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23.décembre.202223.12.2022 // Les Crises

« Un nouvel ordre mondial très différent se dessine sous nos yeux » – Alastair Crooke

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La façon dont le monde nous apparaît diffère totalement selon que l’on se place fermement ou non au centre de la roue des évènements, écrit Alastair Crooke.

Source : Strategic Culture, Alastair Crooke
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

© Photo : REUTERS/Wana News Agency

La façon dont le monde nous apparaît diffère totalement selon la façon dont votre regard est fixé sur le moyeu de la roue ; ou à l’inverse, si vous observez la rotation de la roue autour de son moyeu (et l’allure qu’elle maintient), l’on verrait le monde autrement.

Du strict point de vue de Washington, tout est calme : géopolitiquement, rien (pour ainsi dire) ne bouge. Une élection a-t-elle eu lieu aux États-Unis ? Eh bien, il est clair que « l’Election Day » [Jour de l’élection, NdT] n’est plus un évènement, dans la mesure où les nouvelles procédures de vote par correspondance (par opposition au vote en personne), mises en branle jusqu’à 50 jours à l’avance pour se poursuivre des semaines par la suite, se sont bien éloignées des vieilles notions « d’élection » et d’un résultat macro-global.

De ce point de vue « cardinal », les élections de mi-mandat ne changent rien – tout reste statique.

De toute manière, le nombre de politiques décidées par Biden et gravées dans le marbre était si élevé que le Congrès ne pouvait plus agir pour les modifier à court terme.

Les nouvelles lois, s’il y en avait, pouvaient essuyer un véto. Et, si le mois des élections venait à prendre fin avec une Chambre contrôlée par les Républicains et un Sénat contrôlé par les Démocrates, il n’y aurait pas de loi du tout en raison de l’esprit de parti et de l’incapacité à trouver des compromis.

Plus précisément, le président Biden pourra dans tous les cas diriger pendant deux ans par décret, soutenu par l’inertie bureaucratique – sans nul besoin du Congrès. En d’autres termes, la composition de ce dernier pourrait bien peu importer.

Cela étant, portez maintenant votre regard sur ce qui se passe en périphérie du « moyeu » ; que voyez-vous ? La roue tourne à toute allure. Elle exerce de plus en plus de traction et la direction qu’elle prend crève les yeux.

Quel est le plus important évènement pivot ? Eh bien, probablement le déplacement du président chinois Xi Jinping à Riyad, pour y rencontrer Mohammed ben Salmane (MBS). Ici, la roue s’ancre profondément dans la roche mère, à mesure que l’Arabie Saoudite amorce son virage en direction des BRICS. Xi se rend vraisemblablement à Riyad pour négocier les derniers détails de l’entrée de l’Arabie saoudite dans les BRICS, ainsi que les termes du futur « accord sur le pétrole » entre le royaume et l’empire du Milieu. Et cela pourrait bien amorcer la fin du pétrodollar, dans la mesure où ce qui sera convenu concernant le mode de règlement chinois pour le pétrole se mêlera aux plans sino-russes visant à un jour faire basculer l’Eurasie sur une nouvelle devise commerciale (loin du dollar).

Le fait que l’Arabie saoudite gravite en direction des BRICS signifie que d’autres états du Golfe et du Moyen-Orient (l’Égypte, par exemple), font de même.

Autre pivot : suite à l’attentat ayant frappé Istanbul cette semaine, le ministre de l’Intérieur turc Süleyman Soylu a déclaré : « Nous n’acceptons pas le message de condoléances de l’ambassade américaine. Nous avons bien compris le message qui nous a été transmis, nous avons bien reçu le message qui nous a été transmis. » Soylu a ensuite rejeté les condoléances des États-Unis, les comparant à « un assassin arrivant le premier sur la scène du crime ».

Soyons clairs : le ministre a tout simplement dit aux USA d’aller se faire f**tre. Ce déchaînement de colère noire survient au moment même où la Turquie vient d’accepter de se rallier à la Russie pour établir un nouveau centre gazier sur son sol, et où elle participe avec la Russie à un énorme investissement gazier et pétrolier – ainsi qu’à un accord de coopération avec l’Iran. La Turquie, elle aussi, se rapproche des BRICS.

Et, comme la Turquie s’éloigne de ce moyeu, un grand nombre d’États se trouvant dans sa sphère d’influence lui emboîteront le pas.

Ces deux évènements (du pied de nez adressé aux USA par la rencontre entre le Président chinois et MBS, à la fureur de la Turquie face à l’acte terroriste ayant frappé Istanbul) s’imbriquent et marquent de façon évidente un point pivot dans la stratégie moyen-orientale (aux niveaux énergétique et monétaire) et une volonté de rejoindre la sphère commerciale de libre-échange en plein essor de l’Eurasie.

Puis, la nouvelle est tombée jeudi dernier : l’Iran affirme avoir développé un missile hypersonique de haute précision. Le général Hajizadeh a déclaré que ce missile ballistique hypersonique iranien peut atteindre plus de cinq fois la vitesse du son et qu’ainsi, il sera en mesure de pénétrer tous les sytèmes de défense antimissiles en place.

En gros, l’Iran est d’ores et déjà un État nucléaire latent (mais pas un État nucléaire). Les remarquables avancées technologiques ayant permis de produire un missile hypersonique de haute précision (toujours capable d’échapper aux États-Unis) entraînent un changement de paradigme.

Les armes nucléaires stratégiques n’ont aucun intérêt dans un Moyen-Orient de taille réduite et aux populations mélangées, et l’Iran n’a en ce moment aucun besoin de tenter de devenir un État nucléaire. Alors, quelle serait la logique d’une stratégie compliquée d’endiguement (c.-à-d. l’accord de Vienne sur le nucléaire iranien [ou Plan d’action global commun (PAGC)), visant à empêcher une issue que les nouvelles technologies ont d’ores et déjà assurée ? Le fait de pouvoir lancer des missiles balistiques hypersoniques rend les armes nucléaires tactiques redondantes. En outre, les missiles hypersoniques sont plus efficaces et plus facilement déployés.

Les problème des États-Unis et d’Israël, c’est que l’Iran est parvenu a sortir de la cage que constituait le PAGC.

Pour couronner le tout, quelques jours plus tôt, la république d’Iran a également annoncé qu’elle avait envoyé un missile balistique porteur de satellite dans l’espace. Si c’est le cas, l’Iran possède désormais des missiles balistiques capables d’atteindre non seulement Israël, mais aussi l’Europe. De plus, selon les rapports, la république islamique fera bientôt l’acquisition de soixante appareils SU-35, dans le cadre de ses relations grandissantes avec la Russie, accord scellé la semaine dernière à Téhéran avec Nikolaï Patrouchev, secrétaire du Conseil de sécurité russe.

Encore une fois, pour être clair, la Russie vient juste d’acquérir un très puissant multiplicateur d’énergie cinétique : un accès au réseau stratégique et aux contacts iraniens (hors de portée des sanctions), et un partenariat étroit avec les grands efforts que mène Moscou afin que l’Eurasie devienne un super-oligopole des matières premières.

En gros, tandis que l’Iran se mobilise en tant que multiplicateur de force sur l’axe Chine-Russie, l’Irak, la Syrie, le Hezbollah et les Houthis suivent une trajectoire quelque peu similaire.

Pendant que « l’architecture sécuritaire » européenne reste figée sous l’emprise anti-russe et l’étroitesse de l’OTAN, celle de l’Asie de l’Ouest se sépare de l’antique et sévère polarisation, orchestrée par Israël et les États-Unis, entre une sphère sunnite et un Iran chiite (c.-à-d. les accords dits d’Abraham), et se reforme autour d’une nouvelle configuration de sécurité façonnée par la Chine et la Russie.

C’est logique. La Turquie attache beaucoup d’importance à son héritage civilisationnel. L’Iran est lui aussi clairement un État civilisationnel, et MBS souhaite que son royaume soit également accepté en tant que tel (et pas seulement comme un satellite des États-Unis). La raison d’être du format de l’OCS (Organisation de coopération de Shangai), c’est qu’il est « pro-autonomie » et qu’il s’oppose à toute singularité idéologique. En fait, ce concept se fondant sur l’aspect civilisationnel, il devient anti-idéologique et s’oppose aux alliances strictement manichéennes (avec nous ou contre nous). L’adhésion n’y est pas soumise à l’approbation des politiques spécifiques à chaque partenaire, à condition qu’elles n’empiètent pas sur la souvenaireté de ses membres.

Dans les faits, toute l’Asie de l’Ouest, à un degré ou un autre, s’imprègne peu à peu de ce nouveau paradigme économique et sécuritaire eurasien.

Et pour faire simple, dans la mesure où l’Afrique est déjà passé dans le camp chinois, l’élément africain de l’ANMO [Regroupement de pays comprenant l’Afrique du Nord et le Moyen-Orient, NdT] se rapproche lui aussi fortement de l’Eurasie. L’affiliation du Sud global peut également être en grande partie considérée comme acquise.

Désormais, où cela place-t-il le vieux moyeu ? L’Europe est sous son entier contrôle. Pour l’instant…

Toutefois, des recherches publiées par l’École de guerre économique française suggèrent que même si l’Europe vit depuis la Seconde guerre mondiale « dans un état de non-dit » pour ce qui concerne sa dépendance généralisée à Washington, « une situation globale très différente s’installe » à mesure que les sanctions infligées à la Russie ont des effets catastrophiques sur elle. Par voie de conséquence, les politiciens – et le public – peinent à identifier « qui est leur véritable ennemi ».

Eh bien, le ressenti collectif, si l’on se base sur des entretiens accordés par des experts du renseignement français (c.-à-d. l’État profond français) est très clair : 97 % des gens pensent que les États-Unis sont la puissance étrangère qui « menace le plus » les « intérêts économiques » de la France et estiment qu’il s’agit là d’un problème à résoudre.

Bien entendu, les USA ne laisseront pas l’Europe partir sans difficulté. Néanmoins, si certains éléments du pouvoir établi peuvent s’exprimer ainsi, il se passe quelque chose sous la surface. Le rapport souligne naturellement que l’UE a beau avoir un excédent commercial de 150 milliards de dollars avec les États-Unis, ces derniers ne permettront jamais volontairement que cela se traduise par une quelconque « autonomie stratégique ». En outre, tout renforcement d’autonomie ne se fait (et est plus que compensé) qu’en dépit d’un cadre général constant de « fortes pressions militaires et géopolitiques » exercées par les USA.

La sabotage du gazoduc Nord Stream aurait-il pu être la goutte qui a fait déborder le vase ? Ce fut en partie un élément déclencheur, mais l’Europe dissimule ses diverses et anciennes détestations (et ses rancœurs longtemps entretenues) sous un « tapis bruxellois d’argent magique ». Mais cela ne vaut que tant que l’UE jouera le rôle de simple distributeur de billets exalté. (dans lequel les États insèrent leur carte et retirent des liquidités) Les animosités cachées sont réprimées et l’argent lubrifie en toute quiétude.

Toutefois, ce distributeur de billets est dans l’embarras : la contraction économique, la désindustrialisation et l’austérité sont à sa porte ! Et à mesure que le guichet de retrait se réduit, le tapis qui dissimule les vieilles animosités et les sentiments tribaux ne tiendra pas longtemps. En vérité, les démons se réveillent et leur présence est d’ores et déjà aisément visibles.

Au bout du compte, le moyeu de Washington tiendra-t-il le coup ? Possède-t-il les ressources nécessaires pour gérer autant d’évènements traumatiques (financiers, systémiques et politiques) simultanés ? Pour le savoir, il faudra attendre.

Avec le recul, le « moyeu » ne « se déplace » pas. Il est déjà ailleurs. C’est juste qu’un grand nombre d’acteurs n’y voient toujours qu’un « espace vide » autrefois occupé par les choses du passé, mais qui, curieusement, reste encore dans les mémoires comme le « spectre » d’une robustesse révolue.

Source : Stratégie Culture, Alastair Crooke, 21-11-2022

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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RIVIÈRE // 23.12.2022 à 09h19

Ce sont de très bonnes nouvelles…. Ce nouvel ordre, après une période de turbulences, va offrir des opportunités et une nouvelle ère de prospérité en sortant de l’hégémonie US.
D’autres modes de pensée émergeront certainement et notre modèle occidental moribond pourra peut-être renaître de ses cendres …

17 réactions et commentaires

  • Gaspard des montagnes // 23.12.2022 à 08h30

    Ce qu’Alastair Crooke nous expose est la constitution d’un bloc eurasiatique et d’une thalassocratie périphérique (les Amériques, l’Europe de l’Ouest, l’Océanie, le Japon, la Corée du Sud et Taïwan). Tous les conflits se concentrent en bordure de ces 2 entités (la première en structuration, l’autre en recul) : Ukraine, Taïwan, Moyen-orient (Yémen, Turquie, Syrie). Les gros points d’incertitude sont l’Inde et l’Afrique..

    Espérons seulement cela ne se passera pas trop mal ! Le pire n’est jamais certain !!

      +17

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    • Michel Gx // 23.12.2022 à 10h11

      Il semblerait que l’Inde s’éloigne tranquillement du bloc américaniste (après y avoir « pompé » ce qui l’intéressait !). C’est du moins ce que laisse entendre l’ancien diplomate indien M.K. Bhadrakumar, cité dans https://www.dedefensa.org/article/confirmation-de-la-folie-usa.

        +18

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  • RIVIÈRE // 23.12.2022 à 09h19

    Ce sont de très bonnes nouvelles…. Ce nouvel ordre, après une période de turbulences, va offrir des opportunités et une nouvelle ère de prospérité en sortant de l’hégémonie US.
    D’autres modes de pensée émergeront certainement et notre modèle occidental moribond pourra peut-être renaître de ses cendres …

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    • Basile // 23.12.2022 à 10h37

      article d’une rare clairvoyance, notamment sur le civilisationnel.
      Évidement, en France …, que dis-je, en UE, ce mot les fait s’étrangler

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    • LeVieux // 23.12.2022 à 12h05

      Peut être mais il faudra d’abord passer par les cendres…. tout ce qui constituait notre nation a été attaqué idéologiquement par le mondialisme. Le pays de nos ancêtres n’est plus que l’ombre de lui même. Il est mûr pour être cueilli. L’avenir français c’est ethniquement le Brésil et politiquement le Liban. Il n’y aura pas de sursaut national car la population vivant en France n’a plus grand chose de français. Les jeunes français blancs sont de jeunes américains parlant français. Les jeunes français noirs se considèrent naturellement africains avant de se sentir français. Le mondialisme nous a détruit depuis longtemps…..

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      • vert-de-taire // 25.12.2022 à 21h07

        L’aculturation voulue par les mafieux capitalistes a en effet très bien fonctionné.
        Le pb est comment ‘nous’ sortirons de cette hypnose collective.
        Le réel étant très désagréable à prendre en compte, je crains une répétition de l’histoire, passage par la case fascisme avec bcp de cendres et de sang.
        Notre incapacité à résister tant à la force armée (nos polices au service du ‘bien’) et à notre individualisme imbécile qui nous empêche de nous accorder malgré l’urgence et sous menace d’accusation de terrorisme, nous mèneront droit à la soumission violente et fasciste.

        Ajoutez un zeste de manque d’un peu de tout (nourriture énergie eau soins) et nous serons aussi dociles que du bétail.
        Un réveil mais dans l’enclos genre mirador.
        L’enclos ce sont la 5G, Linky, radio-téléphones, box Internet, caméras de surveillance, cartes bancaire, enfin pour l’essentiel.
        Tout est prêt.

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  • Le Belge // 23.12.2022 à 11h29

    En Histoire on n’apprend pas les « lents mouvements » œuvrant à l’évolution de l’aventure humaine sur le long terme. Pourtant ce cheminement mériterait un peu plus d’attention de la part des étudiants et des spécialistes. Si on regarde un peu plus attentivement ce qui est à l’œuvre actuellement on peut voir que, dans quelques décennies, l’Union-Européenne se fragmentera en des alliances régionales plus cohérentes (le V4 en est un exemple flagrant) et plus solides dans leurs structures et, enfin, débarrassées de l’influence des Etats-Unis. Lesquels auront, très certainement comme le souligne Paul Jorion, été emportés dans une guerre civile. L’alliance entre la Russie et la Chine est-elle circonstancielle ou non, personne ne peut le dire. Ce qui nous importe c’est ce que nous les Européens de l’Ouest feront lors de la dislocation de l’Union-Européenne. Que feront les successeurs d’Olaf Scholtz et d’Emmanuel Macron (car ne nous voilons pas la face, ils ne feront rien qui rompe le status quo actuel).
    Joyeuses Fêtes à tous et toutes.

      +12

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  • Michel Bergès // 23.12.2022 à 12h39

    Perspicace analyse, à faire commenter dans toutes les Écoles de journalismes et Universités, en termes de géopolitique (sans oublier les salles de rédaction occidentales…). L’OCS (Organisation de coopération de Sanghaï) est devenue effectivement le « moyeux » (le pôle) d’un « nouvel ordre » portant sur des contenus connus, de sources ouvertes. Créée en 1995, celle-ci entraîne une entente de développement culturel, économique, logistique… , sans oublier des manœuvres militaires annuelles et des échanges pouvant aller potentiellement jusqu’à l’arme atomique (discrétion oblige). Elle inclue la monnaie, le pétrole et le gaz, nerfs de la modernité avec l’électricité… Après la Chine, la Russie, l’Asie centrale, la Turquie, l’Inde, l’Iran…. elle s’étend indirectement aux BRICS, donc aussi à l’Afrique du Sud, au Brésil… Mais elle s’éloigne du christianisme de Rome (l’Arménie étant sacrifiée, une fois encore…).

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    • basile // 23.12.2022 à 16h17

      je pense depuis longtemps qu’il faut accélérer la rupture. Plus une goutte de gaz, de pétrole, de minerais, aux pays inamicaux. Bref, un nouveau rideau de fer dans l’autre sens

      Interdiction aux pays amis de revendre leurs propres achats. C’est dur, et c’est la détestable méthode américaine. Cela fera moins de recettes aux pays amicaux comme l’Inde, la Chine perdra les marchés occidentaux, mais ce n’est peut-être qu’un mauvais moment à passer.

        +2

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    • vert-de-taire // 26.12.2022 à 08h45

      perspicace ?
      *** C’est logique. La Turquie attache beaucoup d’importance à son héritage civilisationnel. ***

      C’est nier la vague précédente d’occidentalisation par une séparation stricte de l’église et de l’Etat. Comme partout, ce qui compte est la propagande médiatique du puissant du moment.

      Et la Turquie actuelle est dévorée de contradictions que l’on peut caricaturer : les occidentaux libéraux, les religieux fascistes, les kurdes régionalistes, les tenants de l’Empire otoman, … l’héritage civilisationnel est un patchwork qui ne tient que par la violence.

        +1

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  • Grd-mère Michelle // 23.12.2022 à 15h08

    Dans le cadre des dispositions impératives que les humains doivent prendre en vue du changement climatique et de l’appauvrissement de la biodiversité(qui menacent surtout leurs ressources essentielles en eau et en alimentation), ces considérations/supputations géo-politico-économiques ne sont guère rassurantes…
    Alors que « En vérité, les démons se réveillent et leur présence est d’ores et déjà aisément visible. »(en Europe comme ailleurs!)
    Mais… ces démons se sont-ils jamais « endormis »? ou se sont-ils habilement cachés sous les oripeaux « bling bling » d’une « prospérité » illusoire et insatisfaisante, « idéal » forcé et martelé qui repose sur la perpétuation des inégalités, ainsi que sur l’exploitation sans discernement et le gaspillage insensé des « ressources » (humaines et « naturelles ») superflues?

      +7

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    • vert-de-taire // 25.12.2022 à 21h46

      Je dirais même plus, ces démons sont cultivés.
      Désigner les méchants en énonçant leurs qualités permet de les maintenir actifs, susciter et renforcer les vocations.
      Et à la fois le personnel politique, les grands médias et Hollywood ont uni leurs forces pour cela.

      L’usage des déments facilite grandement la soumission des gueux.
      C’est bien pour cela que depuis quelques décennies, nous préférons nos bourreaux aux libertés de nous gouverner, fuyant la démocratie avec une constance admirable.

        +1

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      • Grd-mère Michelle // 27.12.2022 à 20h00

        « …fuyant la démocratie avec une constance admirable… »
        En effet, par ex: alors que, depuis plus de 20ans, les belges peuvent chaque mois interpeller le conseil de leur commune/ville/village et/ou ceux des diverses commissions des Régions, sur l’une ou l’autre question qui les concerne, ce n’est que depuis peu(2015 et le grand mouvement citoyen qui s’est élevé contre les accords de libre-échange TTIP/CETA) que ces interpellations ont commencé à se pratiquer, concernant tous les domaines…
        Bien sûr, elles demandent aux citoyen-ne-s de se réunir, s’informer correctement, discuter, se concerter, faire des démarches et de la publicité, avant de se rendre en nombre pour tenter de convaincre les cher-e-s élu-e-s du bien-fondé de leurs revendications… ce qui réussit parfois…ou pas…
        Mais il bien difficile de stimuler ses proches/famille/ami-e-s/voisin-e-s à se bouger plutôt que de rester affalé-e-s sur leur canapé devant la Tv… ou de se plaindre et de critiquer sur leurs claviers…

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  • Bouddha Vert // 23.12.2022 à 22h11

    N’est pas évoqué le fait que l’Europe ne dispose ni de ressources énergétiques, ni minérales, métalliques en particulier…
    Maintenant que notre chère UE, sous les ordres de l’OTAN, a jeté « l’anathème » avec Russie et Chine (merci à la clairvoyance de nos dirigeants, trahisons?) nous ne sommes même plus les caniches des USA, tout juste un décrotte chaussure que nous lécherons goulûment pour avoir le droit de profiter des quelques miettes tombées par inadvertance.

    L’UE, et nous avec, n’inspirerons certainement que dédain et mépris aux vendeurs de matières premières tant nous avons tout fait pour maintenir le monde unilatéral américain depuis 1991.
    Pourtant, il me semble que Poutine aura vraiment tout fait pour entretenir des relations saines avec l’UE, on peut dire que nous aurons mérité notre avenir

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    • Grd-mère Michelle // 24.12.2022 à 15h35

      @Bouddha Vert « …l’Europe ne dispose ni de ressources énergétiques, ni minérales, métalliques en particulier… »
      Heu… quid du vent, du soleil, de la biomasse, des eaux vives… ainsi que de la force de travail des humains, leur dextérité, leur habileté, leur ardeur, et leur intelligence, leur imagination, leur esprit d’initiative et de solidarité?
      Êtes-vous aveugle et sourd, ou aveuglé, décervelé par ce que vous voyez/entendez sur vos écrans, ces discours et ces publicités qui vantent à longueur de journée les bienfaits de l’industrialisation et de la technologie(en termes de confort et de facilité) pour maximiser les profits du « libre-échange » des millions de milliards de produits/gadgets « à moteur » superflus et hautement énergivores, en plus nuisibles en termes de déchets, et programmés pour ne pas durer, tout en maintenant les populations laborieuses dans un état de servage accablant, débilitant?
      L’énergie la moins chère, c’est celle qu’on ne consomme pas. ( Qui a dit ça? C’aurait pu être le Bouddha? ou l’un ou l’autre « Vert », sans doute?)

        +2

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      • Bouddha Vert // 25.12.2022 à 21h53

        Libre à vous de vouloir nous renvoyer brutalement au début du XVIIIéme siècle, cependant oblitérer du jour au lendemain la capacité de l’Europe à offrir encore des études pour ses nouvelles générations, détruire nos hôpitaux aux profit de quelques médecins de campagne, interdire la capacité de transporter la nourriture du nord au sud (ou l’inverse) les années où la disette s’installera sur certaines régions est évidemment une proposition radicale.
        Cependant, jeter brutalement une nation dans l’incapacité d’assurer ces besoins vitaux ne provoquera qu’une seule chose:
        Tout ce qui pourra être brulé, le sera (forêts etc…), tout ce qui pourra être mangé le sera également (oiseaux grenouilles, gibier, poissons…), ne parlons même pas de la situation dans les villes…
        Donc, même si comme vous je considère que nous ne survivrons pas à la prolongation d’un système écocidaire comme celui que nous chevauchons, il me semble qu’une transition vitale mais PROGRESSIVE sera le seul moyen d’éviter le chaos civilisationnel qui pourrait nous conduire aux pires actions.

        Donc, ne vous déplaise, je récidive, sans ressources à minima métallique, je ne vois pas comment construire et surtout entretenir vos éoliennes, barrages… Mais peut être ne faut il pas en demander trop à un aveugle, sourd et décervelé.
        Cordialement

          +3

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        • Grd-mère Michelle // 27.12.2022 à 17h54

          Pourquoi interprétez-vous mes  » millions de milliards de produits/gadgets « à moteur » superflus et hautement énergivores  » en termes de santé et d’enseignement, ou de transport de biens communs indispensables…
          et mes aspirations, confiantes dans les valeurs humaines, à équilibrer intelligemment l’usage des biens et des services, en projets d’interdictions et de destructions?
          Une transition progressive? Pour que vous n’ayez pas à en souffrir pendant le temps qu’il vous reste à vivre, sans doute?
          Vous n’êtes donc ni aveugle ni sourd, mais juste terrorisé qu’une nouvelle société plus respectueuse de tout ce qui vit ne vienne soudainement perturber votre sacro-saint confort, et vos privilèges habituels d’occidental frileux!

          Pour ce qui est du métal, la reconversion des armées et des fabriques d’armes et de munitions en entreprises de récupération des tonnes de ferraille dont elles sont tributaires, comme celles des milliers de sites industriels abandonnés ainsi que de toutes les bagnoles et machines agricoles déclassées, pourrait fournir des matériaux en quantité… et des actvités utiles aux humains malades de désœuvrement, écœurés de « jeux » et de « plaisirs » insatisfaisants, ou de perte de sens dans leur « travail » forcé de robots bien programmés!
          Savez-vous qu’il existe des gens qui, « en vacances », passent leur temps à nettoyer des plages… GRATUITEMENT?

            +3

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