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11.février.201611.2.2016 // Les Crises

L’homme le plus dangereux du monde ? Par Bill Law

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Source : The Independent, le 08/01/2016

Le ministre saoudien de la Défense est agressif et ambitieux – et ses ennemis de l’intérieur comme de l’extérieur sont dans sa ligne de mire

Bill Law

Mohammed bin Salman assiste au sommet des chefs des pays arabes et d’Amérique du Sud à Riyad AP

Quand Mohammed bin Salman avait tout juste 12 ans, il assistait déjà à des réunions dirigées par son père Salman, le gouverneur à cette époque de la province de Riyad en Arabie saoudite. A 29 ans, 17 ans plus tard, l’alors plus jeune ministre de la Défense au monde plonge son pays dans une guerre brutale et sans issue au Yémen.

En ce moment, le Royaume d’Arabie saoudite joute dangereusement avec l’Iran, son ennemi dans cette région, et mené par un homme semblant vouloir devenir le plus vite possible l’homme le plus puissant du Moyen-Orient.

Le prince Mohammed était encore un adolescent quand il commença à spéculer dans les actions et l’immobilier. Et quand il tombait sur un os ou deux, son père était capable de prendre les affaires en main. À la différence de ses plus grands demi-frères, MbS, comme il se fait appeler, n’est pas allé à l’université à l’étranger, préférant rester à Riyad où il étudia le droit à l’université King Saud. Ceux qui le fréquentaient le voyaient comme un jeune homme sérieux, qui ne fumait pas, ne buvait pas, et qui n’avait aucun intérêt pour la fête.

En 2011, son père devint deuxième Prince Héritier et obtint le très convoité ministère de la Défense, avec son budget colossal et ses juteux contrats d’armements. MbS, en tant que conseiller privé, géra la cour royale d’une main ferme en 2012, après que son père fut nommé Prince Héritier.

A chaque étape de cette ascension dans la hiérarchie de la Maison des Saoud, le Prince Mohamed, fils favori, était au côté de son père. Parmi les Saoudiens influents, tant religieux qu’hommes d’affaires, il était entendu que si vous vouliez voir le père, il fallait passer par le fils.

Les détracteurs soutiennent qu’il a amassé une vaste fortune, mais c’est le pouvoir plutôt que l’argent qui motive le prince. Quand Salman accéda au trône en janvier 2015, sa santé était déjà mauvaise et il s’appuyait beaucoup sur son fils. Âgé de 79 ans, le roi souffrirait de démence et ne serait capable que de quelques heures quotidiennes de concentration. Gardien de l’accès à son père, MbS est donc le véritable détenteur du pouvoir royal.

Ce pouvoir s’est considérablement accru dès les premiers mois du règne de Salman. Le prince Mohamed a été nommé ministre de la Défense, il a été mis à la tête de la compagnie énergétique nationale Aramco, et d’une nouvelle et puissante structure, le Conseil pour l’Économie et le Développement, qui supervise tous les ministères. Il est aussi devenu responsable du fonds d’investissement souverain du royaume. Deuxième Dauphin, il a cependant obtenu l’ascendant sur son rival Mohammed bin Nayef, qui est Prince Héritier en titre et ministre de l’Intérieur, en intégrant la cour de celui-ci à la cour royale.

Mal disposé à l’égard de la bureaucratie, MbS a vite imposé sa marque en exigeant que les ministères définissent et fournissent chaque mois des indicateurs de performance ; ce système économique sclérosé, fondé sur le clientélisme, le capitalisme de connivence et la corruption, n’avait jamais vu ça. Ses descentes inopinées dans les ministères, tôt dans la matinée, où il exigeait de voir les registres, sont vite passées dans la légende tant il secouait et forçait à l’action un Riyad encore ensommeillé, à la grande admiration des jeunes Saoudiens. « Il est très apprécié de la jeunesse. Il travaille dur, il a des projets pour réformer l’économie et il est ouvert aux jeunes. Il les comprend, » s’enthousiasme un homme d’affaires.

Et ça compte, parce que 70% de la population saoudienne a moins de 30 ans, et que le chômage des jeunes est élevé ; certains l’estiment entre 20 et 25% de cette tranche d’âge.

Mais ce même zèle qu’il déploie dans ses réformes économiques a aussi conduit l’Arabie saoudite à une sale guerre chez les voisins du Yémen. En mars dernier, il a lancé une campagne aérienne contre les forces rebelles Houthi qui avaient expulsé du pays le président – installé par Riyad – Abd Rabbuh Mansur Hadi. En menant l’opération Tempête Décisive (« Decisive Storm »), MbS a jeté par la fenêtre les années de circonspection saoudienne.

Cela a dû passer pour une très bonne idée sur le moment : le jeune et ambitieux fils du vieux roi déclenche une guerre contre la rébellion chez un voisin méridional déstabilisé. Le fait que les rebelles fussent soutenus par l’Iran rendait l’aventure encore plus attrayante. L’armée saoudienne étalait fièrement ses nouvelles armes – valant de nombreux milliards de dollars. MbS avait un puissant rival, plus âgé, au ministère de l’Intérieur, et il voulait montrer ce dont il était capable tant à son rival qu’à ses propres supporters. D’après les plans, la victoire allait être rapide, sans appel, donc propre à confirmer sa stature de meneur de troupes, le plaçant dans la lignée du grand roi guerrier et fondateur de l’Arabie moderne, son grand-père Ibn Saoud.

MbS ne tint pas compte du fait que les Houthis constituaient un précieux tampon protecteur contre la vraie menace pour la Maison Saoud : al-Qaïda dans la péninsule arabe (AQPA). Il semble aussi avoir méconnu l’embarras où les tenaces Houthis avaient placé les Saoudiens lors d’une guerre frontalière, à peine quelques années plus tôt. C’était en 2009, lorsqu’ils prirent le port saoudien de Jizan, sur la mer Rouge, et ne le quittèrent qu’en échange d’une substantielle rançon de 70 millions de dollars.

Jusqu’à présent, l’Opération Tempête Décisive n’a rien prouvé du tout. La guerre a traîné en longueur sur près d’une année, plongeant le peuple yéménite dans une misère infinie. Une grande partie des infrastructures du pays a été détruite par d’intenses bombardements aériens, tandis que les Houthis conservent fermement le contrôle de la capitale Sanaa et de l’essentiel du nord. Au sud, AQPA a eu le champ libre. Imperturbable, MbS a juré de continuer, déterminé qu’il est à contraindre les Houthis, par la force des bombes, à venir à la table des négociations.

« Il est très pugnace, » dit Jason Tuvey, économiste pour la zone Moyen-Orient à Capital Economics. Mais Tuvey, comme maints analystes, a été impressionné par la maîtrise dont a fait preuve le prince Mohammed de tous ces problèmes exaspérants de complexité qui empoisonnent l’économie saoudienne. « Sur le front économique, il s’en est très bien sorti. Il a renouvelé la stratégie, il mériterait des éloges pour cela, » dit Tuvey.

Les qualités de son impétueuse nature pourraient être prises en défaut dans le développement de la lutte avec l’Iran pour l’hégémonie régionale. Quand MbS a annoncé la mise en place, mi-décembre, d’un conseil de 34 pays musulmans pour combattre le terrorisme, il visait manifestement l’Iran. Les Iraniens ont vigoureusement appuyé Bachar al-Assad, le président syrien assiégé, tant directement qu’à travers le Hezbollah, une milice que l’Iran a entraînée et armée pendant des années. Les Saoudiens sont résolus à vaincre Assad avant le début de toute négociation de paix en Syrie.

Aujourd’hui, après l’exécution par les Saoudiens du haut dignitaire chiite le cheikh Nimr al-Nimr, la spirale des représailles est enclenchée. Les Iraniens ont permis la mise à sac de l’ambassade saoudienne à Téhéran, et les Saoudiens, de concert avec les autres pays du Conseil de Coopération du Golfe (CCG), ont répliqué en rappelant leurs ambassadeurs. La destruction de l’ambassade iranienne à Sanaa, apparemment bombardée, a encore aggravé les tensions.

Dans une lettre ouverte qui a largement circulé l’été dernier, des adversaires du jeune prince au sein même de la famille régnante ont dénoncé son arrogance, allant jusqu’à demander son éviction en même temps que celle de son père et de Mohammed bin Nayef. Mais cet appel n’a pas eu de suite, et MbS continue de surfer sur une crête de popularité en Arabie saoudite. Une question demeure, cependant : jusqu’où son impétuosité naturelle l’emportera-t-elle dans le conflit avec l’Iran ?

On ne peut pas écarter la possibilité que ce jeune et brillant casse-cou, qui se coule dans le moule grand-paternel de guerrier sunnite, ne soit en train de soupeser les options, d’envisager une frappe militaire contre l’Iran chiite – une effrayante perspective pour cette région déjà déchirée par la guerre sectaire.

Source : The Independent, le 08/01/2016

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

Commentaire recommandé

vincent // 11.02.2016 à 01h11

Game of Middle East

Dans les précédents épisodes nous avons vue que la rivalité entre la maison Persepolis et la maison Des Saoud était à son comble. En effet le Grand Leader Khomeny de la Maison Persepolis a voulu saper l’influence des Saoud sur les royaumes du Sud. C’était sans compter sur la vivacité de l’héritier du roi Fou, Mohammed bin Salman déterminé à prendre la tête de sa famille et à restaurer la puissance du royaume.

Entre Temps La maison Kadhafi a été anéanti, toute la famille fut massacré, et le royaume est partagé entre seigneurs de guerre alliés aux Saoud et milices indépendantes. Tandis que la Maison Damasienne tiens tête aux mercenaire soutenu par les royaumes de l’Ouest et les Saouds; Elle peut cependant compter sur l’alliance indéfectible de la maison Persepolis et de la famille Royale Poutine.

Mais une question demeure : quel rôle jouera le Sultan Erdohan, acteur majeur de la région qui passe pour être neutre mais qui en sous mains prépare le terrains.

La suite au prochaine épisode de Game of Middle East!

27 réactions et commentaires

  • vincent // 11.02.2016 à 01h11

    Game of Middle East

    Dans les précédents épisodes nous avons vue que la rivalité entre la maison Persepolis et la maison Des Saoud était à son comble. En effet le Grand Leader Khomeny de la Maison Persepolis a voulu saper l’influence des Saoud sur les royaumes du Sud. C’était sans compter sur la vivacité de l’héritier du roi Fou, Mohammed bin Salman déterminé à prendre la tête de sa famille et à restaurer la puissance du royaume.

    Entre Temps La maison Kadhafi a été anéanti, toute la famille fut massacré, et le royaume est partagé entre seigneurs de guerre alliés aux Saoud et milices indépendantes. Tandis que la Maison Damasienne tiens tête aux mercenaire soutenu par les royaumes de l’Ouest et les Saouds; Elle peut cependant compter sur l’alliance indéfectible de la maison Persepolis et de la famille Royale Poutine.

    Mais une question demeure : quel rôle jouera le Sultan Erdohan, acteur majeur de la région qui passe pour être neutre mais qui en sous mains prépare le terrains.

    La suite au prochaine épisode de Game of Middle East!

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    • vincent // 11.02.2016 à 01h23

      Plus sérieusement, cet homme semble avoir les idées claire et savoir où il veut aller, il ne me parait pas obscurci par la religion, en tout cas ce n’est pas mentionné, au vue de ses difficultés avec les Houtis je ne sais pas s’il passera le cap du déclenchement de conflit, car les conséquences seront désastreuse, et son Royaume pourrait en prendre un sacré coup.
      L’Arabie a plus intérêt à rester hors de conflit, car c’est là qu’elle a le plus d’avantage: commerce avec l’occident, territoire peu touché par les conflits, action en sous main efficace.
      En cas de conflit avec l’Iran : pas sûr que les USA suivent maintenant que l’accord sur le nucléaire est fait, comment les occidentaux vont justifier une alliance auprès de quelqu’un qui déclenche le conflit?, si les installation pétrolières sont anéantis par des bombardements, je ne crois pas qu’ils tiendront une guerre de longue durée.

      Après je ne suis pas géo stratège, ce n’est qu’un point de vue strictement amateurs

        +10

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      • Merle // 12.02.2016 à 09h35

        Il a fait des études de droit à Riyad. Je crois que vous savez très bien ce que ça veut dire en terme d’obscurité religieuse.

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  • Silk // 11.02.2016 à 03h59

    j’ai connu The Intercept plus inspiré.

     » Il semble aussi avoir méconnu l’embarras où les tenaces Houthis » : à son niveau (responsabilité et compétence) , il ne méconnaît pas l’histoire : il l’ignore délibérément pensant que cela se passera différemment.

    Concernant le « tampon houtis » qu’il n’aurait pas peur de faire sauter ?

    Pour MbS, le réel danger c’est l’Iran et accessoirement daech.

    Pour vaincre la Syrie (où ils sont trop engagés pour arrêter) ils arment Al-Nosra (Al Qaïda en Syrie), au (très fort) risque que ces armes finissent in fine dans les mains de EI (ne pas oublier le discours de daech déclarant l’Arabie saoudite comme hérétique).
    Malgré ce risque ils sont tellement impliqués que cela les amène à des décisions contreproductives qui auront des répercussions à terme.

    Bref si ça ne le dérange pas de faire sauter le « tampon » houtis au profit de AQPA, c’est que AQPA ne menace pas réellement l’Arabie de la dynastie de Savoir.
    Pour finir sur les houtis, l’article n’évoque pas les relations incestueuses entre les dirigeants installés par l’AS …

    Par ailleurs, c’est lui qui a supervisé la distribution des armes aux « rebelles ».
    L’Arabie Saoudite a financé à + d’1 milliard de $ (par ans ?) le « printemps syrien » pour le compte de la CIA (qui n’a pas agit de manière directe),

      +12

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    • Silk // 11.02.2016 à 04h05

      Cela amène à l’économie :
      MbS dirige l’économie, il est à l’origine de la décision de casser les reins des producteurs de gaz de schiste américains en faisant chuter les prix du pétrole en surproduisant et ainsi faire diminuer le prix du bail telllement bas que les producteurs américains de gaz deviendraient non rentable et pericliteraient).
      Avec les conséquences qu’on connait sur la Russie, le Venezuela et autres pays producteurs de pétrole …

      Pour finir cela a grévé le budget le l’AS, aboutissants à des coupes sévères dans les budgets sociaux en Arabie Saoudite (une 1ere pour ce pays habituer à subventionner son économies grâce à ses rentrée’liees aux bénéfices du pétrole ….)

      Cela n’augure rien de bon dans la région si l’AS se radicalise …

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    • Ovuef2r // 11.02.2016 à 06h42

      Je diras même plus : son action a pu être interprétée comme un soutien à AQ en train de se faire balayer par des houtis décidés à maîtriser tout leur territoire. En ce sens elle a été providentielle, pour la Quaïda….
      Quand au soutien des iraniens il semble surtout moral, en tout cas pour l’instant. Et même là il me semble moindre que ce qu’a pu être le soutien de l’église catholique aux uniates ukrainiens en 2013-2014…
      Enfin on comparera utilement sa jeunesse avec son vis à vis syrien « le boucher de Damas » qui était parti vivre de son métier d’ophtalmo au Royaume Uni avant d’être appelé à gouverner par son père suite au décès prématuré et accidentel de son frère. Pour un futur dirigeant autocrate on ne peut pas dire qu’il avait la vocation.

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    • Alain // 11.02.2016 à 16h01

      Les discours religieux de daesh sont de la poudre aux yeux: ils attaquent en parole l’Arabie Saoudite et Israël uniquement pour les disculper de l’accusation d’être leurs parrains. Ni daesh, ni l’Arabie Saoudite, ni Israël ne pourront jamais admettre une telle filiation et quoi de mieux que de pouvoir exciper une condamnation en bonne et due forme (mais de pure forme) de la part de la marionnette ?

        +5

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  • J // 11.02.2016 à 06h50

    Lui ou un autre… le monde musulman se réveille lentement mais sûrement après deux siècles de léthargie, et donc avec lui l’antagonisme de treize siècles entre sunnites et chiites. Un topo sur cet antagonisme (d’après Martine Gozlan) http://bouquinsblog.blog4ever.com/sunnites-chiites-pourquoi-ils-s-entretuent-martine-gozlan

      +3

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    • Zahir // 11.02.2016 à 09h31

      Etant musulman et sensible à ces questions là et ayant accès directement aux commentateurs arabe sunnites et chiites je peux vous dire que déjà le spectre de l’islam est presque infini, mais grosso modo il y a de plus en plus de de voix médianes dans tous ces conflits et beaucoup de gens sages rejettent même les appelations de « sunnites » ou « chiites » parce que les enjeux sont ceux de cette vie terrestre materialiste à savoir le pouvoir, le temporel, l’influence, l’argent et clairement un combat d’égos qu’un véritable débat d’idée pour une société apaisée. Bcp de gens comprennent que le wahabisme est un concert qu’ il faut éradiquer. Pour terminer je suis plutôt optimiste pour les années à venir je vois bcp de belle chose…à commencer par la disparition des Al Saoud.

        +27

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      • vincent // 11.02.2016 à 12h48

        Merci de nous faire le relais de la pensée des arabes finalement assez absente chez nous et peu relayée si ce n’est sous sa forme la plus extrême

        Ah mon dieu! les arabes sont dotés d’un esprit ! Quelle révélation;

        En espérant que votre optimisme ne sera pas un vain espoir.

          +7

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      • J // 11.02.2016 à 16h57

        Je ne peux qu’approuver et encourager, mais je vois une difficulté. Autant que je sache, on n’a jamais pu faire vivre durablement une communauté sur la base du seul Coran, et ce n’est pas faute d’essayer. Or, ce qui distingue et oppose sunnites, chiites, et d’autres, c’est ce qu’ils ont ajouté dans ce but.

          +2

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  • LBSSO // 11.02.2016 à 06h53

    Réponse de L. Fabius ,hier, à l’Assemblée Nationale suite à une question d’E.Guigou sur la Syrie.

    « Il y a à la fois une brutalité effrayante du régime de M.Bachar el Assad comme l’établissent les dernières enquêtes de l’ONU sur les milliers de tortures.Il y a en plus de ces brutalités ,il faut bien le dire et j’appelle les responsables par leurs noms,il y a une complicité de la part de la Russie et de l’Iran »

    M.Fabius fait preuve d’habileté rhétorique en évoquant les « complices » de la la Syrie.J ‘aurais préféré ,pour ma part, qu’il citât « les responsables » de cette situation,de cette guerre.

    Bref à quelques heures de son départ,il a très bien résumé,en creux, son action diplomatique.Les industriels français ,qui souhaitent réinvestir en Iran,apprécieront.Son vade-mecum servira sans doute,à son successeur, pour vendre, en rafales, quelques armes supplémentaires à l’Arabie Saoudite….

    http://www.lcp.fr/la-politique-en-video/fabius-jai-dirige-la-diplomatie-francaise-avec-fierte-et-je-lai-servie-avec

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    • Odile // 11.02.2016 à 07h49

      La diplomatie en Hollandie est en effet une catastrophe, dans la droite ligne de son prédécesseur de la version Sarkoland. Nous devenons la risée de nombreux pays.

        +35

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      • LBSSO // 11.02.2016 à 13h00

        Réponse de L.Fabius: deux remarques personnelles:
        -Il est scandaleux qu’à quelques heures de son départ un ministre puisse tenir devant la représentation nationale de tels propos. Nous avons besoin de ces pays dans nombre de négociations internationales actuelles:: sanctions envers la Russie et crise ukrainienne, investissements en Iran, paix en Syrie,marché du pétrole.C’est irresponsable de savonner ainsi la planche alors qu’il quitte ses fonctions.
        -Il existe effectivement une continuité dans la diplomatie Sarko/Hollande. Une des raisons est que la France décroche économiquement vis à vis de l’Allemagne.Par rapport à ce pays ,il lui reste deux avantages comparatifs: sa diplomatie et son armée.Cartes que nos élites ont décidé de jouer.Stratégie qui permet aux allemands de jouer le rôle de grande Suisse industrielle et aux américains de nous instrumentaliser.Noter que cette faiblesse économique justifie la politique sécuritaire tant par les tensions sociales qu’elle peut engendrer que par la recherche consécutive d’une grandeur (opérations militaires ) perdue.

          +8

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        • J // 11.02.2016 à 14h42

          Parce que la politique sécuritaire (bien ou mal conduite on peut toujours en discuter) aurait besoin d’une justification ?

          Je ne crois pas beaucoup au FN, mais je comprends pourquoi il monte, et aussi pourquoi l’extrême-gauche, qui devrait avoir le vent en poupe en période de crise, est régulièrement laminée aux élections.

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    • J // 11.02.2016 à 07h57

      Ce que Fabius n’a pas compris, ou du moins pas intégré à son discours, c’est que le régime Assad, si abominable qu’il soit, ne défend pas que lui-même, et que nous avons des ennemis communs.

        +16

      Alerter
      • Alae // 12.02.2016 à 18h36

        « c’est que le régime Assad, si abominable qu’il soit.. »

        Avez-vous des preuves du caractère « abominable » du « régime » d’Assad ?
        On a eu le croquemitaine Slobodan Mlosevic, le croquemitaine Saddam Hussein, le croquemitaine Muammar Khadafi, le croquemitaine Vladimir Poutine, etc, etc, et en remontant dans le temps, à la queue-leu-leu, tous les « croquemitaines » des USA, à savoir ceux qui se dressaient/dressent contre leur impérialisme.
        Liste partielle ci-dessous des politiciens/présidents/pays diabolisés, puis attaqués par les USA.
        http://williamblum.org/books/killing-hope
        Alors, pour en revenir à Assad, que des gens comme vous en soient encore à donner dans le panneau d’une propagande aussi grossière et répétitive me dépasse.

          +3

        Alerter
    • chb // 11.02.2016 à 17h59

      L. Fabius n’évoque plus « la ligne rouge franchie par le dictateur qui tue son propre peuple avec du sarin », ni « les barils de poudre jetés sur des civils », ni même la « collusion entre Daesh et al Assad qui sont deux faces d’une même pièce ». Pourquoi donc ne s’en sert-il plus ? Parce que tout cela est invalidé, c’était la propagande va-t-en-guerre d’une bien mauvaise diplomatie. Or le ministre a toujours excusé les brutalités des rebelles « bon boulot », comme il pardonne toutes ses turpitudes à l’état d’apartheid : simple déséquilibre, ou complicité de crimes de guerre ?
      Le maintenant ex-ministre ressort par contre de derrière les fagots un « rapport sur des brutalités effrayantes », essayant ainsi de dédouaner ses amis d’al Nosra et l’Arabie Saoudite ? Si ce rapport, en fait un recueil de photos bien horribles mais sans élément de preuve, a été boudé par la coalition, il y a lieu de penser qu’il s’agit encore d’un truc de comm’ pour diaboliser le régime. Celui-ci étant épaulé efficacement, il n’y a plus qu’à aboyer pendant que l’armée syrienne passe…

        +6

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      • Merle // 12.02.2016 à 09h40

        Ne vous en faites pas, monsieur milliardaire fraudeur fiscal va pouvoir invalider les lois à la tête du conseil constitutionnel. Il sera peut être le monsieur veto de 2018? Le dernier monsieur veto a très mal fini. : \

          +1

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  • Georges Clounaud // 11.02.2016 à 07h26

    Il me donne surtout l’impression d’être un sale gosse pourri gâté désireux avant tout de jouer avec ses beaux joujoux militaires tout neuf. Mais comme tous ces sales gosses il va vite tous les casser.Il me semble que malgré une puissance de feu largement incomparable l’Arabie Saoudite n’arrive pas à mater les va-nu-pieds yemmenites. Confronté aux adultes iraniens, il pourrait rapidement déchanter et mettre rapidement en péril le royaume. Et comme d’habitude celui-ci retournera penaud sous l’aile protectrice du grand frère américain…

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  • chb // 11.02.2016 à 07h57

    Cet « article de complaisance de The Dependent est nul »
    Il a au moins l’avantage (?) de dédouaner le plus possible les USA, puisque les arabes sont finalement tous des affreux :
    – de faillites nombreuses dans le gaz de schiste aux USA,
    – du contrôle de l’armement des terroristes,
    – des graves destructions et assassinat de masse au M-O …
    Un peu d’enfumage, donc. Mais un portrait réaliste d’un puissant (sur siège éjectable, quand même).

      +18

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    • Silk // 12.02.2016 à 01h21

      le portrait aussi est faussé car il manque pas mal d’élément pour tenter de cerner le personnage et que certaines formulations confinent parfois à une réécriture de l’histoire par la présentation d’un seul angle sans contexte.
      À force de lire les-crises notre sens critique s’affine de plus en plus 🙂

        +1

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  • Roiwik // 11.02.2016 à 13h29

    Salman est une marionnette de Washington , disons un pot de fleurs ! A la lumière des évènements de ces derniers mois , l’équilibre géopolitique au moyen orient a beaucoup changé et changera encore davantage ! La crise pétrolière actuelle ne fait que commencer et apportera un effondrement des monarchies du golf .

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  • Pampita // 11.02.2016 à 18h58

    A fuite en avant saoudienne, fuite en avant turque. L’Iran a d’ailleurs conseillé à Erdogan de ne pas se laisser entraîner dans le camp des loosers : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/02/sale-temps-pour-le-sultan.html

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  • Bougre // 11.02.2016 à 19h55

    La propagande continue … L’Iran voulant vendre son pétrole en euros et pas en US dollar, il faut donc faire monter la pression, avertir que d’autres ont des moyens et des ambitions et que jamais oh non jamais, il ne faut imaginer une manipulation US pour casser les volontés de l’Iran de vivre sans le US dollar …
    Propagande, propagande …

      +1

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  • aleksandar // 11.02.2016 à 23h16

    L’armée saoudienne n’existe pas, c’est une sorte de force de police intérieure inapte a faire la guerre et qui manque de soldats. Beaucoup de matériels mais de capacité a sen servir.Comment un pays qui en est réduit a acheter des mercenaires en Amérique latine pour faire sa guerre au yeomen pourrait intervenir en Syrie ?
    Pour la Syrie, le victoire des loyalistes est proche. Les dernières offensives qui ont coupé la route logistique des rebelles d’Alep et d’Idlib venant après l’attrition provoquée par les bombardements russes ont réduit de façon considérable la capacité militaire des jihadistes. L’armée arabe syrienne va continuer sa progression jusqu’à la frontière turque et les jihadistes n’auront plus ni munitions, ni carburant, ni ravitaillement.
    Alep va être reprise assez rapidement, les rebelles n’y sont plus qu’une poignée, 1000 a 1500 combattants.
    La province d’Idlib encerclée et isolée est devenu un véritable piège, les rebelles n’ont plus que deux solutions, mourir ou s’exfiltrer a travers la montagne vers la Turquie.
    Assad aura reconquis la Syrie utile ou vit 80% de la population.
    Dans cette situation militaire, les menaces saoudiennes ne sont que de rodomontades..

      +2

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  • samir svet // 12.02.2016 à 17h59

    Ce détraqué est la source de la disparition de la monarchie Saoudite , cette entité est condamnée à plonger dans le désordre et le chaos , ce n’est qu’une question de temps , Les tribus vont s’entre tuer et déchirer le pays, faciliter l’entrée en scène des pays limitrophe pour se venger de tous les crimes commis par cette maudite monarchie durant son existence.

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