À tous les niveaux, les gouvernements, quel que soit le parti, ont ouvert la voie d’une réponse autoritaire à la dissidence.
Source : Truthout, Susan Kang, Jonathan Havercroft
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Quand le fait de manifester publiquement, un droit protégé par le premier amendement, est-il devenu un acte de « rébellion » entraînant une réponse militaire ? Ce qui a commencé comme une modeste manifestation pour dénoncer une descente de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) chez un fabricant de vêtements dans le Fashion District du centre de Los Angeles le 6 juin, a conduit à une réponse immédiate d’agents fédéraux en tenue anti-émeute utilisant des gaz au poivre et des « balles non létales » pour couvrir le départ de fourgonnettes emmenant des détenus. Cette réaction a, à son tour, entraîné une mobilisation plus importante le soir même devant le bâtiment fédéral de Los Angeles, dans le centre-ville, pour exiger la fin de toutes les rafles de l’ICE dans la ville. Le samedi 7 juin, alors que les manifestations continuaient de prendre de l’ampleur, la police de Los Angeles a déclaré que tout rassemblement dans le centre-ville de Los Angeles était illégal et le président Donald Trump, contre la volonté du gouvernement californien, a fait appel à la Garde nationale, ce qui a entraîné des violences, des gaz lacrymogènes et des arrestations.
Une telle coordination dans la répression n’arrive pas de nulle part. En 2024, le New York Times expliquait que l’équipe de transition de Trump prévoyait déjà d’utiliser les mesures d’exception, comme celle qui a permis à Trump le 7 juin, de contrer les opposants politiques qui contestent l’administration. Même si l’administration Trump avait planifié cette action depuis environ un an, le déploiement de troupes à Los Angeles est le point culminant brutal d’une campagne longue de plusieurs années visant à éroder et à circonscrire systématiquement les droits de rassemblement public, ce qui s’est fait avec l’assentiment tant des Démocrates que des Républicains à tous les niveaux du gouvernement. Les politologues appellent cela « recul démocratique » : l’érosion progressive des droits fondamentaux, des libertés civiles et des autres institutions politiques qui permettent au public de demander des comptes au gouvernement. Cette guerre contre la dissidence est le signe le plus visible du recul démocratique aux États-Unis. En faisant appel à la Garde nationale pour faire taire la dissidence à Los Angeles, l’administration Trump érode un pilier essentiel de la démocratie : le droit de se rassembler en public pour exprimer des opinions contraires à l’action du gouvernement et pour plaider en faveur du changement.
Les récents événements survenus à Los Angeles laissent entrevoir de nouvelles tendances dans la logique du maintien de l’ordre en cas de manifestation. Au cours du mouvement des droits civiques, alors que la police devait faire face à une forte réaction lors de heurts violents avec des manifestants, les forces de police américaines ont élaboré, dans les années 1980-1990, une nouvelle approche du maintien de l’ordre public appelée « gestion négociée ». Dans le cadre de celle-ci, la police s’efforçait de respecter le droit de rassemblements lors des grandes manifestations publiques afin de minimiser les affrontements entre manifestants et police. Toutefois, en réponse aux manifestations antimondialisation lors de la réunion de l’Organisation mondiale du commerce à Seattle en 1999, au cours de laquelle les organisateurs ont refusé de rencontrer la police, celle-ci a adopté une nouvelle série de tactiques appelées « neutralisation stratégique », qui lui permettraient de mieux contrôler la situation. Ce modèle plus rude et plus répressif vise à empêcher les manifestants de perturber gravement l’ordre public (en arrêtant la circulation, par exemple) en endiguant rigoureusement les manifestations et, dans certains cas, en recourant à des méthodes agressives, telles l’encerclement des manifestants, les arrestations en masse et la dispersion des manifestations au moyen d’agents chimiques « non létaux » et de balles en caoutchouc, et ce afin même d’empêcher les manifestations de grande ampleur d’avoir lieu.
La neutralisation stratégique a été présentée comme une combinaison de technologies avancées et de tactiques « humaines », puisque la police utilise des outils « non létaux ». Mais en fait, Anna Feigenbaum, de l’université de Glasgow et auteur de Tear Gas (Lacrymogènes), a déclaré à Truthout : « Le gaz lacrymogène est présenté comme une forme « non létale » de contrôle des foules, mais en fait il cause souvent des dommages, dont des blessures graves et peut même provoquer des décès. L’utilisation de ces armes par la police et la Garde nationale pour réprimer les manifestations est souvent aveugle et dangereuse ».
Dans l’État sécuritaire de l’après 11 septembre, la police dispose également de plus de ressources et de pouvoir politique. Résultat : elle combine ces nouvelles tactiques avec les progrès technologiques pour désorganiser les manifestations par le biais de la surveillance et même d’arrestations préventives.
Cependant, les événements de Los Angeles semblent aller au-delà du contrôle, de la surveillance et de l’utilisation de la technologie qui constituent la neutralisation stratégique. Au lieu de cela, le dépassement fédéral de Trump laisse entrevoir les prémices d’une nouvelle forme, encore plus sinistre, de maintien de l’ordre public.
Dans sa réflexion sur la situation actuelle, Daniel Edler, chercheur associé à l’université d’État de Rio de Janeiro, a déclaré à Truthout : « Pour moi, ce qui se passe à Los Angeles n’a rien à voir avec ça. Peut-être la police de Los Angeles a-t-elle essayé d’appliquer une méthode de neutralisation stratégique, mais si c’est le cas, elle a clairement échoué. Je qualifierais le recours à la Garde nationale et aux Marines de retour à la « force croissante » [utilisation d’une force croissante jusqu’à ce que la foule se disperse, NdT], similaire aux scènes violentes des années 1950 et 1960 à Selma. »
Le fait que l’on constate une évolution vers une forme plus novatrice et plus répressive de maintien de l’ordre public n’est pas seulement une innovation de Trump. Les présidences démocrates ont déployé ces tactiques contre d’importants mouvements de protestation, comme Occupy Wall Street, le mouvement de lutte contre le changement climatique et les manifestations sur les campus contre la guerre à Gaza. Au cours de son premier mandat, l’administration Trump a soutenu des tactiques similaires pour mater le soulèvement de Black Lives Matter en 2020, le plus grand mouvement de protestation de masse non violent de l’histoire des États-Unis.
Outre cette évolution des tactiques policières, les gouvernements qui se sont succédé à tous les niveaux aux États-Unis ont mis au point une boîte à outils juridique et rhétorique pour justifier les réponses autoritaires face à la dissidence. Le groupe de lobbying de droite ALEC a passé la dernière décennie à encourager les assemblées législatives des États à réécrire les lois anti-émeutes de manière à ce que les tactiques de protestation non violentes courantes, telles que le blocage des routes et le fait se se cadenasser à des objets fixes, soient considérées comme des actes d’émeute et puissent donner lieu à des poursuites pénales.
L’administration Trump a testé les limites juridiques et politiques de sa capacité à utiliser l’État pour écraser l’opposition politique. Forte de ce précédent, l’administration intensifie aujourd’hui cette répression.
D’un point de vue rhétorique, les politiciens tentent de faire passer les tactiques traditionnelles de protestation non violente pour des actions menées par des foules sans foi ni loi. Lors des manifestations sur les campus contre la guerre d’Israël à Gaza au printemps 2024, le président Joe Biden a condamné les étudiants protestataires et justifié la répression à leur encontre en affirmant qu’ils n’étaient pas « pacifiques », et pourtant, les témoignages de violence physique de la part des manifestants étaient très rares, et ceux concernant les dommages matériels étaient négligeables.
Si les partisans classiques de la désobéissance civile non violente, comme Martin Luther King Jr. et Mohandas Gandhi, ont prêché la nécessité de l’action directe non violente, ils ont également compris que la protestation exigeait des militants qu’ils troublent la paix, qu’ils organisent une confrontation, de sorte à rendre l’injustice manifeste et faire pression sur les autorités pour qu’elles changent de cap. En brouillant la distinction entre les actions non violentes perturbatrices et la violence, Biden a ouvert la voie à l’oppression autoritaire de l’administration Trump à laquelle nous assistons aujourd’hui.
Depuis son retour en fonction en janvier, l’administration Trump a progressivement renforcé ses outils pour faire taire la dissidence. Les étudiants étrangers présents sur les campus universitaires américains qui avaient participé à des manifestations contre la guerre à Gaza ont été l’une de ses toutes premières cibles. L’ICE a appréhendé ces manifestants, souvent sans procédure régulière, à la fois pour cibler les universités que l’administration Trump perçoit comme des ennemis politiques, et dans le but d’expulser des États-Unis les leaders potentiels d’un mouvement d’opposition. Il s’agit là encore d’un schéma de « neutralisation stratégique », par lequel la police cible les dirigeants des mouvements de protestation afin d’empêcher que de nouvelles manifestations n’aient lieu. En instrumentalisant le pouvoir bureaucratique du Bureau de la sécurité intérieure pour révoquer les visas des opposants politiques, l’administration Trump teste les limites juridiques et politiques de sa faculté à se servir de l’État pour écraser l’opposition politique. Forte de ce précédent, l’administration intensifie désormais cette répression. Les tactiques utilisées contre les étudiants étrangers sont désormais dirigées contre un autre groupe vulnérable : les migrants sans papiers, et leurs soutiens politiques.
En commençant par des groupes vulnérables qui ont un moindre statut juridique et un plus faible capital social pour résister à la répression, l’administration Trump fait un choix stratégique, espérant ainsi moins de réactions populaires et la possibilité d’utiliser ces précédents de répression plus tard contre une population plus vaste. Il s’agit là d’un cas d’école de recul démocratique, similaire à celui dont nous avons été témoins dans des pays tels que la Pologne et la Hongrie ces dernières années. Le gouvernement cible les groupes marginalisés et les causes impopulaires afin d’établir un précédent en portant atteinte aux droits de rassemblement public. Une fois la pratique normalisée, elle est ensuite déployée contre des segments plus larges de la population.
L’administration Trump est passée des menaces bureaucratiques à la répression armée des opposants politiques.
Au fil du temps, le gouvernement réduit le droit de rassemblement. C’est quelque chose de dangereux à trois titres : Premièrement, le droit de manifester n’est pas une faveur accordée par l’État ; c’est un droit fondamental qui permet de contrôler le pouvoir de l’État. Lorsque le gouvernement réprime l’expression de la dissidence par l’intermédiaire de la Garde nationale, il indique qu’il n’a plus de compte à rendre devant les citoyens et qu’il est prêt à contrer la dissidence par la force. Deuxièmement, ces mesures se servent de la peur pour démobiliser l’opposition. L’image de la Garde nationale déployée contre les manifestants indique aux citoyens que le coût de la liberté d’expression a augmenté de manière significative. Ainsi, ce n’est pas une explosion violente qui érode la démocratie, mais la décision silencieuse (et souvent rationnelle) de millions de citoyens de rester chez eux. Troisièmement, la répression de la dissidence de cette manière rompt une boucle de rétroaction démocratique fondamentale. La contestation est indispensable à une démocratie. C’est un baromètre en temps réel du mécontentement public qui oblige les gouvernements à rendre des comptes entre des scrutins sporadiques. En écrasant la dissidence de cette manière, l’administration Trump (déjà historiquement impopulaire dans les sondages d’opinion) signale qu’elle n’a aucun intérêt à écouter les opinions dissidentes, elle veut uniquement les éradiquer.
Les soldats dans les rues de Los Angeles ont mis à nu les enjeux. Nous assistons à une crise de la démocratie américaine. L’administration Trump est passée des menaces bureaucratiques à la répression armée des opposants politiques. Nous devons choisir ce que nous trouvons le plus dangereux : le désagrément d’une rue bloquée et d’une manifestation bruyante, ou le confort d’une rue silencieuse et d’un public docile. Le premier est le signe désordonné et inconfortable d’une démocratie florissante. Le second est le silence tranquille et ordonné d’un État autoritaire. Ce n’est pas le moment de rester chez soi. Nous devons descendre dans les rues et exiger que les élus, à tous les niveaux de gouvernement, condamnent le recours à la force militaire et policière contre les manifestants.
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Susan Kang est professeure agrégée de sciences politiques au John Jay College, City University of New York. Elle est l’auteure de Human Rights and Labor Solidarity : Trade Unions in the Global Economy. (Droits humains et solidarité au travail : les syndicats dans l’économie mondiale).
Jonathan Havercroft est professeur et responsable des relations internationales à l’université de Glasgow. Il est l’auteur des livres Captives of Sovereignty (CUP, 2011) et Stanley Cavell’s Democratic Perfectionism (CUP, 2023). Son essai « Why is no just riot theory ? » a remporté le prix Brian Barry 2020 du meilleur essai en sciences politiques. Il a reçu des bourses de la British Academy, du Conseil de recherches en sciences humaines du Canada et de l’Institute for Advanced Studies in Humanities de l’université d’Édimbourg. Il est le principal enquêteur de la British Academy Knowledge Frontiers Grant pour l’année 2023 : « The Policing Protest Project : An Analysis of Public Assembly Rights and Anti-Riot Technology in the U.K., U.S.A., and Brazil ». Ses articles ont été publiés dans des revues telles que le British Journal of Political Science, Political Theory, International Studies Quarterly et Constellations. Il est rédacteur en chef de la revue interdisciplinaire Global Constitutionalism.
Source : Truthout, Susan Kang, Jonathan Havercroft, 12-06-2025
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Trump a déployé plus de troupes à Los Angeles qu’en Syrie et en Irak, selon les chiffres américains
Ces chiffres témoignent de la volonté de l’administration de recourir à une force militaire extrême contre sa propre population.
Source : Truthout, Sharon Zhang
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- Des agents des forces de l’ordre, dont des membres de l’équipe d’intervention spéciale de l’Immigration and Customs Enforcement (ICE) et des agents de la sécurité intérieure, devant le bâtiment fédéral alors que les manifestations se poursuivent en réponse aux opérations fédérales d’immigration à Los Angeles, le 10 juin 2025. Ronaldo Schemidt / AFP via Getty Images
Le récent déploiement par le président Donald Trump de milliers de soldats de la Garde nationale et de Marines à Los Angeles signifie qu’il y a maintenant plus de troupes qui mènent la répression anti-manifestation de Trump dans le sud de la Californie qu’en Irak et en Syrie, des régions où les États-Unis ont mené certaines de leurs campagnes militaires les plus intenses et les plus inhumaines de ces dernières décennies, selon les décomptes officiels.
Trump a envoyé environ 4 000 membres de la Garde nationale et 700 marines pour répondre aux manifestations à Los Angeles lesquelles dénonçaient ses rafles en matière d’immigration, soit un total d’environ 4 700 soldats. Parallèlement, selon les chiffres publiés par le Pentagone, les États-Unis ont déployé environ 2 000 soldats en Syrie et 2 500 en Irak, soit un total de 4 500 hommes.
La comparaison entre les deux chiffres a été relevée pour la première fois par ABC News mardi.
Manifestement, les États-Unis dissimulent souvent le nombre de soldats américains stationnés dans des pays du monde entier, sans doute dans l’espoir de faire taire les questions relatives à l’engagement militaire des États-Unis au Moyen-Orient.
Cependant, ces chiffres montrent bien la volonté de l’administration de recourir à une force militaire extrême à l’encontre de sa propre population. La présence des États-Unis en Syrie est montée en puissance au cours de plus d’une décennie d’intervention et de destruction alimentée par les Américains dans le pays, alors que les États-Unis ont mené une guerre de plusieurs décennies en Irak et y poursuivent leur occupation.
La présence des troupes est censée se faire sous couvert de lutte contre le terrorisme, souvent face à des milices qui n’existent que grâce à l’interventionnisme américain et occidental. Les analystes de gauche qui savent lire entre les lignes affirment que le but ultime est apparemment de renforcer certains des pires responsables de violations des droits humains et de fomenter la violence et le chaos au Moyen-Orient afin de consolider la force militaire et le pouvoir des États-Unis.
Les États-Unis ont un lourd passé de déploiements de troupes visant les mouvements de protestation, depuis la répression du mouvement des droits civiques jusqu’à la tristement célèbre fusillade et l’assassinat de manifestants anti-guerre à Kent State.
Cependant, si la Garde nationale a été déployée contre des militants américains à de nombreuses reprises au cours de l’histoire, les historiens affirment que le déploiement de Marines en service actif contre des Américains est sans précédent, et qu’il s’agit d’une escalade des tactiques anti-manifestation au moment où Trump saisit toutes les occasions lui permettant de s’emparer du pouvoir, de réprimer la dissidence et de précipiter les États-Unis vers la loi martiale.
Trump a déclaré que le déploiement de troupes à Los Angeles était nécessaire pour réprimer la supposée « rébellion contre l’autorité du gouvernement des États-Unis ».
Selon un rapport d’ABC News, le Pentagone envisage un plan élaboré par le ministère de la Sécurité intérieure visant à déployer plus de 20 000 soldats supplémentaires de la Garde nationale pour contribuer aux rafles de Trump en matière d’immigration.
Cela coûterait 3,6 milliards de dollars sur un an et représenterait à peu près la moitié du nombre de troupes déployées dans l’ensemble du Moyen-Orient. Il s’agirait également d’une escalade de l’utilisation par l’administration Trump de la capacité militaire colossale des États-Unis pour attaquer et soumettre la population américaine.
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Sharon Zhang est rédactrice à Truthout et ses sujets de prédilection sont la politique, le climat et l’emploi. Avant de rejoindre Truthout, Sharon a écrit des articles pour Pacific Standard, The New Republic, etc. Elle est titulaire d’un master en études environnementales. On peut la suivre sur Twitter : @zhang_sharon et Bluesky
Source : Truthout, Sharon Zhang, 11-06-2025
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Commentaire recommandé
« Une fois la pratique normalisée, elle est ensuite déployée contre des segments plus larges de la population. » Voilà exactement ce que fait la France. Elle expérimente la montée de violence répressive contre les personnes afro-descendantes des banlieues et colonies (« dom-tom » et autres cache-sexe de la domination coloniale). Une fois normalisée via les médias aux ordres, elle est utilisée contre les contestataires plus blancs et plus bourgeois, écologistes notamment.
6 réactions et commentaires
Il y a quelque chose qui doit nous interpeller tous , c’est la volonté de ne pas répondre aux demandes des peuples . Il suffirait de répondre pour obtenir la paix , et au lieu de ça , ils augmentent la tension .Ce qu’il y a de plus inquiétant , c’est la bêtise des flics . La bêtise d’une partie de la population , qui mise tout sur la répression .Le fait que seulement une partie de la population détienne le pouvoir , nous mène droit a la destruction de l’humanité .Il nous faut prendre le pouvoir .
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Alerter« Une fois la pratique normalisée, elle est ensuite déployée contre des segments plus larges de la population. » Voilà exactement ce que fait la France. Elle expérimente la montée de violence répressive contre les personnes afro-descendantes des banlieues et colonies (« dom-tom » et autres cache-sexe de la domination coloniale). Une fois normalisée via les médias aux ordres, elle est utilisée contre les contestataires plus blancs et plus bourgeois, écologistes notamment.
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AlerterA mon sens, les manifestations les plus violemment réprimées par la République ces quarante dernières années me semblent celles des gilets jaunes. Les moyens déployés, les techniques employées, puis les condamnations prononcées – de la prison ferme contre des gens pris en nasse et aux casiers vierges alors que des caids éprouvés bénéficient fréquemment de sursis – contre ces provinciaux venus à Paris réclamer l’arrêt de l’acharnement étatique envers eux ne peut pas se voir ainsi passé sous silence. Il ne s’agit pas de sous estimer la pression que subissent d’autres types de contestataires, mais ignorer ce que les gilets jaunes ont éprouvé paraît fort de café. Sans doute n’ont ils pas la bonne coloration politique à vos yeux… Les « écologistes » que vous citez me semblent plutôt jouir de la mansuétude des pouvoirs publics, à moins que par « écologistes » vous n’entendiez « anticapitalistes ». Bref, n’oublions pas les gilets jaunes, de loin le mouvement contestataire le plus réprimé par les autorités.
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AlerterLaissez moi vous expliquer, les préfets ont un code couleur. En fonction du code couleur de la manif , la préféctorale sévit :
Jaune fluo = mal , rouge = mal , vert = mal , bronzé = mal , bleu horizon = neutre , Arc en ciel = bien , Marron kipu = bien , Bleu marine = le locataire de Beauvau participe.
C’est simple non ?
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AlerterC’est très gentil de vouloir m’expliquer mais hélas je comprends difficilement certaines allusions (« marron » ? « Bleu marine » ?… ). Tout ce que je voulais rappeler tient à ce que je me rappelle avoir vu les autorités – Gérald Darmanin en l’occurrence, alors ministre de l’intérieur – expliquer qu’il fallait laisser une manifestation illégale se dérouler au nom de « l’émotion » et que les gilets jaunes n’ont pas eu le droit à tant de compréhension. Je pense que la frange de la population sur laquelle l’état s’acharne le plus correspond aux classes moyennes provinciales qui paient leurs impôts, ont droit à de moins en moins de services en échange et qui, lorsqu’elles ont osé pour la première fois manifester ont vu l’appareil policier et judiciaire les traiter comme des chiens. Cela contredit en effet quelque peu l’image collective.
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Alerter« à Seattle en 1999, au cours de laquelle les organisateurs ont refusé de rencontrer la police »
Sait-on ce qui a poussé ces organisateurs à commettre cette funeste erreur ?
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