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6.octobre.20146.10.2014 // Les Crises

Discours à l’ONU de la Présidente du Brésil Dilma Rousseff

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Comme je ne connais pas les résultats au moment ou je lance le billet, je reprends simplement le discours de la présidente du Brésil à l’ONU – il n’y a pas que les USA et la Russie dans la monde 🙂

Lisez surtout, si vous êtes pressé, à la fin, le second discours de l’année dernière, sur les libertés individuelles…

Discours de la Présidente de la République du Brésil, Dilma Rousseff, à l’ouverture du Débat Général du Sommet de la 69e Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) en 2014

(on note l’intérêt que représentait ce discours pour les télévisions – elle passait en effet juste avant Obama…)

New York, États-Unis, 24 Septembre 2014.

Monsieur l’Ambassadeur Sam Kutesa, Président de la 69ème Assemblée générale des Nations Unies.

Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies.

Excellences, Mesdames et Messieurs les Chefs d’État et de gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Pour le Brésil – qui a l’honneur et le privilège d’ouvrir ce débat – c’est une grande satisfaction de voir un enfant de l’Afrique à la présidence de cette session de l’Assemblée générale. Nous avons, nous brésiliens, des liens historiques, culturels et d’amitié avec le continent africain, dont la contribution a été, et est toujours, décisive pour la construction de l’identité nationale de notre pays.

Monsieur le Président,

J’ouvre ce Débat Général à la veille des élections qui choisiront, au Brésil, le Président de la République, les gouvernements des États et une grande partie des représentants de notre Pouvoir législatif. Ces élections sont la célébration d’une démocratie que nous avons conquise il y a près de trente ans, après deux décennies de gouvernements dictatoriaux. Avec cette démocratie, nous avons aussi beaucoup avancé dans la stabilisation économique du pays.

Au cours des douze dernières années, en particulier, nous avons pu ajouter à ces réalisations la construction d’une société d’inclusion sociale basée sur l’égalité des chances.

La grande transformation dans laquelle nous sommes engagés a produit une économie moderne et une société plus équitable. Elle a demandé, dans le même temps, une forte participation populaire, le respect des droits de l’homme et une vision durable de notre développement.

Elle a exigé, enfin, sur la scène internationale, une action marquée par le multilatéralisme, le respect du droit international, la poursuite de la paix et la pratique de la solidarité.

Monsieur le Président,

Il y a quelques jours, la FAO a déclaré que le Brésil était sorti de la carte de la faim.

Ce changement est le résultat d’une politique économique qui a créé 21 millions d’emplois, qui a réévalué le salaire minimum, augmentant le pouvoir d’achat de 71% au cours des 12 dernières années. Avec cela, nous avons réduit les inégalités.

Depuis 2003, trente-six millions de brésiliens sont sortis de la pauvreté; dans mon seul gouvernement, ils ont été 22 millions. Les politiques sociales et de transfert de revenus, réunies dans le programme Brasil Sem Miséria (Brésil Sans Misère NDT) ont également contribué à ce résultat.

Dans le domaine de la santé, nous avons réussi à atteindre l’objectif de réduction de la mortalité infantile avant la date établie par les Objectifs du Millénaire.

Nous avons universalisé l’accès à l’enseignement primaire, et nous poursuivons le même objectif pour l’école secondaire. Nous nous sommes engagés à accroître sa qualité, à améliorer ses programmes et à valoriser ses enseignants.

L’enseignement technique a progressé avec la création de centaines de nouvelles écoles et, au cours des quatre dernières années, avec la formation et la qualification technique et professionnelle de 8 millions de jeunes.

Le développement de l’enseignement supérieur a été sans précédent: nous avons créé de nouvelles universités publiques, et plus de 3 millions d’étudiants ont obtenu des bourses pour y étudier, ou des financements pour leur assurer l’accès aux universités privées.

La discrimination positive a permis l’afflux massif des étudiants pauvres, des noirs et des Indiens vers les universités.

Enfin, les défis de la construction d’une société axée sur la connaissance ont donné lieu à la création d’un programme, Science sans Frontières, par lequel plus de 100.000 étudiants du cycle supérieur sont envoyés dans les meilleures universités mondiales.

À l’initiative de la présidence, le Congrès a adopté une loi qui destine 75% des redevances du pétrole et 50% du Fond Social du pré-sal (1) à l’éducation, et 25% à la santé.

Nous allons transformer ces ressources limitées et non renouvelables – comme le pétrole et le gaz – en des éléments pérennes: l’éducation, le savoir scientifique et technologique, l’innovation. Ce sera notre passeport pour l’avenir.

Monsieur le Président,

Nous n’avons pas négligé la solidité financière et la stabilité monétaire, et nous avons protégé le Brésil de la volatilité financière extérieure.

Ainsi, nous avons su donner des réponses à la grande crise économique mondiale qui a éclaté en 2008, à la crise du système financier international, qui a débuté après la faillite de Lehman Brothers, et qui s’est transformée ensuite dans de nombreux pays en une crise de la dette souveraine.

Nous avons résisté aux pires conséquences de cette crise: le chômage, la baisse des salaires, la perte des droits sociaux et la paralysie des investissements.

Nous avons continué à distribuer le revenu, en stimulant la croissance et l’emploi, tout en maintenant les investissements dans les infrastructures.

Le Brésil est passé de la 13ème à la 7ème plus grande économie mondiale et le revenu par habitant a plus que triplé. L’inégalité a diminué.

Si, en 2002, plus de la moitié des brésiliens étaient pauvres, ou très pauvres, 3 brésiliens sur 4 appartiennent aujourd’hui à la classe moyenne et supérieure.

Pendant la crise, quand le monde entier licenciait des centaines de millions de travailleurs, le Brésil a généré 12 millions d’emplois formels.

En outre, nous sommes devenus une des principales destinations pour les investissements étrangers.

Nous avons repris les investissements dans les infrastructures dans un partenariat solide avec le secteur privé.

Toutes ces avancées se produisent dans un environnement fiscal solide. La dette nette est passée de 60% à 35% du produit intérieur brut.

La dette extérieure brute relative au PIB a diminué, quant à elle, de 42% à 14%.

Les réserves internationales ont été multipliées par 10, nous plaçant, ainsi, dans la position de créancier international.

Le taux annuel d’inflation s’est également stabilisé dans les limites de la variation fixée par les objectifs du pays.

Monsieur le Président,

Bien que nous ayons réussi à résister aux conséquences les plus néfastes de la crise globale, elle nous a aussi durement frappé au cours des dernières années.

Cela est dû à la persistance, dans toutes les régions du monde, de difficultés économiques considérables qui ont un impact négatif sur notre croissance.

Je répète ce que j’ai dit l’an dernier à l’ouverture de l’Assemblée Générale. Il est essentiel et urgent de redonner son dynamisme à l’économie mondiale. Celle-ci doit fonctionner comme un moyen d’inciter à la croissance, au commerce international et à la réduction des inégalités entre les pays, et non comme un facteur de réduction du rythme de la croissance économique et de la répartition du revenu social.

En ce qui concerne le commerce international, il est impératif que tous s’engagent dans un programme de travail afin de conclure le cycle de Doha.

Il est impérieux aussi, Monsieur le Président, de mettre fin au hiatus entre l’importance croissante des pays en développement dans l’économie mondiale et leur faible participation dans les processus de prise de décisions des institutions financières internationales, comme le FMI et la Banque mondiale. Le retard pris dans l’intensification du pouvoir de vote des pays en développement dans ces institutions est inacceptable. Ces dernières, en agissant ainsi, prennent le risque de perdre leur légitimité et leur efficacité.

Monsieur le Président,

C’est avec une grande satisfaction que le Brésil a accueilli le VIème Sommet des BRICS. Nous avons reçu les dirigeants de la Chine, de l’Inde, de la Russie et de l’Afrique du Sud lors d’une réunion fraternelle et fructueuse qui a montré d’importantes perspectives pour l’avenir.

Nous avons signé des accords pour la mise en place de la Nouvelle Banque de Développement et de sa réserve d’arrangement de devises.

La Banque répondra aux besoins de financement de l’infrastructure des pays des BRICS et des pays en développement.

La réserve d’arrangement de devises protégera les pays des BRICS de la volatilité financière.

L’apport pour chacun de ses instruments sera de 100 milliards de dollars.

Monsieur le Président,

La génération actuelle des dirigeants du monde – notre génération – a été également appelée à faire face à des défis importants pour la paix, pour la sécurité collective et pour l’environnement. À ce jour, nous n’avons pas été capables de régler de vieux litiges, ni de prévenir de nouvelles menaces.

L’usage de la force n’est pas en mesure d’éliminer les causes profondes des conflits. Cela est clair dans la persistance de la question palestinienne; le massacre systématique du peuple syrien; la tragique désintégration nationale de l’Irak; la grave insécurité en Libye; les conflits dans le Sahel et dans des affrontements en Ukraine. À chaque intervention militaire, nous ne cheminons pas vers la paix, mais nous assistons, invariablement, à l’intensification de ces conflits.

Il s’agit d’une multiplication tragique du nombre de victimes civiles et des tragédies humanitaires. Nous ne pouvons pas accepter que ces manifestations de barbarie se multiplient, en blessant nos valeurs éthiques, morales et de civilisation.

Nous ne pouvons pas être indifférents à la propagation du virus Ebola en Afrique de l’Ouest. À cet égard, nous appuyons la proposition du Secrétaire général d’établir la Mission des Nations Unies pour une Réponse Urgente à l’Ebola. Le Brésil sera entièrement solidaire de cette action.

Monsieur le Président,

Le Conseil de Sécurité a rencontré des difficultés pour promouvoir un règlement pacifique de ces conflits. Afin de surmonter ces impasses, une véritable réforme du Conseil de Sécurité sera nécessaire, dans un processus que l’on attend depuis trop longtemps.

Les 70 ans de l’Organisation des Nations Unies, en 2015, devrait être l’occasion propice à l’évolution que cette situation exige. Je suis sûre que vous comprenez tous les risques graves provoqués par la paralysie et par l’inaction du Conseil de Sécurité des Nations Unies.

Un Conseil plus représentatif et plus légitime pourra être aussi plus efficace. Je tiens à rappeler que nous ne pouvons pas rester indifférents à la crise israélo-palestinienne, surtout après les événements tragiques de la Bande de Gaza. Nous condamnons l’usage disproportionné de la force, dont les principales victimes sont la population civile, les femmes et les enfants.

Ce conflit doit être résolu, et non administré de manière précaire, comme il l’est actuellement. Des négociations effectives entre les parties doivent aboutir à la solution de deux États – Israël et la Palestine – vivant côte à côte, en sécurité, dans des frontières internationalement reconnues.

Au milieu de tant de situations de conflit, l’Amérique latine et les Caraïbes cherchent à résoudre le principal problème qui nous a marqué pendant des siècles – les inégalités sociales. L’ancrage démocratique se renforce dans la recherche d’une croissance économique plus juste et durable, marquée par l’inclusion sociale. Les efforts d’intégration progressent, par le biais du Mercosur, de l’UNASUR et de la CELAC.

Monsieur le Président,

Le changement climatique est aujourd’hui un défi majeur. Nous avons besoin, pour le vaincre, d’un sens de l’urgence, de courage politique, et nous devons comprendre que chacun doit contribuer selon les principes de l’équité et des responsabilités communes, même si celles-ci sont différenciées.

Le Sommet sur le Climat, convoqué ici opportunément par le Secrétaire Général, renforce les négociations au titre de la Convention-cadre.

Le gouvernement brésilien va lutter pour que que ces négociations aboutissent à un nouvel accord équilibré, équitable et efficace. Le Brésil a fait sa part pour lutter contre le changement climatique.

Nous nous sommes engagés, à la Conférence de Copenhague de 2009, à une réduction volontaire de 36% à 39% de nos émissions de gaz d’ici à 2020. Entre 2010 et 2013, nous avons cessé de rejeter dans l’atmosphère 650 millions de tonnes de dioxyde de carbone en moyenne par an. Nous avons atteint, pendant toutes ces années, les quatre plus faibles taux de déforestation de notre histoire. Au cours des 10 dernières années, nous avons réduit la déforestation de 79%, sans pour autant renoncer au développement économique ni à l’inclusion sociale.

Nous avons montré qu’il est possible de mener de front la croissance, l’inclusion sociale, la conservation et la protection. Une telle conquête est le résultat de cet engagement – ferme et continu – du gouvernement, de la société, des agents des secteurs public et privé. Nous attendons que les pays développés – qui ont l’obligation, non seulement juridique, mais aussi politique et moral, de diriger par l’exemple, démontrent sans ambiguïté et concrètement leur engagement à lutter contre ce mal qui nous afflige tous.

Lors du sommet Rio +20 (2012 NDT), nous avons eu la grande satisfaction de définir un nouvel agenda, basé sur des Objectifs de Développement Durable, applicables à la fois aux pays développés comme à ceux en développement.

Il sera fondamental de définir des moyens de mise en œuvre qui correspondent à l’ampleur des difficultés que nous nous sommes engagés à vaincre. Nous devons être ambitieux en termes de financement, de coopération, de construction de capacités nationales et de transfert de technologie, en particulier vers les pays les moins avancés.

Je souligne, dans ce contexte, la nécessité d’établir un mécanisme pour le développement, pour le transfert et la diffusion de technologies propres et durables.

Monsieur le Président,

A côté du développement durable et de la paix, l’ordre international que nous cherchons à construire repose sur des valeurs. Parmi elles se détachent en évidence la lutte contre toutes les formes de discrimination et d’exclusion.

Nous avons un engagement clair vis-à-vis de la valorisation des femmes dans le monde du travail, dans les professions libérales, les entreprises, les activités politiques, et dans l’accès à l’éducation, entre autres domaines. Mon gouvernement lutte sans relâche contre la violence envers les femmes sous toutes ses formes. Nous considérons le 21ème siècle comme le siècle des femmes.

De même, la promotion de l’égalité raciale, au Brésil, est une manière de réparer la souffrance endurée par les africains-brésiliens – qui représentent aujourd’hui plus de la moitié de notre population – durant plusieurs siècles d’esclavage.

Nous leur devons un inestimable et permanent héritage de richesses et de valeurs culturelles, religieuses et humaines. Pour nous, le métissage est un motif de fierté.

Le racisme, plus qu’un crime odieux, est une tache que nous n’hésitons pas à combattre, à punir et à éradiquer. Le même engagement que nous avons pris dans le combat contre la violence envers les femmes et les noirs, les afro-Brésiliens, nous le menons également contre l’homophobie. La Cour suprême de notre pays a reconnu l’union stable entre les personnes du même sexe, leur assurant tous les droits civils qui en découlent.

Nous croyons fermement à la dignité de chaque être humain et à l’universalité de ses droits fondamentaux. Ceux-ci doivent être protégés de toute discrimination et de toute politisation, à l’échelle nationale et internationale.

Une autre valeur fondamentale est le respect de la chose publique et la lutte implacable contre la corruption.

L’histoire montre qu’il n’y a qu’une seule façon correcte et efficace de lutter contre la corruption: la fin de l’impunité avec le renforcement des institutions qui contrôlent, qui enquêtent et qui punissent les actes de corruption, le blanchiment d’argent et autres délits financiers.

C’est une responsabilité de chaque gouvernement. Une responsabilité que nous assumons en renforçant nos institutions.

Nous avons construit le Portail Gouvernemental de la Transparence qui garantit au citoyen l’accès à toutes les dépenses publiques dans les 24 heures.

Nous avons approuvé la Loi sur l’Accès à l’Information qui permet au citoyen d’accéder à toutes les informations sur le gouvernement, exceptées celles qui sont liées à la souveraineté du pays.

Nous avons renforcé et donné leur autonomie aux organismes d’enquête et aussi à celui qui effectue un contrôle interne du gouvernement.

Nous avons créé des lois qui punissent la fois celui qui est corrompu, comme celui qui corrompt. Le renforcement de ces institutions est essentiel à l’amélioration d’une gouvernance ouverte et démocratique.

La réélection récente du Brésil au Comité exécutif du «Partenariat pour le Gouvernement Transparent» (2) nous permettra également de contribuer à rendre les gouvernements plus transparents sur la scène mondiale.

Monsieur le Président,

Il est essentiel de prendre des mesures pour protéger efficacement les droits de l’homme, tant dans le monde réel que dans le monde virtuel, comme le préconise la résolution de cette Assemblée sur la vie privée à l’ère numérique.

Le Brésil et l’Allemagne ont mené cette importante discussion en 2013 et nous souhaitons l’approfondir lors de cette session. Le rapport de la Haute-Commissaire aux droits de l’homme servira de base à cette évaluation. En Septembre 2013, j’ai proposé ici, dans la discussion générale, la création d’un cadre civil pour la gouvernance et l’utilisation d’Internet, sur la base des principes de la liberté d’expression, de la protection de la vie privée, de la neutralité du net et de la diversité culturelle.

Je note avec satisfaction que la communauté internationale s’est mobilisée depuis lors pour améliorer l’architecture actuelle de la gouvernance de l’Internet. Une étape importante dans ce processus a été la réalisation, à l’initiative du Brésil, de la Réunion Mondiale Multi-sectorielle sur l’Avenir de la Gouvernance de l’Internet – le NET mundial – à São Paulo, en avril de cette année.

L’événement a réuni des représentants de diverses régions du monde et de différents secteurs. On y a discuté des principes à suivre et des actions à entreprendre pour garantir que l’Internet continue d’évoluer de façon ouverte, démocratique, libre, multilatérale et multi-sectorielle.

Monsieur le Président,

Les États membres et les Nations Unies ont aujourd’hui devant eux des défis de grande ampleur. Ceux-ci doivent être les priorités de cette session de l’Assemblée générale. L’année 2015 se distingue comme un véritable tournant.

Je suis sûre que nous ne nous soustrairons pas à cette tâche de remplir, avec courage et avec clarté, nos hautes responsabilités dans la construction d’un ordre international fondé sur la promotion de la paix, du développement durable, ainsi que sur la réduction de la pauvreté et de l’inégalité.

Le Brésil est prêt et totalement déterminé à y apporter sa contribution.

Merci.

(1) Créé en 2010, le Fonds Social est un fonds souverain destiné à recevoir la partie des ressources du pré-sal qui revient au gouvernement fédéral à titre de redevances et de participations spéciales. Selon la loi, le Fonds social doit être une épargne pour le gouvernement, qui aidera à financer le développement du pays quand l’argent du pétrole diminuera, et contribuera à réduire les effets d’un «déferlement» possible de dollars dans le pays suite à l’exportation du pétrole du pré-sal.

Pré-sal: énormes réserves de pétrole et de gaz profondément enfouies (à environ 6.000 mètres, sous une couche de sel, d’où son nom) au large des côtes des États de São Paulo, d’Espirito Santo et de Rio de Janeiro. Ces réserves sont difficiles et coûteuses à exploiter, mais elles placent le Brésil au 6ème rang des pays détenteurs potentiel de pétrole.

(2) Le Partenariat pour un gouvernement transparent (anglais: Open Government Partnership) est un organisme international visant à promouvoir un gouvernement ouvert, par une augmentation de la participation civique, la lutte contre la corruption et la mise en œuvre des nouvelles technologies afin d’offrir un service plus efficace et plus responsable

Source (Planalto – Palais de la Présidence – Brasilia) : http://www2.planalto.gov.br/acompanhe-o-planalto/discursos/discursos-da-presidenta/discurso-da-presidenta-da-republica-dilma-rousseff-na-abertura-do-debate-de-alto-nivel-da-69a-assembleia-geral-das-nacoes-unidas-onu

Traduit par Lucien pour Si le Brésil m’était traduit…


Discours de la Présidente de la République du Brésil, Dilma Rousseff, à l’ouverture du Débat Général du Sommet de la 68e Assemblée Générale des Nations Unies (ONU) en 2013

Ambassadeur John Ashe, Président de la 68e Assemblée Générale des Nations Unies,

Monsieur Ban Ki-moon, Secrétaire Général des Nations Unies,

Excellentissimes Chefs d’État et de Gouvernement,

Mesdames et Messieurs,

Permettez-comme introduction d’exprimer ma satisfaction à la vue d’un illustre représentant d’Antigua et Barbuda – pays faisant partie de l’espace des Caraïbes si cher au Brésil et dans notre région – participer aux travaux de cette cession de l’Assemblée Générale.

Vous pouvez compter Excellence sur l’appui permanent de mon gouvernement.

Permettez-moi aussi, en préambule de mon intervention, d’exprimer le dégout du gouvernement et du peuple brésilien pour l’attentat terroriste qui s’est produit à Nairobi. J’exprime nos condoléances et notre solidarité aux familles des victimes, au peuple et au gouvernement du Kenya.

Le terrorisme, où qu’il advienne et d’où qu’il vienne, ne méritera jamais que notre condamnation sans équivoques et notre ferme détermination à le combattre. Jamais nous ne transigerons avec la barbarie.

Monsieur le Président,

Je veux porter à l’attention des délégations une question que je considère de majeure importance et gravité. De récentes révélations concernant les activités d’un réseau d’espionnage électronique global ont provoqué et écœuré tous les secteurs de l’opinion publique mondiale.

Au Brésil, la situation fut encore plus sérieuse, nous avons été ciblés par cette intrusion. Les données personnelles des citoyens ont fait l’objet d’interception sans discrimination.

Des informations relatives aux entreprises – et souvent, de grande valeur économiques et stratégiques – ont été la cible de cet espionnage. De même, des représentants de la diplomatie brésilienne, dont la Mission Permanente aux Nations Unies et la propre Présidence de la République ont vu leurs communications interceptées.

S’immiscer de cette manière dans la vie des autres pays est une atteinte au Droit International et un affront aux principes qui régissent les relations entre ces pays, surtout entre nations amies.

Jamais une souveraineté ne devrait pouvoir se renforcer au détriment d’une autre. Jamais le droit à la sécurité des citoyens d’un pays ne peut être garanti par le biais d’une violation des droits humains et civils fondamentaux de citoyens d’autres nations.

Pire encore lorsque des entreprises privées justifient cet espionnage. Aucun argument ne justifie l’interception illégale d’informations et de données destinée à protéger les nations contre le terrorisme.

Le Brésil, monsieur le président est capable de se protéger. Il rejette, combat et ne sert pas d’abri aux groupes terroristes. Nous sommes un pays démocratique, entouré de pays démocratiques, pacifiques et respectueux du Droit International. Nous vivons en paix avec nos voisins depuis plus de 140 ans.

Comme tant d’autres latino-américains, j’ai lutté contre l’arbitraire et la censure et je ne peux cesser de défendre de manière intransigeante le droit à la vie privée des individus et à la souveraineté de mon pays.

Sans lui – le droit à la vie privée – il n’y a pas de véritable liberté d’expression et d’opinion et, par conséquent pas de réelle démocratie. Le non-respect de la souveraineté, brise les liens d’union possibles entre les nations.

Nous sommes, monsieur le président, face à un cas important de violation des droits de l’homme et des libertés civiles ; l’intrusion et la rétention d’informations secrètes relatives à des activités d’entreprise et, surtout, d’un manque de respect à la souveraineté nationale de mon pays.

Nous avons fait savoir au gouvernement des États-Unis notre désapprobation, et exigé des explications, des excuses et la garantie que de telles pratiques ne se reproduiraient plus.

Les gouvernements et les sociétés amies, qui veulent consolider une alliance effective et stratégique, comme c’est notre cas, ne peuvent permettre que des actions illégales, soutenues, se produisent comme si cela était courant. Elles sont inadmissibles.

Le Brésil, monsieur le président, redoublera ses efforts pour se doter d’une législation, de technologies et de mécanismes afin de nous protéger d’interceptions illégales de communication et de données.

Mon gouvernement fera tout son possible pour défendre les droits humains de tous les brésiliens et de tous les citoyens du monde et protéger le fruit de l’ingéniosité de nos travailleurs et de nos entreprises.

Cependant, le problème, va bien au-delà de la relation bilatérale entre deux pays. Il affecte toute la communauté internationale et en exige une réponse. Les technologies de télécommunication et de l’information ne peuvent servir de nouveau champ de bataille entre les états.

C’est le moment de créer les conditions pour éviter que l’espace cybernétique soit instrumentalisé comme une arme de guerre, par le biais de l’espionnage, du sabotage, ou des attaques contre les systèmes et infrastructures d’autres nations.

L’ONU doit définir un rôle de leader dans l’effort de régulation comportemental des États face à ces technologies et à l’importance de l’internet, de ce réseau sociale, pour la construction de la démocratie mondiale.

Pour cette raison le Brésil fera des propositions afin d’établir un point de référence civil multilatéral en relation à l’administration et l’utilisation de l’internet et des moyens garantissant une effective protection de transport des données.

Nous avons besoin d’établir pour ce réseau mondial des mécanismes multilatéraux capables de garantir des principes comme :

  1. La liberté d’expression, l’intimité des individus et le respect des droits de l’homme.
  2. L’administration démocratique, multilatérale et ouverte, exercée de manière transparente, pour stimuler la création collective et la participation de la société, des gouvernements et du secteur privé.
  3. De l’universalisme assurant le développement social et humain ainsi que la construction de sociétés ouvertes au partenariat et non discriminantes.
  4. De la diversité culturelle, sans imposition de croyances, coutumes ou valeurs.
  5. De la neutralité du réseau, qui se bornera à respecter les critères techniques et étiques, rendant inadmissibles des restrictions d’ordre politiques, commerciales, religieuses ou de quel qu’autre nature.

L’approbation du potentiel intégral de l’internet passe donc, ainsi, par une régulation responsable garantissant dans le même temps la liberté d’expression, la sécurité et le respect des droits de l’homme.

Monsieur le président, mesdames et messieurs,

Le thème de cette Assemblée Générale me parait idéal pour définir l’ordre du jour en relation au développement post-2015. Le combat contre la pauvreté, la faim et les inégalités constitue le plus grand défi de notre temps.

C’est pour cela, que le Brésil a choisi un modèle économique avec inclusion sociale, stabilisant la création d’emplois, le renforcement de l’agriculture familiale, l’élargissement des crédits, la valorisation des salaires la construction d’un vaste réseau de protection social, particulièrement par le biais de notre programme Bolsa Familia.

Au-delà de ces conquêtes passées, nous avons arraché à l’extrême pauvreté, avec le Plan Brésil sans Misère, 22 millions de brésiliens, en seulement deux ans. Nous avons réduit la mortalité infantile de forme drastique. Un récent rapport de l’UNICEF démontre que le Brésil est un pays pionnier dans la chute de cet indicateur (pauvreté) sur le plan mondial.

Les enfants sont une priorité pour le Brésil. Cela se traduit dans un engagement envers l’éducation. Nous sommes le pays qui a investi le plus dans le secteur public éducationnel, selon dernier rapport de l’OCDE. Aujourd’hui nous réservons par loi, 75% des royalties du pétrole pour l’éducation et 25% pour la santé.

Monsieur le Président,

Dans le débat sur l’agenda de développement post-2015 nous devons considérer comme axes les résultats de RIO+20.

Le grand pas que nous avons fait à Rio de Janeiro fut de placer la pauvreté au centre de l’agenda du développement durable. La pauvreté monsieur le président, n’est pas un problème exclusif des pays en développement, et la protection de l’environnement ne peut être un objectif que lorsque la pauvreté est éradiquée.

Le sens de l’agenda post-2015 est basé sur la construction d’un monde dans lequel il soit possible de croitre, inclure, conserver et protéger.

En favorisant, monsieur le président, l’ascension sociale et l’extinction de l’extrême pauvreté, comme nous le faisons, nous créons un immense contingent de citoyens aux conditions de vie meilleures, possédant un plus accès à l’information et conscient de ses droits. Un citoyen avec de nouvelles espérances, de nouveaux désirs et de nouvelles exigences.

Les manifestations de juin, qui ont eu lieu dans mon pays, sont indissociables de notre processus de construction démocratique et de changement social. Mon gouvernement ne les a pas réprimées, au contraire, il a entendu et compris les voix de la rue. Nous avons entendu et compris parce que nous venons des rues.

Nous avons été formés par le quotidien des grandes luttes du Brésil. La rue est notre socle, notre base. Les manifestants ne demandaient pas un retour au passé. Mais ils exigeaient une progression ver un futur plus juste, ainsi que plus de participation et plus de conquêtes sociales.

Dans ce Brésil, cette la décade fut celle qui a noté la plus grande réduction d’inégalités de ces cinquante dernières années. Ce fut la décade où nous avons créé un système de protection sociale qui nous a pratiquement permis aujourd’hui d’éradiquer la pauvreté.

Nous savons que la démocratie crée plus de désirs de démocratie. L’inclusion sociale provoque une demande de plus d’inclusion sociale. La qualité de vie réveille des désirs de plus de qualité de vie. Pour nous, toutes les avancées conquises ne sont qu’un début.

Notre stratégie de développement exige plus, comme le veulent tous les brésiliens et les brésiliennes. Pour cela, il ne suffit pas d’entendre, il est nécessaire de faire. Transformer cette extraordinaire énergie des manifestations en réalisations pour tous.

Pour cela j’ai lancé cinq grands projets : le pacte pour le combat de la corruption et de la réforme politique ; le pacte de la mobilité urbaine, pour améliore les transports publics et pour une réforme urbaine ; le pacte de l’éducation, notre grand passeport pour le futur, avec l’aide des royalties et des fonds sociaux du pétrole ; le pacte pour la santé, lequel prévoit l’envoi de médecins pour recevoir et sauver la vie des brésiliens qui vivent dans des lieux isolés et pauvres du pays ; et le pacte pour la responsabilité fiscale, pour garantir la viabilité de cette nouvelle étape.

Mesdames et messieurs,

Passée la phase la plus critique de la crise, la situation de l’économie mondiale continue à se montrer fragile, avec des niveaux de chômage inacceptables. Les données de l’OIT indiquent l’existence de 200 millions de chômeurs dans le monde.

Ce phénomène affecte les populations des pays développés ou non. Le moment est donc choisi pour renforcer les tendances de croissance de l’économie mondiale qui donnent semble-t-il des signes de récupération.

Les pays émergents ne peuvent à eux seuls garantir la reprise de la croissance globale. Plus que jamais, il faut coordonner une action pour réduire le chômage et rétablir le dynamisme du commerce international. Nous sommes tous dans la même barque.

Mon pays récupère sa croissance en dépit de l’impact de la crise internationale de ces dernières années.

Nous comptons sur trois éléments importants : L’engagement de politiques macroéconomiques solides, la maintenance de politiques prospères sociales et inclusives et l’adoption de moyens pour augmenter notre productivité et la compétitivité des nations.

Nous avons comme engagement la stabilité avec le contrôle de l’inflation, avec les meilleures dépenses publiques possibles et la maintenance d’une fiscalité raisonnée.

Et puis, monsieur le président nous continuons d’appuyer la réforme du Fond monétaire international. Les administrateurs du Fond devraient s’interroger se pencher sur le poids des pays émergents et en développement dans l’économie mondiale. L’attente dans ce contexte réduit d’autant son efficacité.

Mesdames et messieurs, monsieur le président,

L’année 2015 marquera le soixante-dixième anniversaire des Nations Unies et le 10e du sommet mondial de 2005. Ce sera l’occasion pour réaliser l’urgente réforme que nous demandons depuis cette date.

Il est indispensable d’éviter la déroute collective représentée par le fait d’arriver en 2015 sans un Conseil de Sécurité capable d’exercer pleinement ses responsabilités dans le monde actuel. La représentation limitée du CS face aux défis du XXIe siècle est préoccupante.

Un exemple en est la grande difficulté rencontrée pour offrir une solution au conflit syrien et la paralysie au niveau du traitement de la question israélo-palestinienne. Sur ces importants sujets la polarisation récurrente des membres permanents crée un immobilisme dangereux.

Il est urgent de doter le CS de qui soient à la fois indépendantes et constructives. Seule l’augmentation du nombre des membres permanents ou non et l’inclusion de pays en développement dans chaque catégorie permettra d’assainir l’actuel déficit de représentativité et légitimité du Conseil.

Monsieur le président,

Ce débat général offre l’opportunité pour réitérer les principes fondamentaux qui orientent la politique extérieure de mon pays et notre position sur des sujets brulants de réalisme et sur l’actualité internationale.

Nous sommes positionnés pour la défense d’un monde multilatéral, régie par le Droit International, pour la priorité de solutions pacifiques des conflits et pour la recherche d’un ordre solidaire et juste sur le plan économique et social.

La crise syrienne nous afflige et provoque l’indignation. Deux ans et demi de mort et de destruction ont déjà causé le plus grand désastre humanitaire de ce siècle. Le Brésil qui compte une importante communauté de descendants syriens, est profondément concerné par ce drame.

Il faut empêcher la mort des innocents, des enfants, des hommes, des femmes et des vieillards. Il faut faire taire les armes – conventionnelles ou chimiques qu’elles soient du gouvernement ou des rebelles. Il n’y aura aucune issue par le biais des armes. La seule solution passe par la négociation, le dialogue et les accords.

La décision de la Syrie d’accéder à la Convention sur la Prohibition des Armes Chimiques fut très importante, comme son application immédiate. Cette mesure est décisive pour dépasser ce conflit et contribuer à la naissance d’un monde libre de ces armes. Leur utilisation, je le répète, est odieuse et inadmissible quelle que soit la situation.

C’est pour cela que nous soutenons l’accord obtenu entre les USA et la Russie pour l’élimination des armes chimiques syriennes. Il appartient au gouvernement syrien de l’honorer intégralement, de bonne-foi dans un esprit de coopération.

Quelles que soient les hypothèses, nous rejetons toute intervention unilatérale qui contrarierait le Droit International, sans autorisation du Conseil de Sécurité. Cela ne ferait qu’aggraver l’instabilité politique de la région et augmenterait la souffrance humaine.

De même une paix durable entre Israël et la Palestine est plus urgente que jamais compte tenu des transformations dont le Moyen Orient est l’objet. L’heure est venue pour s’occuper des légitimes aspirations des palestiniens pour un État indépendant et souverain. L’heure est également venue pour transformer en réalité l’ample consensus international favorable à une solution de deux États. Les négociations actuelles entre israéliens et palestiniens doivent entrainer des solutions pratiques et significatives pour arriver à un accord.

Monsieur le président, mesdames et messieurs, ,

L’histoire du XXe siècle prouve que l’abandon du multilatéralisme est le prélude à des guerres ne laissant comme trace que misère humaine et dévastation. Elle nous démontre également ce que la promotion du multilatéralisme permet de récolter sur le plan de l’éthique, de la politique et des institutions.

Ainsi je renouvelle mon appel au profit d’une ample et vigoureuse conjonction de volontés politiques, en vue de soutenir et réhabiliter le système multilatéral, dont le pilier central se trouve aux Nations Unies.

À sa naissance étaient réunies les espérances que l’humanité pourrait passer le stade des blessures infligées par la seconde guerre mondiale.

Il serait possible alors de reconstruire, de ces dégâts et de cette boucherie, un nouveau monde de liberté, de solidarité et de prospérité.

Nous avons tous comme tâche de ne jamais laisser périr cette espérance si généreuse et si féconde.

Merci beaucoup, mesdames et messieurs.

Traduction – Alain Conny sur son blog

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

23 réactions et commentaires

  • vérité2014 // 06.10.2014 à 03h56

    Brésil/présidentielle : Rousseff affrontera Neves au second tour.

    http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2014/10/06/97001-20141006FILWWW00001-bresilpresidentielles-rousseff-contre-neves-au-second-tour.php

    Silva la candidate écolo de SOROS(évangéliste)est largement battue.

    Mais le candidat de droite Neves qui va au second tour est également pro US et anti BRICS

    Roussef a 8 points d’avance sur lui.Second tour le 26/10.

    http://g1.globo.com/politica/eleicoes/2014/apuracao-votos-presidente.html

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  • Patrick Luder // 06.10.2014 à 06h24

    Vraiment très bien cette Dilma Rousseff. Espérons qu’elle ne finisse pas comme tant d’autres qui ont osé avancer des idées un peu trop révolutionnaires …

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  • Caramba! // 06.10.2014 à 06h40

    http://raoni.com/actualites-810.php

    « Des vingt dernières années, Dilma Rousseff est le chef d’État qui a le moins reconnu de terres aux Indiens. Elle envisage même de retirer à la Funai, la fondation gouvernementale des peuples indigènes, la responsabilité de la délimitation des terres, voulant y associer les ministères de l’Agriculture et de la réforme agraire.

    Au Congrès, il n’y a plus aucun Indien pour défendre les intérêts des tribus menacées. Bien qu’ils soient 890.000, leur représentation politique est pratiquement inexistante. Des quelque 26.000 candidats à un mandat cette année, seuls 83 sont des Indiens. Le dernier député indigène était le cacique Mario Juruna. Il a quitté le Parlement en 1986 »

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    • anne jordan // 06.10.2014 à 17h44

      désolée , @caramba !
      avez vous vérifié les assertions du site raoni.com ?
      je n’ai aucune info concernant ce site , sinon , soyez sur que je les transmettrais !
      simplement depuis des années , je lis les pétitions émanant de cette ONG( ? ) et je les trouve un peu trop répétitives et peu étayées ; je ne demande pas mieux que de changer mon point de vue…
      je ne les ai jamais signées – ces pétitions – tout simplement en référence au texte de Chomsky , ci dessus en exergue ; ( et bien avant de connaitre cette phrase de Noam CH.)

      D.Roussef affirme , dans son discours de 2014 , que le Brésil a diminué drastiquement la déforestation .
      voilà ce qui importe , me semble t il ; par ailleurs , je me souviens d’avoir rencontré des ” militants ” du chef Raoni , qui ne voyaient pas plus loin que le bout de leurs tongs , et étaient prêts à jeter à la mer tous les – très – petits paysans sans terre , parce qu’ils” allaient voler de la forêt aux Indiens ” !
      misère contre expropriation ?
      avez VOUS la solution ? moi pas !

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      • Kiwixar // 06.10.2014 à 20h49

        De manière générale, je pense qu’il faut éviter de s’enthousiasmer pour les « causes » lointaines de pays ou situations dont on ne connaît rien (la paille dans l’oeil du voisin), d’autant que ça sent bon les relents d’esprit colonialiste suprémacistes. Allez enseignons au sauvage brésilien/indonésien (etc) à protéger ses pièges à CO2 pour que nous puissions continuer à battre des records d’émission, nous les pays « développés ». Ou une pétition pour la libération de telle opposante politique lointaine (qui avait affirmé que, Présidente, elle allait mettre les militaires en prison), pendant que l’Otanie s’enfonce lentement dans la surveillance généralisée, les lois d’exception permanentes, la guerre permanente.
        Balayons devant notre porte avant de proposer la brosse aux pays lointains, il y a suffisamment de bonnes causes à défendre chez nous, en commençant par la liberté et la neutralité d’internet.

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      • Caramba! // 07.10.2014 à 06h26

        Bonjour,
        Je ne pense pas que cela soit des « assertions » mais des faits.
        Dans la lutte contre les problèmes climatiques qui nous concerne TOUS, arrêter la déforestation est une des choses les plus importantes.
         » En séquestrant de grandes quantités de carbone qui, sinon, contribueraient au réchauffement climatique, les forêts naturelles jouent un rôle indispensable dans la stabilisation du climat de la planète. L’objectif d’arriver à « zéro déforestation » dès 2020 est un impératif climatique. »
        http://www.alternatives-economiques.fr/quel-statut-pour-la-foret-amazonienne_fr_art__48834.html

        « A l’échelle mondiale, la destruction des forêts tropicales est responsable d’environ 20 % des émissions de gaz à effet de serre. »

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  • Bardamu // 06.10.2014 à 07h32

    Je me permets de poste à nouveau un lien vers le site de C-P Production qui propose un extrait de son dernier projet :
    http://www.cp-productions.fr/spip.php?article161

    C’est en parfait écho avec l’article sur Rebsamen et cet article puisqu’il traite du traitement médiatique de la visite de R. Corréa en France. Pierre Carles en fin renard du système merdiacratique français arrive à « rendre » un journaliste du Figaro le plus honnête. Yvan Levaï est pitoyable (et ce n’est pas dû à son âge).
    Vous pouvez, s’il vous reste des sous, participer financièrement au projet.

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    • reneegate // 06.10.2014 à 10h27

      oui ce sera très révélateur pour ceux qui écoutaient Ivan Levaï le matin sur France Inter. C’est un loup et des pires. Si Roussef arrive avec 8 points d’avance avec en face d’elle tous les fonds américains pour lui faire payer ses déclarations à l’ONU, c’est plus qu’un bon résultat.

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  • Kiwixar // 06.10.2014 à 08h13

    D’un côté les Brics où la pauvreté diminue et où la classe moyenne grandit.
    De l’autre côté, l’Otanie où c’est l’inverse.
    Comme disait Coluche, « choisis ton camps, camarade! »

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    • Vinipoukh // 06.10.2014 à 11h30

      Exact !! sauf qu’à un moment l’OTANIE finira par perdre les pédales … inquiétant quand même !
      à moins d’une prise de conscience du coté de l’atlantique-nord ? Tout simplement se rendre compte que l’on vit tous sur la même planète, J’espère …

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  • Tom // 06.10.2014 à 11h57

    Un bémol tout de même sur la présidente du Brésil et pas des moindres…

    Ce qui s’est passé pendant la Coupe du Monde cette année est scandaleux.
    Le Congrès brésilien a voté «la Loi générale de la Coupe», véritable loi d’exception en vigueur durant toute la durée de la compétition et parfois en contradiction avec la Constitution brésilienne. Cette loi garantit à la Fifa l’exclusivité de tous les symboles officiels qu’elle désire s’attribuer. Elle prévoit de nouveaux «crimes» et des sanctions d’exception pour punir toute utilisation sans autorisation de ces symboles et toute atteinte à l’image de la Fifa ou de ses sponsors.
    Et les milliers de pauvres exclus/déplacés de leurs logements pour laisser place à la construction des infrastructures du mondial (tramway etc)… et la police qui a réprimé avec violence les manifestations en tirant parfois à balles réelles sur les pauvres des favelas… il fallait nettoyer la zone du mondial pour ne pas que les touristes soient importunés…
    Alors quand elle parle de démocratie, ça m’agace… c’est avant tout une oligarque comme la grosse majorité des chefs d’Etat dans le monde.

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    • Sébastien // 06.10.2014 à 12h49

      Il serait en effet utile et intéressant de mettre en balance les énormes problèmes que conserve le Brésil, qui est un US d’Amérique du Sud, économiquement parlant. Corruption, criminalité, inégalités, pollution, agriculture intensive et OGM. Il faut étudier un peu ce qui fait de ce pays un géant. C’est loin d’être tout rose, même si je ne nie pas les progrès accomplis.
      Quant à la forêt amazonienne, c’est gentil de réduire sa destruction, surtout quand il ne reste plus grand chose, forcément…..
      Les pays du Sud comme le Brésil et la Chine vont faire face ces prochaines années à des défis aussi important que le déclin des pays du Nord car que je sache, ils dépendent autant des fameuses ressources non renouvelables. Il va falloir penser à des modèles de développement réduits et nécessairement limités.

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      • Caramba! // 06.10.2014 à 16h44
        • anne jordan // 06.10.2014 à 18h11

          « Dilma n’a plus les faveurs des milieux d’affaires – à chacune de ses remontées dans les sondages, la Bourse dévisse – qui critiquent son interventionnisme dans l’économie: blocage et subventions pour contenir la hausse des prix de l’énergie, manque d’indépendance de la banque centrale, changement des règles de plusieurs appels d’offres d’infrastructure… «Le grand échec de la mandature Rousseff, c’est le manque de stratégie, de vision. Lula restera associé aux grands projets sociaux. De Dilma on ne retient aucune grande avancée», juge Yves Zlotowski. »

          ceci expliquant cela , non ?
          Lula non plus n’était pas un saint !

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          • Kiwixar // 06.10.2014 à 21h04

            « manque d’indépendance de la banque centrale »

            Une banque centrale n’est jamais indépendante :
            – soit elle est dans les mains des cartels bancaires (Otanie, en voie vers la misère et le servage par la dette)
            – soit elle est dans les mains du gouvernement donc des citoyens (exemple Chine qui peut faire des plans de relance massifs sans s’endetter auprès du cartel privé d’une banque centrale)

            La différence est de taille : c’est l’impôt sur le revenu que vous payez (qui va intégralement au paiement des INTERETS de la dette) ou les 20% de TVA que tout le monde paie.

            Il faut se méfier des jolis mots : indépendance, libéralisme, mondialisation, règle d’or, Union.
            Le jour où ils voudront se débarrasser des retraités, des chômeurs et des handicapés, ils trouveront un joli mot : choix de solidarité? allongement de la durée de l’après-vie?

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    • boduos // 06.10.2014 à 21h33

      tu as raison @tom de t’indigner de toutes ces entorses à la démocratie auxquelles il faut ajouter la déforestation et l’expropriation des terres en Amazonie pour y faire du méthanol…
      Cependant ,diriger un pays c’est souvent opter pour la moins mauvaise solution et la vertu est plus facile dans la suffisance de richesse.
      Sans systématiquement dédouaner cette courageuse chef d’État ,et je prie pour qu’elle soit réélue,
      il faut rappeler qu’elle est cernée de 20 bases américaines ( comme Vladimir ) et que cette situation réduit grandement ses choix économiques.pour se maintenir et maintenir son indépendance : elle doit aller vite pour satisfaire la base qui la reconduit dans ses fonctions contre la propagande des médias d’inspiration nord américaine.

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  • Alae // 06.10.2014 à 12h47

    Les BRICS sont notoirement pour la plupart des pays inégalitaires avec d’énormes problèmes sociaux. Le bilan du Brésil, de la Chine ou de l’Inde, en matière de droits de l’homme, n’est pas joli-joli – c’est le moins qu’on puisse en dire – mais au moins, ils progressent petit à petit alors que nous, nous régressons rapidement.

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  • Jean // 06.10.2014 à 18h47

    Le discours de la Présidente de l’Argentine à l’ONU a été plutôt mis de côté par les grands médias :
    http://www.youtube.com/watch?v=X_sAG9j1fKo

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  • Jacques // 06.10.2014 à 21h42

    Avec quel pays la France a-t-elle sa plus longue frontière terrestre (730 km)?
    Avec le Brésil, à cause de la Guyane. Un voisin intéressant.

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    • douarn // 07.10.2014 à 00h38

      @Jacques

      FABRICS (tissus en anglais) : France-Argentina-Brasil-Russia-India-China-South Africa

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      • Jacques // 07.10.2014 à 20h18

        ça serait rejoindre un ensemble sacrément plus dynamique que la zone euro. Sans compter que le Brésil n’a pas envahit la France 3 fois en 70 ans…

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        • douarn // 07.10.2014 à 22h39

          Absolument.
          En plus de permettre d’échanger en partie hors du système dollars, ce serait une posture forte, fière et volontaire (sentiments absents des logiciels de nos dirigeants atlantistes semblent ils) de la France (à l’instar de celle de son opposition à la guerre Bushienne en Irak), ainsi qu’une alternative à l’estampillage « PIIGS » vers lequel on se dirige « pied au plancher ».
          Les mots ont parfois un sens qui finissent par modeler les esprits, l’acronyme « FABRICS » me plait bien. Il est synonyme de « structure » lorsqu’il est appliqué à une société, en opposition à l’US (=nous) du United State.

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  • guga meister // 09.10.2014 à 01h27

    Bonjour, juste pour confirmer ce que vous savez déjà, c’ est-à-dire que nous sommes sur une planète de manipulation généralisée au niveau de conscience très bas. Je vis au Brésil et je peux vous dire que les résultats de ces élections du 5 octobre étaient parfaitement prévisibles. Dilma concentre un pouvoir de manipulation phénoménal au travers des médias qu’ elle contrôle. Son discours est plein de mots ronflants comme il se doit pour être prononcé devant l’ ONU. Certainement plein d’ exagérations. Mais il est vrai que Lula puis Dilma ont tiré de la misère bon nombre de citoyens très pauvres, grâce à divers programmes sociaux. Bien entendu, les opposants taxent ces programmes de démagogiques, etc. Mais ils n’ ont rien fait (j’ accuse surtout le PSDB de Fernando Henrique, président avant Lula) pour les travailleurs ni pour résoudre les problèmes majeurs du Brésil. Le PSDB est de droite et suit la ligne de privatisation et de laisser les multinationales régner en maître. Aecio, le candidat PSDB placé second au premier tour des élections du 5, est l’ objet de 2 scandales dont l’un concerne le trafic de cocaïne par un aéroport qu’ il a fait construire quand il était gouverneur de l’ état de Minas. Si ça vous intéresse et que vous décodez le portugais, voyez ici un article avec des références assez sérieuses et qui ne semble pas aux mains de Dilma (à vérifier):
    http://www.pragmatismopolitico.com.br/2014/08/trafico-de-cocaina-e-o-aeroporto-de-claudio-mg.html
    Quant à Dilma, si elle gagne au second tour ce qui est probable, vu que les Brésiliens du Nord-Est voteront en masse pour elle, on espère qu’ elle investira en éducation et santé, le reste des impôts très élevés au Brésil se dilapidera en scandales de corruption, qu’ elle arrive à étouffer avec autorité. Mais la corruption est généralisée sous n’ importe quel gouvernement, la gauche dit qu’ elle était bien pire sous les gouvernements de droite. Mais la gauche ici donne systématiquement des arguments gratis à l’ opposition en faisant toujours les mêmes erreurs, ils « donnent du poisson » mais n’ enseignent pas à pêcher. Personne ne valorise vraiment le travail. La droite favorise la spéculation, et la gauche, l’ assistanat. Pas de miracle à attendre. Marina l’ écologiste aurait sans doute fait davantage pour l’ environnement, quoique… on a dit qu’ elle était manipulée par George Soros et « copains ». Entre information et désinformation, allez savoir où est la vérité… mais que la manipulation et le bourrage de crâne des masses est la règle, pas de doute. Mondo cane…

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