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9.août.20139.8.2013 // Les Crises

[Invité] Moi, ingénieur industriel

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Un nouveau témoignage du mois d’août… 🙂

Moi, ingénieur application dans l’automatisation de procédés industriels, j’ai constaté, ces 25 dernières années, de profonds changements dans les méthodes de travail de ce qui est le cœur de la production industrielle.

Pour clarifier les choses les procédés industriels dans lesquels j’ai travaillé sont ceux qui produisent vos médicaments, votre essence, vos céréales, vos parfums…

Lorsque j’ai commencé, jeune technicien, les sites industriels disposaient d’équipes techniques (bureaux d’études) internes connaissant les procédés de fabrication et capable de définir un cahier des charges pour l’automatisation d’une nouvelle ligne de production et de participer, en interne, à la réfection d’un atelier.

Et puis, insidieusement, presque sournoisement je dirais, ces équipes se sont morcelées. Les anciens, partant en retraite, n’étaient pas remplacés, la promotion interne (technicien de maintenance passant au bureau d’étude) ne fonctionnait plus. Pour finalement arriver à la suppression l’externalisation de ce service vers … les sociétés d’automatisation.

De la même manière mais avec un certain décalage les sociétés d’automatisation disposant de ressources techniques, avec une grande connaissance du matériel utilisé, se sont retrouvées morcelées à leur tour. Les services techniques étant externalisés vers de la sous-traitance et la société ne gardant que son « cœur de métier » : les chefs de projets. Simplement ces chefs de projet perdant petit à petit leurs connaissances techniques se retrouvent à superviser un travail qu’ils ne maîtrisent malheureusement plus … 😉

Cet état des lieux n’est en aucune manière l’expression d’une amertume, au contraire personnellement je ne peux que me réjouir d’une telle situation, travaillant en tant que sous-traitant de mon ancien employeur, je gagne beaucoup mieux ma vie maintenant sans la lourdeur hiérarchique imposée par les structures pyramidales en place dans toute grande société.

Au passage j’en profite pour inviter tous les lecteurs à lire ou relire le pamphlet de Laurence J. Peter paru en 1969 sur les organisations hiérarchique (http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Peter) et selon qui « tout employé tend à s’élever à son niveau d’incompétence » associé au corollaire de Peter : « Avec le temps, tout poste sera occupé par un incompétent incapable d’en assumer la responsabilité. » Pamphlet humoristique à la base mais qui résume admirablement bien notre société hiérarchique.

Pour revenir au thème de cet article, tous les changements mentionnés précédemment furent imposés aux différents intervenants par des « gestionnaires » en charge des finances des sociétés. Si le principe en est louable (une entreprise est par essence capitalistique et son objectif principal est de gagner plus d’argent qu’elle n’en dépense) la méthode employée (équilibrer les colonnes débit et crédit d’un tableur) l’est beaucoup moins.

En effet comment comptabiliser l’expérience ? (celui qui a la formule peut la communiquer ou la breveter : il fera fortune) comment prévoir les arrêts de production ou les retards si au lieu de s’appuyer sur des gens d’expérience pour une réalisation on demande à un chef de projet ne connaissant pas le procédé de faire appel à des sous-traitant ne connaissant pas le produit d’automatisation afin de réaliser un programme assurant sécurité et productivité. Le résultat est malheureusement la : ça ne fonctionne pas. Cette structure a l’étonnante faculté, à l’instar des chats, de souvent retomber sur ses pattes car il se trouvera toujours dans l’équipe des personnes de bonne volonté pour passer quelques week-end ou nuits afin que la production puisse démarrer en sécurité jusqu’à la prochaine fois …

Dans la même veine, cette financiarisation de la production industrielle a tué tout investissement productif : le critère brandi fièrement par les responsables de mon ancienne société était que toute dépense de 1 € doit en rapporter 2 à la fin de l’année !

Pour terminer sur une note polémique, ce comportement irrespectueux des personnes et de leurs expériences ne se retrouve pas partout et c’est tant mieux. Par exemple la Suède et la Suisse ont su trouver un compromis, le résultat est là : croissance pour la Suède, plein emploi avec des salaires à faire pâlir pour la Suisse.

Les Français veulent le beurre et l’argent du beurre. Sans vouloir paraître nationaliste (ce que je ne suis absolument pas), selon mon opinion pour sortir de l’ornière dans laquelle nous avons mis déjà 2 roues, il faut :

  • que nous arrêtions de chercher à toujours payer le moins possible
  • que nous arrêtions de vouloir gagner toujours plus même au-delà du raisonnable
  • que les français qui épargnent (15% de leurs revenus il me semble ?) arrêtent de jouer les écureuils et profitent de la vie en dépensant une partie de leur épargne des produits et services locaux (si vous lisez régulièrement ce blog et les autres de la même veine, je ne pense pas qu’il soit difficile de vous convaincre qu’il vaut mieux dépenser cet argent maintenant plutôt qu’attendre qu’il disparaisse par l’inflation ou le défaut.
  • que nous acceptions une libéralisation du marché du travail mais avec une contrepartie dissuasive pour les patrons indélicats
  • et pourquoi pas, utopie aidant, que nous imitions l’Islande : en remplaçant tous les politiques par une assemblée constituante afin de renouveler totalement notre système sclérosé …

Signé : un lecteur du blog…

59 réactions et commentaires

  • Achille Tendon // 09.08.2013 à 06h23

    Tiens, à propos de Suisse, voici un petit billet sympathique:

    http://tinyurl.com/m5anoso

    Bonne lecture dans le cadre d’une réflexion plus globale…

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    • Patrick Luder // 09.08.2013 à 07h43

      cohésion nationale
      démocratie directe
      recherche et innovation
      perfectionnisme
      plein emploi

      => tout cela ne serait pas sans la paix du travail …
      malheureusement remplacée par des tracas administratifs croissants
      et la perte progressive de la souveraineté individuelle

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      • Achille Tendon // 09.08.2013 à 19h45

        Effectivement et il y a toujours mieux à faire, notamment choisir (nous le pouvons en Suisse) nos élus à tous les niveaux: il y a une initiative en cours pour moins de bureaucratie qui devraient en réveiller plus d’un et cesser les tracas administratifs !!!

        Mais comparé au reste de l’Europe, nous restons des privilégiés, surtout parce que le peuple l’a choisi !!

        Et en espérant que la sphère privée continue d’être privilégiée, histoire de ne pas ressembler au goulag européen !!!

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  • Patrick Luder // 09.08.2013 à 07h37

    @l’auteur

    Bonjour et merci pour votre témoignage. Sur le thème de votre billet, la changement de la structure de l’industrie, il faut aussi préciser que la spéclialisation provient surtout de la complexification. C’est, il me semble, le priincipal moteur de ce changement de structure, bien sûr conduit par la recherche d’optimisation financière mais surtout parce qu’il est difficile de maîtriser des procussus toujours plus complexes. Quand une entreprise vous propose de prendre une charge et à moindre coût une partie difficile et précise de votre processus, il faut avoir une bonne vision globale et un sacré caractère pour refuser …

    Sinon je regrette que vous n’abordiez pas le problème même de la destruction des emplois par l’automation excessive. Que l’on remplace les emlois pénible par de la mécanisation et de l’automation, OK, mais quand on remplace ces emplois pour des raisons de petittes économies, cela devient dangereux, et quand on remplace ces emplois parce que l’on préfère avoir affaire à des machines plutôt qu’à du persopnnel syntiqué, cela devient un crime contre la société …

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    • lureau // 09.08.2013 à 08h21

      Bonjour M.Luder,
      Sur le thème destruction d’emploi, mon travail se situe dans l’industrie chimique ou pharmaceutique ou ce sujet ne s’applique pas vraiment (on automatise la production surtout par souci de sécurité, de reproductibilité et de traçabilité).
      Il en va effectivement autrement de l’industrie automobile ou des chaines de productions mais là je pense quand même que l’automatisation a certes détruit des emplois mais surtout enlevé une grosse part de pénibilité. Et puis les emplois de manœuvres sont remplacés par des emplois plus qualifiés (pas en quantité égale évidemment) dans l’electricité, l’automatisme, la mécanique et ces personnes ne sont pas remplaçable par des automates, ça c’est une certitude (nos descendants verront pour corriger ce passage dans 50 ans ) Selon moi les gains sont plus important que les pertes mais cela reste une opinion personnelle.

      Au sujet de la spécialisation par la complexification, je ne pense pas que cela en soit la cause. Mon expérience de travail dans les nombreuses industries chez qui j’ai eu l’occasion d’aller me conduit à penser que c’est la volonté d’optimisation des couts qui a engendré cette stratification, en fait c’est Bill gates avec son tableur ou il faut impérativement rentrer des chiffres en face ces cases et que la case du bas soit en vert. Tout ce qui ne va pas dans une case n’est pas supposé exister. Or dans l’industrie il y a beaucoup de choses qui sont importantes pour la bonne marche de l’entreprise mais qui ne rentrent pas dans les cases, donc toute tentative de chiffrage et de comparaison vis à vis de l’externalisation est faussée à l’origine. Le gain est effectivement réel dans l’immédiat mais si on faisait les comptes sur plusieurs années en perte de productivité, démotivation du personnel, etc. je pense qu’ils ne seraient pas à l’avantage de cette solution.

      cordialement

      « l’auteur »

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      • step // 09.08.2013 à 16h56

        une remarque toutefois, le remplacement c’est il fait en quantité équivalentes ? (en nombre d’humain?) . Parce que pendant ce temps là, y a plus de bouches à nourrir. Dire on a viré 50 manoeuvres et recruté 2 ingénieurs et 20 machines qui coutent 5% de moins donc tout va bien, ne marque que si le « salaire » des 2 ingénieurs et des 20 machines continuent à faire vivre les 50 manoeuvres. Est-ce le cas ? je ne crois pas.

        Sinon même constat en informatique, là aussi, une externalisation des savoir faire avant dilution dans un méandre de sous-traitance. Pour donner un exemple, une société de surveillance vidéo qui vend des « serveurs de télésurveillance », dont le logiciel est confié à des développeurs indiens, et dont le matériel est issu d’une société de vente de composants informatiques.
        Au final:
        -Il devient difficile de faire corriger un problème de développement, les distances, la barrière de la langue, et la nature des contrats entre la société titulaire et la sous-traitante ne le permettant pas facilement.
        – Le matériel est sans rapport avec les besoins en fiabilité et en puissance, exemple, une base de donnée oracle gérant les transactions bancaires sur un pentium 2Gh (oui oui, tout neuf) sur un disque ide non raid….
        – Les intervenants de la société sont dépassés et ne savent plus installer leur produit, vu qu’ils n’ont pas pu, et que la société ne leur a pas permis de suivre les evolutions externalisées de leur produit.

        Si vous vous imaginez que je force le trait, sachez que ce système est en production, là ou je travaille. Au final, une panne (évidemment) a révélé récemment que la sauvegarde payée par mon employeur à la société n’était pas opérationnelle, et nous n’avons pas perdu la totalité des transactions du parking pour la simple raison que je faisais la sauvegarde de mon coté dans leur dos.
        Bref, le final de l’histoire, est que cette dilution de savoir-faire, de responsabilité, à comme objectif ultime de faire reporter les centres de couts sur le client. Ce dernier paye en monétaire une prestation et paye par ses agents en interne la réalisation de la prestation. C’est pas beau le « bizness » (mot repris de la bouche du commercial de la société titulaire en question).

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        • chris06 // 09.08.2013 à 18h53

          @step,

          une remarque toutefois, le remplacement c’est il fait en quantité équivalentes ? (en nombre d’humain?)

          dans ce secteur, bien évidemment que non.

          Dire on a viré 50 manoeuvres et recruté 2 ingénieurs et 20 machines qui coutent 5% de moins donc tout va bien, ne marque que si le “salaire” des 2 ingénieurs et des 20 machines continuent à faire vivre les 50 manoeuvres. Est-ce le cas ? je ne crois pas.

          Tu as raison mais que c’est il passé avec les 5% de moins? Supposons que l’entreprise ait baissé ses prix de 5%, elle aurait aussi pu augmenter sa marge mais bon, supposons que non. A priori, le fait qu’elle ait baissé ses prix de 5% ne devrait pas avoir d’impact sur les revenus des 30 millions de travailleurs français parmi lesquels elle trouve ses clients donc ceux qui achètent ses produits se retrouvent avec 5% de plus à dépenser ailleurs dans d’autre produits et services (je suppose que le taux d’épargne reste constant ce qui est à peu près le cas en France depuis longtemps). Ce qui va employer plus de personnes dans d’autres secteurs.

          Donc il faut raisonner sur l’ensemble des secteurs et la question devient est ce que l’automatisation cause une augmentation du chômage?

          Là on peut regarder une courbe de l’évolution historique du chômage en France. Grosso modo, si on regarde sur les 60 dernières années, c’est assez clair, on a eu un chômage à moins de 5% jusqu’au début des années 70, puis envolée historique pendant environ 12 ans à plus de 10% et depuis, on « oscille  » autour de cette valeur +/- 2%.

          Or l’automatisation, et de manière plus générale, la mécanisation des moyens de production (le remplacement du travail répétitif humain par des machines de plus en plus sophistiquées) est un processus long qui dure depuis des lustres (pense aux tracteurs et autres moissonneuses-batteuses qui ont remplacé nombre de paysans et ainsi de suite) qui ne s’est pas particulièrement produit pendant les 12 années qui ont vu l’apparition du chômage de masse en France.

          Si l’automatisation et la mécanisation progressive des moyens de production avaient causé l’augmentation du chômage en France, on aurait du voir une augmentation progressive du chômage en France. Or ce n’est pas le cas.

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          • eBry // 11.08.2013 à 02h33

            Les chiffres du chômage ne sont pas comparables tels quels à travers les décennies ne serait-ce que parce que leurs méthodes de calculs ont été fréquemment modifiées, comme pour l’inflation.

            Il y a quarante ans, le travail temporaire était beaucoup plus marginal qu’aujourd’hui, la pression au travail pour le rendement était inférieure dans certains secteurs,…

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          • step // 18.08.2013 à 10h02

            « Tu as raison mais que c’est il passé avec les 5% de moins? Supposons que l’entreprise ait baissé ses prix de 5%, elle aurait aussi pu augmenter sa marge mais bon, supposons que non. »
            En théorie c’est une possibilité, ce n’est pas la réalité depuis 10 ans, d’où l’envolée du chômage et de la part de la richesse captée par la rente actionnariale.
            Sinon pour les chiffres du chômage voir la réponse d’ebry, il faut comparer ce qui est comparable.

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  • France41 // 09.08.2013 à 08h52

    Bonjour,

    L’automatisation a été mise en place pour des postes de travail qui épuisaient des ouvriers ou dangereux pour leur santé ( cabines de peinture).D’ailleurs cet ingénieur ne remet en cause que la conception et la gestion cde chaines de production automatisées.
    On peut naturellement dire que c’est pas bien de prendre le travail d’ouvriers qui font les mémes gestes toute leur vie.
    Mais l’exemple des canuts de Lyon a montré que les « bons » sentiments si tant est qu’ils le sont
    ne méne à rien.
    Peut-être faudrait -il se poser la question suivante:
    – que deviennent les travailleurs si les processus de production sont automatisés et robotisés?.et ne pas rejeter cette question en disant que cela n’arrivera pas en France
    Cela me fait penser au précédent article de Keynes et aux commentaires dont l’un parlait de bonne et fausse croissance.C’est intéressant de parler du sexe des anges mais la question à mon

    avis est : que fait-on si la croissance telle que définie actuellemnt ne revient pas?.( la baisse tendancielle de la croissance dans les pays occidentaux depuis 1945 est bien connue)

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  • Téji // 09.08.2013 à 09h32

    merci pour la piqure de rappel sur le principe de Peter, ça fait pas de mal 😀
    en tous cas, votre dernière proposition va dans cette logique, puisqu’il devient de notoriété publique que nos politiciens ne brillent, pour la plupart, que par leur incompétence, quand ce n’est pas via leurs conflits d’intérêt, voire leur (corruption) manque de civilité !

    « Les Français veulent le beurre et l’argent du beurre »…
    par chez nous on rajoute à la fin « … et les seins de la crémière ! »

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    • dadone // 09.08.2013 à 09h55

      Ce principe de Peter est faux. il présuppose que tout un chacun souhaite grimper dans la hiérarchie ce qui est faux. Bon nombre de personnes souhaitent faire correctement leur travail et que ce dernier ne leur demande pas un effort exessif et sont parfaitement consciente que si elle vont vers un travail plus complexe leur qualité de vie risque d’en patir.
      Ce principe peut être valable sur quelques cas particuliers de personnes ambitieuses qui n’ont pas consciente de leur potentiel

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      • Baba // 09.08.2013 à 16h18

        Mieu que le principe de Peter, le Principe de Dilbert!
        https://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Dilbert
        Et dans ma boite c’est l’application a la lettre!

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      • DonKiShoot // 09.08.2013 à 16h38

        Pas d’accord, on est obligé de grimper si on veut gagner plus pour vivre mieux et je ne pense absolument pas que les gros responsables dans leurs bureaux fermés vivent plus péniblement leur travail que moi qui suit plutôt dans le bas de la hiérarchie.

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        • dadone // 10.08.2013 à 09h24

          Ne prenez pas votre cas particulier pour un cas général. J’en connais beaucoup à commencer par votre serviteur qui depuis longtemps ont renoncé à gagner plus préservant ainsi une qualité de vie.

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        • dadone // 10.08.2013 à 09h39

          et je ne pense absolument pas que les gros responsables dans leurs bureaux fermés vivent plus péniblement leur travail

          Et vous voulez monter pour rejoindre ces « gros responsables » ?
          Bref « être calife à la place du calife » ?
          Belle mentalité, pour sur la société ne va que progresser avec ce type de comportement !

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          • Patrick // 10.08.2013 à 10h34

            @dadone

            « être calife à la place du calife »

            Dans mon cas très personnel, j’ai grimpé dans la hiérarchie parce que je ne supportais pas … la hiérarchie. Une autre façon de lutter pour un meilleur salaire et une facilité de vie apparente, si l’on ne prend pas en compte les 70/80 heures hebdo d’un cadre dirigeant.

            Par contre, il y’a effectivement des ouvriers/employés/cadres qui refusent toute prise de responsabilité, d’évolution de carrière. Certains par souci de préserver une qualité de vie mais d’autres par incapacité intrinsèque liée à leur seuil d’incompétence.

            Je suis d’accord avec vous, la réussite professionnelle n’est pas une fin en soi, mais dans le monde industriel, il et difficile de survivre en résistant aux appels insistants de la hiérarchie.

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          • dadone // 10.08.2013 à 11h08

            @Patrcik
            Vous avez choisit votre voie.
            En revanche en choisissant d’assumer des responsabilités vous ne pouvez plus raisonnablement critiquer un système dont vous faites intégralement partie des ressorts.
            Ce n’est pas éthique compatible et pas crédible…
            Etant conscient des dysfonctionnements important du système j’y participe le moins possible surtout au niveau des responsabilités, une manière pour moi de pouvoir librement m’exprimer sur un système que je dénonce par ailleurs.

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          • Patrick // 10.08.2013 à 13h48

            @dadone

            Vous dites à mon sujet « Ce n’est pas éthique compatible et pas crédible… »

            Tout homme possède un neo cortex qui lui permet à priori de réfléchir, de comprendre, d’analyser, de se faire une opinion. Ôter par principe cette faculter sous prétexte que l’on ne vit pas comme vous est assez radical comme point de vue !

            Je crois lire des commentaires d’un délégué syndical aigri, ce type de personnage négatif qui voit dans le cadre un exploiteur au service du capital, ce personnage aigri qui vit au crochet du système en ne travaillant pas, ou peu, en critiquant le système sans apporter de solutions, en refusant tout dialogue constructif.

            L’entreprise n’est pas une société en miniature mais un outil de production ou chacun doit avoir son rôle en contrepartie d’un salaire.

            Si on refuse ce concept en bloc, il faut partir élever des chèvres dans le Larzac et refuser tout commerce, vivre en autarcie et n’accepter aucune compromission avec la société, refuser toute idée d’argent…

            Et puis, trouver des personnes capables de vivre avec vous ce gen de vie, car seul, isolé, un être humain ne peut survivre sans risque de réels troubles d’ordre psychologique.

            Sériez-vous cet homme nouveau ? Ou alors, profitez vous tout de même de la société dans ce qu’elle peut vous donner sans qu’en échange vous ne fassiez pas d’efforts ?

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      • seb // 10.08.2013 à 01h51

        Vous décrivez le principe de Dilbert http://fr.wikipedia.org/wiki/Principe_de_Dilbert

        Cela dit les mentalités en France nous poussent à monter en hiérarchie, à « évoluer ». La technique et l’ingénieurie sont méprisées ici, seule la chefaillerie est reconnue d’utilité publique (i.e. les fameux « chef de projet » dont parle l’auteur). Si on n’a pas un poste dont le titre contient « chef », on a raté sa vie.
        Travaillant dans le monde des SSII, on me propose tous les ans de devenir un branleur (chef de bidule, chef de machin), ce que je refuse car j’aime concevoir, je préfère « rester dans la technique » comme ils disent (« rester les pieds dans la merde » du point de vue hiérarchique). C’est le fameux principe de Dilbert. Et un autre constat, dans le microcosme du monde de la mutuelle française, c’est le néant de l’efficacité : un Cartel de middle-managers qui passent leur temps en réunion ou sur Excel, payés une fortune. Et à côté de ça, ils font appel à des sous-traitant pour la réalisation des applications. J’ai déjà vu des projets avec 4 brasseurs de vent coordonnant 1 stagiaire développeur. Les délais étant impossible, le Cartel décide alors d’embaucher un nouveau coordonnateur, qui s’assurera de coordonner les autres … C’est un monde de fous.
        Et comme le dit l’auteur, il y a ici et là des mecs qui veillent sur tout ça et qui arrivent tant bien que mal à tout faire fonctionner. Et le Cartel managérial se félicite de ses non-échecs.

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        • Ced // 10.08.2013 à 08h44

          bonjour,
          pour abonder sur ce dernier point, j’avais travaillé dans l’automobile sur un projet « chaud » (projet techniquement osé, petite équipe « commando », planning tendu). Devant la tension « planning » et suite à la fin d’un autre projet, on nous avait alloué en renfort l’équipe projet du projet qui venait de finir. Là où nous avions besoin d’expertise technique pour avancer la mise au point des sujets techniques « chauds » car novateurs, on a vu débarquer une armée de yakafokon armés d’excel/project qui ont augmenté notre charge de travail avec des « reporting » et indicateurs supplémentaires mais sans apports techniques pour faire avancer concrètement les sujets.
          Il faut par contre leur reconnaitre une grande perspicacité: devant les risques inhérents à ce projet, ils ont tous très vite trouver une place ailleurs pour ne pas prendre le risque de tacher leur carrière avec un projet trop « casse-gueule ».

          Le projet est finalement sorti, avec un niveau qualité acceptable au vu du défi technique qu’il représentait et comme déjà souligné par d’autres commentaires grâce à une armée de petites mains qui sont passées soirs et week-end à faire ce qu’il fallait pour que ça marche.
          C’était mon premier projet, l’expérience m’a ensuite montré que les projets s’en sortaient souvent grâce à quelques bonnes âmes dévouées qui font « tourner la boutique ».

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          • dadone // 10.08.2013 à 09h31

            @Ced et Seb
            Ce que vous dites est un très bien exposé dans la vidéo ci-dessous : Comprendre le néo-libéralisme :
            http://www.lois-economiques.fr/main_page.php?page=videos.html#neoliberalisme
            A regarder absolument !

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          • chris06 // 10.08.2013 à 15h25

            En fait le « néo »-libéralisme qui est décrit dans cette video (plutôt bonne par ailleurs) n’a strictement rien de « libéral » puisque le rôle de l’Etat se résume en fait à favoriser systématiquement les détenteurs existants du capital, leur distribuer les bonnes affaires, les subventionner ou les re-financer, regonfler les marchés, etc…

            J’appellerai plutôt ça du « socialisme pour les riches » puisque cela n’a plus rien à voir avec le capitalisme dont les deux vecteurs essentiels sont les marchés libres des interventions étatiques (ici l’Etat n’arrête pas d’intervenir dans les marchés pour protéger les riches) et le mécanisme de création destructrice qui annihile les détenteurs du capital qui ont mal investi (ici l’Etat n’arrête pas de faire des bail-outs pour protéger tous les détenteurs du capital existant).

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      • eBry // 11.08.2013 à 02h44

        Même si on ne veut pas grimper, la société pousse tout un chacun vers son seuil d’incompétence en complexifiant ou en changeant le contenu du travail, d’année en année…

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  • Ced // 09.08.2013 à 09h38

    bonjour, tout à fait d’accord avec ce texte. Je suis ingénieur en bureau d’études (9 ans chez des constructeurs automobiles et 5 chez un fabricant de biens de consommation). J’ai dernièrement relu mes rapports de stage (le premier datant de 1998) et cela n’a fait que confirmer mon sentiment d’un long délitement et déclin du savoir-faire et de son respect. La France est un pays qui sacralise l’art du management au dépend du savoir faire technique. En gros, la pensée générale dans l’industrie peut être résumé à: « la clef d’un projet réussi/d’une entreprise qui fonctionne est d’avoir de bon manager, on trouvera toujours en externe les compétences techniques ». Pour information, sur mon dernier projet se sont succédés 3 personnes de bureau d’études extérieurs dont j’ai du au final reprendre les conceptions pendant mes congés pour assurer la date de lancement des outillages et donc tenir le planning du projet. La situation était encore plus critique lorsque j’étais chez les constructeurs automobiles (certains services ne s’appuyant que sur le savoir faire technique des fournisseurs) même si une prise de conscience avait été faite peu avant mon départ avec une volonté (existe-t-elle toujours?) de revaloriser le savoir faire et l’expertise technique interne.
    Père de jeunes enfants, mes parents ont ressorti pour eux les cartons de jouets de mon enfance. J’ai été frappé de voir sur chacun d’eux « made in France » ou « made in England ». Les jouets d’aujourd’hui sont frappés du « made in China », ceux que l’on peut trouver encore marqués « made in France » sont soit hors de prix (la fameuse industrie du luxe dont nos politiques sont si fiers) soit d’une qualité déplorable la conception ayant été faite sur un objectif prix basé sur les produits « made in China ». D’une manière générale, je pense qu’on peut retourner le problème dans tous les sens mais tant que n’aura pas été défini la voie qui nous permettra d’avoir en France ou tout du moins en Europe la possibilité de fabriquer des biens de consommation « usuels » en étant compétitifs tant sur le prix que sur la qualité, rien ne se résoudra.
    J’en profite pour vous remercier pour cette rubrique « invité » que je trouve très intéressante.

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  • Lisztfr // 09.08.2013 à 10h08

    Joseph E. Stiglitz,
    Prix Nobel d’économie

    « La grande désillusion » (ed. Le livre de Poche, 2002)

    Chapitre 9, l’avenir

    « Aujourd’hui, la mondialisation, ça ne marche pas. Ca ne marche pas pour les pauvres du monde. Ca ne marche pas pour l’environnement. Ca ne marche pas pour la stabilité de l’économie mondiale. La transition du communisme à l’économie de marché a été si mal gérée que partout, sauf en Chine, au Vietnam, et dans quelques rares pays d’Europe de l’Est, la pauvreté est monté en flèche et et les revenus ce sont effondrés. »

    En 2002 déjà… livre bien plus critique vis à vis du FMI et de la liberté de circulation des capitaux (pro-cyclique) que le Stiglitz d’aujourd’hui il me semble, qui s’est assagit. Il faut dire aussi que le FMi lui-même a changé.

    Mais Stiglitz déjà à cette époque était trop optimiste lorsqu’il écrit que la mondialisation n’est pas à remettre en cause, seule la façon dont elle a été gérée. Krugman me parait plus près de la vérité lorsqu’il dit qu’il faudrait commercer avec la planète Venus…. Krugman, détesté par Zérohedge, les libertariens affidés à Ron Paul. Les Keynésiens on le mérite de focaliser l’attention sur la demande, problème central. En gros tout le monde pense s’en tirer à peu de frais.

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  • cording // 09.08.2013 à 10h24

    Accepter la libéralisation du « marché » du travail signifie encore plus de pauvres et de travailleurs pauvres comme on vient d’en parler au Royaume-uni le contrat de travail à 0 heures : vous venez et si votre employeur daigne vous employer vous travaillez sinon vous repartez chez vous et c’est ainsi tous les jours.
    La Suède et la Suisse ne sont pas prisonnières des dogmes stupides de l’UE!

    Cet ingénieur me parait profondément imprégné de l’idéologie néolibérale selon laquelle seule la flexibilité du travail est nécessaire mais pas celle du capital avec ses exigences exorbitantes.

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  • Morvan // 09.08.2013 à 11h11

    Seule la dernière proposition peut modifier le cours de l’histoire. Le reste n’a aucun intérêt.

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  • VMO // 09.08.2013 à 11h19

    Bonjour,

    Je suis également ingénieur en bureau d’études, et ce qui est pointé du doigt ici est quelque chose dont je suis convaincu depuis longtemps : le « management » moderne, d’inspiration anglo-saxonne, et qui permet de prendre un « manager » dans n’importe quel secteur pour le mettre dans un autre, ne fonctionne pas bien… Même si les effets financiers à court-terme sont réels.

    Dans ma société (ingénierie civile), qui a (avait ?) une réputation mondiale de technicité dans son domaine, on assiste depuis 4 ans environ à une prise de pouvoir des gestionnaires. Conséquences :
    – de plus en plus de travail pour les chefs de projet, qui doivent arrêter de faire de la technique,
    – de plus en plus d’affaires prises, à faible valeur ajoutée technique, mais grosse marge,
    – de plus en plus de sous-traitance ou de recours à des « consultants » extérieurs,
    – une grosse (énorme avec le passage à SAP) augmentation des effectifs en gestion, SI, et aussi juridique,
    – des frais généraux, en conséquence qui explosent…
    En en conséquence :
    – une marge qui (pour l’instant) augmente,
    – … et une qualité du travail qui se dégrade ; certains clients commencent à s’en rendre compte…

    A long terme, je ne suis pas certain que ce soit le meilleur pari à faire.

    Mais la question que je me pose depuis longtemps, et sur laquelle j’aimerais une réponse, est : si j’étais président de la république… Qu’est ce que je pourrais faire contre ça ? Ca je suis sur que ce problème, dont on ne parle jamais, et qu’on retrouve un peu dans tous les métiers industriels ou techniques, est une cause majeure de notre perte de compétitivité !

    Ma seule piste (mais j’en espère d’autres !) :
    Si, au lieu d’avoir des méga-entreprises cotées en bourse, on avait un tissu de grosses PME, on aurait sans doute moins ce genre de problèmes… Mais comment un politique peut-il y changer quelque chose ?

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    • Morvan // 09.08.2013 à 11h51

      Effectivement, un politique ne changera rien, parce qu’il n’est pas « élu » (j’allais dire nommé) pour changer quoi que ce soit.
      1 % a le pouvoir contre les 99 % qui bêtement acceptent cela. Inversons la pyramide et regardons ce qui se passe.

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    • Gauthier // 09.08.2013 à 13h17

      Bonjour,

      Je suis également Ingénieur et je retrouve dans vos commentaires beaucoup de choses que je vis (sauf un détail : nous utilisons également SAP et nous en sommes plutôt très satisfaits) à savoir :

      1- Un recours massif à la sous traitance et donc une perte de compétences techniques dans mon entreprise (et puis dans un deuxième temps assez logiquement, tout le monde semble aplliquer les mêmes recettes, une perte de compétences techniques également chez les sous traitants).

      2- Un sous-investissement (dont la recherche et développement mais pas seulement) en France et un sur-investissment dans les pays émergents.

      3- et donc comme résultat des produits peu innovants et dont la qualité est en baisse.

      Si j’étais président, j’investirais à fond dans l’éducation et la transition énergétique. Ma conviction profonde est que les industries qui sont parties ne reviendront plus.

      ++

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      • yvan // 09.08.2013 à 15h42

        Je suis aussi ingé (le monde est petit… 😉 )
        Et je peux vous confirmer qu’un SAP mal paramétré fait perdre plus d’argent à une société que lui en faire gagner.
        Mais ce n’est pas le coeur du sujet.

        Simplement, … je suis aussi accessoirement acheteur technique.
        Donc, responsable de l’externalisation…

        Hors, il se trouve que pour bien connaître « mes » fournisseurs et sous-traitants, je ne trouve pas spécialement que les prestations soient à la baisse.
        Par contre, la motivation, si.

        Effet de crise, tout simplement.
        Nous avons voulu la crise, nous l’avons.

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        • yvan // 09.08.2013 à 20h53

          Alors, « ingés », purement français.

          Car la Commission d’Attribution des Titres ne rigole absolument pas sur les critères de formation qui nous contraignent.
          Nous devons, ainsi, nous transformer en machine non seulement à calculer, mais AUSSI en machine créative, soit, quasiment le strict opposé.
          Je nous connais néanmoins en sachant que la créativité nous est donnée par nos subordonnés… Etant pas si bêtes que nous en avons l’air… Et même vicelard, sur les bords… Il suffit d’être simplement plus vicelard qu’une intégrale triple… Passons.

          Pas UN qui relève la tête quand j’écris : « Nous avons voulu la crise, nous l’avons. »

          Bande de faibles.
          Je nous écoeure.

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    • Amsterdammer // 09.08.2013 à 15h45

      Faudrait fermer d’urgence la bourse, en fait.
      Elle n’est indispensable que pour les spéculateurs.

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      • toutouadi // 09.08.2013 à 16h21

        Houla !! comme tu y vas !!! ça serait Moscou, Pol Pot, la Corée du nord, Gengis Khan, Attila et même l’évêque Cauchon. 😉
        Si !! Si !! l’on dit sur TF1 …

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      • dadone // 09.08.2013 à 20h41

        J’irais beaucoup plus loin que le simple fait de fermer la bourse.
        Interdiction totale que le capital puisse rapporter une rémunération.
        Le capital de dévalorise comme n’importe quel bien.

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        • chris06 // 10.08.2013 à 12h01

          @dadone,

          donc interdit d’acquérir un logement pour le louer. Mais si quelqu’un veut se loger et n’a pas les moyens nécessaires pour acquérir un logement ou le faire construire, comment fait il? Il faut qu’il emprunte ce capital. Mais qui va lui prêter si de toutes façons il se verra remboursé un capital dévalorisé avec de plus le risque de ne pas se le voir remboursé? Personne.

          Donc on voit vite que dans un tel système, tout ce qui était avant capital doit être mis en place, planifié et mis à disposition de la collectivité suivant certaines règles, par la collectivité.

          Cela n’a évidemment rien de nouveau, c’est évidemment le communisme cher à Marx (ce qu’il appelait le socialisme), qu’on a essayé de mettre en place dans différents pays au cours du siècle dernier, avec les résultats qu’on connait.

          On connait bien entendu la réponse de tous les communistes qui tentent, malgré leur nombre réduit à une peau de chagrin dans tous les pays du monde, de convaincre le monde qu’il faudrait retenter l’expérience:

          « ah, mais ce n’était pas le vrai communisme, car il faut un communisme démocratique« .

          On a beau leur expliquer pourquoi le communisme ne peut être démocratique et conduit automatiquement et irrémédiablement au totalitarisme, comme vérifié en pratique à chaque fois qu’on a tenté l’expérience et que cela a conduit a chaque fois au centralisme démocratique (bonjour l’oxymoron!), ce n’est pas grave, ils n’écoutent personne, et continuent de trotter leurs vielles lunes en croyant qu’ils vont réussir à convaincre de nouveau les peuples de retenter l’expérience.

          On sait exactement pourquoi tout système basé sur la valeur travail (c’est à dire une valeur objective qui peut être calculée par un organisme central de planification où seul le travail est un facteur de production et non un basé sur le marginalisme c’est à dire une valeur subjective où travail et capital sont des facteurs de production et où ce sont l’offre et la demande des marchés qui déterminent les prix) ne peut fonctionner bien longtemps, suffit de lire les débats qui ont opposé dans les années 20 L.v.Mises et le socialiste Oskar Lange. Tout y est:
          http://www.eauli.net/decouvrir/mots/le_calcul_economique.htm

          Mais ce n’est pas grave, les communistes font la sourde oreille, ne veulent pas lire ces vieux débats et écouter ces arguments et continuent de se bercer de l’illusion que le communisme démocratique est LA solution à nos problèmes et que la révolution qui le mettra en place ne saurait tarder…

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      • dadone // 09.08.2013 à 20h55

        Amsterdammer est un dangereux réactionnaire de droite et hop un coup de l’article 58, on s’en débarrasse (l’article 58 et ses sous articles, est le nom de l’article du code pénal soviétique qui permettait d’envoyer à peu n’importe qui purger une peine d’au moins dix ans de Goulag.., quelques millions furent concernés…).

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        • toutouadi // 09.08.2013 à 22h10

           » (l’article 58 et ses sous articles, est le nom de l’article du code pénal soviétique qui permettait d’envoyer à peu n’importe qui purger une peine d’au moins dix ans de Goulag.., quelques millions furent concernés…). »
          🙂

          Raafff !!! vivi !! Le bon vieux temps du socialisme vrai … Un peu virile certes !!
          Les jeunes peuvent pas comprendre !! Tout fout l’camp mon brave m’sieur Dadone !!

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          • dadone // 09.08.2013 à 23h29

            Soljénitsyne a été arrêté en vertu de l’article 58.10 « propagande ou agitation contenant un appel à renverser le pouvoir politique » il avait eut le malheur dans une correspondance privée de critiquer Staline. Peine aggravée par l’article 58.11 lorsque les auteurs du délit avait formé une organisation. Deux personnes qui correspondent de manière privée, c’est une organisation ! . Il interprétait large à l’époque !
            Pas comme maintenant , des lopettes nos gouvernants…

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    • yvan // 09.08.2013 à 15h54

      VMO : si j’étais président de notre République, je servirais de banquier aux SCOP, qui sont la seule solution économiquement viable.
      Avec, par contre, un encadrement strict sur les pratiques commerciales ainsi que les acquisitions.. (voir lur berry.. spanghero)
      et, SURTOUT :
      une période maximale de 15 ans de présence dans une SCOP histoire d’éviter l’aspect concentration de capital.

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      • yvan // 09.08.2013 à 16h11

        D’ailleurs, une SCOP ne devrait PAS pouvoir posséder une autre entreprise et avoir un actionnariat qui BOSSE intégralement dans la boite.

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        • yvan // 09.08.2013 à 16h18

          Pour ceux qui ne connaissent pas ce qu’est une SCOP, petit cours :

          J’ai un jour besoin d’une pièce mécanique en urgence.
          Je m’adresse donc à une SCOP à Maubeuge. (je suis principalement national.)

          Je me rends sur place car un VRAI acheteur technique SUIT ce qui se passe sur le terrain. (Et en plus, cela me permettait de ramener la pièce). Les productions continues sont à ce prix.
          L’ouvrier, OHQ, pilotant le centre d’usinage 5 axes, me réalise la pièce en un peu plus d’une heure.
          A la fin, il me tend la pièce et me dit :
          « Tenez. Si vous pouviez passer à la comptabilité pour qu’il vous fasse la facture… Moi, je vais voir à la peinture s’ils n’ont pas besoin d’un coup de main. »

          Seuls ceux qui savent bosser pourront comprendre le sens du message, je pense…
          Je vais compter.

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  • Demoralisateur // 09.08.2013 à 12h23

    +1 sur la nouvelle constitution, à condition que ce ne soit pas des gens de pouvoir qui l’écrivent !

    Par contre, la libéralisation du marché du travail. Non. On en voit les effets tous les jours et on ne peut pas dire que ça marche. Au contraire.

    Ce qui nous faut c’est moins de marché du travail et moins d’emploi. Il ne nous faut pas le plein emploi, il nous faut le plein salariat et en finir enfin avec l’emploi tout simplement.

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  • toll // 09.08.2013 à 14h09

    Ailleurs qu’en France la démarche est souvent différente, consistant à acheter une technologie existante pour en comprendre les détails et en interne l’adapter à ses produits. Vision de long terme contre vision de court terme qui ne capitalise pas les connaissances et ne peut donc que faiblement innover.

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    • VMO // 09.08.2013 à 14h18

      Bonjour,

      Je suis bien d’accord : il y a une vision à court terme qui s’est propagée dans les entreprises françaises depuis, dirais-je, 10 à 20 ans. Alors qu’avant, les français étaient capables d’une vision à long terme.
      Et je pense que les anglais et les américains sont pas très différents de nous, si ce n’est pire (on les a simplement copiés…)

      La question que je me pose est :
      – pourquoi cela est il venu en France, et pas partout ?
      – S’il y avait un gouvernement qui avait à la fois la conscience du problème, et la volonté d’agir (on peut toujours rêver !), que pourrait-il y faire ???

      Quand on voit, chez EADS, qui est un de nos derniers champions, les déclarations du nouveau PDG, qui dit que désormais, la suele règle sera celle des 10% de marge, on se dit : « en v’la encore une qui va tomber d’ici quelques décennies… ». Mais que pourrait on faire contre ça ???

      Vincent

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      • toll // 09.08.2013 à 16h56

        Avec la mentalité HEC ou ENA parachutés à la tête de société dont ils ne connaissent ni les marchés ni les produits on en arrive là. Les techniciens et scientifiques ramenés au rang de prolos des labos :

        – Michel Haberer, énarque, P.-DG du Crédit Lyonnais

        – Jean-Marie Messier, ingénieur de l’X et énarque Vivendi-Universal

        – Michel Bon, ancien P.-DG de France Telecom et de la RATP

        – Didier Lombard ex-P.-DG de France Telecom, 120 salariés se suicident

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  • Britt // 09.08.2013 à 15h14

    En fait pour l’instant « tout le monde » croit que la solution est dans le management.
    jusqu’au jour où on (BCG, Accenture ou autre) « découvrira » que le savoir faire technique est long à acquérir et que c’est à compter dans le bilan.
    D’ailleurs, autant on a des ingés qui font une école de commerce après leurs études autant l’inverse ne se voit pas. Et ce n’est pas volontaire, c’est parce que le capital de savoirs est très difficile à rattraper pour les HEC ESSEC et autres.
    Mais comme ce sont de bons commerciaux ils ont réussi à convaincre le monde que le technique est permutable comme on veut.
    Et le politique n’a rien à faire là dedans.
    D’ailleurs je connais des entreprises très techniques qui savent parfaitement ce qu’elles perdent quand il y a un départ en retraite (dans ces boites il n’y a pas de démission).
    le Allemands le savent aussi, en 2008 ils ont préféré faire du chômage partiel pour garder leurs techs. Au même moment en France on était trop contents de pouvoir virer du monde et fermer des sites.
    Autre possibilité, plus d’industrie du tout en France, sous développement total et plus besoin ni de managers ni de techniciens.

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    • yvan // 09.08.2013 à 16h08

      Globalement vrai, Britt.

      « et que c’est à compter dans le bilan » …

      Me fait furieusement penser aux US qui vont compter les budgets de R&D dans leur PIB en train de s’écrouler, ça… 😉

      Pour la petite histoire, Mobil, en 1999, s’est rendue compte que le seul gars capable de faire fonctionner la simulation de raffinage du Centre de R&D, soit ce qui permettait d’optimiser l’ENSEMBLE des procédés de raffinage, était un …

      … sous-traitant de Cegelec….

      Pas mal, non..??

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    • Patrick // 10.08.2013 à 12h57

      @Britt

      « c’est parce que le capital de savoirs est très difficile à rattraper pour les HEC ESSEC et autres »…

      Et autres plus que tout ! Les compétences technique, qualité entres autres demandent des années de travail et de plan de formation dans une usine. Depuis les années 80/90, quand on a commencé en France à mettre en place l’amélioration continue dans les grands groupes, les fournisseurs ont du suivre et déployer à leurs tours ces plans qualité.

      Aujourd’hui, quand une usine ferme suite à délocalisation, ce sont des milliers d’heures d’expérience et de formation qui se volatilisent, qui se perdent à jamais dans la nature si les employés ne retrouvent pas un travail plus ou moins équivalent dans les 2 ans.

      Donc, croire ou faire croire que la réindustrialisation de la France est possible est un énorme mensonge. Le capital humain se dilue dans le temps et l’espace et remettre à niveau tout les personnel licencié est une tâche de très longue haleine, trop longue pour un retour sur investissement de moins d’un an comme l’exigent les financiers.

      Toujours dans les années 80, un EBITDA de 5/10% était acceptable pour les exigences de l’époque. Aujourd’hui à moins de 15% on ferme l’usine.

      Il y a incompatibilité totale entre industrie, long terme, et marché, court terme.

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      • chris06 // 10.08.2013 à 14h20

        Toujours dans les années 80, un EBITDA de 5/10% était acceptable pour les exigences de l’époque. Aujourd’hui à moins de 15% on ferme l’usine.

        on se demande d’ailleurs bien pourquoi Renault et PSA ont encore quelques usines en France parce que pour en trouver une qui fasse un tel rendement il va falloir chercher longtemps.

        De toutes façons les exigences de rendement sur l’outil de production des entreprises n’ont rien de spécifiques à la France, elles ne sont pas moins élevées ailleurs et certainement pas dans les pays en développement où le coût du capital est plus élevé.

        Il y a incompatibilité totale entre industrie, long terme, et marché, court terme.

        on se demande d’ailleurs bien pourquoi il y a encore de l’industrie en Allemagne, au Japon, en Chine, au Mexique et dans le monde de manière générale? Les marchés mondiaux des capitaux, des matières premières et des changes ne doivent pas y avoir cours?

        Alors Apple par exemple, qui a sous traité toute sa production à Foxconn en Chine, c’était purement une décision de court terme? Pourquoi?

        On se demande d’ailleurs comment Foxcpnn, le premier sous traitant industriel de l’électronique grand public, 40% du marché mondial, entreprise taïwanaise cotée notamment à la bourse de Taïpei et de Hong Kong, fait pour croire encore à l’industrie puisque c’est totalement incompatible avec les marchés? Ah mais c’est uniquement pour le court terme, dans un an ou deux toutes leurs usines dans le monde auront été fermées. Pourquoi?

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        • Patrick // 10.08.2013 à 17h10

          @chris06

          Vous biaisez complètement mes propos.

          Si Apple fabrique ses bidules en Chine, c’est tout simplement pour profiter de la manne de la main d’oeuvre « pas chère » comparativement aux USA ou à l’Europe. Et je ne parle même pas des coûts environnementaux inexistants dans les pays en développement quand au contraire, les anciens pays industriels imposent des normes de plus en plus drastiques pour sauvegarder ce que l’on ne peut même plus appelé environnement.

          Il s’agit donc bien d’une démarche « marché » et court termiste de surcroit. En effet, quand les coûts de main d’œuvre devienne trop élevés, on n’hésite pas à délocaliser ailleurs, là ou la main d’œuvre est bradée, la protection sociale inexistante, les normes de pollution inconnues. Voyez donc où sont fabriqués les produits textiles aujourd’hui : au Bengladesh dont la sécurité des travailleurs à fait la une des journaux ces derniers temps.

          Ne rêvez pas, pas plus que les Chinois ! Avec des salaires qui augmentent de 15% par an, le salarié Chinois aura vite fait de devenir trop cher pour Apple et Samsung. À ce rythme de 15%, le salaire double tous les 5 ans, réduisant d’autant les marges plus que confortables des donneurs d’ordre. Le Vietnam pointe son nez, la Thaïlande, le Cambodge aussi. Et puis, il reste tellement de pays encore à conquérir en Afrique !

          Pour en finir avec vos références à l’industrie automobile, pensez-vous que PSA et Renault tiendront encore longtemps ? Ne lisez-vous donc pas dans la presse l’inquiétante chute libre des ventes automobiles en Europe ?

          Le paradoxe du marché, c’est qu’il veut plus de résultats au détriment du coût, réduisant de ce fait le nombre potentiels de consommateurs. Pas de consommateurs, pas de vente. Pas de ventes, moins d’ouvriers. Moins d’ouvriers, moins de consommateurs…etc…

          Le marche se déplace donc vers les zones de chalandises plus porteuses, créant le même phénomène partout où il passe. Une sorte d’entropie en quelque sorte.

          Jusque là tout va bien…

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          • chris06 // 10.08.2013 à 18h34

            Au fur et a mesure que la Chine se développe les salaires ouvriers chinois montent (ainsi que leurs revendications sociales et environnementales). En quoi est ce « court termiste »? Vous auriez sans doute préféré que la Chine reste dans la misère crasse dans laquelle elle avait été plongée avec 60 années de communisme?

            Vous auriez sans doute préféré que le monde reste comme il était dans les années 80, divisé en trois parts bien différentes qui ne changent jamais, les pays occidentaux industrialisés qui produisent tout ce dont ils ont besoin et exploitent les pays du tiers monde qu’ils avaient colonisé pour les matières premières, les pays communistes, hermétiquement fermés, et les pays du tiers monde qui, en sortant de la colonisation s’étaient retrouvés avec des gouvernants archi-corrompus incapables d’attirer des capitaux autres que dans l’exploitation des matières premières au bénéfice des pays occidentaux?

            C’est sûr que comme ça on aurait pu garder toute notre industrie en Europe de l’Ouest et on aurait jamais eu de problèmes avec le marché automobile qui baisse;;;

            Les pays occidentaux consommaient alors 70% des ressources disponibles mondiales avec moins de 15% de la population. Depuis, les choses sont entrain de s’équilibrer année après année, notre part du gâteau « ressources mondiales disponibles » va en diminuant et celle de tous les autres pays va en augmentant. Mais ça, c’est la faute aux marchés mondialisés, c’est du court termisme, ça aurait été beaucoup plus long termiste si on avait pu garder notre énoorme part du gâteau, n’est ce pas?

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  • Lisztfr // 09.08.2013 à 17h15

    N’oublions pas Tchernobyl, la décision de remonter les dernières barres s’est faite contre l’avis des techniciens qui connaissaient bien la centrale. C’est ce chef parachuté qui arrive et qui prend les mauvaises décisions. Mépris des techniciens et de l’expérience qui est la leur.

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  • Lisztfr // 09.08.2013 à 17h47

    http://bourse.lesechos.fr/bourse/cours.jsp?code=MCU&place=WMPCB&codif=OPID

    Vol de câbles SNCF, le responsable : « Vous savez bien que les cours du cuivre sont en hausse vertigineuse depuis des mois… » Eh bien non, ils sont en baisse (sur le moyen terme).

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  • samuel // 10.08.2013 à 00h25

    Il est trop tard pour écrire, tant pis.
    Je vais reprendre une idée de Miguel Benasayag, en résumer toute idée parfaite mène à la solution finale.
    Il serait sympa de confronter (le problème des liens pour les références c’est qu’il symbolise des ouvertures d’expériences) les commentateurs récurrents de visu.
    (si on a besoin de moi, je suis pas là :), sinon je suis pas loin de mon troupeau).
    Internet permet à des personnes pointus (mais pas doué avec la hiérarchie) de communiqué.
    C’est impossible dans la vie, Olivier tu as leurs adresses mails, pourquoi ne pas tenter une expérience (fatigante :), mais intéressante) pour réaliser les points communs par delà les convictions.

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  • didier // 10.08.2013 à 13h45

    bonjour
    c’est vrai pour une part, n’oublions pas que la robotisation soulage le labeur humain.
    mais, le problèmes pour paraître nationaliste, ce n’est pas en perçant la baignoire que l’on garde l’eau !!!
    le souci n’est pas l’entrepreneur ou l’industriel, le problème c’est la gestion nationale de nos avoir, gestion faite par nos politiques. je m’explique, les politiques actuels gèrent nos acquis nationaux et agissent pour leur intérêts placés en finance et en action dans des entreprises depuis 40 ans. ils font les lois qui leur permettent de s’enrichir sans que cela ce voit, en faisant des lois pour les lobbys auxquels ils appartiennent.

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  • ben // 11.08.2013 à 17h53

    je visite actuellement la suisse, et je découvre un pays socialiste (dans sa société son mode de fonctionnement etc…) prisé des capitalistes (évadés).

    j’ai un petit sourire en coin.

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  • dilbert // 11.08.2013 à 18h56

    Dans le domaine informatique, c’est la même chose, sauf qu’on a sauté une génération par rapport au principe de Peter, et que c’est le principe de Dilbert qui s’applique maintenant.

    Résultat, l’innovation informatique qui est un moteur de croissance dans les pays anglo-saxons, est quasi nulle chez nous.

    On est mauvais parce qu’on ne s’en donne pas les moyens, on est juste trop radins pour investir sérieusement dans une chaîne de production industrielle ou informatique.

    Pendant qu’on a tout sous traité à l’étranger, les allemands ont su garder leurs usines et leur savoir faire et se positionner sur le haut de gamme.

    Nous nos usines sont parties à l’étranger et on se positionne sur l’entrée de gamme (exemple de l’industrie automobile).

    Dans l’informatique il se passe la même chose avec la sous traitance en Inde et en Roumanie.

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