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4.mars.20144.3.2014 // Les Crises

Les mémos sur la torture – par Noam Chomsky

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Excellente analyse de Noam Chomsky, de mai 2009.

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Il fait référence aux Mémos sur la Torture de l’adminsitration Bush (Lire ici sur Wikipedia )

Aucune torture n’est acceptable, et il faut la dénoncer partout dans le monde (Syrie, Irak…).

Mais cela devient encore plus intéressant quand il s’agit de nous ou de nos alliés, prompts à donner des leçons au monde entier…

Les notes de service sur la torture publiées par la Maison-Blanche ont suscité ahurissement, indignation et surprise. L’ahurissement et l’indignation sont compréhensibles — en particulier les passages dans le rapport du Commission des forces armées du Sénatsur la recherche désespérée deCheney et Rumsfeldpour trouver des liens entre l’Irak et Al-Qaïda, liens qui furent concoctés par la suite pour justifier l’invasion, faits sans importance. Ancien psychiatre de l’armée, le major Charles Burney a affirmé que « nous passions une grande partie de notre temps à essayer d’établir un lien entre Al Qaïda et l’Irak. Plus les gens se sentaient frustrés de ne pouvoir établir ce lien […] plus il y avait de pression pour recourir à des méthodes susceptibles de produire des résultats plus rapides » ; à savoir la torture. La presse McClatchy [NdT. : le deuxième groupe de quotidiens aux États-Unis] a rapporté qu’un ancien haut responsable du renseignement qui connaît bien le dossier des interrogatoires a ajouté que « L’administration Bush a exercé une pression incessante sur les interrogateurs pour qu’ils aient recours à des méthodes dures sur les détenus en partie pour trouver des preuves de la coopération entre Al-Qaïda et le régime de l’ancien dictateur irakien Saddam Hussein […] [Cheney et Rumsfeld] ont exigé que les interrogateurs trouvent des preuves de la collaboration d’Al-Qaïda et l’Irak […] “on exerçait une pression constante sur les agences de renseignement et les enquêteurs pour qu’ils prennent les moyens nécessaires pour obtenir ces renseignements des détenus, en particulier des quelques prisonniers de grande valeur que nous avions, et quand les gens revenaient bredouilles, les gens de Cheney et Rumsfeld leur disaient qu’il fallait redoubler d’efforts”. » [1]

Voilà les principales révélations, à peine diffusées dans les médias.

Bien que ces témoignages sur la brutalité et la tromperie de l’administration soient révoltants, la surprise qui a accompagné la révélation de la situation générale surprend toutefois. En effet, même sans enquête, il était raisonnable de s’attendre à ce que Guantanamo fût une salle de torture. Sinon, comment expliquer qu’on envoie les prisonniers là où la loi ne les protège plus, un lieu au demeurant que Washington occupe en violation d’un traité imposé à Cuba sous la menace des armes ? On évoque des raisons de sécurité, mais il est difficile de les prendre au sérieux. On pouvait également s’attendre aux prisons et aux extraditions secrètes. Prévisions qui se sont réalisées.

Une raison plus générale de ne pas être très surpris : la torture a été une pratique courante dès le début de la conquête du territoire américain, avant qu’elle ne s’étende au-delà de celui-ci, au fur et à mesure que l’« empire naissant » – comme George Washington nommait la nouvelle république – atteignait les Philippines, Haïti et ailleurs. En outre, la torture fut le moindre des nombreux crimes — agression, terreur, subversion et étranglement économique — qui ont assombri l’histoire des États-Unis, comme, en bonne partie, celle des autres grandes puissances. Il est donc surprenant de voir les réactions émanant de certains détracteurs parmi les plus éloquents et francs des méfaits de Bush : ainsi nous aurions été auparavant « une nation d’idéaux moraux » et jamais avant Bush « nos dirigeants n’avaient-ils trahi à un tel point les valeurs chères à notre pays » (Paul Krugman). Le moins qu’on puisse dire c’est que cette opinion courante reflète une version plutôt partiale de l’histoire.

On a parfois abordé de front le conflit entre « nos valeurs » et « nos actes ». Un éminent érudit qui s’est attelé à cette tâche est Hans Morgenthau, l’un des fondateurs de la théorie réaliste des relations internationales. Dans une étude classique écrite à la lueur de Camelot [NdT. : allusion à JF Kennedy et au roi Arthur], Morgenthau a élaboré le point de vue classique selon lequel les États-Unis ont une « finalité transcendante » : instaurer la paix et la liberté aux États-Unis et même partout dans le monde, puisque « la scène sur laquelle les États-Unis doivent défendre et promouvoir cette finalité est devenue mondiale ». Mais, chercheur scrupuleux, il reconnaissait que l’histoire factuelle de son pays était radicalement incompatible avec sa « finalité transcendante ».

Morgenthau nous conseille, cependant, de ne pas être induits en erreur par cette divergence : pour reprendre ses paroles, il ne faut pas « confondre l’apparence de la réalité avec la réalité elle-même ». La réalité est la « finalité nationale » inaccomplie révélée par « le témoignage de l’histoire tel que nos esprits l’interprètent. » Qu’est-ce qui s’est réellement passé n’est que « l’apparence de la réalité ». Confondre l’apparence de la réalité avec la réalité s’apparente à « l’erreur de l’athéisme qui nie la validité de la religion pour des motifs similaires. » Une comparaison appropriée.

La publication des mémorandums sur la torture a conduit à reconnaître d’autres problèmes. Dans le New York Times, le chroniqueur Roger Cohen a fait la recension d’un livre écrit par le journaliste britannique Geoffrey Hodgson qui conclut que les États-Unis ne sont qu’« un grand pays, imparfait, parmi d’autres ». Cohen reconnaît que les faits corroborent l’avis de Hodgson, mais il le considère comme foncièrement erroné. La raison : Hodgson ne parvient pas à comprendre que « l’Amérique est née d’une idée et qu’elle doit propager cette idée ». L’idée américaine est mise en évidence par la naissance de l’Amérique comme une « cité sur la colline », une « notion édifiante » ancrée « dans le tréfonds de l’inconscient des Américains » et par « l’individualisme et l’esprit d’entreprise propres aux Américains » qui ont fait leur preuve dans l’expansion vers l’Ouest. L’erreur de Hodgson est qu’il ne considère que « les distorsions de l’idée américaine au cours des dernières décennies », l’« apparence de réalité » de ces dernières années.

Considérons alors la « réalité même » : « l’idée » d’Amérique depuis ses débuts.

L’expression édifiante « de ville sur une colline » a été inventée par John Winthrop en 1630. Il s’agit d’un emprunt aux Évangiles [NdT. : Matthieu 5:14] qui décrit l’avenir radieux d’une nouvelle nation « instituée par Dieu ». Un an plus tôt, sa colonie de la baie du Massachusetts avait dessiné son grand Sceau. Il représente un Indien avec un rouleau sortant de la bouche. On peut y lire les mots « Venez ici nous aider. » Les colons britanniques étaient ainsi de bienveillants humanistes venus secourir de misérables indigènes qui les suppliaient de ne pas les abandonner à leur triste sort de païens.

Sceau officiel du Massachusetts (admirez l’indien et le sabre au dessus) « Ense petit placidam sub libertate quietem » (Par l’épée nous cherchons la paix, mais seulement une pays dans la liberté).

Sceau de la Massachusetts Bay Company – L’indien : « Venez et aidez-nous » (« Come over and help us »)

Le Grand Sceau est une illustration de « l’idée d’Amérique » depuis sa naissance. Il faudrait l’exhumer du tréfonds de l’inconscient collectif et l’afficher sur les murs de toutes les salles de classe. Il devrait certainement figurer comme toile de fond au culte digne de style Kim Il Sung que l’on célèbre à ce meurtrier sauvage et à ce tortionnaire de Ronald Reagan, qui se décrivait béatement comme le chef d’une « ville qui brille sur la colline », alors qu’il se rendait responsable de certains des crimes parmi les plus horribles de sa présidence, pour ne léguer en bout de course qu’un hideux héritage.

Cette proclamation précoce d’« intervention humanitaire », pour reprendre l’expression actuellement à la mode, s’est avérée fort semblable à celles qui allaient la suivre, faits qui n’échappèrent pas aux responsables. Le premier ministre de la Guerre américain, le général Henry Knox, décrivit « l’éradication totale de tous les Indiens dans la plupart des régions peuplées de l’Union » par des moyens « plus destructeurs pour les indigènes que ceux utilisés lors de la conquête du Mexique et du Pérou ». Bien après que ses propres contributions importantes au processus aient porté leurs fruits, John Quincy Adams a déploré le sort de « cette race malheureuse d’Indiens que nous exterminons avec une impitoyable et perfide cruauté […] un des péchés odieux de cette nation pour lequel je crois que Dieu viendra un jour [la] juger ». L’impitoyable et perfide cruauté s’est poursuivie jusqu’à ce que « l’Ouest fut conquis ». Plutôt que d’attirer les foudres de Dieu, ces odieux péchés ont été salués comme la réalisation de l’« idée » américaine. [2]

Une version plus commode et plus conventionnelle, exprimée notamment par le juge de la Cour suprême, Joseph Story, circulait bien sûr. Story s’exclamait devant « la sagesse de la Providence » qui avait fait disparaître les Indiens comme « les feuilles mortes de l’automne » alors que les colons les avaient « constamment respectés ». [3]

La conquête et la colonisation de l’Ouest ont en effet révélé l’individualisme et l’esprit d’entreprise. Les initiatives des colons, la forme la plus cruelle de l’impérialisme, le démontrent. Le résultat a été salué par le respecté et influent sénateur Henry Cabot Lodge en 1898. À l’appui d’une intervention à Cuba, Lodge a salué notre bilan « de conquête, de colonisation et d’expansion territoriale inégalé parmi les peuples au XIXe siècle ». Il demandait instamment que cet élan ne « soit pas freiné maintenant » alors que les Cubains nous implorent aussi de leur venir en aide. [4] Leurs supplications furent entendues. Les États-Unis envoyèrent des troupes, empêchèrent Cuba de se libérer du joug espagnol et transformèrent l’île en une colonie virtuelle jusqu’à 1959.

L’« idée américaine » est encore illustrée par la remarquable campagne, lancée presque instantanément pour remettre Cuba à sa place : la guerre économique avec comme objectif clairement défini de punir la population afin qu’elle renverse son gouvernement désobéissant ; l’invasion ; le dévouement des frères Kennedy pour amener « les terreurs de la Terre » à Cuba (l’expression est celle de l’historien Arthur Schlesinger, dans sa biographie de Robert Kennedy qui considère cette tâcheau premier rang de ses priorités) ; et d’autres crimes qui se poursuivent jusqu’à aujourd’hui, au mépris de l’opinion mondiale quasi unanime.

Il existe assurément des critiques qui soutiennent que nos efforts pour apporter la démocratie à Cuba ont échoué et que nous devons donc recourir à d’autres moyens de « venir en aide ». Comment ces critiques savent-ils que le but était d’apporter la démocratie ? Il existe des preuves : nos dirigeants le proclament. Il existe également des preuves contraires : le dossier interne déclassifié, mais que l’on écarte d’un revers de la main comme une simple « apparence historique ».

On fait souvent remonter l’impérialisme américain à la prise de contrôle de Cuba, de Porto Rico et d’Hawaii en 1898. Mais c’est succomber à ce que l’historien de l’impérialisme Bernard Porter appelle « le sophisme de l’eau salée », l’idée que la conquête ne devient impérialisme qu’au-delà des mers. Ainsi, si le Mississippi avait ressemblé à la mer d’Irlande, l’expansion à l’ouest du Mississippi aurait été de l’impérialisme. Qu’il s’agisse de Washington ou de Lodge, ceux qui participèrent à cette entreprise comprenaient plus clairement la situation.

Après le succès de l’intervention humanitaire à Cuba en 1898, l’étape suivante dans la mission assignée par la Providence fut de conférer « les bienfaits de la liberté et de la civilisation à tous les peuples sauvés » des Philippines (pour reprendre les paroles du programme du Parti républicain de Lodge) – enfin ceux qui survécurent à l’assaut meurtrier, à la torture à grande échelle et aux autres atrocités qui l’accompagnèrent. Ces heureux mortels furent abandonnés à la gendarmerie des Philippines formée par les États-Unis selon un modèle nouvellement conçu de domination coloniale fondée sur des forces de sécurité formées et équipées pour exercer des méthodes avancées de surveillance, d’intimidation et de violence. [5] Des modèles similaires ont été adoptés dans de nombreux autres endroits où les États-Unis ont imposé des gardes nationaux brutaux et d’autres forces supplétives, avec les conséquences que l’on devrait bien connaître.

Durant les soixante dernières années, les victimes à travers le monde ont également subi « le paradigme de la torture » de la CIA, mis au point à un coût annuel approchant le milliard de dollars, selon l’historien Alfred McCoy, qui montre que ces méthodes ont été utilisées à peu de chose près à Abou Ghraib. Jennifer Harbury n’exagérait pas quand elle a intitulé son étude pénétrante qui dresse le bilan de la torture américaine « Vérité, torture et l’American Way ». Les enquêteurs sur la descente aux égouts de la bande à Bush nous induisent en erreur quand ils se lamentent que « l’Amérique s’est égarée en menant la guerre contre le terrorisme ». [6]

Bush, Cheney, Rumsfeld et Cie ont certes introduit d’importantes innovations. Habituellement, la torture est sous-traitée par des filiales, les Américains ne la pratiquent pas directement dans leurs salles de torture. Alain Nairn, qui a réalisé quelques-unes des enquêtes les plus courageuses et les plus révélatrices sur la torture, souligne que « [l’interdiction de la torture d’] Obama n’élimine qu’un petit pourcentage de la torture pratiquée actuellement par les Américains, tout en laissant intacte l’écrasante majorité de la torture systémique, qui se fait par des étrangers sous patronage américain. Obama pourrait cesser de soutenir les forces étrangères qui pratiquent la torture, mais il a choisi de ne pas le faire. » Obama n’a pas interdit la torture, observe Nairn, « il l’a simplement déplacée », revenant ainsi à la norme, ce qui est de peu d’importance pour les victimes. Depuis le Vietnam, « les États-Unis ont surtout sous-traité la torture – en payant, en armant, en formant et en conseillant les étrangers qui la pratiquent, tout en ayant soin habituellement de rester discrètement dans l’ombre. » L’interdiction d’Obama « n’interdit même pas la torture directe par des Américains dans théâtres exempts de ‘conflit armé’, ce qui est de toute façon l’endroit où se pratique la torture puisque de nombreux régimes répressifs ne sont pas engagés dans des conflits armés […] Sa décision est un retour au statu quo, au régime tortionnaire qui a prévalu de Ford à Clinton qui, d’année en année, a souvent causé plus de supplices et de tourments que les années Bush/Cheney. » [7]

Parfois, la pratique de la torture est plus indirecte. Dans une étude de 1980, le spécialiste de l’Amérique latine, Lars Schoultz, a constaté que l’aide des États-Unis « a eu tendance à être distribuée de façon disproportionnée aux gouvernements latino-américains qui torturent leurs citoyens […] à ceux qui dans l’hémisphère contreviennent de façon assez flagrante aux droits fondamentaux de l’homme ». Cela comprend l’aide militaire, indépendante des besoins, et cela y compris pendant les années Carter. Des études plus approfondies par Edward Herman ont révélé la même corrélation et ont également suggéré une explication. Sans surprise, l’aide américaine tend à correspondre à un climat favorable aux opérations commerciales, lesquelles sont souvent facilitées par l’assassinat de syndicalistes et d’organisateurs paysans, de militants des droits de l’homme et d’autres actions de ce genre ce qui débouche sur une corrélation secondaire entre l’assistance américaine et la violation flagrante des droits de l’homme.[8]

Ces études datent d’avant les années Reagan, époque à laquelle il n’était pas utile de poursuivre plus avant l’étude de la question, car les corrélations étaient évidentes. Ces tendances se sont poursuivies jusqu’à nos jours.

Il n’est dès lors pas surprenant que le président nous conseille de regarder en avant et non en arrière — une doctrine pratique pour ceux qui ont une matraque à la main. Ceux de l’autre côté du bâton ont tendance à voir le monde différemment, à notre grand mécontentement

On peut soutenir que la mise en œuvre du « paradigme relatif à la torture » de la CIA ne viole pas la Convention contre la torture de 1984, du moins selon l’interprétation qu’en fait Washington. Alfred McCoy souligne que le paradigme hautement complexe de la CIA, fondé sur « les techniques de torture les plus dévastatrices du KGB », se cantonne principalement à la torture mentale et s’abstient de sévices physiques dégradants qui sont considérés comme moins efficaces pour transformer les gens en légumes dociles. McCoy écrit que l’administration Reagan a attentivement révisé la Convention internationale contre la torture « par le biais de ‘réserves’ diplomatiques détaillées qui se concentraient sur un seul mot parmi les 26 pages imprimées de la convention », le mot « mental ». Ces réserves diplomatiques savamment construites redéfinissaient la torture, telle qu’interprétée par les États-Unis, pour en exclure la privation sensorielle et même des techniques de souffrance auto-infligée – ces mêmes techniques que la CIA avait raffinées à grands frais. Quand Clinton envoya la Convention des Nations Unies au Congrès pour ratification en 1994, elle comprenait les réserves de Reagan. Le Président et le Congrès soustrayaient, de la sorte, la partie centrale des techniques tortionnaires de la CIA à l’application de la Convention contre la torture. Ces réserves, d’observer McCoy, ont été « reproduites textuellement dans la législation nationale adoptée pour donner force de loi à la Convention des Nations Unies ». Voilà le « piège politique » qui « a éclaté avec une telle force phénoménale » lors du scandale d’Abou Ghraib et dans l’ignominieuse loi sur les commissions militaires qui a été adoptée avec le soutien des deux partis en 2006. Par conséquent, après les révélations entourant l’usage de la torture par Washington, le professeur de droit constitutionnel Sanford Levinson a fait remarquer qu’elle pouvait peut-être être justifiée au regard de la définition de la torture « favorable aux interrogateurs » qui avait été adoptée par Reagan et Clinton dans leur révision du droit international des droits de l’homme. [9]

Bush, bien sûr, est allé au-delà de ses prédécesseurs en autorisant des violations flagrantes du droit international, et plusieurs de ses innovations extrémistes ont été invalidées par les tribunaux. Alors qu’Obama, comme Bush, affirme avec éloquence notre attachement indéfectible au droit international, il semble déterminé à rétablir assez largement les mesures extrémistes de Bush. Dans l’importante cause Boumediene contre Bush en juin 2008, la Cour suprême a rejeté pour inconstitutionnalité la prétention de l’administration Bush que les prisonniers de Guantanamo ne sont pas protégés par l’habeas corpus. Glenn Greenwald a passé en revue les répercussions de cette décision. Désireuse de « pouvoir continuer à enlever des gens à travers le monde » et de les emprisonner sans procès, l’administration Bush a décidé de les expédier à Bagram, traitant « la décision Boumediene, pourtant ancrée dans nos garanties constitutionnelles les plus élémentaires, comme s’il s’agissait d’une sorte de jeu idiot – emmenez vos captifs à Guantanamo, ils y ont des droits constitutionnels, emmenez-les plutôt à Bagram et vous pouvez les faire disparaître à jamais sans aucun processus judiciaire ». Obama a adopté le point de vue de Bush, « en déposant une requête devant un tribunal fédéral qui, en deux phrases, déclarait adhérer à la théorie Bush la plus extrémiste sur cette question », faisant valoir que les prisonniers transportés à Bagram depuis n’importe où dans le monde – en l’occurrence, des Yéménites et des Tunisiens capturés en Thaïlande et aux Émirats arabes unis – « peuvent être emprisonnés indéfiniment sans aucun droit – pour peu qu’ils soient emprisonnés à Bagram plutôt qu’à Guantanamo ».

En mars, un juge fédéral nommé par Bush « a rejeté la position Bush/Obama et a jugé que la décision Boumediene s’appliquait tant à Bagram qu’à Guantanamo. » L’administration Obama a annoncé qu’elle ferait appel de la décision, plaçant ainsi le Département de la Justice d’Obama « carrément à la droite d’un juge extrêmement conservateur, pro-pouvoir exécutif, nommé par Bush fils, sur des questions liées au pouvoir exécutif et aux détentions sans jugement », en contradiction radicale avec les promesses électorales d’Obama et ses prises de position antérieures. [10]

La cause qui oppose Rasul à Rumsfeld semble suivre une trajectoire similaire. Les plaignants ont accusé Rumsfeld et d’autres hauts fonctionnaires d’être responsables de leur torture à Guantanamo, où ils ont été envoyés après avoir été capturés par le chef de guerre ouzbek Rachid Dostoum. Dostoum est un voyou notoire qui était alors chef de l’Alliance du Nord, la faction afghane soutenue par la Russie, l’Iran, l’Inde, la Turquie et les États d’Asie centrale, rejoints par les États-Unis quand il a attaqué l’Afghanistan en octobre 2001. Dostoum l’a livré aux autorités américaines, prétendument pour une prime. Les plaignants ont fait valoir qu’ils avaient voyagé en Afghanistan pour y prodiguer de l’aide humanitaire. L’administration Bush a cherché à faire rejeter l’affaire. Le Département de la Justice d’Obama a déposé une requête qui défend la position de Bush selon laquelle les responsables gouvernementaux ne sont pas responsables des actes de torture et d’autres violations de l’état de droit parce que, dans ce cas, les tribunaux n’avaient pas encore clairement établi les droits dont jouissent les prisonniers. [11]

On parle également qu’Obama a l’intention de réactiver les commissions militaires, l’une des violations les plus graves de l’état de droit au cours des années Bush. Il y a une raison. « Les fonctionnaires qui travaillent sur la question de Guantanamo disent que les avocats de l’administration s’inquiètent des obstacles importants auxquels ils seraient confrontés s’il fallait juger les personnes soupçonnées de terrorisme devant des tribunaux fédéraux. Les juges pourraient rendre difficile la poursuite de détenus qui ont été soumis à un traitement brutal ou ne pas permettre l’utilisation d’informations recueillies par les services de renseignement en la considérant comme du ouï-dire ». [12] Une grave lacune du système pénal, apparemment.

On s’interroge beaucoup actuellement pour savoir si la torture est une manière efficace d’obtenir de l’information — l’hypothèse étant, apparemment, que si elle était efficace, elle pourrait alors se justifier. Selon cette même logique, quand le Nicaragua a capturé le pilote américain Eugene Hasenfuss en 1986 après avoir abattu son avion qui acheminait de l’aide aux contras soutenus par Reagan, ils n’auraient pas dû le juger, le voir reconnu coupable, puis le renvoyer aux États-Unis, comme ils l’ont fait. Au contraire, ils auraient dû appliquer le paradigme sur la torture de la CIA pour essayer d’en tirer des renseignements au sujet d’autres atrocités terroristes que Washington planifiait ou commettait alors, pas une mince affaire pour un petit pays pauvre victime d’attaques terroristes perpétrées par une superpuissance mondiale. Et le Nicaragua aurait certainement dû faire la même chose s’il avait été en mesure de capturer le coordonnateur en chef du terrorisme, John Negroponte, alors ambassadeur au Honduras, nommé par la suite tsar de la lutte contre le terrorisme, sans que cela ne suscite un murmure. Cuba aurait dû faire de même s’il avait été en mesure de mettre la main sur les frères Kennedy. Il n’est pas nécessaire de mentionner ici ce que les victimes auraient dû faire à Kissinger, à Reagan et d’autres grands chefs terroristes dont les exploits laissent loin derrière al-Qaïda et qui possédaient sans nul doute de nombreux renseignements qui auraient pu empêcher d’autres « bombes à retardement ».

Ces considérations, qui abondent, ne semblent jamais susciter de débat public.

Il existe, bien sûr, une réponse : notre terrorisme, même s’il s’agit assurément de terrorisme, est bénin, puisqu’il émane d’une ville sur la colline. Peut-être, la version la plus éloquente de cette thèse a été présentée par l’éditeur du New Republic, Michael Kinsley, porte-parole respecté de « la gauche ». America’s Watch (Human Rights Watch) a protesté quand le Département d’État a confirmé l’existence d’ordres officiels donnés aux forces terroristes de Washington d’attaquer « des cibles faciles » — des cibles civiles sans défense — et d’éviter l’armée nicaraguayenne, ce que permettaient la supériorité aérienne de la CIA au-dessus du Nicaragua et les systèmes de communication modernes fournis aux contras. En réponse, Kinsley a expliqué que les attaques terroristes des États-Unis contre des cibles civiles sont justifiées si elles répondent à des critères pragmatiques : une « politique raisonnable [devrait] répondre au critère de l’analyse coût-bénéfice », une analyse de « la quantité de sang versé et de la souffrance infligée, d’une part, et, d’autre part, la probabilité que la démocratie en émerge à l’autre bout » [13] — la « démocratie » telle que définie par les élites américaines. Ses considérations n’ont suscité aucun commentaire, à ma connaissance. Apparemment, on les considérait comme recevables. Il semblerait donc que les dirigeants américains et leurs agents ne sont pas coupables de mener de telles politiques raisonnables de bonne foi, même si leur discernement peut parfois être imparfait.

Peut-être la culpabilité augmenterait-elle, selon les normes morales dominantes, si l’on découvrait que la torture infligée par l’administration Bush coûtait des vies américaines. C’est, en fait, selon le correspondant Patrick Cockburn, la conclusion à laquelle a abouti le major Matthew Alexander [pseudonyme], l’un des interrogateurs américains les plus aguerris en Irak, qui a obtenu « l’information qui a permis à l’armée américaine de localiser Abou Moussab al-Zarqaoui, le chef d’al-Qaïda en Irak ». Alexander n’a que mépris pour les méthodes d’interrogation brutales : « L’utilisation de la torture par les États-Unis », croit-il, non seulement ne produit aucun renseignement utile, mais elle « s’est avérée à un tel point contre-productive qu’elle a pu entraîner la mort de plus de soldats américains que de civils tués lors du 11-Septembre ». Au cours de centaines d’interrogatoires, Alexander découvrit que les combattants étrangers venaient en Irak en réaction aux sévices infligés à Guantanamo et à Abou Ghraib. En outre, ces combattants étrangers et leurs alliés irakiens ont commencé à utiliser des attentats-suicides et d’autres actes terroristes pour la même raison. [14]

Il y a de plus en plus de preuves que la torture de Cheney-Rumsfeld a créé des terroristes. Un cas soigneusement étudié est celui d’Abdallah al-Ajmi qui a été enfermé à Guantanamo parce qu’il s’était rendu coupable de « participation à deux ou trois échanges de feu avec l’Alliance du Nord ». Il a fini par atterrir en Afghanistan après avoir échoué à se rendre en Tchétchénie pour lutter contre l’invasion russe. Après quatre années de traitements brutaux à Guantanamo, il a été renvoyé au Koweït. Plus tard, il s’est retrouvé en Irak et, en mars 2008, il a précipité un camion piégé dans un complexe militaire irakien où il a succombé ainsi que 13 soldats – « l’acte violent le plus odieux commis par un ancien détenu de Guantanamo », selon le Washington Post. Pour son avocat de Washington, le résultat direct de son emprisonnement abusif. [15]

Rien d’étonnant pour une personne raisonnable.

Un autre prétexte souvent invoqué pour justifier la torture est le contexte : la « guerre contre le terrorisme » que Bush a déclarée après le 11-Septembre, un « crime contre l’humanité » perpétré avec « une incroyable malice et cruauté », comme Robert Fisk l’a signalé. Ce crime a rendu le droit international traditionnel « pittoresque » et « désuet », comme l’avocat du président Bush Alberto Gonzales l’affirma à son patron. Gonzales fut, par la suite, nommé procureur général. La doctrine a été largement reprise sous une forme ou l’autre dans les commentaires et les analyses.

L’attaque du 11-Septembre était assurément unique, à bien des égards. D’abord, par la direction dans laquelle les armes pointaient : généralement elles pointent dans la direction opposée. En fait, ce fut la première attaque d’importance sur le territoire américain depuis que les Britanniques brûlèrent Washington en 1814. Une autre caractéristique unique fut l’ampleur de la terreur causée par un acteur non étatique. Mais, même s’il fut horrible, il aurait pu être bien pire. Supposons que les auteurs de ces attentats aient bombardé la Maison-Blanche, tué le président et instauré une vicieuse dictature militaire qui aurait tué de 50.000 à 100.000 personnes et en aurait torturé 700 000, mis en place un grand centre international du terrorisme qui assassinerait et contribuerait à implanter des dictatures militaires comparables ailleurs, qu’il aurait mis en œuvre des doctrines économiques qui auraient détruit l’économie de façon si radicale que l’État aurait été obligé à peu de chose près à nationaliser l’économie quelques années plus tard. Cela aurait été bien pire que le 11-Septembre 2001. Eh bien, c’est ce qui s’est produit, lors de ce que les Latino-Américains appellent souvent « le premier 11-Septembre », en 1973. Les chiffres ont été modifiés afin de tenir compte de la population respective des deux pays et d’obtenir des chiffres équivalents par tête d’habitant, une méthode réaliste de mesurer les crimes. La responsabilité [de ce coup d’État] remonte en droite ligne à Washington. C’est pourquoi l’analogie — tout à fait appropriée – est évacuée de la conscience collective et que les faits sont rangés parmi les « apparences historiques » que les naïfs nomment l’histoire.

Il convient également de rappeler que Bush n’a pas déclaré la « guerre contre le terrorisme » ; il l’a re-déclarée. Vingt ans plus tôt, l’administration Reagan est arrivée au pouvoir en déclarant que la pièce maîtresse de sa politique étrangère serait une guerre contre le terrorisme, « le fléau des temps modernes » et « un retour contemporain à la barbarie » pour donner un aperçu de la rhétorique enflammée de l’époque. Cette guerre contre le terrorisme a également été supprimée de la conscience historique, car on ne peut facilement intégrer le résultat de celle-ci dans le canon : des centaines de milliers de gens abattus dans les pays en ruine en Amérique centrale et beaucoup plus ailleurs. Parmi ceux-ci, il faut compter environ 1,5 million de victimes dans les guerres terroristes commanditées chez ses voisins par un des alliés favoris de Reagan, l’Afrique du Sud de l’apartheid, qui devait se défendre contre le Congrès national africain de Nelson Mandela, l’un des « groupes terroristes les plus tristement célèbres » au monde comme l’indiquait Washington en 1988. Par souci d’équité, il convient d’ajouter que 20 ans plus tard le Congrès a voté pour retirer l’ANC de la liste des organisations terroristes, de sorte que Mandela peut désormais entrer aux États-Unis sans devoir obtenir une dérogation du gouvernement. [16]

[J’aimerais bien que Chomsky explique son 1,5 million. Je suppose qu’il compte les guerres postindépendances en Angola, Mozambique, etc. C’est un peu facile. Qui dit que Savimbi, par exemple, n’était que le jouet des méchants Sud-Africains blancs racistes et de Reagan ? Je trouve que Chomsky en fait trop parfois.]

On appelle parfois la doctrine dominante « l’exceptionnalisme américain ». Il n’existe rien de tel. Cette doctrine est probablement universelle parmi les puissances impériales. La France célébrait sa « mission civilisatrice » tandis que le ministre français de la Guerre préconisait « l’extermination de la population indigène » de l’Algérie. La noblesse britannique était une « nouveauté dans le monde », déclarait John Stuart Mill, tout en demandant que ce pouvoir angélique termine, sans plus attendre, de libérer l’Inde. Cet essai classique sur l’intervention humanitaire a été écrit peu de temps après la révélation publique des atrocités commises par la Grande-Bretagne lors de la répression de la rébellion indienne de 1857. La conquête du reste de l’Inde s’explique en grande partie par la volonté d’établir un monopole de l’opium à l’avantage de l’énorme trafic de stupéfiants organisé par la Grande-Bretagne, de loin le plus grand dans l’histoire mondiale, conçu principalement pour forcer la Chine à accepter les produits manufacturés en Grande-Bretagne.

[NdT. : Exact pour l’Algérie selon ce livre, “comment refouler ou exterminer même” en 1838]

De même, il n’y a aucune raison de douter de la sincérité des militaristes japonais qui ouvraient les portes d’un « paradis terrestre » aux Chinois sous la bienveillante tutelle japonaise, alors qu’ils commettaient « le Sac de Nankin ». L’histoire regorge d’épisodes glorieux similaires

Tant que l’on souscrira fermement à ces thèses « exceptionnalistes », les révélations occasionnelles d’« apparences historiques » seront sans doute contreproductives et serviront à cacher d’autres crimes terribles. Le massacre de My Lai ne fut qu’une simple note de l’histoire au regard des atrocités nettement plus importantes commises lors des programmes de pacification qui ont suivi l’offensive du Têt, atrocités ignorées tandis que l’indignation du public était tournée vers ce seul crime. Watergate était sans nul doute un crime, mais la fureur engendrée a occulté des crimes bien pires aux États-Unis et à l’étranger — l’assassinat organisé par le FBI de l’organisateur noir Fred Hampton dans le cadre de la tristement célèbre répression COINTELPRO, ou le bombardement du Cambodge, pour ne citer deux exemples flagrants. Si la torture est horrible ; l’invasion de l’Irak est un crime bien pire. Assez souvent, les atrocités sélectives servent à cela.

L’amnésie historique est un phénomène dangereux, non seulement parce qu’elle porte atteinte à l’intégrité morale et intellectuelle, mais également parce qu’elle jette les bases de futurs crimes.

Source: Noam Chomsky

Notes

[1] Jonathan Landay, “Abusive tactics used to seek Iraq-al Qaida link”, McClatchy news, 21 avril. Gordon Trowbridge, “Levin: Iraq link goal of torture », Detroit News, 22 avril 2009.

[2] Reginald Horsman, Expansion and American Indian Policy (Michigan State, 1967); William Earl Weeks, John Quincy Adams and American Global Empire (Kentucky, 1992).

[3] Au sujet des justifications providentialistes pour excuser les crimes les plus choquants et leur rôle en général dans l’élaboration de « l’idée américaine », lire Nicholas Guyatt, Providence and the Invention of the United States, 1607-1876 (Cambridge 2007).

[4] Cité par Lars Schoultz, That Infernal Little Cuban Republic (North Carolina, 2009).

[5] Ibid. Alfred McCoy, Policing America’s Empire (Wisconsin, 2009).

[6] McCoy, A Question of Torture (Metropolitan, 2006). Aussi McCoy, « The U.S. Has a History of Using Torture », . Harbury (Beacon, 2005). Jane Mayer, “The Battle for a Country’s Soul”, NY Review, 14 août 2008.

[7] News and Comment, 24 janvier 2009, www.allannairn.com.

[8] Schoultz, Comparative Politics, janvier 1981. Herman, dans Chomsky and Herman, Political Economy of Human Rights I, ch. 2.1.1 (South End, 1979); Herman, Real Terror Network, 1 (South End, 1982), 26ff.

[9] McCoy, « US has a history ». Levinson, “Torture in Iraq & the Rule of Law in America”, Daedalus, été 2004.

[10] Greenwald, « Obama and habeas corpus — then and now », .

[11] Daphne Eviatar, « Obama Justice Department Urges Dismissal of Another Torture Case », Washington Independent, 12 mars 2009,

[12] William Glaberson, « U.S. May Revive Guantanamo Military Courts », NYT, 1er mai 2009 ;

[13] Kinsley, Wall Street Journal, 26 mars 1987.

[14] Cockburn, « Torture ? It probably killed more Americans than 9/11”, Independent, 6 avril 2009.

[15] Anonyme (Rajiv Chandrasekaran), « From Captive to Suicide Bomber », WP, 22 février 2009.

[16] Joseba Zulaika and William Douglass, Terror and Taboo (Routledge, 1996). Jesse Holland, AP, 9 mai 2009. NYT.


Regarder aussi le docuementaire Torture Made In USA

Charles Graner devant le corps de Manadel al-Jamadi, suspecté d’avoir participé à un attentat à la bombe en Irak.

Il est mort le 4 novembre 2003 de torture, durant un interrogatoire, après une demi-heure de supplice du strappado, devant ses geoliers américains…

Le strappado

etc.

20 réactions et commentaires

  • casper // 21.05.2014 à 05h08

    Le coup des faits établis qui ne seraient que « l’apparence de la réalité », alors que la réalité, la vraie, se trouverait dans les discours des dirigeants est tout simplement phénoménal ! On a peine a croire qu’une personne saine d’esprit puisse écrire cela.

    Mais cela se rapproche pas mal du déni qu’on voit souvent chez les dévots: « certes, il y a l’inquisition, les auto-da-fe, l’ordre moral, mais ça n’est pas ça le VRAI christianisme », « certes il y a le KGB, les purges, la censure, les morts, mais ça n’est pas ça le VRAI communisme », « certes il y a les cadeaux fiscaux, les transferts de richesses vers les plus riches, l’austérité, les matraques quand les citoyens se rebiffent, mais ça n’est pas ça le VRAI libéralisme ».

    Henri Guaino disait bien: « Hollande exprime ses regrets pour la rafle du Vel d’hiv’, mais moi ce n’est pas ça ma France [la VRAIE France, j’imagine] »…

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  • jonathan fayard // 21.05.2014 à 06h16

    Même si c’est pénible à voir, il est bon de nous rappeler que « l’Occident » si démocratique, si libérale etc. s’est rendue coupable de crimes atroces. Et c’est d’autant plus insupportable que nous sommes censé être des démocraties libérale et pacifiques et que nous passons notre temps à donner des leçons à tout le monde.

    Je me rappelle des exactions des soldats belges en Somalie dans les années 90 et des images tout aussi insoutenables, le pire c’est que ces soldats agissaient dans le cadre d’une opération de l’ONU:
    http://www.liberation.fr/monde/1997/06/24/belgique-conseil-de-guerre-pour-trois-paras-de-la-honte_208913
    http://31.media.tumblr.com/tumblr_m7zrywd31K1qam6r5o1_500.jpg

    C’est ce qui me dégoutte avec les va-t-en-guerre de chez nous, ils ne comprennent pas ce que c’est une guerre. Une guerre c’est des exactions, c’est de la violence abusive, des erreurs de cibles, des « friendly fire », des morts civiles injustifiées. Une guerre n’est acceptable selon moi que dans un cadre défensif et que comme dernier recours. Autrement en prônant l’interventionnisme on se fait toujours l’allié de la torture et de morts injustifiés.

    Qu’ils y aillent eux-même tous ces bellicistes de salon pro-guerre en Syrie, pro-guerre en Ukraine etc., plutôt que d’agiter des drapeaux rouges, le fondement bien calé dans leurs fauteuils.

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    • chrispop // 26.05.2014 à 08h42

      La ruse, le meurtre, la torture, la violence sont parmis les outils, certes sales, que ne se refuse pas d’utiliser un gouvernement, quel qu’il soit, et ce depuis la nuit des temps. La démocratie (le pouvoir très loin du peuple en réalité), le libéralisme (carte blanche aux entreprises, une main invisible se portant garante de leurs bonnes actions et de leur vertu) ne sont que d’autres outils, sémantiques cette fois ci. Ne voyez vous pas d’ailleurs de douces vertus dans ces mots? Elles n’existent que dans votre imagination. Si pour vous voter une fois tous les 5a est l’exercice d’un pouvoir réel, si pour vous manger du cheval en lieu et place de boeuf symbolise l’accomplissement brillant de la doctrine libérale alors vous êtes le plus heureux et secrètement je vous envie. Quand aux mauvais côtés des guerres que vous citez ce ne sont que des résultantes collatèrales qui ne sont même pas considerées par les décideurs. On ne va pas en guerre uniquement pour casser des oeufs mais le fait est que dans ce genre d’activité cela arrive. Une guerre sans victime ensanglantés, sans veuve violée et sans orphelin blessé cela s’appelle un repas de famille, ça ne nécessite pas d’armée et ça ne rapporte rien sur le plan territorial. L’exercice du pouvoir est un art difficile qui ne souffre pas le romantisme gauchiste: on obtient bien plus de résultat « un flingue à la main » qu’en étant poli, courtois et observateur d’une morale compassionnée. La violence est en nous, dans nos sociétés et dans nos gouvernements. Certes c’est moche mais il serait puéril de faire un déni de cette réalité en se cachant derrière les concepts de démocratie, de libéralisme et d’occident.

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  • Ghosties // 21.05.2014 à 08h13

    Et bien oui !

    La torture est inacceptable ! … sauf chez nous.
    La dictature est inacceptable ! ….sauf chez nos alliés.

    (on a les alliés qu’on mérite).

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    • Jean // 21.05.2014 à 09h24

      C’est bien pour cela que le Système fait tout pour abrutir le peuple, pour qu’il ne puisse pas se rendre compte du 2 Poids 2 Mesures ou qu’il le classe dans la catégorie sketch avec les « Bons Chasseurs et les Mauvais Chasseurs ».

      En France, on a une Education Nationale avec des moyens financiers énormes, avec une majorité d’enseignants avec des valeurs de « Gauche », « Humanistes » et malgré que les élèves y passent au moins une dizaine d’années, le peuple n’est toujours pas plus intelligent, ni plus porté sur les valeurs correspondant aux Droits de l’Homme.
      Pour caricaturer, on devrait depuis 1968 se retrouver et par la volonté des gouvernements depuis 1981, à avoir quantité d’intellectuels où chacun choisirait son métier mais en étant en partie philosophe :
      philosophe-garagiste, philosophe-boulanger, philosophe-paysan,…
      On en est à l’opposé avec un niveau scolaire qui régresse.

      Vient en suite l’âge adulte, où ces citoyens moins éduqués qu’avant se retrouvent dans une paupérisation par des crises à répétitions et le peu de loisirs qu’ils ont sont tributaires de l’éducation qui leur manquent et des moyens financiers qui leur manquent aussi.
      Donc ils se divertissent devant la TV qui les lobotomises, les films blockbusters des USA et la musique soupe des USA.

      Viennent les élections, où donc le peuple vote par alternance pour les mêmes politiciens carriéristes et népotistes depuis une quarantaine d’années sans que rien ne change.
      Et ceux qui se croient plus « intelligents » rejettent la faute des résultats sur le peuple qui n’est toujours pas composé de philosophe-garagiste, philosophe-boulanger, philosophe-paysan,…

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  • Abd Salam // 21.05.2014 à 08h20

    Bonjour,

    J’ai peur qu’une large part du message de l’article m’échappe…

    En particulier, que signifie «l’erreur de l’athéisme qui nie la validité de la religion pour des motifs similaires.» ?…

    Rien qu’un petit éclaircissement pourrait m’aider à saisir la clé du message ?

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    • Lamonette // 21.05.2014 à 09h08

      Les athées « croient » en l’absence de Dieu, comme les croyants croient en son existence, avec la même force et parfois aussi les mêmes anathèmes…

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    • PA.Québec // 21.05.2014 à 15h27

      Chomsky manie beaucoup l’ironie. Je pense qu’il le fait une peu trop pour les gens qui ne le connaissent pas (il a l’air de se contredire alors qu’il se moque des arguments de ses adversaires).

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  • Kiwixar // 21.05.2014 à 08h30

    Le comportement de « Stasi Amerika » en externe (Irak) correspond à leur comportement en interne.
    Voir cet article de Paul Craig Roberts « Appelez les flics à vos risques et périls » :
    http://www.paulcraigroberts.org/2014/05/08/call-cops-peril-paul-craig-roberts/

    Une longue liste d’exemples de comportements de purs psychopathes…
    – 23 flics tirant 377 balles sur 2 gars dans une voiture
    – 5 balles dans le bide d’une grand-mère de 93 ans
    – 90 jours de taule à 81 ans pour avoir nourri des chats errants
    – fausses preuves plantées pour « faire du chiffre »

    Et ce pays « exceptionnel » a des ADM…. God help us all…

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  • PHIL_A // 21.05.2014 à 08h57

    Les vrais coupable du scandal d’Abu Grahib sont des sociétés privées du renseignement:
    http://www.caci.com/
    http://www.titan-intl.com/

    Evidement la plupart des regles et conventions sur la guerre ne les concerne pas,c’est un des gros avantage de priva

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  • PHIL_A // 21.05.2014 à 08h58

    (fausse manip)
    le lien sur TITAN n’est pas le bon ,elle fait partie d’un autre groupe depuis 2005

    Evidement la plupart des regles et conventions sur la guerre ne les concerne pas,c’est un des gros avantage de privatiser ce genre de choses…

    http://www.corpwatch.org/article.php?id=10828

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  • Lamonette // 21.05.2014 à 09h39

    J’ignore si cette info a été relayée ici mais elle m’a fait sourire:
    Selon la partie russe du partenariat, ANTONOV maintient sa collaboration avec la Russie sur la conception d’un nouveau moteur …
    Comme quoi, tout n’est peut être pas perdu.

    En revanche, les français ne sont pas invités au concours d’agilité du tir en avion de chasse…
    Surprenant, n’est-il pas, après nos 4 rafales en alerte max dans le ciel de Pologne…

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  • Nerouiev // 21.05.2014 à 10h31

    Oui, tout ça c’est la décrépitude gouvernée par les banques sans plus aucune loi, que des hommes ramenés à la plus pure sauvagerie (= bestialité + cerveau). A différents niveaux elle s’est installée partout sous forme de mensonge, profit, individualisme, … et malheureusement devenue une vraie valeur. L’inertie de toute notre communauté convertie depuis des décennies à cette banalisation des faits les plus insoutenables n’est hélas pas prête de changer brutalement en Occident, à moins que l’exemple du plus fort et du plus brave ne vienne d’ailleurs. C’est un peu ce que j’attends et dans cette attente, je regarde avec plaisir un très vieux film sans home cinéma, sans lunettes de relief, sans vision élargie et sans couleur : « La grande illusion ».
    Comment sortir de la trop grande intimité d’un blog ?

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  • Sylba // 21.05.2014 à 11h58

    Salutaire lecture que cet article, avec toutes les pistes vers lesquelles il pointe.
    Merci encore à Olivier et ceux qui l’épaulent de contribuer inlassablement à faire la lumière sur le lacis de désinformation et le storytelling avec lequel on veut troubler notre jugement.
    Je n’ai pas eu le temps de regarder le film de Marie-Monique Robin, mais je suis allée faire quelques incursions du côté de ce qui me semblait particulièrement éclairant.
    Un rapprochement que je ne peux m’empêcher de faire : comparer ce qui se passe actuellement au niveau mondial avec ce qui fut mis à jour (mais probablement de façon partielle) sur COINTELPRO (« Counter Intelligence Progam »), qui se présentait comme un programme de contre-espionnage, mais est allé bien plus loin.
    Voir http://translate.google.fr/translate?hl=fr&sl=en&u=http://en.wikipedia.org/wiki/COINTELPRO&prev=/search%3Fq%3DCOINTELPRO

    L’objectif et la doctrine de base se trouvent résumés, me semble-t-il, dans la phrase : Hoover a ordonné des mesures préventives « pour identifier les fauteurs de troubles potentiels et les neutraliser avant qu’ils exercent leur potentiel de violence ». Ceci en ne s’interdisant aucune manipulation, barbouzerie, fausse accusation… et en veillant à susciter constamment des foyers de tension : c’était censé réduire le supposé potentiel de nuisance des « ennemis de la démocratie », mais surtout destiné à entretenir un climat propice à la pérennisation et à l’extension de l’influence du « deep state » pointé par Peter Dale Scott.
    N’est-ce pas ce que l’on observe de façon accrue dans les différentes zones critiques où peuvent se percevoir des manipulations comparables en Amérique du Sud, au Moyen-Orient, en Asie et de nouveau au cœur de l’Europe ?
    Le lien premier en serait la volonté d’affaiblir toute entité susceptible d’accéder à un développement économique et social jugé menaçant pour le système d’échange léonin basé sur l’ouverture maximale aux intérêts américains l’hégémonie du dollar.
    Les tensions délibérément suscitées et attisées, avec le concert médiatique approprié, en sont l’arme de base. Je crains donc qu’il faille nous attendre à un regain de provocations chaque fois qu’une perspective de désescalade donnera l’impression de se concrétiser, comme ce fut le cas pour les précédentes initiatives, torpillées dès qu’elles semblaient aboutir (« triangle de Weimar », Genève…) et ce sans égard à la gravité extrême de ce qui pourrait résulter de ce tropisme aveugle, y compris le risque nucléaire (centrales, armes « non stratégiques »).
    Un espoir, outre le dessillement des opinions publiques, auquel ce blog s’efforce de contribuer, une contre-offensive d’au moins deux cercles de pouvoir qui semblent résister : la haute hiérarchie militaire états-unienne et une grande part des milieux d’affaires.

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  • fangio // 21.05.2014 à 12h54

    Oh la la! Ce coup-ci vous passez du côté obscur de la force 🙂

    Hé oui, « l’Amérique » n’est pas cette puissance bienveillante universelle qu’on essaie de nous vendre à longueur de temps… et ça ne date pas d’hier. Le général Smedley Butler, le marines le plus décoré de l’histoire américaine, tire, dans les années 30, le bilan plus qu’amer de sa brillante carrière militaire :

    « J’ai effectué 33 ans et 4 mois de service actif, et durant cette période, j’ai passé la plupart de mon temps en tant que gros bras pour le monde des affaires, pour Wall Street, et pour les banquiers. En bref, j’étais un racketteur, un gangster au service du capitalisme. J’ai aidé à sécuriser le Mexique, plus particulièrement la ville de Tampico, au profit des groupes pétroliers américains en 1914. J’ai aidé à faire de Haïti et de Cuba un endroit convenable pour que les hommes de la National City Bank puissent y faire des profits. J’ai aidé au viol d’une demi-douzaine de républiques d’Amérique centrale au bénéfice de Wall Street. J’ai aidé à purifier le Nicaragua au profit de la banque américaine Brown Brothers de 1902 à 1912. J’ai apporté la lumière en République Dominicaine au profit des entreprises sucrières américaines en 1916. J’ai livré le Honduras aux entreprises fruitières américaines en 1903. En Chine, en 1927, j’ai aidé à ce que l’entreprise Standard Oil fasse ses affaires en paix. »

    « Quand je repense à tout ça, je pourrais donner à Al Capone quelques conseils. Le mieux qu’Al Capone pouvait faire, c’était de racketter trois quartiers. Moi, j’agissais sur trois continents. »

    cf notice wikipedia

    Lire aussi « histoire populaire des Etats-Unis » de Howard Zinn

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  • VladP // 21.05.2014 à 13h01

    Bonjour tout le monde, Aujourd’hui, le 21 mai 2014, je viens d’entendre à la radio « La 1ère » que le tribunal fédéral suisse a jugé que le salut hitlérien en public n’est pas condamnable s’il ne représente que les convictions de la personne qui fait ce salut et s’il n’est pas fait dans un but de prosélytisme!
    Donc, à partir d’aujourd’hui, en Suisse, il est NORMAL ET LEGAL de faire un salut hitlérien en public!
    À tous les suisses qui suivent ce forum, je voudrais savoir comment faire pour annuler cette décision de « justice ».
    Il faut rappeler que le nazisme n’est pas une idéologie comme une autre puisqu’elle prône l’établissement d’une société de castes fondée sur la race!
    La société serait donc décomposée en une race de seigneurs, des sous-races d’ouvriers, puis, plus bas, des esclaves et, tout en dessous, des sous-races « d’hommes » auxquelles ne seraient pas reconnus ce titre mais qui seraient considérées comme des animaux qu’on pourrait parquer dans des réserves et chasser, et dans les « cheptels » desquels on pourrait prélever des individus pour des expériences de vivisection, d’essais de médicaments, ou aussi bien prélever à volonté des organes pour les transplantations médicales…
    Ceci déjà à l’intérieur des « races » européennes… On ne parle donc même pas encore de ce qu’il adviendrait des africains, des asiatiques, etc.!
    J’aimerais donc savoir quels sont les moyens légaux à mettre en œuvre pour casser ce jugement, compte tenu que le tribunal fédéral est la plus haute autorité judiciaire du pays.
    Si nécessaire, comment constituer une force démocratique capable de destituer ces juges et des les foutre en tôle!

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  • C Balogh // 21.05.2014 à 13h13

    Les usa sont au bout du rouleau, la seule chose qui aujoud’hui leur rapporte des dollars, c’est la continuation des conflits qu’ils déclenchent sur toute la planète.Il n’y a plus de gagnants ou perdants, il y a des ventes d’armes continuelles qui viennent des usa, pour eux, c’est la stratégie de la guerre qui dure, un bon moyen de s’en mettre plein les poches.C’est pourquoi aucun effort n’ est fait pour une désescalade bien au contraire.(J’ai lu ça quelque part et malgré mes recherches, je ne trouve plus les liens.)
    les usa sont sont depuis longtemps les vampires de la planète, non seulement leur niveau de vie orgiaque, sans aucun respect pour la planète est très grave, mais en plus, ils prévoient et font des profits sur la mort de centaines de milliers de personnnes. et pour ce faire entretiennent , créent les conflits….
    Pour eux, nous sommes tous des Indiens à exterminer.

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  • Mijorln // 21.05.2014 à 14h14

    En regardant cela, on se rend compte que l’humanité n’a jamais évolué faute de s’être posés les bonnes questions. La barbarie est toujours aussi présente en l’homme. Aussi bien au quotidien dans le monde du travail, que chez les politiques. On a juste perfectionné les moyens de la dissimuler grâce au mensonge et à la manipulation. On a crée un disneyland géant basé sur l’idée de commerce et de progrès où, à priori, tout le monde devait trouver son bonheur, en croyant que tout cela changerait…et aujourd’hui on se retrouve avec une société de type états unis partout sur le globe, où les inégalités sociales sont criantes, où l’éducation, l’art et la culture s’effondrent, où des maladies atroces nous frappent et nous désarment.

    Et il nous est impossible d’intervenir dans le débat politique puisque les dirigeants sont convaincus que ce qu’ils font est pour le bien de tout le monde. Certains allant jusqu’à dire que les guerres sont normales, que c’est dans la nature humaine, que l’on devrait regarder l’histoire, que ça a toujours été comme ça…On nous dit que le progrès est bon pour l’humanité, en faisant des raccourcis et des syllogismes historiques immondes qui comparent notre situation à celle de la préhistoire et du moyen âge pour mieux nous faire accepter le monde actuel. Et pendant ce temps, le trésorier et les dirigeants du parc continuent de s’en mettre plein les poches.

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  • PA.Québec // 23.05.2014 à 02h23

    Une vidéo que vous ne voulez pas voir
    Jeudi 22 mai 2014 à 17 h 17 | Yanik Dumont Baron

    Ce sont des images dont le gouvernement américain ne reconnaissait même pas l’existence jusqu’à tout récemment. Ce qu’elles montrent entre dans la catégorie des horreurs liées aux guerres; le genre de sujet que la plupart des Américains préfèrent éviter. Les vidéos montrent ce qui arrive lorsqu’on insère un tube de plastique dans les narines d’un détenu à Guantanamo, afin de le forcer à manger.

    http://blogues.radio-canada.ca/correspondants/2014/05/22/une-video-que-vous-ne-voulez-pas-voir/

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  • Jean-Michel Masson // 28.05.2014 à 08h53

    On comprend pourquoi certains pays ne signent pas le traité concernant la Cour Pénale Internationale. A quand un tribunal moral sur tous les crimes contre l’humanité?

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