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14.février.201614.2.2016 // Les Crises

Le Rapport Anti-Empire N°140 Par William Blum

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Source : William Blum, le 03/11/2015

Le Moyen-Orient vous déconcerte ? Voici quelques choses à savoir. (Mais vous serez probablement encore déconcertés.)

  • Les É-U, la France, l’Arabie saoudite, la Turquie, le Qatar, et les monarchies du Golfe ont tous, dans un passé récent, soutenu al-Qaïda et/ou l’État islamique (Daech) avec des armes, des financements et/ou de la main-d’œuvre.
  • Cela a commencé en 1979, quand les États-Unis ont démarré des opérations secrètes en Afghanistan, six mois avant l’arrivée des Russes, avec un soutien au fondamentalisme islamique à travers le sud de l’Union Soviétique contre « le communisme impie ». Tout le bordel al-Qaïda/Taliban s’en est suivi.
  • En plus de l’Afghanistan, les É-U ont soutenu des militants islamistes en Bosnie, au Kosovo, en Libye, dans le Caucase et en Syrie.
  • Les É-U ont renversé les gouvernements laïques de l’Afghanistan, de l’Irak et de la Libye et essayent de faire de même en Syrie, donnant du même coup un grand élan à la montée de Daech. En mars dernier, Barack Obama a déclaré : « Daech est une excroissance directe d’al-Qaïda en Irak qui s’est développée à la suite de notre invasion. Ce qui est un exemple de conséquences imprévues. C’est pourquoi nous devrions généralement viser avant de tirer. » [1]
  • Plus d’un million de réfugiés de ces guerres générées par Washington sont en ce moment même en train de submerger l’Europe et l’Afrique du Nord. Dieu bénisse l’exceptionnalisme américain.
  • Les Irakiens, Syriens et Kurdes turcs se sont tous battus contre Daech, mais la Turquie – un allié proche des É-U et un membre de l’OTAN – s’est battu contre chacun d’entre eux.
  • D’une façon ou d’une autre, la Russie, l’Iran, l’Irak et des factions libanaises ont tous soutenu le gouvernement syrien dans la bataille de Damas contre Daech et d’autres groupes terroristes, y compris les (très acclamés mais rarement vus) « modérés ». En conséquence, ces quatre pays ont tous été vertement critiqués par Washington.
  • Les États-Unis ont bombardé Daech, mais ont profité de l’occasion pour endommager les infrastructures et la production de pétrole de l’État syrien.
  • La Russie a bombardé Daech en Syrie, mais a profité de l’occasion pour attaquer les autres ennemis de la Syrie.
  • Les médias grand public ne mentionnent quasiment jamais les pipelines de gaz naturel proposés par le Qatar – dont le tracé vers l’Europe est bloqué depuis des années par la Syrie – comme raison d’une grande part de l’hostilité contre la Syrie. Ces pipelines détrôneraient la Russie comme premier pays fournisseur de gaz en Europe.
  • En Libye, au début de la guerre civile de 2011, des rebelles anti-Kadhafi, pour nombre d’entre eux affiliés à des milices proches d’al-Qaïda, étaient protégés par les « zones d’exclusion aérienne » de l’OTAN.
  • La politique des États-Unis en Syrie au cours des années qui ont précédé le soulèvement de 2011 contre le dirigeant syrien Bachar el-Assad, ce qui a déclenché la pagaille actuelle, était prévue pour promouvoir le sectarisme, ce qui a abouti à une guerre civile ayant pour finalité un changement de régime. [2]
  • Le Secrétaire d’État John Kerry a déclaré, le 22 octobre, que la solution à la guerre civile en Syrie « ne doit pas morceler le pays, qu’il doit rester laïque, et que les Syriens doivent choir leur futur leader » (tout ce qui, en réalité, décrit la Syrie sous Assad). Puis, Kerry a ajouté : « Il y a un obstacle à la mise en place de cet objectif, c’est une personne dénommée Assad, Bachar al Assad. »

Pourquoi le gouvernement des États-Unis voue-t-il une telle haine au président Bachar al-Assad ?

Est-ce parce que, comme on nous le dit, c’est un dictateur sans scrupules ? Mais comment cela pourrait-il être la raison de cette haine ? Il serait difficile de citer une dictature sanguinaire de la seconde moitié du XXe siècle ou du XXIe siècle qui n’ait pas été soutenue par les É-U ; non seulement soutenue, mais, dans de nombreux cas, portée et maintenue au pouvoir à l’encontre des souhaits de la population ; à l’heure actuelle, la liste comprend l’Arabie saoudite, le Honduras, l’Indonésie, l’Egypte, la Colombie, le Qatar et Israël.

Les États-Unis, d’après moi, sont hostiles au gouvernement syrien pour la même raison qu’ils ont été hostiles à Cuba pendant plus d’un demi-siècle ; hostiles au Venezuela au cours de ces 15 dernières années, et avant au Vietnam, au Laos et au Cambodge ; et à la République Dominicaine, à l’Uruguay, et au Chili, et ainsi de suite à travers l’atlas du monde et les livres d’histoire.

Ce que ces gouvernements avaient en commun peut être résumé à un mot – indépendance… indépendance vis-à-vis de la politique étrangère des États-Unis ; refus d’être des clients de Washington ; refus d’être systématiquement hostiles aux « ennemis-officiellement-désignés-de-Washington » ; manque de déférence et de zèle envers le mode de vie capitaliste.

Socialisme démocratique

La candidature de Bernie Sanders, un « socialiste démocratique », à la présidence des États-Unis a généré dans les médias américains une abondance sans précédent de discussions sur ce qu’est cette chose appelée « socialisme ». L’essentiel de la discussion se concentre sur la question de la propriété et du contrôle étatiques de l’économie, opposés à la propriété et au contrôle privés. Ceci est, bien entendu, une très vieille question ; la base même de la compétition idéologique de la guerre froide.

Ce qui diffère notablement à présent, c’est que plusieurs siècles de libre entreprise débridée ont fini par mettre à nu, dans la douleur, la nature fondamentalement antisociale du capitalisme, forçant bon nombre de ses adeptes, même les plus sincères et engagés, à reconnaître le préjudice inhérent que ce système impose à la vie de tous, à l’exception des plus riches.

Mais quoi que leur dise leur intellect, ces sincères adeptes ont encore beaucoup de difficultés, émotionnellement parlant, à totalement couper le cordon d’avec ce système dans la plus grande foi duquel ils ont été soigneusement élevés. Ainsi, ils peuvent finalement concéder que nous devons éliminer, ou du moins strictement réduire le rôle de la recherche du profit dans le domaine de la santé et de l’éducation et peut-être dans un ou deux autres besoins sociaux indispensables, mais ils insistent pour que le gouvernement tienne ses mains bureaucratiques aussi loin que possible de tout le reste ; ils préfèrent un maximum de décentralisation.

L’alternative la plus communément proposée au contrôle étatique ou privé est le modèle des coopératives détenues par les travailleurs ou des entreprises détenues publiquement et gérées par des représentants des travailleurs et des consommateurs. Sanders a exprimé son soutien aux coopératives détenues par les travailleurs.

Il y a beaucoup à dire sur de tels systèmes, mais le problème, je trouve, est qu’ils fonctionneront toujours dans une société capitaliste, ce qui signifie concurrence, survie des plus forts ; ce qui signifie que si vous ne pouvez pas vendre plus que vos concurrents, si vous ne pouvez pas faire un bénéfice net suffisant sur vos ventes, votre affaire tombera assez probablement en faillite ; et pour éviter un tel sort, vous pouvez, à un certain point, tout à fait être forcés de faire des choses illégales ou immorales contre le public ; ce qui signifie revenir en arrière à la situation présente.

Vous ne pouvez pas suivre les mass-médias sans être confronté quotidiennement à l’histoire répétitive d’une société ou d’une autre essayant d’escroquer le public d’une façon ou d’une autre ; le dernier cas flagrant étant celui du très populaire Volkswagen, dont la manipulation de la mesure d’émissions polluantes des automobiles a été récemment révélée. Le fait que la moitié du conseil de surveillance de l’entreprise – responsable du contrôle de la gestion et de l’approbation des décisions importantes de l’entreprise – consiste en représentants du personnel élus par les salariés n’a pas empêché cette fraude flagrante ; l’entreprise est toujours obligée de s’efforcer de maximiser le bénéfice et la valeur de bourse de la société. C’est la nature du fauve entreprise dans une jungle capitaliste.

C’est seulement en supprimant le mobile du profit qu’on corrigera de tels comportements, et aussi qu’on nous évitera de nous noyer dans une mer de publicités et sous les sonneries de mon téléphone qui appelle plusieurs fois par jour pour me vendre des choses dont je n’ai pas besoin et dont on pourrait même douter qu’elles existent.

Le marché. Comment pouvons-nous déterminer la juste valeur, le juste prix des biens et des services sans « la magie des marchés » ? Prenons une chose que la plupart des gens ont à payer – le loyer. Qui ou quoi a conçu ce système dans lequel, en 2015, 11,8 millions de ménages aux États-Unis payent plus de 50 pour cent de leurs revenus pour avoir un toit sur la tête, alors qu’on considère qu’un loyer n’est abordable que si sa valeur n’excède pas 30 pour cent des revenus. [3] Quel est le sens de tout cela ? Cela cause plus de privation que n’importe quelle autre dépense que les gens doivent assumer ; toutes sortes de besoins importants restent à combler à cause de l’obligation de payer un montant énorme pour le loyer chaque mois ; c’est la cause principale de perte de domicile. Qui en bénéficie à part les propriétaires ? Qu’y a-t-il de magique là-dedans ?

Au-delà de toute autre considération, il y a le changement climatique ; i.e., la survie de la planète, notre qualité de vie. Qu’est-ce qui empêche les corporations de modifier leur comportement afin d’être plus favorables à notre environnement ? C’est bien sûr encore et toujours le bon vieux « bénéfice net ». Que peut-on faire pour convaincre les corporations de se comporter systématiquement comme de bons citoyens ? Rien qui n’a pas déjà été essayé et qui n’a pas déjà échoué. Excepté une chose. Un tabou pour une société capitaliste. La nationalisation. Voilà, je l’ai dit. Maintenant je vais recevoir des lettres qui vont me traiter de « vieux staliniste ».

Mais la nationalisation n’est pas la panacée non plus, du moins pour l’environnement. Voyez la plus grande source à elle seule de dégâts environnementaux au monde : l’armée des États-Unis. Et elle a déjà été nationalisée. Mais en se débarrassant des corporations privées, on freinerait la marche vers l’impérialisme, suffisamment pour qu’en peu de temps la nécessité d’une armée s’évanouisse et que nous puissions vivre comme au Costa Rica. Si vous pensez que cela exposerait les États-Unis au danger d’une attaque, s’il vous plait dites-moi qui attaquerait et pourquoi.

La plupart des Américains, comme les populations des autres pays développés, vénèrent le capitalisme avec lequel ils ont été élevés. Vraiment ? Lisez le chapitre de mon livre l’État Voyou : Un Guide de l’Unique Superpuissance Mondiale » : « Les États-Unis envahissent, bombardent, et tuent au nom de la libre entreprise mais les Américains y croient-ils réellement ? » Écrits en 2000/2005, les exemples donnés dans ce chapitre peuvent avoir besoin d’une mise à jour, mais les idées exprimées sont plus pertinentes que jamais.

La nationalisation, de pair avec un projet de société, n’exclurait pas des élections bien entendu. Au contraire, nous aurions des élections qui ne seraient pas dirigées par l’argent. Quelle bouffée d’air frais. Le Professeur Cornel West a suggéré qu’il devenait difficile de seulement imaginer à quoi ressemblerait une société démocratique et libre, sans grande concentration de pouvoir corporatif, ou d’imaginer comment elle fonctionnerait.

Qui allez-vous croire ? Dick Cheney ou moi ?

J’ai passé à peu près 30 ans à rassembler les détails des dossiers criminels de la politique étrangère américaine pour en faire des listes concises, et je suis toujours en train de chercher des occasions pour présenter les informations à de nouveaux lecteurs. Le nouveau livre de Dick Cheney et de sa fille idolâtre est tout bonnement l’occasion.

« Nous sommes, c’est une question de fait empirique et d’histoire incontestable, la plus grande force du bien que le monde ait jamais connu. … La sécurité et la liberté de millions de gens autour du globe ont dépendu de la force américaine en termes militaire, économique, politique et diplomatique. » – Dick Cheney et Liz Cheney, « Pourquoi le monde a besoin d’une Amérique puissante »

Bon… Rien à part une transplantation de cerveau et d’âme ne changerait les convictions du Dr Folamour et de sa progéniture méticuleusement conditionnée, mais pour vous tous là-bas qui êtes encore en vie dans un monde de faits, de logique, de droits de l’homme et d’empathie humaine, voici l’arme à utiliser s’il vous arrivait de vous retrouver piégé par l’étreinte de gens comme ces reptiles de Cheney (dont la mère, Lynne, qui a une fois mis en ligne un site web dans l’unique but de nous attaquer, moi-même et sept autres personnes, pour avoir tenu un séminaire le 18 septembre 2001 pendant lequel nous avons parlé de la politique étrangère américaine comme étant la principale provocation de ce qui était arrivé une semaine plus tôt).

Voici les listes :

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont :

  • Tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers, dont la plupart étaient élus démocratiquement.
  • Bombardé la population de plus de 30 pays.
  • Tenté d’assassiner plus de 50 dirigeants étrangers.
  • Tenté de réprimer un mouvement populiste ou nationaliste dans 20 pays.
  • Gravement interféré dans les élections démocratiques d’au moins 30 pays.
  • De plus… bien que cela ne soit pas facile à quantifier… ont plus trempé dans la pratique de la torture que n’importe quel autre pays au monde… depuis plus d’un siècle… pas seulement en infligeant concrètement la torture, mais en l’enseignant, en fournissant des manuels et des équipements.

Lettre ouverte aux politiciens va-t-en guerre du monde

Jürgen Todenhöfer est journaliste allemand et ancien directeur de média ; de 1972 à 1990 il a été membre du parlement pour les Démocrates Chrétiens (CDU). Il était l’un des plus ardents supporters allemands des moudjahidines soutenus par les É-U et de leur guérilla contre l’intervention soviétique en Afghanistan. A plusieurs reprises, il a voyagé dans les zones de combat au côté des groupes moudjahidines afghans. Après 2001 Todenhöfer est devenu un critique véhément des interventions américaines en Afghanistan et en Irak. Il a publié plusieurs livres sur les visites qu’il a faites dans les zones de guerre. Au cours de ces dernières années, il a interviewé deux fois le président de la Syrie Bachar el-Assad et en 2015 il a été le premier journaliste allemand à séjourner dans « l’État islamique ».

Chers Présidents et Chefs de gouvernements !

Durant des décennies d’une politique de guerre et d’exploitation, vous avez plongé des millions de gens dans la misère au Moyen-Orient et en Afrique. A cause de vos politiques, des réfugiés ont dû s’enfuir à travers le monde entier. Un réfugié sur trois en Allemagne vient de Syrie, d’Irak ou d’Afghanistan. Un réfugié sur cinq vient d’Afrique.

Vos guerres sont aussi la cause du terrorisme mondial. Au lieu d’une centaine de terroristes internationaux comme il y a 15 ans, nous sommes maintenant face à plus de 100 000 terroristes. Votre cruauté cynique nous frappe maintenant comme un retour de boomerang.

Comme d’habitude, vous n’envisagez même pas de réellement changer votre politique. Vous ne vous préoccupez que des symptômes. La situation sécuritaire devient chaque jour plus dangereuse et plus chaotique. Toujours plus de guerres, plus de vagues de terreur et plus de crises migratoires, voilà ce qui définira l’avenir de notre planète.

Même en Europe, car la guerre frappera un jour à la porte de l’Europe. N’importe quel homme d’affaires qui agirait comme vous serait licencié ou en prison à l’heure qu’il est. Vous êtes de parfaits ratés.

Les populations du Moyen-Orient et d’Afrique, dont vous avez détruit et pillé les pays, et les peuples d’Europe, qui accueillent maintenant les innombrables réfugiés désespérés, doivent payer le prix fort de vos politiques. Mais vous vous en lavez les mains et vous fuyez vos responsabilités. Vous devriez passer en jugement devant la Cour Criminelle Internationale. Et chacun de vos partisans politiques devrait prendre réellement soin d’au moins 100 familles de réfugiés.

En fait, les peuples du monde devraient se lever et entrer en résistance contre vous, bellicistes et exploiteurs que vous êtes. Comme l’a fait une fois Gandhi – dans la non-violence, dans la « résistance passive ». Nous devrions créer des mouvements et des partis. Des mouvements pour la justice et l’humanité. Faire la guerre aux autres pays est tout aussi punissable que le meurtre et l’homicide involontaire dans son propre pays. Et vous qui êtes responsables de la guerre et de l’exploitation des gens, vous devriez aller en enfer pour toujours. Ça suffit ! Allez-vous faire voir ! Sans vous, le monde serait bien meilleur.

Jürgen Todenhöfer [5]

Plus ça change, plus c’est la même chose [En Français dans le texte, NdT]

Le vote annuel à l’assemblée générale des Nations Unies vient de se tenir sur la résolution suivante : « Nécessité de mettre fin à l’embargo économique, commercial et financier imposé par les États-Unis d’Amérique contre Cuba ».

Cette année enregistre un nouveau record de votes « oui », avec l’ajout des Iles Marshall et des Palaos (qui jusqu’ici avaient voté « non » ou s’étaient abstenues) et de la Micronésie (qui s’était toujours abstenue). Ces trois pays ont tous établi des relations diplomatiques avec Cuba plus tôt dans l’année, ce que bien sûr les États-Unis ont également fait mais sans que Washington ne change quoi que ce soit à son vote. Voici ce qu’ont donné les votes par le passé (sans inclure les abstentions) :

 

Chaque automne, le vote des Nations unies nous rappelle agréablement que le monde n’a pas totalement perdu la tête et que l’empire américain ne contrôle pas complètement l’opinion des autres gouvernements. La vraie raison à l’éternelle hostilité de Washington envers Cuba n’a pas changé depuis la révolution de 1959 – la peur d’un bon exemple ; la peur d’une alternative au modèle capitaliste ; une peur qui s’est confirmée à maintes reprises au fil des années, alors que beaucoup de pays du tiers-monde ont exprimé leur admiration et leur gratitude envers Cuba.

Comment l’embargo a-t-il commencé : le 6 avril 1960, Lester D. Mallory, député américain, Secrétaire d’État adjoint aux affaires inter-américaines, écrivit dans une note interne : « La majorité des Cubains soutiennent Castro… Le seul moyen que l’on peut envisager pour aliéner le soutien intérieur réside dans la désillusion et le mécontentement provoqués par l’insatisfaction économique et la précarité. Tout moyen possible devrait être mis en œuvre rapidement pour affaiblir la vie économique de Cuba. » Mallory proposa « une ligne d’actions qui… réalise les plus grandes attaques en terme de privation d’argent et de fournitures à Cuba, afin de diminuer les salaires nominaux et réels, pour provoquer la faim, le désespoir et le renversement du gouvernement. » [6]

Plus tard cette année-là, l’administration Eisenhower a institué son embargo pour étouffer son éternel ennemi.

Rien de réellement important n’a changé récemment. La prison Guantánamo existe encore dans toute sa splendeur et sa torture impérialistes. Les É-U n’ont pas renoncé à leur politique de « changement de régime » vis à vis de Cuba. Sur les indemnités de compensation dues à Cuba s’élevant à presque mille milliards de dollars, pas un sou n’a été payé. Washington a récemment menacé de revenir sur le statut d’exonération fiscale de IFCO/Pasteurs pour la paix, l’un des groupes partisans de Cuba les plus respectés et expérimentés. Je ne peux toujours pas aller à Cuba en touriste, ni présenter l’un de mes livres à un salon du livre cubain (dont on m’a bloqué l’accès par le passé). Et les États-Unis ne relâchent toujours pas leur emprise mortelle sur l’embargo en continuant, entre autres choses, à interdire la vente de médicaments à Cuba.

Note aux lecteurs

Certains d’entre vous m’ont fait remarquer que « Killing Hope » (Tuer l’espoir) était indisponible en magasins, régulièrement en rupture sur Amazon, et souvent en rupture chez moi. C’est parce que l’un des directeurs de la publication du livre, Common Courage (Maine), et son éditeur Greg Bates, ont bloqué la publication et la distribution du livre par un nouvel éditeur américain. Common Courage est de fait en cessation d’activité mais refuse de voir les choses en face. Bates a volé des royalties que m’avait envoyées mon éditeur anglais par l’intermédiaire de Common Courage. Ce voleur a, entre autres, annulé mon contrat avec Common Courage. C’est compliqué, mais je me sens obligé de donner quelques explications à ceux d’entre vous qui ne sont pas arrivés à trouver un exemplaire de mon livre.

Notes

[1] The Independent (London), March 18, 2015

[2] The Wikileaks Files: The World According to US Empire (2015), Introduction by Julian Assange, chapter 10

[3] Newsweek, September 21, 2015

[4] William Blum, Rogue State: A Guide to the World’s Only Superpower (2005), Chapter 18

[5] Voir Jürgen Todenhöfer Facebook et website. Quelques corrections mineures d’orthographe et de grammaire ont été faites.

[6] Department of State, Foreign Relations of the United States, 1958-1960, Volume VI, Cuba (1991), p.885

Source : William Blum, le 03/11/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

Nerouiev // 14.02.2016 à 06h52

Un texte semblable aurait pu être écrit par un socialiste Français avec une publication dans un journal tel que Le Monde. Il aurait, à mon avis, fait un tabac. Nous sommes déjà pratiquement arrivés au parti unique tel qu »attendu par le jeu des mélanges européens et toute déviance semble devenir un pêché. Bientôt notre éducation sera prise au piège et nous n’aurons même plus besoin de propagande.
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60 réactions et commentaires

  • Nerouiev // 14.02.2016 à 06h52

    Un texte semblable aurait pu être écrit par un socialiste Français avec une publication dans un journal tel que Le Monde. Il aurait, à mon avis, fait un tabac. Nous sommes déjà pratiquement arrivés au parti unique tel qu »attendu par le jeu des mélanges européens et toute déviance semble devenir un pêché. Bientôt notre éducation sera prise au piège et nous n’aurons même plus besoin de propagande.
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      +44

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  • Ari // 14.02.2016 à 09h03

    Selon M. Blum, la France fait partie des gouvernements que les US ont tenté de renverser (65) et De Gaulle fait partie des dirigeants qu’ils ont tenté d’assassiner.

    Je sais bien que les US détestait De Gaulle mais je n’avais pas connaissance de cela. Sur quoi se base-t-il ?
    Quelqu’un aurait-il un lien pour se documenter sur cette affaire ?

      +11

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    • Perret // 14.02.2016 à 09h32

      L’OAS était manipulée par les services américains (Irwing Brown en particulier) et beaucoup d’anciens de l’OAS ont continué leur carrière dans l’orbite US, comme le Dr Jean-Claude Pérez, chef du renseignement de l’OAS, à l’enterrement duquel, en 2008, on a vu pas mal de gens, de droite comme de gauche, connus pour se situer dans l’orbite américaine.

        +31

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  • J // 14.02.2016 à 09h40

    Même le cas emblématique du Chili n’est pas si simple. Les lignes suivantes sont de Pierre Clostermann, témoin direct du coup d’état de Pinochet :
    « Toutes [les villes du Chili] se sont ralliées dans les vingt-quatre heures, et non seulement les syndicats n’ont pas réagi mais encore ils ont rejoint la révolution avec enthousiasme. J’ai compris cette attitude des syndicats quand Antonio m’a raconté comment son fils avait été arrêté et torturé par la police spéciale après une manifestation des ouvriers des nitrates – son corps jeté dans un de ces charniers découverts récemment, attribués par les bonnes âmes à Pinochet (…). La plus grande mine à ciel ouvert du monde, El Teniente de Chuchicamata, produisant 25% du cuivre mondial, où travaillent cinquante mille ouvriers appartenant au plus dur des syndicats, fut occupée par un jeune capitaine accompagné d’une dizaine de soldats sous les vivats des ouvriers… »
    http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/chili.htm

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    • Garibaldi2 // 14.02.2016 à 16h14

       »Il a vu de ses yeux l’ambiance, et les conditions de détention, pas si inhumaines selon lui qu’on a pu le dire, dans le stade de Santiago. »
      Pas si inhumaines ? Clostermann faisait-il allusion à ça :
      Víctor Lidio Jara Martínez (né à San Ignacio, province de Ñuble, le 28 septembre 1932 et mort à Santiago, le16 septembre 1973) était un chanteur auteur-compositeur-interprète populaire chilien.
      Arrêté par les militaires lors du coup d’État du 11 septembre 1973, il est emprisonné et torturé à l’Estadio Chile (qui se nomme aujourd’hui Estadio Víctor Jara) puis à l’Estadio Nacional avec de nombreuses autres victimes de la répression qui s’abat alors sur Santiago. Il y écrit le poème Estadio Chile (aussi connu comme la chanson-titre Canto qué mal me sabes) qui dénonce le fascisme et la dictature. Ce poème est resté inachevé car Víctor Jara est rapidement mis à l’écart des autres prisonniers. Il est assassiné le 15 septembre après avoir eu les doigts coupés par une hache.
      source wikipedia

        +12

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      • J // 14.02.2016 à 17h30

        Je suis aussi un fan de Victor Jara, mais je sais (source Amnesty International) que s’il avait bien voulu arrêter de chanter comme on le lui intimait il n’aurait pas été tué ni même maltraité (doigts écrasés à coups de crosse d’après ma source, non coupés), comme son collègue et ami Ángel Parra, arrêté en même temps, libéré après quelques années et qui a poursuivi sa carrière en France.

        Je dis que ce n’est pas aussi simple, ce n’est pas pour tomber dans le simplisme opposé. Les mineurs de Chuchicamata ont fait grève sous Pinochet quelques années après, et autant que je sache ça s’est conclu de façon civilisée.

          +2

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        • kasper // 15.02.2016 à 00h57

          En somme il avait qu’a la fermer, apres faut pas venir se plaindre qu’on
          [Modéré}

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          • Lysbeth Lévy // 15.02.2016 à 09h08

            ah, donc vous êtes contre la liberté d’expression « a géométrie variable », et pour les dictateurs orienté a droite, et quand à Amnesty ce sont les américains qui le financent le plus et donc manipule les rapports selon leur politique étrangère.

            Des campagnes mensongères ne sont pas rares : http://bdc.aege.fr/public/Le_dessous_des_ONG_une%20verite_cachee.pdf
            L’instrumentalisation des ONG dans le genre Amnesty ou Transparency, et autres « rapports d’enquêtes » est maintenant bien connue.
            Les pays de « l’Axe du Mal » paie un lourd tribu à la suite de « ces rapports » exemple la Lybie, avec le prétendu viol de masse soit disant voulu par Kaddhafi et qui s’est révélé un « gros mensonge » de plus ainsi que l’attribution à Kaddhafi de la mort de plus de 6 000 lybiens (soit disant bombardé par son ‘armée ) qui a motivé l’OTAN d’intervenir pour finalement bombarder et assassiner 160 000 lybiens et la destruction totale du pays!!.
            Le coups de « l’assassin de son propre peuple » commence à dater comme mensonge depuis la Yougoslavie.
            Bonne journée à vous….

              +7

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            • J // 15.02.2016 à 12h49

              Je n’ai cité Amnesty que pour Jara, et par ailleurs ils n’ont vraiment pas ménagé Pinochet. Ils ont eu des ratages, mais le plus gros a été sur les Khmers Rouges.

                +0

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          • Hypnoze // 15.02.2016 à 10h07

            Quels faits? Des faits écrits par Amnesty International, cette ONG qui est financé par le gouvernement américain¹… Gouvernement qui a soutenu les dictatures d’amérique latine et d’amérique du sud depuis au moins 100ans? Il n’y a pas comme un conflit d’intérêt dans ce genre de propos?

            Dans tous les cas, merci d’avoir éclairer les lecteurs de ce blogue, qui savent maintenant comment faire en cas de changement de pouvoir brusque, dans un context despotique: ne plus travailler (donc ne plus manger), fermer sa gueule et advienne que pourra. Si, dans tous les cas, vous seriez décidé à continuer de vivre, il serait donc normal que l’on vous tue, pour votre propre sécurité!

            Les commentaires de ce monsieur J sont clairement honteux à notre époque.

            ¹ http://bdc.aege.fr/public/Le_dessous_des_ONG_une%20verite_cachee.pdf, https://fr.wikipedia.org/wiki/Amnesty_International#Financement

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            • Ari // 15.02.2016 à 19h36

              Je ne connais pas les détails de tout cela. Je suis pourtant persuadée d’une chose : on ne peut pas toujours prouver ce qui est pourtant juste.

              Je crois que comme dans certains cas, il vaut mieux abandonner « la partie », en faisant confiance aux lecteurs à partir de maintenant, qui sont spectateurs de cet échange.

              Il n’y a pas que le fond, le contenu échangé, que l’on ne peut pas toujours vérifier, mais aussi la forme. La forme que prend la communication et qui est là directement sous les yeux.
              Et le lecteur, j’ose le croire, voit bien la mauvaise foi de Monsieur J.

              Il n’y a pas trop à s’y intéresser plus que ça. Au fond on voit bien qu’il ne cherche qu’à vous faire sortir de vos gonds. Pour vous décrédibiliser.
              Faisons confiance aux lecteurs.

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            • J // 15.02.2016 à 20h54

              Et donc la malhonnêteté de Pierre Clostermann et de pas mal d’autres. Apparemment personne ne connait sérieusement cette histoire ici, mais tout le monde pontifie.

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            • Pascal // 17.02.2016 à 21h31

              Il semblerait que si vous considérez que « s’il avait bien voulu arreter de chanter comme on le lui intimait, il n’aurait pas été tué ni même maltraité » en effet cela suffit à comprendre votre positon :
              Les assassinats politiques sont normaux.
              Il suffit de ne plus parler, ne plus écrire, ne plus se plaindre et supporter une dictature pour avoir la vie sauve.

              Si c’est votre conception, la discussion n’est pas possible.

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            • J // 17.02.2016 à 21h41

              Elle est impossible si vous manipulez à ce point mes propos.

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            • Silk // 17.02.2016 à 22h13

              Pourtant c’est ce que vous avez ecrit (je ne déforme rien) :
              « Je suis aussi un fan de Victor Jara, mais je sais (source Amnesty International) que s’il avait bien voulu arrêter de chanter comme on le lui intimait il n’aurait pas été tué ni même maltraité (doigts écrasés à coups de crosse d’après ma source, non coupés), comme son collègue et ami Ángel Parra, arrêté en même temps, libéré après quelques années et qui a poursuivi sa carrière en France. »

              Et maintenant il est mort en martyr c’était plus facile.
              Le lâche, même pas le courage de se suicider Auriez vous pu ajouter …

              Donc arrêtons là, vous ne reconnaissez même pas ce que vous avez ecrit quelques post au dessus.
              C’est du flood, une partie de nos messages seront supprimés dès demain afin de ne garder que les commentaires pertinents.

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      • Astatruc // 14.02.2016 à 20h24

        Merci Garibaldi de rendre ainsi honneur à ce chanteur qui s’est sacrifié en toute conscience en espérant que les gens non seulement regarderaient mais « verraient » et comprendraient.
        merci.
        Il nous est difficile d’appréhender l’histoire de l’Amérique du Sud sans avoir lu le livre de Romain Gary ‘Mangeurs d’étoiles »ainsi que d’autres livres sur le sujet commis par R.Gary.

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        • Astatruc // 14.02.2016 à 20h30

          http://www.babelio.com/livres/Gary-Les-Mangeurs-detoiles/37336

          « Dans toute l’Amérique centrale, et aussi dans les Andes, les hommes se maintiennent en vie en se nourrissant de substances hallucinogènes.
          On les appelle les  » mangeurs d’étoiles « . Il y a plusieurs siècles, deux moines franciscains, Motolinia et Sahagun, décrivaient déjà cette pratique dans leur histoire des Aztèques. Au milieu des volcans d’essence infernale, dans une Amérique latine en plaine mutation, ce roman picaresque et poétique peint une humanité qui semble faite de saltimbanques. Ils gravitent autour d’une héroïne déchue, qui se détruit à force d’idéalisme.
          A chacun son étoile selon sa faim. »

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    • Lysbeth Lévy // 14.02.2016 à 17h16

      Cher J….! Vous prétendez qu’au fond Allende ou Pinochet c’est du pareil au même, et alors pourquoi a votre humble avis la CIA (Usa) ont voulu le coups d’état contre Allende l’homme que le peuple chilien a voté démocratiquement ?

      Et alors si Allende était un « dictateur » Pinochet serait lui un « vrai démocrate » malgré les crimes contre l’humanité ?, Crimes qui ont fait qu’une génération de chiliens se sont exilés, pour ne pas mourir dans les geôles de ce « cher Pinochet ».

      Franchement là vous exagérez et sachez que ce Pierre Closterman(tout héros de guerre qu’il était ) était un « agent de liaison » ou « agent d’influence » français, appointé au Quai d’Orsay et qu’il était totalement contre les révolutions qu’elles soient algérienne, sud américaine ou africaine. Il semblerait qu’il est été tenté par l’OAS.également..

      .Bien à vous

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      • J // 14.02.2016 à 20h20

        Vous déformez mes propos. Je dis que ce n’est pas si simple, que le régime Allende dérivait réellement de façon inquiétante (soit dit en passant, il n’aurait pas été élu si ses adversaires avaient pu s’entendre, c’était minoritaire et de justesse, pas de bonnes conditions pour la politique de rupture qu’il a menée). Peut-être y était-il vicieusement poussé par la CIA, je n’en sais rien, mais le Golpe de Pinochet n’a pas soulagé que des gens de droite.

        Enfin, si vous ne savez penser qu’en mode manichéen je ne peux rien pour vous.

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        • raloul // 14.02.2016 à 21h17

          Bonjour !

          J, c’est vrai que ce n’est pas du tout manichéen que de présenter Allende comme un tortionnaire d’ouvriers et Pinochet comme un libérateur du petit peuple…

          Merci pour ce moment. Vous seriez bon dans un registre comique si le fond de l’histoire n’était pas si tragique (crimes contre l’humanité).

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          • J // 14.02.2016 à 21h48

            Je rappelle que je me réfère entre autres à Pierre Clostermann, qui se trouvait sur place. J’ai été (je suis toujours un peu) fan de la Nueva Cancion Chilena, mais à écouter un certain nombre de paroles hyper-exaltées, fanatiques (voir le lien), je ne trouve pas si surprenant qu’on en soit venu à zigouiller des grévistes (Clostermann parle du fils du pêcheur chez qui il allait se livrer à la pêche au gros), à stocker des armes pour passer à l’étape suivante, à faire venir de plus en plus de militants étrangers, etc.

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        • Lysbeth Lévy // 14.02.2016 à 21h39

          Oui nous vivons dans un monde de plus en plus manichéen, vous me le reprochez mais ce n’est pas moi qui ai dit un certain jour : » Soit vous êtes avec moi soit vous êtes avec les terroristes et contre moi » ! C’est bien a partir de la « grande croisade » contre le monde musulman en général et l’Axe du Mal (Corée du Nord, Cuba, Zimbawe, Russie, Chine, Vénézuela, Soudan,…)

          j’en oublie milles excuses, c’est a cette époque, que le manichéisme politique a pris forme, englobant la Planète entière. La fin de l’histoire comme disait Fukuyama. L’Urss s’étend crashé pour 50 ans au moins, les Usa avaient planifié a travers le P.N.A.C « LA guerre de civilisation » théorisé par Hutington, Bernard Lewis.

          Ce jours là le 11 septembre 2001 a sonné le glas pour des pays pauvres en terme de PIB, mais grandement riches en pétrole, ce « jus noir » qui a toujours été « au coeur » de la politique étrangère américaine.

          Bush et cies ont vu une grande croisade » chrétienne et néoconservatrice, contre les musulmans « les bougnoules » de « Mr Sylvestre », encore une peuplade qu’il faut démocratiser, civiliser même a coups de « tapis de bombes »..

          Ces pays musulmans ayant le tord d’avoir sous leurs pieds ces richesses pétrolières, gazières, les plus essentiels pour que les Usa enfin dominent totalement le monde.
          Je m’excuse d’être péremptoire ;parfois, mais il faut dire que la menace état-unienne est la plus grande comme le dit Mr Blum…

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          • J // 15.02.2016 à 10h06

            Caricature. Bush a employé une fois le mot « croisade », sans en mesurer les connotations, et puis il s’est tenu pour dit que c’était une gaffe.

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            • J // 15.02.2016 à 20h10

              Je suis au courant, merci. Sauf quand même qu’on est libre de choisir sa religion aux USA, tout le monde n’a pas cette chance dans le monde. Il n’empêche que Bush n’a employé le mot « croisade » qu’une fois, de façon purement rhétorique, et s’est bien gardé de récidiver. Il faudrait d’ailleurs savoir ce qu’on lui reproche (je ne dis pas qu’il avait forcément raison), défendre des intérêts économiques ou sa religion.

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  • luc // 14.02.2016 à 10h04

    Cool le résumé sur la syrie…

    Pour le socialisme je suis aussi à fond pour ce qu’il dit… il me semble qu’il faudrait commencer par des nationalisations ayant pour effet de rendre -quasiment- gratuit ce qui est indispensable et vital… comme il le dit, le logement en fait partie :

    – avoir un toit en dur (je pense à ces tentes dans la jungle de calais… pas terrible! mais il faudrait bien sur permettre les deplacements… une priorité aux francais serait logique… mais meme pour les francais ca serait problematique, je sais, tout le monde voudrait la cote d’azur… priorité aux sdf ca serait deja beaucoup… bref… je pense aussi à ces expulsions en espagne alors qu’il y a plein de logements vides dans le pays… certains espagnols y emmenageraient volontiers…)

    – il faudrait aussi du chauffage dans ces maisons

    – des habits sur le dos

    – de l’eau et de la nourriture

    voilà ce qu’une classe politique dirigeante ayant pour but le bien etre de sa population devrait rendre gratuit… mais le probleme c’est qu’il faudrait en meme temps qu elle arrete de penser qu il faut absolument faire de la croissance etc ce qui implique donc de couper les ponts avec les marches financiers et le libre echange international debridé etc une sacrée utopie évidemment

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    • patrick // 14.02.2016 à 14h55

      Rendre gratuit tout ce qui est indispensable est vital ??? ok, pour ma part , j’arrête immédiatement de bosser puisque tout est gratuit.
      Donc bosser sera obligatoire , oui mais on pourra faire semblant , ou du moins on en foutra pas une ( la fameuse apathie du kolkhosien ).
      Bon, les gars, il va falloir bosser pour me nourrir.

      La nationalisation et la collectivisation ont toujours conduit à la pénurie , à la misère et à la corruption , ce n’est pas un hasard , c’est la nature humaine et même les campagnes de rééducation n’y font rien.

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      • luc // 14.02.2016 à 23h57

        c’est déjà pas mal, tu arrives à imaginer cette utopie que les besoins vitaux seraient gratuits : bravo

        par contre, tu es hyper pessimiste dans ta vision… obligé de travailler… tu décris parfaitement une science fiction bien noire, tu es triste

        dans la réalité, quand on a une couverture maladie universelle, c’est un bon début… aussi que l’état garantisse les prix bas pour l’eau et l’électricité…

        mais il faut aller plus loin, beaucoup plus loin, c’est l’entraide, le partage, la vie en communauté

        et ceux qui veulent absolument travailler plus, inventer des nouveaux divertissements etc, c’est ok, si seulement ils laissent en place cette garantie d’accès gratuits aux besoins de base pour tous

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  • Sansn // 14.02.2016 à 10h58

    Tout ce que dit Blum est vrai. Les Etats-Unis sont un des pires états-voyous de la planète. Tout homme sincère ne peut que le constater.
    Mais que nous propose Blum comme modèle ? Je vous le donne en mille, CUBA, un des pires états-voyous de la planète ou ALLENDE, un ancien fasciste reconverti dans l’idéologie soeur qui a ruiné son pays en moins de 2 ans !
    Si c’est ça la relève, il y a de quoi désespérer…

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    • Ari // 14.02.2016 à 11h24

      Pour être un des pires Etats voyous de la planète, encore faut il en avoir les moyens. Je ne pense pas que Cuba et les USA jouent dans la même cour !
      Quant au fasciste du Chili, je vois plutôt Pinochet, et l’idéologie soeur : l’école de Chicago.

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    • vincent // 14.02.2016 à 11h26

      Après il ne dit pas que c’est le modèle à suivre, il dit que c’est un modèle qui aurait pu réussir;

      Tu sais je pense que l’on verrait des choses vraiment étonnante, dans le bon sens, si les USA étaient foutu de laisser vivre ses pays dont le seul crime est de ne pas s’être marié au capitalisme.

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    • Alae // 14.02.2016 à 12h55

      À Sansn
      Cuba, un « des pires état-voyous de la planète », vous voulez rire ?
      En attendant les preuves de ce que vous avancez, un documentaire britannique réalisé pour Channel 4 sur le rapport obsessionnel de la CIA à Fidel Castro. C’est intitulé « 638 façons de tuer Castro » et c’est le nombre exact, preuves à l’appui, des tentatives de la CIA de l’assassiner.
      Des malades !
      En anglais, sorry.
      https://www.youtube.com/watch?v=VFQz8racYNk

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      • Sansn // 14.02.2016 à 19h56

        Mais bien sûr que les Etats-Unis, en bon état voyou qu’ils sont, ont été à l’origine de dizaines de tentatives d’assassinat de Fidel Castro ! Ça ne fait pas de lui un démocrate. Lui et son frère règnent depuis un demi-siècle sur un état voyou totalitaire, Un état voyou est un état à la tête duquel se trouve un dictateur et un parti unique, où il n’existe ni liberté de réunion, ni liberté d’association, ni liberté de la presse, ni liberté d’expression, où les adversaires politiques ont été exécutés ou assassinés (15 000, selon l’estimation du Livre Noir du Communisme), dont 1,2 millions de ressortissants ont fui le régime (10% de la population) au péril de leur vie , où jusqu’en 2013, le fait même d’évoquer son souhait d’émigrer était puni de 6 mois de prison, etc. le fait que le régime se soit récemment assoupli sous la pression internationale ne change rien au fait qu’il est dirigé par des criminels, au sens de Nuremberg, et que la complaisance ou même la connivence de nombreux intellectuels et même du Pape, ne saurait l’absoudre. Si vous êtes un démocrate sincère, je vous invite à taper « Human rights in Cuba » dans Google et à prendre enfin connaissance de ce régime.

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        • Alae // 14.02.2016 à 20h28

          « dont 1,2 millions de ressortissants ont fui le régime (10% de la population) au péril de leur vie , où jusqu’en 2013, le fait même d’évoquer son souhait d’émigrer était puni de 6 mois de prison, »

          Vous tombez très mal. Je connais beaucoup de Cubains établis à Miami (où ils forment 90% de la population), et je peux vous dire que les allers-retours entre Cuba et les USA des copains et des familles, il y en avait tous les jours. Et c’était dans les années 80/90.
          Quant aux « ressortissants ayant fui le régime », si vous saviez combien d’entre eux faisaient/font partie de la mafia héritée de Batista… une bonne raison pour laquelle encore aujourd’hui, Miami est une plaque tournante de drogue, de blanchiment d’argent et de prostitution.
          http://www.rawstory.com/2016/01/entire-florida-police-department-busted-for-laundering-millions-for-international-drug-cartels/
          Parfois, ce qui se cache derrière l’alarmisme et la grandiloquence de la propagande occidentale est, disons, très surprenant. 🙂

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        • Astatruc // 14.02.2016 à 20h37

          “Human rights in Cuba” dans Google

          N’en jetez plus,
          Là, si ce n’était pas si triste, je me roulerai de rire par terre.

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        • Lysbeth Lévy // 14.02.2016 à 20h41

          Excusez moi Sansa, mais apparemment vous avez pris vos infos sur des textes de gens du « pays du monde libre » ou des pays de l’Axe du Bien » contre les pays de l’Axe du Mal c’est a dire Cuba, ancienne colonie américaine, le plus « grand bordel » de l’Amérique centrale, ou le jeu, l’alcool, tenu par la mafia Us, qui évidemment leur a échappé avec la révolution cubaine. Mais le crime le plus grave est « le blocus ».
          Les pays ayant été sous blocus sont quasiment voué à la mort, le cas de l’Irak par exemple a fait plus d’un million et demi de décès, dont 500 000 enfants de moins de 5 ans !  »
          « Vous savez ces enfants dont Madeleine Albraight avait dit que ça en valait la peine » qu’ils soient morts » ! Pour les pays sous blocus :
          Voir ici les faits du Parlement européen, ayant voulu l’arrêter en raison de la souffrance du peuple ..http://www.europarl.europa.eu/sides/getDoc.do?pubRef=-//EP//TEXT+MOTION+B5-2000-0364+0+DOC+XML+V0//FR
          « Les blocus » ont tué plus de gens, peuples, que n’importe quelle guerre, sauf que Cuba a en raison de sa situation plus favorable et son régime socialiste a permit la survivance de ce peuple courageux. Ceux qui sont partis, souvent les anciens propriétaires latifundiaires, qui paient la propagande anti-castriste, les Usa étant leur meilleur amis.

          Le dernier coups perdu de la CIA est que Fidel Castro a vaincu son cancer il vie encore! .

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        • Silk // 17.02.2016 à 22h09

          Il vous faudrait revoir la definition d’un état voyou.

          Vous décrivez un regime totalitaire/dictature sanglante.
          (La réalité est toute autre)
          Un état voyou c’est un état qui se comporte comme un voyou sur le plan INTERNATIONAL.

          Cuba n’a pas attaqué de pays étrangers,
          Cuba n’a pas tenté de faire des coups d’état à l’étranger pour des visée dominatrice.
          Cuba n’a pas tenté d’assassiner des dirigeants étrangers.

          Cuba n’est pas un état voyou contrairement aux USA.

          Je vous invite à prendre connaissance de la réalité historique des événements avec d’autres sources que le livre noir du communisme.

          Je vous rappèlerai juste qu’une partie des auteurs se sont publiquement désolidarisés du livre en constatant la déformation de leur propos combiné à une instrumentalisation choquante de leurs textes à la lecture de la préface de Courtois.
          En l’occurrence, au moins deux principaux co-auteurs, Nicolas Werth, historien de l’URSS et Jean-Louis Margolin, spécialiste de la Chine ont prit pris publiquement position pour dénoncer cela.

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  • J // 14.02.2016 à 11h18

    Rappel historique : beaucoup de gens ont soutenu Hitler à un moment ou un autre, y compris le père et grand-père des deux Présidents Bush successifs, mais y compris aussi Staline, au point qu’en 1940 des communistes français, sur ses consignes, ont saboté des productions d’armement en France (voir sur le Net le cas des frères Roger et Marcel Rambaud).

    Et alors ? Les boules de cristal ne sont pas au point, il y a toujours des mouvances abominables et il y a toujours la tentation de les combattre les unes par les autres. On a donc soutenu les talibans et Al Qaida contre l’URSS, à une époque où le bloc communiste était à son apogée, venait de faire plier l’Amérique au Vietnam, et avançait de partout… tandis que le djihadisme était encore dans les limbes. Mais c’est tellement plus simple de considérer que si une politique donne un résultat c’est que ce résultat était voulu.

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    • groucho // 14.02.2016 à 14h58

      Staline n’a jamais soutenu Hitler. Il a tout fait, pendant des années, pour obtenir une alliance de revers avec la France et l’Angleterre en cas d’attaque allemande et on l’a baladé (tout comme on tente de balader Poutine aujourd’hui). C’est après les accords de Munich, qu’il a pris acte du fait que l’URSS se retrouverait seule face à la puissance militaire allemande dans la guerre que tout le monde savait inéluctable. Et beaucoup se réjouissaient même d’une éventuelle destruction de l’URSS (plutôt Hitler que le Front Populaire !). Toujours l’anti-communisme viscéral qu’évoque Blum !
      Il a fait la seule chose intelligente qu’il pouvait faire : reculer l’échéance pour l’URSS !
      Les documents d’archives qui le prouvent sont innombrables.

      Il faudrait arrêter avec ces contes et légendes sur Staline.

      Illustration : http://www.ina.fr/video/AFE86001379/la-lutte-contre-le-bolchevisme-video.html
      Il est évident que ce genre d’état d’esprit n’est pas apparu d’une seconde à l’autre…

        +29

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      • J // 14.02.2016 à 15h46

        Désolé, mais ce que j’ai mentionné sur les sabotages dans l’armement, même si les communistes français ont dans l’ensemble renâclé, est historique et facile à vérifier. Si entraver la production d’armes dans un pays en guerre n’est pas soutenir l’ennemi de ce pays, fût-ce temporairement et avec d’autres motivations que la sympathie pour cet ennemi, je me demande ce qui le sera.

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        • Garibaldi2 // 14.02.2016 à 16h29

          J, [Modéré]. Staline n’a jamais donné d’ordre de sabotage et Roger Rambaud n’a pas reçu d’ordre de sabotage du PCF, ni l’enquête de police, ni l’instruction n’ont prouvé que Roger Rambaud était membre d’une organisation du PCF. Il est a noter que Munich s’est déroulé SANS STALINE, qui dès lors a parfaitement compris ce qui allait se passer. Vous oubliez qu’il y avait un accord militaire entre la France et l’URSS, datant de 1935 : « Au cas où la France ou l’URSS seraient l’objet d’une agression non provoquée de la part d’un État européen, malgré les intentions sincèrement pacifiques des deux pays, l’URSS et réciproquement la France, se prêteront immédiatement aide et assistance ».
          Le pacte est ratifié par les députés le 27 février 1936 et par le Sénat le 12 mars 1936. L’échange des ratifications a lieu à Moscou le 27 mars 1936 et l’enregistrement auprès du Secrétariat de la Société des Nations le 18 avril 1936.
          Le traité n’a jamais été appliqué. La coopération dans le domaine militaire se heurte à l’hostilité de l’état-major français que les gouvernements successifs, y compris les gouvernements du Front populaire, ne cherchent pas vraiment à contourner.

          source : wikipedia

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          • J // 14.02.2016 à 17h35

            Mais j’ai moi-même parlé de Bush grand-père, pour des faits similaires, il me semble. Et alors ? Pour Staline et ses consignes, peu suivies mais un peu suivies quand même, bien sûr que ça a été largement escamoté, il fallait bien. Mais il n’y a pas eu que les frères Rambaud, il y a assez de témoignages de tanks, notamment, défectueux d’une façon qui ne pouvait s’expliquer autrement.

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        • Lysbeth Lévy // 14.02.2016 à 16h51

          Désolé J…..! Mais jamais Staline ne s’est entendu (ni a soutenu) le nouveau chef Hilter, puisque c’est l’Urss qui était visé à travers le réarmement de l’Allemagne par les banques de la City a Wall Street. C’est un fait connu qu’Hitler n’est pas sorti de la « génération spontané », ni est monté au pouvoir tout seul, il a bien été soutenu par les grands capitalistes avide d’abattre l’Urss nouvellement formée, et dont les armées des alliées ont tout tenté pour la détruire du début :

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Intervention_alli%C3%A9e_pendant_la_guerre_civile_russe et malgré ça ce pays a du se battre pour avoir son espace économique.

          « La guerre est une autre (mauvaise) façon de faire de la politique.. ».

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          • Theoltd // 14.02.2016 à 19h02

            On peut aussi ajouter l’opération Unthinkable
            https://fr.wikipedia.org/wiki/Opération_Unthinkable
            Imaginée dans le dépit de la défaite par Churchill pour envahir l’URSS. (Je dis défaite, car la défaite d’Hitler en Russie n’était manifestement pas prévue).

            On peut d’ailleurs faire des parallèles étonnants entre Daesh et le régime Nazi.
            Celui ci par exemple: Les US et l’Occident sont prêts a intervenir militairement, des lors que la Russie enregistre des progrès sur le terrain. N’est ce pas ici le cas d’une histoire qui repasse les plats?

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          • J // 14.02.2016 à 20h28

            Comme si l’un empêchait l’autre. C’est plus compliqué que ça, la politique. Que Hitler ait trouvé aussi des soutiens « capitalistes », c’est dans la nature des choses, mais ces soutiens n’auraient pas suffi. D’ailleurs pas grand-monde le voyait aller aussi loin, tenir aussi longtemps. L’aider ou s’en faire complice n’impliquait pas de miser sur sa victoire (pas plus d’ailleurs qu’instrumentaliser le djihadisme contre l’URSS en Afghanistan n’impliquait un soutien durable au djihadisme). Nierez-vous le pacte Hitler-Staline ? Les divisions de la Wehrmacht engagées dans Barbarossa ont croisé les trains qui livraient le blé soviétique et d’autres marchandises promis à l’Allemagne.

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            • Lysbeth Lévy // 15.02.2016 à 00h38

              Il y a eu tant de pactes de signés et celui du pacte de « non agression » entre Staline et Ribbentrop fut le dernier d’une longue série qui a aboutit à la catastrophe la France a bien signé le même pacte de non agression mais par idéologie et propagande on ne parle que du « pacte germano-soviétique ». les historiens favorables au point de vue soviétique soutiennent que ce pacte fut motivé par la faiblesse des Occidentaux face au Troisième Reich (voire leur complicité), par la crainte de l’isolement et par la volonté de Staline de « gagner du temps » avant une attaque prévisible » ». » Selon l’historien Paul-Marie de la Gorce, les atermoiements franco-anglais face à une « grande alliance » contre l’Allemagne nazie, leurs concessions à Hitler, notamment divers accords comme l’accord naval anglo-allemand de 1935 les accords de Munich de 1938 Churchill écrit d’ailleurs dans ses mémoires que « l’offre des Soviétiques fut ignorée dans les faits. Ils ne furent pas consultés face à la menace hitlérienne et furent traités avec une indifférence, pour ne pas dire un dédain, qui marqua l’esprit de Staline. Les événements se déroulèrent comme si la Russie soviétique n’existait pas. Nous avons après-coup terriblement payé pour cela »

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  • Papagateau // 14.02.2016 à 11h28

    Orthographe : « choir » à été écrit à la place de « choisir ».
    Le mot choir existant en français, la phrase en devient incompréhensible.

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  • bluetonga // 14.02.2016 à 11h57

    Une simple réflexion en passant : William Blum, Paul Craig Roberts, Noam Chomsky, Naomi Klein, Tom Engelhardt, Sly Hedges, Chris Hedges, Mike Whitney, Robert Parry ou encore des gens comme Oliver Stone ou le très regretté George Carlin, et son fameux « si vous croyez au rêve américain, c’est que vous dormez »! Tous des Américains (à la rigueur canadiens), et on pourrait considérablement allonger cette liste de penseurs et de critiques aigus et implacables des Etats-Unis, de son capitalisme prédateur et de sa politique étrangère meurtrière. C’est pourquoi il me semble souvent inapproprié de fustiger « les Américains » comme on le fait souvent dans le fil des commentaires, ici et ailleurs. Washington, Wall Street, ce n’est pas l’Amérique, ce ne sont pas le peuple américain, qui existe, et qui la plupart du temps, n’aspire qu’à un bonheur tranquille. Les dirigeants qui les trahissent de l’autre côté de l’Atlantique sont les mêmes que ceux qui nous trahissent de ce côté. Qu’on le veuille ou non, la lutte des classes n’est pas finie.

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    • Chris // 14.02.2016 à 13h32

      Votre remarque tombe sous le sens. En effet, je fustige la politique US.
      Néanmoins, j’ai quelques rancunes contre l’Américain lambda, mais aussi français, qui ont laissé s’installer aux commandes ces prédateurs psycho-sociopathes par manque de clairvoyance et questionnement des réalités.

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      • Vincent // 16.02.2016 à 10h44

        Franchement, oubliez vos rancunes, ce n’est pas bon pour la santé. La démocratie n’a jamais été un régime où les plus clairvoyants remportaient les élections. C’est toujours le groupe le plus puissant qui gagne (comme les autres types de régimes).

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    • luc // 14.02.2016 à 14h25

      Je suis au regret de t’apprendre que la culture largement dominante dans la population us est une sorte de matérialisme affligeant… une culture unique au monde, il faut le voir pour le croire, l’attraction exercée par le confort bourgeois y est cent plus fort qu’ailleurs, c’est leur spécialité

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      • bluetonga // 14.02.2016 à 17h52

        Merci Luc. J’y ai vécu, j’y ai travaillé, j’y ai de la famille. Parler de mentalité américaine est aussi précis et pertinent que de parler de mentalité européenne. Maintenant il est un fait que l’individualisme et le sens exacerbé de la compétition y ont créé une culture particulière, mais dire « les américains » n’a guère d’intérêt. Non seulement ils sont comme nous très mal représentés par leur classe politique, mais au sein même de celle-ci, les clivages et les clans s’empoignent férocement. C’est ce qui explique l’imbroglio des déclarations et positions contradictoires américaines sur la Syrie, par exemple.

        Disons que les gens que cite (Sy Hersh et non pas Sly Hedge) représentent aussi une certaine facettede la culture américaine, intègre, lucide et militante, et que ce type d’américains feront peut-être un jour la différence.

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        • luc // 14.02.2016 à 23h48

          je suis désolé de passer pour un anti américain de base…

          mais je ne suis pas d’accord avec toi : il y a cent fois plus d’unité dans la mentalité américaine que dans la mentalité européenne

          quand tu dis « il est un fait que l’individualisme et le sens exacerbé de la compétition y ont créé une culture particulière » et bien je trouve que c’est pas assez…

          il faut se rappeler que ce peuple manque cruellement de racines.. des gens venus de partout se sont mélangés là-bas il n’y a pas si longtemps… on en a profité aussi pour y vider les prisons européennes et tout ça a commencé dans un bain de sang indien…

          enfin bref, un cas unique au monde, c’est un long sujet, mais le résultat est qu’aujourd’hui, le matérialisme de la société américaine, il n’est pas seulement « particulier », il est beaucoup plus prononcé que partout ailleurs

          je parle en moyenne bien sur.. d’ailleurs, de la meme maniere qu un ressort trop compressé se relache d’autant plus fortement, il y a evidemment quelques etincelles tres lumineuses la bas et une source d’espoir en vérité

          mais la masse reste encore largement hypnotisée, comme ici en europe, et un peu plus encore là-bas je dirais

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    • Nerouev // 14.02.2016 à 20h27

      Entièrement d’accord et pour ce qui concerne le peuple américain, c’est ce que je voulais dire dans mon post ci-dessus en disant que comme eux nous n’aurons plus besoin de propagande.
      En tout cas j’ai profité de votre post pour enregistrer la liste des personnes américaines qui ont compris et qui l’écrivent.

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  • Lysbeth Lévy // 14.02.2016 à 17h43

    Aujourd’hui c’est la Saint-Valentin, Hollande est content de lui car il a bien vendu ces armes, la France gagne 1 2 3 : http://www.usinenouvelle.com/article/l-armement-francais-s-exporte-bien-les-recettes-discretes-de-la-tv-interactive-les-profits-de-merloni-fujitsu-mise-sur-les-services-les-equipementiers-automobiles-sont-pessimistes.N1281

    Heureuse Saint-Valentin !

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  • Andrae // 14.02.2016 à 17h57

    Le but des USA c’est de se trouver face à des Etâts ou groupes territoriaux, tribus, etc.:

    — petits, morcelllés, impuissants

    — définis ethniquement / religeusement / culturellement et donc si possible opposés a leurs voisins dans des querelles violentes ou larvées

    — non re-redistributif, non socialiste / communiste, anti nationaliste, et ouvert à la rapine des grandes corporations (énergie, finance, agriculture, resources minières, etc.)

    — donc, *sans* Gouvernement ou ‘leader’ qui se soucie ‘du peuple’

    — avec des dirigeants inféodés au Maîtres externes (deals pour enrichissement), tout ce qui est ‘anti-démocratique’

    — pour ceux pratiquant répression, controles, prisons, meurtres par divers méthodes, décimation, de leur propre population

    — sans possibilité de puissance militaire sauf contraint à se saigner pour l’achat à l’extérieur

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  • Charlie Bermude // 14.02.2016 à 18h03

    Sanders s’il est élu sera t il assassiné ? ( Comme Kennedy exemple au hasard ) . Je ne le crois pas .
    C’est pas encore l’Empire , çà aimerait , mais çà n’y arrive pas . Parce que pour la premiére fois dans l’Histoire du Monde ce serait vrai de vrai qu’il y a un Empire Mondial , Universel et au fond que ce sont les riches , instruits , bien nés , qui ont raison . La preuve serait faite une fois pour toutes . La vérité c’est que des Empires Universels , y en a plein les cimetiéres . Y a en a méme dont on sait méme pas qu’ils ont existé . Celui qui nous occupe déjà c’est un faux Empire , les Russes et quelques autres sont en train de lui signifier et à nous par le méme coup .
    Ils seraient une exception , pas de plus, à l’induction ? C’est pas le sentiment qu’ils donnent là tout de suite , l’ambiance générale c’est crise , crise , crise . Doit y avoir du vrai , je ne viens pas d’une autre planéte , des Satisfaits ( Galbraith) , j’en rencontre de moins en moins .
    Alors Sanders méme s’il est élu , va pas casser 4 pattes à un canard , parce qu’il serait le seul a étre « socialiste » dans son pays , alors que chez nous on sait déjà que c’est trés limité , un « socialiste » .

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  • Theoltd // 14.02.2016 à 18h06

    On peut aussi ajouter aux listes de méfaits de l’Empire, toutes les crises financières dument organisées, (dont 2008, n’en déplaisent a ceux qui peuvent penser que la chute de lehmann brother n’etait pas planifiée) et qui ont ruiné pays et monnaies des pays ciblés. (Argentine, Venezuela, Russie, Brésil…et meme Europe dans une certaine mesure).

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  • Guillaume Besset // 15.02.2016 à 00h26

    Le capitalisme pose moins de problème et enrichit même les sociétés, à partir du moment où il est allié avec le libéralisme (libertés individuelle, d’expression et politique)
    http://www.lepoint.fr/invites-du-point/jean-nouailhac/nouailhac-recul-de-la-pauvrete-vive-le-capitalisme-08-10-2015-1971651_2428.php

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  • Kapimo // 15.02.2016 à 00h40

    L’histoire récente du Moyen Orient telle qu’elle nous est contée au début de l’article me semble exacte dans les grandes lignes au regard des infos que donnent de nombreuses sources facilement consultables.
    Néanmoins, il y a un grand absent dans cette histoire de la région. Le fait que son nom ne soit même pas cité me gène: Israel, éternelle victime.
    Dans l’histoire récente, qu’on le veuille ou non, c’est OBAMA seul qui a imposé un accord avec l’Iran, en dépit des formidables oppositions de la chambre des représentants instrumentalisée, du sénat instrumentalisé et de certains partenaires (France) dans la négociation instrumentalisés (Fabius cherchant à torpiller les négociations en coordination avec les Israeliens). Oui, les US et la France ont soutenus/armé/créé/instrumentalisé des organisations islamistes. Il serait souhaitable de ne pas oublier qu’ils ont en cela un « partenaire » expert du domaine.
    Sinon, un très grand respect pour l’auteur, son parcours et son engagement.

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