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7.février.20247.2.2024 // Les Crises

Greenwashing : les grandes compagnies pétrolières protègent les combustibles fossiles en mentant sur leurs ambitions écologiques

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Un récent sondage d’opinion a ébranlé le monde des lobbyistes de Big Oil dans leurs célèbres costumes à mille dollars et leurs chaussures en crocodile. Selon le Pew Research Center, 37 % des Américains estiment désormais que la lutte contre la crise climatique devrait être la priorité numéro un du président Joe Biden et du Congrès, et 34 % d’entre eux la placent parmi leurs priorités, même s’ils ne la placent pas au premier rang. Depuis les années 1990, des entreprises comme ExxonMobil et des pays comme l’Arabie saoudite ont tenté de faire croire au public que le changement climatique était une pure fantaisie ou que la combustion du charbon, du gaz naturel et du pétrole n’en était pas la cause. Ayant perdu cette bataille, les lobbyistes des combustibles fossiles se sont rabattus sur le plan B. Ils veulent vous convaincre que les grandes compagnies pétrolières sont en train de passer à l’action de manière importante pour passer – eh oui ! – aux énergies vertes.

Source : Tom Dispatch, Juan COLE
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

L’accueil du récent sommet sur le climat COP28 par les Émirats arabes unis, l’un des principaux exportateurs de pétrole au monde, a illustré parfaitement ce genre de bouffonnerie et malheureusement, ce n’est qu’un exemple parmi d’autres de ce monde de greenwashing qui est le nôtre. Partout où vous regardez, vous trouverez d’autres cas, mais il s’agit certainement d’un exemple classique. L’homme d’affaires émirati Sultan Ahmed al-Jaber était le président de la 28e conférence des parties, basée à Dubaï, qui réunissait les pays signataires de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à Rio de Janeiro en 1992. S’il est vrai qu’il a été président du conseil d’administration de Masdar, une entreprise des Émirats arabes unis spécialisée dans les énergies vertes, il n’en reste pas moins qu’il est également PDG d’ADNOC, la compagnie pétrolière nationale des Émirats arabes unis, ce qui a suscité la controverse. Pire encore, il s’est engagé à accroître la production de pétrole et de gaz de son pays de la taille d’un timbre-poste, qui compte un million de citoyens (et huit millions de travailleurs invités), et ce à grande échelle. Il souhaite que l’ADNOC augmente sa production quotidienne de pétrole de quatre millions de barils par jour actuellement à cinq millions d’ici à 2027, alors même que les climatologues soulignent que la production mondiale de combustibles fossiles doit être réduite de 3 % par an jusqu’en 2050 si le monde veut éviter les conséquences les plus dévastatrices du changement climatique.

Par ailleurs, comme la COP28 s’est tenue au cœur du Moyen-Orient, région productrice de pétrole, elle a également servi de tremplin à de piètres acteurs comme l’Arabie saoudite, qui a mené la charge pour empêcher la conférence de s’engager à mettre fin à l’utilisation des combustibles fossiles à une date précise. L’attribution de la COP28 aux Émirats par le secrétariat de la CCNUCC a permis à tout un pays, voire à toute une région, d’être blanchi, une décision véritablement choquante qui devrait faire l’objet d’une enquête du Bureau des services de contrôle interne de l’ONU. (Et l’année prochaine, il semble que la COP29 sera accueillie par un autre grand producteur de pétrole. En d’autres termes, les pays pétroliers semblent avoir le vent en poupe).

Des algues imaginaires

Bien évidemment, les États pétroliers du Golfe sont loin d’être de grands écologistes. Après tout, le secteur privé s’est surpassé dans ce domaine. Une enquête du Congrès sur les grandes compagnies pétrolières a donné lieu à un long rapport et à une annexe qui ont été publiés l’année dernière, y compris des courriels internes à l’entreprise montrant une mauvaise foi répétée et systémique sur le sujet du changement climatique. Les dirigeants d’ExxonMobil, par exemple, avaient publiquement engagé leur entreprise à respecter les objectifs de l’accord de Paris de 2015 visant à limiter l’augmentation de la température moyenne à la surface de la terre à 1,5° centigrade (2,7° Fahrenheit) par rapport à l’ère préindustrielle. Bien qu’une augmentation de 1,5 degré puisse sembler faible, il faut garder à l’esprit qu’en tant que moyenne mondiale, elle inclut les océans froids des hautes latitudes, les pôles Nord et Sud et l’Himalaya. Dans des climats déjà chauds comme l’Asie du Sud et le Moyen-Orient, cela signifie qu’au fil du temps, cela pourrait se traduire par une augmentation stupéfiante de 10 à 15 degrés qui pourrait rendre certains endroits littéralement invivables.

Les scientifiques craignent que le dépassement de ce niveau ne plonge le système climatique mondial dans un chaos généralisé, produisant des méga-tempêtes, une élévation substantielle du niveau de la mer, des incendies de forêt ravageurs, ainsi qu’une chaleur et une sécheresse mortelles sur de grandes parties de la surface de la terre. Pourtant, malgré son engagement public en 2019, le PDG d’ExxonMobil, Darren Woods, a demandé à un groupe de pression de l’industrie pétrolière de supprimer une référence à l’accord de Paris sur le climat de 2015 dans le projet de déclaration sur le développement durable qu’il avait préparé. Cette mention, a déclaré Darren Woods : « pourrait créer un engagement potentiel à défendre les objectifs de l’accord de Paris. » Voilà pour les engagements des compagnies pétrolières !

De la même manière, en 2020, les dirigeants de la société londonienne Shell PLC ont demandé à leurs employés chargés des relations publiques de souligner que le vœu de la société d’atteindre zéro émission nette de carbone d’ici 2050 était « une ambition collective pour le monde, plutôt qu’un objectif ou une cible de Shell ». Comme l’a admis sans ambages un cadre de l’entreprise : « Shell n’a pas de projets immédiats pour passer à un portefeuille d’émissions nettes nulles sur notre horizon d’investissement de 10 à 20 ans. » (Et au cas où cela vous aurait échappé, les bénéfices des grandes entreprises du secteur des combustibles fossiles ont explosé ces dernières années).

Le greenwashing des entreprises ne se limite pas non plus aux déclarations publiques des dirigeants des compagnies pétrolières. ExxonMobil a mené une campagne de publicité télévisée et en continu de plusieurs millions de dollars pour tenter de tromper les gens sur ce qu’elle fait. Dans un cas, elle a payé le New York Times pour qu’il diffuse une longue publicité présentée comme un article d’actualité, une procédure honteuse que le Times a acceptée. Des études montrent que la plupart des lecteurs ne voient pas les clauses de non-responsabilité indiquant que ces articles sont en fait des publicités payées. L’article s’intitulait : « Grand Plant Waste to Fuel a Sustainable Energy Future » (Les déchets des grandes usines pour alimenter un avenir énergétique durable). L’annonce était extrêmement trompeuse. Comme l’a expliqué Chris Wells, professeur agrégé d’études sur les médias émergents à la faculté de communication de l’université de Boston, à BU Today en février dernier : « Exxon fait beaucoup de publicité autour de ses investissements dans les biocarburants à base d’algues. Mais ces technologies ne sont pas encore viables, et il y a beaucoup de doutes sur le fait qu’elles le seront un jour. »

En fait, environ un mois après l’interview de Wells, ExxonMobil a admis publiquement qu’elle s’était entièrement retirée de la recherche sur les biocarburants à base d’algues à la fin de l’année 2022, après avoir investi environ 29 millions de dollars par an pendant 12 ans. L’entreprise a toutefois dépensé des millions supplémentaires en publicité pour donner au public l’impression que cet investissement dérisoire l’emportait sur les efforts de plusieurs milliards de dollars déployés par l’entreprise pour mettre en circulation toujours plus de pétrole.

Le groupe écologiste Client Earth note qu’ExxonMobil dépense entre 20 et 25 milliards de dollars par an pour trouver – oui, bien sûr ! – de nouveaux gisements de pétrole et s’engage à le faire au moins jusqu’en 2025. L’entreprise a réalisé un bénéfice net de 55,7 milliards de dollars en 2022. En d’autres termes, elle consacre encore près de la moitié de ses bénéfices annuels à la recherche de nouveaux gisements de pétrole, alors qu’elle pourrait bien sûr les utiliser pour amorcer sa transition vers des formes d’énergie durables. Une telle inertie – pour le dire poliment – n’est manifestement pas judicieuse. Les ventes de nouveaux véhicules électriques aux États-Unis ont grimpé à environ un million rien que cette année, et les VE auront permis d’éviter l’utilisation de 1,8 million de barils de pétrole en 2023. Mieux encore, le coût des batteries de ces véhicules a chuté de 14 % et devrait continuer à baisser, ce qui garantit que les VE seront de plus en plus abordables au fil du temps. En outre, comme l’a récemment rapporté le New York Times, dans une grande partie du reste du monde, les véhicules électriques à deux ou trois roues commencent à donner du fil à retordre aux géants de l’industrie pétrolière. Dans les décennies à venir, l’inflexibilité d’ExxonMobil et son refus d’innover condamneront sans aucun doute l’entreprise, mais la question demeure : Dans la foulée, serons-nous tous également condamnés ?

Une campagne de marketing trompeuse de blanchiment écologique

Dans un autre monde, meilleur, les tribunaux pourraient punir les majors pétrolières pour leur greenwashing. Cette publicité mensongère publiée dans le New York Times n’est que l’une des pierres angulaires d’un vaste procès intenté à ExxonMobil par l’État du Massachusetts en 2019, qui a jusqu’à présent survécu aux contestations juridiques de l’entreprise. Comme l’explique le bureau du procureur général, Andrea Campbell, il « affirme que l’entreprise viole la loi du Massachusetts par le biais d’une campagne de marketing trompeuse d' »écoblanchiment qui présente de manière trompeuse Exxon comme un leader de la recherche de pointe sur les énergies propres et de l’action climatique […] et […] ses produits comme verts alors que l’entreprise augmente massivement sa production de combustibles fossiles et ne consacre qu’environ la moitié de 1 % de ses revenus au développement des énergies propres. » Campbell, un Afro-Américain né à Boston, est tout à fait conscient que le changement climatique est une question d’équité, puisque ses effets délétères seront d’abord ressentis plus fortement par les moins privilégiés. (Bien entendu, compte tenu de l’actuelle Cour suprême, n’en espérez pas trop sur ce point).

Dans sa plainte, l’État met en avant des campagnes de marketing telles que celles présentées sur la chaîne YouTube d’ExxonMobil, qui montre encore une publicité produite il y a huit ans : Making the World’s Energy go Further, qui, en seulement 30 secondes, présente un pot-pourri des plus grands succès de l’écoblanchiment – biocarburant à base d’algues, nouvelle technologie pour capturer les émissions de CO2, et voitures deux fois plus efficaces en termes de consommation d’essence. Les biocarburants à base d’algues ont toutefois mordu la poussière ; il n’existe pas de méthode abordable et sûre pour capturer et stocker le dioxyde de carbone ; et les voitures électriques sont entre « 2,6 et 4,8 fois plus efficaces pour parcourir un kilomètre qu’un moteur à combustion interne à essence », selon le Conseil de défense des ressources naturelles (Natural Resources Defense Council).

Le plus grand défaut de ces publicités, cependant, est que les concepteurs de la compagnie pétrolière essayaient de convaincre le public qu’ExxonMobil investissait des ressources importantes dans des alternatives durables. Comme le souligne l’État du Massachusetts, en réalité : « ExxonMobil a augmenté sa production et serait aujourd’hui le foreur le plus actif dans le bassin permien, le champ de pétrole de schiste situé dans l’ouest du Texas et le sud-est du Nouveau-Mexique qui produit du pétrole à bas prix en quelques mois, au lieu des années nécessaires aux grands projets offshore pour commencer à produire du brut […] ExxonMobil a investi des milliards de dollars dans le développement d’énormes projets de sables bitumineux au Canada, qui sont parmi les projets d’extraction de pétrole les plus coûteux et les plus polluants au monde. »

La capture du carbone et le lac Nyos

Une escroquerie encore plus dangereuse que les biocarburants à base d’algues (invraisemblable mais pas mortelle) est l’idée du captage et du stockage du carbone (CSC). Rappelez-moi : Pourquoi essayer de stocker des milliards de tonnes d’un gaz toxique ? Le 21 août 1986, des dépôts souterrains de dioxyde de carbone ont fait surface dans le lac Nyos, au Cameroun, tuant près de 2 000 personnes, des milliers de bovins et d’autres animaux, et transformant quatre villages locaux en cimetières. Certains scientifiques craignent qu’un stockage souterrain similaire de dioxyde de carbone dans d’autres régions ne déclenche des tremblements de terre. Et que se passerait-il si ces tremblements de terre libéraient à leur tour le gaz ? Honnêtement, comme je me souviens encore de la catastrophe de l’Exxon Valdez en 1989, où 42 millions de litres de pétrole se sont déversés dans les eaux au large de l’Alaska, détruisant des centaines de kilomètres de littoral et tuant un nombre inconnu de créatures marines et d’oiseaux, je préférerais qu’ExxonMobil ne stocke pas de dioxyde de carbone près de chez moi.

Pire encore, la majeure partie du CO2 récolté jusqu’à présent par les compagnies pétrolières a été injectée dans les sites de forage pour aider à produire – oui, vous l’avez deviné ! – plus de pétrole. Pire encore, des études ont montré que la technologie de capture du carbone émet elle-même beaucoup de dioxyde de carbone, qu’elle ne peut capturer qu’une fraction du CO2 émis par les combustibles fossiles et que l’arrêt pur et simple de la production de charbon, de gaz fossile et de pétrole au profit de l’éolien, du solaire, de l’hydraulique et des batteries est bien plus sûr, moins coûteux et meilleur pour l’environnement.

Le piégeage du carbone est cependant l’un des outils d’écoblanchiment préférés des grandes compagnies pétrolières, puisque les dirigeants de ces dernières peuvent prétendre qu’une percée technologique quelque part à l’horizon justifie de continuer à rejeter des quantités record de CO2 à l’heure actuelle. Le sénateur Joe Manchin (Démocrate-Virginie ouest) a gaspillé des milliards de dollars du contribuable en incluant des dispositions relatives à la recherche et au développement du CSC dans la loi de Joe Biden sur la réduction de l’inflation, par ailleurs admirable. Ce faisant, il est parvenu à insérer une technique clé de blanchiment écologique dans la législation climatique la plus progressiste jamais adoptée par un État industrialisé producteur d’hydrocarbures.

Quant au sultan Al-Jaber, qui dirige la COP28, il a laissé tomber son masque en novembre lors d’un échange tendu avec l’ancienne présidente irlandaise Mary Robinson, qui l’avait invité à une discussion en ligne sur la manière dont la vie des femmes pourrait être améliorée si l’on s’attaquait efficacement à la crise climatique. Lorsqu’elle l’a invité à présider la COP28, il a explosé : « Je ne participerai en aucun cas à une discussion alarmiste. Il n’y a pas de données scientifiques, ni de scénario, qui disent que l’élimination progressive des combustibles fossiles permettra d’atteindre l’objectif de 1,5 °C. » Il s’oppose à l’objectif préconisé par les scientifiques et de nombreux diplomates d’éliminer rapidement les hydrocarbures. Il se dit partisan d’une réduction progressive de leur utilisation, et non d’une élimination présumée. Il a ajouté : « Aidez-moi, s’il vous plaît, montrez-moi la feuille de route pour une élimination progressive des combustibles fossiles qui permettra un développement socio-économique durable, à moins que vous ne vouliez ramener le monde dans les cavernes. » Al-Jaber a pris des gants, car il sait certainement que l’Agence internationale de l’énergie a publié une telle feuille de route, qui exige effectivement une réduction rapide de l’utilisation des combustibles fossiles. Et dans le cas contraire, il est tout à fait concevable que, quelque part, la capitale des Émirats arabes unis, Dubaï, devienne trop chaude pour être habitable.

Compte tenu de l’effondrement du coût des énergies vertes, il est clair que l’abandon rapide et complet des combustibles fossiles améliorera la qualité de vie des populations du monde entier tout en rendant l’énergie moins chère. En fin de compte, la COP28 n’a pu que lancer un appel anodin à la « transition vers la sortie » des combustibles fossiles. Malgré l’écoblanchiment de al-Jaber lors du sommet sur le climat, il n’existe pas d’alternative réaliste à l’abandon progressif des combustibles fossiles, et ce dans un délai accéléré, si l’on ne veut pas que le climat de notre planète se transforme en un monstre de Frankenstein. Après tout, 2023 s’est déjà avérée être une année exceptionnelle en termes de chaleur, avec des mois et des mois de chaleur record sur l’ensemble du globe. Malheureusement, comme la production de combustibles fossiles ne cesse d’augmenter, ce n’est que le début, et non la fin, de l’ébullition potentielle de notre planète.

Certes, dans les meilleures circonstances, cette transition sera difficile et, selon les Nations unies, nécessitera certainement plus d’investissements que les pays du monde n’en font aujourd’hui, mais elle semble éminemment réalisable. Quant à ExxonMobil et aux autres majors pétrolières, chaque jour où elles résistent à investir leurs profits obscènes dans des technologies d’énergie verte réellement innovantes est un jour où elles se rapprochent de leur future ruine financière. En attendant, elles causent bien sûr des dommages sans précédent à la planète, comme l’ont montré les catastrophes climatiques en série de 2023, que l’on pense être la plus chaude des 125 000 dernières années.

Copyright 2023 Juan Cole

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Juan Cole, un habitué de TomDispatch, est titulaire de la chaire d’histoire Richard P. Mitchell à l’université du Michigan. Il est l’auteur de The Rubaiyat of Omar Khayyam : A New Translation From the Persian et de Muhammad : Prophet of Peace Amid the Clash of Empires. Son dernier ouvrage s’intitule Peace Movements in Islam [Mouvements pour la paix en terres d’Islam]. Son blog qui a été récompensé est Informed Comment. Il est également membre non résident du Center for Conflict and Humanitarian Studies à Doha et de Democracy for the Arab World Now (DAWN).

Source : Tom Dispatch, Juan COLE, 19-12-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Commentaire recommandé

Bouddha Vert // 07.02.2024 à 22h57

Article insupportable qui fait comme si les changements qui nous attendent ne seront résolus que lorsque l’on aura jugulé les activités néfastes des méchants exploitants d’hydrocarbures.
D’autant plus insupportables qu’il prétend que l’avenir des « énergies vertes » sera « moins cher »!!!!!!!!!!!

Primo, si les citoyens ne désirent pas le changement, on ne finira que par le subir dans l’indignité.

Secundo, le jour où il faudra réaliser toutes les activités minières, métallurgiques, chimiques, de transport avec des éoliennes, on reparlera du coût de ces énergies et des services associés.
Évidemment qu’il va falloir nous abstenir d’oxyder du carbone mais ce sera seulement pour qu’un avenir soit possible et certainement pas pour un projet matériellement satisfaisant et jubilatoire.
Comme je l’entendais dan les années 2000 « faut changer de logiciel », merci!

24 réactions et commentaires

  • PRX // 07.02.2024 à 09h53

    Ils ont raison de mentir.
    Ils sont obligés de faire du greenwashing à cause de toutes les contraintes , restrictions et autres actions contre les combustibles fossiles , alors forcément ils arrangent leur image et font des investissements qu’ils savent à fonds perdus sur des trucs qui ne fonctionneront jamais.

    Bon rassurez-vous , comme l’a dit ( involontairement ? ) Pouyanné , on ne va pas tarder à avoir des problèmes d’approvisionnement en pétrole. Et n’oubliez pas que le grand projet lancé en 2016 par MBS pour l’Arabie Saoudite de l’après pétrole s’appelle Vision2030.
    Donc ça devrait se calmer doucement , il restera à gérer le chaos d’un monde en maque de pétrole , ça risque d’être Rock’n Roll.

      +3

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  • MAHEO // 07.02.2024 à 12h22

    DEMAIN ON STOP TOUTES les recherches pétrolières il se passe quoi? la ruine du monde ! On ne peut actuellement se passer de l’énergie fossile et tout le monde le sait !
    dans un futur oui actuellement NON

      +7

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    • Grd-mère Michelle // 07.02.2024 à 15h01

      « …la ruine du monde! »
      Euh… de quel monde parlez-vous, précisément?
      Et de quelles « richesses » craignez-vous, personnellement, d’être privé?

      Nos petites habitudes quotidiennes, d’accumulation de trucs non essentiels à notre survie, dans un « mode de vie » où le confort extrême et la facilité, associés à la consommation d’un excès de « produits » qui nous en rendent dépendants, méritent-elles que nous fermions les yeux sur la misère et la destruction du reste du « monde »?

        +4

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      • Olivier // 08.02.2024 à 12h50

        Survie ?

        L’inde c’est un quart de la pauvreté mondiale. Si l’Inde voie sa population sortir de la pauvreté ; 415 millions d’indiens en sont sortis en 15 ans (ONU) en accedant a une meilleur nourriture, des soins, de l’energie, des logements moins insalubres, baisse de la mortalité infantile etc etc c’est bien evidement en sortant de la simple survie. L’inde est le deuxième pays pollueurs en dechets plastique derriere la malaisie. L’inde ne représente qu’a peine 15% de nos importations. L’inde avec son 1,5 milliards d’habitants importe plus qu’elle n’exporte En 2021, l’Inde a exporté pour 395 milliards de dollars de marchandises, tandis que les importations représentaient 572 milliards de dollars, ce qui a entraîné une balance commerciale négative. Inutile donc d’accuser la méchante europe consumériste.

        La survie,eux connaissent. Et ils veulent en sortir. Personnellement je n’ai aucune envie de basculer dans la survie ni de reduire mon mode de vie deja fait de restrictions, d’absence de soins et de pénurie en tout genre. Nos chiffres de mortalité en tous genre sont deja inquiétants.

          +1

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        • Cévéyanh // 08.02.2024 à 22h28

          Il me semble que Grd-Mère Michelle a utilisé le mot « survie » pour qualifier l’état où nous sommes au vue de l’environnement dégradé de la planète. Et donc faire des achats comme des « trucs non essentiels » a comme conséquence un impact beaucoup trop important sur notre MAISON qui a terme ne pourra nous accueillir comme autrefois.

          Si l’Humanité veut faire comme les criquets pélerins (manger tout et se laisser mourir par le manque de nourriture ou leurs déchets/pollutions) et donc ne pas se préoccuper de l’avenir (et celles des générations futures), continuons ! Ne nous mentons pas, assumons, gardons notre mode de vie : nous voulons aller dans cette direction qui a terme sera vraiment probablement un mode de survie comme nos lointainos ancêtros, non désiré, non planifié équitablement, non pensé.

          Pourtant, nous sommes cet animal appelé HUMAIN ! Cet animal de raison qui peut penser au futur, celui de ses enfants, des jeunes générations, des futures générations. Arrivera t-il à faire cette équilibre entre raison et animalité ? Cette particularité d’être (sens « verbe » et « nom ») différent des autres animaux.

            +1

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          • olivier // 09.02.2024 à 00h28

            Je ne suis pas contre un changement de paradigme, au contraire.
            Mais la question de fond est : a quel prix ?

            GMM réagissait contre la « ruine du monde ». Une ruine qui nous tuera plus vite que n’importe quel rechauffement, car un simple recul de PIB a un impact immediat, desastreux et mortel sur la population (voir les etudes sur la crise economique de la Grece 2008, et bien d’autres) Ce sont des milliers de morts, des soins dégradés, des années de vie qui partent en fumée.

            Le mot clef est « soutenable ». Nous seul sommes en recherche et devellopement sur ce sujet, nous seul sommes pourvoyeur de solutions. Si nous nous effaçons et que nous perdons notre capacité a innover et a conserver le « leadership » en matiere de protection de la nature ou de recherches de solutions moins polluante et plus efficace, qui le fera ? pour l’instant personne.

            Pour l’instant, malgre les critiques idéologiquement unilaterale, la faim dans le monde recule, la pauvreté egalement, l’education progresse. Chez nous, l’usage de pesticide dangeureux se reduit, les rendements augmentent (2023 fut une bonne année), la qualité de l’air s’ameliore. A quoi bon detruire ici ce qui peut servir de model ailleurs et nous obligera a faire faire mal et plus polluant a l’autre bout du monde ?

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            • Grd-mère Michelle // 10.02.2024 à 13h49

              C’est MAHEO qui évoquait « la ruine du monde », et qui n’a pas répondu à mes questions….
              Sinon,
              -« la faim dans le monde recule », mais les personnes au revenu modeste n’ont plus accès qu’à de la mal-bouffe pétrie de chimie qui les rend malades… ou « accros »… ou stériles…
              -« la pauvreté également », mais les objets disponibles pour les « moins pauvres » sont fragiles et/ou frappés d’obsolescence programmée, ou « passent de mode » rapidement, de sorte qu’il faut continuellement les renouveler…
              -« l’éducation progresse » Vers quoi?…sinon vers toujours plus de soumission, de « conformité » et « d’adéquation » à un système (économique et politique) de consommation obligatoire qui rend souvent les gens dingues, en tout cas désorienté-e-s, confus-e-s, insatisfait-e-s, malheureux-euses si pas désespéré-e-s… quand il n’en fait pas de la chair à canon!
              Quel modèle!
              Alors que le continent européen a toujours été le plus chanceux (heureux) en termes de conditions de vie du fait de son climat tempéré, de ses sols fertiles et de ses eaux vives, ce qui a d’ailleurs contribué à sa « prospérité », bien avant les colonisations et « l’ère industrielle »!
              Le « paradigme » à changer, c’est l’organisation de cette « société » de domination et d’exploitation qui tend à déshumaniser ses membres pour les transformer en robots soigneusement « planifiés » et bien sûr obéissants.
              Peut-être par la participation des citoyen-ne-s de nos États de Droit à l’élaboration d’une vraie démocratie?

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            • Cévéyanh // 11.02.2024 à 09h41

              A Olivier
              Le changement PLANIFIE EQUITABLEMENT avec une décroissance choisie, ce n’est pas le changement avec « pansement ». Le simple recul du PIB est une récession, un changement subi (comme votre exemple de la Grèce), que de nombreux pays commencent ou ont déjà commencé à subir au vue de la pauvreté qui monte dans leur pays car le partage de « richesse » n’a toujours pas changé de proportion malgré la baisse ainsi qu’en privilégiant BEAUCOUP TROP les importations, sans planifier réellement les activités du pays. La pensée de « pays spécialisé » semble toujours être présente auprès des humainos politique d’où peu ou pas de protectionnisme (taxe de douane par exemple).
              La rentabilité prime toujours (même dans les services publics), la croissance prime toujours sur la politique des pluparts des pays, des entreprises, des multinationales, des salariéos (demande de salaire de plus en plus élevés pour celleux qui ont déjà un assez bon salaire), des humainos politiques etc. La pensée « d’avoir de plus en plus » est toujours présente. Puis depuis des années, la classe moyenne dans des pays occidentaux ne s’appauvrit-elle pas ?

              Ce serait intéressant d’avoir la réponse de Maheo concernant sa « ruine du monde ». Est-ce une ruine, par exemple, si nous arrivons à vivre avec un environnement stable et vivable avec peu de pollution, un habitat « minimaliste », des vêtements et objets essentiels et des services publics ayant l’énergie suffisante pour soigner, enseigner, transporter ?? Un équilibre à trouver entre énergie vraiment nécessaire et stabilité de l’environnement.

              Des occidentalos ne sont pas les seulos « pourvoyeurs de solutions » et surtout n’avoir que des solutions technologiques, qui peuvent avoir des conséquences non pensées (non voulues penser ?) au niveau de la planète (par exemple : ensensement des nuages pour faire pleuvoir). Pourquoi conserver le « leadership » ? Pour la croissance, la puissance sur les autres pays ? Peur des autres qui dépassent ? C’est toujours rester dans le même paradigme, non ? Celui de la rivalité et non de la coopération entre toustes les humainos.
              Des humainos d’autres pays sont aussi « pourvoyeurs de solutions », y pensent et ont des solutions pour préserver notre environnement (car aucun pays, il me semble, n’est épargné par le changement environnemental). Iels ont des solutions, déjà, pour leur propre pays qu’iels connaissent mieux que les occidentalos.comme le burkinien Yacouba Sawadogo (https://theconversation.com/lhomme-qui-arreta-le-desert-une-inspiration-pour-habiter-autrement-la-terre-191200). (1/2)

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            • Cévéyanh // 11.02.2024 à 09h54

              Concernant l’usage de pesticide qui se réduit dans des pays occidentaux, cela semble peu pour les consommateuros ; car il y a une augmentation des importations d’autres pays (où elles ne se réduisent pas ou peu) au détriment du local et/ou européen. Avec la manifestation récente des agriculteuros en France, les humainos politique ont reculé sur l’usage des pesticides pour faire face à la concurrence (demande non formulées par certainos agriculteuros). Ce n’est-il pas un changement « pansement » ?
              « Une suspension qui fait polémique. Le gouvernement veut faire une pause dans le plan de réduction des pesticides. Une décision dénoncée par les écologistes, mais souhaitée par certains syndicats agricoles. » https://www.francetvinfo.fr/replay-jt/franceinfo/21h-minuit/23-heures/colere-des-agriculteurs-la-reduction-des-pesticides-attendra_6341035.html (2/2)

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        • Grd-mère Michelle // 10.02.2024 à 14h54

          Comment ne comprenez-vous pas que l’Inde, comme l’UE, comme la Russie, n’est rien d’autre qu’un « marché » juteux pour lequel les deux plus « grandes puissances », la Chine et les USA, en collusion avec les « puissances de l’argent », se livrent une guerre commerciale d’une rare perversité, mais cependant basée sur l’éternelle devise: diviser pour régner?
          Jusqu’à entraîner une guerre mondiale dont la terre entière pâtira gravement, avec l’idée des bénéfices et des pouvoirs que rapportera l’hypothétique « reconstruction »?

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    • patoche // 08.02.2024 à 09h36

      La ruine du monde effectivement et son corollaire, une guerre mondiale. Au bout du compte une victoire éphémère des escrologues qui auront contaminé l’ensemble du camp occidental.

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  • Olivier // 07.02.2024 à 12h32

    En attendant : Le groupe TotalEnergies sacré champion mondial du solaire. La compagnie pétrolière française caracole en tête du classement des plus grands développeurs d’énergie solaire dans le monde,

    12 GW sont opérationnels et 3,8, en cours de construction.

    Heureusement qu’ils investissent.

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    • moussaillon // 09.02.2024 à 20h33

      Oui ! Très malin en effet : Plus d’ogmention sur le GAZ et l’élec . Comme dit l’autre le beurre et l’argent du beurre n’est ce pas . Heureux , comme disait Fernand Raynaud . Aujourd’hui repris par Klaus Schwab : Vous n’aurez rien et vous serez heureux .

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      • olivier // 10.02.2024 à 00h04

        Ben oui, en effet. Le soleil comme l’eolien sont non pilotable, donc obligatoirement adossé a une source pilotable (hydraulique, gaz, charbon. Cela fonctionne nécessairement par couple, et avec le nucléaire (pas du tout fait pour cela) c’est une catastrophe en terme de couts et de durabilité. Donc plus on pousse ces solutions, plus on est obligé de doubler les reseaux qui demandent des investissements colossaux, plus on augmente le cout de la production du pilotable qui ne s’amortit plus, plus les factures augmentent et les bilan carbone (réels) s’alourdissent. Plus les systemes se complexifient plus les intermediaires et les incidents industriels se multiplient.

        Qui impose d’avoir des ambitions ecologiques ?

        Je dirais que nous somme passé de l’Ökologie a la Kháologie.

        Heureux qui, comme Ulysse…

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      • olivier // 12.02.2024 à 22h05

        heureux hasard
        Le boss de Total viens de dire la même chose que moi sur le financial time
        « We think that fundamentally this energy transition will mean a higher price of energy, »
        https://www.ft.com/content/5a76f345-5e28-4f72-9246-6569c4ffe3d9

        “I know that there is a theory which says renewables are cheaper, so it will be a lower price,” he said. “We don’t think so because a system where you [have] more renewable intermittency is less efficient . . . so we think it’s an interesting field to invest in.”

        Bon en gros cette transition energetique ecolobidule, c’est surtout de la precarité pour les plus fragile, moins de chauffage et des factures astronomique qui greve les budgets qui rendra les pauvre encore plus pauvres. Misere, malbouffe, absence de soin… Mais ca, les bourgeois qui pensent que la nature pousse dans les livres, ca ne les interessent pas trop.

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  • Bouddha Vert // 07.02.2024 à 22h57

    Article insupportable qui fait comme si les changements qui nous attendent ne seront résolus que lorsque l’on aura jugulé les activités néfastes des méchants exploitants d’hydrocarbures.
    D’autant plus insupportables qu’il prétend que l’avenir des « énergies vertes » sera « moins cher »!!!!!!!!!!!

    Primo, si les citoyens ne désirent pas le changement, on ne finira que par le subir dans l’indignité.

    Secundo, le jour où il faudra réaliser toutes les activités minières, métallurgiques, chimiques, de transport avec des éoliennes, on reparlera du coût de ces énergies et des services associés.
    Évidemment qu’il va falloir nous abstenir d’oxyder du carbone mais ce sera seulement pour qu’un avenir soit possible et certainement pas pour un projet matériellement satisfaisant et jubilatoire.
    Comme je l’entendais dan les années 2000 « faut changer de logiciel », merci!

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    • moussaillon // 09.02.2024 à 20h47

      +++ Toute l’écologie est une arnaque : Voiture électrique trop cher et polluante ( Batterie non recyclable ) . Le but ? éliminer les véhicules  » polluants  » , puisqu’ils construisent des petits lotissement de 15 mn .
      éolienne : Palles non recyclable et paysage contre la nature , alors que la France a le plus grand litoral , de quoi utiliser l’énergie de la mer sans fin . Je ne parlerai pas des milliards de gaspillage , d’une énergie nucléaire bon marché en destruction . Quant au carbone : recyclable par la nature depuis toujours par les plantes et les arbres . La mafia internationale appauvrie le monde occidental , par des tas de pretexte tout azimut en attendant le grand soir de la dictature de l’esclaviste mondial du WEF et toutes les sectes autour .

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      • Bouddha Vert // 13.02.2024 à 00h55

        Que l’écologie politique dans un monde productiviste soit une arnaque est une évidence!
        En revanche il ne faut pas confondre le réel avec nos désirs.
        La science nous informe que pour des tas de raisons la fête de l’anthropocène va se clore et que les alternatives à base d’ENR ou de convertisseurs à inventer ne changent rien au fait qu’en volume (Tonnes, kW, m/s…) nous consommons trop, trop vite.
        Je ne connais aucune « mafia internationale désirant appauvrir le monde occidental », la fête est globalement finie, même si localement, provisoirement ou durablement des individus ou groupes s’en sortirons mieux, comme d’hab!
        La question est plutôt de savoir si ce retours en arrière matériel sera modéré par les considérables connaissances et savoirs que nous ont apporté les derniers siècles ou si nous épouserons de nouveau les anciens modèles politiques, aristocratiques et royaux… ça dépendra pour partie de ce que désir le peuple, donc de sa conscience du monde.

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  • Grd-mère Michelle // 08.02.2024 à 12h08

    Tout à fait étonnant, à mon sens, qu’en parlant de la question des énergies fossiles et de leurs conséquences/nuisances sur notre environnement/biotope, on néglige(on évite?) d’aborder celle du gigantesque gaspillage de ressources (« naturelles » et donc aussi humaines-force/temps de travail physique et intellectuel) que l’hyper-productivité forcée de nos « économies de marché » entraînent… sans oublier le problème des montagnes de déchets polluants et envahissants…
    « L’énergie la moins chère, c’est celle qu’on ne consomme pas. » (Qui a énoncé cette sentence d’un bon sens implacable?)

    La « transition écologique » ne devrait-elle pas inclure une réduction raisonnable de la production des milliards de trucs inutiles et/ou superflus pour lesquels nous (nous) dépensons sans compter?
    Bien sûr, cela bouleverserait totalement « l’économie », mais ne possédons-nous pas, désormais, des outils (numériques) capables de calculer une « transition » économique équilibrée, même au niveau planétaire?

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    • calal // 08.02.2024 à 13h40

      parce que vous faites confiance aux experts et eventuellement a l’IA pour ces calculs?
      je peux deja vous predire les resultats de ces outils pour faire « une transition equilibree »:
      -les russes et les chinois, tous les non occidentaux doivent moins produire et moins consommer
      -les pauvres europeens doivent moins consommer et moins produire
      -les riches americains peuvent consommer plus et produire plus
      -les pauvres americains doivent produire plus et consommer moins…

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      • Grd-mère Michelle // 10.02.2024 à 14h31

        Aucune confiance dans les experts et l’IA tels qu’ils sont instrumentalisés, pour le moment, par les « puissants », en vue d’organiser notre mode de vie soumis et contributif à la destruction de notre biotope.
        D’où la nécessité, pour les populations laborieuses, de s’emparer des outils afin d’empêcher qu’ils deviennent des armes destinées à nous entre-tuer, ou nous entre-déshumaniser…
        À commencer par les outils de diffusion des informations correctes, avérées, qui permettront à chacun-e de savoir ce qu’il/elle en train de faire/de fabriquer…

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    • Bouddha Vert // 08.02.2024 à 15h45

      Personne ne peut aller à l’encontre de vos bonnes intentions, cependant, le biotope que vous affectionnez également ne supporterait pas le « pouvoir d’achat » des smicard(e)s français pour l’ensemble des travailleu(ses)rs du monde.
      La terre est vaste mais pour loger, chauffer, transporter, laver, nourrir, éduquer, dispenser des services sociaux il faut énormément d’esclaves parce que nous sommes 8 milliards (HUIT MILLIARDS, 8 000 000 000).
      Pour répondre à des besoins essentiels et créer en plus du temps libre il faut attendre la Révolution industrielle, et ses armées d’esclaves mécaniques, la seule qui ait vraiment amélioré le sort matériel de l’humanité, toute la littérature du XIXème en est farcie.

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      • Grd-mère Michelle // 10.02.2024 à 14h08

        Renversant, d’évoquer la démographie galopante pour justifier la nécessité de faire perdurer le système dominant-e-s/dominé-e-s, maîtres/esclaves!
        Alors qu’ici, nous savons tou-te-s (enfin, je suppose?), qu’il est possible aux êtres humains de planifier leur descendance… à condition, bien sûr, de faire taire l’instinct animal qui nous pousse à la reproduction, et d’apprendre à tou-te-s les jeunes gens, dès leur puberté, comment on fait (ou pas) les bébés… afin que chacun-e décide, en son âme et conscience, et selon son caractère et sa personnalité, de s’en charger… ou pas…

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        • Bouddha Vert // 13.02.2024 à 01h54

          J’ai dû encore mal m’exprimer: Avant la révolution industrielle l’humanité (1800) c’était 500 millions d’humains avec une espérance de vie à la naissance pour une française de 29 ans et 28 pour le français!
          Multiplier par 16 en 2 siècles la population mondiale avec une espérance de vie moyenne de 75 ans, ne s’ait pas fait sans hydrocarbures (toujours plus jusqu’à 2018, plateau depuis).
          Pour le climat, mais surtout le futur de l’humanité vaudrait mieux ne plus émettre de CO2 d’ici à 2050, donc en 25 ans on va réconcilier toute la planète, changer nos métiers, l’organisation des villes, notre alimentation, conserver congés payés, retraites, sécu… et faire tout cela au moins 16 fois mieux que les « incapables » travailleu(ses)rs du XVIII siècle.
          Où sont les moulins, les animaux de trait, les chariots…
          Ça ne se passera certainement pas bien, en tout cas pas partout, quelle méthode et organisation pour ne pas être englouti, ne pas minorer la tache à réaliser.
          Pour être moins fragile sur une Gaïa qui va reprendre le pouvoir sur anthropos, la fatalité qui nous a quitté avec le charbon reviendra nous accompagner sur le chemin de son départ, la suffisance de croire que « l’on peut lorsque l’on veut » va gentiment se tarir, il va nous falloir surtout faire et dans la modération pour ne pas tout couper, pêcher, chasser tout ce qui se trouve à portée de main.
          Rendre grâce aux conditions initiales de la vie, au détriment de l’individu.

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