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7.février.20167.2.2016 // Les Crises

Philippe Pascot : « Plus tu es un truand, plus tu as de chances d’être réélu »

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Source : Le Point, Hugo Domenach, 27-02-2014

« Délit d’élus » est un livre qui pointe du doigt les politiciens impliqués dans des affaires pénales. Pour Le Point.fr, ses auteurs reviennent sur ce travail.

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Le couple Balkany a été condamné à plusieurs reprises par la justice (photo d’illustration). © SIPA/ REAU ALEXIS

La journaliste Graziella Riou Harchaoui et l’ancien adjoint de Manuel Valls à Évry Philippe Pascot ont entrepris d’élaborer un dictionnaire des noms propres de la politique impliqués dans de sales affaires. Leur livre Délits d’élus*, dont le premier tome sortira jeudi 27 février, dresse une liste non exhaustive de politiciens, « élaborée avec les moyens du bord, à partir de faits avérés, jugés ou en passe de l’être et relayés par les médias ». Ce premier volet s’attarde sur 400 d’entre eux, dont « environ 200 sont présents sur des listes en 2014 ». Les cas les plus marquants sont évoqués dans Le Point qui paraît ce jeudi. Les deux auteurs répondent aux questions du Point.fr.

Le Point.fr : Pourquoi avoir écrit ce livre ?

Philippe Pascot : Nous avons sorti ce livre pour que les gens soient informés à un mois des municipales. Car le meilleur allié des élus condamnés, c’est l’ignorance et l’oubli. Les élus délinquants sont souvent réélus. Et plus tu es un truand, plus tu as de chances d’être réélu. Il y a un problème de conception de la République. Il faut que les citoyens s’emparent de leur système démocratique.

Le paradoxe, c’est qu’aujourd’hui on peut savoir tout sur tout, mais qu’il n’existe pas de rapport officiel qui regroupe les élus impliqués dans des affaires pénales, alors qu’ils devraient être les premiers contrôlés. Il n’y a que des listes d’élus de gauche faites pour servir les intérêts de la droite et d’élus de droite faites pour servir la gauche. Nous avons volontairement supprimé toute référence partisane, sauf lorsque c’était impossible. Un rapport officieux avait été réalisé en 1995 par les renseignements généraux lorsque Édouard Balladur était Premier ministre. Mais sur les 50 copies, 49 ont été détruites. Un autre, très sévère, a été préparé à la demande du ministère de la Justice en 1999. Il a partiellement fuité dans Le Figaro.

0,2 % des élus sont impliqués dans des affaires pénales

Tous pourris, nos politiques ?

Graziella Riou Harchaoui : Il y a 520 000 élus en France. Selon le rapport 2012 de la Société mutuelle d’assurance des collectivités locales (SMACL), seulement 0,2 % sont impliqués dans des affaires pénales. Ce n’est pas énorme. Mais la proportion d’élus malhonnêtes augmente considérablement si on se focalise uniquement sur ceux qui ont un véritable pouvoir de décision. C’est vrai que, dans l’ensemble, les élus sont honnêtes. Mais quelques-uns organisent leur impunité. Et les élus qui ne sont pas pourris sont complices. Qu’ils commencent à faire le ménage.

Quels enseignements tirez-vous de ce travail d’archives ?

Philippe Pascot : On s’est aperçu de leurs immenses privilèges. La loi n’est pas la même pour les élus qui bénéficient d’un régime de faveur et les citoyens lambda. Pourquoi défendent-ils la retraite par répartition alors que la leur est par capitalisation ? Pourquoi leurs retraites ne sont pas saisissables, contrairement à celles de tous les citoyens ? Pourquoi les élus qui votent des hausses d’impôt sont ceux qui en payent le moins ? En 2010, un élu a déposé un texte de loi pour que l’ensemble des députés réduisent de 10 % leur indemnité pour participer à l’effort national. Il n’y a eu que deux votes favorables au texte…

Nous avons encore des centaines d’exemples. Pourquoi certains élus condamnés sont automatiquement dispensés de peine ? Pourquoi Jean-Marc Ayrault a été réhabilité ?** Pourquoi le seul fait de rappeler cette condamnation constitue une infraction pénale ? Pourquoi un ancien ministre a signé un moratoire pour payer sa dette en 162 ans ? Pourquoi les élus nous demandent d’aller voter alors qu’eux ne votent pas et qu’ils refusent de donner les chiffres de l’absentéisme au Parlement ? Pourquoi lors de la dernière séance de la session extraordinaire de l’Assemblée nationale qui a débuté le jeudi 25 juillet 2013 il n’y avait pas de députés présents dans l’hémicycle ? Il a fallu en appeler deux pour commencer la séance. Pourquoi les ex-ministres ainsi que leur femme et leurs enfants ont le droit de voyager gratuitement sur Air France ? Ils ne peuvent plus nous donner des leçons de morale.

Le vote est obligatoire dans 12 pays

Le contrôle exercé sur les élus est-il insuffisant ?

Philippe Pascot : Les peines encourues ne sont pas dissuasives. Selon le Service central de prévention de la corruption (SCPC), il y a une déconnexion entre le montant des amendes et le profit engendré par l’infraction. Un élu encourt 30 000 euros d’amende s’il fait une fausse déclaration de patrimoine. Alors que si un citoyen publie le patrimoine d’un élu, il risque 45 000 euros d’amende ! Dans les textes préliminaires, le législateur avait prévu de la prison… Et si quelqu’un souhaite consulter le patrimoine d’un élu, celui-ci sera automatiquement au courant.

Petit à petit, les moyens de contrôle se réduisent. Sept chambres régionales des comptes ont été supprimées. Avant, elles contrôlaient les communes de plus de 3 000 habitants. Aujourd’hui, elles contrôlent celles de plus de 5 000. Et pour mettre le téléphone d’un député sur écoutes, il faut l’autorisation du bureau de l’Assemblée nationale et du président de son parti, qui ne se privera sûrement pas de l’en informer. Les élus ont réduit le nombre de juges d’instruction. Il y en avait 623 en 2009, 553 en 2011 et 540 en 2012. Et à chaque fois que ça chauffe pour eux, ils pondent une loi d’amnistie. D’autre part, ils savent très bien organiser leur invisibilité.

Quelles solutions préconisez-vous contre ces abus à répétition ?

Graziella Riou Harchaoui : Un casier vierge pour pouvoir se présenter, comme c’est le cas pour les pompiers ou les transporteurs de fonds. Il faudrait aussi que le vote soit obligatoire. Douze pays l’ont instauré, pourquoi pas nous ? Pourquoi Valls ne le ferait pas ? Et que le vote blanc soit véritablement comptabilisé. La loi qui vient d’être votée, c’est du pipeau. Elle ajoute une colonne à cocher dans les bureaux de vote, mais les votes blancs ne seront pas annoncés dans les résultats. Les politiciens auraient trop honte d’être élus avec 20 % des voix. Ils ne veulent pas ouvrir la porte à la désapprobation populaire. Ils préfèrent celle du clientélisme. Si ces trois conditions étaient réunies, nous n’aurions pas besoin de préparer de troisième tome [le deuxième tome est en cours de rédaction, NDLR].

Craignez-vous d’être attaqué en justice ?

Philippe Pascot : C’est vrai que certains sont des spécialistes en la matière et s’en servent comme des tribunes politiques. Manuel Aeschlimann, par exemple, est le roi du procès. Mais nous avons veillé à rester dans le factuel, à ne pas prononcer le mot de trop.

Source : Le Point, Hugo Domenach, 27-02-2014

Intervention de Philippe Pascot sur BTLV TV pour défendre la probité en politique.

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37 réactions et commentaires

  • Astatruc // 07.02.2016 à 04h14

    Bonjour,
    Je sais pas vous mais moi, il me semblait que c’était flagrant, c’est pas le mec qui est au smic qui fraude le fisc……en optimisant.Il a pas de quoi payer un avocat, il a même pas de quoi se défendre en fait, la justice est bien trop chère pour la France d’en bas.

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  • Athena42 // 07.02.2016 à 07h22

    « Pourquoi un ancien ministre a signé un moratoire pour payer sa dette en 162 ans ? »
    Quelqu’un ici aurait une idée de l’identité de ce ministre?

    Pour le reste, on sait, on voit, mais j’imagine que la très grande majorité des lecteurs de ce blog se heurtent au même problème, à la même question: concrètement, que peut-on faire pour changer ça?

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    • anatole27 // 07.02.2016 à 10h31

      Tu soulèves un problème @athena42 il semblerait que le fait de rappeler une condamnation en nommant la personne constitue une infraction pénale ? y sont trop forts !

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      • Philippe, le belge // 07.02.2016 à 14h30

        il me semble qu’on parle uniquement d’une condamnation qui a été suivie d’une réhabilitation!

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  • Alberto // 07.02.2016 à 07h43

    François Hollande en 2013 : «les élus condamnés pour fraude fiscale ou corruption seront interdits de tout mandat public». Ah bon !

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    • Spamaboite // 07.02.2016 à 11h01

      On devrait préparer une synthèse des promesses et réalisations de cet arrracheur de dents qui su sur classer sa profession!

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      • anne jordan // 08.02.2016 à 09h03

        pourquoi pas ?
        mais quel ennui…
        il serait plus pertinent de recenser les atteintes aux libertés ( toutes les libertés !) que nous observons avec ahurissement depuis… allons , disons 2012 !

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  • Furax // 07.02.2016 à 08h48

    Franchement, je trouve que ce texte redécouvre l’eau tiède.

    Ça fait quelques millénaires que les hommes savent que la corruption rapporte politiquement. Si ce n’était pas le cas, les politiques n’accepteraient pas d’être corrompus ni de corrompre leurs électeurs.

    La politique est un marché. « Tu me donnes du pouvoir en échange d’avantages. »

    Et comme, dans des pays de culture chrétienne il faut toujours rendre à César ce qui est à César, rappelons que César disait qu’il fallait toujours donner de petits avantages au peuple pour en obtenir en retour de plus grands.

    Pourquoi se focaliser sur des seconds couteaux tels que des maires ?

    Allons à l’essentiel. Depuis 1981, la France a toujours élu président de la république ou donné une majorité de cohabitation à des corrupteurs plus ou moins corrompus : Mitterrand, Chirac, Jospin, Sarkozy et Hollande.

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    • Aneya // 07.02.2016 à 10h08

      Bien dit et entièrement d’accord puisque je me retrouve dans ce que vous dites de si bien.
      Mais , je pense savoir, et je suis sûr que si le cas de sarko venait à être étudié selon une juridiction NEUTRE , tous les types de délits peuvent s’appliquer à celui qui a été chassé par la porte et qui souhaite retourner par la fenêtre

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    • Ailleret // 07.02.2016 à 14h44

      D’accord avec vous, Furax, sauf que j’ignore quelle affaire établirait la corruption de Jospin.
      Que Chirac ait pu se représenter aux présidentielles en 2002 est ahurissant… Si l’on était en République, il aurait été inculpé en 2000 (cassette Méry) ou 2001 (marchés de la ville de Paris). Concernant l’affaire du terrain acheté par la fondation Pompidou pour préserver la tranquillité du manoir chiraquien de Bity, affaire exposée par le « Canard enchaîné » en août 2001, la « Tribune de Genève » concluait : « En Suisse, comme dans les pays anglo-saxons, ce scandale aurait sans doute achevé un chef d’État. Mais on est en France, et ce feuilleton n’a pas provoqué la moindre réaction ».

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  • nulnestpropheteensonpays // 07.02.2016 à 09h12

    la corruption c’est de la haute trahison ! jusqu’en 1981 c’était la peine de mort , mais bon soyons civilisé contentons nous de 30 ans de réclusion !

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  • youyou // 07.02.2016 à 09h46

    pour être impliqué dans une affaire pénale il faut s’être fait chopper 🙂

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  • Aneya // 07.02.2016 à 10h01

    ¨Pour les délits des hommes politiques, nous avons un exemple concret avec des piles de dossiers en instance que les politiques de haut rang ne veulent pas traiter.
    Il s’agit bien sûr de tonton Sarko avec des chapelets de délits que l’on trouve dans toutes les gammes de la juridiction.
    En tant que homme politique , durant son lamentable et pénible quinquennat , ne nous a t il pas abreuvés de mensonges ? N’a-t-il pas injecté dans l’âme pacifique Française, le virus de la haine de l’autre et la xénophobie ?
    La France , avant la venue du rouleur d’épaules au tic chronométré comme une horloge, était un pays où il faisait bon d’y vivre et où le Français ne cherchait pas à savoir ce qu’était l’origine , ni même la croyance du voisin de palier.
    Le chamboulement des mentalités Françaises dans cette magnifique France a pris naissance avec la venue du hongrois qui eut le malheur de diriger Dame France.
    Si ce sinistre comportement n’est pas un délit, alors -selon vous – c’est quoi un délit ?

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    • Astatruc // 08.02.2016 à 07h37

      Nicolas Paul Stéphane Sarközy de Nagy-Bocsa ampute son propre nom de famille…
      ça en dit long sur le personnage…..

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      • anne jordan // 08.02.2016 à 09h12

        anecdotique , mais amusant :
        me suis laissé dire qu’en hongrois , sarközy signifiait : boue , bourbier
        poutine a un sens semblable , boue ? chemin boueux ?
        ( les russophones préciseront )
        et nous , on a eu les Bourbon .
        mais tout ça n’est pas blanc comme neige , hein ?

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  • sécotine // 07.02.2016 à 10h48

    Il vient d’en sortir un autre « pillage d’Etat » édifiant .

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  • Spamaboite // 07.02.2016 à 11h03

    Oui d’ailleurs j’aurais voulu voir une courbe des truands en fonction de leurs pouvoirs (de nuisance) institutionnel

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  • maboiteaspam // 07.02.2016 à 11h25

    c’est satisfaisant de l’entendre parler de dictature ecconomique. Cela me rappelle ce film anarcho communiste français réalisé en Amérique du sud qui pour la première fois ma parla de la notion de totalitarisme économique mondiale. 1h00 d’image qui s’enchaine avec une fois off calme mais percutante, qui vers la fin diffusé un clip de keny arkanna (https://en.wikipedia.org/wiki/Keny_Arkana). Si quelqu’un pouvait en rappeler le titre, j’en serais content, j’ai moi même perdu la copie que j’en avait fait (……)

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  • HELLEBORA // 07.02.2016 à 11h49

    Procès Cahuzac : « Le procès risque d’être suspendu, lundi 8 février dès son ouverture, pour purger des questions de constitutionnalité »…
    Une des clés pour s’en tirer à bon compte = gagner du temps… et avoir de l’argent, beaucoup d’argent cela s’entend, afin d’acheter les experts qui sauront exploiter la moindre faille http://www.francetvinfo.fr/politique/affaire/cahuzac/le-proces-cahuzac-qui-s-ouvre-lundi-va-t-il-etre-reporte_1301383.html

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  • Vareniky // 07.02.2016 à 14h00

    Le problème c’est que le pouvoir transforme du jour au lendemain ceux qui n’ont pas des instances morales très fortes, et aux dimensions éthiques assez plastiques, que ce soit au niveau du petit élu municipal aux plus hautes fonctions.
    Si l’on donnait les commandes des avions à des pilotes sans formation comme on donne les commandes de nos institutions, le transport aérien serait le moyen de transport le plus dangereux au monde.
    Et le jour où ces personnes abandonnent leur fonction elle redeviennent censées.
    Nous avons tous en tête et sur les écrans les multiples déclarations de ces politodépendants qui à l’instar des anciens alcooliques ne veulent plus toucher à cette substance.

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  • Nicolas Anton // 07.02.2016 à 14h20

    « Et plus tu es un truand, plus tu as de chances d’être réélu ».

    Il faut développer à partir de ce constat et non pas relater les énièmes agissements de la mafiocratie. On nous rabâche que les politiques sont des véreux. S’en prendre à ces élus moisis et consorts ne changera pas le purin politique en eau claire. Des corrompus comme eux existerons jusqu’à la fin des temps.
    Faites plutôt la leçon à ceux qui valident leurs mandats : leurs électeurs. Car c’est eux les véritables responsables. Juppé, Sarkozy ou Hollande un problème de mémoire ? Ah non !
    Les inscrits désignent avec leur bulletin de vote des individus à leur image : un peu menteurs, un peu tricheurs un peu voleurs. A leur place ils feraient surement pareil. Voilà les raisons essentielles qui permettent à ces trafiquants d’idées et autres de se représenter comme si de rien n’était.
    Quel niveau d’écœurement balaiera cette machine à concentrer l’escroquerie politique. Il y a véritablement quelque chose de pourrie dans la République.

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  • Betty // 07.02.2016 à 15h35

    « Because it is not the role of the people in power to write the rules of their own power »
    « Porque quienes ostentan el poder nunca deberían escribir las reglas que lo regulan »
    “Vogliamo un’Assemblea Costituente democratica, quindi estratta a sorte.”
    « Законы не должны писаться людьми, находящимися у власти »

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  • Giloux // 07.02.2016 à 15h59

    Dans une entreprise, c’est toujours comme ça : celui qui apporte les fonds, prend le pouvoir sur le fond, même s’il n’y connaît rien.
    Or, en politique, il faut beaucoup d’argent pour mener une campagne électorale et il n’existe pas d’égalité financière entre les candidats. Il en résulte que tout commence aux élections, quand un candidat est sponsorisé par des entreprises. Une fois élu, le politicard est au service de ses sponsors.
    Il en résulte que la démocratie est une illusion. Nous ne votons pas pour un candidat mais pour les marques qui le sponsorisent.
    Comme une célèbre marque de bicyclettes des années 60, le politicard élu est le meilleur parce que le plus vendu.
    La suite est inévitable, parce qu’il existe aussi peu de frontière entre le lobbying et la corruption qu’entre le football et la religion.
    Nos élus sont vendus parce qu’ils sont achetés par ceux dont ils représentent les intérêts financiers.

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  • Eructite // 07.02.2016 à 16h21

    Quand j’ai bossé à la réduction de la fracture numérique la majorité des élus étaient contents de voir arriver internet dans leur campagne en « haut débit ». Seuls quelques rares élus étaient plus inquiets de savoir s’ils allaient en tirer quelque chose… Y’en a même un qui a fait bloquer toute étude sur sa commune parce que « vous n’avez rien pour moi ? Bah vos travaux ils se feront en 2035 ! ». Édifiant.
    Par contre étrangement les négociations avec les députés/sénateurs ont été faites par un cabinet privé au cours d’une série de diners dans certains des restaurants les plus huppés de la capitale. ( j’ai été condamné en diffamation pour avoir voulu révéler le scandale, je n’ai pas le droit de dire quels élus étaient impliqués ni quels entreprises étaient à la manœuvre )
    Ces gens là sont majoritairement encore en fonction même si le grand jeu des chaises musicales politiques fait qu’ils se sont souvent échangé leurs places entre postes d’élus et sièges aux conseils d’administrations de certaines entreprises des télécommunications / travaux publics.
    La corruption commence au plus bas de l’échelle administrative même si elle est peu répandue à l’échelle locale. Par contre plus on monte les barreaux de cette échelle plus on se rends compte qu’ils appliquent tous le principe de « ma gueule d’abord, les électeurs on s’en fout ».

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  • Roiwik // 07.02.2016 à 18h14

    Cela existe depuis l’antiquité , il ne faut surtout pas rêver : le cul et le fric mène le monde , le reste c’est de l’actualité de tous les jours , l’espoir de moraliser la race humaine : démarche utopique et ce n’est pas demain la veille que les choses vont changer !

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  • Spectre // 07.02.2016 à 18h37

    “Plus tu es un truand, plus tu as de chances d’être réélu”

    La preuve avec le retour en grâce de Papy Thatcher : la France, pays de la seconde chance pour les corrompus… Mais pourquoi se gêneraient-ils, puisque des gens sont assez stupides pour les réélire encore et encore ?

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  • Andrae // 07.02.2016 à 18h49

    Ceux qui se font attrapés le sont pcq c’est devenu inévitable / ils se sont fait lacher par les pairs / et de tte manière c’est nécessaire pour démontrer que les élus sont soumis au même lois que le quidam. l’Etat peut dépister, punir, bannir, de temps en temps, un des siens pour en faire un exemple type ‘bad apple’ – just UNE personne pourrie, gloups, on n’a rien vu – qu’on chasse! C’est un sacrifice compris par tous, donc même les condamnés ne souffrent pas trop et sont chouchoutés. Avant de tranquillement revenir sur la scène.

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  • Louis Robert // 07.02.2016 à 20h13

    Le degré de corruption d’un système politique dit « démocratique » ne s’établit aucunement à partir du pourcentage d' »élus » « impliqués dans des affaires pénales » mais bien en établissant rigoureusement et clairement ce qu’aucun membre de la classe politique ne peut ignorer:

    1. le degré de corruption que révèlent le financement des partis politiques et des campagnes électorales, légal ou pas, et les essentiels retours d’ascenseurs,

    2. le degré de corruption impliqué dans la « sollicitation » des « élus » par tous les intéressés (« lobbying »), au moyen de contributions politiques substantielles, généreuses même, remises si possible en espèces sonnantes et en main propre,

    3. le degré de corruption qui consiste à constamment soudoyer, dans tous les secteurs du pouvoir et de l’administration publique, les « élus » et les employés de l’État.

    Je tais le classique abus de biens sociaux…

    Pareils exercices ont convaincu les George Carlin qu’il valait mieux rester chez soi que d’aller voter.

    https://www.youtube.com/watch?v=xIraCchPDhk

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    • rouille // 07.02.2016 à 20h35

      Vous êtes en plein cœur du sujet. Les citoyens constatent avec écœurement le comportement mafieux de beaucoup de nos dirigeants politiques. Mais ceux-ci font partie de la nouvelle noblesse mise en place par les lobbies et rémunérée par les détournements de l’argent public. En extrapolant, ces tristes personnages se situent au même degré que les assassins payés par l’état islamique.

      Le peuple continu à croire au système des élections et de la démocratie, mais les tenants de la politique mondialisée ont réussi à façonner une structure qui a conservé uniquement la façade de la démocratie. Pour s’en débarrasser, ce sera très compliqué car la seule réelle indépendance qu’avait le citoyen résidait dans la monnaie physique, or celle ci va disparaître au profit de la monnaie électronique qui ne vaudra pas plus que la boite à voter électronique.

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      • Louis Robert // 07.02.2016 à 22h10

        Merci, rouille.

        Vous écrivez: « Le peuple continue à croire au système des élections et de la démocratie… ». Je vous l’avoue, cela m’est un mystère, étant moi-même incapable ou refusant, selon le cas, de croire en ce que je sais ne pas exister.

        Si vous en trouvez un jour la clef…

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        • L. A. // 08.02.2016 à 12h17

          @ Louis Robert
          La clef est bien connue et comporte un panneton en trois parties :
          1°) l’ignorance (soigneusement entretenue);
          2°) le manque de courage voire la trouille (de ce qu’on ignore) ;
          3°) la flemme (de chercher à comprendre).
          Ce qui est magnifique, c’est que chaque partie dépend étroitement des deux autres, rendant pérenne le verrouillage qui rend des peuples entiers « capables de croire ou d’accepter, selon le cas » les pires contre-vérités.
          Cette clef est en fait un passe-partout, un rossignol, qui cadenasse toutes les croyances (et les consciences), depuis l’aube de l’humanité.
          L. A.

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  • totor // 07.02.2016 à 23h20

    Débat Badiou / Onfray sur le rapport à l’Etat, la place de l’Islam, la notion de Révolution…
    Passionnant:
    https://goo.gl/xfXkb7

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  • Gilles // 08.02.2016 à 00h04

    Philippe Pascot ? connais pas. jamais entendu parler chez aucun média?

    Pas un commentaire n’y fait allusion: Ce doit être normal. non ?

    Eh bien je tiens à leur présenter mes vifs remerciements et mes encouragements dans le combat qu’ils mènent lui et sa co-auteure, même si ce combat peut rappeler un certain Don Quichotte.
    Et dés demain, j’irai acheter les deux bouquins qu’il a commis avec Graziella Riou Harchaoui.

    Quant aux commentaires blasés genre: »je trouve que ce texte redécouvre l’eau tiède », ça aurait plutôt l’effet de m’exaspérer, voir de gerber et je me dis, qu’avec ce genre de réflexions saluée par 15 likes, on est vraiment pas sorti de l’auberge !!!

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  • anne jordan // 08.02.2016 à 09h23

    pourtant , Pascot avait fait le buzzzzzz en juin :
    https://www.youtube.com/watch?v=ff-1t8p2eAo
    son bouquin précédent :
    Pilleurs d’Etat , est épatant .
    depuis que j’ai vu le bonhomme , je me l’imagine aux côtés du caudillito ! trop marrant ! avec sa dégaine de manouche , le Pascot faisait tâche , à mon humble avis , pas assez blanco…

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  • reneegate // 08.02.2016 à 09h50

    Pour plus d’info sur celui qui remboursera sa dette pendant 162 ans (c’est peut être cela atteindre la postérité en somme): http://www.lesantennes.org/journal/sites/default/files/130625_CP%20Avrillier%20sur%20Nucci%20dette%20Carrefour%20du%20D%C3%A9veloppe%E2%80%A6.pdf

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  • willie // 08.02.2016 à 13h28

    Les élus préconisent et votent les caméras de surveillance de l’espace public,les officines de surveillance d’internet,parce que les citoyens ,à leurs yeux,sont l’ennemi.

    >Je trouve que les citoyens devraient faire voter des lois,pour surveiller les activités des élus de la république,24h/24,7j/7.Comme ça ,on peut être sûrs,que ces élus méritent les honneurs,dont ils se réclament souvent.

      +1

    Alerter
  • VERLISIER // 08.02.2016 à 15h47

    dresse une liste non exhaustive de politiciens, élaborée avec les moyens du bord, à partir de faits avérés, jugés ou en passe de l’être…
    s’ils sont  » en passe de l’être  » leurs auteurs sont donc, encore, présumés innocents !
    🙂

      +0

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