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12.juin.201412.6.2014 // par Olivier Berruyer

[Histoire] Les dispersions du peuple Juif

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Ce billet de rappel historique vise à retracer synthétiquement la bien dramatique histoire du peuple Juif (remplie de persécutions et d’exils) jusqu’à la fin du XIXe siècle…

Vous verrez bientôt le lien avec l’Ukraine…

L’Antiquité

Le Royaume de David (-1300 à -586)

Les tribus (de retour d’Égypte ?) investissent progressivement le pays des Cananéens (XIIIe-XIe siècles).

3 souverains se succèdent selon la Bible : Saül (1030-1010), David (1010-970) qui prend Jérusalem pour capitale et Salomon (970-931) qui fait construire le premier temple (en -964).

Le premier temple de Jérusalem (-964 à -586)

En -931, un schisme se produit : Roboam, le fils de Salomon, refuse violemment une baisse des impôts. Les tribus du Nord font sécession, reconnaissent Jéroboam comme roi et gardent le nom de royaume d’Israël, centré sur Samarie. Roboam devient roi des tribus du Sud, constituant le royaume de Juda avec Jérusalem pour capitale ; ce royaume est beaucoup moins riche et moins peuplé que celui du Nord.

En -722, le royaume du Nord s’effondre : Samarie est détruite par le roi d’Assyrie, entrainant la déportation et la dilution des tribus. Beaucoup d’habitants se réfugient au sud dont la capitale Jérusalem connaît alors un développement important.

En -597, Nabuchodonosor II, souverain de Chaldée, lance une expédition punitive sur son protectorat du Royaume de Juda qui tentait de s’émanciper en se rapprochant de l’Égypte. Jérusalem se rend, et Nabuchodonosor déporte le jeune roi Joachin à Babylone, ainsi que toute l’élite de Jérusalem (noblesse et artisans, environ 10 000 personnes). Sédécias, le frère de Joachim, est installé sur le trône de Juda par le pouvoir babylonien, en raison de son caractère docile.

Cependant, après dix ans de règne, Sédécias décide de secouer le joug babylonien en concluant une nouvelle alliance avec le pharaon égyptien. Mais dès que Nabuchodonosor se met en campagne pour châtier les révoltés, ceux-ci se soumettent laissant seul Sedecias, le roi de Juda.

Après un siège de dix-huit mois, Nabuchodonosor prend la ville en -586. La cité est rasée et les trésors du Temple sont emportés à Babylone, avec une partie de la population. Une majorité du peuple juif, spécialement les plus riches, se trouve ainsi à Babylone. Le monothéisme juif s’y renforcera.

Jérusalem incendiée (parchemin du Moyen Âge)

La captivité de Juda

En -539, Cyrus, roi de Perse, vainqueur des Chaldéens, autorise le retour des exilés.

« 36:17 Alors l’Éternel fit monter contre eux le roi des Chaldéens, et tua par l’épée leurs jeunes gens dans la maison de leur sanctuaire; il n’épargna ni le jeune homme, ni la jeune fille, ni le vieillard, ni l’homme aux cheveux blancs, il livra tout entre ses mains. […] 36:19 Ils brûlèrent la maison de Dieu, ils démolirent les murailles de Jérusalem, ils livrèrent au feu tous ses palais et détruisirent tous les objets précieux. 36:20 Nabuchodonosor emmena captifs à Babylone ceux qui échappèrent à l’épée; et ils lui furent assujettis, à lui et à ses fils, jusqu’à la domination du royaume de Perse. » [Ancien testament, 2 chroniques, 36, 17-21]

L’empire romain (-586 à +70)

Le Second Temple de Jérusalem est reconstruit à Jérusalem en 516 av. J.-C sous Zorobabel.

Le deuxième temple de Jérusalem (-516 à +70)

Au IVe siècle, les Perses sont battus par Alexandre, qui conquiert la Palestine en -332. Elle est ensuite dominée aux IIIe et IIe siècle par les Ptolémée ; des colonies juives s’installent dans les villes côtières de Méditerranée orientale et tout particulièrement à Alexandrie.

Ainsi, dans l’Antiquité, le judaïsme a connu 3 grands centres : la Judée et Babylone, puis, à la période hellénistique, Alexandrie.

Au cours du IIe siècle, des colonies juives s’implantent dans tous les centres majeurs de l’empire romain, y compris à Rome.

En -63, Pompée s’empare de Jérusalem. Ceci entraîne l’envoi en esclavage de nombreux prisonniers à Rome : c’est l’élément fondateur de la Première Diaspora (« dispersion ») en Occident.

Hérode Ier le Grand procède à de gigantesques travaux d’aménagement, bâtissant « à la romaine » une immense esplanade: la colline d’origine est ceinturée d’un énorme mur de soutènement, la surface intérieure entièrement nivelée puis comblée avec du remblai. La construction commence en 19 av. J.-C. et dure environ 7 ans – 100 000 hommes furent employés.

L’extension du deuxième temple par Hérode

Vers +30 , Philon d’Alexandrie avance le chiffre de 1 000 000 de Juifs habitant en Égypte, soit un huitième de la population.

En +66, des troubles éclatent en Judée, contre la tutelle de Rome. En 70, après plusieurs mois de siège, Titus prend Jérusalem. La ville est rasée, et son Temple est incendié ; les Juifs sont, en masse, vendus comme esclaves. La destruction du Second Temple marque la fin de l’État hébreu à l’époque ancienne, et transfère de facto l’autorité religieuse des grands-prêtres du Temple aux rabbins.

La destruction du Temple en 70 ap. J.C.

Ces troubles marquent ainsi le début de la grande dispersion des Juifs à travers le monde – la Deuxième Diaspora.

Les Juifs se révoltent à nouveau vainement sous Trajan (vers 110) puis pendant le règne d’Hadrien en 133, sous la direction de Bar Kokhba.

En 135, l’empereur Hadrien, venu à Jérusalem en 130, décide de créer une cité païenne sur le site. Les Juifs se révoltent et la répression est encore pire qu’en 66 : de nouvelles déportations de Juifs, réduits en esclavage, s’ajoutent aux massacres.

En 212, les Juifs, comme les autres groupes, deviennent citoyens de l’Empire

Le Moyen Age

La situation de la diaspora juive dans l’empire romain se détériore fortement lorsque le christianisme devient religion d’État (IVe siècle) – l’intolérance y étant grande. La situation n’est guère meilleure à Byzance sous Justinien (VIe siècle).

La domination musulmane améliore au contraire la condition des Juifs tant à Alexandrie qu’en Afrique du Nord ou en Espagne. Babylone – où a été composée la version la plus importante du Talmud – reste le grand centre des Académies juives jusqu’au milieu du IXe siècle.

L’Espagne, avec l’Académie de Cordoue (950), prend ensuite le relais, devenant alors le centre juif le plus prospère de la Méditerranée aux Xe-XIe siècles – citons aussi Tolède ou Grenade. La situation se dégrade sous les Almonades, vers 1150 ; le Portugal accueille alors les Juifs.

Aux XIe-XIIe siècles dans un climat marqué par les croisades et la reconquête (Tolède est reprise en 1085) se développe un anti-judaïsme qui aboutit à des massacres en Europe occidentale. Le concile de Latran (1245) donne une base juridique à ce rejet et les Juifs sont désormais tenus de porter un signe distinctif (la rouelle, disque de couleur jaune ou rouge, symbolisant les 30 deniers de Judas).

Juif portant la rouelle

En 1290, le roi d’Angleterre expulse ses Juifs et confisque leurs biens. Ils trouvent refuge en France du Nord et en Allemagne.

Entre 1132 et 1321, les Juifs du royaume de France sont expulsés et rappelés quatre fois… L’expulsion de 1394 est la dernière et reste en vigueur dans nombre de provinces de France jusqu’à la Révolution.

Il n’y avait pas de limitations professionnelles aux activités économiques des Juifs à Rome, à Byzance ou dans les pays musulmans. Mais celles-ci apparaissent dans l’Occident médiéval. Les Juifs ne pouvaient ainsi pas posséder de terres ni devenir membres d’une guilde de marchands ou d’artisans chrétiens. Un certain nombre, quand ils le pourront, se feront donc prêteurs.

Aux XIIIe-XIVe siècles, les Juifs souffrent également de persécutions dans le monde musulman, de l’Egypte à l’Espagne.

Les Sépharades

En 1492, les Juifs sont expulsés d’Espagne, au moment de la prise de Grenade, marquant la fin de la reconquête catholique de l’Espagne.

Une partie de cette communauté – dite Sépharade (issus d’Espagne, parlant le judéo-espagnol) – passe par le Portugal pour finalement aboutir en Europe du Nord (Pays-Bas), mais la plupart se réfugient dans les pays méditerranéens : Afrique du Nord (particulièrement au Maroc), Tunisie, Avignon, Italie (Rome), Egypte, Grèce (Salonique), Constantinople.

Nombre d’entre eux sont bien accueillis dans un empire ottoman en expansion. Le XVIe siècle est un siècle particulièrement faste pour les Juifs de l’empire ottoman, obtenant d’emblée d’importantes situations dans la vie économique. Le déclin au XVIIe de la prospérité commerciale de l’empire ottoman entraine celle des Juifs.

Les Juifs sous les Ottomans et sous la domination musulmane en général sont exclus, comme les autres minorités religieuses, de certaines fonctions (comme celle des armes) et occupent un statut inférieur à celui des musulmans. Ils sont tenus de porter un turban jaune. Mais leur autonomie religieuse est respectée, et ils peuvent occuper de hautes fonctions.

La ville de Salonique devient une ville où les Juifs jouent un rôle considérable ; Au XVIIe siècle, les sépharades de Constantinople et Salonique sont un des jalons du commerce international entre la Méditerranée, Amsterdam et l’Orient.

Enfin, de nombreux Juifs expulsés gagnent également les Pays-Bas, où le statut des Juifs est relativement libéral en dépit de limitations économiques (interdiction du commerce de détail) et sociales. Le plus illustre des Juifs de Hollande est Spinoza (1632-1677). C’est depuis Amsterdam que de nombreux Juifs gagnent la Nouvelle-Amsterdam (1654) qui devient rapidement New-York.

A partir du XVIIe siècle, les Juifs d’Angleterre ne souffrent plus de restrictions dans leurs activités ni d’obligations particulières en matière de résidence ni de vêtement – ce qui développe la communauté anglaise.

Le grand évènement du XVIIIe siècle est la Révolution française qui accorde aux Juifs l’égalité politique et la citoyenneté pleine et entière (1791). Il faudra attendre près d’un siècle pour que l’égalité soit accordée dans la plupart des pays européens (Pays-Bas 1797, Royaume-Uni 1858, Autriche-Hongrie 1867, Italie 1870, Allemagne 1871, Suisse 1874…)

Les Ashkénazes

À partir du XIVe siècle, les Juifs de langue et d’origine germaniques, persécutés par les chrétiens d’Europe occidentale se déplacent vers l’Europe centrale : bohême, Moravie, Lituanie et Pologne – cette dernière étant au cœur du judaïsme ashkénaze. En effet, dès les années 1300, les Juifs jouissaient en Pologne d’une situation particulièrement favorable et de larges prérogatives. Au XVIIe siècle, c’est dans cette « grande Pologne » à son apogée, de Dantzig à l’Ouest de l’Ukraine actuelle, qu’ils bénéficiaient du meilleur statut au monde. La plupart venant d’Allemagne, le yiddish s’impose comme langue des Ashkénazes (Allemands).

Cependant, les massacres perpétrés par les Cosaques à partir de 1650 entrainent un reflux de l’Europe centrale vers l’Europe de l’Ouest, l’Angleterre et l’Amérique. Si le XVIIe siècle est en Europe celui des Sépharades, le XVIIIe siècle voit alors la montée des Ashkénazes, qui vont dominer le siècle suivant.

La situation est différente en Europe orientale. La Russie interdisait aux Juifs de pénétrer dans l’empire à l’est de Kiev. Mais avec le dépeçage et l’annexion d’une grande partie de la Pologne en 1795, la Russie hérite de la communauté juive la plus importante du monde à l’époque. La Russie cantonna obligatoirement les Juifs dans une « zone de résidence » allant de la Baltique à la Mer noire, comprenant la Pologne, les Lituanie, l’Ukraine, la Biélorussie et la Crimée.

Sous les tsars, et particulièrement sous Nicolas Ier, après 1825, la situation des Juifs de Russie est très mauvaise. Ce tsar ordonne que les enfants juifs mâles soient soustraits à leur famille à l’âge de douze ans, et passent une période de formation jusqu’à dix-huit ans avant d’être envoyés au service militaire.

La situation s’améliore avec le tsar Alexandre II (1855-1881) qui supprime la conscription des enfants juifs à partir de douze ans, et ramène le service militaire, pour l’ensemble des sujets, de 25 ans à 6 ans.

Mais c’est alors que commencera la période noire des pogroms…

À suivre dans le prochain billet…

Épilogue

La population juive mondiale a flucté ainsi :

Cette bien triste histoire du peuple juif aboutit ainsi en 1900 à une très forte concentration en Europe orientale – qui débouchera sur bien des malheurs…

Commentaire recommandé

P.Lacroix // 12.06.2014 à 08h41

Bonjour

Merci pour le lancement de ce dossier.

L’ histoire ayant toujours été écrite par les vainqueurs, j’ ai bien l’ impression que la connaissance des faits réels nous aiderait à comprendre beaucoup de choses.

Je pense que nous trouveront des chercheurs de vérité, dans les commentaires!

Merci pour tout votre travail

52 réactions et commentaires

  • P.Lacroix // 12.06.2014 à 08h41

    Bonjour

    Merci pour le lancement de ce dossier.

    L’ histoire ayant toujours été écrite par les vainqueurs, j’ ai bien l’ impression que la connaissance des faits réels nous aiderait à comprendre beaucoup de choses.

    Je pense que nous trouveront des chercheurs de vérité, dans les commentaires!

    Merci pour tout votre travail

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  • Auvairniton Bourgrire // 12.06.2014 à 09h05

    Ces cartes apportent beaucoup de réponses aux questions que je me posais sans oser les poser. Merci pour ce dossier fort instructif !

      +7

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  • Julia // 12.06.2014 à 09h27

    Ce sujet est immense …. courageux de l’aborder. Oeuvre de mémoire, c’est certain .

      +6

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  • Surya // 12.06.2014 à 10h05

    Il me semble que les écrits de Shlomo Sand sur le sujet sont très controversés et même désavoués par les historiens.

      +4

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    • Christophe Vieren // 12.06.2014 à 12h26

      Désavoué par CERTAINS historiens ! Surya, il faudrait être plus précis : qu’est-ce que ces historiens contestent dans les écrits historiques, ou présumés l’être, de Shlomo Sand ?

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    • Cooler Blaster // 12.06.2014 à 16h40

      Je ne veux pas vous paraître méchant mais sur quels bases un sujet peut-il être jugé « controversé » et en quoi un désaveux de la part d’historiens (et chercheurs au CNRS je présume…) peut prouver que les thèses de Shlomo Sand sont erronées. Car il ose réinterpréter l’Histoire Officielle et immuable?

      Bouarf, ça fait belle lurette que moi et les Histoires Officielles ça fait 2 et raison de plus de me pencher sur ses écrits au bonhomme.

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    • Vallois // 13.06.2014 à 08h27

      Il y a les cours et livres de Thomas Römer au Collège de France :
      http://www.college-de-france.fr/site/thomas-romer/#course

      Qui se livre à une étude historique, critique et laïc de la Bible puiqu’il en est question ici … Notamment sur la figure de Moïse en législateur et porteur du Deutéronome par un peuple dispersé sous l’empire Assyrien puis Babylonien avec la Torah comme « patrie ».

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    • gloq14 // 14.06.2014 à 00h42

      pouvez vous citer des références?

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  • Nicolas // 12.06.2014 à 10h23

    Euh, vous balancez une phrase sur les vieux-croyants, je sais pas si beaucoup de lecteurs savent de quoi il s’agit, et pourraient s’imaginer que les vieux croyants étaient discriminés (à partir de 60 ans, paf, une écharpe distinctive!). Je connais plutôt bien la Russie et je n’en sais à peu près rien, et c’est à peu près autant que le Russe éduqué moyen. Wiki a un article pour éclairer les curieux « Orthodoxes vieux-croyants »

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  • yoananda // 12.06.2014 à 10h30

    Tout démarre avec l’Affaire Dreyfus … mais tout ce qui se passe après est « zone minée » ou « sinistrée » de l’histoire.

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  • casper // 12.06.2014 à 10h46

    « Les tribus (de retour d’Égypte ?) »

    Il me semble me souvenir d’avoir lu que les égyptologues n’ont encore trouvé aucune référence au départ des Hébreux d’Egypte, vu du cote égyptien. Si on imagine la crise économique qu’aurait du provoquer le départ soudain de millions d’esclaves (pour s’en tenir au cote terre a terre de l’affaire et sans évoquer les mythiques pluies de crapaud, rivières de sang, mort de chaque premier né, etc…) ça laisse a croire que ce passage des écritures est purement fictionnel.

    Pareillement, aucune trace archéologique du périple de 3 millions(!) de personnes pendant 40 ans(!) a travers le désert n’aurait encore été trouvée.

    Bien entendu absence de preuve n’est pas preuve d’absence.

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  • Antoine // 12.06.2014 à 11h11

    Article précis et bien rédigé,

    J’en profite pour vous conseiller un film documentaire réalisé par Claude Lanzmann  » Pourquoi Israël  » qui, il me semble, est fort intéressant et d’une véritable éloquence.

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    • roronoa66 // 12.06.2014 à 12h03

      Merci pour ce dossier Olivier.

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  • Julia // 12.06.2014 à 11h16

    c’est pour cela que j’avais laissé un cours message qui s’est envolé … et qui disait « sujet immense et courageux de l’aborder ! « 

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    • Serge Palestine // 12.06.2014 à 12h54

      Non,non, ton message est toujours là,Julia….. à 9 h 27

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      • Jourdon // 12.06.2014 à 14h04

        Moi aussi,

        mon message de 8h45 s’est envolé

        quand je répondais récemment au sujet de Gerhard SCHRÖDER (avec un « h » merci de le signaler à OB)) et du gaz russe : disparition !! tiens-tiens je-te… etc.ETC..

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  • Christophe Vieren // 12.06.2014 à 12h17

    [Modéré : on va en rester aux choses communément acceptées, ce n’est pas non plus un blog historique – vous verrez demain où je veux en venir]

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  • hop hup // 12.06.2014 à 12h18

    rien sur l’Irak sur ce qui se passe a l’heure actuelle, pourtant il y a des choses a dire dessus ?

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    • archanonyme // 12.06.2014 à 20h45

      suis du même avis

      gardien d’animaux d’élevages dans un centre d’intérêt public mondialement non reconnu

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  • Macarel // 12.06.2014 à 12h23

    En attendant de voir le lien avec l’Ukraine, l’actualité nous montre avec la situation en Irak, comment « nous » laissons un pays « à libérer » après « notre » passage sensé leur apporter la prospérité par le libre marché et la liberté par la démocratie !

    http://www.wsws.org/en/articles/2014/06/12/pers-j12.html

    Mais le cas de l’ex-Yougoslavie avait déjà été très instructif, RT au travers d’une rétrospective historique l’a bien rappelé ces jours-ci.
    L’Ukraine peut donc se faire bien du soucis sur la suite des événements, surtout les ukrainiens d’ailleurs, car après le passage des défenseurs du libre marché et de la démocratie, ne reste que guerre civile et champs de ruines. Le reste des européens, feraient d’ailleurs bien de se faire du soucis aussi, car la trajectoire actuelle de l’UE sous la coupe de l’OTAN et des atlantistes n’est pas brillante.
    Afghanistan, Lybie, est du Pakistan, etc. La liste est longue des régions du monde où l’imposition du libre marché pour le compte des multinationales de l’industrie et de la finance, et de la démocratie à coup de missiles ne sème que la désolation et la terreur.
    Et dans nos pays anciennement « démocratiques », « on » leur applique pour l’instant des méthodes plus « douces » (soft power), mais pas vraiment démocratiques : TAFTA/TTIP pour l’Atlantique, TPP pour le pacifique.
    J’ai d’ailleurs vu (sur cette « méchante » tv russe RT) que des américains manifestaient en Californie à L.A contre le TPP, et la dictature des multinationales et de la finance internationale.

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    • Sun Tsu // 12.06.2014 à 13h23

      Il est écrit quelque part, Chomsky je pense, que 20% de l’humanité (6 Milliards au moment de la réflexion) suffirait à faire tourner le libéralisme, soit 1 Milliards d’individus. Ici même j’ai lu un commentaire émettant l’hypothèse que « Hunger Games » n’était pas un film de science fiction mais d’anticipation, voire prophétique.

      Ainsi, l’idée pourrait être de poser des jalons partout ou se trouvent des ressources; matérielles, énergétiques et humaines. Puis d’y semer la discorde à grand coup d’histoires controversées, clivantes. Attiser les antagonismes « séculaire », idéologiques, moraux et j’en passe mille, pour voir les peuples s’occirent eux même.

      A terme, le nouvel ordre mondial aura fait sa mue. L’humanité se sera dépossédée de son « maléfice » par une auto-sacrification sur l’autel des haines viscérales et embrassera une novelle ère, un nouveau monde épuré, ou le consentement résigné à une pensée supérieure unique exemptera l’individu du parti pris ou de la remise en question. Le meilleur des mondes, quoi…

      Le passage de Orwell à Huxley est juste un peu douloureux, mais qui aime bien châtie bien, n’est il pas ?!

      Ne reste plus qu’à se demander ou l’on se situera, soi même. Passera t-on par profit et perte ou aurons nous, nous et notre descendance, une place au soleil ?

      J’ai le vertige subitement.

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      • Chris // 12.06.2014 à 13h53

        Talleyrand disait : « la politique est l’art d’agiter le peuple… avant de s’en servir »
        Toujours actuel.

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        • guillaume // 12.06.2014 à 19h27

          Et Napoléon disait de Talleyrand: « une merde dans un bas de soie »…

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      • spqr // 12.06.2014 à 14h52

        Michea évoque cette question des 80 pour cent d’humanité « surnuméraire » mise en évidence par une certaine réunion au sommet à Chicago à la fin des années 90 (d’où la formulation du concept de tytitaiment pour décérébrer cette masse inutile et la dissuader de se révolter. Encore qu’on puisse imaginer sans peine des méthodes plus radicales et expéditives…)

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      • captain flemme // 12.06.2014 à 16h47

        1 Milliard , tu es genereux. Les Georgia Stones parlent de 500 Millions.

        Ce qui est le plus inquiétant, c’est presque que les diverses oligarchies font comme si elle ne voyait pas le problème de rareté énergétique qui arrive alors qu’il est discute tranquillement par tout ceux qui sont « libres » …

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      • duaner // 12.06.2014 à 17h34

        3 grands livres pour 3 façons de concevoir l’avenir : le meilleur des mondes d’huxley, 1984 d’orwell et le non-A de van voght . le dernier se distingue des deux autres par le fait qu’il apporte une solution ! au top des ventes de sciences-fiction à l’époque et évoquant les travaux de Korzibsky sur la neuro-linguistique

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        • Sun Tsu // 12.06.2014 à 21h06

          Merci pour l’info sur le troisième (grand) livre que je ne connaissais pas. Cela me fait penser, en souriant ;), à cette bande dessinée de Philémon « Le Naufragé du « A »  » de Fred. Le « A », une ile dans la BD, est l’un de ceux qui compose le mot ATLANTIQUE, je crois me souvenir….

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  • Yannick // 12.06.2014 à 13h01

    « Pendant longtemps les chrétiens s’interdisaient d’emprunter avec intérêt, probablement qu’il y a quelque chose contre ça dans la bible, donc berk. »

    L’Eglise considérait que l’intérêt était immoral car cela revenait à vendre du temps… hors le temps n’appartient qu’à Dieu.

    C’était avant que l’Eglise ne devienne « capitalist friendly » ^^

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  • EAUX TROUBLES // 12.06.2014 à 13h23

    Sur ce lien http://www.monde-diplomatique.fr/2008/08/SAND/16205

    un texte de Shlomo Sand qui résume bien ses thèses.

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  • Mina // 12.06.2014 à 13h58

    Et le lien avec Roosevelt?
    http://www.lexpress.fr/culture/livre/tout-ce-qu-avait-dit-karski-a-lanzmann_854006.html

    Quant à ce dégagement en touche de l’Express  » Pas question, non plus, de revenir sur cette autre question terrible, mais anachronique : les Alliés, alertés dès 1942, auraient-ils pu arrêter l’extermination en exerçant des représailles spécifiques contre l’Allemagne ou en bombardant les camps ? Non, s’accordent à dire les spécialistes. »

    il suffit de lire « Les Jours de notre Mort », de David Rousset, pour voir que les prisonniers eux-mêmes se demandaient pourquoi les alliés ne bombardaient pas la grande cheminée d’Auschwitz.

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  • Christophe Vieren // 12.06.2014 à 14h04

    Olivier, peux-tu préciser les sources des informations dispensées dans cet article ?
    D’avance merci.

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  • Nicolas // 12.06.2014 à 14h38

    2 nouvelles assez intéressantes sur la situation en Ukraine aujourd’hui :
    http://www.vesti.ru/doc.html?id=1677945&tid=105474
    L’Ukraine a dépensé 650 milliions d’euros pour son armée, mais ils ont des trous dans les poches, les membre de la garde nationale ne sont pas payés depuis 3 mois, il n’y a même pas d’argent pour ramener les corps des morts vers leur province natale. Incroyable quand même que tous ces milliardaires ne puisse pas donner 3 sous aux soldats, et visiblement l’oligarque qui promettait 63 euros par jours aux soldats n’a pas exactement tenu sa promesse. Enfin bon, ils n’ont pas pris le pouvoir pour partager leur fric mais pour en ramasser encore plus, et ça marche (combien de milliards déjà reçus par l’UE et les É-U?)

    « http://www.vesti.ru/doc.html?id=1677812&tid=105474 »
    A Donetsk, un nouvel acteur est apparu : L’ « Armée Orthodoxe » revendique déjà 5000 membres (bon c’est Vesti, faudra voir ce qu’en dit RT qui est plus objectif) et travaille avec la DNR. Ils n’ont pas suffisamment d’armes pour tout le monde, mais il se préparent méthodiquement à l’assaut en renforçant les défenses.
    Si en plus ça tourne à la guerre de religions entre orthodoxes de l’est et catholiques de l’ouest, ça risque de s’empirer.

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  • Benoit // 12.06.2014 à 16h23

    Merci M.Michel, ce rappel est extrêmement important à souligner, et il explique bcp de choses…
    je n’aurais pas su dire mieux…

    Bien à vous, et merci à M.Berruyer pour son travail.
    BF

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  • Louis // 12.06.2014 à 18h25

    Entre l’Ukraine, le TAFTA, le Brésil, l’Irak, et les commémorations de nos guerres mondiales … cela fait beaucoup de travail pour un seul homme.

    Avez vous songé au clonage cher Olivier?

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  • ken // 12.06.2014 à 20h05

    Merci

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  • Serge Palestine // 12.06.2014 à 20h13

    Je pense qu’il faut « ronger son frein » et garder patience,car je ne pense pas que Olivier (et d’ailleurs,c’est ce qu’il nous indique en début d’article: « vous verrez bientôt le lien avec l’Ukraine… »),ait concocté celui-ci, avec cet esprit synthétique d’une très haute qualité vulgarisatrice,sans qu’il y ait « anguille sous roche »…
    Vous savez toutes et tous ici,la qualité du travail phénoménal qu’opère Olivier,ainsi que la portée engendrée par celui-ci…..La mise en mouvement de tous ceux qui n’en peuvent plus des mensonges et grossières manipulations de la gent des « Chercheurs de la Nomenklatura officielle,des experts auto-proclamés et sacralisés,et des journalourds trafiquants d’infos » et pour ne pas rester que dans « l’entre-soi »…nous devenons nous-mêmes des diffuseurs, des acteurs et des réacteurs (parfois même des rédacteurs!)
    Il me semble que c’est aussi la force de ce blog,et depuis que je l’ai découvert,(car sur l’Ukraine et ses enjeux…j’étais à la recherche d’une info « non démonisée »),désolé je n’arrive plus à le lâcher de par sa richesse et son éclairage « décodeur »! pour ne plus se sentir écrasé sous cette chape de plomb de l’unilatéralisme des médias…
    Merci,rien que pour ça et c’est beaucoup! et à nous de faire fructifier ces intelligences…
    Les anti-fascistes de l’ouest et de l’est ukrainien ne doivent pas rester seuls!
    NO PASARAN!

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  • Aris // 12.06.2014 à 21h32

     » la peur stupide de l’inconnu et de l’autre. »
    Pensez-vous que cet argument soit universel et qu’il fonctionne avec les américains natives (1492) par exemple?
    La naïveté et la coopération sont peut-être aussi stupide que la la peur?
    D’ou mes autres questions :
    Comment vivre ensemble?
    Est-ce possible?
    Soumission et domination sont-il des impératifs de survie?
    Les vainqueurs ont-ils toujours raison?
    Les perdants ont-ils toujours raison?
    Vous avez 2 heures!

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    • Olivier KD // 12.06.2014 à 22h10

      Le facteur peur/mépris est probablement universel puisqu’on le trouve également chez les grands singes. Les bonobos, tout amour et affection qu’ils sont, peuvent en cas de crise interne s’acharner sur un ou plusieurs membres de leur horde.

      Un exemple oublié de discrimination en France : les cagots.

      http://fr.wikipedia.org/wiki/Cagots

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      • Aris // 12.06.2014 à 23h19

        Et pourquoi pas comparer les passions et pratiques humaines à celles des fourmis rouge des Galàpagos ou les crocodiles du Nil banc?
        Est-ce que tout est comparable à tout?

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  • Aris // 12.06.2014 à 21h47

    j’ajoute pour 2h de plus :
    La vérité est-elle une subjectivité partagée?

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  • moderato si cantabile // 12.06.2014 à 21h57

    Vous dites, Sun Tsu : « Je ne comprends pas bien cette nouvelle orientation que vous prenez pour ce qui concerne la crise Ukrainienne et plus largement concernant vos publications sur ce blog. »
    Je ne suis pas dans l’esprit d’Olivier Berruyer (le mien me suffit largement comme profondeurs à sonder).
    Je m’avance, quand même, pour une hypothèse :
    – le domaine de ce blog c’est « les crises ».
    – une des raisons de nous être retrouvés à un tel degré de dangerosité crisique, c’est un « manque de savoir », une absence d’analyse et aussi trop de domaines de la connaissance rendus « tabou »
    Bref je pense que (ça n’engage que moi) Olivier Berruyer et tous les autres qui participent à ce blog, tentent de nous ouvrir les portes de « l’enclos » où…nous sommes enfermés depuis un bon moment.
    Ce blog et Olivier Berruyer, ça dit : nous pouvons parler de tout, car « tout » nous concerne, à condition de le faire avec sagesse et modération.. Même pas pour trouver des « nouvelles réponses », mais surtout pour recommencer à nous poser les bonnes questions.

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    • Sun Tsu // 12.06.2014 à 23h08

      manque le lien de la route : http://www.youtube.com/watch?v=DCiRhCTWdik

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      • moderato si cantabile // 12.06.2014 à 23h45

        Essayez aussi de lire « La Route » de Mc Carthy
        Ou alors, si vous êtes un fan de « youtube » regardez ça aussi :

        https://www.youtube.com/watch?v=H5lCK8LB79k

        On y retrouve Mc Carthy (un très beau livre) et sa mise à l’écran par les frères Joel et Ethan Coen…ce n’est pas « bizarre » c’est de la profondeur de la pensée.

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  • Zinzin // 13.06.2014 à 07h26

    David Graeber en parle dans son livre sur la « dette, 5000 ans d’histoire »

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  • redrock // 13.06.2014 à 10h58

    on peut lire brièvement sur wikipedia quelques liens entre Khazars, Ashkénazes et Varègues qui ont le mérite de montrer la complexité du peuplement de cette région, corridor eurasiatique, mais aussi en lien avec le Moyen orient et l’Afrique.
    http://fr.wikipedia.org/wiki/Khazars

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  • Serge Palestine // 13.06.2014 à 11h20

    Le « peuple catholique »! Kesaco, moi pas connaître ?

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  • Spiridon // 13.06.2014 à 12h42

    Cher Olivier, je serais heureux que vous m’expliquiez vos raisons: je me suis contenté de renvoyer à deux lectures d’articles récents (cette semaine) dont les auteurs sont éminents et au dessus de tout soupçon; l’un est Israel Shamir, israélien qui aime Israel même s’il défend simultanément la cause palestinienne, l’autre américain ancien haut-fonctionnaire de Reagan, qui connait le milieu politique américain de l’intérieur. Ce sont des lectures intéressantes, éclairantes; ils ne font nulle ombre à votre blog, par ailleurs très intéressant et visuel; je n’y ai rajouté aucun commentaire ou avis; pourtant après quelques heures de présence (la nuit) vous avez supprimé ce post.
    Après tout pourquoi pas, mais il serait convenable de dire pourquoi. Sinon, c’est l’arbitraire qui domine et le fait que vous soyez souverain sur votre blog n’élimine pas cette sensation désagréable de l’arbitraire. Ceci, par ricochet, ne nuira-t-il pas à l’image d’objectivité et d’honnêteté que vous donniez jusqu’à présent?

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    • dan // 13.06.2014 à 13h33

      Réponse satisfaisante…Dommage que vous ne puissiez pas être aidé pendant cette tache… Mais pourquoi l’auto-censure ?

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  • Alcide // 13.06.2014 à 13h00

    La prise d’intérêt est condamnable car sans création monétaire il est impossible de payer un intérêt sans globalement perdre une partie de son patrimoine.

    Dans le paradigme actuel profondément anticonstitutionnel mais légalisé par les crapules qui nous gouvernent, seules les banques privée créent la monnaie lors de l’établissement d’un crédit.

    La création monétaire grâce au crédit est donc un vol institutionnalisé, il est temps de s’en apercevoir.

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  • Fabien // 13.06.2014 à 15h51

    Tout d’abord merci pour le travail que vous fournissez quotidiennement pour ce blog, qui est d’une grande qualité.

    Pourriez-vous toutefois préciser les sources des cartes que vous utilisez dans cet article ?

    Merci beaucoup,

    Fabien

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  • Krystyna Hawrot // 13.06.2014 à 18h05

    Merci beaucoup pour ce travail titanesque! Et pour votre courage de vous attaquer au sujet! Bien sur l’histoire s’écrit en hypothèse et surtout pour l’histoire ancienne elles sont nombreuses et contradictoires. Mais cela n’enlève en rien à l’intérêt de votre analyse. Mais reposez vous un peu, on a encore besoin de vous contre la guerre en Ukraine! 🙂

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  • Une Bévue // 15.06.2014 à 18h57

    On a même attenté à sa vie…
    Il est vrai que certains le voient comme athé, il a écrit un « Traité thélogico-politique », dieu est au centre de sa préoccupation philosophique…

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