Les Crises Les Crises
7.février.20167.2.2016 // Les Crises

Affaire Sauvage : « Ne pas confondre justice et féminisme »

Merci 93
J'envoie

J’ai été intéressé par ce dossier, que je n’ai pas du tout creusé.

On y retrouvait certains éléments classiques de la propagande.

Pitch : Une pauvre femme torturée par son mari (avec un récit révoltant tout être humain), qui brutalement se révolte, et la méchante justice qui la condamne à cause d’une loi trop sévère.

Et comme souvent, la violence de la narrative des médias qui ont la confiance du public mobilise presque par réflexe toute notre compassion, et nos sentiments prennent le pas sur notre raison

Et on ne voit pas la baleine sous gravillon : mais si le récit des médias est juste, comment diable 2 jurys populaires, tout aussi humains que nous, ont-ils pu condamner deux fois cette malheureuse ?

Et la conclusion, si on est dans la minorité de la population assez avertie pour savoir que, non, on ne peut avoir confiance dans les médias, est qu’il nous manque les zones d’ombre de l’affaire – qui sont nombreuses (en particulier les incohérences du récit rendant plausible la préméditation)…

Bref, je n’ai pas d’avis tranché sur l’affaire elle-même – mais il est fascinant de voir tant de gens qui appliquent une position de principe louable à un dossier qu’ils ne connaissent pas…

Source : Le Nouvel Observateur, 02-02-2016

Les avocats de la sexagénaire ont plaidé la légitime défense, sans succès. Depuis le procès et la grâce présidentielle, les partisans d’une extension de la légitime défense montent au créneau.

A Paris, le 23 janvier, plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées place de la Bastille, pour réclamer la grâce présidentielle de Jacqueline Sauvage. (SEVGI/SIPA)

Tuer son mari violent peut-il être considéré comme de la légitime défense ? Cette notion était au cœur du procès médiatisé de Jacqueline Sauvage, 66 ans, condamnée en appel, le 3 décembre dernier, à dix années de réclusion criminelle pour le meurtre non-prémédité de son mari qui la frappait et l’agressait sexuellement depuis 47 ans. L’histoire, tout le monde la connaît désormais : un soir de septembre 2012, elle a fini par le tuer de trois balles de fusil de chasse dans le dos, après avoir subi un énième passage à tabac.

Mais la légitime défense, à la barre du tribunal de Blois, ses avocates l’ont plaidée en vain. Elle n’a été retenue ni en première instance, ni en appel. Il est vrai que dans ce cas précis, cette exception du droit, qui dégage de toute responsabilité pénale, était fort difficile à soutenir.

Le droit français est très clair. En substance, le code pénal estime (article 122-1 et suivants) que le champ de la légitime défense recouvre les actes – et seulement eux – qui sont proportionnés, nécessaires et concomitants à une agression. Autant dire que, face à une gifle, le fait de réduire une arcade en miette avec une base de base-ball ne rentre pas dans les critères.

Le droit est-il trop rigide ?

Voilà pourquoi les juges ne l’ont pas entendu de cette oreille : Jacqueline Sauvage s’est emparée du fusil plusieurs minutes après les coups qu’elle a reçus au visage, et a sèchement abattu son agresseur. La riposte n’était ni « immédiate », ni « proportionnelle », ont plaidé les avocats de la partie civile. Seule échappatoire pour la sexagénaire, le recours en grâce que lui a finalement accordé le président de la République, dimanche 31 janvier.

Chaque année, entre quatre et cinq femmes tuent leur mari pour sauver leur peau. Le chef de l’Etat ne pourra pas éternellement gracier, au cas par cas, les conjointes qui tuent leur époux après des années de supplice.

Pour ceux qui se battent contre les violences conjugales, la cause est entendue : il faut que le droit, trop rigide, évolue. Ainsi de Marie Allibert, porte-parole d’Osez le féminisme (OLF), jointe par « l’Obs » :

La loi telle qu’elle existe ne prend pas en compte la notion d’emprise. Lorsqu’une femme est victime d’abus pendant des années, elle est constamment sous l’impression que sa vie est menacée, et pas seulement à l’instant t où elle se fait battre. »

L’association va jusqu’à parler de « danger de mort permanent ».

Une légitime défense « différée »

La députée LR Valérie Boyer, qui travaille avec les avocates de Jacqueline Sauvage, concocte un projet de loi en ce sens, lequel intègre la notion de légitime défense « différée ». Celle-ci prend en compte la situation de « survie » dans laquelle est plongée la femme battue. La loi serait très encadrée. « Le diagnostic de la légitime défense différée serait effectué par le législateur, et un comité d’experts », abonde Marie Allibert. Ce collège jaugerait la nature des violences, la période sur laquelle elles ont cours, l’état de la femme battue, etc.

Spécialiste des violences conjugales, l’avocate Isabelle Steyer mène un autre cheval de bataille. Plutôt en faveur d’une loi cadre sur les violences conjugales faites aux femmes, solution moins draconienne, elle affirme d’expérience :

Les magistrats, les avocats, les experts ne sont pas formés à la question des violences conjugales, ni à apprécier les rapports de domination et d’emprise, qui nécessitent une analyse plus fine de la légitime défense. »

Le droit canadien, souvent pris en exemple, comprend un « syndrome de la femme battue », qui permet une meilleure appréciation du contexte des violences conjugales, et une meilleure protection. A manier avec précaution : « Il faut une expertise psychiatrique, médicale, une enquête et une contre-enquête si nécessaire », juge Me Steyer.

Mais l’avocate appuiera la loi sur la légitime défense différée. Car les mentalités évoluant trop lentement, dit-elle, « on est obligés d’y aller au forceps juridique pour faire avancer les choses rapidement, et d’instaurer une discrimination positive, pour que les femmes aient les mêmes droits que les auteurs de violences ».

Permis de tuer ?

Avec ce débat sur la légitime défense « différée », des pénalistes s’alarment de la création d’un permis de tuer. Toucher à cette fragile définition – dont les policiers souhaitent l’élargissement – pourrait entraîner des dérives. Farouchement opposée à la légitime défense différée, Me Florence Rault s’est fendue d’une tribune dans le Figaro Vox. Sollicitée par « L’Obs », elle dénonce :

Dans l’emballement actuel, on a l’impression qu’une femme, dès lors qu’elle dénonce des violences conjugales, bénéficierait d’un droit à tuer son mari. »

« Le cas de Jacqueline Sauvage est devenu un objet de militantisme, au service d’une idéologie », s’emporte encore l’avocate, qui considère néanmoins que « dans le cadre de la légitime défense, la notion de concomitance entre l’acte d’agression et la réplique de l’agressé pourrait évoluer, dans certaines conditions bien précises ».

« La légitime défense différée, c’est un droit de survie quand on est abusée et sous emprise pendant des années, ce n’est pas une logique de vengeance ou d’agressivité », riposte Marie Allibert d’OLF. « Dans l’idéal, je préfèrerais qu’on pallie l’incrédulité totale à laquelle font face les femmes qui viennent porter plainte au commissariat, où ce qu’elles racontent est en permanence remis en cause, et qui les dissuade de se présenter à la police ». En 47 ans, jamais Jacqueline Sauvage n’avait porté plainte.

Paul Conge

Source : Le Nouvel Observateur, 02-02-2016


Affaire Sauvage : « Ne pas confondre justice et féminisme »

Source : Le Figaro, Florence Rault, 29-01-2016

Jacqueline Sauvage

FIGAROVOX/ANALYSE – La famille de Jacqueline Sauvage est allée réclamer ce vendredi la grâce présidentielle à François Hollande. Florence Rault voit dans l’émotion suscitée par cette affaire la poussée d’un féminisme victimaire qui voudrait se substituer à la justice.

Florence Rault est avocat à la cour

Le traitement de «l’affaire Sauvage», illustre jusqu’à la caricature ce qu’est devenu le débat public. Approximations, ignorance, inculture juridique, androphobie, hystérie, se marient pour imposer UNE vérité et la mettre au service d’UNE cause.

Les mouvements féministes radicaux ont impulsé une campagne à partir de la condamnation de Jacqueline Sauvage à dix ans de réclusion criminelle pour avoir tué son mari. Le monde politique, celui des médias, et celui de la culture se sont mobilisés de façon moutonnière et dans des proportions assez stupéfiantes pour nous sommer de prendre parti. De dénoncer le fonctionnement de la Justice, et exiger de François Hollande l’utilisation de la procédure de grâce présidentielle que l’on croyait depuis son prédécesseur pourtant tombée en désuétude.

L’histoire que l’on nous raconte est effectivement épouvantable. Jacqueline Sauvage, femme sous emprise d’un mari violent, violeur et incestueux, venant d’apprendre le suicide de son fils et après une ultime raclée, se serait rebiffée pour tuer le monstre. Qui ne serait pas ému par ce récit et choqué par la lourdeur de la peine? Et l’on comprend les réactions de ceux qui y voient l’expression de la violence masculine et l’emprise qu’elle fait peser sur les femmes. Avec le viol et l’inceste, devenus aujourd’hui les crimes suprêmes. Tuer le monstre ne serait ainsi que légitime défense.

Le juriste praticien est pourtant immédiatement interpellé par une donnée incontournable: après une instruction criminelle approfondie dont personne n’a contesté la régularité, deux cours d’assises successives n’ont pas retenu ce récit. Elles ont considéré que la légitime défense n’était pas établie, et que la responsabilité de Jacqueline Sauvage était entière dans le meurtre injustifiable de son mari. Sauf à considérer que les 21 citoyens et 6 magistrats constituant les deux jurys ayant statué étaient tous les tenants d’un patriarcat violent, cela constitue un sérieux problème.

Non, les femmes ne sont pas systématiquement victimes de tout et responsables de rien. Et la violence des femmes n’est pas toujours tentative d’échapper à une emprise.

L’analyse d’un dossier comme source d’information vaut toujours mieux que la notice Wikipédia pour parler sérieusement d’un tel cas. Or ce dossier fait apparaître une autre réalité. Le récit que la clameur vient de nous infliger est tout simplement faux.

Jacqueline Sauvage est restée mariée 47 ans avec un homme dont elle a eu 4 enfants. Les violences qu’elle aurait subies durant toute cette fort longue période ne sont attestées que par un seul certificat médical récent. Même si des témoignages de voisins et de relations parlent d’un homme manifestement colérique. À cette inertie quasi cinquantenaire, les militants répondent: «emprise». Notion commode et utilisée à tout propos, qui devrait pourtant recouvrir des situations très différentes. Non, les femmes ne sont pas systématiquement victimes de tout et responsables de rien. Et la violence des femmes n’est pas toujours tentative d’échapper à une emprise.

En ce qui concerne le passage à l’acte, il faut rappeler que Jacqueline Sauvage a abattu son mari avec son propre fusil alors qu’il était immobile sur sa terrasse, de trois balles dans le dos. Et qu’elle pratiquait la chasse en tireuse expérimentée. À cela, les militants répondent: «souvenirs post-traumatiques». Si l’on comprend bien, à la suite d’une nouvelle altercation Jacqueline Sauvage aurait brutalement été confrontée aux souvenirs de 47 ans de martyr jusqu’alors refoulés.

La théorie de la mémoire retrouvée fait partie des fables que l’on retrouve souvent dans les affaires d’allégations d’abus sexuels.

Concernant les accusations d’inceste, celles-ci n’ont été formulées que plus de trente ans après les faits allégués, et dans le cadre d’un soutien total des filles à leur mère (aliénation parentale?). Des mensonges ou une construction sur ce genre de faits est-elle possible? C’est toute mon expérience professionnelle qui me le démontre. Oui, on peut mentir sur ces choses-là. Les affaires Séché, Iacono et tant d’autres (ma liste est longue hélas) l’ont démontré.

Le phénomène des souvenirs induits ou mémoire retrouvée commence à être connue de la justice pénale et certains ne se laissent plus leurrer.

La théorie de la mémoire retrouvée fait partie des fables que l’on retrouve souvent dans les affaires d’allégations d’abus sexuels. C’est alors que l’on entend trop souvent que la preuve de l’abus résidait justement dans le fait de ne pas s’en souvenir. Ah bon? Et qu’un «flash» miraculeux aurait révélé les causes d’un mal être et permis de «commencer à se reconstruire». Quand ce flash est favorisé, parfois même imposé par des thérapeutes auto-proclamés, il y a vraiment de quoi s’inquiéter.

La MIVILUDES (Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires) est sensibilisée à ce problème qui relève bien cette fois de l’emprise mentale de charlatans spéculant sur la faiblesse de certaines personnes. Il peut aussi arriver qu’un soit disant oubli post-traumatique soit infiniment pratique pour se venger de quelqu’un ou régler ses comptes.

En dehors de cas cliniques précis, il est difficile d’envisager qu’une femme ait pu oublier pendant 47 ans ce qu’elle aurait supporté.

Il en va de même pour les accusations d’inceste. Oui des enfants peuvent mentir, parfois même très sincèrement tant ils sont convaincus par leur théorie. Les mensonges, les inventions, les manipulations et autres fantasmes existent bel et bien. Que dire quand il s’agit de révélations tardives d’adultes revisitant leur passé pour racheter la faute de leur mère?

L’objectif est simple : instrumentaliser la justice pour des fins qui ne sont pas les siennes, à savoir en la circonstance, assurer la promotion d’un féminisme victimaire, et affirmer l’impossibilité de l’existence d’une violence des femmes.

Concernant le contexte familial des Sauvage il est intéressant de rappeler que les quatre enfants du couple avaient fait leur vie depuis longtemps, l’aînée ayant déjà 50 ans… Que la présentation d’une fratrie dévastée par le caractère monstrueux du père ne résiste pas à l’examen du dossier.

Autre détail déplaisant, l’épisode du suicide du fils la veille du meurtre est souvent présenté comme étant aussi à l’origine du déclic. Problème: Jacqueline Sauvage ne le savait pas quand elle a abattu son mari. Les débats ont plutôt fait apparaître un fils trouvant dans la mort le moyen d’échapper à l’emprise de la mère.

C’est sans doute ce récit qu’on retenu ceux qui sont intervenus dans ce dossier et ceux qui l’ont jugé, en toute connaissance de cause après une procédure dont personne n’a contesté la régularité.

Alors pourquoi cette campagne, une telle déformation de la réalité une telle pression sur la justice et sur le pouvoir exécutif? L’objectif est simple: instrumentaliser la justice pour des fins qui ne sont pas les siennes, à savoir en la circonstance, assurer la promotion d’un féminisme victimaire, et affirmer l’impossibilité de l’existence d’une violence des femmes.

Or, lorsqu’on essaye d’enrôler le juge, cela ne peut se faire qu’au détriment à la fois de la vérité, et du respect des libertés publiques. Le juge n’est pas là pour faire triompher une cause, aussi honorable soit-elle. Il est là pour juger des faits de transgression de l’ordre public. Et dans une démocratie, c’est lui qui est légitime à le faire.

Florence Rault

Source : Le Figaro, Florence Rault, 29-01-2016

 

Affaire Jacqueline Sauvage : «L’émotion ignorante et la compassion téléguidée !»

Source : Le Figaro, Philippe Bilger, 28-01-2016

FIGAROVOX/TRIBUNE – Philippe Bilger estime que l’émotion compréhensible qu’a suscité l’affaire Jacqueline Sauvage ne doit pas aller à l’encontre des décisions rendues par la justice.

L’impérialisme de l’émotion ignorante est dévastateur.

Jacqueline Sauvage, accusée du meurtre, au mois de septembre 2012, de son époux, a été condamnée en première instance et en appel, le 3 décembre 2014, par deux cours d’assises à la même peine de dix ans d’emprisonnement.

D’abord trois magistrats plus six citoyens.

Puis trois magistrats plus neuf citoyens.

Depuis ce dernier arrêt, manifestations, pétition en ligne, demande de grâce présidentielle, cette effervescence multiple qui ne manque pas de suivre les procès renvoyant à tort ou à raison à des faits de société. En l’occurrence, les violences faites aux femmes.

Le féminisme – jusqu’aux Femen seins nus, c’est capital! – a trouvé matière, sur cette tragédie, à apposer une grille de dénonciations générales abstraites sans rien connaître des détails et des mystères de cette histoire familiale. Parce qu’une femme a été, durant quarante-sept ans, victime de coups, d’humiliations et d’abus sexuels et qu’elle y a mis fin en tuant son mari odieux, elle serait forcément et légitimement une héroïne de la cause féministe? Parce qu’une mère a vu deux de ses filles sur trois être battues et violées sans réagir pendant longtemps à cause de la terrible emprise de l’époux, elle deviendrait sinon exemplaire du moins judiciairement bénéficiaire de la plus extrême indulgence?

Entendons-nous bien. La réalité de cette vie d’enfer a été prouvée et elle inspire pitié et compassion. De même que l’existence des agressions graves sur les deux sœurs.

Pourquoi cette mort causée par des tirs dans le dos ? Pourquoi, face à l’horreur du quotidien, pas la moindre fuite ni résistance sinon par le meurtre si tardivement ? Rien et, enfin, un tout irréversible !

Il n’en demeure pas moins que l’interrogation de la présidente en appel: «pourquoi ne pas avoir déposé plainte?» est elle-même compréhensible et qu’il n’est pas nécessaire d’avoir été présent lors des délibérés, quand on a un peu d’expérience, pour appréhender l’ensemble des problématiques qui ont dû être débattues. Par exemple, en effet, pourquoi une si longue passivité même terrorisée alors que les filles étaient passées sous le terrible joug paternel? Pourquoi cette mort causée par des tirs dans le dos? Pourquoi, face à l’horreur du quotidien, pas la moindre fuite ni résistance sinon par le meurtre si tardivement? Rien et, enfin, un tout irréversible!

Je conçois qu’à ces questions qui ne sont pas déshonorantes, on trouve des réponses favorables à l’accusée parce que la psychologie et les profondeurs de l’être entraînent l’humanité parfois sur des chemins imprévisibles, déroutants et pourtant admissibles. Il n’en demeure pas moins qu’il n’est pas honteux de s’étonner.

Les deux avocates de Jacqueline Sauvage ont plaidé l’acquittement au nom d’une définition extensive de la légitime défense. Pourquoi pas? Mais, à deux reprises, elles n’ont pas convaincu.

Les filles de Jacqueline Sauvage ont immédiatement hurlé à l’injustice et considéré que leur mère aurait dû être acquittée parce que, selon elles, leur père était «un monstre, une bombe…». Leur réaction est évidemment conforme à ce qu’on pouvait attendre d’une telle histoire familiale mais doit-elle forcément, au-delà de la douleur qui l’inspire, servir de guide à tous?

A quel titre un comité de soutien comprenant notamment l’actrice Eva Darlan, Anne Hidalgo, Jean-Christophe Lagarde, Daniel Cohn-Bendit, Jean-Luc Mélenchon, NKM et Valérie Boyer – ces deux dernières lui rendant même visite en prison! – et une cinquantaine de parlementaires, a-t-il cru bon de se constituer et de venir «soutenir» Jacqueline Sauvage comme si la France n’était pas un état de droit et les jurys de cour d’assises composés par des gens honorables? Parce que ce comité, qui n’a pas assisté au procès et n’a pas eu accès au dossier, serait naturellement plus apte que ces citoyens qui ont jugé et condamné à deux reprises? Parce qu’on aurait besoin de lui pour qu’à l’évidence une exécution de la peine, allant jusqu’au plus extrême de l’indulgence pénitentiaire, soit concédée à Jacqueline Sauvage, alors que cela ira de soi!

Ceux qui savent ont jugé. Ceux qui jugent les juges ne savent rien.

Le comble, une accusée acquittée pour le meurtre de son mari, avec une histoire et un comportement différents de ceux de Jacqueline Sauvage, réclame également sa grâce. A quand, on ne sait jamais, des attestations de moralité délivrées par des condamnés pour des coupables!

Il est dramatique, en tout cas pour la démocratie et le respect des pouvoirs qui lui donnent sens et crédit, que des personnalités politiques de tous bords s’immiscent dans ce qu’elles ne connaissent pas et viennent, avec démagogie et dans la confusion, porter atteinte à une institution judiciaire fondamentale de notre pays puisqu’elle permet au peuple, assisté par des professionnels, de juger les crimes. Quelle légèreté derrière ces interventions suscitées par l’émotion ignorante et la compassion téléguidée! Ceux qui savent ont jugé. Ceux qui jugent les juges ne savent rien.

Ou bien faut-il aller jusqu’à considérer, derrière cette fronde à forte tonalité parisienne, une condescendance, un mépris pour ces cours d’assises de province qui seraient incapables de maîtriser le féminisme et d’appréhender la vérité parce qu’elle serait trop complexe et trop politique pour elles?

Alors que c’est exactement le contraire. Ce que ces juridictions ont mesuré est le poids d’un singulier tragique sur lequel les abstractions féministes et plurielles ne pouvaient pas avoir prise parce que les jurés étaient présents et que le comité était absent!

Perversion française. Une justice criminelle assurée à deux reprises. Un mouvement de contestation, un comité de soutien créés de toutes pièces battant en brèche deux arrêts incontestables. Pire encore, l’excellente députée LR Valérie Boyer profite de cette opportunité judiciaire pour proposer une réforme de la légitime défense. La boucle française est là dans sa pureté désastreuse. L’autorité de la justice défaite par ceux qui devraient la faire respecter et le prurit législatif favorisé.

Pour couronner ou dégrader, le président de la République recevra la famille de Jacqueline Sauvage le 29 janvier. Si Nicolas Sarkozy s’était permis cette démagogique démarche, que n’aurait-on pas entendu!

Alors que, avant l’octroi d’une éventuelle grâce présidentielle, il serait apparemment possible, par une procédure devant le TAP d’Orléans, d’obtenir que puisse être envisagée une libération conditionnelle pour l’été 2016.

Celle-ci n’aurait rien de choquant.

Mais, de grâce, que les politiques se mêlent de ce qui les regarde et ne se croient pas trop souvent obligés de se camper tels des Zola de l’infiniment pauvre face à des scandales fantasmés et à des injustices décrétées!

Philippe Bilger

Chaque semaine, Philippe Bilger prend la parole, en toute liberté, dans FigaroVox. Il est magistrat honoraire et président de l’Institut de la parole. Il tient le blog Justice au singulier et est l’auteur de Ordre et désordres paru aux Éditions Le Passeur en avril 2015.

Source : Le Figaro, Philippe Bilger, 28-01-2016


Jacqueline Sauvage : « C’est un camouflet pour la justice »

Source : Le Figaro, 01-02-2016

Source : Le Figaro, 01-02-2016


Pour les curieux qui ont du temps – et comme je n’ai pas le temps de le faire, je serais intéressé par ce que certains indiquent les incohérences relevées lors du procès en commentaire, le détail est là : premier procès, deuxième procès

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Kiwixar // 07.02.2016 à 07h02

Cela reste un fait divers qui devrait rester du domaine du judiciaire (jurés). A mon avis, la grâce présidentielle ne devrait s’appliquer que :
– lors de déni de justice manifestes (les condamnés à mort aux US dont certains sont manifestement innocents, toujours noirs, ou bien où la justice a manifestement failli dans son déroulement, par exemple avec une défense inexistante ou des faits laissés de côté)
– sur des sujets où il y a une évolution entre la loi et ce qui se pratique (marijuana)
– les sujets vraiment difficiles (euthanasie, etc)
– sur des sujets politiques (amnistie de Snowden, Assange, Mannings, tous les dissidents et lanceurs d’alertes)

Là, on se retrouve avec un « moi résident de l’élysée » qui s’occupe de faits divers (St Louis sous son chêne), qui se balade avec un casque (Philippe Auguste en croisade contre les mécréants), qui veut s’attaquer à la Syrie (sauver les Palmitos), qui ne veut pas livrer les Mistrals (les Marseillais risqueraient de râler cong). Si il pouvait s’occuper du chômage, ou mieux, ne s’occuper de rien, ne toucher à rien?

119 réactions et commentaires

  • Ailleret // 07.02.2016 à 02h07

    « Légitime défense différée » = permis de tuer les hommes, a priori suspects à cause de leur « emprise » sur les femmes ? Quelle monstruosité, humaine et juridique…

    Comme le dit Me Florence Rault, « les femmes ne sont pas systématiquement victimes de tout et responsables de rien ». Et deux jurys se sont prononcés sur l’affaire Sauvage, en connaissance de cause, et au nom du peuple français.

    Selon l’INED, l’espérance de vie des hommes est de 79 ans en France métropolitaine, alors que celle des femmes est de 85 ans. Si l’on tient à entretenir la guerre des sexes, quelle mesure de discrimination positive faudrait-il imposer pour réduire cette inégalité manifeste ?

      +24

    Alerter
    • istina // 07.02.2016 à 10h33

      elle est constamment sous l’impression que sa vie est menacée, et pas seulement à l’instant où elle se fait battre.” et pas seulement à l’instant où elle se fait battre.” {{ Bizarre ? }}
      *****************************************************************************************************************
      C’est ainsi lorsque d’aucuns écrivent
      {{{ et pas seulement à l’instant où elle se fait battre}}}
      implique dans la conclusion qu’elle se fait battre donc,{{{ qu’elle participe, au lieu de subir}}}
      A mon humble avis il y aurait lieu d’écrire {{} à l’instant où elle est battue }}} !
      Loin de moi l’intention de prétendre donner des cours de Français d’autant plus que je suis Français non, de souche mais Francisé en vertu du Senatus Consulte de 1865 !

      Quant à sa condamnation deux fois consécutives, il semblerait que ces condamnations
      résultaient du fait des trois coups de fusil dans le dos ! Délits très mal accepté en matière
      de Droit pénal.
      Il est fort possible que trois cartouches visant l’entre jambes du violenteur, av plombs de
      chasse au sanglier auraient puni la brute aux endroits où il avait péché et ce, à titre
      définif ce, qui rendait impossible toutes récidives en la matière.
      l’impossibilité de récidive, n’est-ce pas le but recherché par la Justice ???????

        +3

      Alerter
    • Xxyzro // 08.02.2016 à 10h34

      Commençons par changer l’éducation des petits garçons et des petites filles pour que ceux-ci arrêtent de jouer aux coqs jusqu’à en mourir (accidents de voiture, de moto, sports extrêmes). Défendons les droits des ouvriers, majoritairement des hommes, pour que ceux-ci ne meurt pas plus jeunes que les femmes. Diminuons la consommation d’alcool et de tabac, qui sont des activités néfastes à la santé, s’il est besoin de le rappeler, et qui sont majoritairement pratiquées par des hommes.
      Une fois toutes les conneries faites par les hommes au cours de leur vie effacées dans une socialisation non genrée, l’inégalité « manifeste » que vous soulignez sera effacée.
      Les femmes ne sont pas victimes de rien et responsables de tout !

        +3

      Alerter
      • Ailleret // 09.02.2016 à 12h23

        Cher Xxyzro,

        Vous proposez une éducation unisexe, comme si les stéréotypes de genre expliquaient la surmortalité masculine. Pourquoi ne pas aller plus loin ? Pourquoi ne pas castrer tous les petits garçons ? Solution simple et radicale. Qu’en pensent les chiennes de garde ?

          +2

        Alerter
        • Patrick-Louis Vincent // 09.02.2016 à 17h24

          Effectivement, l’on peut faire toutes les éducations unisexes que l’on veut, il reste les hormones. Qu’on le veuille ou non, les glandes de l’adolescent mâle se remplissent de testostérone, et il faut bien que le corps exulte, comme disait Jacques BREL. Le sport permet d’évacuer une partie des énergies non utilisées, en particulier les sports de combat et les sports collectifs de contact. Il est très important de les proposer aux jeunes mâles, car les jeux vidéos ne suffisent pas. L’énergie doit s’évacuer physiquement, comme cela se faisait autrefois quand le travail était physique et qu’il fallait forger des épées pour aller combattre corps à corps. Tout cela a disparu. C’est peut-être tant mieux, mais comment évacuer son énergie dans une époque de confort mou.
          ll est vrai qu’avec les pesticides et eau du robinet aux œstrogènes, le mâle a tendance à se féminiser. Mais l’on ne change pas la nature aussi facilement.
          Le mâle n’est pas encore tout à fait une femelle comme les autres.

            +2

          Alerter
    • Tonton Poupou // 08.02.2016 à 10h51

      Le fait du prince. Les dérives du féminisme victimaire. La chasse est ouverte !
      Permis de tuer (les hommes violents) ? Un crime peut il répondre à un délit et être « pardonné » ?
      Trois coups de fusil dans le dos. Ca ressemble autant à de la légitime défense que si la défense avait osé prétendre à un suicide !!!!!!! N’est ce pas ?
      « Les associations citent en exemple le Canada. Ce pays reconnaît la présomption de légitime défense pour les femmes victimes de violences et l’emprise qu’elles subissent »
      « « Nous ne voulons évidemment pas que ces femmes en arrivent à commettre l’irréparable » »
      Alors faudrait savoir ! On ne peut pas d’un coté réclamer la « légitime défense » et d’un autre coté ne pas vouloir en arriver à commettre l’irréparable !? N’est ce pas ? On ne peut pas s’accommoder des causes et s’affliger des conséquences !!!!!!!
      Surtout si on a déjà créé un précédent avec cette grâce présidentielle qui nie deux jugements de cours d’assises avec jury populaire ! Cela pourrait bien « inspirer » d’autres prétendantes à la « légitime défense » suivit d’une demande de grâce si cette dernière n’est pas retenue. Pourquoi se gêner ?
      Dans cet océan de sensiblerie, notons quand même un ilot de rationalisme. L’Union syndicale des magistrats (USM) s’est « étonnée » de cette grâce et s’est s’interrogée sur « l’influence des groupes de pression ».

        +4

      Alerter
    • AlainCo (@alain_co) // 08.02.2016 à 11h58

      Il manque a cet article une référence à celui du bien connu réactionnaire ennemi de la veuve et de l’orphelin, ami du FN, Maitre Eolas.
      http://www.maitre-eolas.fr/post/2016/02/03/De-gr%C3%A2ce

      et là, dans ces articles, on apprend :
      – que le fils s’est suicidé sans que la mère ne soit informée avant de tuer son mari
      – que la mère, chasseuse, tirait mieux que le père
      – que la mère a baffé en public son mari, chose qu’il n’a jamais fait lui
      – que la mère et les filles n’ont aucune preuve de ce qu’elles avancent, et que le certificat médical est peu convainquant
      – que l’on soupçonne que la cause du suicide du fils soit l’emprise de la mère
      – que le père a été vu en colère mais jamais violent physiquement
      – que la mère a poursuivi son mari qui la trompait

      La théorie de la femme sous emprise est hallucinante de mauvaise foi.
      C’est elle qui portait la culotte.

      Ma théorie, c’est la même à l’envers. C’est un homme sous emprise.
      Des filles sous emprise qui se défendent entre femmes et qui ont une vie normale.
      Des fils sous emprise qui souffrent à s’en suicider.
      Un mari qui s’enfuit comme beaucoup d’hommes dans la lâcheté de l’infidélité, et qui grogne, les canines et les griffes limées.

      Ma théorie c’est que la justice, les jurés populaires ont vu la vérité.

        +7

      Alerter
  • kasper // 07.02.2016 à 03h54

    Apparement la maxime « chercher à comprendre, c’est deja excuser » ne s’applique pas a cette affaire…

      +15

    Alerter
    • V_Parlier // 07.02.2016 à 18h56

      Moi je reste intrigué par: « Avec le viol et l’inceste, devenus aujourd’hui les crimes suprêmes. Tuer le monstre ne serait ainsi que légitime défense » (sur un ton condescendant qu’on sent bien).

      1) Ca veut dire que le viol et l’inceste sont considérés à tort comme quelque chose de grave, et qu’avant c’était considéré comme normal? Au passage j’ai l’impression du contraire. Et il y aura toujours un abîme entre cette conception de type « gauche morale » (comme on l’appelle) et moi. Là il y a un truc qui ne passera vraiment jamais.

      2) On juge la peine normale pour ce meurtre (appelons le ainsi, OK) alors que ce cher logeur des assassins du Bataclan (1 exemple parmi TANT D’AUTRES mais au moins bien connu) avait massacré un jeune à coups de hachoir pour ne passer qu’un temps ridicule en prison? (Moins de 6 ans, si je ne me trompe…).

      Quitte à jouer les indulgents, qu’on laisse au moins tranquille cette femme ! (Et la récupération féministe, je la trouve tout aussi lamentable et déplacée).

        +5

      Alerter
  • vincent // 07.02.2016 à 04h17

    Je suis partagé sur la question

    D’un côté je peux comprendre qu’il y ait manipulation et instrumentalisation

    De l’autre côté je ne sais pas quoi penser de cette affaire.

    Oui les femmes et filles ont pu mentir au sujet du Monsieur qui est mort. Pour avoir lu quelque récit sur la vie à la « cour » dans différent pays, aussi bien pour les hommes que pour les femmes ce genre d’attitude est commune pour le pouvoir.

    Reste que, moi mon père il est en prison pour tentative d’homicide et violence conjugal, et c’est un monstre qui n’a plus toutes sa tête. J’ai souvenir que ma mère a pu échappé à son emprise assez difficilement, en se rendant malade avec des médicament pour être hospitalisée et quitter le domicile familiale. Donc l’emprise de l’homme sur la femme peut être réel. J’ajoute qu’il est très difficile de comprendre ou de concevoir les situations qui peuvent être incroyable et parfois inconcevable pour tout à chacun, il suffit de suivre les séries de faits divers

      +28

    Alerter
    • Tonton Poupou // 08.02.2016 à 12h40

      Je compatis à la douleur qui doit être la votre. Mais je remarque que :
      Pour autant votre mère n’a pas commis un crime en réponse au délit que commettait votre père.
      D’autre part si votre père « n’a plus toute sa tête » ……. alors sa place n’est pas en prison mais dans un institut spécialisé qui devrait le soigner, car en prison son cas va aller de mal en pire.

        +3

      Alerter
  • vincent // 07.02.2016 à 04h23

    Tout aussi lugubre les unes que les autres, des faits qui d’ailleurs provoquent chez moi des questionnements et de l’incompréhension face à leur dimension.

    Alors moi je ne sais pas, si il est prouvé que cet homme n’a pas violenté sa femme et ses filles, alors elle doit aller en prison, mais pour le moment ils disent qu’elle est responsable de sa mort à cause de violence présupposée, mais ces violences ont pu exister.

    Mais Jaqueline peut elle aussi être un monstre à un autre niveau, ce n’est pas rare de voir les filles d’une famille se liguer pour détruire le père. Les sagas de grandes famille bourgeoise devraient nous montrer pas mal d’exemples.

    Je sais que l’instrumentalisation, et le militantisme extrême ne sont pas une solution quelque soit la cause, mais je dois rappeler que la place de la femme assez abouti aujourd’hui, est toujours fragile et remise en question, et tout pourrait basculer de nouveau très vite à son encontre. Je crois malheureusement nécessaire ces « extrême »

      +2

    Alerter
    • vincent // 07.02.2016 à 04h30

      Face à des conservatisme bien poser dans leur botte, tout comme pour dénoncer le capitalisme et essayer une autre voie, parfois la violence est nécessaire aussi.

      Il parait évident que s’il doit y avoir égalité entre homme et femme elle se situe aussi devant la loi, et qu’en aucun cas une femme peut être exempt d’une condamnation si elle a commit un crime; Cependant gardez à l’esprit qu’au cours de l’histoire humaine la justice a rarement été du côté de la femme, alors bon si aujourd’hui il y a un petit inversement, je dirais que c’est un juste retour de l’histoire.

      Y avait les Viking qui jugeait les femmes à l’égale des hommes, cela reste rare.

      Pour ce qui est des politiques, on est habitué. Surtout le Cohn Bendit l’ex militant fan des filles de 5 ans, qui a voté il y a quelques années contre la loi de parité des salaires homme femme en Europe. On a vu mieux comme soutient à la cause des femmes.

        +11

      Alerter
      • Astatruc // 07.02.2016 à 04h44

        Les circonstances atténuantes ont-elles disparues?
        Parce que bon, il me semble qu’elles entrent en compte,ici.
        On dit qu’elle a réagit plusieurs minutes après, et on le lui reproche mais peut-être qu’elle a juste pris le temps de reprendre ses esprits?
        On voit que les gens qui comment n’ont pas vécu ce genre de scène, c’est plus compliqué qu’il n’y paraît.

          +18

        Alerter
        • Subotai // 07.02.2016 à 19h19

          Chasseuse sachant manipuler une arme
          47 ans sans réagir, c’est pour moi circonstance aggravante…

            +4

          Alerter
        • Tunkasina // 07.02.2016 à 21h42

          Mouais, à mon avis, c’est exactement pour ce genre de cas que la justice existe : Personne, je pense, n’est apte à juger sereinement cette situation, et les juges ont la tâche délicate de le faire malgré tout.

          Et que le jugement semble juste ou non (pour moi il me semblait cohérent, à défaut de juste), ce n’est pas le jugement et les personne qu’il faut étudier, mais les lois qui sont autour.

          Le principe de légitime défense est il juste ? S’applique t’il dans ce cas ?

          Est ce que, au lieu de se saisir d’une arme et de tuer, elle aurait pu simplement se saisir de ses clés de voiture et s’en aller ?

          Si j’avais du tuer toutes les personnes qui m’on fait du mal sur du long terme, j’aurais un paquet de cadavre sur les bras.

            +2

          Alerter
          • Ari // 07.02.2016 à 22h14

            Bien d’accord avec vous Astatruc, sur le fait que personne aujourd’hui n’est vraiment capable de rendre une justice « juste » sur ce genre de trucs, comme vous dites.
            Encore faudrait-il que les mêmes qui rendent cette justice s’en rendent compte.

            D’accord aussi (pas pour Astatruc mais pour d’autres commentaires ici et là) sur le fait qu’il s’agit d’un meurtre et que la viloence conjugale est une circonstance.
            Mais c’est aussi là le problème. La violence conjugale est silencieuse et notre combat devrait faire en sorte qu’il ne le soit pas. Que cela ne soit plus une circonstance qui mène à de telles issues. Pour les femmes d’abord car ce sont les premières victimes, mais aussi pour les hommes.

            Pour cela, il faudrait se rendre compte, qu’une victime de la sorte (homme ou femme) bien souvent n’a pas de voiture pour partir, n’a pas de chéquier en bas duquel signer, n’a pas non plus 10 euros en poches, et vous savez quoi ? n’a plus d’amis non plus, ni pour l’aider à fuir, ni pour l’héberger.

            Non, partir n’est pas si simple. C’est simple quand c’est normal. La violence conjugale ne l’est pas. Et la situation dans laquelle se trouve ces personnes n’a rien de comparable avec celle que nous vivons.
            Les femmes ont peur de porter plainte et de partir, et elles ont raison, car c’est à ce moment-là qu’elles meurent le plus. Pardon, qu’elles sont le plus tuées.

            Le problème est qu’u

              +5

            Alerter
  • Emmanuel // 07.02.2016 à 04h26

    Avec la nouvelle affaire dans l’Isère d’une femme qui a tué son mari et a été condamnée à cinq ans de prison avec sursis, on peut se demander comment les choses vont évoluer.
    Si ma mémoire est bonne, la légitime défense de soi-même ou d’autrui doit être proportionnelle à l’agression actuelle (qui a lieu) ou à un risque imminent encouru. Si une personne me menace d’un couteau ou d’une arme à feu, j’ai le droit de me défendre avant qu’elle en fasse usage.
    Sans cette condition de temporalité la loi est enfreinte. En faire fi promet de beaux règlements de compte entre conjoints…
    Concernant la violence exercée par des femmes envers leur conjoint (quel que soit leur sexe, d’ailleurs), contrairement à l’opinion populaire elle est AUSSI fréquente que celle exercée par des hommes. Cependant, en moyenne elle est moins grave que celle des hommes en termes de conséquences. Evidemment, cela ne l’excuse en rien ces femmes-là (pas plus que les hommes violents) !
    Entre autres lectures, il y a une liste sur la violence dans les couples regroupant 343 études sur 440850 agressions au total. Sa conclusion est « women are as physically aggressive, or more aggressive, than men in their relationships with their spouses or male partners » (les femmes sont aussi agressives ou davantage que les hommes envers leurs conjoints). cf http://web.csulb.edu/~mfiebert/assaults_bib343_201307.doc

      +20

    Alerter
    • Alae // 07.02.2016 à 12h12

      Emmanuel, merci de signaler que, contrairement au mythe féministe, la violence domestique est tout autant l’affaire des femmes que des hommes. Je n’apporte qu’un seul bémol à votre commentaire : je ne vois pas en quoi les violences perpétrées par des femmes seraient moins graves. Elle sont moins visibles, tout au plus, parce que les réactions des victimes diffèrent. Là où les femmes portent plainte, en parlent à des amies ou s’adressent à des associations, les hommes se replient sur eux-mêmes et peuvent malheureusement être tentés par le suicide. Les recherches le prouvent, désolée pour les féministes (liens sur deux études qui s’ajoutent aux vôtres sur cette page).
      http://breakingthescience.org/RichardGelles_MissingPersonsOfDV.php

      Sinon, sur les articles, il y a quelque chose que je ne comprends pas. Florence Rault semble douter des violences subies par Jacqueline Sauvage, alors que Philippe Bilger semble assuré de leur véracité.
      Personne n’a lu le dossier ?

        +8

      Alerter
    • Chris // 07.02.2016 à 13h47

      Si cette étude est du même tonneau que celles des experts qui ont soutenu le projet de société LGTB, je me fais du souci :

      TF1 censure le docteur Lévy-Soussan, psychiatre, qui dénonce le désarroi des enfants de couples homosexuels
      http://reseauinternational.net/tf1-censure-un-psychiatre-qui-denonce-le-desarroi-des-enfants-de-couples-homosexuels/

      Sur ce sujet précis, j’ai des cas très concrets dans mon entourage, allant du refus des ados de vivre dans un foyer unisexe, aux fugues, échecs scolaires retentissants de sujets pourtant doués et tentatives de suicide.

        +9

      Alerter
      • Loxosceles // 07.02.2016 à 15h05

        Avez-vous aussi dans votre entourage des cas de suicides et de fugues au sein de familles conventionnelles ? Moi j’en ai. Les LGBT n’ont pas inventé le mal-être adolescent…

        Pour parler de problèmes pareils, il faut des études neutres, impartiales, complètes et suffisamment échelonnées dans le temps.

        Mais même sans cela, on peut dire que ce mal-être semble statistiquement inévitable à l’échelle d’une population, et il me semble utile d’ajouter que de vouloir ériger un hygiénisme en la matière (comme d’interdire certains particularismes pour en privilégier d’autres) est pour le moins dangereux…

          +7

        Alerter
    • V_Parlier // 07.02.2016 à 19h04

      Il y a quelque chose que je souhaiterais rappeler parce-que j’ai l’impression que mêmes des gens de bonne foi, surpris par les courtes peines assignées aux « femmes qui tuent leur mari », n’ont pas conscience du fait qu’il n’y a ici pas de privilège particulier, quoi qu’on pense de la peine en question (et en supposant qu’il n’y a pas de circonstances atténuantes). De nos jours, un meurtre même gratuit (sans circonstances atténuantes, de préférence crapuleux et non idéologique) envoie son auteur derrière les barreaux pour moins de 8 ans. Il faut vraiment que ce soit le pire des tueurs en série pour qu’il ramasse quelque chose comme 20 ans. Ainsi, j’ai l’impression que le débat n’est pas placé là où il faut. Pourquoi les femmes assassines n’auraient pas la faveur d’être jugées au moins de la même façon que ceux qu’on appelle parfois « des paumés qui font des bêtises »?

        +4

      Alerter
  • LeCassandre // 07.02.2016 à 04h26

    Que la justice est difficile à rendre.
    Est-ce juste de libérer une femme qui vient de tuer quelqu’un de sang froid ?
    Est-ce juste de condamner a 10 ans de prison une femme qui vient de mettre fin à 40 ans de cauchemars ?
    Elle est coupable sous prétexte qu’elle n’a pas porté plainte ? Elle aurait porté plainte que tout ce serait résolu ? Elle aurait été écouté, protégé et son mari en prison ? bien sur que non.

    A défaut de justice, on applique la loi et on condamne le meurtre.
    10 ans de prisons coupable contre 40 ans de prisons innocent.

      +10

    Alerter
  • Astatruc // 07.02.2016 à 04h38

    les réactions au-dessus m’intriguent, ça me fait penser aux discussions sur le droit à l’avortement, on fustige la femme qui se fait avorter mais le mec qui l’a engrossée, on en parle quand?
    Jamais.

      +28

    Alerter
    • Jusdorange // 07.02.2016 à 16h15

      « On fustige la femme qui se fait avorter  »

      C’est qui « on » ?

      Est-ce la norme en France de fustiger la femme qui se fait avorter ? C’est cela que vous pensez ?

        +3

      Alerter
    • ThylowZ // 08.02.2016 à 13h21

      Je pense qu’au contraire les mouvements contre l’avortement insistent beaucoup sur la nécessité absolue de trouver un moyen de responsabiliser les pères/géniteurs.

      En tout cas tout à fait d’accord.

        +3

      Alerter
  • pol // 07.02.2016 à 04h59

    invoquer la legitime defense etait la plus mauvaise strategie possible, il y avait d’autres options.
    Et tous ceux qui ont eu une relation sado-maso savent très bien que le vrai maître est la « victime ».
    elle avait simplement decidé que son maître ne l’amusait plus… pan pan pan!

      +5

    Alerter
  • Kiwixar // 07.02.2016 à 07h02

    Cela reste un fait divers qui devrait rester du domaine du judiciaire (jurés). A mon avis, la grâce présidentielle ne devrait s’appliquer que :
    – lors de déni de justice manifestes (les condamnés à mort aux US dont certains sont manifestement innocents, toujours noirs, ou bien où la justice a manifestement failli dans son déroulement, par exemple avec une défense inexistante ou des faits laissés de côté)
    – sur des sujets où il y a une évolution entre la loi et ce qui se pratique (marijuana)
    – les sujets vraiment difficiles (euthanasie, etc)
    – sur des sujets politiques (amnistie de Snowden, Assange, Mannings, tous les dissidents et lanceurs d’alertes)

    Là, on se retrouve avec un « moi résident de l’élysée » qui s’occupe de faits divers (St Louis sous son chêne), qui se balade avec un casque (Philippe Auguste en croisade contre les mécréants), qui veut s’attaquer à la Syrie (sauver les Palmitos), qui ne veut pas livrer les Mistrals (les Marseillais risqueraient de râler cong). Si il pouvait s’occuper du chômage, ou mieux, ne s’occuper de rien, ne toucher à rien?

      +30

    Alerter
    • xc // 07.02.2016 à 11h25

      Depuis la suppression de la peine de mort et la possibilité d’appel en Assises, le droit de grâce n’a plus vraiment de justification.
      Un procès en première instance peut être rejugé en appel, qu’il ait été conduit correctement ou pas. Un procès en appel mal conduit serait probablement cassé et rejugé.
      En cas d’évolution législative vers moins de rigueur, les parlementaires peuvent voter une amnistie.
      Les sujets difficiles: les peines sont souvent symboliques. Et ces sujets ne font pas toujours l’unanimité, sinon, ils ne seraient pas difficiles.
      Les sujets politiques: à la rigueur. Je n’ai pas d’opinion tranchée pour ces cas.

        +2

      Alerter
      • Ailleret // 07.02.2016 à 15h04

        D’accord avec vous, xc, d’autant que la possibilité d’appel en Assises allonge les délais de la Justice, ce qui est pénible pour tout le monde (les accusés comme les victimes). Comme si le premier procès était « pour de rire ». Encore une bonne intention qui a donné de mauvais résultats…

          +0

        Alerter
    • Jusdorange // 07.02.2016 à 14h39

      À kiwixar,

      Tous les critères que vous avez sélectionnés sont contestables, au moins partiellement.

      « Déni de justice manifeste  »
      Qui décide ce qu’est un déni de justice manifeste ? La foule, le roi, un autre juge ?

      « Évolution entre la loi et la pratique »
      Si un comportement illégal est répandu, il ne devrait plus être illégal ? Pourquoi ne pas demander la légalisation du cannabis avec caractère rétroactif (si cela est possible). Pourquoi passer par la grâce ?

      « Les sujets vraiment difficile »
      Définissez le terme difficile. La foule ou le souverain sont-ils plus aptes à traiter de sujets difficiles, que les juges ayant travaillé longtemps sur le dossier ?

      « Les sujets politiques »
      À la limite, celui-ci me paraît le moins criticable. Encore qu’il faudrait être plus précis. Car s’il s’agit de libérer « les copains » du souverain, la légitimité est douteuse. S’il s’agit de libérer des gens qui ont agi illégalement, mais dans l’intérêt général et pas pour leur intérêt personnel, pourquoi pas.

        +3

      Alerter
      • Kiwixar // 07.02.2016 à 21h09

        Oui ces critères sont contestables, mais en matière judiciaire tout est contestable, y compris la Constitution (il ne faut pas qu’une génération soit esclave d’une Constitution écrite dans d’autres temps, par exemple le droit de port d’armes aux US établi à l’époque où ils se battaient contre les Anglais).
        En France, le droit de grâce présidentiel a peu d’utilité parce que le pouvoir judiciaire a tendance a être beaucoup trop laxiste (à mon avis). Il serait utile aux US où nombre d’innocents (noirs) sont en taule voire en attente dans les couloirs de la mort. Mais même en France le judiciaire n’est pas infaillible, donc j’aime bien ce dernier recours présidentiel, d’autant que le président doit justifier son choix de grâce aux Français.

          +2

        Alerter
        • Jusdorange // 07.02.2016 à 22h38

          À kiwixar

          Je comprends votre raisonnement, cependant je ne peux m’empêcher de le contester une nouvelle fois. Je ne cherche pas à vous charger je vous prie de le croire, car vous m’êtes sympathique.

          Lorsque vous dites que dans le cas d’un condamné innocent, la grâce est justifiée. Mais qui détermine son innocence, sinon le système judiciaire ? On peut critiquer ce système. Mais je préfère faire confiance à un système qui a tout de même un protocole sérieux ( droit de la défense, jurés populaires, possibilité de faire appel) plutôt qu’aux sophistes des médias, aux associations qui ne représentent qu’elles-mêmes et aux démagogues au pouvoir prêt à tout pour un petit point de plus dans les sondages.

          La grâce présidentielle dans ces cas là, c’est un précédent dangereux. Et on est justement en train de vivre un de ces cas. Hollande a aperçu le point de sondage potentiel, gourmand qu’il est, il a plongé.

            +3

          Alerter
  • DUGUESCLIN // 07.02.2016 à 07h19

    Il existe d’autres moyens pour mettre fin à 40 ans de cauchemar que celui de tuer.
    La loi est dure mais c’est la loi.
    Un président n’est pas au-dessus des lois.

      +12

    Alerter
  • line // 07.02.2016 à 07h30

    Pour plus d’info sur cette affaire, en particulier sur les jugements aux Assises et sur les remises de peine : http://www.maitre-eolas.fr/post/2016/02/03/De-gr%C3%A2ce

      +5

    Alerter
  • Athena42 // 07.02.2016 à 08h16

    Je ne suis pas d’accord. Ok, je ne connais pas ce dossier. J’ai connu des femmes qui imposaient la présence d’un homme néfaste à leurs enfants, parce que privilégiant l’amour d’un homme au devoir parental. C’est regrettable.Toutefois:
    1) La peur constante existe réellement. Mon père était violent, méprisant, ordurier, même si pas autant que ce type là. Je peux témoigner qu’on vit dans une peur permanente, un stress permanent, on survit au jour le jour, toute la vie quotidienne tourne autour de l’espoir de ne pas déclencher la colère du type en question, toutes vos pensées etc.
    2) La « justice » n’est pas si protectrice que ça (pas pour les hommes non plus d’ailleurs). Peu de solutions sont proposées pour protéger les victimes, qui qu’elles soient.

      +18

    Alerter
    • Jusdorange // 07.02.2016 à 09h01

      Pardon d’être aussi dur mais : porter plainte, divorcer.

      Personne ne force qui que ce soir à rester avec quelqu’un. Si certains sont faibles psychologiquement, sous emprise ou je ne sais quoi, c’est de leur responsabilité de s’endurcir, de prendre leur courage à deux mains et d’aller porter plainte et lancer une procédure de divorce.

      À moins d’être séquestré, personne n’empêche qui que ce soit de porter plainte et de divorcer. Et on ne peut pas systématiquement excuser ceux qui ne le font pas. Si en plus il y a des enfants, la personne battue commet une sérieuse faute à ne pas porter plainte ou au moins lancer une procédure de divorce.

        +12

      Alerter
      • Athena42 // 07.02.2016 à 09h18

        Pardon d’être aussi dure, mais la loi n’est-elle pas là pour protéger un minimum les plus faibles, y compris psychologiquement?
        Faut-il admettre qu’une personne n’étant pas capable de se défendre doive crever seule dans son coin?
        Savez-vous que des personnes ayant une estime d’elle-même diminuée pensent: « de toute façon, personne ne va me croire/ m’aider », et que le pire est qu’elles ont bien souvent raison?

          +21

        Alerter
        • Tunkasina // 07.02.2016 à 21h56

          Je pense que vous avez raison mais le soucis est le suivant :
          Si la justice commence à prendre en compte le vécu et l’expérience des gens (ce qui forge le caractère, et créé les comportements), pour mieux protéger, elle devra le faire aussi pour les accusé.

          Et si l’on le fait pour les accusés, on s’apercevra très vite que 90% des gens n’agissent pas de façon criminelle parce qu’il le veuille bien, mais simplement parce que les circonstances l’on fait ainsi (autrement dit, si une autre personne avait eu le même vécu, elle aurait eu le même comportement).

          Conclusion :
          Si la justice comprenais enfin que ce qui forge les actions, ce ne sont pas les volontés mais bien les contextes, alors elle n’aurait plus lieu d’être, et l’on pourrait s’attaquer aux vrais problèmes : les contextes.

          Ah le beau rêve ! Un permis pour avoir des gosses, un suivi pour l’éducation des enfants … Désolé, je retourne rêver dans mon coin.

            +1

          Alerter
      • jp // 07.02.2016 à 09h35

        « personne n’empêche qui que ce soit de porter plainte  » si !

        A Orléans, on ne peut pas porter plainte si le conjoint violent est ami avec des policiers, de gros cultivateurs, des chefs de PME et autres « notables » membres de club de chasse.

        C’est pas mieux dans le Loir-et-Cher.

          +13

        Alerter
        • Jusdorange // 07.02.2016 à 10h53

          À jp et Athéna

          Qu’il existe des policiers qui refusent de prendre les plaintes de violences conjugales, je veux bien le croire ( je vous prierais toutefois d’apporter des preuves vérifiables concernant ces exemples svp ). Que cela soit « la norme », ça je le conteste.

          L’exemple de Jacqueline Sauvage montre que la première intuition est d’avoir de la sympathie pour la victime. Dire que les violences conjugales sont tolérées dans notre pays alors même que Mme Sauvage vient d’être graciée par le chef de l’Etat, suite à une pétition populaire, et avec des médias ayant pris fait et cause pour cette dame, c’est franchement faire preuve d’aveuglement. Je précise aussi que cette norme morale d’avoir a priori de la compassion pour la victime est une norme légitime.

          Cepedant nous ne parlons pas de morale ici, mais de droit. Or le principe de présomption d’innocence suppose que la charge de la preuve repose sur l’accusation. Les policiers sont en droit de douter, et de vérifier les plaintes.

            +5

          Alerter
          • vincent // 07.02.2016 à 11h47

            Oui enfin pour vous cela a l’aire si simple.

            Ma mère qui devait nous rendre visite chez mon père lors de la procédure de divorce était accompagnée de CRS pour la protéger, mes ces derniers ayant une « crainte » de mon père et de sa violence, ils se contentaient de l’amener au pas et de la porte et de lui dire « démerdez vous madame ». Il a fallut droguer mon père en seconde séance de procès car dans la première il insultait tout le monde et promettait de massacrer les famille de chacun, même le juge faisait dans son froc quand il n y avait pas les CRS.

            Alors oui, pour une fois, une femme battu est défendu par les médias, en attendant combien subissent une violence physique ou psychologique en silence dans l’ignorance de tous??? On peut reprocher la dimension qu’a prit l’affaire, mais je trouve inutile de jeter des pierres à cette femme tant qu’il n’est pas prouvé qu’elle a tout manigancée.

              +15

            Alerter
            • Jusdorange // 07.02.2016 à 12h17

              À vincent,

              « Alors oui, pour une fois, une femme battu est défendu par les médias »

              Vit-on dans le même pays ? Il ne se passe pas une année sans que le sujet ne soit mis sur le tapis. Or en 2013 : 118 femmes et 25 hommes sont décédés sous les coups de leurs conjoints. Sur la même année, 3250 personnes sont mortes sur les accidents de la route. Allez vous sérieusement me dire que les médias traitent du second sujet autant que le premier ?

              Les violences conjugales sont une tragédie. Mais diffuser cette idée anxiogène que les femmes ne sont pas en sécurité auprès de leur époux n’est pas légitime. Des exemples ponctuels existent, ils ne font pas une réalité globale.

              Par ailleurs, à aucun moment je dis qu’elle a tout manigancé. Je rappelle simplement que la charge de la preuve repose sur l’accusation. Donc, voir des gens s’offusquer qu’on doute d’une accusation, me paraît contredire ce principe fondamental qu’est la présomption d’innocence.

                +2

              Alerter
            • vincent // 07.02.2016 à 14h56

              Pourquoi doit on toujours tout ramener aux accidents de la route? Oui j’ai dit « pour une fois » pardonnez moi cet usage de langage maladroit.

              Pour ma part accident de la route, massacre au bataclan et femme qui meurent sous le coup de leur mari sont des domaines bien distinct. Je ne vois pas en quoi le faible taux de morts à cause des violence conjugal devrait rendre le sujet secondaire par rapport aux accidents de la route ou à un attentat; Se sont des sujets sociétaux qui ont autant le droit à leur place, aujourd’hui c’est cette dame, demain cela sera se flic qui aura tuer trois enfants car il roulait ivre. Je ne dis pas qu’il n y a pas d’exagération, mais mon propos n’était pas uniquement sur le traitement médiatique, or vous ne répondez qu’à un seul aspect de mon commentaire. Dommage.

                +3

              Alerter
            • vincent // 07.02.2016 à 16h04

              Oui surement, vue comment tout cela tourne, rien n’est jamais fait par pure désintérêt. Y a bon nombre de cas en France qui mériterait aussi une couverture médiatique.

                +2

              Alerter
            • Subotai // 07.02.2016 à 19h24

              Il apparait que votre mère n’a pas attendu 47 ans et qu’au final elle n’ai pas eu besoin de commettre un assassinat pour s’en sortir.

                +0

              Alerter
          • Loxosceles // 07.02.2016 à 15h11

            « L’exemple de Jacqueline Sauvage montre que la première intuition est d’avoir de la sympathie pour la victime.(…) Je précise aussi que cette norme morale d’avoir a priori de la compassion pour la victime est une norme légitime. »

            J’ai bien compris ce que vous vouliez dire, mais je me permets de souligner ce passage. Il me semble plutôt que cette affaire montre que la première intuition est d’avoir de la sympathie pour la victime ‘désignée’ ! Car dans cette affaire, qui n’est pas victime ? Le mort n’est-il pas de facto une victime (que ce soit de lui-même, de quelqu’un d’autre, ou de la complexité d’une situation familiale est une autre question) ?

              +2

            Alerter
            • Jusdorange // 07.02.2016 à 15h44

              À Vincent

              Tous les groupes communautaires ( CRIF, ccif , féministes , cran etc…) pratiquent ce qu’on pourrait appeler une sélection des victimes en vue de soutenir une politique. La tactique consiste à choisir la victime qui conforte votre récit, à l’exposer à la face du public, laisser mijoter quelques jours le temps que tout le monde chiale, et ensuite arriver, tel Zorro, avec la solution que tout le monde doit accepter parce que sinon vous niez la souffrance de la victime.

              C’est eux qui hiérarchisent les souffrances.

              Mon propos ne consistait pas à soutenir les victimes des accidents de la route. Mais à montrer que la raison de la visibilité d’un sujet n’est jamais lié à la compassion que la société a pour les victimes . Sinon nous parlerions sans cesse du paludisme, et la guerre qui intéresserait tout le monde serait celle du Congo.

                +5

              Alerter
            • Jusdorange // 07.02.2016 à 15h59

              À loxosceles,

              Votre propos est juste. Je réclame la charité interprétative : le fait d’avoir comme premier réflexe un soutien moral à ceux qui se disent victimes, est positif. Mais le premier réflexe du droit, doit être de douter et vérifier les accusations.

              Dans le cas de JS il y a une accusée de meurtre ( prouvé manifestement ) qui se dit elle-même victime. L’attitude morale est de supposer sa souffrance comme réelle, une présomption de confiance si vous voulez et lui offrir consolation. Et également de se désoler de la mort de cet homme, qui, quoi qu’il ait pu faire, reste notre frère en humanité : les monstres n’existent pas.
              Ça c’est pour la morale.

              Le droit lui, doit déméler le vrai du faux, tenter de déterminer le degré de responsabilité de l’accusée, et appliquer la loi en conséquence. Le juge doit douter de toutes les thèses accusantes : celles du procureur contre JS, et celles de JS contre son mari. Et dans les deux cas, le doute devrait bénéficier à l’accusé.

                +5

              Alerter
            • Ari // 07.02.2016 à 20h43

              Désignée par qui la victime ?

              La justice a bel et bien désigné une victime : le mort en question.

              Tout comme vous.
              Alors oui peut-être la sympathie va pour cette victime-là.

                +1

              Alerter
        • Georges // 07.02.2016 à 19h54

          @jp

          Ce que vous dîtes est faux. On peut « obliger » la police ou la gendarmerie à prendre une plainte. Ils peuvent essayer de vous en dissuader, mais vous pouvez les obliger. On peut également porter plainte directement auprès du procureur de la république.

          Le problème, c’est que les gens ne connaissent pas la loi, alors il faudrait peut être informer au niveau de l’enseignement sur un minimum de fonctionnement de la justice.

            +5

          Alerter
    • Chris // 07.02.2016 à 14h12

      « Je peux témoigner qu’on vit dans une peur permanente, un stress permanent, on survit au jour le jour, toute la vie quotidienne tourne autour de l’espoir de ne pas déclencher la colère du type en question, toutes vos pensées etc. »
      Votre témoignage me bouleverse, ayant aussi connu cette vie familiale… pourtant préférée du tyran, honneur dont je me serais bien passée car il m’attirait l’hostilité de la fratrie. Effroi au point d’en perdre l’état de conscience par instant.
      90% de mes (gros) ennuis de santé proviennent du stress intense subi durant cette époque.
      Au décès de mon père, j’ai pleuré non pas sa mort, mais sur ce qui n’avait pas été.
      Rien que d’en parler, j’ai le ventre et l’estomac qui se nouent et pourtant ce n’est pas faute de psychothérapies vide-poubelles !

        +10

      Alerter
      • Athena42 // 11.02.2016 à 09h44

        Je vous comprends Chris. Guérir, pour peu qu’on le puisse, c’est long et difficile. Je vous souhaite beaucoup de courage et vous envoie mon affection. Je suis assez sidérée ici par les commentaires qui semblent vouloir activer une guerre des sexes. Ce n’est pas mon cas. Ma mère n’était pas « innocente ». Pour ma part, j’ai envie de défendre toute personne qui vit un rapport de force défavorable, quel qu’il soit. C’est vrai, je ne pense pas grand bien de la « justice », qui dans les faits n’est que l’application du droit, pas la Justice avec un grand J, et qui se révèle imparfaite, même pour des petits délits. Quant à la prévention, il n’y a pas grand-chose de fait. Voyez, les violeurs qui ne sont condamnés qu’à du sursis, y compris avec circonstances aggravantes, là, ça ne fait pas débat bizarrement. J’ai l’impression (cela choquera peut-être) qu’on vit dans une société où la seule chose grave est le meurtre, le reste étant jugé n’importe comment, comme si un viol valait un vol, des coups valaient un petit trafic etc.

          +0

        Alerter
  • Athena42 // 07.02.2016 à 08h16

    3) Que pensez-vous de la réflexion de la « présidente » du tribunal à l’une des filles? Elle a dit à cette ancienne gamine violée « Vous avez fait le malheur de votre mère! » Même le procureur semblait choqué. Les enfants victimes d’inceste se taisent souvent pour protéger le reste de la famille. Ils n’ont rien choisi. Méritent-ils de se faire traiter ainsi par la « justice » (pareil pour les enfants garçons d’ailleurs). Et ça vous étonne que tant de gens rechignent à porter plainte?!

    http://www.metronews.fr/info/proces-de-jacqueline-sauvage-mon-pere-attendait-que-maman-parte-au-travail-pour-se-frotter-contre-nous-raconte-sa-fille/mola!YWC4BJ4xS66ns/

      +15

    Alerter
  • Surya // 07.02.2016 à 08h20

    La légitime défense en France est un vrai problème (réponse proportionnée / menace imminente).

    Vous n’imaginez pas le nombre de gens se faisant agressés qui deviennent agresseur aux yeux de la Loi (exemple : http://maitremo.fr/deux-secondes/ ) et sont parfois comdamné à de lourdes peines (prison avec sursis mais surtout indemnité financière) car si vous causez des dommages irréversibles vous devez indemniser la victime.

    Avec un simple coup de pied vous pouvez casser une rotule ou taper la gorge, avec un clé de bras vous pouvez causer des dommages irréversibles, les forums de pratiquants d’arts martiaux regorgent d’anecdotes où le type se faisant agressé devient l’agresseur parce qu’en temps que pratiquant d’art martial vous êtes sensé pouvoir « contrôler la situation » (LOL).

      +10

    Alerter
  • LBSSO // 07.02.2016 à 08h53

    Ce qui m’a étonné ,dés le départ « médiatique » de cette affaire ,en dehors du fond :
    j’ai entendu des magistrats ,et des chroniqueurs judiciaires ,expliquaient que Jacqueline Sauvage ne pouvait aucunement être acquittée sur la base de la légitime défense compte tenu du dossier et du droit français (instantanéité et proportionnalité). A partir de là , plusieurs hypothèses:
    -soit l’avocate de J Sauvage est incompétente.J’écarte cette hypothèse.
    -soit elle informe sa cliente que sa stratégie de défense ne peut la conduire qu’à la condamnation et qu’elle veut provoquer « une affaire Sauvage » pour l’aider à s’en sortir.
    -soit elle n’informe pas sa cliente des conséquences de sa stratégie ,et donc la manipule ainsi que sa famille.
    Le droit n’est pas mon domaine d’expertise,mais si cette intuition se révélait exacte , elle soulignerait qu’une volonté d’instrumentaliser cette affaire ,dès le départ ,est manifeste.

      +18

    Alerter
    • LBSSO // 07.02.2016 à 09h03

      (suite) Si une stratégie de défense différente avait été suivie,elle aurait pu être condamnée avec une peine et un sursis mais dans ce cas ,il n’y aurait pas eu un tel battage médiatique.

        +11

      Alerter
      • AMF // 07.02.2016 à 10h18

        Et si c’était là la réflexion la plus sensée de ce débat.

          +5

        Alerter
        • LBSSO // 08.02.2016 à 00h22

          @AMF
          A-t-on tordu une partie des faits ?
          – la député Valérie Boyer veut une proposition sur « la légitime défense différée ».Elle a écrit ,en ce sens,un courrier à F Hollande qu’elle a rendu public .http://www.liberation.fr/france/2015/12/22/valerie-boyer-ce-n-est-pas-un-permis-de-tuer-que-je-veux-delivrer_1422495
          Or sur son blog ,elle écrit « Jacqueline Sauvage est avant tout une victime. Victime des violences répétées de son mari. Victime d’un homme qui battait et violait sa femme et leurs enfants. » http://valerieboyer.blogspot.fr/
          A ma connaissance (sous réserve) et après avoir relu le compte rendu d’audience de La Rep.fr mis en lien par OB,J Sauvage n’a pas été violée par son mari.Son avocat: « Alors que deux filles se plaignent de viols et la troisième d’attouchements, et la mère de violences, on nous dit il y a un doute. » Il ne parle donc pas de viol pour la mère.Je n’ai pas trouvé non plus dans ce compte rendu des déclarations de JS en ce sens.
          – De même dans la pétition qui a rassemblé 400 000 signatures on lit: »Jacqueline Sauvage, ainsi que ses 4 enfants ont subi les viols et les violences de leur mari et père pendant 47 ans. » https://www.change.org/p/victoire-fran%C3%A7ois-hollande-gracie-jacquelinesauvage Formulation très ambigüe…
          Encore une fois il ne s’agit pas du fond du dossier mais d’examiner l’utilisation qui a pu être faite du drame qu’ elle et sa famille vivent et tiens à rester prudent.

            +2

          Alerter
    • xc // 07.02.2016 à 11h36

      Hypothèses:
      – La grâce était déjà négociée en coulisses. Peu importait le résultat. A la rigueur, une peine sévère ne faisait que la justifier davantage.
      – Le lobby féministe veut « sa » loi sur le légitime défense préventive. Dans un premier temps, faire accepter la notion par la Justice. Ensuite, faire ratifier par le Loi.
      Bon, je fais peut-être dans le complotisme….

        +4

      Alerter
  • Alberto // 07.02.2016 à 09h41

    Bernadette Dimet a mis quatre cartouches dans son fusil pour se suicider, mais c’est son mari qu’elle a tué (de deux coups). Même contexte de violence, même doute sur la préméditation qu’au procès de Jacqueline Sauvage. L’avocate générale demande 8 ans fermes. Verdict, le 4 février 2016 : 5 ans avec sursis. Est-ce dû à l’émoi autour du procès de Jacqueline Sauvage ?
    En revanche, du côté de la police, les affaires reprennent… Damien Saboundjian, un policier, tue Amine Bentounsi d’une balle dans le dos et est acquitté le 15 janvier 2016. Même pas coupable !

      +15

    Alerter
    • danièle // 07.02.2016 à 23h22

      Sur un autre forum, un intervenant qui disait avoir été juré, a participé à des débats dont il n’a pas , cela va de soi, donné la teneur, mais où il a été décidé qu’un père a été condamné à 2 ans pour attouchements incestueux et des petits braqueurs pour un casse sans effusion de sang à 9 ans.

        +2

      Alerter
  • TuYolPol // 07.02.2016 à 10h14

    Déni des institutions, sentiment général d’injustice, perception de la justice comme un instrument de compensation en particulier pour les victimes et ceux qui s’y projettent, et non de régulation et de codification collective. Mais à tout prendre, et malgré la démagogie à l’oeuvre dans le détricotage d’un procés bien instruit, c’est ici un lynchage à l’envers qui manifeste de la clémence.
    J’attends avec anxiété les mêmes mécanismes à l’oeuvre dans l’exigence du retour à la peine de mort. Quelquepart, c’est peut-être aussi ça qui se joue ici : en sourdine, peut-être est-ce la mort du monstre au nom du soulagement de la victime qui habite cette révision de justice. Une peine de mort clandestine maintenant que tout est dû à la victime, et rien à la société.

      +3

    Alerter
  • anatole27 // 07.02.2016 à 10h44

    Personnellement j’ai pas envie de pleurer sur un mec qui bat sa femme, c’est tellement nul et pitoyable, ma réflexion s’arrête la.

      +8

    Alerter
  • J // 07.02.2016 à 10h55

    Le problème est facile à poser, moins à résoudre : lors de deux procès les jurés ont estimé, a priori en leur âme et conscience, que l’accusée et ses filles ont inventé ce qu’elles imputent à leur mari et père. Autrement, si ces accusations étaient fondées, le verdict est tout simplement monstrueux (une peine d’accord, mais pas 10 ans). L’étaient-elles ? Le contraire a-t-il été prouvé ? C’est là que ça se complique, qu’il faut regarder de plus près… des volontaires ?

      +5

    Alerter
  • Milsabor // 07.02.2016 à 10h57

    La triangulation Bourreau-Victime-Sauveur (BVS) est en fait une triade rotative fondamentalement perverse : les positions sont interchangeables.
    L’épouse victime de son bourreau de mari se transforme en bourreau de son mari en le tuant. Le jury populaire croit rétablir la vérité en condamnant la femme. Le président-sauveur gracie l’épouse-victime plaçant le jury populaire en position de bourreau de la femme-victime et le mari en position de bouc-émissaire. Le sacrifice caché derrière cette mystification BVS, c’est celui qui sacralise la position omnipotente du président-monarque et le meurtre de la démocratie.

      +4

    Alerter
  • Leopold // 07.02.2016 à 10h59

    Effectivement cette affaire remet en cause la justice avec l’aide d’un gros médiatique. Ce n’est pas sans rappeler l’affaire Cantat, et je pense qu’en creusant un peu, on pourrait trouver les mêmes personnes à l’origine. A quoi sert un coup médiatique ? non, pas à gracier Madame Sauvage, mais à mettre en avant une sorte de justice parallèle, faite dans l’ombre par la manipulation médiatique. Le plus grand danger reste la manipulation qu’il est possible d’obtenir. Tapez-vous la tête contre un mur et votre mari est violent ensuite il suffit de l’éliminer sans trop de soucis.

      +4

    Alerter
    • Alberto // 07.02.2016 à 12h38

      244 femmes meurent, tuées par leurs conjoints chaque année. A force de se taper la tête contre les murs ? Au sens figuré, certainement.
      http://femmes.gouv.fr/wp-content/uploads/2014/03/Egalite_Femmes_Hommes_T6_bd.pdf

        +10

      Alerter
      • Leopold // 07.02.2016 à 13h14

        Donc selon votre logique, un homme harcelé n’a pas le droit de taper, mais une femme a le droit de prendre un fusil ?

          +5

        Alerter
      • Leopold // 07.02.2016 à 13h38

        Il me semble que le but de la justice doit être d’amener ce chiffre 244 beaucoup plus bas et non pas de tendre vers 244 victimes dans les deux sexes. Et je ne suis pas certain que l’affaire Sauvage arrange les choses.

          +4

        Alerter
      • jp // 07.02.2016 à 16h08

        et sans compter celles qui se suicident au bout de 30 ans d’humiliations en privé.
        Les épouses de paysans, commerçants et artisans se retrouvaient sans aucune ressource en cas de divorce et perdaient leurs enfants si elles partaient du domicile conjugal jusqu’à il y a peu. Les étrangères, elles, risquent encore de se voir chassées de France en cas de divorce d’un monstre.

          +7

        Alerter
        • Leopold // 07.02.2016 à 17h21

          Si vous aimez les chiffres, allez consulter ceux qui traitent du suicide et vous constaterez que les hommes sont les grands gagnants au hit parade avec un taux trois fois supérieur aux femmes.

            +5

          Alerter
  • Ari // 07.02.2016 à 11h12

    La grâce permet à quelqu’un d’échapper à la loi et une loi n’est appliquée que si on a le sentiment qu’elle est la même pour tous. Sans loi protectrice, c’est la loi de la jungle qui se met en place et cela n’est pas bon du tout pour les faibles.
    Même en tant que féministe, demander une grâce pour protéger le sexe faible me paraît donc contre-productif.

    Cependant il reste énormément de progrès à faire pour protéger les femmes de victimes conjugales.
    Formation des policiers, l’information aux femmes qui souvent ne sont pas au courant de leurs droits, travailler sur les circonstances atténuantes… L’emprise est bien réelle, comment la mesurer objectivement ? (dépendance économique…).

    Par ailleurs, l’article s’appuie sur de drôles d’arguments :
    – « Ceux qui savent » contre le peuple trop émotionnel. Heureusement que le peuple s’intéresse encore à certains dossiers, c’est justement cela qui favorise les débats et qui le rend moins mouton.
    – « psychothérapeute autoproclamés » : cela fait plusieurs années que le titre est protégé !
    Dans les affaires d’abus sexuels où des enfants ont « menti », les experts étaient au minimum psychologues et non psychothérapeutes.
    Il serait temps de reconnaître la difficulté de l’expertise « officielle » pour pouvoir améliorer les choses.

      +2

    Alerter
  • 21 janvier 1793 // 07.02.2016 à 11h31

    J’ai lu les live tweet de la République du Centre.

    JS est une femme déterminée, qui à mon avis a décidé de tuer son mari et mis en œuvre sa décision en pleine connaissance de cause, mais sans penser à maquiller son crime : les incohérences sur les horaires le montre (la préméditation et qu’elle ne pense pas à la suite, aux interrogatoires). Quand on voit la disproportion physique entre les deux (elle doit faire dans les 50 kg, lui tournait autour de 100 kg), on comprend aussi les moyens qu’elle utilise. Et quand on relit les récits de personnes poursuivies par le père, on comprend qu’il était difficile d’envisager de fuir.

    Je suis un peu outré par les déclarations de magistrats mettant en doute les violences : il y a des témoins extérieurs à la famille qui font des déclarations assez nettes. Il était alcoolique, ce qui n’arrange rien. De même pour l’inceste : évidemment, aucun témoin direct, mais il y a quand même un employé qui a vu le père tripoter, plusieurs fois, sa fille. S’il y a attouchement, il y a plausibilité de viol ; sans être définitif, je ne crois pas au flash mémoriel, mais la honte et l’emprise peuvent expliquer l’absence de plainte.

    Il y a des plaintes de voisin pour violence, mais plusieurs plaintes et mains-courantes qui disparaissent ou ne sont pas retrouvées.

      +9

    Alerter
  • Démoralisateur // 07.02.2016 à 12h17

    3 balles dans le dos, légitime défense? J’aimerais avoir le modèle de l’arme mais un fusil de chasse c’est en général 2 cartouches. Une balle de fusil de chasse, le bonhomme à bout portant, le type est déjà à terre. Les deux autres sont surnuméraires, sans compter que si c’est un fusil à deux coups, elle a pris le temps de recharger pour lui en recoller une autre.

    Victime ou pas de violences pendant 47 ans (a priori le fait n’est pas clairement établi), 3 balles dans le dos ce n’est pas de la justice, c’est de la vengeance. Beaucoup de personnes ont du mal avec cette notion d’ailleurs.

      +3

    Alerter
    • Francois // 07.02.2016 à 12h24

      La décence aurait voulu que ce sujet fut fermé au commentaire.
      La violence conjugale ; je connais à travers mes parents. les elle aurait du ci ou ça, les elle a tiré dans le dos… du pipeau.

        +8

      Alerter
      • Démoralisateur // 07.02.2016 à 13h17

        On ne parle pas de violence conjugale on parle de meurtre. Les violences en questions sont une circonstance, peu être atténuante, mais ça ne change rien au meurtre du mari.

          +7

        Alerter
        • bourdeaux // 07.02.2016 à 15h54

          Avez-vous une idée de la terreur où vit une femme battue ? Un mari violent fait sentir à chaque « raclée » qu’il a bien pouvoir de vie et de mort sur sa conjointe ; que l’on ne vienne donc pas protester de l’interdiction qui doit être maintenue à toute femme de décider de la mort de son mari lorsqu’il la bat. La question qu’une femme battue se pose quotidiennement, c’est : « aujourd’hui encore, c’est lui qui donnera le premier coup ; dois-je le laisser faire jusqu’à en mourir, ou est-ce que aujourd’hui, je vais puiser mes dernières forces pour mettre fin à mon calvaire ? »

            +8

          Alerter
          • Démoralisateur // 07.02.2016 à 20h56

            Oui et donc? Ça ne change rien au fait que ce procès juge un meurtre. Le pourquoi est une circonstance.

              +3

            Alerter
      • Ailleret // 09.02.2016 à 12h35

        La violence conjugale a été alléguée par Jacqueline Sauvage pour justifier le meurtre de son mari, mais les jurés en ont jugé autrement. Les faits rapportés par AlainCo incitent à se méfier du discours victimaire de la meurtrière.

          +0

        Alerter
  • Milsabor // 07.02.2016 à 12h46

    Et si on lançait une pétition pour l’abolition du droit de grâce présidentielle ?

      +3

    Alerter
  • Suzanne // 07.02.2016 à 12h59

    Message à tous ceux qui disent « il y a d’autres moyens de se défendre, plaintes, divorce etc. »
    Vous me faites bien rire par votre ignorance de l’état de quelqu’un subissant des violences de la part de la personne qu’elle aime, au départ, et qui est censée (homme ou femme) être son allié(e), ami(e), protecteur(trice). La personne violentée se sent également solidaire de sa famille nucléaire, et subira elle aussi l’humiliation si elle porte plainte. Ses enfants également (l’école !). Son conjoint peut être suspendu de son travail si procès et plonger la famille dans des difficultés encore plus grandes. La plupart du temps les parents et amis de la personne violentée prennent parti contre elle ou ignorent royalement ce qu’elle vit. Mais surtout : la violence subie met dans un état de faiblesse psychologique intense, et on devient absolument incapable de réunir la quantité incroyable d’énergie nécessaire pour se défendre, on devient une loque, on vit avec un noeud au ventre.

      +18

    Alerter
    • Francois // 07.02.2016 à 13h06

      La violence conjugale est une prison dont on ne sort pas.

        +7

      Alerter
      • Suzanne // 07.02.2016 à 16h56

        J’ai failli vous répondre « si, avec beaucoup de courage et de la chance, on en sort », mais je me rends compte que vous parlez plus généralement, et que ces victimes gardent définitivement une méfiance envers les autres et une difficulté de relation, et que donc d’une certaine manière, vous avez raison, elles restent en prison.

          +3

        Alerter
    • Jusdorange // 07.02.2016 à 15h01

      À Suzanne,

      Personne n’a dit que c’était évident pour la victime. Mais alors quoi ? Si je décide de poignarder mon épouse, je peux ensuite argumenter au procès qu’elle me faisait vivre un enfer (avec violences etc..), quand bien même je ne fournirais aucune preuve attestant de cela, et me retrouver libre ? Alors même que je n’ai jamais porté plainte auparavant.

      Et même si je fournissais suffisamment de preuve, étais-je en droit de décider qui dois vivre ou mourir ?

      Si la loi change suffisamment ( et elle va changer, qu’on ne se fasse pas d’illusion, aucun député ne voudra passer pour le défenseur des maris violents, et tout ceux qui refuseront de changer la loi seront traités de tous les noms) tous les avocats vont jouer cette ligne de défense de la lêgitime défense différé. On risque d’avoir toute sorte d’injustice qui vont apparaître.

        +6

      Alerter
      • Suzanne // 07.02.2016 à 16h54

        Je répondais surtout à tous ceux qui ignorent que la victime est incapable d’avoir l’énergie nécessaire pour se défendre. Mais je suis d’accord avec vous sur le fait qu’un meurtre est un meurtre, et doit être puni comme tel, dans le principe. Ici, dans ce cas, je trouve, pour une fois, que Hollande a fait ce qu’il fallait : la grâce présidentielle est un acte extra-ordinaire, ce qui fait passer le message que le crime de cette victime en est bien un, en reste un. Mais qu’on décide quand même de ne pas la punir, vu les circonstances.
        En réalité, le plus grand danger que courent les victimes de violence, c’est celui-là : répliquer par une violence, forcément plus définitive, et qui va achever de bousiller leur vie et celles de leurs enfants. Même si elles ne vont pas en prison ensuite.
        La seule solution à ces violences conjugales, donc, c’est une aide qui intervient bien avant que la victime craque. On en est loin hélas.

          +5

        Alerter
  • Alberto // 07.02.2016 à 13h23

    Une femme meurt tous les 3 jours tuée par son compagnon. Un homme meurt tous les 13 jours tué par sa compagne. Un sacré handicap à remonter !
    http://madame.lefigaro.fr/societe/hommes-battus-la-justice-est-bien-plus-clemente-avec-les-femmes-auteures-de-violences-080415

      +5

    Alerter
  • mescalito22 // 07.02.2016 à 13h35

    A propos, qui parle encore de FLORENCE CASSEZ, cette pauvre femme française victime (FORCEMENT VICTIME PUISQUE NEE ou DEVENUE « FEMME ») D’un PETIT AMI MEXICAIN ODIEUX, auteur de sequestrations, viols, coupages de doigts et autres joyeusetés tels que torture et actes de barbarie dans l’hacienda du couple!
    Je suppose qu’un nègre a du lui pondre un bouquin pour assurer son quotidien moins clinquant et lui permettre de poursuivre son train de vie mexicain?
    Heureusement que les pays du G20 savent « tordre les 2 bras » aux pays en voie de dévelppement et non-déocratiques au regard des critères d’Amnesty International/USA?
    Alors la Jacqueline, je m’en tape de son passé « victimaire »…Elle n’ est pas la seule rescapée de la SHOAH masculine, que je sache ? XDD

      +0

    Alerter
  • bourdeaux // 07.02.2016 à 13h42

    L’argument selon lequel on devrait rappeler la définition de la légitime défense avant de gracier J. SAUVAGE me semble fallacieux. Car une légitime défense suppose une réponse proportionnée à l’agression dont une femme est physiquement incapable face à un homme. Une femme que son mari frappe régulièrement ne peut pas, à mon avis, se dérober à cette violence sans recourir à l’irréparable. Sauf à aller porter plainte me dira-t-on…Mais ceux qui, comme moi, ont déjà connu une femme dans cette situation savent que, loin de les sauver, le dépôt de plainte précipite souvent leur perte : c’est tragique mais les faits divers ne manquent pas dans le domaine…

      +9

    Alerter
  • Philippe, le belge // 07.02.2016 à 14h44

    Je n’ai pas suivi l’affaire ni vraiment lu l’article.

    Je viens juste ici témoigner du fait que, d’après mon expérience de deux procès d’assise auxquels j’ai participé en tant que juré, il est impossible de discuter sérieusement d’un jugement qui a été rendu sans avoir assisté à l’ensemble des débats du procès! Et même dans ce cas là, c’est pas encore gagné d’avance!

      +11

    Alerter
  • Michelle // 07.02.2016 à 15h39

    Bon personne ne lira mes lignes mais j’écris car j’ai bel et bien été victime de violences conjugales!
    Mais avant j’avais voulu me suicider à cause des agissements de ma mère défendue par tous! Or elle avait un cancer au cerveau! nous sommes partis au loin.
    Ensuite j’ai quitté le foyer conjugal car j’étais trop humiliée et battue obligée de laisser TOUT enfants et biens
    .Oui oui,c’est la vérité le fils s’est suicidé car il vivait toujours sous l’emprise de sa mère!

    Je pense que les aides aux femmes de victimes de violences conjugales DEFENDENT TROP LES MERES.

    Nous vivons une société SANS PERE et c’est grave car ainsi nous régressons. Pauvre Hollande qui n’a jamais pu communiquer avec son père!!

      +4

    Alerter
  • Betty // 07.02.2016 à 15h57

    Je ne sais pas qui est cette Madame Rault et très franchement je n’ai pas envie de creuser.
    Ce que je sais c’est qu’elle est « avocate » spécialiste en droit pénal je ne vois pas en quoi cela la propulse expert dans le domaine de la « violence faite aux femmes » sujet que je connais bien pour avoir travaillé dans le secteur de longues années.
    Son propos est celui de facto d’une plaidoirie et son long argumentaire démontre sa connaissance fort partielle de la problématique qu’elle traite depuis de nombreuses années sous le prisme des fausses allégations comme vendu dans l’ouvrage co-écrit avec Paul Bensussan psychiatre expert «Dictature de l’émotion» .
    La bienséance m’interdit d’en dire plus.

      +0

    Alerter
  • Feufollet // 07.02.2016 à 16h08

    Moi j’ai signé la pétition.
    J’ai cru aux arguments de défense
    Etre victime toute sa vie d’un bourreau
    Et finir sa vie en prison
    La France est en retard d’un siècle
    Et ce sont les femmes qui le paient
    Pays de machos violents
    Bientôt pire que l’Espagne

      +4

    Alerter
  • pinaute // 07.02.2016 à 16h13

    Les jurés ont rendu une décision suite à un débat judiciaire les habilitant à le faire pas une mais deux fois. Les journaleux semblent l’avoir oublié. Les jurés agissent en toute connaissance de cause et leur démarche rigoureuse requiert notre respect. Il semble y avoir beaucoup de français qui ont l’épiderme sensible et le cerveau atrophié.

      +11

    Alerter
  • Survenant // 07.02.2016 à 16h51

    Le droit occidental, émane du droit romain. Le patriarche avait droit de vie et de mort sur sa femme et ses enfants. C’est à la lumière de ce fait que l’on voit l’origine des incohérences dans de nombreuses causes criminelles familiales. La condamnation de mme savage montre bien les fortes réminiscences du droits romain en France.

    Il est mentionné en droit canadien, la notion de syndrome de la femme battue… D’aucune façon, en tant que canadien je souhaite réinstaurer le droit romain, mais cette percé juridique me semble plus pour féminiser l’homme canadien afin de rendre la société plus molle et servile.

    En effet comment peut-on vouloir protéger une femme battue, mais qu’en même temps dans le même pays, un juge peut arrivé à la conclusion que deux enfants plongés dans l’eau glaciale pendant des heures ce n’est pas de la cruauté, c’est de l’éducation? Cela c’est sans compter qu’à part les coups donnés directement au crâne de l’enfant, tout les autres coups sont tout à fait légal au Canada, c’est éducatif! Comment peut-on donner une peine ridicule dans un institution psychiatrique à un chirugien qui a littéralement découpé en deux ses deux enfants sous prétexte qu’il était intoxiqué au liquide lave-glaces alors qu’un individu intoxiqué avec une boisson alcoolisée ne peut invoquer son intoxication pour des meurtres commis au volant? Etc.

    Nour aurons une véritable justice moderne, quand les enfants seront totalement protégés et que le droit romain sera abrogé de fait.

      +2

    Alerter
  • Patrick-Louis Vincent // 07.02.2016 à 18h29

    Deux choses me rebutent dans cette affaire.
    1 – que la justice populaire ait été désavouée par un seul homme, au nom d’un droit divin remontant à la monarchie.
    2 – que se désaveu va faire jurisprudence. Un autre procès du même genre vient d’avoir lieu. La femme n’a été condamné qu’à une peine avec sursis.

    Le message envoyé est donc clair. Désormais, toute femme brutalisée par son mari a le droit de lui donner la mort, alors même que la peine judiciaire est prohibée.

      +4

    Alerter
    • Ari // 08.02.2016 à 00h03

      Oui moi aussi cela me choque qu’un seul homme, en plus sur un siège hautement politique, ait le pouvoir de faire ça, et sans me faire penser à la monarchie, cela me fait penser à la consumérisation.
      Bien que je souhaite qu’on travaille pour protéger mieux les victimes de violences conjugales, vraiment je m’élève contre les facilités d’assassinat.
      Il nous faut une troisième voie, pas l’une ou l’autre !
      Pas une manière de prendre le pouvoir sur l’autre, mais une manière dans le respect de nos différences, de dialoguer ensemble.

        +3

      Alerter
  • rouille // 07.02.2016 à 21h10

    Les femmes votent… le gouvernement en place utilise toutes les ficelles pour récupérer des voix… les minorités ethniques, les lgbt, les handicapés, les minorités religieuses, les femmes… tout est bon pour le commerce électif…
    Seulement, ce commerce sépare un peu plus les hommes des femmes et bientôt avec les progrès de la PMA GPA, les hommes auront un gros souci…

      +2

    Alerter
    • Jusdorange // 07.02.2016 à 23h00

      À rouille,

      Vous oubliez l’aspect comique : lorsque les intérêts des groupes catégorisés victimes s’opposent.
      Sur la théorie du genre : LGBT vs Islam
      Sur l’assistanat sexuel : handicapés vs féministes
      Cologne : féministes vs immigrés

      Dans ces cas là vous voyez apparaître de véritables acrobaties rhétoriques pour éviter d’être catalogué méchant-deszeuressombres tout en cherchant à paraître cohérent. Ces instants là dans les médias je m’en délecte, toute l’hypocrisie des idéologues du ressentiment apparait.

        +4

      Alerter
  • bruno // 07.02.2016 à 22h22

    le problème de cette histoire c’est comme d’habitude le deux poids deux mesures.

    Prenez le bijoutier braqué. Il descend son assaillant. Bouh c’est un vilain électeur du fn certainement raciste qui va prendre ses 10 ans de prison. La légitime défense c’est factieux.

    Ici vous avez une femme violentée. Mais c’est toutes les femmes du monde qui doivent se sentir blessée dans leur chair et se tenir par la main pour redresser la tête face au mâle blanc(je conserve le ^) odieux , de plus de cinquante ans, certainement bijoutier et électeur du front national. Et on dira qu’elle a bien agi!

      +3

    Alerter
  • danièle // 07.02.2016 à 23h17

    Sans se prononcer sur l’affaire, on peut admirer le jour et l’heure où la décision? de notre bon maître a été rendue publique. On a dû se pencher sur la proportion de Français, pardon d’électeurs et, bien sûr, d’électrices, qui regardent le journal télévisé le dimanche soir.
    L’obscène besoin de com…

      +2

    Alerter
  • Surya // 08.02.2016 à 00h46

    Moi aussi j’ai eu un tyran comme père, violent, abusif. Un homme assez intelligent pour s’arrêter à temps (me mettre la main au cul mais pas plus ou cesser d’étrangler ma mère quand elle devenait bleue). J’ai moi aussi de gros problèmes de santé dû au stress permanent infligé par ce salopard. Il est mort relativement jeune ce qui est un bien car je ne sais pas ce que j’aurai pu lui faire finalement.

    Il n’y a que les gens qui ont subi une histoire similaire qui peuvent comprendre la réaction brutale et inexplicable de Mme Sauvage. Ce genre d’ordure vous met en pression permanente comme du gaz en bouteille et un jour pas comme un autre l’étincelle arrive.

      +8

    Alerter
    • bourdeaux // 08.02.2016 à 08h12

      Merci Surya de rappeler cette évidence : les victimes de ces gens-là ne vivent plus dans le même monde, et leurs réactions sortent nécessairement du cadre. Mais allez faire comprendre cela à quelqu’un qui a la chance de méconnaitre la violence…

        +5

      Alerter
    • Michelle // 08.02.2016 à 09h22

      Madame vous êtes l’enfant d’un couple qui ne s’entendait pas . C’est VOUS et vous seule la victime.
      l’enfant pour grandir doit faire le trait d’union entre sa mère et son père. je conçois que ce soit très difficile pour vous.

      mais votre mère n’était en rien obligée de rester avec son « homme » Si ce n’est la finance ou son impact pour vous garder sous ses jupes.

      je suis mère j’ai été humiliée d’abord ensuite battue mais le père de mes enfants sortaient des grandes écoles de la nation.

      j’ai réussi à partir! ce fut un moment très dur!les enfants peu à peu deviennent comme leur père.

      le seul avantage c’est que je vis toujours et que je ne suis pas en prison.
      C’est le prix à payer!

        +3

      Alerter
  • sebon // 08.02.2016 à 06h47

    Je voudrais rappeler que la violence n est pas unisexe et toute personne est responsable de sa vie! Tuer une personne n est pas acceptable quelque soit les raisons et doit être punie par la justice, la peine variant en fonction des circonstances. Si cette femme a connu des choses atroces pendant tant d années, c est certes terrible mais cela ne justifie pas le meurtre! Je connais bien le thème de l emprise psychologique dans le cadre de violence psychologique ou physique, violence perverse ou non… C est certe difficile et terrible, mais la solution n est pas le meurtre ni la mort du bourreau ( bourreau qui peut être masculin ou féminin) ! Son statut de victime réelle ne l est plus quand elle tire sur son bourreau… Elle est responsable penalement de la mort de cet homme ( moralement monstre sûrement) et responsable personellement de sa vie passée : elle aurait pu choisir la fuite, porter plainte,quitter son bourreau! 40 ans de souffrance victimaire ne l excuse pas du meurtre de cet homme… De victime elle est passée bourreau malheureusement..

      +2

    Alerter
    • Survenant // 08.02.2016 à 08h48

      Tout ce que vous dites est vrai pour une société primitive. Mais dans les sociétés humaines moderne où la femme n’est pas l’égale de l’homme. Où les possibilité sont léguées par testament. Où la période que les femmes peuvent monayer leur charme contre un bon parti et ce peut importe si elles aiment ce parti en espérant obtenir un petit peu de protection en retour ne dure que en quelques années. Alors que leur propres parents leur montrent plus souvent qu’autrement hâtivement la porte, car eux assument pleinement leur statut d’esclave. Non ce que vous dites n’est ni vrai, ni morale.

        +0

      Alerter
    • Michelle // 08.02.2016 à 09h29

      qui dit que ce ne soit pas elle cette Catherine « Sauvage  » qui n’ait pas provoquée sans cesse son mari pour garder ses enfants sous sa « COUPE »
      Oui c’est une meurtrière.
      Je suis partie après 20 ans je ne vois plus mes enfants mais je vis encore, je suis libre et pas en prison
      .j’avais signée la première pétition mais voyant le tapage j’ai eu soudain des doutes.
      ce Hollande est lui encore sous l’emprise de sa propre mère…La preuve : Il est incapable de s’entendre avec une femme!
      je répète sans arrêt que SI la vie privée est le reflet de l’inconscient.

        +2

      Alerter
  • Alain // 08.02.2016 à 07h48

    Comment peut-on envisager une telle extension de la légitime défense qui deviendrait une légitime vengeance? Après les faits, la légitime réaction est de porter plainte et le devoir de l’état est d’offrir un havre de sécurité au / à la plaignant(e) pour ne pas l’obliger à retourner se mettre sous la coupe de l’accusé en attendant que la chose soit jugée

      +3

    Alerter
    • Michelle // 08.02.2016 à 09h33

      Voilà un sain jugement. La société doit recueillir les femmes battues et les enfants mais doit aussi aider psychologiquement aussi les pères victimes souvent de leur propre mère

      C’est pourquoi je ne veux pas militer dans les associations pour femmes battues!

        +5

      Alerter
    • AlainCo (@alain_co) // 11.02.2016 à 11h09

      tolérer un crime passionel déguisé en victimisation ne fait pas avancer la cause des femmes et des hommes battus par un conjoint violent et manipulateur.

      votre raisonnement est basé sur le fait que les allégations soient fondées.
      tout dans le dossier montre le contraire.

      à noter que dans une discussion avec une féministe ca a fini quand elle m’a expliqué avoir pris un couteau quand ons ex la trompait…

      au final elle m’a convaincu que cette affaire est un crime passionel de femme bafouée, pas battue.
      S’il y a eu abus sur les enfants, elle était complice. L’allégation de femme dominée ne tiens pas vu les témoignages. homme violent oui (verbalement, et peut être physiquement), mais femme dominante aussi (physiquement aussi, jusqu’a la mort justement).

      Un homme meurt sous les coups de sa femme tout les 13 jours.
      (et ne me dites pas que ce sont tous des mari violents)

        +0

      Alerter
  • ThylowZ // 08.02.2016 à 13h24

    Je n’ai pas non plus d’avis tranché mais je suis tout à fait d’accord sur ce que dit OB sur le recours quasi-systématique au pathos et à l’affect pour manipuler l’opinion.

    C’est déjà possible uniquement à l’écrit, mais c’est encore pire avec l’apport supplémentaire de cette « société de l’image ».

      +0

    Alerter
  • sebon // 09.02.2016 à 01h40

    Quelle tristesse derrière cette affaire de voir le calcul politique de Hollande, de voir gagner l idéologie victimaire sur la décision de jurés a deux reprises : ce n est pas un meurtre mais un geste defensif, elle n est pas meurtrière mais juste victime, ce n est pas un meurtre mais la fin d un calvaire pour elle! Le meurtre semble s effacer, déni du meurtre, statut éternel de femme victime et de l homme bourreau! L homme bourreau immoral peut être tué, ce serait « justice » rendue! A quand la peine de mort pour les hommes violents immoraux ? Et quelle sera la période limite de légitime défense différée? Un jour, une semaine, un moins, un an? Cette légitime défense différée s appliquera t elle uniquement pour les femmes victimes de violence ou également aux hommes victimes de violence?

      +1

    Alerter
    • sebon // 09.02.2016 à 01h58

      Quelle tristesse de voir cette guerre des sexes! Je suis un homme et me retrouve souvent gêné et agressé par la vision sexuée de la violence! La violence n est pas unisexe, je suis un homme et ne me retrouve pas dans la caricature des courans feministes de l homme macho violent rétrograde! Sortons des clivages sexués et des stéréotypes que véhicule aussi le féminisme !SVP Élevons nous et dénonçons toute violence faite entre deux individus : entre un homme et une femme, entre un parent et un enfant! Dénonçons les tyrans qu ils soient homme, femme, enfant, parent…. Et condamnons toute violence, condamnons tout meurtre quelqu il soit … Même si le meurtrier est une femme et que la victime est un homme violent ! Condamnons la haine, la guerre des sexes, la vengeance, le meurtre et regardons déjà la violence qui existe en chaque individu, qu il soit homme ou femme…

        +2

      Alerter
      • AlainCo (@alain_co) // 09.02.2016 à 11h04

        Exprimant des comportement usuellement féminin (sous estimation professionelle, charge de famille) j’en souffre et ait souffert… La discrimination positive discrimine les papa poule et les males castrés, en avantageant les célibatantes macho. c’est le risque des politique de discrimination…

        à lire cet article sur le profil des tueuses en série
        https://theconversation.com/how-evolutionary-psychology-may-explain-the-difference-between-male-and-female-serial-killers-41659

        on notera quand même une évolution, car c’est la condamnation de Mme dutroux qui a poussé mme Fourniret a dénoncer son marie, et a permis plutot que de la dédouanner comme elle l’espérait, de la condamner comme commanditaire et complice des horreurs de son mari choisi pour ses talents de monstre.

          +1

        Alerter
      • Ailleret // 09.02.2016 à 12h16

        Bonjour sebon,

        J’apprécie votre réaction, elle me semble humaine et pertinente. Je retiens votre question : « quelle sera la période limite de légitime défense différée ? ». Cette affaire Sauvage ressemble à une manipulation orchestrée au moment opportun, pour faire passer la loi scélérate de Valérie Boyer : un permis de tuer les hommes et les maris, décrétés tyrans par l’idéologie ultra-féministe.

          +1

        Alerter
        • AlainCo (@alain_co) // 09.02.2016 à 14h34

          D’abord j’ai cru a une femme battue… les medias le disaient.

          Puis, ayant suivi des histoires de misandrie,
          http://madame.lefigaro.fr/societe/maxime-37-ans-raconte-sa-vie-dhomme-battu-110215-94386
          http://www.20minutes.fr/societe/1538699-20150211-hommes-battus-stupefait-violence-abondance-coups
          http://www.jafland.info/post/2008/07/29/Reagir-suite-a-de-fausses-allegations%3A-la-plainte-en-denonciation-calomnieuse-au-penal-ou-en-denonciaion-temeraire-au-civil
          (je crois avoir eu un cas de ce type)

          et eu accès a des point de vue différent, j’ai avancé l’idée d’une inversion de l’histoire, une femme dominante, violente physiquement, perverse manipulatrice qui se victimise à souhaite, un homme ridicule qui se perd entre infidélité et violence verbale, des filles complices sous emprises, un fils détruits par l’emprise…

          Mais sur le site de Maitre Eolas un commentateur avance des faits complémentaires, bien choisi (il est clairement dans le biais commun), mais qui montrent que la violence du mari semblait dangereuse (semblait sur la base de ses cris, ou de vrai gestes? maitre eolas lui ne rapport que la violence de la femme ignorée elle par le commentateur)…
          Je pousse plutot la vision d’une femme dominante mais amoureuses d’un homme violent (sa marionette?), qui bute un infidèle de 3 balles dans le dos façon liaison fatale, façon crime d’honneur.

            +1

          Alerter
        • Bla bla // 09.02.2016 à 14h50

          Qui veut d’un permis de tuer ?

          Facile, pour l’obtenir il suffit juste de subir 47 ans de torture et d’humiliation.

          Alors qui n’en voudrait pas, hein ?

            +2

          Alerter
          • AlainCo (@alain_co) // 09.02.2016 à 16h08

            détal,
            il faut le prétendre sans preuives vérifiables

            J’ai connu un cas de harcellement professionel d’une jeune embauchée par un pervers (au sens pas seulement sexuel) bien identifié depuis longtemps par le DRH.

            étrangement il était soutenu par tout son service… Il manipulait bien son ptit monde.
            C’est d’ailleurs une des caractéristiques de pervers manipulateurs que de faire que les victimes se sente coupable, et de se faire défendre par leurs victmes.

            La mère d’Outreaux l’a très bien fait, et ses gamins la suivent encore dans ses délire.

            Le comportement des filles, très bien intégrées (mariées), sonne mal avec les allégations d’abus. par contre celui du fils suicidé, dominé par sa mère, correspond bien à ma théorie.
            Que les filles sorties du cercle familial défendent leur mère manipulatrice est par contre étrange, mais il y a peut être aussi le fruit d’une longue manipulation, ou plus réellement un couple pathologiquement violent, des clichés misandre, une femme qui se victimise, qui conduit à la certitude d’un père violent.
            Reste qu’un couple violent, un père abusif, une femme fusionnelle blessée qui tue le traitre, tient bien.

            ca reste une théorie, comme celle qu’elle avance.

            on notera qu’une femme qui a tué son mari violent, a récemment été condamné au sursis… les jurés ont un discernement, et si la légitime défence est rarement invoquée, la peine est adaptée

              +2

            Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications