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19.juillet.201619.7.2016 // Les Crises

Les nouveaux maitres du monde, par John Pilger

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Source : Le Partage, le 24 juillet 2015.

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John Pilger est un journaliste de nationalité Australienne, né à Sydney le 9 Octobre 1939, parti vivre au Royaume-Uni depuis 1962. Il est aujourd’hui basé à Londres et travaille comme correspondant pour nombre de journaux, comme The Guardian ou le New Statesman.

Il a reçu deux fois le prix de meilleur journaliste de l’année au Royaume-Uni (Britain’s Journalist of the Year Award). Ses documentaires, diffusés dans le monde entier, ont reçu de multiples récompenses au Royaume-Uni et dans d’autres pays.

John Pilger est membre, à l’instar de Vandana Shiva et de Noam Chomsky, de l’IOPS (International Organization for a Participatory Society), une organisation internationale et non-gouvernementale créée (mais encore en phase de création) dans le but de soutenir l’activisme en faveur d’un monde meilleur, prônant des valeurs ou des principes comme l’auto-gestion, l’équité et la justice, la solidarité, l’anarchie et l’écologie.

Dans ce documentaire John Pilger analyse le système économique dominant et le fossé qui se creuse entre les plus riches et les plus pauvres. Le documentaire s’intéresse particulièrement aux institutions qui dominent l’économie mondiale, comme la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International ou encore l’Organisation Mondiale du Commerce, et aux millions de gens qui, sous leurs autorités et leur règlements, se retrouvent au chômage et à la rue.

John Pilger voit le système économique actuel comme un empire en extension, et à la tête de cet empire des institutions internationales et des multinationales bien souvent dirigées par des occidentaux issus de pays comme les États-Unis, le Royaume-Uni, et d’autres nations d’Europe de l’Ouest.

Pour analyser les véritables conséquences de la mondialisation, John Pilger se rend en Indonésie – pays que la banque mondiale qualifiait de modèle jusqu’à l’effondrement de son économie en 1998 – ou des marques de renommée internationale comme Nike, Gap, Adidas ou Reebok font produire dans des usines et par une main d’œuvre sous-payée des produits qu’ils vendront 250 fois plus cher qu’ils ne payent un employé à le faire.

Il y rappelle aussi l’histoire trop souvent occultée du massacre d’un million de membres du parti communiste en 1965 en Indonésie, ordonné par le dictateur général Suharto, qui fut soutenu par nombre d’hommes d’affaires et de politiciens occidentaux. Un rapport de la CIA datant de 1968 affirme que ce massacre est « l’un des plus tragiques du XX° siècle, mais aussi l’un des plus ignorés ».

John Pilger y aborde donc les deux thèmes qui lui tiennent à cœur : l’impérialisme et l’injustice qu’entraine la pauvreté. Ce documentaire propose une analyse parallèle entre une mondialisation moderne et un vieil impérialisme.

« Ma vision du monde s’est forgée avec les années, à force d’observer le fonctionnement de l’impérialisme et la division du monde entre des riches, qui s’enrichissent sur le dos des autres, les pauvres, qui s’appauvrissent. Cette division n’a pas changé en 500 ans, mais une nouvelle technique perverse est venue renforcer cela et assure la concentration des ressources du monde entier en un nombre de mains toujours plus petit. Ce qui change aujourd’hui c’est l’avènement d’un mouvement global qui comprend cette supercherie et qui prend de l’ampleur, surtout parmi les jeunes, qui sont pour la plupart mieux éduquée sur la nature polymorphe du capitalisme, que dans les années 60. De plus, l’intensité de la propagande officielle étant un indicateur, ainsi que la panique institutionnelle, le nouveau mouvement est alors déjà en train de triompher. »

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Ari // 19.07.2016 à 12h55

Quand j’étais jeune je pensais « qu’un peu de libéralisme » ne pouvait que faire du bien, car au fond j’imaginais qu’il s’agissait d’un peu plus de liberté au sein d’un système qui a des règles, une éthique…

Or je pense que le libéralisme ce n’est que la primauté des libertés individuelles sur tout le reste et particulièrement le commun. C’est la liberté individuelle quitte à détruire les biens communs, sans aucun scrupule. Greed is good.

C’est donc la liberté du renard dans le poulailler et bien entendu rien n’empêche ce renard d’appeler un pote à lui pour faire le guet pour bouffer les poules tout en étant encore plus tranquille.
Pour moi c’est cela le VRAI libéralisme. Pas celui que j’imaginais quand j’étais jeune.
Le capitalisme de connivence, et la violence, sont des effets inéluctables du libéralisme.

20 réactions et commentaires

  • pic et puce // 19.07.2016 à 03h38

    Henry Kissiger porte une grosse responsabilité dans les massacres commis en Indonésie et perpétrés secrètement pendant que les projecteurs étaient braqués sur le Vietnam… Après il nous jouera peut-être le coup de la victime…

      +25

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  • Toff de Aix // 19.07.2016 à 09h19

    A rappeler la participation déterminante des USA dans ce massacre, via son embassade sur place, qui a donné les listes des membres du PC indonésien aux milices de Suharto… Milices composées majoritairement de jeunes défavorisés, issus des organisations de jeunesse type « mjc ». Celles-ci n’eurent plus qu’à parachever le travail en quelques jours. Un excellent documentaire retrace cela : « The Act of Killing », sorti en 2012.

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  • Ardéchoix // 19.07.2016 à 09h26

    A 41:25
    « – la dette doit être soit allégée, soit annulée, cela ne vous semble pas logique? Je me trompe?
    Stanley Fischer,Manager Directeur FMI – oui vous vous trompez. Laissez moi vous expliquer.
    Vous êtes endetté, et je suis endetté, et je serais pas mieux si quelqu’un venait et annulait ma dette, car je ne pourrais plus jamais emprunter. »

    Ben en voilà un bel argument, ben zut mon pays va plus pouvoir emprunter. Bon ok on change rien et quand je payerais les impôts sur le revenu, je serai bien content de contribuer a payer les intérêts de la dette, champagne.

      +18

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  • SIMONET // 19.07.2016 à 09h28

    Toujours et encore l’impérialisme des multinationales développé avec le concours des gouvernements « défaillants » du monde et qui a mené à ce l’on appelle aujourd’hui le « capitalisme de connivence » lequel n’a rien avoir avec le vrai libéralisme.

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    • Ari // 19.07.2016 à 11h25

      « le “capitalisme de connivence” lequel n’a rien avoir avec le vrai libéralisme. »
      Ah bon ?
      Cette question est réellement sincère.
      Qu’appelez-vous vrai ? Car en REALITE, ou CONCRETEMENT, bref en vrai quoi, je vois beaucoup d’exemples ou le libéralisme s’impose avec une extrême violence pour les peuples au profit de quelques plus riches de connivence.
      Pour vous en VRAI, c’est sur le papier ? dans l’idéologie ?

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      • SIMONET // 19.07.2016 à 11h52

        Le vrai libéralisme n’autorise pas les Etats à aider leur copain au point de créer des GOOGLE, des Microsoft (qui impose par exemple que l’on ne puisse acheter un ordinateur sans ce logiciel), ou l’Oréal qui aidé par le gouvernement de l’époque a détruit pratiquement tous ses concurrents en France en une génration, etc… Cette concentration frauduleuse depuis 40 ans est à l’opposé d’une libre et saine concurrence. Ces mastodontes mondialisés nous obligent à consommer ce que bon leur semble. Ils sont devenus aussi puissants que des Etats si ce n’est plus. Dotés d’une puissance financière que les Etats ont perdu, 30.000 sociétés de lobbying à Bruxelles peuvent ainsi « aider » nos représentants à choisir -pour nous- comment nous devons travailler, vivre et même manger!

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        • Ari // 19.07.2016 à 12h55

          Quand j’étais jeune je pensais « qu’un peu de libéralisme » ne pouvait que faire du bien, car au fond j’imaginais qu’il s’agissait d’un peu plus de liberté au sein d’un système qui a des règles, une éthique…

          Or je pense que le libéralisme ce n’est que la primauté des libertés individuelles sur tout le reste et particulièrement le commun. C’est la liberté individuelle quitte à détruire les biens communs, sans aucun scrupule. Greed is good.

          C’est donc la liberté du renard dans le poulailler et bien entendu rien n’empêche ce renard d’appeler un pote à lui pour faire le guet pour bouffer les poules tout en étant encore plus tranquille.
          Pour moi c’est cela le VRAI libéralisme. Pas celui que j’imaginais quand j’étais jeune.
          Le capitalisme de connivence, et la violence, sont des effets inéluctables du libéralisme.

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        • Dominique // 20.07.2016 à 17h10

          « Microsoft (qui impose par exemple que l’on ne puisse acheter un ordinateur sans ce logiciel »
          N’importe quel vendeur d’informatique te fournis un ordinateur sans cet OS. l’« imposition » n’est effective que pour les moutons.

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      • Milsabor // 19.07.2016 à 12h12

        Les capitalistes intégristes dénoncent le néolibéralisme comme une déviance perverse du libéralisme. La dérégulation, la financiarisation, la dette sont les causes et les conséquences de cette perversion du bon capitalisme qui repose sur le contrôle et la régulation du partage de la plus-value entre les dividendes, les investissements productifs et les salaires dans le but d’optimiser l’équilibre économique du moteur production-consommation.
        Cette vision idéologique quasi mystique du bon capitalisme est une illusion, une égrégore. Le capitalisme comme l’économie de marché ne connaissent qu’une motivation, qu’un moyen et qu’une fin : le profit. Et ce qui anime la recherche du profit c’est le désir de puissance, dont on sait qu’il attaque les obstacles qu’il rencontre comme l’acide dissout la craie. Il faut admettre que tout système qui ignore l’essence perverse du désir de puissance s’y abandonne.
        Le capitalisme n’est pas un projet de société valide. Il est dans sa nature perverse de détruire l’humanité. Un projet de société valide doit partir de l’homme pour arriver à l’homme en tenant compte de sa nature perverse et en y remédiant par des moyens de régulation adaptés. L’économie et le marché retrouveront alors la place qui leur revient, forcément subsidiaire.

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        • Ago // 20.07.2016 à 00h42

          Uņ projet valide, dites vous, en tenant compte de la nature perverse de l homme ou de la nature perverse du capitalisme créé par un très grand groupe d hommes ?

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    • petitjean // 19.07.2016 à 18h04

      « lequel n’a rien avoir avec le vrai libéralisme »

      expliquez moi où se trouve, où fonctionne ce « vrai libéralisme » ? où svp ?

      n’est-ce pas une pure chimère ?…………………….

        +2

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  • Gilou // 19.07.2016 à 10h28

    « John Pilger y aborde donc les deux thèmes qui lui tiennent à cœur : l’impérialisme et l’injustice qu’entraine la pauvreté. »
    Pardon mais c’est plutôt :
     » la pauvreté qu’entrainent l’impérialisme et l’injustice. »
    Cela dit, le mouvement lancé par John Pilger, Vandana Shiva et Noam Chomsky, sera certainement une partie de la solution, si on veut bien ne pas sombrer dans le pessimisme.

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  • openmind // 19.07.2016 à 13h47

    Des riches plus riches et des pauvres plus pauvres le logiciel de nos sociétés depuis 500 ans…

    Nous dirons qu’avec l’avènement des multinationales on a franchi un cap dans la prédation des richesses, puisque le pillage des Etats devint quasi légal…

    Et je vous propose un bon moment de cinéma ( rare par les temps qui courent, j’ai regardé « the big short »,merci Olivier pour le conseil) qui nous ramène en 1982!!!! Déjà le foot nous éloignait des vraies questionnement sociaux…j’avais 10 ans j’ai retenu Séville mais désormais je retiens « 1000 milliards de dollars » avec le grand Patrick mort juste après donc bien trop tôt…

    https://youtu.be/ECCGvQ4AkBA

    Pour ceux qui voudraient aller à l’essentiel:

    https://youtu.be/Az9A4CSSWvA

      +1

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  • vincent // 19.07.2016 à 18h51

    Je n’aime pas le parti prit du journaliste.

    Bien que j’approuve ses propos de dénonciations justes, je suis assez contre le fait que quelconque institution occidental, FMI ou autre ait à se prononcer sur la nature des régimes politiques, Suharta était une crapule c’est sur, mais ce n’est pas à nous de décider qui dirige ce pays On doit encourager les ouvertures en promouvant le dialogues et les échanges.

    Enfin pour que ces pays sortent de la pauvreté, ils doivent devenir autonome et défendre leur ressources face à ceux qui les convoite, la Chine a fait ceci et s’en sort très bien, et elle n’a pas eu besoin de la BM ou du FMI, Enfin si c’est pays ont une chance cela passera par un dirigeant sur de lui et charismatique, qui nous ne conviendra pas forcément, et cela on doit l’accepter, même pour des reporter comme ce monsieur.

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    • RGT // 19.07.2016 à 19h58

      La Chine a été dirigée d’une main de fer par Mao et ses successeurs, et le PC chinois avait une « dent » contre les occidentaux, même s’il a « libéralisé » l’économie dans les années 80/90 pour avoir un poids suffisant contre les occidentaux.

      Mais attention : Les chinois sont sans doute culturellement encore plus « rapaces » que les occidentaux et si la chine est actuellement « riche », se sont surtout les « apparatchiks » et les opportunistes qui raflent la mise.

      La Chine commence à délocaliser les productions les moins qualifiées au Vietnam et dans d’autres pays « low cost » car la main d’œuvre non qualifiée commence à être « trop chère »… Comme en occident.

      C’est con à dire mais il n’y a que les taxes à l’importation qui permettent de « relocaliser » les emplois.

      D’ailleurs, la Chine en « abuse » férocement (300% pour les produits manufacturés), ce qui oblige les transnationales à fabriquer sur place si elles veulent pouvoir vendre leurs produits en local.

      Mais comme il y a beaucoup de business et que cette condition n’est pas négociable, personne n’est choqué…

      Deux poids et deux mesures, comme d’habitude.

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  • Noone // 19.07.2016 à 20h00

    Ce que l’on appelle « libéralisme » n’est autre que le capitalisme de connivence. Le pognon des contribuables va directement dans la ploche des connivents. Plus de libéralisme c’est toujours plus de pognon pompé aux contribuables pour les intérêts d’une poignée du premier cercle.

    Leur « libéralisme » n’est rien d’autre que du pantouflage public-privé, de la consanguinité des banques et des financeurs avec les politiques et les hauts fonctionnaires, du lobbying dans les couloirs des administrations, des milliards de subventions pour le premier cercle, des contrats publics pour les connivents, des cartels, des conflits d’intérêts, des inégalités fiscales entre les multinationales et les PME/TPE qui, elles, sont laminées, tout comme les salariés et la classe moyenne.

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  • Django // 19.07.2016 à 22h54

    Je tiens juste à signaler ce propos incroyable suite à des meurtres occidentaux, dans lequel RFI est impliqué.
    « Mais les jihadistes contre-attaquent, notamment par des attentats-suicide. Si les rebelles parviennent à prendre définitivement le dessus, l’organisation terroriste devra se replier vers le sud, dans son fief de Raqqa, dont la reprise est l’un des objectifs affichés de la coalition internationale. »
    http://www.rfi.fr/moyen-orient/20160719-syrie-cinquantaine-civils-mort-frappes-coalition-osdh

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  • Frédéric // 19.07.2016 à 23h05

    Au fur et à mesure que je suivais le film, déjà ancien, un malaise me prenais: je ne pouvais pas voir l’Indonésie comme un pays lointain, dans ce tiers-monde pauvre, mais lointain, pour lequel j’aurais une compassion condescendante. Je vis en Grèce, et je me suis vu dans cette indonésie où les pauvres doivent payer pour ceux qui ont empoché les dessous de tables, comme de Siemens, et avec la complicité de ceux qui nous réclament maintenant de rembourser une dette avec l’argent qui manque aux hopitaux, aux écoles qui ont fermé. Le gouvernement vient de supprimer l’aide exceptionnelle aux retraités qui ne peuvent plus vivre avec leur retraite sous l’injonction des « partenaires » européens, la Commission et la Banque Centrale. Ce n’est plus la prédation d’un pays sur un autre pays étranger, c’est le cannibalisme européen. Cela n’a plus aucun sens. Il est impossible que l’Union Européenne survive comme ça.

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  • anne jordan // 20.07.2016 à 15h29

    A écouter absolument : Francis Cousin , à propos de l’attentat de Nice :

    https://youtu.be/LHGEbwvmpoE

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  • natoistan // 21.07.2016 à 02h05

    Une guerre mondiale a commencé – Brisez le silence

    Combien sont au courant qu’une guerre mondiale a commencé? En ce moment, il s’agit d’une guerre de propagande, de mensonges et de distraction, mais cela peut changer instantanément au moindre ordre mal interprété, avec le premier missile.

    http://arretsurinfo.ch/une-guerre-mondiale-a-commence-brisez-le-silence/

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