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30.décembre.201530.12.2015 // Les Crises

[CNRS] Madame Mendras sévit aussi sur la Syrie

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Aujourd’hui, un beau cadeau de fin d’année : le dernier édito de Marie Mendras dans la Newsletter de Sciences-Po/CERI, du 18/12/15

Le grand écart entre Washington et Moscou : le difficile positionnement de la France dans la lutte contre Daech

Par Marie Mendras

Depuis les attentats du 13 novembre, la France occupe une position centrale dans la lutte contre le terrorisme islamiste.

Non. Depuis les attentats du 13 novembre, la France occupe une position centrale dans la liste des cibles de Daech, ce n’est pas pareil.

Et pourtant, elle apparaît relativement marginale dans le débat américain sur le combat contre Daech.

Flute ! On se demande à quoi c’est dû.

Vu de Washington, le président français s’impose difficilement dans le débat transatlantique sur la stratégie à suivre.

Ah, ben du coup, on comprend à quoi c’est dû…

C’est une situation étrange.

In-com-pré-hen-si-ble je dirais même…

François Hollande a été à la pointe de l’analyse sur la Syrie,

Oups, j’ai dû mal lire…

François Hollande a été à la pointe de l’analyse sur la Syrie,

Ah non, j’avais bien lu.

On pourrait avoir des explications pour ce dithyrambe, ou c’est en supplément ?

Mais est-ce ici un universitaire ou un passe-plats du Parti socialiste en fait ?

pourfendeur de Bachar el-Assad, critique de la position du Kremlin dès mai 2012 et prêt à opérer des frappes aériennes à l’été 2013.

C’est vrai qu’il a été à deux doigts de faire comme Sarko en Libye – une ré-u-ssite !

Mais il n’a alors été suivi ni par le président américain ni par le Premier Ministre britannique,

Logique Mendras : 1/ il a raison, c’est un génie 2/ Personne ne le suit 3/ conclusion : euhhhhhhhh

tous deux confrontés à des parlements opposés à une telle opération militaire.

PUTAIN de Démocratie parlementaire !

Par chance, nous en sommes préservés dans la Présipauté de France…

Contrarié, François Hollande a été découragé d’agir avec les alliés,

Hein ?

tandis que le gouvernement français n’a point été convaincu par la « solution » trouvée par les Américains et les Russes de sauver la face en obligeant Assad à détruire ses armes chimiques.

Oh ben, pfff, oh, la « solution » ! Faire en sorte que la Syrie accepte volontairement de détruire son stock d’armes de destruction massive, quel échec !

Et en Israël, ils commencent quand au fait ?

Il avait raison de le penser : les massacres n’ont pas cessé, Daech a pris racine, Assad a été renforcé.

Assad a été renforcé ? Quand il a perdu 70 % du pays ? Le gars qui serait peut-être pendu à cette heure si les Russes n’étaient pas intervenus en septembre…

Ce déséquilibre entre le fort engagement de la France dans la lutte contre le terrorisme islamiste

AH-AH-AH-AH

En leur livrant des armes donc ?

Sérieusement, ils ont des clown de classe internationale à Sciences-Po.

et son faible leadership stratégique est réapparu clairement pendant le marathon diplomatique de François Hollande fin novembre 2015 : ses rencontres avec des dirigeants européens et surtout, ses voyages éclair à Washington et à Moscou ont eu des résultats bien décevants. La visite à Washington a surtout permis à Barack Obama de réaffirmer qu’il avait lui-même pris l’initiative d’une « grande coalition de 65 pays » depuis déjà plus d’un an et qu’il attendait un engagement ferme de la France.

Oui, notre président est aussi un clown – mais c’est normal, il est ancien prof d’économie à Sciences-Po…

A Moscou, la discussion avec Vladimir Poutine le 26 novembre a fini par donner le beau rôle au président russe, qui s’est proposé de « coordonner » les frappes avec la France, sans reprendre l’idée française de coalition que, la veille encore, il avait semblé vouloir approuver tout en soutenant le dictateur syrien. Face à ce maigre bilan, Obama ne pouvait que reprendre le leadership et renforcer la coalition of the willing.

Hein ?

Comment expliquer cette position insatisfaisante de la France, pourtant impliquée, volontariste et dotée d’une force de frappe qui crédibilise sa capacité d’agir ?

Avec Washington, le dialogue est soumis aux aléas de la politique intérieure américaine.

Notons qu’avec Paris, le dialogue est soumis aux aléas de la politique intérieure américaine.

Or, après la fusillade du 2 décembre à San Bernardino en Californie, les Américains se sont repliés sur ce drame national. Les révélations sur la trajectoire de radicalisation des deux terroristes et leur allégeance à Daech ont fait ressurgir le traumatisme du 11 septembre 2001 dans un contexte pourtant très différent, où la grande majorité de la population est opposée à une nouvelle guerre au Moyen-Orient

Ben oui, car la population a vu ce qu’il s’est passé quand on ils ont écouté les universitaire type Mendras en 2001…

et voit dans la fermeture des frontières et la protection du territoire national la solution aux problèmes. La question est traitée sous le seul angle du terrorisme et se traduit par la montée de la xénophobie au sein de l’opinion conservatrice, qui considère les musulmans et les immigrés comme des dangers.

Les frappes américaines en Syrie et Irak sont peu commentées. Parmi les candidats à l’investiture présidentielle, seule Hillary Clinton s’est prononcée sur ce sujet, avec compétence,

SAINTE Hillary Clinton de l’enfant Goldman Sachs

en donnant une explication détaillée du problème mais sans proposer de solution novatrice.

Ah, c’est donc ça la « compétence » pour une universitaire de Sciences-Po…

Dans un débat public dominé par Donald Trump et son appel à fermer les frontières aux musulmans,

DEVIL Donald Trump

les analyses sérieuses ne se font plus entendre. Aux États-Unis, les deux sujets sont en quelque sorte dissociés : d’un côté, la grande politique internationale et le Moyen-Orient ; de l’autre, la sécurité du citoyen américain et son droit constitutionnel à s’armer et se défendre. Le sujet politique et sociologique de la radicalisation de citoyens et résidents américains n’est toujours pas discuté publiquement, contrairement à ce qui se passe en France. La politique américaine reste donc autocentrée, très marquée par le 11 septembre et les erreurs stratégiques qui ont suivi. La guerre en Irak est désormais vue comme le résultat d’une over-reaction dont on n’a pas encore tiré les leçons.

« Si tu as compris, appuie sur la touche étoile »…

Enfin, la position de la France sur la Russie n’est pas comprise à Washington où l’on pense que la France doit avant tout renforcer son engagement militaire aux côtés des Etats-Unis.

Au pied Rex !!!!!

Le président Hollande a donc été critiqué pour avoir proposé une coalition à Vladimir Poutine,

Oh c’te honte – une coalition internationale avec la Russie…

Au passage, vous aurez noté le vocable « coalition » systématiquement mis en avant, alors que ça ne veut pas dire grand-chose, et que ça sert surtotu à s’assoir sur le droit international.

alors que celui-ci continue à soutenir inconditionnellement l’armée d’Assad. L’ambiguïté sur le sens du mot « coalition » a joué au détriment de la diplomatie française, qui a aussi montré ses hésitations, passant d’un registre à un autre selon que l’ennemi désigné était Daech ou la dictature syrienne.

Mais EN QUOI le gouvernement syrien est-il notre ennemi ? Le gouvernement turc ou saoudien, je vois très bien, mais le syrien ?

C’est fascinant de laisser des universitaires user de tels mots, qui sont une incitation à la haine entre les nations.

(Enfin, il faudra m’expliquer quelle ambiguïté porte le mot « coalition »)

Vladimir Poutine, lui, n’a jamais tergiversé. Il a toujours soutenu Assad, seul « pouvoir légitime », seul « garant de l’intégrité nationale » contre « tous les terroristes ».

Euh, oui, et ?

Le président russe dispose d’un atout important : il peut décider seul, sans aucun débat parlementaire ni discussion publique.

Elle parle de Poutine ou de Hollande là ?

Euh, il y a bien un Parlement en Russie, élu démocratiquement, et en plus à la proportionnelle ?

Il peut donc aller plus loin encore dans l’engagement militaire et dans la propagande guerrière.

Hein ?

Quelle « propagande guerrière » ? Il fait la guerre le gars…

Comment la France pourrait-elle amener le Kremlin à faire la différence entre les opposants de la première heure, qui dès le début de la répression contre le soulèvement populaire ont dénoncé les tueries du régime, et les islamistes de Daech ?

En leur montrant la photo de « terroristes modérés », les Américains n’ont en pas plus trouvé que des armes de destruction massive en Irak…

La France s’est trouvée par moments isolée,

Ce que c’est que d’être gouverné par des cadors…

ce qui est dommage quand on connaît l’engagement politique et militaire français contre les violences terroristes.

dommage ou normal ?

Elle gagnerait sans aucun doute à mieux inscrire son action dans une politique européenne,

SAINTE EUROPE priez pour nous

C’est beau de défendre un cadavre…

à expliquer sa position au sein de l’Alliance atlantique,

SAINTE ALLIANCE ATLANTIQUE

et à ne donner aucun gage aux tenants français d’un souverainisme anti-américain, anti-européen, et pro-Kremlin.

et pro-Hitler enfin ! Tsss, il manque la base…

Le défi posé par les réfugiés du Moyen-Orient a idéologisé le débat, et encouragé le discours protectionniste et « identitaire ».

C’est incompréhensible…

Comme toujours, la politique étrangère nous renvoie à nos affaires intérieures.

Hein ?

_____

Marie Mendras revient de Washington, où elle participe à un projet d’étude de la Transatlantic Academy sur les politiques américaines et européennes envers la Russie.

Marie Mendras, à suivre prochainement dans tous vos médias où elle a table ouverte (normal vu une telle « compétence »©)…

BONUS : tiens, je viens de retomber sur cet édito de 2005

Les institutions politiques en danger

Pouvoirs n°112 – La Russie de Poutine – janvier 2005 – p.5-22

Le recul des libertés et du suffrage universel direct, le contrôle de l’information et des médias, la régression dans le fonctionnement de toutes les institutions publiques, l’exacerbation de la violence sont des réalités trop évidentes et préoccupantes pour continuer à décliner les paradigmes de la transition à la russe. Le Kremlin concentre peu à peu l’essentiel du pouvoir dans l’exécutif, joue, dangereusement, du terrorisme international pour prendre des mesures sécuritaires et autoritaires, reprend le contrôle des richesses pétrolières, rejette le fédéralisme, mais se désintéresse de l’organisation de l’État et de ses structures. Vladimir Poutine s’isole dans un régime hyper-présidentialiste ; sur le plus long terme, la faiblesse de sa stratégie est qu’elle est pensée comme une contre-attaque et une prise accrue de contrôle, et non comme une restructuration de l’État et des modes de gouvernement.

Heureusement, ce n’est pas chez nous qu’on verrait ça… – des vigies comme Mme Mendras veillent…


C’est quoi la Transatlantic Academy ?

The Transatlantic Academy is a research institution devoted to creating common approaches to the long-term challenges facing Europe and North America. The Academy does this by each year bringing together scholars, policy experts, and authors from both sides of the Atlantic and from different disciplinary perspectives to research and analyze a distinct policy theme of transatlantic interest. Working together from a collaborative and interdisciplinary perspective, Academy fellows bridge the Atlantic academic and policy communities, and use research, publications, and seminars to develop policy-relevant contributions to critical debates in North America and Europe.

The Transatlantic Academy was created in 2007 as a partnership between the German Marshall Fund of the United States (GMF) and the ZEIT-Stiftung Ebelin und Gerd Bucerius. In addition, the Academy received startup funding from the Transatlantic Program of the Government of the Federal Republic of Germany through funds of the European Recovery Program (ERP) of the Federal Ministry of Economics and Technology. The Robert Bosch Stiftung and the Lynde and Harry Bradley Foundation joined as full partners beginning in 2008, and the Fritz Thyssen Stiftung joined as a full partner in 2011. Additionally, the Volkswagen Stiftung supports a fellowship at the Academy for promising young scholars based at German institutions working in a specific field of the humanities.

Le GMF est bien connu pour avoir été été une pépinière de journalistes, universitaires et autres personnalités au service de l’atlantisme…


Article 411-5 du Code Pénal :
Le fait d’entretenir des intelligences avec une puissance étrangère, avec une entreprise ou organisation étrangère ou sous contrôle étranger ou avec leurs agents, lorsqu’il est de nature à porter atteinte aux intérêts fondamentaux de la nation, est puni de dix ans d’emprisonnement et de 150 000 euros d’amende.

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