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27.avril.201227.4.2012
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La détention étrangère de la dette américaine

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Comme promis, dernier opus de notre longue analyse de la dette américaine !

Il est consacré aux détenteurs étrangers de la dette américaine (qui pèsent 30 % de la dette fédérale totale, ou 50 % de le dette fédérale de marché).

Détention étrangère de la dette publique américaine

Ainsi, la Chine représente 30 % de la dette étrangère, et le Japon 20 %. Relativisions : la Chine détient donc moins de 10 % de la dette totale et 15 % de la dette négociable sur le marché – mais cela reste beaucoup dans un marché très tendu…

Détention étrangère de la dette publique américaine

Détention étrangère de la dette publique américaine

Détention étrangère de la dette publique américaine

Détention étrangère de la dette publique américaine

On observe bien l’importance majeure qu’on eu le Japon puis la Chine dans les achats étrangers de dette publique américaine.

(NB. Une rupture de série a eu lieu en juin 2010 dans les statistiques américaines : des achats effectués au Royaume-Uni, plaque tournante de la finance internationale étaient jusque là comptés comme anglais, alors qu’ils étaient effectués par d’autres pays, à commencer par la Chine, ce qui a faussé la lecture de 2009 – la Chine est bien restée acheteuse nette dans cette période. Une seconde rupture a eu lieu en juin 2011, toujours pour affiner la détention réelle).

Saluons au passage la transparence américaine – l’Agence France Trésor nous explique qu’en France, elle ne peut suivre ces informations car la loi n’y oblige pas à la transparence…

Détention étrangère de la dette publique américaine

On observe bien que la Chine, et dans une moindre mesure le Japon puis l’Angleterre ont acheté une bonne partie de la dette publique américaine émise durant la Crise.

Détention étrangère de la dette publique américaine

Toutefois, la situation semble changer depuis octobre 2010 : l’augmentation de la dette détenue par l’étranger baisse fortement. L’été a vu peu de changement en raison de la crise américaine, résolue début août. Ce mois a donc vu le retour de l’émission de bons du Trésor, d’où la hausse observée.

Détention chinoise de la dette publique américaine

Détention chinoise de la dette publique américaine

Détention russe de la dette publique américaine

Détention japonaise de la dette publique américaine

Le fait majeur saute aux yeux : la Chine s’est fortement désengagée en août 2011, en étant vendeuse nette : -45 Md$, soit -3% de son stock en un mois. Ce record a été largement battu en décembre 2011 : -89 Md$. C’est probablement un message adressé au gouvernement américain à cause du conflit larvé sur le niveau du yuan.

La Chine semble repue de dette américaine depuis novembre 2010 (elle maintient simplement son stock).

Le Japon et l’Angleterre ont joué leur rôle habituel de supplétifs… Il faudra voir si ce mouvement inquiétant se maintient.

Se pose alors clairement la question : qui va acheter de la dette dans les prochains mois ? – l’étranger semblant ne presque plus vouloir (et ne plus pouvoir), et la Fed ayant cessé son opération de planche à billets QE 2…

À suivre…


Dessin Cartoon dette américaine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

Dessin Cartoon dette américaine Chine

20 réactions et commentaires

  • Advid // 18.07.2011 à 17h06

    bravo pour ces infos !

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  • Marcus // 01.12.2011 à 05h17

    « Qui va acheter de la dette dans les prochains mois ? » Olivier pose cette question.
    Mais la FED bien sûr, elle ne sait faire que cela… QE3 ou pas d’ailleurs…
    Amicalement.
    Marc

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  • Bruno // 01.12.2011 à 06h06

    Qui sont ces banques des Caraïbes qui détiennent 150G$? Paradis fiscaux ?

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    • Michel // 01.12.2011 à 07h46

      Bonjour
      Bonne question, de plus comment l’Angleterre a pu acheter autant de tresuries en 2010, ce n’est pas avec ses excédents commerciaux…
      Difficile de retrouver ses petits dans ce Ponzi mondial…

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      • Bahut02 // 01.12.2011 à 10h06

        Mais monsieur Cameron a une imprimante dans sa cave, lui! Et il s’en sert…

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        • gorhorg // 02.12.2011 à 12h49

          Simple, des paradis fiscaux en effet, ceux des îles caraïbes où une partie de la upper class US va mettre ses capitaux. Je parle sans preuve mais je parierai qu’une partie de la somme est aussi entre les mains des cartels. Vous connaissez l’histoire du serpent qui se mord la queue?

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      • yak // 02.05.2012 à 04h50

        sans doute de achats de dettes croisés entre usa et gb pour faire croire que la dette se vend a l’étranger.les banques us font cela avec l’immobilier saisi,et les banques européenes étaient connues pour nettoyer leurs bilans en fin de journée avec des transactions interbancaires

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  • Brasero // 01.12.2011 à 07h28

    Comment la chine pourrait elle maintenir un yuan faible sans continuer à acheter massivement de la dette américaine ?
    Y a t’il eu des achats important d’autres actifs libellés en dollard (actions, dettes privées ou actifs non cotés)?

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  • Marcel // 01.12.2011 à 07h55

    Et la France est piégée à concurrence de quel montant ?
    Je veux dire l’ Etat + nos banques maigrichonnes .
    Merci

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  • pratclif // 01.12.2011 à 09h36

    je vous suggère ce lien sur la dette des US
     
    http://tinyurl.com/bmhp9tv

    et aussi ce lien sur la représentation que avez faite il y a quelques mois:

    http://tinyurl.com/d2vt4s5

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  • Laurent // 01.12.2011 à 12h54

    Bonjour,
    Dans la deuxième caricature, ne faudrait-il pas en réalité inverser celui qui tient et celui qui est tenu ?
    Quel pouvoir cela peut-il donner à la Chine sur les États-Unis ?
    En cas de défaut, n’est-ce pas la Chine qui se retrouverait mal, avec une perte importante de ses actifs ? N’est-elle donc pas alors obligée de continuer à prêter pour maintenir à flot les États-Unis ?

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  • belsha // 10.12.2011 à 21h07

    La Chine achête de la dette américaine parce qu’elle a un excédent commercial avec les USA: il faut bien qu’elle place les dollars en trop, et comme elle a des difficultés à acquérir d’autres actifs américains, elle accepte le maigre rendement de 2 ou 3% des bons du trésor pour faire fructifier son trésor de guerre commercial.
    Vous remarquerez aussi la forte présence des exportateurs de matières premières (payées en dollars) parmi les créditeurs américains (Brésil, pays pétroliers).

    Donc la réponse est simple: tant que la Chine aura un excédent commercial avec les USA, elle achêtera de la dette américaine. Et inversement, si jamais les échanges US-CHINE venait à s’équilibrer, les USA auront moins besoin de s’endetter pour combler le désequilibre crée par leur déficit commercial.

    Pour maintenir leur excédent, la Chine a bien-sûr besoin de maintenir leur monnaie dans un cours extrêmement sous-évalué (c’est là son principal avantage compétitif), et donc d’achêter en masse du dollar (et donc des obligations).

    La Chine a donc tout intérêt de continuer à achêter des bons US. C’est une situation WIN-WIN pour la Chine, le gouvernement et les élites US, et le consommateur US, mais bien-sûr pas du tout pour l’ouvrier américain (ou plutôt le chomeur), qui lui paye la facture.

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    • Flo // 27.04.2012 à 19h11

      La chine peut parfaitement et facilement changer les dollars qu’elles gagne en n’importe quelle autre monnaie et acheter des actifs ou de la dette partout dans le monde où on lui permet.
      Ce n’est pas parce qu’on est payé dans une monnaie qu’on est obligé de la conserver ou d’acheter dans le pays émetteur.

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    • Flo // 27.04.2012 à 19h43

      J’ajoute pour plus de précision que pour maintenir le cours dollar/yuan, il s’agit surtout d’affaiblir le yuan et non de soutenir le dollar. L’économie US est énorme et le dollar est de plus très utilisé dans le commerce mondial, il est ainsi bien plus facile d’influencer sa propre monnaie à la baisse que de tenter de « doper » le dollar à la hausse.
       
      Toute proportion gardée (!), il y a une situation similaire en Suisse depuis que la BNS intervient pour maintenir son taux plancher de 1.20 CHF pour 1 euro.  Pour ceci la BNS peut acheter n’importe quel monnaie ou actif à l’étranger, l’important étant de les acheter en francs suisses qu’il ne tient qu’à elle d’émettre. D’ailleurs, son bilan montre qu’elle a surtout acheté des dollars et non des euros, et elle aurait pu tout aussi bien acheter de l’or plutôt.

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  • Helios // 27.04.2012 à 04h58

    Ce qu’il faudrait voir aussi c’est l’évolution des achats du Japon. Ce pays a lui même une dette colossale (240% du PIB), et il parait que les fonds de pension japonais deviennent vendeurs nets d’obligations, à cause du vieillissement de la population. D’autre part le commerce extérieur est devenu déficitaire, à cause des importations massives de combustibles fossiles après l’arrèt des centrales nucléaires.
    On peut donc se demander avec quoi ils achètent de la dette américaine.
    Ce qui est intéressant aussi ce sont les dettes croisées. Dans le cas de la zone euro la dette extérieure représente un petit 17% du PIB total, alors que tous les grands pays sans exception ont une dette bien supérieure. Cela indique des dettes croisées, qui donnent l’illusion des fameux « marchés » un peu anonymes.
    Je pense que les dettes nettes sont aussi des données intéressantes (par exemple la dette américaine détenue par le Japon moins la dette du Japon détenue par l’Amérique).
    Il me semble qu’un début de résolution des problèmes de dettes consisterait à les « nationaliser », ce qui veut dire par exemple que les détenteurs français de dette italienne l’échangeraient contre un montant équivalent de dette française déttenue par les italiens. On pourrait ensuite commencer les discussions de rééchelonnement (voire de « haircut ») dans chaque pays, avec ses investisseurs nationaux. Il ne resterait ensuite que la dette vraiment internationale, qui doit être beaucoup moindre. Bien sûr cela n’arrivera pas car ces fameuses dettes croisées sont faites précisément pour mettre à l’abri les investisseurs, et les libérer en quelque sorte de leur pays.
     

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  • Patrick Luder // 27.04.2012 à 08h50

    Force est de constater que le montag(n)e financier de la mondialisation de l’argent dette et particulière bien ficelé. L’écheveau est tellement bien serré et imbriqué, qu’il n’y a très peu de moyen de s’en sortir sans de graves dommages collatéraux.
     
    La comparaison est flagrante avec les armes nucléaires, tellement puissantes et tellement imbriquées les unes dans les autres, que le déclanchement d’une seule entité n’est même pas envisageable … et pourtant, la menace reste bien pesante et bien présente, totalement destructrice.
     
    La différence entre les deux réside dans la possibilité d’un avenir après le cataclysme :
    ° la fin de l’humanité pour le cataclysme nucléaire.
    ° une nouvelle naissance économique pour l’argent-dette.

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  • Incognitototo // 27.04.2012 à 11h45

    Hum… quand j’ai recherché les informations que vous donnez dans cet article, je me suis heurté à l’impossibilité de trouver des chiffres fiables et recoupés… pour une raison simple :
    – La Chine, avec ses 3 197 milliards de dollars d’avoirs monétaires (2 450 milliards d’euros), ne publie strictement rien sur ses chiffres… Car, tous les investissements chinois passent par un système de sociétés-écrans et des places financières opaques, de sorte que personne ne sait, où ce pays place son trésor de guerre économique… ni même, si nous ne sommes pas déjà totalement sous leur coupe pour bien des secteurs stratégiques.
    D’ailleurs, il est une évidence, par exemple, qu’en aucune manière la Banque des Caraïbes et la GB (et même probablement le Brésil) ne sont en mesure de générer par leur économie les investissements qu’ils placent à l’étranger… c’est donc bien qu’ils sont les faux nez de fonds qui proviennent d’ailleurs… notamment de la Chine…

    Le problème reste bien qu’avec tous les systèmes de créances croisées et de faux nez financiers mondiaux, personne n’est en mesure de déterminer qui détient quoi… c’est même une nécessité systémique et une des causes des crises.

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  • tarci // 26.05.2012 à 21h20

    Il ne faut pas se voiler la face ! Le dollar va disparaître ! Comment faire autrement ?
    http://effondrements.wordpress.com/2012/05/26/le-dollar-va-mourir-vive-leuro/
    L’euro en profitera mais pas bien longtemps. après le coup d’état européen, verra-ton une dictature ? Il suffirait de museler internet pour que cela devienne réalité ! Qui deviendra l’heureux élu dictateur ? Un Allemand ou un Français ? 
    Cette hypothèse de travail est à envisager sérieusement ! Une monnaie de référence quand elle s’écroule, crée des remous. Pour ainsi dire le chaos ! D’où une dictature !

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    • Patrick Luder // 26.05.2012 à 23h45

      Excellente nouvelle, je lis dans le billet de Duc « 20% de la population est sorti du circuit économique et ne consomme plus » (pour les Etats-Unis) et le phénomène est actuellement en phase croissante dans des pays comme la Grèce, l’Espagne l’Italie, la France et même la Suisse … et ces 20% ne sont pas morts, ils vivent comme des décroissants, mais ils vivent mieux, comme des « villes en transition » … Actuellement je place plus d’espoirs pour l’humanité dans ces îlots sortis des sentiers battus, que dans nos amis politiques actuellement au pouvoir …

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