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17.janvier.202417.1.2024 // Les Crises

Une nouvelle vague de radicalisation s’amorce à Gaza

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Les dirigeants de Tel-Aviv prétendent que l’élimination du Hamas mettra fin à leurs problèmes de sécurité. Les faits démontrent l’exact opposé.

Source : Responsible Statecraft, Branko Marcetic
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

« La leçon à en tirer n’est certainement pas que l’on pourrait gagner une guerre en milieu urbain tout en protégeant les civils. La leçon est qu’il n’est possible de gagner une guerre en milieu urbain que si on protège les civils », tel est le message d’avertissement du secrétaire à la Défense Lloyd Austin qui a récemment fait la Une des journaux.

« Vous voyez, dans ce genre de combat, le centre de gravité est la population civile, a-t-il déclaré. Et si vous les jetez dans les bras de l’ennemi, vous remplacez une victoire tactique par une défaite stratégique. »

Les remarques d’Austin, formulées lors du Forum national de défense Reagan en décembre, devraient donner à réfléchir au grand nombre de responsables et de commentateurs israéliens et occidentaux qui insistent sur le fait qu’une « réponse militaire » au Hamas est la seule voie permettant à Israël d’assurer sa sécurité à long terme. Si le nombre effroyable de victimes civiles de la campagne militaire israélienne est bien entendu inacceptable, selon ce raisonnement, la menace que représente le Hamas signifie qu’Israël n’a pas d’autre choix que de poursuivre la guerre jusqu’à l’élimination totale de cette organisation, aussi longtemps qu’il le faudra et quel qu’en soit le coût.

Si on lui permet de survivre, il choisira simplement un autre moment pour attaquer, et les citoyens israéliens ne connaîtront jamais la paix.

Ces derniers mois, Austin est cependant la seule voix éminente, à avoir souligné la faille de cette logique et rappelé au monde que lorsqu’un État qui lutte contre le terrorisme laisse dans son sillage un carnage humain, la rage, l’amertume et le désespoir qui en résultent alimentent le problème même qu’il combat, bien au delà de ce qu’on peut imaginer.

Lorsqu’on a demandé au général Charles Q. Brown Jr., responsable en chef de l’état-major interarmées, si le grand nombre de victimes civiles risquait de créer de futurs membres du Hamas, il a répondu : « Oui, tout à fait. » L’ancien chef du Shin Bet, Ya’akov Peri, a déclaré au New York Times : « Nous nous battrons contre leurs fils dans quatre ou cinq ans. »

« Israël est en train de préparer la prochaine génération à la haine contre elle-même », titrait récemment Gideon Levy, du Haaretz, mettant en garde les lecteurs contre « la haine semée dans le cœur de presque tous les Israéliens à la suite d’une unique attaque barbare » et les incitant à réfléchir à ce qu’un massacre prolongé, encore plus grave, pourrait entraîner pour la population palestinienne. « Ces enfants ne pardonneront jamais aux soldats. Vous êtes en train d’élever une nouvelle génération de résistants » a déclaré à Levy un père palestinien dont le jeune fils a été tué par des soldats israéliens.

L’ancien ministre britannique de la Défense, Ben Wallace, a récemment rappelé, en référence au Conflit Nord Irlandais : « La radicalisation suit l’oppression, et une réponse disproportionnée de l’État peut être le meilleur agent recruteur d’une organisation terroriste. »

Les services de sécurité des États-Unis et du monde entier se sont associés à ces alertes. Le mois dernier, le directeur du FBI, Chris Wray, a averti que le soutien des États-Unis à la guerre d’Israël avait conduit de nombreuses organisations terroristes à appeler à des attaques contre les Américains et l’Occident, et avait considérablement « augmenté la menace d’une attaque » sur le sol des États-Unis.

Cela s’ajoute aux avis et conclusions des services de renseignement de diverses agences gouvernementales américaines qui ont mis en garde contre des menaces crédibles en provenance de groupes tels qu’Al-Qaïda et le Hezbollah à la suite du soutien des États-Unis à la guerre. Tant les agences d’espionnage allemande que britannique ont tiré la sonnette d’alarme sur le fait que la guerre pourrait alimenter une radicalisation chez les militants, mentionnant des menaces spécifiques formulées par des groupes djihadistes et ceux qui leur sont favorables.

Il y a de bonnes raisons de les croire. Au début du mois, un Français de 26 ans a tué un homme et en a blessé deux autres lors d’une attaque au couteau et au marteau dans le centre de Paris, avant de déclarer à la police qu’il était furieux que « tant de musulmans meurent en Afghanistan et en Palestine » et qu’il estimait que la France était complice de ce qui se passait à Gaza. Le lendemain de l’appel du Hezbollah à un « jour de colère » en représailles à l’explosion survenue le 17 octobre à l’hôpital Al-Ahli, deux personnes ont lancé des cocktails molotov contre une synagogue de Berlin. Pas plus tard que la semaine dernière, les autorités allemandes ont arrêté des membres présumés du Hamas qui auraient été chargés de se servir d’un dépôt d’armes secret en Europe en vue d’attaques contre des sites juifs sur le continent.

Si l’on considère la Tunisie comme un indicateur pour le reste de la région, une série d’enquêtes du Baromètre arabe a révélé que la proportion de Tunisiens favorables à la résistance armée à l’occupation israélienne avait augmenté de façon considérable au cours des trois semaines qui ont suivi l’attaque du Hamas du 7 octobre et le début de l’offensive militaire d’Israël. Les troupes américaines en Irak et en Syrie ont déjà été attaquées 97 fois depuis le 7 octobre, tandis que les rebelles houthis, qui contrôlent la majeure partie du Yémen, ont lancé une série d’attaques couronnées de succès contre des navires commerciaux en mer Rouge, ce qui pourrait inciter les États-Unis à riposter par des frappes militaires.

Dans le même temps, la guerre a été une aubaine pour le Hamas, malgré – ou plutôt grâce à – la catastrophe humaine causée par la guerre et déclenchée par les atrocités commises par cette organisation au mois d’octobre. Les sondages montrent que la popularité du Hamas a augmenté à la fois à Gaza et, surtout, en Cisjordanie, territoire plus vaste, où sa position s’est retrouvée renforcée par les événements de ces derniers mois et où le soutien populaire en sa faveur a augmenté de plus de 30 points. Par ailleurs, la popularité des forces plus modérées s’est affaiblie, une majorité écrasante de Palestiniens étant favorable à la démission du président Mahmoud Abbas et une majorité plus faible, proche des deux tiers, souhaitant même la dissolution de l’Autorité palestinienne qu’il gouverne.

Rien de tout cela ne devrait être une surprise ou prêter à controverse. Les efforts déployés par les États-Unis, depuis plus de vingt ans, pour bombarder et abattre le terrorisme a démontré la nature contre-productive d’une telle stratégie. Au fil des ans, les auteurs d’actes terroristes sur le territoire national ont fait référence aux opérations militaires menées par les États-Unis et d’autres gouvernements occidentaux au Moyen-Orient pour justifier leur propre violence. Dix ans ou plus après l’assassinat d’Oussama ben Laden, ainsi que l’assassinat ou la condamnation de nombreux autres organisateurs du 11 Septembre et de chefs terroristes, sans oublier la neutralisation de groupes terroristes comme Daech, les forces américaines continuent de mener des combats au sol contre des terroristes dans pas moins de neuf pays, tout en participant à des formations à la lutte contre le terrorisme dans 73 pays au total.

En outre, les attaques terroristes en Afrique ont augmenté de 75 000 % depuis que les États-Unis ont commencé à y mener des opérations antiterroristes il y a vingt ans, et le nombre de groupes terroristes internationaux y est passé de zéro au moment du 11 Septembre à des dizaines, le Combating Terrorism Center de West Point déclarant que le continent est « le nouvel épicentre mondial de la violence djihadiste » depuis l’été 2021.

Tout cela devrait inciter les dirigeants israéliens à être extrêmement sceptiques quant à leurs affirmations voulant que l’élimination de quelques hauts dirigeants du Hamas et le meurtre des combattants de l’organisation au prix de souffrances humaines extrêmes mettront fin à leurs problèmes de sécurité. En effet, tout porte à croire que c’est le contraire. Et cela signifie que la seule véritable solution est un règlement politique à long terme, ce que les responsables israéliens rejettent et que Netanyahou se vante aujourd’hui de bloqueer depuis des décennies.

À défaut, Israël et ses partisans américains pourraient ne parvenir qu’à détruire cette entité appelée « Hamas » et seront confrontés exactement aux mêmes problèmes face à un ou plusieurs groupes portant un nom différent, mais ayant les mêmes desseins violents.

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Branko Marcetic

Branko Marcetic est un des rédacteurs de Jacobin, il est aussi l’auteur de Yesterday’s Man : The Case Against Joe Biden (L’homme du passé, le dossier contre Joe Biden, NdT). Son travail a été publié dans le Washington Post, le Guardian, In These Times, etc. Il vit à Chicago, dans l’Illinois.

Source : Responsible Statecraft, Branko Marcetic, 20-12-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Moussars // 17.01.2024 à 13h48

Une remarque d’abord qui n’est mentionné nulle part depuis 3 mois et qui en dit long sur l’état de ceux qui ont la parole, le pouvoir de représentation en Occident : le droit de se défendre.
En droit français, comme dans beaucoup d’autres pays disposant d’une expérience juridique certaine, ce droit, non seulement doit être proportionné à l’attaque mais s’arrête lorsque le voleur (ou l’assassin) quitte, par exemple, votre appartement par la fenêtre en vous tournant le dos pour s’enfuir après son forfait (ou crime). Jurisprudence claire et renforcée.
Si on y rajoute -concernant la proportionnalité- le fait (dixit la presse israélienne elle même), que bien des morts israéliens du 07/10/23 l’auraient été par Tsahal, que nombre d’accusations n’ont aucune preuve (bébés décapités enfants jetés vivant dans des fours…), que le protocole Hannibal est connu de tout individu honnête, que les Israéliens connaissaient le plan du Hamas au moins un an avant ,(presse encore), que Bibi cherche à éviter la Justice de son pays… (Je continue ?), on est en droit d’être très inquiet sur la situation morale, médiatique, juridique et politique de l’Occident.
CQFD…

13 réactions et commentaires

  • basile // 17.01.2024 à 10h59

    c’est évident. A ceux qui me disaient il faut éliminer le Hamas, dès les premiers jours je répondais : vous aller tuer 30.000 membres du Hamas, mais en créer 2 millions

      +18

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    • olivier // 17.01.2024 à 19h44

      Ils existent deja, ce titre est ridicule : les sondages et les votes sont sans appel. Le travail de fond des frères musulmans est a l’oeuvre depuis des décennies en disitillant le substrat religieux qui rend pratiquement toute evolution impossible… C’est le but : fermer definitivement la population a toute possibilité de paix. D’ou le 07-10.

        +3

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      • Lt Briggs // 17.01.2024 à 20h23

        « les sondages et les votes sont sans appel »
        Vous prouvez ainsi ne pas avoir lu une ligne d’un article pourtant en libre accès : https://elucid.media/democratie/israeliens-palestiniens-sondages-opinions-conflit-gaza-hamas-tsahal?mc_ts=crises
        Ce sont des sondages de l’université de Tel-Aviv faits avant et après le 7 octobre. Tout y est. Vous y apprendrez par exemple qu’en septembre 2023, juste avant le massacre donc, près de 70 % des habitants de Gaza ne soutenaient pas le Hamas, et une majorité souhaitait une solution à 2 États.

        « Le travail de fond des frères musulmans est a l’oeuvre depuis des décennies en disitillant le substrat religieux qui rend pratiquement toute evolution impossible »
        Le travail de fond des frères musulmans n’est nullement irrésistible. On peut être dirigeant d’un pays musulman, combattre l’islamisme et être immensément populaire, comme l’a prouvé l’égyptien Nasser, qui a dès sa prise de pouvoir exprimé son refus de rendre le port du voile obligatoire pour les femmes et a réprimé impitoyablement les frères musulmans. Résultat ? pas moins de 5 millions de personnes assistèrent à ses funérailles en septembre 1970. Un record.

        « C’est le but : fermer definitivement la population a toute possibilité de paix. D’ou le 07-10. »
        C’est le but du Hamas, oui. Et comme tout le monde sait désormais que Netanyahou a tout fait pour favoriser le financement du Hamas, je vous laisse conclure sur le but poursuivi par « Bibi » et son gouvernement.

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        • olivier // 18.01.2024 à 22h56

          Ce lien démontre que vous n’avez pas vos propres sources mais du c-pick rassurant. S’imaginer qu’une majorité voulaient la paix est une fantaisie. Les sondages et l’art de les manipuler…

          Les palestiniens (Cisjordanie) sont en 2021 54% a être opposés aux négociations avec israel, 72% n’ont aucun espoir de paix. Guerre de Gaza en 2021 : Hamas péblicité a 72% (AWRAD).
          En avril 2018 les gazaouis étaient 57% a vouloir reprendre le conflit armé (plus qu’en Cisjordanie).(AWRAD).
          AWRAD 2023 -PSR’s report : en juin 23, ils n’etaient que 28% pour une solution a 2 etats. en dec : 32% (!)
          Voila pour votre lien.

          Parlerons nous des livres scolaires de gaza qui endoctrinent les enfants en distillant la haine ?

          « plus de 80 % des Palestiniens de Cisjordanie et plus de 60 % des Palestiniens de Gaza soutiennent désormais l’attaque du Hamas du 7 octobre. » Désormais ? mais désormais de quoi ? les attaques précèdent les bombardements. On a des sondages d’avant les bombardements sur le 07-10 ? On a des videos de la population accueillant les otages et les terroristes en revanche. Soulignons que le soutient aux attaques est cohérent dans tout le monde arabe et ailleurs comme en France, avant même les bombardements.

          Vous pouvez refuser de le voir. Votre sélectivité ne semble manifestement construite que pour justifier celui que vous vous acharnez a définir comme le seul méchant de l’histoire. Malheureusement, la réalité ne colle pas a vos désirs.

          Nasser, encore ? Mort. Et après lui ? ah oui, les frères musulmans…les élections égyptiennes vous donne tort.

            +3

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          • Lt Briggs // 19.01.2024 à 06h36

            « Ce lien démontre que vous n’avez pas vos propres sources mais du c-pick rassurant »
            Ah, AWRAD ce serait donc « vos propres sources ». J’ignorais que vous travailliez pour eux. Vous y êtes salarié depuis quand ?

            « Votre sélectivité ne semble manifestement construite que pour justifier celui que vous vous acharnez a définir comme le seul méchant de l’histoire »
            Non, j’ai dit clairement ce que je pensais de chacun des acteurs, contrairement à vous.

            « « plus de 80 % des Palestiniens de Cisjordanie et plus de 60 % des Palestiniens de Gaza soutiennent désormais l’attaque du Hamas du 7 octobre. » Désormais ? mais désormais de quoi ? »
            Le mot désormais est de trop. Ça donne la phrase « plus de 80 % des Palestiniens de Cisjordanie et plus de 60 % des Palestiniens de Gaza soutiennent l’attaque du Hamas du 7 octobre ». Ça vous paraît plus clair ? De tout l’article, c’est donc la seule chose qui vous ait interpellé. Vous n’avez pas noté que « près de 70 % des habitations ont été détruites ou endommagées, soit un niveau comparable aux pires bombardements sur des civils en Allemagne durant la Seconde Guerre mondiale ». Qui parlait de « sélectivité », déjà ?

            « Nasser, encore ? Mort. Et après lui ? ah oui, les frères musulmans…les élections égyptiennes vous donne tort. »
            Pourquoi, le destin de Nasser vous dérange ? Quand aux dernières élections présidentielles, je n’ai pas l’impression qu’elles me donnent tort :
            https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_%C3%A9gyptienne_de_2018
            https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89lection_pr%C3%A9sidentielle_%C3%A9gyptienne_de_2023

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  • Jacques-marie Bourget // 17.01.2024 à 12h49

    Cet article ne prend pas en compte le droit des Palestiniens à se battre pour reconquérir leur terre…

      +32

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  • Moussars // 17.01.2024 à 13h48

    Une remarque d’abord qui n’est mentionné nulle part depuis 3 mois et qui en dit long sur l’état de ceux qui ont la parole, le pouvoir de représentation en Occident : le droit de se défendre.
    En droit français, comme dans beaucoup d’autres pays disposant d’une expérience juridique certaine, ce droit, non seulement doit être proportionné à l’attaque mais s’arrête lorsque le voleur (ou l’assassin) quitte, par exemple, votre appartement par la fenêtre en vous tournant le dos pour s’enfuir après son forfait (ou crime). Jurisprudence claire et renforcée.
    Si on y rajoute -concernant la proportionnalité- le fait (dixit la presse israélienne elle même), que bien des morts israéliens du 07/10/23 l’auraient été par Tsahal, que nombre d’accusations n’ont aucune preuve (bébés décapités enfants jetés vivant dans des fours…), que le protocole Hannibal est connu de tout individu honnête, que les Israéliens connaissaient le plan du Hamas au moins un an avant ,(presse encore), que Bibi cherche à éviter la Justice de son pays… (Je continue ?), on est en droit d’être très inquiet sur la situation morale, médiatique, juridique et politique de l’Occident.
    CQFD…

      +36

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    • Brigitte // 17.01.2024 à 18h56

      Tout à fait d’accord avec vous. Il y a de quoi s’inquiéter, pour nous dans l’empire euro-américain mais surtout pour les palestiniens. Que vont-ils devenir?
      La solution à deux états tout comme celle à un seul état fédéral semblent impossibles à réaliser. Les israéliens ne céderont jamais la terre et comme ils sont numériquement inférieurs, ils font du nettoyage ethnique. Sinon, ils seraient obligés un jour ou l’autre de plier, comme en Afrique du Sud.
      L’avenir est très sombre.

        +13

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    • olivier // 17.01.2024 à 20h21

      De quel system juridique parlez-vous ? quelle jurisprudence ? Est-ce du droit anglo-saxxon – common law ? latin d’influence Napoleonien, germanique, nordique ou romano-civiliste ? un mix des deux (Bijuridisme ), musulman (sharia, Fiqh ) ? Talmudique ou Halakha ? hindou ? droit coutumier (sources de droit internationale) ? Est la doctrine du chateau, Stand-your-ground law ? la loi du talion ? de la diya ? Savez-vous que la legitime defense est parfois un devoir, en droit musulman par exemple dans lequel le systeme de la vengance n’a pas disparu. Et encore faut-il distinguer le droit hanbalite, malékites, chaféites…

      « L’invasion d’un État par les forces armées d’un autre État, avec ou sans occupation du territoire, vient en tête des actes d’agression énumérés à l’article 3 » ONU Definition of Aggression
      General Assembly resolution 3314

      Et au dela de la confusion des genres, est-ce bien raisonable de melanger le droit individuel et le droit coillectif ?

        +2

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      • Moussars // 17.01.2024 à 21h54

        Il n’y a pas pire que celui qui ne sait pas lire ou ne veut pas comprendre et cherche à le prendre de haut.
        C’est aussi comme cela qu’on n’avance pas !
        Et citer une résolution de l’ONU lorsqu’une des parties viole régulièrement nombre d’entre-elles…
        Répondez sur le fond cher collègue : le comportement
        et la responsabilité de l’Occident, à Gaza comme en Ukraine, comme pour la gestion de la COVID et de l’absence d’enquête !
        C’est quoi la prochaine étape selon vous ?

          +21

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        • olivier // 18.01.2024 à 23h29

          Le fond, nous y sommes. je vous lis : le fond de votre commentaire est le droit, et plus précisement la notion juridique de légitime défense.

          Et il commence avec la confusion grossière entre droit latin et la common law. c’est cette dernière qui est basée sur la jurisprudence, contrairement a notre droit. Hélas les séries us sont passé par la et l’inculture se propage.
          C’est la meilleur façon de ne pas avancer.

          Si vous aviez compris ma remarque, vous auriez remarqué que la notion de légitime défense est complexe et soumise a débat. Elle est culturelle. C’est justement la difficulté qu’a rencontré l’Onu dans sa tentative de donner une définition de l’agression (3314). Vous avez avec ce conflit 2 cultures juridiques qui s’opposent sur fond de droit international fragile et incertain. Le dalloz ici est aussi pertinent qu’une fourchette a escargot devant une soupe aux vermicelles.

          Que vous ayez des sympathies vous regarde, mais n’essayez pas de les habiller avec des notions juridiquement fausse pour les rendre plus crédible, cela ne peut que porter préjudice à votre cause. Car en démolissant votre argument, on repositionne la légitimité israélienne…

          Je ne vois pas ce que le covid viens faire la dedans a par tomber dans un complotisme de série us…

          La prochaine étape ? l’abêtissement total et definitif de la population pour mieux lui faire gober n’importe quoi. C’est en cours.

            +2

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  • Moussars // 17.01.2024 à 14h11

    On peut y rajouter censures (milieu universitaire par exemple), poursuites (syndicalisme par exemple), menaces, pressions et dénonciations (tous azimuts et tous moyens) contre toute tentative de se déclarer solidaire des civils palestiniens. Quant aux comportements, les mensonges, déclarations, exagérations, manipulations des partisans fanatiques d’Israël, je reste sans voix et suis effaré.
    C’est un pas de géant qui a été franchi dans l’abjection ou la révélation d’un état d’esprit que peu de gens voulaient savoir, constater ?

      +32

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  • Garibaldi2 // 18.01.2024 à 04h31

    En parlant des Palestiniens, Ben Gourion avait dit :  »les vieux mourront et les jeunes oublieront ». Grosse erreur de jugement !

     »Nous devons tout faire pour nous assurer que les Palestiniens ne reviendront jamais. Les vieux mourront et les jeunes oublieront » (Mémoires de Ben Gourion, 18 juillet 1948.)

      +14

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