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17.octobre.201517.10.2015 // Les Crises

[70e AG ONU] Cuba + Venezuela + Chili : « L’État providence qu’on nous proposait comme le modèle à suivre a même pratiquement disparu dans les pays industriels. »

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Cuba – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU

Allocution de S.E. M. Raúl Castro Ruz, Président de Cuba, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale

Mesdames et Messieurs les chefs d’États et de gouvernement, Mesdames et Messieurs les chefs de délégations, M. le Secrétaire des Nations-Unies, M. Le Président.

Voilà 70 ans qu’en tant que membre des Nations-Unies nous avons souscrit à la Charte des Nations-Unies. Au nom des peuples nous nous sommes engagés à préserver les générations futures du fléau de la guerre et à mettre en place une nouvelle modalité de relation dans le cadre d’un ensemble de buts et principes appelés à augurer une époque de paix, de justice et de développement pour toute l’Humanité.

Cependant, depuis lors, les guerres d’agression, les faits d’ingérences dans les affaires intérieures des États, le renversement par la force de gouvernements souverains, les coups d’États « en douceur » comme on les appelle et la colonisation de territoires n’ont pas cessés, ont été perfectionnés avec des recours à des méthodes non classiques et à des nouvelles technologies, sous prétexte de violations des droits de l’homme. La militarisation du cyber-espace et l’emploi secret et illégal des nouvelles technologies de l’informatique et des communications en vu d’agresser d’autres États sont inacceptables, tout comme le sont la dénaturation de la promotion de la protection des droits de l’homme et l’utilisation de ces concepts de manière sélective et discriminatoire en vu de valider et d’imposer des décisions politiques.

Bien que la Charte nous appelle à proclamer notre foi dans les droits de l’Homme, dans la dignité de la personne humaine, le respect des droits de l’Homme reste une utopie pour des millions de personnes. On refuse à l’Humanité le droit de vivre en paix et le droit au développement. C’est dans la pauvreté et les inégalités qu’il faut aller chercher la source des conflits, des conflits causés d’abord par le colonialisme et l’asservissement de populations autochtones. Puis par l’impérialisme et le partage du monde en sphère d’influence.

L’engagement que nous avons pris en 1945 de favoriser le progrès social et d’instaurer de meilleures conditions de vie pour les peuples et de promouvoir leur développement économique et social reste une chimère quand on sait que 795 millions de personnes vivent dans la faim. Que 781 millions d’adultes sont analphabètes et que 17.000 enfants meurent chaque jour de maladies curables tandis que les dépenses militaires à l’échelle internationale se chiffrent chaque année à 1 700 milliards de dollars. Une fraction seulement de cette somme permettrait de régler les problèmes les plus brûlants de l’Humanité. L’État providence qu’on nous proposait comme le modèle à suivre a même pratiquement disparu dans les pays industriels. Les systèmes électoraux et les partis traditionnels, qui dépendent de l’argent et de la publicité, ne cessent de s’éloigner toujours plus des aspirations des peuples concernés.

Les changements climatiques mettent en péril jusqu’à l’espèce humaine. Les États doivent donc assumer des responsabilités communes mais différenciées devant une réalité incontournable. À savoir que tous les pays ne sont pas pareillement responsables, ni ne gaspillent de la même façon les ressources naturelles et humaines dans une surconsommation irrationnelle et insoutenable. Les conséquences des changements climatiques sont particulièrement dévastatrices pour les petits états insulaires en développement. Et imposent des tensions supplémentaires à leurs économies déjà fragiles. Il en est de même en Afrique où la désertification ne cesse de s’étendre inexorablement Nous sommes solidaires de nos frères caribéens qui doivent recevoir un traitement spécial et différencié. Nous appuyons les pays africains envers lesquels nous réclamons un traitement juste, un transfert de technologies et de ressources financières.

M. le Président, la création de la Communauté des États Latinoaméricains et Caribéens, CELAC et notamment l’adoption à son 2e sommet de la Havane en janvier 2014 de la proclamation de l’Amérique latine et des caraïbes comme zone de paix ont montré qu’il est possible en dépit de nos différences de progresser vers l’unité et vers nos objectifs communs dans le respect de la diversité. Dans cette proclamation nous avons réaffirmé notre attachement indéfectible aux principes de la Charte des Nations-Unies et du droit international. Notre engagement à régler de manière pacifique nos différends et notre conviction que le respect total du droit inaliénable de chaque État de choisir son système politique, économique, social et culturel constitue une condition sine qua non de la coexistence pacifique entre les Nations. Nous avons demandé que ces principes servent aussi de base aux relations des autres États avec notre région.

Nous réaffirmons ici notre totale solidarité avec la république bolivarienne du Vénézuéla face aux tentatives de déstabiliser ce pays et d’y miner l’ordre constitutionnel ainsi que d’y détruire l’oeuvre commencé par le Président Hugo Chavez et poursuivie par le Président Madoro en faveur du peuple vénézuélien. Dans le même esprit nous nous solidarisons fermement et de façon inconditionnelle avec la République de l’Équateur, avec sa révolution citoyenne et avec son Président Raphael Correa Delgado qui est devenu la cible du même scénario de déstabilisation déjà écrit contre d’autres états progressistes de la région. Nous nous solidarisons avec les Nations caribéennes qui réclament à juste titre une indemnisation pour les horreurs de l’esclavage et de la traite des nègres. D’autant que la discrimination raciale et la répression visant les communautés d’ascendance africaine s’amplifient dans notre monde.

Nous réaffirmons qu’à nos yeux le peuple portoricain doit être libre et indépendant après plus d’un siècle de domination coloniale.

Nous sommes solidaires de la République Argentine qui réclame en toute légitimité le retour sous sa souveraineté des îles Malouines, Sandwich du Sud et Géorgie du Sud.

Nous réitérons notre appui solidaire à la Présidente Dilma Roussef et au peuple brésilien qui défendent leurs acquis sociaux si importants et la stabilité de leur pays.

Nous rejetons et condamnons de nouveau les visées de l’OTAN qui veut s’étendre jusqu’aux frontières de la Russie tout comme les sanctions unilatérales imposées injustement à cette Nation.

Nous nous félicitons de l’accord conclu avec la République Islamique d’Iran sur le dossier du nucléaire, un accord qui prouve que le dialogue et les négociations sont les seuls instruments efficaces pour régler les différends entre états.

Nous redisons notre confiance envers le peuple syrien que nous croyons capable de régler par lui-même ses différences et nous demandons que cessent les actes d’ingérence extérieure.

Un règlement juste et durable au conflit qui secoue le Moyen-Orient exige cet incontournable que le peuple palestinien puisse exercer vraiment son droit inaliénable à bâtir son propre état dans les frontières d’avant 1967 avec Jérusalem-Est comme capitale. Nous appuyons énergiquement un tel règlement. Les vagues de réfugiés, images bouleversantes qui déferlent depuis des semaines sur les côtes européennes, sont une conséquence directe de la déstabilisation que l’OTAN a engagée et dont elle continue d’être responsable dans des pays du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. C’est aussi là la conséquence du sous développement et de la pauvreté qui règnent dans certains pays africains. L’UE dit assumer pleinement et sans délais ses responsabilités dans cette crise humanitaire qu’elle a contribué à générer.

M. le Président c’est parce que le peuple cubain a su résister dans l’héroïsme et le sacrifice pendant 56 ans aux États-Unis que les relations diplomatiques ont pu être renouées entre les deux pays. Et les ambassades ont pu être réouvertes dans les capitales respectives. S’enclenche maintenant une évolution longue et complexe vers la normalisation de nos relations, laquelle ne sera réalité que lorsque le blocus économique, commercial et financier imposé à notre pays sera levé, que le territoire occupé illégalement par la base navale des États-Unis dans la baie de Guantanamo nous sera rendue, que les émissions de radio et de télévision ainsi que les programmes de subversion et de déstabilisation auront cessés et que notre peuple aura été indemnisé pour les pertes humaines et économiques qu’il aura enduré. Tant que le blocus durera nous continuerons à présenter aux Nations-Unies le projet intitulé  » Nécessité de lever le blocus économique, commercial et financier appliqué à Cuba par les États-Unis d’Amérique « .

Je réitère la gratitude infinie du peuple et du gouvernement cubain aux 188 gouvernements et peuples qui n’ont cessé d’appuyer notre juste demande, ici et dans différentes instances internationales et régionales. Merci pour leur appui indéfectible.

M. le Président, Cuba fête dans un engagement profond le 70 anniversaire des Nations-Unies. Nous reconnaissons que des efforts ont été consentis durant des années bien qu’ils aient été insuffisants pour préserver les générations présentes et futures du fléau de la guerre et pour garantir leur droit au développement durable sans exclusion.

L’ONU doit être préservée de l’unilatéralisme et réformée de fond en comble pour qu’elle devienne démocratique et plus proche des peuples .Comme Fidel Castro Ruz l’a affirmé dans cette même salle voilà 15 ans, Fidel Castro leader historique de la révolution cubaine, je cite :

« N’importe qui peut comprendre que l’objectif fondamental des nations Unies en ce siècle qui commence est de préserver le monde non seulement de la guerre mais aussi du sous développement, de la faim des maladies de la pauvreté et de la destruction des ressources naturelles indispensables à la vie humaine. Et les nations du monde doivent se hâter avant qu’il ne soit trop tard ». Fin de citation.

La Communauté Internationale pourra toujours compter sur la voix sincère de Cuba pour dénoncer l’injustice, les inégalités, le sous développement, la discrimination, les manipulations et pour réclamer l’instauration d’un ordre international plus juste et plus équitable réellement axé sur l’être humain sur sa dignité et sur son bien-être.

Source : ONU 11/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr


Venezuela – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU

Allocution de S.E.M Nicolás Maduro Moros, Président de la République bolivarienne du Venezuela, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale de l’ONU

« Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les représentants des gouvernements, Mesdames et Messieurs des Nations unies, cette année 2015 est à nouveau le témoin de faits nouveaux qui [sont] l’aboutissement d’une immense bataille menée par nos peuples, et ce, pour mener une vie de dignité, pour ouvrir la voie à une nouvelle ère, à un monde qui respecte l’identité plurielle de nos peuples.

Cette année 2015, nous célébrons au Venezuela les 200 années d’une charte prophétique, d’un document prophétique rédigé par notre libérateur, Simón Bolívar. Cette charte écrite à Kingston, territoire magnifique des Caraïbes, et ce, il y a 200 ans. Justement, au moment où les forces libératrices commençaient à se soulever des profondeurs de l’histoire, et ce, après 300 années de domination coloniale sur nos terres, aujourd’hui les caraïbes, l’Amérique latine.

Ces forces libératrices, avec les grands libérateurs qui se sont soulevés, Simón Bolívar, ont permis de définir la nature de la lutte à mener, définir la route à suivre, et ce, il y a 200 ans, et donc, Simón Bolívar, avec ce document de la Jamaïque, a bien défini les éléments d’une géopolitique américaine, non pas impériale, non pas coloniale, on pourrait dire avec des concepts du 21e siècle. Dans ce document de la Jamaïque, Simón Bolívar a défini une politique anti-impérialiste, anticoloniale et il a énoncé les principes fondateurs d’une thèse géopolitique que nous avons fait nôtre depuis 200 ans. La nécessité d’édifier un équilibre dans l’univers, créer un monde d’équilibre, un monde de justice, un monde de paix. 200 années durant lesquelles nous avons été inspirés par ce document prophétique. Ce document, nous voulons l’amener ici.

Il y a quelques jours, le Pape François, dans cette enceinte commune de l’humanité, a renouvelé le même message, pour une nouvelle géopolitique, un nouveau concept, un nouveau monde, dont l’humanité a besoin, une géopolitique de respect des peuples, de l’identité des modèles qu’ils ont choisi, une politique de coexistence, une politique de paix dans la justice, dans l’égalité, une politique qui rejette toute tentative d’hégémonie, que ce soit par la voie de la menace ou l’utilisation de la force, qui vise à instaurer une hégémonie financière, économique, culturelle, militaire et politique. Vouloir l’imposer à notre monde.

Nous avons célébré ces derniers jours le 70ème anniversaire de l’ONU. 70 années qui ont vu se dérouler un film extrêmement rapide. 70 années de recherches, qu’ait jamais entreprises l’humanité, pour essayer de réguler les relations humaines, d’édifier sur cette planète un monde qui correspond à nos aspirations à tous. Sans exclusion, sans aucune discrimination. 70 années, il faut le dire, où il y a eu quelques victoires pour l’humanité. 70 années de vie des Nations unies, depuis sa naissance en 1945, au moment où la charte des Nations unies a été rédigée. Après la tragédie de la 2nde guerre mondiale, avec cette mémoire encore fraiche dans les esprits de cette terrible guerre qui a détruit la moitié de la planète, qui a vu tomber des innocents par millions, l’humanité s’est alors rassemblée pour rédiger cette charte, et avec cette charte, essayer de donner vie à un rêve. 70 années de vie de la charte des Nations unies qui reste[nt] d’actualité, et qui dit[sent] ceci : « Nous, les peuples des Nations Unies, décidés à épargner à l’humanité le fléau de la guerre. »

Nous, les peuples des Nations unies, disposés aujourd’hui en 2015 aussi, à sauver l’humanité du fléau de l’inégalité, de la misère, du pillage qui sont véritablement les causes de toutes les guerres que l’humanité a connues. 70 années qui ont vues naitre le monde bipolaire, c’est ainsi qu’on l’appelle, deux blocs qui se sont formés et qui ont marqué la décennie des années 40, 50, la guerre froide, les années 60, les années 70, la guerre froide et ses séquelles dues à un monde bipolaire. On a vu tout cela. Avec l’effondrement du bloc soviétique, on a vu alors le monde unipolaire, un monde que l’on a annoncé comme étant la fin de l’histoire, la fin de l’idéologie, un monde de pensée unique. La décennie des années 90, où on a essayé de nous imposer un seul modèle de pensée, un seul modèle économique, le néolibéralisme.

Et il a semé derrière lui la misère, la privatisation des ressources naturelles, la privatisation des économies, et ce, pour les peuples du sud, avec la montée du chômage, des maladies. Du monde bipolaire de la confrontation, on est passé à un monde unipolaire d’imposition. Et ce 21e siècle a vu une nouvelle montée des forces des peuples, heureusement. La force révolutionnaire qui a soulevé nos peuples, le peuple vénézuélien, la force révolutionnaire constructive des peuples du sud, d’Amérique latine et des caraïbes. En ce 21e siècle, le moment est venu de l’édification d’un monde multi polaire, multi centrique, d’un monde sans hégémonie, d’un monde d’égaux, un monde qui respecte les peuples, un monde qui reconnaît le poids spécifique des nouveaux centres de pouvoirs économiques, politiques, culturels, humains, un monde qui reconnaît les nouveaux régionalismes, qui renforce les différentes régions de la planète, un monde qui puisse consolider une nouvelle voie à suivre, qui mette en œuvre, à la lettre, la charte des Nations unies, à savoir garantir le droit à l’autodétermination, à l’indépendance pour tous les peuples du monde. Voilà les grands thèmes auxquels notre monde est confronté.

Nous avons entendu des débats hier, nous avons vu notre ami du Brésil, nous avons vu le Président des Etats-Unis, Mr Barak Obama, parler, nous avons vu le Président Vladimir Putin, qui est peut-être l’un des plus importants dirigeants du monde, le président chinois, le président Raoul Castro, nous avons vu Eva Morales, Rafael Correa, d’autres encore, nous avons écouté avec attention ces débats, ces discours sur les thèmes d’actualité pour l’Organisation. On a parlé de la guerre et de la paix.

Je crois qu’aujourd’hui personne dans cette salle ne peut dire quoi que ce soit pour défendre des guerres injustes qui ont détruit nos peuples frères d’Afrique, d’Asie, du Moyen-Orient. Aujourd’hui, il faut penser au Venezuela comme étant une voie rebelle et révélatrice. Il faut reconnaitre les erreurs tragiques qui ont été commises en envahissant, en bombardant, en amenant la guerre à des peuples frères de la planète. Aujourd’hui, il faudrait reconnaitre que les 4 guerres que le monde a connues durant cette décennie ont fait échouer d’importants systèmes des Nations unies. La guerre d’Afghanistan, il faut se demander à ce propos, poser la question à nos frères d’Afghanistan : est-ce qu’elle a amené la paix, est-ce qu’elle a amené l’équilibre, est-ce qu’elle a donné la vie au peuple d’Afghanistan ou seulement d’autres misères, d’autres souffrances d’autres destructions encore ?

La guerre d’Irak, inspirée par un tissu de mensonges, avec pour unique objectif de conquérir l’Irak, le pétrole de l’Irak, la richesse naturelle de l’Irak, peut-on dire aujourd’hui, 12 ans après, que l’Irak soit un pays plus uni ? L’Irak est un pays qui vit en paix, un pays plus stable ? Il faut le dire, en montant cette guerre en Irak, on a fait échouer, une fois de plus, la politique internationale.

La Libye, après avoir entendu les discours de cette tribune, on a dénoncé les mensonges qui ont amené au bombardement de la Libye et la conquête de la Libye. On a vu ce que cela a donné à ce peuple frère au-delà des divergences politiques. Dans cette situation de Libye, personne ici dans le monde, ne peut dire au nom de la charte des Nations unies, ou au nom de quelque droit quoi que ce soit, on n’a pas le droit de juger ou de préjuger du régime d’un autre pays et vouloir changer le système politique d’un pays ou le système politique du monde. Personne n’est habilité à le faire. Et nous le disons avec douleur, car il faut se poser la question. Regardons la culture arabe, une culture millénaire, regardons le peuple musulman que nous admirons, et nous compatissons aujourd’hui avec ce qu’ils connaissent. Ce qu’il s’est produit en Libye a été un crime, on a détruit un peuple stable, qui était le fondement de la stabilité pour des dizaines de pays d’Afrique du Nord, qui a été le fondateur de l’Union africaine. Et qu’est devenue la Libye aujourd’hui ? Est-ce que c’est un pays plus stable, économiquement, socialement, est-ce que c’est un pays qui vit uni, qui vit en paix ? Et qui va payer pour les crimes commis en Irak, en Afghanistan, en Libye. Qui va le reconnaitre ?

Et la Syrie ? On dirait que c’est un film d’horreur avec cette politique de terreur. La politique de la terreur, la terreur de la guerre. Modestement et en toute humilité, du Venezuela, nous pensons qu’en Syrie le système politique des Nations unies a les moyens d’arrêter une tragédie encore plus terrible, encore plus mortelle, que celle qu’on a vue en Afghanistan. Et ensuite en Irak et en Libye.

L’humanité a encore le temps de créer une coalition de paix, une nouvelle coalition de paix en appuyant la proposition du président Putin de la Fédération de Russie, et, au Conseil de Sécurité, en tant que membre, le Venezuela va présenter une proposition pour travailler à la protection du peuple syrien, à la lutte contre les groupes qui ont financé et incité depuis l’Occident les activités de terreur et de destruction. L’humanité doit être au côté de la Syrie, agir pour la Syrie, pour sauver cette région de la planète. L’Europe, nos frères d’Europe, ne peuvent penser qu’une tragédie humanitaire en Syrie n’aura pas de séquelles sur leurs côtes, sur leurs terres, sur toute la civilisation de l’Europe. La communauté internationale doit réagir face au drame de la Syrie, et c’est notre conviction. Elle doit tenir compte de l’échec tragique de cette guerre de façon au conseil de sécurité aux Nations unies à définir de nouvelles normes qui interdisent l’utilisation de méthodes interventionnistes pour semer la terreur, amener la terreur détruire et faire mourir des peuples qui sont déclarés, arbitrairement, comme des peuples ennemis, indésirables.

C’est là un grand défi pour la paix. Il y a un consensus général je crois. J’ai entendu des présidents dire que sans paix, il n’y a pas de développement. Nous avons entendu définir la philosophie de la paix, avec d’importants dirigeants du monde, qui l’ont prônée. Seule la paix peut garantir la viabilité de plans à l’horizon 2030, voilà un plan très noble pour faire avancer l’égalité. Seule la paix peut garantir la viabilité du développement des relations internationales sur la planète. C’est là un énorme défi pour notre système des Nations unies.

En Amérique latine, on est en train de définir un nouveau régionalisme, c’est une bonne nouvelle, il faut le dire. Une bonne nouvelle qui vient de notre région d’Amérique latine et des caraïbes. Durant les années qui viennent de s’écouler, l’Amérique latine a retrouvé le chemin de l’indépendance, de l’union, l’union dans la diversité du consensus. Nous pouvons dire aujourd’hui devant les Nations unies, 2015 voit une Amérique latine qui a consolidé sa nouvelle communauté d’Etats. Au sommet historique de La Havane, on a déclaré que l’Amérique latine était une zone de paix, un territoire de paix. Et nous entendons mener notre continent sur cette voie.

Des organismes sous régionaux, comme Petro Caribe, l’Alliance bolivarienne pour les peuples d’Amérique latine, ont vu le jour. Nous avons des organismes sous régionaux très puissants qui ont créé une nouvelle réalité. Nous n’avons qu’un seul conflit armé. Notre [pays] frère de la Colombie, la guerre interne en Colombie qui dure depuis 60 ans. Nous voulons saluer de cette tribune, au nom de la République bolivarienne du Venezuela, la Colombie. Nous voulons la féliciter pour l’initiative prise par le président de ce pays afin de conclure un accord définitif avec la guérilla de la FARC, la guérilla de la Colombie. Le Venezuela fait sienne cette volonté de consolider le chemin de la paix en Colombie.

La Colombie était une belle création de notre libérateur, la Colombie parle d’une seule voix avec l’Amérique latine et nous entendons le 28 octobre annoncer, au nom de notre compagnon Hugo Rodriguez et du président Raoul Castro, nous entendons lancer un projet pour parler à nouveau du blocus des Etats-Unis d’Amérique contre Cuba. Nous saluons les mesures qui ont été prises cette année en 2015 pour régulariser et normaliser les relations entre le gouvernement du président Barak Obama et le président Raoul Castro, entre le gouvernement des Etats-Unis d’Amérique et Cuba.

Nous aspirons, et nous l’avons dit aux Etats-Unis, nous aspirons, nous l’avons dit hier, à des relations entre les gouvernements et tous les autres pays d’Amérique latine, des caraïbes, [qui] portent le sceau du dialogue et du respect, de la reconnaissance de ce que nous sommes. Tourner la page une fois pour toute d’une histoire qu’il ne faut pas reproduire. Une politique de conspiration contre les processus révolutionnaires, d’interventionnisme sans oublier la longue lutte de Cuba, 47 ans de blocus économique et financier. Tout cela doit cesser le plus rapidement possible. Il faut faire cesser ce blocus économique et financier, les persécutions imposées à Cuba de ce fait.

Nous appelons à une chose, à ce que très vite les Etats-Unis d’Amérique comme 192 autres pays, comme l’a fait aussi le président Jimmy Carter, concluent un accord pour rendre à Panama, très vite, son canal et que les Etats-Unis rendent très vite le territoire de Guantanamo à Cuba. C’est une bonne nouvelle que nous avons suivi, elle n’a été possible que grâce à la persévérance, à l’esprit du peuple cubain, fort de son identité, fort de sa fierté nationale, qui a tenu bon toutes ces années. Et cela a été possible grâce au courage du président Barak Obama, il faut le dire, le courage d’assumer une nouvelle politique vis-à-vis de Cuba.

Dans cet esprit, nous faisons nôtre l’appel d’Amérique latine et Caraïbes à l’égard du gouvernement de Londres, du Royaume-Uni, pour que le plus tôt possible le Royaume-Uni prenne la décision de venir à la table de négociations sur le droit international, sur le droit de l’Argentine sur les iles Malvinas, et que, par la voie de la paix et de la diplomatie, on reconnaisse le droit de l’Argentine dans les iles Malvinas et tout le complexe d’iles qui se trouvent dans cette région et qui, historiquement, font partie de l’Argentine. C’est une clameur de la CELAC, de l’Amérique latine, du mouvement des pays non alignés, (c’est une clameur qui vient de XX et de la Chine), une clameur qui vient du monde pour une diplomatie de paix, de dialogue et de communication. Une clameur qu’il faut entendre.

Frères et sœurs du monde, le Venezuela a été confronté à de grands défis tout au long de ces années. De grands défis dans l’édification d’un modèle social, économique, politique éminemment Vénézuélien, inspiré par la doctrine de notre libérateur Simón Bolívar qui a choisi une option dans la bataille qu’il livrait, et qui a été reprise par notre président. Il a choisi l’option humaine, on peut dire dans les termes même du Pape François, une voie humaniste. Le Venezuela a choisi l’option de construire une nouvelle société, la société socialiste. Une révolution socialiste au 21ème siècle, une révolution qui est inspirée de la lutte pour l’indépendance de la Bolivie, du Nicaragua, de l’Equateur et d’autres, qui s’inscrit dans le droit-fil de la révolution cubaine du commandant Fidel Castro, de Raoul Castro et du peuple cubain. Quelles grandes batailles ont livré nos peuples. C’est une source d’inspiration pour nous-mêmes, vis-à-vis de l’extérieur.

Récemment, nous avons été confrontés à de dures intrigues, de dures attaques au début de l’année. On a dû, en public, faire face à des missives menaçantes du président Obama, en mars, qui disait que le Venezuela était une menace grave pour le bien-être du peuple des Etats-Unis. Le Sommet d’Amérique latine au Panama le débat qui a suivi ont permis de rectifier le tir, et de voir où se trouvait la réalité par rapport à la déclaration du président des Etats-Unis. On a reconnu que le Venezuela était un peuple de paix et qu’il n’a jamais été une source de menaces pour le peuple des Etats-Unis. C’est là une initiative très positive, je dois le dire, qu’ont pris les chefs d’Etat. Le décret adopté en mars 2015 doit être abrogé, doit être annulé, car il menace ma patrie, il menace mon pays. Et nous avons mené des discussions avec les Etats-Unis d’Amérique, dans le même esprit que nos frères cubains, dans un esprit de respect mutuel, et nous espérons que très vite on pourra lever l’épée de Damoclès qui menace le peuple du Venezuela à cause de ce décret de masse.

Nous l’avons dit, au plan national et international, le Venezuela, par la voie de la diplomatie de paix, a dû combattre certaines menaces qui cherchaient à introduire des conflits à nos frontières. Respectueusement, devant cette Assemblée générale des Nations unies, je dois dire qu’il y a eu une opération tenace pour créer des conflits à la frontière avec la Colombie et la frontière avec la république du Guyana. Il y a quelques semaines, à Quito, sous l’égide de la CELAC et de UNASUR , nous avons rencontré le président Santos et défini une feuille de route pour en finir avec ces provocations, ces menaces, ces attaques par des militaires, des narcotrafiquants qui sont menés contre le Venezuela. Cette feuille de route sera mise en œuvre, nous attendons beaucoup de la réalisation de cette feuille de route et nous entendons consolider les relations de travail et de communication avec le peuple Colombien à cet effet.

Récemment, avec la République du Guyana, nous avons lancé une série d’initiatives pour travailler dans le cadre régional. Je l’ai dit au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-moon, il a entendu l’appel du Venezuela et il [nous] a convoqués le 27 septembre, le jour de la lune rouge, de la fameuse éclipse. Pendant que la lune rouge sortait, nous nous sommes réunis avec le président du Guyana, et je dois le dire, la diplomatie de paix a permis de canaliser de façon fort réussie, des initiatives historiques, pour des conflits qui remontaient au 19ème siècle. Ainsi, la République bolivarienne du Venezuela a été confrontée à des menaces et des circonstances difficiles, toujours en menant une diplomatie de paix, ce qui nous a permis de mener le dialogue et la communication et de résoudre ces problèmes, ces menaces.

Nous avons eu des élections parlementaires comme le savent nos frères. Quinze années de révolution seront suivies d’une 20ème élection. Et les 19 élections précédentes ont vu la force de la révolution, la force bolivarienne, la force indépendante inspirée par le commandant Chavez à triompher, durant ces 19 élections.

Il va y avoir des élections parlementaires, tout est préparé, une fois de plus. D’après le président Jimmy Carter, le système électoral vénézuélien est le plus transparent et le plus complet qu’il n’ait jamais vu dans le monde. Il permet que la volonté du peuple s’exprime, et ce sera le cas aux élections de décembre. Et je demande au monde entier d’être attentif à toute tentative d’enfreindre la volonté politique du Venezuela. Le Venezuela est décidé à poursuivre sa voie de la démocratie, démocratie participative, présente avec une constitution adoptée par notre peuple en 1999, par la voie de la paix. Notre vocation de paix est éminemment démocratique, populaire, pacifique, et nous l’avons démontré cette année. Et nous allons continuer à consolider cette voie, cet espace d’indépendance, cet espace de dignité qu’est la république bolivarienne du Venezuela.

200 ans après cette charte prophétique, nous, au sein des Nations unies, nous voulons ratifier par notre propre voix, par notre propre dignité, l’appel à un nouveau monde, un monde porteur de transformations, un monde qui transforme les Nations unies elles-mêmes, que nous avons créées il y a 70 ans, un monde qui a besoin de nouvelles géopolitiques, de respect, de renforcement du nouveau régionalisme, qui a besoin qu’on mette en avant la vérité et la volonté du peuple. Espérons que dans 15 ans, en 2030, lorsqu’on aura achevé le cycle du programme que nous venons d’adopter pour l’égalité, la lutte contre la pauvreté, nous pourrons aussi célébrer une nouvelle politique de paix et la reconstruction des peuples qui ont été détruits par des guerres impérialistes, injustes. J’espère qu’alors nous pourrons célébrer la nouvelle norme qui aura été bâtie par les Nations unies pour entendre la voix de nos peuples face à ceux qui essayent de la dominer.

Espérons qu’en 2030, nous aurons toujours la capacité de construire et de reconstruire ce monde merveilleux que nous avons mis en place il y a 70 ans, avec notre rêve : la paix, qui est notre rêve à tous. Merci frères et sœurs, que vive la paix. »

Source : ONU 11/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr


Chili – Débat 2015 de l’Assemblée générale de l’ONU

Allocution de S.E. Mme Michelle Bachelet Jeria, Président du Chili, lors du Débat général de la 70e session de l’Assemblée générale

Monsieur le Président, Mesdames et Messieurs les Chefs d’états et de gouvernements, Mesdames et Messieurs,

Le monde d’aujourd’hui est un monde de défis redoutables. Nous sommes les témoins d’un ensemble de crises internationales graves dans différentes régions du monde qui ont des retombées négatives sur la paix et la sécurité internationale, notamment au Moyen-Orient mais également en Europe et en Afrique. Les civils portent le fardeau le plus lourd dans ces crises et ils fuient désespérés pour avoir la vie sauve et se forger un avenir meilleur.

En tant que Communauté Internationale nous avons l’obligation de réagir avec solidarité pour rétablir la paix et alléger les souffrances des victimes de la guerre et des réfugiés. Nous saluons les efforts réalisés par de nombreux pays pour accueillir les réfugiés mais nous devons en faire davantage. C’est la raison pour laquelle mon gouvernement a décidé d’accueillir des réfugiés de la guerre en Syrie et c’est la raison pour laquelle le Chili va renforcer sa coopération avec l’Afrique, une région à partir de laquelle dès 2016 nous participerons aux opérations de maintien de la paix des Nations-Unies.

Alors que la paix est menacée, notre planète n’a pas non plus réussie à réduire les inégalités, nous ne sommes pas non plus parvenus à un accord pour freiner le réchauffement. C’est la raison pour laquelle au milieu de tant de défis internationaux, cette 70ième Session de L’Assemblée Générale restera dans l’Histoire comme un instant charnière où la communauté internationale est parvenue à un accord sur un programme de développement à l’horizon 2030. Ce programme est synonyme d’espoir, un espoir qui nous lie. On trouve en son cœur la lutte contre les différents visages des inégalités. C’est le défi le plus important que doit relever l’Amérique Latine et le Chili alors que l’on entre dans une nouvelle phase de développement économique et politique. Il s’agit d’un programme ambitieux mais à la hauteur des défis urgents que nous devons relever, à la hauteur des objectifs à long terme d’une cohabitation humaine, juste, créative et pacifique. Il tient compte des engagements que nous devons encore réaliser mais incorpore de nouveaux objectifs et de nouvelles cibles. Ils s’inscrivent de façon multidimensionnelle dans ce concept de développement durable et inclusif. Il s’agit d’un programme synonyme de changement.

Cette vision d’avenir qui est la nôtre nous la vivons avec enthousiasme. L’égalité entre les pays, à l’intérieur des pays, entre les sexes, la croissance, l’industrialisation, une consommation durable pour tous, le respect de l’environnement et tout ce que cela implique, la paix sociale, ne sont là que quelques objectifs contenus dans ce programme. Il s’agit là de la base d’une façon de cohabiter fondée sur des valeurs très profondes. Nous avons une occasion en or pour répondre aux signes de désespoir face à l’avenir et de défiance face aux institutions, signes que nous pouvons percevoir dans nombre de nos sociétés. La responsabilité première en matière de développement durable et d’égalité accrue est la responsabilité de chacun de nos pays et le Chili avec enthousiasme s’engage dans cette tâche. Cependant, c’est aussi une tâche qui nécessite un environnement propice : en effet, une grande partie des cibles sont liées à des dynamiques mondiales. Bon nombre de défis auxquels nous nous trouvons confrontés ne peuvent être relevés de façon isolée.

Promouvoir des sociétés plus inclusives et durables ne sera possible que si nous sommes à même de faire progresser la réalisation de ce programme au niveau national mais aussi mondial. Lorsque le commerce international n’est plus un moteur de croissance, lorsque les flux financiers sont asymétriques, volatiles, lorsqu’il n’y a pas de mécanisme juste et efficace pour garantir le règlement de la dette souveraine, lorsqu’il n’y a pas de flux prévisibles et suffisants d’aides publiques au développement, les pays émergents et a fortiori les pays les plus pauvres du monde se retrouvent confrontés à des obstacles colossaux sur la voie de la réalisation de ce programme. Il faut que les systèmes financiers, monétaires et commerciaux internationaux fonctionnent de façon plus démocratique, de façon plus efficace, plus équitable aussi vis-à-vis des intérêts des pays en développement. Aujourd’hui ce n’est pas le cas.

Une condition sine qua non pour réaliser cet objectif est de renforcer le cadre des institutions mondiales et de la coopération multilatérale avec une représentation vaste, des mandats clairs et des outils efficaces. Nous devons promouvoir une architecture des institutions multilatérales faisant office de soutien aux politiques nationales proposées dans le programme 2030.

Le Chili a revu à la hausse le rôle qu’il joue dans le système multilatéral. En 2014 et 2015, nous avons été membre non permanent du Conseil de Sécurité. A la lumière de cette expérience, nous voulons réaffirmer notre conviction quant à la nécessité de réformer cet organe pour revoir à la hausse le nombre de membres permanents et limiter l’usage du droit de véto en tout cas lorsque nous sommes en présence de crimes contre l’humanité.

C’est une réforme nécessaire, en phase avec les progrès réalisés par le système multilatéral. Sans doute, cet organe serait le plus important des Nations Unies et lui confèrerait davantage de légitimité. Notre pays est bien conscient de la responsabilité qui est la nôtre à tous : veiller au bon fonctionnement du système international.

Nous devons rester fidèles au droit international, cela comprend le respect le plus scrupuleux des traités, garantie de paix et de stabilité internationale. Pour cela nous devons respecter ce qui a été accordé et ne pas utiliser de façon indue les mécanismes qui ont été conçus pour résoudre pacifiquement les différends qui peuvent exister.

Le Chili est empli d’espoir vis-à-vis de la Cop 21 qui sera bientôt convoquée à Paris. Le Chili est un des pays qui compte une des côtes les plus longues du monde et bientôt nous organiserons dans notre pays, une conférence sur les océans, le but étant de faire en sorte que les pays s’engagent volontairement à réduire la pollution des mers, à contrôler la pêche illégale et veiller à la diversité des ressources marines. Quant à notre contribution nationale, nous nous engageons à réduire d’ici à 2030 nos émissions de CO2 de 30% par rapport à 2007 et nous pourrions même aller jusqu’à 45% si nous pouvons nous appuyer sur la communauté internationale. En outre, nous nous engageons à recouvrer 100 000 hectares de forêt et à reboiser 100 000 hectares supplémentaires.

Le programme 2030 est un horizon partagé par nous tous, maintenant il nous faut agir ; chaque pays sur le plan national mais aussi à travers une forme de coopération mutuelle dans les différents espaces Nord-Sud et Sud-Sud qui existent, en affrontant ensemble les défis mondiaux dans les enceintes multilatérales.

Pour conclure, je tiens à féliciter 2 gouvernements qui ont rétabli entre eux des relations diplomatiques : je pense à Cuba et aux Etats-Unis d’Amérique. C’est un grand pas en avant, un pas en avant historique pour notre région et pour le monde.

Le Chili encourage toujours à utiliser la voie du dialogue, à respecter le droit international. C’est de cette façon que les pays doivent régler leurs différends. Et nous nous félicitons également des accords qui ont été possibles récemment entre le gouvernement de Colombie et les FARC. C’est une preuve de bonne volonté et lorsqu’il y a bonne volonté on peut parvenir à un bon accord. La Colombie et le peuple colombien peuvent compter sur nous dans ce processus, un processus qui nous l’espérons les emmènera vers une paix durable.

Nous pouvons être fiers de nos réussites communes même si l’avenir peut nous inquiéter. Nous devons rester sur nos gardes mais l’espoir est de mise. Ce sont tous ces sentiments qui doivent nous guider dans notre détermination à édifier un monde meilleur, un monde davantage équilibré, avec davantage d’équilibres entre le développement et la protection de l’environnement, un monde de justice, de cohésion, d’égalité entre les sociétés et entre les peuples.

Merci beaucoup.

Source : ONU 11/10/2015, transcrit par les lecteurs du blog www.les-crises.fr

 

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Commentaire recommandé

Crapaud Rouge // 17.10.2015 à 10h45

« L’État providence qu’on nous proposait comme le modèle à suivre a même pratiquement disparu dans les pays industriels. » : il n’a pas disparu pour tout le monde, il a seulement changé de clients : maintenant, il est la providence des capitalistes et du fameux 1%.

5 réactions et commentaires

  • Fedorifor // 17.10.2015 à 08h51

    Rien a rentrer du discours de Raul, quant à Bachelet, elle a compris l’importance de la façade maritime pour l’avenir , quand Melenchon le dit pour la France, on prend ça pour une lubie….

      +3

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  • Crapaud Rouge // 17.10.2015 à 10h45

    « L’État providence qu’on nous proposait comme le modèle à suivre a même pratiquement disparu dans les pays industriels. » : il n’a pas disparu pour tout le monde, il a seulement changé de clients : maintenant, il est la providence des capitalistes et du fameux 1%.

      +12

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  • Georges // 17.10.2015 à 20h23

    Il est excellent ce président de Cuba.
    Il pointe exactement les problèmes essentiels. Et il lui suffit de quelques paragraphes.
    C’est sobre et très intelligent.

    C’est l’avantage de l’embargo (il faut bien qu’il y ait une compensation quelque part), ils ont réfléchi différemment pendant toutes ces années, et leur perception est bien meilleure que la notre, car il nous reste des conditionnements, même si on essaie de s’en défaire.

    Et c’est intéressant de comparer avec le discours de la présidente du Chili, qui au final ne dit strictement rien, c’est à dire qu’elle fait bien attention de suivre l’injustice étasunienne afin de pouvoir en retirer quelques miettes, ou tout simplement afin d’essayer d’éviter une déstabilisation et encore plus de souffrance. Ils doivent se rappeler de Alliende et Pinochet.
    ——
    Aucun rapport : notez que lorsque Pinochet s’est fait soigné en Angleterre et qu’un juge espagnol a essayé de le faire extrader pour le juger en Espagne, les anglais sont passés outre leurs accords judiciaires internationaux qu’ils avaient avec l’Espagne.
    Pour Assange, c’est pas du tout pareil, c’est la règle la plus stricte qui lui est appliquée.
    —–
    Ces billets ne suscitent pas beaucoup de commentaires, mais je les lis tous, car ils montrent comment ces gens raisonnent, ce qu’ils disent, comment ils le disent, et surtout le plus souvent, ce qu’ils évitent pour ne pas fâcher. Pour moi ils remplacent des kilomètres d’analyse politique internationale.

      +4

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    • Pavlo // 18.10.2015 à 11h46

      Deux petites corrections:
      1. ne dites pas « embargo » mais bien « blocus ». Il ne faut pas ceder à la novlangue impériale qui distord le sens des mots. Un embargo est una action unilaterale d’un pays envers un autre: le pays A decide de ne plus vendre ou ne plus acheter au pays B. Un blocus implique des tiers, non eulement le pays A romps les liens avec le pays B, mais le pays A empêche (ou essaye d’empêcher) tout pays C d’avoir des liens avec le pays B. Ce que les Etats Unis appliquent à Cuba est bel et bien un BLOCUS et non un « embargo ». Demandez-le aux entreprises et banques françaises sanctionnées lourdement pour avoir osé commercé avec Cuba; demandez-le aux compagnies japonaises interdites d’envoyer, même un seul exemplaire en cadeau d’un appareil photo prix d’un concours. etc etc.
      2. la clairvoyance cubaine n’est pas le résultat du blocus (c’est plutôt l’inverse, c’est la lucidité des cubains qui leur permets de PERCEVOIR le blocus dans toute sa totalité; car celui-ci, le blocus, est conçu pour être insidieux, pour cacher les causes et les effets, pour faire croire que les problèmes cubains sont dûs au « régime » et non au blocus.) Le mouvement révolutionnaire cubain (qui n’a pas débuté avec Fidel Castro, mais avec José Martí; lequel, selon ses propres mots, a dit au propos des Etats-Unis: « je connais le monstre, je vécus dans ses entrailles ») a toujours donné une extrême importance à l’éducation, à la comprehension des choses, le developpement de l’esprit comme pré-réquis pour être libres (en cela il y a uen différence avec le marxisme européen, qui pense (pensait?) que le premier pré-requis était le developpement économique).
      Petite info supplementaire: le système d’éléctions cubain sans présenece de partis à l’occidentale n’est pas — comme la propagande occidentale le dit — un reliquat du « communisme », mais data de bien avant, de la fin du 19e siècle, José Martí, ayant bien connu les Etats Unis et sons système politique, comprit qu’ouvrir Cuba à ce système serait livrer le pays au pouvoir de l’argent etatsunien. Et que Cuba devait, pour être libre, avoir un système politique different.

        +5

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  • Patrick Luder // 18.10.2015 à 16h36

    « Nous redisons notre confiance envers le peuple syrien que nous croyons capable de régler par lui-même ses différences et nous demandons que cessent les actes d’ingérence extérieure. »

      +1

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