l’age de la retraite, augmenter les impôts et baisser les salaires des fonctionnaires sous la contrainte de l’Europe…
      Hier, en Espagne ce n’était qu’une goute d’eau par rapport a ce qui va nous tomber dessus…

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    • jules // 26.09.2012 à 15h07

      Une chose à la fois, s’il vous plaît ! La situation est déjà suffisamment bordélique comme ça ! Personne n’est en mesure de sortir de son gibus un je-ne-sais-quel « paradigme économique » vendu clef sur porte, opérationnel de but en blanc et qui viendrait à la fois servir de théorie au système et de modèle pratique en une fois et une fois pour toutes. (Ou dit plus simplement, si vous voulez jouer à plusieurs, il faut d’abord se mettre d’accord, en douceur ou à la force du canon, sur les règles à conventionner afin de ne pas se contenter de faire des bulles.) Les choses, elles s’expérimentent et se font d’une façon dynamique. Ce qui se mettra en place, de toute façon, ne pourra que tenir compte, par la force des choses si vous voulez, de certains paramètres parmi lesquels une diminution de plus en plus évidente des ressources disponibles. Mais bon, je le répète, une chose à la fois. Essayons déjà de récupérer la machine avant qu’elle ne fasse boum ! 🙂

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      • Valérie // 26.09.2012 à 17h00

        Ah non, pas d’accord. Il ne sera pas temps d’abandonner le système actuel lorsqu’on en aura trouvé un autre. C’est maintenant qu’il faut réfléchir à l’après, pas quand le système actuel se sera écroulé ! Ou du moins, il faut essayer de limiter la casse de la sortie du paradigme actuel (c’est à mon sens ce qui sort des « 5 perspectives » de la lettre de Henri Régnault) *en même temps* que réfléchir à un avenir meilleur. C’est exactement ce qu’a fait le CNR pendant la 2e guerre mondiale, dont les propositions ont été à la base de la reconstruction du modèle social français après.

        Olivier soulignait dans une des interviews qu’aucun thésard, chercheur en économie ou autre ne réfléchissait à comment faire tourner une économie sans croissance !

        J’admets qu’il est peut-être envisageable (mais j’y crois de moins en moins, vu la longueur de la crise et la sortie qui ne semble pas se dessiner) de sortir de cette crise et de continuer encore un peu (5 ans, 10 ans ?) comme avant.

        Mais la croissance infinie dans un monde fini, ce n’est pas possible, point ! A moins de faire des progrès de géant dans l’exploration spatiale et d’aller pouvoir chercher ce qu’il faut/aller jeter nos crasses sur d’autres planètes (pas la Lune, y a pas gd chose), il est impossible d’envisager une croissance perpétuelle ! Lire « Les limites à la croissance (dans un monde fini) » des Meadows et Rangers…

        Or, le paradigme de la croissance date de l’époque où on pouvait considérer les ressources comme infinies. Du coup c’était un bon moyen de forcer l’économie à faire tjs plus efficace…mais quand on butte aux limites physiques du système, il faut savoir changer de paradigme !

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        • Dadone // 26.09.2012 à 17h15

          Non, la croissance en tant que paradigme a été dénoncé dès 1972 dans le rapport Meadow. C’est à dire il y a plus de 40 ans. Donc depuis cette date on sait très bien la finitude du monde.
          Tous les acteurs économiques et politiques l’ont ignorés chacun pour des raisons qui leurs sont propres.
          Enfin un point important, l’impossibilité de la croissance n’est pas en rapport avec la finitude des ressources (cela c’est un autre aspect) , c’est tout simplement le basculement d’une société industrielle vers une société de services. Or il est impossible d’augmenter la productivité de manière significative pour une société de services. D’où l’impossibilité structurelle de croître.

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          • Valérie // 26.09.2012 à 17h33

            @Dadone

            d’abord, je suis d’accord avec votre 1ère phrase, où ai-je dit qque chose de différent ?

            Ensuite, moi je pense vraiment que si, le pb c’est la finitude des ressources. Je ne dis pas « qu’on est au bout de l’extraction », mais on est au bout d’une « extraction qui peut croître de 2% par an ».
            L’économie de service n’est pas « dématérialisée », loin de là. Chaque service repose sur une production industrielle, de près ou de loin. Le coiffeur utilise des outils, des shampooings directement fabriqués à partir de matières premières, utilise un local qu’il a fallu construire, chauffer, les clients doivent venir jusqu’au salon de coiffure, généralement pas à pied, etc.

            Et la « productivité » des services peut quand même passer par l’informatisation (le coiffeur fait ses comptes sur ordi plutôt qu’à la main), la robotisation (le coiffeur nettoie ses capes à la machine et pas à la main), etc. C’est sûr que c’est moins « visible » que la productivité industrielle, mais le secteur des services repose sur le secteur primaire et secondaire, il n’en est absolument pas indépendant et ne peut pas s’en affranchir !

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          • dadone // 26.09.2012 à 22h45

            @Valérie
            Tant que vous n’aurez pas compris que la croissance depuis la fin des années 1970 n’est plus possible vous ne comprendrez pas les raisons des dysfonctionnements actuels. En effet à partir du moment ou la croissance n’est plus possible, je le répète par ce qu’il y a eut basculement vers les services (vous pouvez invoquer toutes les dépendances que vous voulez entre les services et l’industrie un service c’est d’abord du temps disponible et ce temps est incompressible), le fait de vouloir la continuer est et à l’origine des dysfonctionnement et cela n’a rien à voir la finitude des ressources.
            Continuer la croissance à partir des années 1980 implique nécessairement la montée des inégalités pour accaparer le surplus de richesses produites, sinon il n’y a pas de croissance, il n’y a que de l’inflation. Si vous n’admettez pas cet aspect vous êtes incapable de comprendre la raison de la montée des inégalités.
            La croissance est donc à l’origine de tout les dysfonctionnements que nous connaissons.

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          • Valérie // 27.09.2012 à 08h38

            Bonjour Dadone,

            je pense, et c’est la théorie développée par JM Jancovici, que la « finitude » des ressources, celle du pétrole en particulier, est bien la base de tout. Y compris du basculement de l’économie vers la société de services dans les années 1970. Décennie qui a vu les chocs pétroliers, qui ont marqué la fin de la croissance de l’approvisionnement énergétique par personne. Qui a vu l’apparition des dettes publiques, du chômage de masse. Ensuite des outils absolument artificiels de faire de la croissance, type « financiarisation » de l’économie. Et on arrive en bout de la course à l’endettement et de cette croissance-là, tout simplement.

            Je crois qu’on n’est pas si en désaccord que ça sur l’économie de services. Mais, celle-ci est apparue *à cause d’un pb de ressources*, comme toutes les autres caractéristiques de l’économie moderne (chômage de masse, endettement public, bulles, etc.).

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        • Durruti // 26.09.2012 à 23h03

          @Valérie
          En effet, loin d’être dématérialisée, l’économie de services est au contraire la plus gourmande des économies. Quant à réduire la consommation de ressources (sous-entendu à niveau de confort constant), dans la perspective de partager avec nos descendants, c’est totalement illusoire: le partage dans l’histoire a une représentation très exactement nulle, difficile d’imaginer un changement soudain (là, il ne s’agirait plus de changement de paradigme, mais de mutation génétique profonde, carrément de spéciation!).
          D’autre part, concernant le texte de H. Regnault, il est très improbable que l’état reprenne la main: dans un contexte aussi mondialisé face à des marchés sans scrupules, le premier état qui bouge est mort, parce que les états ne jouent pas la solidarité entre eux, et donc c’est la théorie des jeux qui fixe l’issue.
          Le plus probable est donc que nous continuions sur notre lancée, chacun pensant des autres avec conviction : « mais ils sont tous fous! », à l’instar des improbables et impardonnables participants au « dollar aux enchères ».

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    • Dadone // 26.09.2012 à 16h47

      « abandonner le paradigme de la croissance »
      C’est l’objectif n° 1 qui conditionne tous les autres.
      Sans remise en cause de la croissance aucune réforme structurelle n’est possible.
      La recherche de la « croissance » comme objectif est la source de tous les dysfonctionnements économiques actuels.
      C’est donc l’abandon de ce dogme qui est le point initial à la refonte du système actuel.

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    • Henri REGNAULT // 26.09.2012 à 22h25

      Sauf à faire des lettres de 50 ou 100 pages… on ne peut pas aborder tous les thèmes dans chacune des lettres. Oui, si la dimension financière est bien la plus prégnante aujourd’hui, en terme de menace immédiate, la dimension d’un monde fini (peak oil, énergie en général, ressources alimentaires) constitue un arrière plan incontournable. Je l’ai abordé dans diverses contributions et notamment dans mes scénarios de la lettre N°10. En cas de rédémarrage de la croissance, elle viendrait forcément buter sur cette dimension ressources naturelles. Mais une fois dit cela… les vrais débats commencent: nucléaire ou pas nucléaire, et si pas nucléaire (d’ailleurs sur quelle filière: uranium ou thorium?) énergies dites renouvelables, filière hydrogène? Et en matière alimentaire, vous ne pensez pas raisonnablement nourrir 9 milliards d’humains (c’est demain et incontournable) avec de l’agriculture biologique: donc agriculture conventionnelle avec usage intensif des pesticides et pollution afférentes (sols, eau, athmosphère) ou OGM avec moindre utilisation de pesticides. Un vrai débat, à aborder sans a priori et très loin des manipulations idéologiques de prétendues études scientifiques qui déshonorent la recherche française.
      Par ailleurs, la croissance c’est quoi? l’augmentation du PIB. Et le PIB c’est quoi? la somme des valeurs ajoutées. Et la valeur ajoutée est tout aussi présente dans des services non consommateurs de matières premières que dans des activités hyper polluantes. Donc le problème n’est pas croissance ou décroissance:la décroissance est totalement ingérable. Le problème est celui d’une croissance économe en énergie et matières premières et riche en emplois.
      HR

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      • Valérie // 27.09.2012 à 08h08

        Bonjour,
        et merci d’avoir pris le temps de répondre. C’est très sympa.

        « Le problème est celui d’une croissance économe en énergie et matières premières et riche en emplois. »

        Tout à fait, et je pense que c’est bien cela qu’il va falloir « inventer ». Ces deux derniers siècles, toute croissance du PIB s’est faite avec croissance de la consommation d’énergie et de matières premières. On peut voir aussi l’endettement et/ou la « financiarisation » de l’économie comme des moyens artificiels (et de court terme) de faire de la croissance, et avec les limites que l’on sait ! Ceci est apparu dans la décennie 1970, qui a marqué le début de la diminution de la quantité de pétrole par personne en Europe, en même temps que le chômage de masse. Coïncidences ??? Probablement pas.

        Bref, presqu’une révolution à faire…dont la plupart des gens, ou des politiques, n’ont même pas conscience (combien de personnes en France étaient pour la baisse des taxes sur l’essence ?).

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        • dadone // 27.09.2012 à 08h53

          C’esr fou, la «révolution» que vous proposez repose sur les mêmes bases qui ont amenées les dysfontonnements actuels à savoir je vous cites «une croissance économe en énergie et matières premières et riche en emplois». Or que font les gouvernements depuis 30 ans ?. Des politiques d’ économies d’energies et des politiques en faveur de l’emploie, la lutte contre le chômage a toujours été au centre des politiques gouvernementales. Donc votre maniere de pensée ne différe en rien du mode de pensée actuelle. Votre «révolution» n’en ait pas une et nous amènera directement dans le mur aussi rapidement que les politiques actuelles.
          En revanche si vous comprenez que la recherche de la croissance est le problème et pas la solution alors la oui, vous refondez votre maniere d’ appréhender l’ économie.

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          • Valérie // 27.09.2012 à 09h13

            Ceci implique une redéfinition de la définition de la croissance, bien sûr !
            Si on continue à définir le PIB comme ajd, sans tenir compte des « externalités », on va droit dans le mur évidemment. On est à la fin de la croissance matérielle pour cause de finitude des ressources, ou plutôt, de la fin de la capacité à augmenter l’extraction des ressources. Cela me paraît limité, même si « pas faux », de voir simplement la fin de la croissance parce qu’on est en économie de services qui ne peut pas augmenter bcp en productivité (because 24h dans une journée, essentiellement), sans rapport avec « la finitude des ressources », comme vous l’affirmez.

            J’en profite pour citer un économiste qui réfléchit bien à comment redéfinir les indicateurs économiques et comment faire tourner une économie sans croissance, Jean Gadrey.

            http://alternatives-economiques.fr/blogs/gadrey/2009/11/03/la-baisse-tendancielle-du-taux-de-croissance-34-surexploitation-de-la-nature-et-«-externalites-»/

            Par exemple, et les billets précédents et suivants.

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          • Dadone // 27.09.2012 à 09h30

            @Valerie
            Les théories sur la “finitude” des ressources, celle du pétrole en particulier qui expliqueraient les dysfonctionnements actuels c’est de la Tartuferie. Qu’on se le dise le pétrole n’est pas plus chère aujourd’hui qu’il y a trente ans ! Pas plus que les autres matières premières y compris l’or qui n’a toujours pas dépassé son record historique de la fin des années 1970 !
            L’énergie n’est plus chère donc aucunement une explication aux problèmes rencontrés, en revanche la croissance a fait que le parque automobile est passé de 1 véhicule par foyer à 2 et la moyenne parcourue par véhicule de moins de 10 000 à plus de 15 000 ! Alors évidemment le budget pétrole parait important !
            Sans croissance et avec les progrès technologique les personnes dépenseraient beaucoup moins en essence qu’en 1980 !
            Donc n’inversons pas les causes des dysfonctionnements, la croissance a créée la pénurie !
            L’arrêt de la croissance est donc nécessité vitale et absolue !

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          • Valérie // 27.09.2012 à 09h47

            @Dadone
            Les marchés de l’énergie, pétrole en tête, sont tellement tordus (subventions dans tous les sens, et taxes dans l’autre), sans compter la valeur intrinsèque de la monnaie qui fluctue -diminue- gentiment par rapport à l’or, que « les prix de l’énergie » ne veulent rien dire, ou presque. Le prix de l’électricité nucléaire en France ne réflète rien, ou presque.

            Ce qu’il faut regarder, pour le pétrole pex, c’est les quantités extraites chaque année, et l’origine (champ terrestre, offshore, pétroles lourds, sables bitumineux, pétrole de synthèse,…). On voit bien qu’on n’arrive plus à augmenter l’extraction des champs « conventionnels » (pic passé en 2006, d’après l’AIE), et que l’on se trouve à exploiter des ressources difficiles d’accès, peu rentables énergétiquement, en concurrence avec les terres agricoles (« bio »carburants), etc.

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          • Dadone // 27.09.2012 à 10h01

            @Valérie
            On arrive AUJOURD’HUI à un problème de finitude de ressources, ce qui n’était absolument pas le cas dans les années 1970 ! Et pour qu’elles raisons on y arrive par ce que justement la société dépense beaucoup plus d’énergie DE NOS JOURS qu’il y a trente ans !
            Si on avait arrêté la croissance comme le préconisait le rapport Meadow, on aurait aucun problème aujourd’hui !
            Donc on en revient toujours au même constat c’est la croissance qui est à l’origine des dysfonctionnements !

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          • chris06 // 27.09.2012 à 10h45

            @dadone,

            comment on faisait, concrètement, pour « arrêter la croissance en 1970 »? Tous les pays se mettaient d’accord et disaient, allez, on arrête tous la croissance?Allons bon, tu sais bien que c’était impossible d’obtenir un tel accord, d’autant plus que certains pays avaient cru beaucoup plus que d’autres par le passé. Et puis aussi, comment un pays fait il, dans la pratique, pour décréter la croissance nulle? La croissance est interdite, ça se traduit comment en terme de régulation des entreprises?

            Je m’excuse pour ces questions bassement pratiques, mais « arrêter la croissance en 1970 » c’était un voeu un peu pieux, non? La croissance ne se décrète pas, et la non croissance ou la décroissance non plus.

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          • Dadone // 27.09.2012 à 11h17

            @Chris06
            Non je ne suis absolument pas d’accord, le rapport Meadow était très clair sur ce sujet. Il fallait arrêter la croissance, à ne pas confondre avec l’arrêt du progrès. C’était totalement réalisable d’un point de vue technique. On aurait accompagné les pays qui était en retard pour atteindre un niveau de vie comparable au notre, la planète l’aurait supportée à la condition de réguler la natalité. C’était donnant, donnant, on aide si on régule la croissance démographique. Pour les pays qui n’accepte pas le « deal » alors aucune aide d’aucune sorte et aucun commerce d’aucune sorte, Un pays sans aide extérieure mais des siècles à s’en sortir ce qui laisse du temps pour qu’il devienne raisonnable.
            On a fait l’inverse, aucune régulation démographique et continuation de la croissance pour uniquement les pays développés. C’était une hérésie on en paye les conséquences aujourd’hui.
            Maintenant le bon sens est effectivement la chose la moins bien partagé et la course à la croissance nous envoie tous collectivement dans le mur.
            Tous les problèmes, je dit bien tous découlent de ne pas avoir compris que la croissance crée des inégalités insupportables et des tensions géo politique qui le sont également sans compter désormais les problèmes sur l’environnement.
            Il y avait des solutions en 1970, il n’y en a plus aujourd’hui.
            Le XXI siècles sera pire que le XX en matière de luttes entres les peuples pour s’accaparer les ressources qui sont désormais limitées.
            En plagiant Churchill, l’humanité avait en 1972 le choix entre : le courage d’arrêter la croissance ou l’égoïsme de continuer la lutte pour préserver celle-ci, les hommes ont choisi l’égoïsme, ils auront un arrêt brutal et douloureux de la croissance pour le plus grand malheur des peuples.

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          • chris06 // 27.09.2012 à 14h14

            @Dadone,

            même s’il n’y avait pas eu de croissance démographique depuis 1970, si on avait « accompagné les pays qui était en retard pour atteindre un niveau de vie comparable au notre », ça aurait fait de la croissance, c’est évident, non?

            On serait passé de 600 millions qui consomment comme nous à 3 milliards qui consomment comme nous, tu vois pas la croissance que ça aurait fait?

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          • Dadone // 27.09.2012 à 16h31

            @crhis06
            A l’échelle de la planète il y aurait eut évidemment de la croissance mais pas au niveau des pays développés, ce qui est tout à fait différent de ce que l’on a connu.Si on voulait éviter les conflits c’était la meilleure des solutions. Au niveau de l’empreinte écologique c’était soutenable (consommation de 1970 par capita au niveau des pays européens, les USA étaient déjà or des clous…).
            Maintenant c’est vrai on ne va pas refaire l’Histoire (il aurait fallut une incroyable lucidité des décideurs de l’époque), le problème c’est que faire une erreur de cette nature c’est grave mais persévérer dans l’erreur, c’est diabolique.
            Persévérer dans le dogme de la croissance alors que c’est la source de tous les dysfonctionnement depuis maintenant 40 ans c’est plus de l’aveuglement c’est de l’autisme !
            Il n’y a de nos jours plus aucune solution indolore mais plus on avance dans la recherche d’une croissance impossible plus la sortie de crise sera douloureuse voir cataclysmique.

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          • chris06 // 28.09.2012 à 18h13

            @dadone,

            « Au niveau de l’empreinte écologique c’était soutenable (consommation de 1970 par capita au niveau des pays européens, les USA étaient déjà or des clous…). »

            non, ce n’était pas soutenable, et vous le savez bien. La ^consommation par capita des 700 millions habitant dans les pays de l’OCDE (USA, Europe de l’Ouest, Japon, Canada, Australie) était déjà largement supérieure à ce qu’il fallait pour que toute l’humanité d’alors (3,6 milliards) puisse avoir la même. Si votre solution avait été choisise, nous consemerions aujourd’hui encore plus que ce que nous consommons. Même sans croissance démographique et sans croissence pour les pays de l’OCDE, si les 3 milliards avaient cru au même niveau que nous, la croissance mondiale aurait été encore supérieure à ce qu’on a connu!

            Ce que vous ne voulez pas comprendre c’est qu’il n’existe pas et n’a jamais existé (en 1970, à Copenhague en 2008, à Rio cette année) aucune volonté politique de gérer les ressources naturelles limitées en tant que bien commun de l’humanité. Pour cela il faudrait un gouvernement mondial qui dirige le genre de choses que vous demandez. Or les peuples n’en veulent pas. C’est aussi simple que ça.

            N’allez pas chercher midi à quatorze heure, si tous les pays se font la « course à la croissance », c’est bien évidemment parce qu’ils pensent tous à leur intérêt national uniquement et sont incapables de prendre des décisions communes pour l’intérêt commun de l’humanité.

            Ouvrez les yeux et arrêtez de croire que c’est parce que les gouvernements n’ont rien compris (ils ont très bien compris la finitude des ressources, ils savent tous e que vous savez et ne sont pas plus idiots que vous et moi ), le vrai problème c’est la tragédie des communs, ou dilemme du prisonnier dans lequel nous nous sommes mis.

            http://fr.wikipedia.org/wiki/Trag%C3%A9die_des_biens_communs

            Les peuples ne veulent pas de gouvernement mondial, comprenez vous ce que cela veut dire?

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      • Leveau // 27.09.2012 à 08h48

        nourir 9 milliards de personnes en mode raisonnable (accompagnement de la nature et non conditionnememnt) c’est tout a fait rèaliste.
        6,5kg de vègètal pour 1kg d’animal. en pènurie vous prèfèrez manger quoi sur trois jours?
        savons nous ce que l’agriculture et l`èlevage produisent qui repartent directement à la case matière organique sans même avoir apportè la moindre ènergie à notre organisme (par contre, on sait ce que ça crame d’energie fossile):
        toutes les ètudes recentes montrent un dèpassement des rendements bio/intensif pour cause de destruction de la vie des sols.

        si vous souhaitez un avenir de paix, vous ne devez pas dire que demain ce sera zola! ou alors autant ce faire un gros feu d’artifice tout de suite.

        pour l’ènergie, comme pour le travail… combien devons nous considèrer de minimum nècèssaire et dècement confortable, pour nous chauffer, nous loger, nous dèplacer? les rèponses varieraient sur terre de 1 a 10 mais pas de 1 a 100., en clair, diminuer notre consommation ne veux pas forcement dire diminuer notre confort., il n’y a que la brutalitè du changement qui fait peur, mais nous savons vous et moi que nous consommons, y comprit de travail, beaucoup plus que de besoins.

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      • Fernand // 11.10.2012 à 20h13

        Monsieur Regnault,

        L’actualité immédiate me donne à penser que le scénario de la « déglobalisation conflictuelle » est malheureusement le plus probable dans les années à venir.

        Une phase transitionnelle (ou finale) conduisant soit à « Laval Brünning » ou « Weimar » semblant probable. Dans cette optique, que pensez-vous de l’intervention de Egon von Greyerz ?

        Bien à vous,
        F.

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  • Brainbug // 26.09.2012 à 12h59

    C’est beau, ça sonne vrai, mais rien n’est applicable sans sortir de l’Union Européenne.

    Les traités interdisent tous freins à l’échange des capitaux. Article 63 du TFUE.

    La France a même été condamné à payer 1 milliard d’euro d’amende par la commission européenne pour avoir taxé des flux financiers vers des paradis fiscaux.

    En plus, je ne vois pas comment les politiques français, même si ils le souhaitaient, pourraient proposer quelconque texte d’un traité sachant que seule la commission à force de proposition de loi.

    Quand bien même, ils parvenaient a influencer la commission, il faudrait la voter le texte à la majorité qualifiée au conseil des ministre UE comportant 255 voix sur 355 au total et dont la France n’en possède que 27.

    Bref il est beau le texte, mais tant que les personnes regarderont dans la mauvaise direction, vous pourrez toujours réver.

    Il faut prendre en compte qu’on est sous domination point.

    On a l’air de poissons rouge dans un bocal à discuter comme cela. Changez de poisson, vous changerez pas de bocal qui la superstructure inter-étatique et non démocratique qu’est l’Union Européenne créée et financé par les USA.

    Ils veulent depuis trèees longtemps cette UE.

    Qui a eu le premier l’idée d’une Constitution Européenne ?

    Qui a dit «Rien ne pourrait nous être plus agréable d’apprendre que les États d’Europe occidentale ont décidé de réunir dans une ville d’Europe -disons au Luxembourg – des délégués responsables, avec le mandat de rédiger l’acte constitutionnel de l’Europe, de désigner la capitale etc et qu’à partir du 1er janvier, l’Europe occidentale fonctionnera comme fédération. »

    Réponse : Le Général Dwight Eisenhower, américain, qui était à l’époque le commandant suprême de l’OTAN de l’Europe, qui fut élu Président de la République l’année suivante puisque cette déclaration a été faite dans Paris Match, n°136, p.18 du 27 octobre 1951. Il précisait dans cette interview «aucune décision ne pourrait mieux nous aider dans la tâche que nous poursuivons ».

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    • Fabrice // 26.09.2012 à 13h51

      Il faut quand même remettre sa déclaration dans le contexte on sortait d’une guerre mondiale ou Dwight Eisenhower avait vu pas mal de jeunes hommes de toutes nationalité s’étriper en Europe.

      Le complotisme est énervant quant ils sort tout et n’importe quoi de son contexte pour se donner raison.

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  • yoananda // 26.09.2012 à 13h08

    Un truc que je ne pige pas, la finance est déjà hyper régulée, non ?
    il parait que le code bancaire fait 1400 pages ou un truc du genre …
    Ca devient trop complexe et tout est détourné, cf la Loi Dodd, Balle III

    La finance fait le pari permanente de la croissance, et la croissance ne se décrète pas ! Surtout en période de pic pétrolier. Alors, a quoi bon accuser la finance d’essayer de tirer son épingle du jeu ? le fait-elle vraiment plus que les autres acteurs économiques ?

    Tous les scénarios proposés supposent de l’énergie abondante. Comme si tout ça n’était qu’un problème de répartition !!!
    C’est un problème de répartition de la rareté, et non de l’abondance, comme on a eu jusqu’à présent. Mais ça change tout.

    Franchement, y a de quoi être déçu par les économistes. Il leur faut rafraîchir leurs logiciels de compréhension du monde, trop formaté par des études qui étaient adaptées a une autre époque.

    La sortie de crise se fera après un choc … afin que les vielles conceptions meurent.

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    • Henri REGNAULT // 26.09.2012 à 22h30

      Oui, la finance est hyper régulée sur le papier! mais pas dans les faits! La complexité extrême de la régulation la rend de fait inopérante. C’est d’ailleurs un des thèmes de LA CRISE N°21 ‘L’IMPASSE » sur laquelle je travaille actuellement et qui sera diffusée courant octobre.
      HR

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      • step // 01.10.2012 à 11h27

        Trop de texte tue le texte en le rendant inexploitable. Merci de réaffirmer ce b a ba de la bureaucratie politique. Quand un politique ne veut pas faire quelque chose mais veut bénéficier du gain politique d’une action sur le sujet, il pond un texte imbuvable et inaplicable, puis parade devant les médias tel un matamore. C’est une technique cuite et recuite, mais bizzarement les gens réfléchis l’identifient sans trop forcer dans bien des domaines, n’ont pas le même raisonnement quand il s’agit de causer économie « complexe ».

        « Le maintien des modèles sociaux du monde développé n’est pas compatible avec la mise en concurrence systématique de son appareil productif avec les pays émergents, et ce maintien des modèles sociaux est indispensable à la préservation des modèles démocratiques du monde développé. » Merci de rappeller cette évidence pour moi une des phrases clés de ce numéro. Enfin un économiste qui a le nez au dessus de ses modèles et qui constate les conséquences sociologiques des décisions économiques.
        Une remarque toutefois sur ce point, rien ne garantit que la démocratie soit souhaitée par nos dirigeants (les vrais pas les girouettes politiques). Que le modèle économique ait bonne figure démocratique ou moins bonne figure est avant tout une question de cout économique. La démocratie a un coût, celui de la stabilité de la « classe moyenne », la dictature a le coût de la répréssion et le cynisme bien plus que l’éthique sera l’arbitre du choix le plus rentable pour ces décideurs.
        Il est amusant de constater la collision historique avec le réveil des classes moyennes que constitue le printemps arabe, venant à propos rappeller à ces derniers le coût réel de la dictature. A titre personnel, je penche vers des orientations « anti-nataliste » (en france cela fera jaser) des sociétés, afin de diminuer le cout de maintien de la classe moyenne en en diminuant le volume (c’est vrai les dictatures, c’est vraiment trop casse gueule, or l’aversion au risque est chevillé au corps du banquier).

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  • Leveau // 26.09.2012 à 13h57

    Massacrant au sens de la disparition dèfinitive de l’idèologie purement libèrale ou purement protectionniste.

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  • Delphin // 26.09.2012 à 14h12

    Citation Henri Regnault, tirée de son livre collectif « Les révolution agricoles en perspective » :
    « il n’y a rien de tel que le marché pour décider du nombre à produire de paires de chaussettes jaunes en fil d’Ecosse pointure 43 (avec une planification centralisée vous n’auriez qu’une taille unique en coloris gris »

    Il n’y a rien de tel qu’un économiste pour être enfermé dans une vision intellectuelle coupée d’une réalité qui saute aux yeux :

    Avec le marché disparaissent les variétés de vaches, de moutons, de fruits, de légumes, de céréales, de modes de production (standardisés à l’extrême), de modes de conservation industrialisés(pasteurisation, stérilisation, congélation/surgélation, lyophilisation) etc.

    Résultat : Un achat forcément en grande surface, puisqu’elles ont fait quasi disparaître les autres modes de vente (jusqu’aux marchés locaux, clones masqués des grandes surfaces), pour un produit transformé quasi imposé par sa popularisation et la faiblesse artificielle de son prix (steack hâché préemballé et sous atmosphère controlée Charal), d’une uniformité confondante (vache de réforme unique variété standardisée Holstein), animal nourri farines + fermentation maïs ensilage.

    La diversité apparente d’un linéaire produits laitiers dérivés supermarché cache mal une uniformité de desserts laitiers colorés, artificiellement goûts ajoutés, stérilisés ou pasteurisés, à fadeur attristante (Danette), pour des consommateurs formatés aux yaourts « indispensables à la santé ».

    Delphin

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    • Patrick Luder // 26.09.2012 à 15h05

      Alors tu n’a pas lu les dernières lettres du GEAB… Pour faire simple (peu de temps): La vente en magasin (y.c. grande surface) est en grande perte de vitesse, replacé par un développement fulgurant d’achat en ligne (Internet). Seuls les marchés alternatifs (puces, AGAP, vente directe) semblent retrouver de l’engouement, mais à petite échelle.

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      • Delphin // 26.09.2012 à 15h15

        Internet, l’idéal du supermarché mondial réalisé.

        Merci de l’info.

        Delphin

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    • Euskadi // 26.09.2012 à 15h11

      Ce n’est pas marché qui provoque la standardisation des produits alimentaires mais les oligarchies en place appuyées par les lobbys.

      L’exemple le plus criant est l’interdiction des semences naturelles car elles ne figurent pas au catalogue officiel géré par l’UE.

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      • Delphin // 26.09.2012 à 15h17

        A Euskadi,

        Le « marché » est le lieu privilégié où s’expriment les lobbyes mondialisés, sous couvert d’efficience économique du marché.

        Amicalement,

        Delphin

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        • chris06 // 26.09.2012 à 16h11

          non, les lobbys mondialisés s’expriment auprès des gouvernements et des régulateurs, qu’ils soient nationaux et supra-nationaux, pour influencer des interventions et des régulations qui soient en leur faveur.

          Les marchés, ce sont les lieux où s’expriment les décisions d’achats et de vente de biens, de services et d’actifs de tous ceux qui achètent et vendent des biens, des services et des actifs.

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        • Delphin // 26.09.2012 à 16h23

          Merci de la précision

          Delphin

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        • step // 01.10.2012 à 11h33

          @chris, les marchés sont aussi les lieux ou se constitue les lobbys et qui leur donne une force de frappe économique permettant la capture du régulateur que tu décris. Ta vision manichéenne du marché ‘forcément’ neutre et du régulateur ‘forcément’ sous influence est simpliste. De plus le régulateur est soumis car la population est soumise, on ne peut pas reprocher au représentant de la population d’être aussi soumis que le corps electif dont il est issu !

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    • Durruti // 26.09.2012 à 23h14

      Les produits laitiers, ça me rappelle que quand j’étais petit, il y avait toujours de la créme au-dessus du lait entier. Vous me direz que maintenant il est homogénéisé, mais faudrait pas nous prendre pour des c…
      Dans le même temps, pour verser du lait de la ferme bouilli, il faut secouer la bouteille pour dégager le bouchon de crème. Où disparaît donc cette crème dans le trajet industriel?

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  • BERNARD HENRY BOTUL // 26.09.2012 à 14h18

    Faisons tout sauter !! »BOUM! »!!

    Ahahahah , alain minc , sarko et bien d autres a la guillotine , le plus beau jour de ma vie !!

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    • Durruti // 26.09.2012 à 23h29

      Et pas désinfectée svp, la guillotine! (avec ces lascars on ne sait jamais)

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  • chris06 // 26.09.2012 à 15h55

    Henri Regnault a du rater un épisode, ça fait depuis plus de quatre ans que les Etats et leurs banques centrales essayent de tout faire pour empêcher le dégonflement de la bulle des actifs (actions, obligations, immobilier) : bail outs des banques, TARP, TALF, assouplissement quantitatif, etc… c’est vraiment pas de l’idéologie libérale, c’est de l’interventionnisme poussé à l’extrême en faveur des détenteurs du capital!

    Je reprends encore cette expression, qui exprime bien la situation des politiques de l’Etat actuelle, c’est du socialisme de droite.

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    • step // 01.10.2012 à 11h38

      je pense que H.R parle surtout d’une vrai régulation pas pour protéger les banques mais pour protéger les citoyens. Le role de principe de l’état, pas son action difforme actuelle. Après H.R pense que l’état peut représenter l’intérêt collectif si il ne succombe pas aux maladies décrites et que tu signales. H.R est simplement plus optimiste que toi, et pense que sous pression citoyen un état peut défendre l’intéret général. Je le pense aussi, le problème est l’absence de pression citoyenne.

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  • Marianne // 26.09.2012 à 17h59

    Un paradoxe intéressant (et un scénario déroutant) sur le sujet:
    On a vu, cet été, qu’après l’Allemagne, la France, les Pays-bas et le Danemark,
    http://www.liberation.fr/economie/2012/07/17/la-belgique-emprunte-a-son-tour-a-un-taux-d-interet-negatif_833832

    Il s’agit là, comme disait Romain Gary, d’une santé dont les signes « ne présagent rien de bon » !
    Lorsque les grands fonds (de pension, etc.) n’ont plus d’autre échappatoire à court terme que d’accepter de perdre moins que par l’inflation, c’est qu’il ne reste aucune autre perspective sur les marchés, notamment celui des valeurs boursières qui anticipent la « croissance négative » à venir.
    C’est dire si la conjoncture est bouchée.
    Curieusement, cela donne tort à la fois aux oiseaux de mauvaise augure du début de l’été, et au satisfecit des responsables socialistes de la rentrée.

    Dans le premier cas, bien entendu, toutes catégories confondues:
    Jean Peyrelevade, interview de « Valeurs actuelles » parue le 14 juin:
    (Les marchés vont attaquer la France!)
    « Au total, l’Etat français va bientôt chercher plus de 200 milliards, chaque année, sur les marchés. Le plus gros emprunteur public de la zone euro ! Quand les investisseurs sont nerveux, on ne passe pas brutalement de la confiance à la méfiance absolue, mais on n’emprunte plus dans d’aussi bonnes conditions. Les taux augmentent petit à petit mais le dérapage peut intervenir vite. »
    Et les réponses pleines d’actualité:
    – N’êtes vous pas un oiseau de mauvais augure ?
    « Pour résumer… pendant que l’Espagne et l’Italie font plus d’efforts que nous, le niveau de risque, pour prêter à la France, peut progressivement se détériorer. Le flux… peut se transformer en reflux, notamment vers l’Allemagne. D’où, premier signal, le taux zéro auquel l’Etat allemand vient de réussir à emprunter. »
    – Pourquoi ce taux allemand est-il inquiétant pour notre pays ?
    « Parce qu’il signifie que ce deuxième mouvement est en train de s’esquisser. Et maintenant la comparaison va devenir systématique entre les trajectoires espagnoles, italiennes et françaises. Autrement dit, plus M. Monti va réussir, plus la pression sur la France va s’aggraver. Et quand le mouvement s’enclenchera vraiment, nous enregistrerons une augmentation nette de nos taux d’emprunt. Ce sera l’épreuve de vérité. »

    A la rentrée, les socialistes préféraient rappeler l’article des « Echos » du 9 juillet:
    (La France émet pour la première fois à des taux négatifs!)
    « Dans son histoire, jamais la France ne s’est aussi bien portée sur les marchés qu’actuellement. Au cours des dernières émissions à 2, 5, 10 ou même 30 ans, les taux sont sortis à des niveaux historiquement bas. »
    « Certains gros investisseurs institutionnels, assureurs ou fonds de pension, ont en effet besoin de placer plusieurs centaines de millions d’euros par semaine. Avec la crise qui secoue la zone euro, les débouchés au Bund allemand sont peu nombreux… les investisseurs se reportent aussi sur la France, qui fait office de « second meilleur choix » dans la zone euro tant sa dette est liquide. »

    Mais les « Echos » d’ajouter:
    « La question qui se pose est celle des actifs substituables aux obligations. Le rendement des actions est incertain et peut être très négatif ; il en est de même du rendement de l’immobilier. » Dès lors, « les investisseurs seront peut-être contraints d’accepter les taux d’intérêt réels négatifs à long terme »

    CONCLUSION:
    A force d’appeler de leurs voeux (répétez après moi) :
    la-baisse-du-coût-du-travail-et-la compétitivité-dans-notre-économie-ouverte-à-la-mondialisation,
    le « capitalisme total » de nos « grands investisseurs » les a plongés dans la même austérité, au point qu’ils envieraient aujourd’hui la rente Pinay 3,5% garantie-or de nos grands pères …
    Quand on vous dit que le libéralisme peut aussi avoir sa morale !

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  • Damien // 26.09.2012 à 19h13

    Strictement hors sujet: Manifs monstre à Madrid, plusieurs heures d’affrontement autour du Parlement et aucun article sur Libération ou sur Le Monde (juste une belle vidéo bien spectaculaire des affrontements)

    Sur El Pais on apprend que… il y avait aussi plusieurs dizaines de milliers de personnes qui manifestaient à Athènes (et violence qui s’ensuivent)

    La Crise n’est-elle plus d’actualité?

    Heureusement qu’il y a arrêt sur images!

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    • Patrick Luder // 26.09.2012 à 19h41

      documenté ici http://www.lematin.ch/monde/europe/grece-s-mise-greve-generale-heurts-athenes/story/12459498

      N’oublions pas que le problème principal est la disparition des emplois … critiquer les budgets déséquilibrés des Etats ne fait que détourner l’attention des vrais raisons des mouvements croissants d’indignations, il suffit d’entendre les personnes intérogées dans la rue pour se rentre compte que ce que veulent les gens, c’est juste travailler, à tous prix !!!

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      • Leveau // 27.09.2012 à 09h17

        alors on ferme les centales, on envoit bouler le gaz russe et on dit merde aux emirats… ensuite tout le monde travail et arrète de révasser á un avenir fait de canapè TV grosse bagnole maison palace et doublebaconburger trois fois par jours. Quand on mesure la mentalitè du commun des mortel, c’est sur qu’il vaudrait mieux une bonne dictature que cette mascarade de dèmocratie.

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      • step // 01.10.2012 à 11h41

        pas à tout prix, patrick, au prix du cout de la vie, c’est à dire pouvoir manger, se loger et quelques autres broutilles avec, ce qui n’est malheureusement pas toujours le cas, d’ou l’émergence en occident d’une classe salariée au dessous du seuil de pauvreté.

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    • Durruti // 26.09.2012 à 23h20

      Ce n’est pas la crise qui n’est plus d’actualité, c’est l’information. Quelle notion désuète et peu adaptée à la merdocratie d’Oceania!

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  • Esope // 27.09.2012 à 11h22

    N’étant pas un économiste mais plutôt un ex-besogneux de l’économie dite « réelle », je constate avec un grand plaisir une convergence d’idées plutôt exceptionnelle. Merci à Henri Regnault (et à Olivier Berruyer).
    http://www.zenon-elee.fr/article-ne-melangeons-pas-tout-109968463.html

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  • cecconi // 29.09.2012 à 12h46

    Blanchiment d’argent sauce Draghi …

    Si j’ai bien compris, quand je me fais chier à rembourser mon prêt professionel, mon logement… au crédit agricole je transforme petit à petit, grâce à mon travail, du papier et de l’encre (argent sale) en vrai richesse et en plus je nouris ma banque avec les interêts du prêt qu’elle me demande.

    Je travaille pour blanchir l’argent que Dragui injecte de façon illimité. Juste pour que les banques ne crèvent pas de leurs conneries passées qui les ont ruinées, genre: « signez là monsieur, faites moi confiance, c’est un investissement sûr…vous allez gagner du 10à 15% par an…  »

    Dans l’histoire, je suis un gros con, je rince mon banquier pour ne pas qu’il se fasse gronder par le riche qui lui a prété ses économies.

    Le probleme c’est que l’austérité monte, et il y’a de moins en moins de gros cons comme moi qui arrivent à blanchir suffisament vite de l’argent sale, et à un moment, je vais dire à ma banque que je peux plus ! (chomage, perte de CA, perte de pouvoir d’achat …et la 2 solutions:

    – si je suis le seul à faire défaut ou une minorité je vais avoir les huissiers qui vont me plumer. j’aurrais pas résisté suffisement longtemps….Game over !
    – si on est plein à craquer en meme temps, là ce sera cool ! là se sera la fête au village ! on aurra tous nos emprunts en cours soldés !
    On ne parle jamais de solutions, sur toutes les vidéos , les blogs les interviews…. jamais il y’en a un qui propose quelque chose de réalisable concret et appportant une issus de secours optimiste pour nous, qui devenont esclaves petit à petit. on prefère rever que agir. « faut laisser les politiques faire leur boulot, c’est leur métier »!!!!
    Sommes nous déja des marionettes ?
    Donc il y à qu’une seule solution pour sortir de ce manège : faire défaut tous en même temps.
    C’est juste ?

    Olivier C

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    • Leveau // 29.09.2012 à 19h21

      c’est, à mon humble sens, la seule voix possible pour l’Europe constituée budgètairement et fiscalement. Organiser des défaut ordonnancés, car si chacun se la joue perso il va se prendre l’Huissier Goldman ou autre sur la tête.
      Maintenant je dis ça mais j’en sais foutre rien de l’impact que ça aurait sur les actifs libéllés en Euro! En revanche, sur que c’est pas à ce motif qu’on va se faire tirer à missile nuclèaire ou couper les pipelines.
      le seul petit truc qui me dérange c’est quand même que je ne suis pas certain que Mario et ses potes, ne se démerdent pas toujours pour te faire payer deux fois plus le service rendu à ton sauveur de banquier.

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    • Christophe Vieren // 02.10.2012 à 18h17

      A mon avis c’est juste mais comme les pouvoirs sont nationaux et que les élections nationales ne tombent pas toutes en même temps . . . va falloir encore patienter pour que les pouvoirs en place aient tous changé de couleurs. A moins que les populations les fassent changer de couleur autrement : en leur foutant une peur bleue par exemple !

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  • Christophe Vieren // 02.10.2012 à 18h20

    Ce jour un appel de 120 économistes dont deux recommandés par ce blog, Paul Jorion et Frédéric Lordon, contre le TSCG. C’est là : L’austérité aggrave la crise, non au Traité budgétaire européen !

    et avec en prime des commentaires de Jean Gadrey, c’est là : Sur la crise, le pacte budgétaire, et la tribune des 120 économistes « anti-Traité »

    Bonne lecture !

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