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4.septembre.20244.9.2024 // Les Crises

Union politique ou suicide de masse : l’humanité doit choisir

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N’est-il pas temps pour nous d’agir et de faire le choix de travailler ensemble, de coopérer et de renforcer notre cohésion en tant que société mondiale ?

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises
Cagle Cartoons : Angel Boligan
La cascade de crises mondiales qui va s’intensifiant, notamment les guerres inextricables, les atrocités massives en matière de droits humains, la prolifération nucléaire, le changement climatique et la dégradation de l’environnement, les inégalités croissantes entre les riches et les pauvres, les épisodes récurrents d’instabilité financière mondiale et les risques grandissants de pandémies, pour n’en citer que quelques-uns, rappellent l’avertissement lancé par Arnold Toynbee, l’une des autorités les plus respectées et l’un des plus grands experts en affaires internationales et en l’histoire mondiale du XXe siècle, selon lequel l’humanité serait confrontée à une crise existentielle, suivi de sa recommandation quant à ce que nous, la famille des nations, devions faire pour y répondre.

Toynbee soutenait qu’à l’ère atomique, l’humanité devrait choisir entre l’union politique et le suicide collectif. Selon lui, le principal obstacle à l’union politique tient à une vieille habitude occidentale de destruction, qu’il appelle l’habitude du « ressenti de la dissension » à laquelle nous avons tendance à succomber facilement au lieu d’opter pour l’habitude plus récente de « l’ouverture sur le monde. » La bonne nouvelle, a-t-il dit, c’est que tout comme de nouvelles habitudes peuvent être adoptées, les anciennes peuvent également être modifiées ou abandonnées. Il a souligné qu’en règle générale, nous, les humains, choisissons toujours d’abandonner même nos habitudes les plus profondément enracinées lorsqu’il devient évident que s’y accrocher mènerait au désastre.

Il a recommandé que nous remplacions notre habitude de division par une nouvelle habitude d’action commune à l’échelle mondiale grâce à la création d’une forme d’État mondial limité qui serait habilité à agir dans l’intérêt collectif de l’humanité dans certains domaines restreints d’activité. Dès les années 1970, il estimait que la communauté mondiale devait s’engager dans une action commune à l’échelle mondiale dans au moins deux domaines : contrôler l’énergie nucléaire grâce à une autorité mondiale et gérer la production et la distribution des denrées alimentaires par l’intermédiaire d’une autre autorité mondiale. Aujourd’hui, 50 ans plus tard, nous pouvons ajouter sans crainte le changement climatique à cette liste.

Toynbee a annoncé que les conditions mondiales que nous avons sans le vouloir créées en raison de nos avancées technologiques nous forceraient finalement à nous soumettre à un gouvernement mondial limité une fois que nous aurions réalisé que c’était notre seul espoir de salut face à une menace existentielle. Il pensait que nous attendrions jusqu’à la onzième heure avant d’opérer un changement radical pour établir un tel gouvernement, même si cela ne se ferait qu’à reculons et en vociférant tout au long du chemin.

Il a très clairement reconnu nos craintes viscérales et nos réactions réflexes face à un gouvernement mondial qui pourrait devenir une bureaucratie centralisée draconienne imposant sa volonté aux gouvernements locaux du monde entier. Il a avancé les arguments suivants pour dissiper ces craintes.

Premièrement, un gouvernement mondial se doit d’être minimal et de limiter son champ d’action. Les dirigeants mondiaux devraient donc restreindre l’autorité d’un gouvernement mondial dont ils se doteraient à ce qui est strictement nécessaire à leur propre préservation dans l’immédiat.

Deuxièmement, il a souligné qu’à l’ère nucléaire, toute forme de gouvernance mondiale devrait résulter de notre volonté, par le biais notamment du consentement mutuel et de la coopération des puissances mondiales, plutôt que de la force. Il a prévenu que toute tentative d’imposer une union politique par celle-ci serait inefficace puisqu’elle ne ferait que faire surgir une résistance farouche et amener une résurgence du nationalisme dès qu’une occasion de se révolter se présenterait.

Troisièmement, la condition préalable à la réussite d’une telle entreprise repose sur l’adoption universelle d’une idéologie d’ouverture sur le monde que nous n’avons encore jamais atteinte.

Toynbee pensait que la structure d’un État mondial à pouvoirs restreints se présenterait sans doute sous forme de structure fédérale dans laquelle des unités précédemment indépendantes se réuniraient volontairement au sein d’une union mondiale. Selon lui, il s’agit du scénario le plus probable étant donné que les États préfèrent généralement préserver leur identité et conserver leur autonomie d’action au niveau local. Ils accepteraient probablement de céder une partie de leur autorité à un gouvernement mondial mais uniquement dans des domaines bien précis où cela servirait leurs intérêts collectifs.

Enfin, il pensait que l’humanité devait forger une certaine forme de consensus quant à la définition du bien et du mal. En d’autres termes, il était nécessaire d’adopter un ensemble commun de valeurs morales qui serviraient à harmoniser les héritages sociaux et culturels disparates qui ont évolué indépendamment les uns des autres au cours de l’histoire de l’humanité. Sans un accord fondamental sur les questions morales, il serait difficile de parvenir à une union politique.

Compte tenu de la rapidité de la décomposition des pays et des sociétés dans le monde, de leur fragmentation et polarisation accélérées qui déchirent le tissu de notre société mondiale, n’est-il pas temps pour nous de prendre les devants et de faire le choix de travailler ensemble, de coopérer et de renforcer notre cohésion en tant que société mondiale ? À cette fin, n’est-il pas temps de faire un pas en direction d’une maturité collective en acceptant de plein gré une union politique par la formation d’un gouvernement mondial fédéral démocratique à portée limitée ? Imaginez ce que nous pourrions réaliser si nous adoptions un processus décisionnel collectif et consultatif pour répondre aux besoins urgents et aux plus grands défis mondiaux de notre époque, au lieu d’opter pour ce que Toynbee a appelé le « Grand Refus », qui conduirait inévitablement à un carnage et une dévastation à une échelle jamais vue auparavant.

*

Sovaida Ma’ani Ewing est avocate internationale, elle est l’autrice et la directrice fondatrice du Center for Peace and Global Governance (CPGG), un groupe de réflexion virtuel ainsi qu’un forum en ligne qui recueille et propose des solutions de principe aux problèmes mondiaux urgents par le biais de publications, de podcasts, de conférences, d’ateliers et de services de consultance ciblés. Son dernier livre s’intitule Building a World Federation : The Key to Resolving Our Global Crises (Construire une fédération mondiale : la clé pour résoudre nos crises mondiales). Pour de plus amples informations sur son travail, veuillez consulter le site cpgg.org et suivre son blog collectivesecurity.blogspot.com

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

yoddle // 04.09.2024 à 08h13

Sovaida Ma’ani Ewing est avocate internationale, elle est l’autrice et la directrice fondatrice du Center for Peace and Global Governance (CPGG), … et elle est l’agent chargé par ses maîtres de nous vendre son NWO en nous faisant peur…

14 réactions et commentaires

  • yoddle // 04.09.2024 à 08h13

    Sovaida Ma’ani Ewing est avocate internationale, elle est l’autrice et la directrice fondatrice du Center for Peace and Global Governance (CPGG), … et elle est l’agent chargé par ses maîtres de nous vendre son NWO en nous faisant peur…

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  • jmathon // 04.09.2024 à 08h18

    De l’usage des mots…
    Parler, si j’ai bien compris, de confédération sans jamais utiliser le mot (de plus en utilisant la mot fédération à l’envi) et ne jamais évoquer le principe de subsidiarité relève d’une sorte d’exploit.
    L’article de wikipedia sur le sujet
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Conf%C3%A9d%C3%A9ration_(organisation_politique)
    illustre toutefois les véritables difficultés à mettre en place une telle organisation malgré les quelques initiatives manifestant une telle intention.
    Comme l’indique Yoddle, cela masque possiblement une intention fédéraliste dominée de fait par les « maïtres » qu’il évoque.

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  • POPOV // 04.09.2024 à 08h44

    Aborder le sujet d’un gouvernement mondial aujourd’hui semble assez prématuré. La tentative actuelle de globalisme n’a rien de réjouissant, surtout quand elle veut s’imposer par la force ou la comédie. Penser que « l’humanité devait forger une certaine forme de consensus quant à la définition du bien et du mal » mène toujours à une impasse. Cette dualité, même réformée, produira toujours des situations conflictuelles, le bien ayant besoin du mal pour s’affirmer. L’approche taoïste de la stabilité entre le yin et le yang parait plus juste, mais l’occident pétri de bonne conscience ne l’a cependant pas intégré.
    Le nouvel ordre mondial sera spirituel, dual ou équilibré?

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  • OrganisationTrèsGouvernementale // 04.09.2024 à 08h56

    Bien sûr encore un petit effort pour imposer un « monde d’ouverture » pour partager les valeurs de bon sens (d’ouest vers l’est ) mettre en commun nos ressources (gérées par la Fondation Gates par exemple ) renforcer de belles institutions internationales ( comme l’ onu, le fmi et l’UE xxl ) surtout « oublier nos habitudes anciennes » etc … Sermon convaincant par un think tank absolument neutre. C’est beau. Bisou ou B52 … on hésite …

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  • Sylphe // 04.09.2024 à 09h01

    On a déjà l’ONU , qu’il faudrait réformer.
    Un pays une voix, c’est le mieux qu’on puisse faire.
    Quant à l’autorité, elle ne peut être que morale.
    Voyez l’OMS qui cherche à imposer la volonté des laboratoires pharmaceutique sur le monde entier.

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  • palef // 04.09.2024 à 09h56

    En lisant ce texte, je n’ai pu m’empêcher de rigoler. Un peu d’humour, ça fait du bien.

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  • utopiste pragmatique // 04.09.2024 à 10h26

    Ne sommes nous pas précisément en train de discuter de valeurs morales de par le monde, comme en Ukraine ou en Israël, de même qu’à l’intérieur des nations où le consensus semble absolu entre les possédants et les (bientôt) possédés ?
    Sinon à quand une Démocratie où l’état serait réellement l’émanation du peuple et les gouvernants de simples gestionnaires sans autorité excessive ?

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  • DVA // 04.09.2024 à 10h31

     »…les États préfèrent généralement préserver leur identité et conserver leur autonomie d’action au niveau local.’…lol…
    La France par exemple, avec son déficit va faire face ‘ en tant qu’Etat’ aux forces des agences de notations,à l’UE ,aux marchés dominés par l’argent des milliardaires US ..pays où la démocratie se résume au complexe militaro-industriel US aux mains des milliardaires…qui encourage les conflits pour accroître ses profits, augmenter les ventes d’armes et alimenter la croissance des industries militaires connexes. La guerre est son affaire.
    Il se moque éperdument de l’issue des conflits, tant qu’il peut vendre des armes…et les électeurs choisiront toujours UNIQUEMENT parmi les candidats qui ont le soutien d’au moins un de ces milliardaires…Eh oui…le principe « un dollar, une voix », au lieu du principe « une personne, une voix »…reste de mise !…Alors ‘ l’autonomie d’un état vassal…

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  • Auguste Vannier // 04.09.2024 à 10h41

    C’est a peu près le degré zero de la pensée politique: exprimer de « bons sentiments » à la sauce occidentalo-centrée, frise le ridicule comparé par exemple, aux propositions concrètes (routes et ceinture) de Xi.
    La mise en oeuvre d’une organisation comme celle des BRICS+, opposant la « coopération » multidimensionnelle fondée sur le respect des identités culturelles, la non-ingérance et la recherche de bénéfices mutuelles, à la concurrence, la compétition, et les « règles » du plus fort, du modèle Américano-occidental, semble tout à fait prometteuse (comme le succès de l’entreprise en témoigne).
    Comme le note très justement @POPOV:  » L’approche taoïste de la stabilité entre le yin et le yang parait plus juste ». En tout cas la rationalité gréco-occidentale en train de se transformer en « folie rationnelle » nous mène droit dans le mur. Le mode d’action (stratégique) et la pensée « sino-orientale » pourront peut-être contenir la « force brute » occidentale…

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    • Marie // 05.09.2024 à 10h01

      Il faudrait tout de même réfléchir à la richesse des civilisations multiséculaires avant de vouloir les éradiquer au nom du Nouvel Ordre Mondial.

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      • Auguste Vannier // 06.09.2024 à 11h06

        Les civilisations multimillénaires , les peuples premiers, que la « civilisation occidentale » a laminés, méritent aussi d’être réfléchies. Ce que font par exemple les travaux de Michael Hudson et de David Graeber : sur la question de la dette devenue pure prédation de la finance et de l’économie devenue virtuelle ou une nouvelle histoire de l’humanité qui remet en cause la « fable » d’un progrès linéaire depuis les chasseurs-cueilleurs.
        Le Nouvel Ordre Mondial ne semble plus devoir reposer sur les règles établies par les plus forts…

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  • Benzo Diap // 04.09.2024 à 11h01

    « Union politique ou suicide de masse : l’humanité »… a déjà choisi…

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  • La Mola // 04.09.2024 à 21h03

    QUESTION :
    la confiscation de l’avion du président venézuelien fait-elle partie du programme préconisé ?
    https://www.ouest-france.fr/monde/venezuela/les-etats-unis-annoncent-avoir-saisi-lavion-du-president-du-venezuela-nicolas-maduro-287c4218-6947-11ef-9827-8f066c8ca511

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  • Myrkur34 // 05.09.2024 à 07h03

    L’autrice a du trop fréquenter le « Burning man » à mon avis.. Son discours pseudo-ésotérique fumeux ou fumant me rappelle une vieille série américaine « L’Âge de cristal » où tout était parfait jusqu’à la trentième année et la sympathique cérémonie du « Carrousel ».
    En tout cas, quelle évolution pour la famille Ewing depuis JR et compagnie..

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