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9.avril.20169.4.2016 // Les Crises

Nous ne revendiquons rien, par Frédéric Lordon

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Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 29-03-2016

Source : Convergence des luttes

Source : Convergence des luttes

Au point où nous en sommes, il faut être épais pour ne pas voir qu’il en va dans les mouvements sociaux actuels de bien plus qu’une loi et ses barèmes d’indemnités. Mais l’épaisseur, en tout cas en ce sens, c’est bien ce qui manque le moins à ceux qui nous gouvernent et à leurs commentateurs embarqués. Aussi tout ce petit monde continue-t-il de s’agiter comme un théâtre d’ombres, et à jouer une comédie chaque jour plus absurde, les uns affairés à peser au trébuchet leurs concessions cosmétiques, les autres leurs gains dérisoires, les troisièmes à faire l’éloge du raisonnable ou à préparer gravement « la primaire ». Et tous se demandent quelle est la meilleure couleur pour repeindre la clôture du jardinet qu’ils continuent d’entretenir sur les flancs du volcan déjà secoué de grondements.

Par un paradoxe caractéristique des époques finissantes, ce sont les seigneurs du moment qui accélèrent eux-mêmes le processus de la décomposition, dont on reconnaît les étapes aux seuils de corruption du langage enfoncés l’un après l’autre. On a pour habitude en cette matière de faire d’Orwell une référence. Mais Orwell était un petit joueur qui manquait d’imagination. Soyons juste : il n’était pas complètement sans talent, il a d’ailleurs fallu attendre un moment pour que son clou lui soit rivé. Enfin c’est fait. Et c’est Bruno Le Roux, président du groupe « socialiste » à l’Assemblée, qui s’est chargé de lui enseigner à quels sommets on peut emmener le prodige du renversement des mots : « il faut que le CDI ne soit pas une prison pour le chef d’entreprise (1) ». Il faut admettre qu’on peine à faire le tour d’un trait de génie pareil et qu’il faut être bien accroché pour ne pas céder complètement au vertige. Ceux qui s’en souviennent penseront également à cet extrait des Nouveaux chiens de garde (2) où Bénédicte Tassart (RTL), croyant vitupérer les séquestrations de patrons, s’exclamait qu’il « est inadmissible de retenir des personnes contre leur volonté dans des bureaux », manifestement sans se rendre compte qu’elle livrait par-là même un point de vue éditorial aiguisé sur le rapport salarial (sans doute limité au secteur tertiaire mais aisément généralisable). La malheureuse cependant était tout à fait innocente. Les évocations carcérales de Bruno Le Roux sont bien mieux pesées. Tellement bien d’ailleurs qu’elles donnent considérablement à penser — quoique peut-être hors de ses intentions de départ.

Il se pourrait en effet que tout ce qui se passe en ce moment se joue précisément autour de la connexion, puissamment mise en évidence par Bruno Le Roux, du contrat salarial et de la prison. Qui se trouve enfermé vraiment, c’est bien sûr là le point de controverse résiduel, auquel par bonheur ne s’arrêtent pas trop longtemps tous ceux qui, bombes de peinture à la main, réélaborent pour leur propre compte, et de manière assez vigoureuse, la grande intuition rouquinienne.

Loi travail : des étudiants s’expriment sur la « jeunesse » du mouvement Source : lundi.am

Loi travail : des étudiants s’expriment sur la « jeunesse » du mouvement
Source : lundi.am

À franchement parler, le travail ne nous intéresse pas Source : lundi.am

À franchement parler, le travail ne nous intéresse pas
Source : lundi.am

Et pas seulement celle-là. Car c’est décidément un gouvernement qui ne manque pas de philosophes et s’y entend dans l’art de donner à penser. On se souvient d’Emmanuel Macron méditant sur les fins dernières et qui suggérait qu’« il faut des jeunes qui aient envie de devenir milliardaires ». Passer à l’article indéfini pour lui faire dire qu’il faudrait que « les jeunes aient envie de devenir milliardaires » serait-il faire violence à une pensée que, visiblement, seule la crainte de réactions arriérées retient de la conséquence ? De l’un à l’autre en tout cas — de Le Roux à Macron — et quoique par des voies différentes, c’est bien une idée générale de l’existence qui nous est proposée.

Il y a là une invitation et il faut y être sensible. Prenons donc les choses au niveau même de généralité où elles nous sont soumises — le seul moyen de leur apporter une réponse adéquate. Disons avec honnêteté que celle-ci a pris du temps à murir. Il est vrai que tant la brutalité de l’assaut néolibéral que l’effondrement de l’« alternative communiste » n’étaient pas propices à reprendre rapidement ses esprits. Cependant trois décennies d’expérimentation soutenue en vraie grandeur ne pouvaient pas ne pas produire quelques aperceptions. Le travail du réel fait son chemin, et il le fait d’autant mieux que se développent les lieux de mise en commun (au tout premier chef le site #OnVautMieuxQueCa), où les gens découvrent que ce qu’ils vivaient chacun par devers soi est en fait très largement partagé.

Et puis, mais il faut en savoir gré à ce gouvernement dont les stimulations à penser n’ont jamais cessé, ladite « loi travail » vient là, comme une sorte d’apothéose, qui aide considérablement à ce que s’opèrent les dernières clarifications. L’idée de la vie que ces personnes nous offrent nous apparaît maintenant avec une grande netteté. C’est pourquoi, désormais en toute connaissance de cause, et y ayant bien réfléchi, nous pouvons leur répondre que non. Soulignons-le à l’usage des mal-entendants, qui se sont toujours comptés en grand nombre du côté du manche : c’est de cela qu’il est question aujourd’hui. Pas de CDD télescopiques, de comptes rechargeables, ou de barèmes à mollette : de cela, une idée de l’existence.

On peut convaincre avec des principes, on le peut encore mieux avec des images. Pour qui n’aurait pas encore les idées bien fixées quant au type de monde que la philosophie gouvernementale désire pour nous — en tous les sens de l’expression : à notre place et pour nous l’imposer —, il suffirait de regarder une ou deux choses dont le pouvoir d’éloquence posera un rude défi à la pédagogie ministérielle. Il y a bien sûr, mais tout le monde les a vues, ces images d’une controverse entre trois policiers et un lycéen parisien surarmé, celles également d’un retour des CRS sur les bancs de la faculté de Tolbiac, qui font entendre une résonance particulière des propos de François Hollande en 2012 — « Je veux redonner espoir aux nouvelles générations » — ou bien plus récemment de Najat Vallaud-Belkacem (24 mars 2016) — « Education : ce que nous faisons pour la jeunesse ». A moins qu’il ne s’agisse en fait de leur note tout à fait juste.

Petit collage aimablement proposé par le compte Twitter @vivelefeu de Sébastien Fontenelle.

Petit collage aimablement proposé par le compte Twitter @vivelefeu de Sébastien Fontenelle.

La réalité de l’ordre social se trouve pourtant autrement mieux figurée dans deux vidéos dont la première, de pur témoignage, a été faite par Fakir et laisse Henri (son nom n’est pas donné) raconter comment, employé d’un sous-traitant, il s’est trouvé dénoncé par Renault où il intervenait pour avoir, depuis sa messagerie personnelle, fait la promotion du film Merci patron ! auprès des syndicats du Technocentre… Dénoncé et puis, il va sans dire, interdit d’accès au site… et maintenant en procédure de licenciement auprès de son propre employeur. Plus confondante encore, cette scène filmée au bureau de Poste d’Asnières, lors d’une réunion syndicale à laquelle des étudiants sont venus participer pour informer de leur mobilisation… tous se retrouvant face à des policiers armés de flashball, semble-t-il appelés par la direction, et que seule la cohésion du groupe, emmené par une grande gueule de Sud PTT, armée de ce qu’il reste de droits syndicaux, permet de refouler.

Et c’est peut-être celle-là la scène canonique, celle qui dit tout : la hantise du pouvoir — la réunion des étudiants et des salariés ; la surveillance en dernière instance policière du salariat rétif, c’est-à-dire la fusion de l’Etat et du capital, paradoxalement — ou à plus forte raison — quand il s’agit du capital public ; l’alternative radicale de la soumission ou de la lutte collective. Il est bien certain qu’avec de pareils spectacles la clarté de l’entendement reçoit un puissant renfort de l’imagination. Une fameuse poussée des affects aussi. Et voici ce que cette belle propulsion nous permet de leur dire : comprenez bien que nous ne revendiquons rien. Entendez qu’après quelques décennies à faire, vous et vos semblables, la démonstration de vos talents et de votre hauteur de vue, l’idée de négocier quoi que ce soit avec vous nous apparaît absolument sans objet. C’est que « revendiquer » n’a de sens que dans un certain cadre qu’on reconnaît par-là implicitement comme légitime, et tautologiquement comme hors du champ de la revendication elle-même — puisqu’il en est le cadre… Or, vient fatalement un moment où, à force de combats dérisoires pour des miettes, et même en l’occurrence pour simplement résister à la diminution des miettes, l’impensé du cadre revient à la pensée. Non plus comme objet de « revendication » mais comme objet de renversement.

Certes, nous le savons, pour continuer d’entretenir l’illusion, vous pouvez compter sur le syndicalisme du bouton d’or, celui qui voit des « ambitions de progrès (3) » au fond des plus notoires régressions, et dont la science héraldique a maintenant établi aussi bien les armoiries — « de serpillière sur balais de pont croisés » — que l’éternelle devise : « Affalé toujours déjà ». Contre un certain syndicalisme couché, ce qui naît en ce moment serait plutôt de l’ordre du mouvement debout. Comme on sait, le mouvement, entendu en ce sens, commence par le rassemblement. Des gens ont opiné que simplement manifester une fois de plus sur des trajets convenus, c’est-à-dire « revendiquer », ne serait plus suffisant. En conséquence de quoi, ils ne rentreront pas chez eux et se retrouveront quelque part pour commencer quelque chose de tout autre. Nuit Debout (4), est le nom de cette initiative, et son exposé des motifs, décalqué à même le message du film Merci patron ! dit assez son nouveau rapport au « cadre » : « leur faire peur »… Nous rassembler, ne pas rentrer, ne pas revendiquer : concentré d’inquiétante étrangeté en effet pour les administrateurs de cadre.

Et c’est vrai que, même si nous ne connaissons pas encore bien notre force, ce qui ne fait peut-être que commencer ici a tout du cauchemar pour l’Etat, qui voit ses grand-peurs s’aligner dans une conjoncture astrale du pire : la hantise de la convergence, l’abandon « en face » de la revendication, son remplacement par des affirmations.

Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. Salariés maltraités d’aujourd’hui, lycéens et étudiants, maltraités de demain, précarisés de toutes sortes, mais aussi toutes les autres victimes indirectes de la logique générale du capital : objecteurs aux projets d’aménagement absurdes, mal-logés, sans-papiers corvéables à merci, etc.

Mais que peut faire un ministre, ou son directeur de cabinet, de tous ces gens qui en ont soupé de revendiquer ? Rien, absolument rien, ils le savent d’ailleurs, et c’est bien ce qui leur fait peur. C’est que, quand ils abandonnent le registre infantile de la revendication, les gens retrouvent aussitôt le goût du déploiement affirmatif — effroi de l’Etat qui s’est réservé le monopole de l’affirmation. Pour son malheur, la loi El Khomri aura peut-être été l’abus de trop, celui qui fait passer un point de scandale et produit dans l’esprit des gens un remaniement complet de la vision des choses, des places et des rôles. Nous n’avons aucune intention de nous battre pour des codicilles : nous voulons affirmer de nouvelles formes de l’activité et de la politique (5).

Il faut entendre le poignant appel de Michel Wieviorka à « sauver la gauche de gouvernement (6) » pour mesurer le degré d’inclusion des desservants intellectuels du « cadre », et par suite leur incompréhension radicale, fussent-ils sociologues, de ce qui se passe dans la société. Dans une tentative de redéfinition performative des catégories politiques qui dit tout de la glissade à droite de ce personnel d’accompagnement (à la suite de leurs maîtres auxquels il s’agit de toujours bien coller), Wieviorka fait désormais représenter « la gauche de la gauche » par… Benoît Hamon et Arnaud Montebourg ! Manière d’indiquer où se situent à ses yeux les bords du monde fini — car par définition, à gauche de la gauche de la gauche… il n’y a plus rien. Ou plutôt si : il y a les fous. « La gauche folle », c’est l’expression préférée de tous les éberlués de gauche passés à droite qui n’en reviennent pas qu’on puisse ne pas se rendre à la simple raison qui donne à choisir entre « la gauche libérale-martiale de Manuel Valls » (sic), « la gauche sociale-libérale d’Emmanuel Macron », et donc « la gauche de la gauche, de Benoît Hamon à Arnaud Montebourg ». Et qui s’efforcent sans cesse, repliés dans leur peau de chagrin, de ramener toujours plus près d’eux le commencement du domaine de la folie. Alors il faut le dire à Wieviorka et à tous ses semblables, Olivennes (7), Joffrin, etc. : c’est vrai, nous sommes complètement fous. Et nous arrivons.

Frédéric Lordon

Source : Le Monde diplomatique, Frédéric Lordon, 29-03-2016

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Commentaire recommandé

Gier 13 // 09.04.2016 à 06h43

comme souvent chez Lordon, le texte est complexe et parfois alambiqué. De sorte qu’il faut y revenir à deux fois !
Notre cher philosophe cite Macron « Il faudrait que des jeune aient envie de devenir milliardaires ».
J’ai défilé contre la loi El Khomri à Marseille. J’ai assisté à une scène du cortège lycéens-étudiants que j’ai pris la photo. Elle est l’exact contrepoint des aspirations de notre ministre-maître à penser.
On y voit un jeune homme assis par terre au beau milieu du boulevard Michelet. A 1 mètre de lui le cordon de CRS-Robocop qui barrent le boulevard. Il tient une pancarte sur laquelle est écrit en noir « une vie de riche ». Le « de » est barré de rouge, de sorte que l’aspiration exprimée devient « une vie riche ».
Il me semble que s’exprime là, parfaitement, le gouffre qui s’est créée entre nos soi-disant élites qui ne gouvernent plus qu’en faveur de ceux qui ont accaparé la richesse du monde et n’en n’ont jamais assez et une société qui ne demande qu’à vivre selon d’authentiques valeurs humanistes. Aux premiers une seule valeur, l’argent, aux autres l’humanité pour horizon. Quand les premiers veulent à tout prix « réussir » leur vie les seconds aspirent faire de leur vie une réussite.
Voilà pourquoi en effet il n’y a rien à revendiquer, rien à demander à nos gouvernants qui ont si peu compris la vie.
Dommage que je ne puisse pas mettre cette photo en ligne ici même (je l’ai floutée)

65 réactions et commentaires

  • Christophe // 09.04.2016 à 05h30

    « c’est vrai, nous sommes complètement fous. Et nous arrivons. »
    Quelle conclusion magnifique!
    A l’affreuse rhétorique de la bien-pensance unique, une folie salutaire en réponse!

      +23

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  • Vladimir // 09.04.2016 à 06h00

    P.ê. je suis de mauvais humeur, mal disposé…possible. Mais franchement j’en ai marre de toutes ces élucubrations au sujet de « la gauche » et qui est plus gaucher(e) que l’autre, pour « la droite » c’est pareil. Ça veut plus rien dire, il faut trouver autre chose! C’est pas évident, les gens se sont habitués à ces étiquettes, c’est pratique DONC IL FAUDRA DU TEMPS.

      +19

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    • Christophe // 09.04.2016 à 06h41

      D’un autre côté, c’est peut-être ce qu’il manque maintenant : de la clarté.
      Qui peut vraiment croire qu’un Macron est de gauche?
      Qui peut vraiment croire que le gouvernement est de gauche?
      Pourtant, c’était la promesse faite aux électeurs, non?

      Si les personnages politiques sont de droite, qu’ils l’assument.
      Si les journaux de gauche, sont en fait de droite, qu’ils l’assument également.

      Si ça ne veut plus rien dire, c’est principalement parce que la confusion est entretenue par un système qui ne change jamais, sous couvert d’élection démocratique et d’une bi-polarité de façade.

        +29

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      • anne jordan // 09.04.2016 à 17h30

        de gauche ou pas , il y a des besoins naturels qu’il faut bien satisfaire , pas vrai ?
        alors à Sète on a trouvé la solution :
        https://www.youtube.com/watch?v=kTFKyYVOVFE

        ça s’appelle  » Les pisseurs de Sète » ….

          +8

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    • clauzip12 // 09.04.2016 à 16h35

      Pour ce qui me concerne,je ne sais de quel coté je suis,j’ai un point de référence au-dessus ou autre,c’est l’humanisme.
      Mon centre d’intérêt est l’homme et par conséquent tout ce qui conduit au développement de l’être humain,que ce soit directement et indirectement c’est à dire vis à vis des structures dans lesquelles l’homme agit et vit.
      J’ai dirigé pendant 16 ans un service public de 1300 agents et ,pendant 5 ans une structure régionale publique de formation de cadres.
      J’ai opéré dans la recherche de la responsabilité et de l’innovation.
      Apres des résultats mitigés j’ai constaté combien les habitudes,la hiérarchie,le politique,la durée trop limitées des politiques de fonctionnement étaient des forces freinant à cette approche.

        +8

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  • Gier 13 // 09.04.2016 à 06h43

    comme souvent chez Lordon, le texte est complexe et parfois alambiqué. De sorte qu’il faut y revenir à deux fois !
    Notre cher philosophe cite Macron « Il faudrait que des jeune aient envie de devenir milliardaires ».
    J’ai défilé contre la loi El Khomri à Marseille. J’ai assisté à une scène du cortège lycéens-étudiants que j’ai pris la photo. Elle est l’exact contrepoint des aspirations de notre ministre-maître à penser.
    On y voit un jeune homme assis par terre au beau milieu du boulevard Michelet. A 1 mètre de lui le cordon de CRS-Robocop qui barrent le boulevard. Il tient une pancarte sur laquelle est écrit en noir « une vie de riche ». Le « de » est barré de rouge, de sorte que l’aspiration exprimée devient « une vie riche ».
    Il me semble que s’exprime là, parfaitement, le gouffre qui s’est créée entre nos soi-disant élites qui ne gouvernent plus qu’en faveur de ceux qui ont accaparé la richesse du monde et n’en n’ont jamais assez et une société qui ne demande qu’à vivre selon d’authentiques valeurs humanistes. Aux premiers une seule valeur, l’argent, aux autres l’humanité pour horizon. Quand les premiers veulent à tout prix « réussir » leur vie les seconds aspirent faire de leur vie une réussite.
    Voilà pourquoi en effet il n’y a rien à revendiquer, rien à demander à nos gouvernants qui ont si peu compris la vie.
    Dommage que je ne puisse pas mettre cette photo en ligne ici même (je l’ai floutée)

      +85

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    • douarn // 09.04.2016 à 08h49

      Bonjour
      vous pouvez uploader la photo sur un site de partage de fichier et mettre le lien dans un commentaire

        +6

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    • noDJ // 10.04.2016 à 01h00

      Merci pour ce commentaire du titre de Lordon et pour la photo – que l’on imagine bien.
      Les jeux de mots, ou langue des oiseaux, invitent à la poésie et à la réflexion.
      Une vie devenue riche en supprimant une particule. Elémentaire mon cher Watson.
      Alors que la novlangue stupéfie la pensée en créant de la confusion.
      Jeu de mots contre novlangue.

        +5

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  • Furax // 09.04.2016 à 08h48

    Le jour précisément où ils ont renoncé à faire une banqueroute au détriment des riches créanciers de l’Etat.

    On l’oublie souvent mais Louis XVI est le 1er et principal responsable du chaos dans lequel la France a plongé pendant 10 ans avant que Bonaparte remette de l’ordre. Louis XVI a refusé de faire une banqueroute, seule solution pour rétablir les finances publiques parce qu’il ne voulait pas spolier sa noblesse et ses bourgeois. Le problème est que les représentants aux États généraux de 1789 étaient presque tous des riches détenteurs de créances sur l’Etat. Qu’ont-ils donc fait ? Des privatisations eltsiniennes ! « Nous allons faire une fortune. Une immense fortune ! » disait Talleyrand.

    Jusqu’à ce que le Directoire soit obligé de faire la banqueroute des deux tiers sur la dette, que Bonaparte renfloue le pays en ponctionnant les pays voisins et en faisant enfin les réformes qui étaient restées bloquées pendant des decennies dans les cartons d’une monarchie sclérosée.

      +17

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    • vlois // 09.04.2016 à 13h52

      Intéressant : ne serait-ce pas que les premiers libéraux bourgeois seraient arrivés au pouvoir à ce moment-là (les physiocrates, Turgot, Necker ?) favorisant la rente et leurs classes et détournant l’Etat de l’intégêt général ? Ce serait donc lié et donc identique à la situation actuelle ?
      L’oppression pour leur liberté de s’enrichir en prédateur : toute contrainte est « carcérale » (sic) pour eux, sont-ils sorti du stade infantile, ont-ils expérimenté la frustration à un stade de leur éducation ?

        +6

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      • Furax // 09.04.2016 à 14h00

        Ne mélangez pas Turgot ou Terray d’un côté avec Necker de l’autre côté.

        Les premiers avaient le sens de l’intérêt général et de la bonne gestion.
        Necker était une pourriture, un escroc de haut vol qui a inventé des supprimés avant l’heure et a aggravé les difficultés financières de l’Etat, pour le plus grand profit, notamment, de ses compatriotes genevois et d’autres spéculateurs suisses.

        D’ailleurs, son incompetence a vite éclate au grand jour quand la crise s’est déclenchée et sa popularité factice s’est effondrée.

          +4

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      • Jean // 09.04.2016 à 14h42

        La volonté de la Bourgeoisie d’échapper aux contraintes des autorités, n’est pas née au moment de la Révolution française en 1789. Si vous rapportez cette question depuis la Renaissance au moins, on vérifie durant toute cette période une association entre les notables, parlementaires et bourgeois avec les hauts féodaux pour renverser l’autorité royale. Il y a des périodes clés qui marquent cette volonté subversive conjointe, sous François Ier, sous Henri IV, sous Louis XIII et Richelieu…
        L’aubaine de la Révolution c’est qu’avec l’effondrement de l’Ancien Régime – tant décrié – c’est que cette classe Bourgeoise, a pu « sortir de son rang » comme on le disait alors, pour s’installer finalement aux affaires.
        En usurpant le pouvoir politique, la Bourgeoisie eut alors les coudées franches pour accaparer l’institution étatique et la soumettre à ses intérêts. Ce qui explique bien le propos de Talleyrand “Nous allons faire une fortune. Une immense fortune !”
        Le problème c’est que par nature, si l’on veut, la Bourgeoisie est inapte au service de l’intérêt général, cette volonté d’enrichissement corporatiste est en tout point contraire au principe de justice sociale, et plus loin à l’exigence de stabilité politique.
        La stratégie européiste, et avant cela le choix de la défaite face au nazisme, n’est que la conscéquence de cette incompétence politique native, de cette logique oligarchique.

          +10

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    • clauzip12 // 09.04.2016 à 16h51

      Il faut rajouter que Robespierre,pendant la période,avait rassuré les bourgeois et…possédants »ne craignez rien,on a besoin de vous »
      Que Bonaparte ne charge pas ou peu le peuple français,du peuple notamment compte tenu de l’état de la France , c’était une évidence.
      « L’humanité » de Bonaparte lui a quand même permis de constater ce fait et par conséquent de ne pas prendre le risque de soulèvements.

        +0

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    • Herve CRUCHANT // 27.04.2016 à 11h55

      La France n’a jamais eu besoin de Bonaparte quand il est devenu Napoléon. On pouvait donc se passer du 18 brumaire et intimer l’ordre au jeune militaire de rester dans sa caserne. Çà aurait évité également les rapines en Egypte, la mise à sac de l’Europe et les millions de morts dans le peuple européen. Ah, oui, j’ai oublié le Code… mais on voit bien avec quelle facilité il est possible de détricoter ce Dalloz volume

        +0

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  • DvD // 09.04.2016 à 09h08

    De la « rupture » de 1974 à 2015 :

    Population totale +12 millions
    Population active +10 millions

    Emploi total +4.4 millions, dont
    – Emplois agricoles -1.4 millions
    – Emplois marchands non agricoles +2.6 millions, dont +2.3 millions de CDD, intérimaires et stagiaires
    – Emplois non marchands +3.2 millions, dont +0.9 millions de CDD, intérimaires et stagiaires

    Chômeurs (toutes catégories) +5.3 millions

    Un désastre qui a consisté à fabriquer constamment pendant 40 ans des emplois publics protégés (+2.3m), des travailleurs précaires (+3.2m) et des chômeurs (+5.3m). Le tout financé par une fuite en avant de la fiscalité et de l’endettement public, qui a totalement explosé la base fiscale, les dépenses des administrations publiques passant de 59% de la valeur ajoutée du secteur marchand en 1974 à 93% en 2015, la dette publique de 29% en 1974 à 158% en 2015.

    Ainsi avons nous aujourd’hui la protection statutaire pour 9 millions de salariés titularisés du secteur non marchand ; la précarité pour 9 millions de chômeurs et travailleurs précaires ; l’imposition fiscale intégrale pour les 14 millions de salariés marchands restants qui font vivre directement et indirectement les 66 millions de français. Un tel « modèle social » aboutit à un moins-disant social flagrant. Par ailleurs, il est incompatible avec la concorde et la cohésion nationale.

    On continue 40 ans de plus ?

      +18

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    • Milsabor // 09.04.2016 à 10h13

      Votre bilan oublie de mentionner les chiffres de l’évasion fiscale, des délocalisations et de la fuite des capitaux. L’économie c’est un rapport de contenu et de contenant : il suffit d’un seul trou et tout fiche le camp par là et le bateau coule.

        +23

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      • DvD // 09.04.2016 à 12h34

        Oui, tout est lié. Or, depuis 1974, les dirigeants français ont poursuivi des priorités incompatibles :

        1) Augmenter les salaires, en particulier les bas salaires des emplois peu qualifiés, plus vite que la productivité du travail.

        2) Diminuer la durée du travail en baissant l’âge légal de la retraite et la durée hebdomadaire du travail, renchérissant encore davantage le coût du travail.

        3) Étendre le champ et les effectifs du secteur public, poussant la fiscalité à des niveaux parmi les plus élevés du monde, suscitant ainsi l’évasion fiscale.

        4) Rejoindre l’Euro sans s’assurer de la convergence des politiques économiques et, en l’occurrence, en divergeant totalement de l’autre pilier – l’Allemagne – qui a suivi la politique inverse pour soigner sa compétitivité mondiale. Les capitaux quittent naturellement les pays moins compétitifs de la zone pour se réfugier ailleurs sans risque de change.

        5) Engager le pays dans le libre-échange mondial, y compris avec des pays ayant des salaires 10 fois moins élevés, des charges salariales 2 fois moins élevées, des durées du travail 40% plus élevées, une fiscalité 50% moins élevée, sans s’assurer que les parités de change seraient bien fixées à des niveaux équilibrant les balances commerciales et donc les balances en emplois, suscitant ainsi les délocalisations.

        6) Créer des emplois en France, ce qui incomptable avec 1-2-3-4-5.

          +10

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        • Mlk // 10.04.2016 à 02h08

          Je ne sais ou vous puisez vos sources mais extrait d’une etude de Jacques Sapir de 2009 ou il explique pourquoi  » malgré la déflation salariale, la part des salaires dans la valeur ajoutée n’a pas baissé depuis 1990. En cause: la hausse des salaires les plus élevés et la transformation de revenus du capital en salaires. Et pour les autres? La chute des revenu…. Le niveau du salaire moyen en 2007 peut être globalement estimé à 25% de moins de ce qu’il aurait été si les phénomènes cités au-dessus n’avaient pas eu lieu. Cependant, il est clairement plus important dans l’industrie, et il est encore plus important pour les faibles salaires. Pour ces derniers, on peut parler d’un « retard » salarial de 35% à 45%. »

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        • Apu_R // 10.04.2016 à 02h20

          Votre point 1 ne concorde pas avec les faits. Le PIB français a doublé en trente ans (980 Milliards € en 1980, 1900 Milliards d’euros en 2011), alors que dans le même temps la part des salaires dans la répartition de la valeur ajoutée a diminué (65 % en 1980, 55% en 2010).

          Pour le point 3, ce qui suscite l’évasion fiscale, c’est le manque de contrôle, et la disparition des entraves à la circulation des capitaux. Les niveaux d’imposition élevés dans les sociétés occidentales ne sont pas une exception, ils ont toujours été la règle ; jusqu’en 1980, la tranche supérieure de l’imposition sur le revenu aux Etats-Unis ponctionnait jusqu’à 90 %.

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          • DvD // 10.04.2016 à 07h52

            Mlk et Apu_R,

            Mon point 1) réfère explicitement aux bas salaires des emplois peu qualifiés qui ont augmenté plus vite que la productivité du travail depuis 1974. Il concorde parfaitement avec les faits. Sur la période 1974-2015, le smic a été multiplié par 10, soit une croissance nettement plus rapide que la valeur ajoutée. Résultat, un écrasement de l’échelle des salaires avec une part croissante de salariés au smic et surtout une forte hausse du chômage des gens peu qualifiés et des jeunes, d’autant plus forte qu’ils ont subi de plein fouet la concurrence liée au point 5) alors que les dirigeants en bénéficiaient.

            Sur le point 3), il y a une différence considérable entre un taux d’imposition marginale à 80% et un taux d’imposition moyen à 93%, ce qui est le cas en France en 2015 (dépenses des administrations publiques ~ €1250 milliards / valeur ajoutée du secteur marchand ~ €1340 milliards). Un tel taux suscite l’évasion fiscale. Plus grave encore, il suscite la contraction de la valeur ajoutée marchande. C’est une des raisons de la panne de croissance française. Le contrôle est illusoire compte tenu de l’effroyable longueur et complexité des textes fiscaux (code des impôts, règlements, procédures, textes d’interprétations, etc, en tout des centaines de milliers de pages, parfois difficilement compréhensibles).

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            • Apu_R // 11.04.2016 à 11h36

              1. Le SMIC horaire a certes été multiplié par 10 sur la période citée… Lorsque l’on ne tient pas compte de l’inflation. Ce qui ôte un peu son sens à la comparaison.
              2. La raison de la compression des salaires, c’est en grande partie Aubry II : les seuils d’exonération de cotisations ont crée des « trappes » à bas salaires.
              3. Comme je l’ai dit plus haut, la part de la masse salariale dans la valeur ajoutée n’a pas progressé ces trente dernières années ; elle a bel et bien régressé. Certes le SMIC a pu progresser plus rapidement… Mais il ne concerne que 15 % de la population active. Les salaires plus élevés n’ont pas suivi, ils ont stagné.
              4. Pour le point 3, vous additionnez des tomates et des poireaux. Les dépenses des administrations publiques ne dépendent pas du seul impôt sur le revenu (de fait, c’est la TVA qui constitue l’impôt les plus juteux pour les caisses de l’Etat), mais surtout s’imaginer que le seul secteur marchand est créateur de valeur ajoutée, c’est laisser une bonne partie de l’économie du pays dans l’ombre.
              5. Si les code fiscal est si compliqué, comme vous le soulignez cette fois-ci à juste titre… C’est en raison des exonérations fiscales votée au fil des ans et des régimes d’exception qui se sont accumulés.

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            • DvD // 11.04.2016 à 20h16

              1. On compare bien le smic et la valeur ajoutée tous les deux en valeur nominale, ce qui a tout son sens.

              2. Il y a certainement un effet lié à ces seuils.

              3. Ci-joint le partage de la valeur ajoutée totale depuis 1949 ( http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?ref_id=NATTEF08103). Depuis 1974, année de la cassure de la tendance de croissance du revenu réel par habitant, la rémunération des salariés a légèrement progressé mais uniquement du fait des cotisations patronales, la part des salaires a légèrement baissé. Vu l’explosion du chômage sur la période, une hausse des salaires supérieure à la productivité pour ceux qui travaillent est parfaitement compatible avec une légère baisse de la part des salaires dans la valeur ajoutée.

              4. Les recettes des administrations publiques sont de €1180 milliards recettes et les dépenses de €1250 milliards. La charge fiscale supportée par l’économie est au minimum de €1180 milliards. Je ne dis pas que le secteur non marchand ne produit pas de valeur ajoutée, je dis qu’il ne produit pas de base fiscale. Je l’ai démontré en commentaires de l’article « Déchéance de nationalité, un veille tradition … » du 5 janvier 2016.

              5. Ça ferait vraiment beaucoup d’exceptions mais admettons.

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      • Theo Van Creyers // 09.04.2016 à 13h35

        réponse à J et Furax.
        L’argent partout et toujours va là où il est bien traité…
        l’argent hors-la-loi y va 2 fois plus vite.

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      • ODBCslim // 09.04.2016 à 21h27

        Qu’est ce qui est plus important l’orthographe,la grammaire, ou le message à faire passer …
        Crois tu quand temps de guerre, les règles d’expressions comptent plus que le message?
        Je me demande si Samuel Morse prendrait en considération ce détail?

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    • clauzip12 // 09.04.2016 à 17h07

      Et le PIB augmente,les dividendes des actionnaires augmente plus dans que n’importe quel pays européens,que les revenus se concentrent toujours plus sur les plus hauts…
      Que le salaire moyen diminue et que la pauvreté augmente!
      voici un bilan!

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      • DvD // 10.04.2016 à 16h41

        Mon point 5) ci-dessus implique l’existence d’un arbitrage salarial international puisque les échanges commerciaux se font dans des conditions de taux de change qui n’équilibre pas les balances commerciales et donc les balances en emplois. Cet arbitrage salarial est capturé par les multinationales qui voient leurs profits augmenter (pas nécessairement en France) et les rémunérations des dirigeants sont indexées sur les profits. En revanche, pour les PME exposées au marché domestique, les profits ne peuvent que ressentir l’extrême morosité prolongée de la conjoncture. De fait, le niveau des défaillances d’entreprises reste très élevé et le cœur productif de l’économie française extrêmement atrophié comme l’a récemment rappelé l’Insee (http://www.insee.fr/fr/themes/document.asp?reg_id=0&ref_id=if56). Tout le monde est dans le même bateau : si l’économie française avait créé 8 millions d’emplois marchands ces 40 dernières années comme elle aurait dû le faire compte tenu de l’augmentation de 10 millions de la population active, salariés et capitalistes seraient mieux lotis : plus d’emplois, plus de masse salariale, plus de demande, plus de production, plus de profits, etc. Ce projet de redressement économique et social reste entièrement à concevoir et à mettre en œuvre. C’est la tâche prioritaire qui doit mobiliser tout notre temps et notre énergie.

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  • Georges Clounaud // 09.04.2016 à 09h29

    « Il se pourrait en effet que nous soyons sur le point de vivre un de ces moments bénis de l’histoire ou des groupes ordinairement séparés redécouvrent ce qu’ils ont de profondément en commun, ce commun massif institué par le capitalisme même : la condition salariale. »
    Frédéric, sincèrement je t’aime bien mais je ne suis pas d’accord avec ton postulat de départ.
    1 : Il y a des salariés dans notre société néolibérale qui ne souhaiteraient pour rien au monde s’affranchir de leur condition : Pdg salariés, cadres supérieurs de firmes multinationales etc…
    2 : Il y a des capitalistes dont le statut est plus proche du prolétaire que du bourgeois : travailleurs indépendants, petits patrons….
    Il me semble que la ligne de front se situe entre ceux qui profitent de la mondialisation et ceux qui la subissent.

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    • Georges Clounaud // 09.04.2016 à 09h54

      Dans ce contexte, la résistance doit s’exercer dans le cadre de la Nation, concept idéologiquement galvaudé par nos chers technocrates européistes : nation = nationalisme = guerre.
      On peut avoir une conception positive de la Nation basé sur le contrat social et la volonté de vivre ensemble. C’est la conception de Renan et elle est toujours valable. C’est également la conception du Ché, Jean-Pierre Chevènement dont la récente lecture d’un de ses ouvrages « la faute de M. Monnet m’a définitivement convaincu de démanteler l’UE pour construire l’Europe de Nations. L’exemple Suisse, modèle que certains trouveront peut-être trop capitaliste mais il est à l’image du pays, est là pour nous le rappeler. Par des salaires élevés favorisant le consensus capital/travail, un État efficace (défendant ses citoyens contre la mondialisation tout en cherchant à s’y adapter) et beaucoup de démocratie les Helvètes nous montrent la voie. Nous revendiquons tout !

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      • AbusiveDuck // 09.04.2016 à 13h01

        Je pense que vous devriez approfondir la pensée de Lordon car ce que vous dites ressemble très fortement à ce qu’il dit. 🙂

        Dans « Capitalisme, désir et servitude », Pour le dire vite, Lordon explique qu’il existe une classe intermédiaire, symboliquement proche du capital, consituée de cadres, et petits patrons. En gros, les premiers peuvent être très heureux de leur subordination salariale, et les seconds, bien qu’il ne soient a priori subordonnés à personne, sont en réalité férocement exploités et contraints par les grands patrons et les banques, ce qui rends leur liberté entreprenariale toute relative.

        Ensuite sur la nation, il défends comme vous « une conception positive de la Nation basé sur le contrat social et la volonté de vivre ensemble », je vous laisse juger : https://www.youtube.com/watch?v=2QzJ6SvyIj0&feature=youtu.be&t=560

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        • clauzip12 // 09.04.2016 à 21h01

          Le statut indique t il la finalité de la vie personnelle et dans la société ,et quelle société?
          La seule subordination qui à un sens,c’est à la nature y compris l’humain.
          Elle est pour l’avenir des hommes incontournable et respectable?
          l’homme a pour la nature une maladie que les chiens n’ont pas,la reconnaissance.

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      • clauzip12 // 09.04.2016 à 22h08

        L’addiction ne constitue en rien une démarche humaine responsable .
        Quand les pauvres riches n’ont d’autre horizon que le salaire de leur collegue, la vie deviendra terrible si ce n’est déja engagé.
        N ‘ayant d’autre motivation que celle ci ,ils entrainent leurs subordonnés dans une vie vide de sens et d’humanité.
        il arrive ce que nous vivons,actuellement une société qui se dégrade où l’autre est un ennemi ou les gens ont peur de l’inconnu,de l’Autre.

        ;

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        Alerter
    • Asheloup // 09.04.2016 à 12h08

      Astuce : si les capitalistes ont un statut proche du prolétaire, c’est que ce ne sont pas des vrais capitalistes, mais plutot des travailleurs dont le statut les maquille en investisseurs…

      Je ne pense pas que lordon réfute l’idée que les travailleurs indépendants et les patrons de petites entreprises en bavent comme les autres, ce qu’il dénonce c’est un système de domination qui fait que tous sont écrasés, a différents degrés, par une classe dominante qui s’accaparent les richesses et décident de tout.

      Quant au premier postulat, ce n’est pas lordon qui va dire le contraire. Il a déjà travaillé sur le sujet et a montré en quoi les cadres sups étaient idéologiquement proches du capital.

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  • valles // 09.04.2016 à 09h37

    L’histoire se répète, la droite libérale produit de la richesse que la gauche libétaire veut redistribuer, on change de calendrier on coupe des têtes et quand les caisses sont vide tout le monde (ou presque) repart bosser à l’usine

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    • lon // 09.04.2016 à 17h23

      Voui voui mais au moins y aura du boulot ..

      Etudiez un peu l’histoire et vous verrez que c’est grâce à l’Etat qu’on  » produit de la richesse  » , que c’est même souvent l’Etat ( avec un grand E ) lui-même qui en produit, et qu’un Etat digne de ce nom doit s’inquiéter de temps en temps de redistribuer cette richesse pour qu’un minimum d’harmonie règne parmi ses citoyens .

        +7

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    • clauzip12 // 09.04.2016 à 21h36

      La production de richesse se fait essentiellement à partir d’un bien commun:notre planéte et son biotope unique à ce jour dans l’univers, à l’Expropriation de toute les ressources.
      l’Enrichissement sans fin conduit à la recherche de ses ressources,l’utilisation sans nécessité et sans la répartition due à tous . La
      La dégradation continue de tous les moyens naturels conduira à une atmosphère invivable.
      Objectif richesse est une démarche de guerre et de sévices du plus plus grands pour la majorité des humains.
      Quand je pense qu’une jeune ministre naviguant dans les ondes du pouvoir depuis toujours a dit »je veux que tous les jeunes deviennent milliardaires »
      Dans sa conception de la vie sociale(,il est diplômé en philosophie),il nie l’existence d’un autre choix que devenir riche.Il est ministre de la République
      Oui l’homme ne se mesure pas à l’aune de sa richesse et encore moinsde ses mensonges

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  • Furax // 09.04.2016 à 10h00

    Si vous tenez vraiment à réaliser un processus constituant « populaire », alors si vous voulez bien on va le faire avec mon « peuple » plutôt qu’avec le votre.

    Toujours d’accord ?

    Les AG, on sait comment ça fonctionne : 300 militant extrémistes triés sur le volet avec des gros bras pour bloquer l’accès, qui votent à main levée après avoir gueulé plus fort les uns que les autres des insanités, et qui prétendent parler au nom de 30.000 étudiants.

    Le jour où des extrémistes décideront de singer les communards, une majorité de français se lèvera pour singer les versaillais. En espérant que tout ca ne finira pas à nouveau dans les fossés de Vincennes.

      +12

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    • clauzip12 // 09.04.2016 à 17h01

      Cela finira conformément à votre conclusion: à l’abattoir.
      le néo-libéralisme ne crée pas une société de mouton,un troupeau ,sans cette arrière pensée.
      Quand dans le troupeau qqs uns se permettent de béller:il faut les abattre(diverses formes)
      « celui qui dit la vérité…(G.Béart)

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  • Alae // 09.04.2016 à 11h13

    « Entendez qu’après quelques décennies à faire, vous et vos semblables, la démonstration de vos talents et de votre hauteur de vue, l’idée de négocier quoi que ce soit avec vous nous apparaît absolument sans objet. »

    En cause, il n’y a pas que leur bassesse. L’exemple de la Grèce, entre autres, permet de bien comprendre la nature réelle du système capitaliste néolibéral : l’inhumanité.
    En demandant pardon à Lordon d’en appeler à son vieil ennemi en soutien à ses propos, je paraphrase Michéa (Le Complexe d’Orphée) : le système capitaliste est structurellement indifférent à l’utilité réelle de tout ce qu’il est amené à produire. En plus clair, c’est une machine à fric qui se fiche des effets sociaux des changements qu’elle introduit. D’où sa capacité à transformer toutes les crises, en particulier celles qu’elle crée de toutes pièces, en moteurs de sa propre croissance. Catastrophe naturelle, crise économique, paupérisation de masse, guerre, etc… Du moment que ça produit de la richesse, même pour une infime minorité et même inutile, tout lui est bon.
    Effectivement, dans ces conditions, il n’y a rien à négocier ou revendiquer.
    Autant adresser ses doléances à une calculatrice.
    Bravo à Lordon pour ce texte.

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  • Anas // 09.04.2016 à 13h04

    Cela n’a pas de sens de revendiquer quoi que ce soit à l’Etat, car l’Etat c’est le peuple. En se mobilisant sans revendication, le peuple se réaffirme face à l’usurpateur de l’Etat, cette nébuleuse oligarchique qui s’est accaparé le pouvoir au nom du peuple.

      +3

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  • thmos // 09.04.2016 à 13h26

    ce mai 2018 qui vient … les petits blancs bien nés déguisés en Gavroche place de la République ( la comm’ salit tout) jouent à la dinette après minuit et Lordon y voit l’Espoir. 30% d’électeurs français n’ont aucun représentant aux assemblées. Mais Lordon se révolte dans les pages du Monde plutôt que de respecter ce peuple d’opposants réprimés et assez crédibles pour renverser la table.

      +4

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    • Astatruc // 09.04.2016 à 14h44

      et juste un million de signatures contre la loi assassine du droit des travailleurs.
      bon, c’est clair.
      Vous avez juste le droit de participer à la mascarade des élections.Pour le reste, on vous dira, au fur et à mesure.

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      • Sébastien // 09.04.2016 à 20h40

        Parlons des choses qui fâchent, de la vérité.
        Le million, il est descendu dans la rue contre le « mariage pour tous ».
        Que faisait la Gauche, molle, radicale, plurielle, anti-machin-truc, que sais-je encore? Elle écartait les jambes devant Hollande.
        La Gauche et le peuple, ça fait deux.

          +6

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  • sirHan // 09.04.2016 à 13h57

    [le cadre] Non plus comme objet de « revendication » mais comme objet de renversement.

    Il y a déjà deux ans, l’affairiste multimilliardaire Nick Hanauer a fait connaître sa vision de l’avenir :

    Les fourches arrivent, et c’est pour nous, les ploutocrates

    […]Mais parlons franchement. Je ne suis pas le gars le plus malin que vous ayez jamais rencontré, ou celui qui travaille le plus dur. J’ai été un étudiant médiocre. Je ne suis pas du tout porté sur la technique – je suis incapable d’écrire une ligne de code. Ce qui me distingue, je crois, est une tolérance au risque et une intuition de ce qui va se produire dans le futur. Voir où mènent les choses est l’essence de l’entreprenariat. Et que vois-je maintenant dans notre avenir ?

    Je vois des fourches.
    […]

    = http://www.politico.com/magazine/story/2014/06/the-pitchforks-are-coming-for-us-plutocrats-108014 =

    C’était il y a deux ans, et il est toujours là, et le cadre aussi, alors …

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  • DvD // 09.04.2016 à 14h56

    On a peine à croire qu’il faille rappeler une leçon pourtant limpide de l’histoire : la « maltraitance salariale » de millions de patrons dans une économie décentralisée et concurrentielle dotée de règles sociales minimales démocratiquement définies pour éviter les comportements de prédation (dont le salariat et le salaire minimum) est infiniment plus désirable pour la société que la « maltraitance totalitaire » de l’Etat dans une économie collectiviste.

    Dans le premier type de société, ceux qui veulent essayer de devenir légitimement milliardaires sont libres de le faire (bien sûr, presque aucun n’y parviendra) ; ceux qui s’épanouissent dans le non travail sont également libres de le faire dans la mesure où ils acceptent de vivre de peu au plan matériel ; et ceux – l’immense majorité – qui se situent entre ces deux extrêmes sont libres de faire selon leurs possibilités et au gré des circonstances.

    Dans le deuxième type de société, personne n’a le droit de rien faire selon ses désirs et ses possibilités car tout le monde est égal dans sa servitude totale à l’Etat ; sauf bien sûr l’équipe dictatoriale à la tête de l’Etat.

    L’affaire a été testée grandeur nature. Les résultats ont été sans équivoque. L’affaire est entendue depuis longtemps.

    Ce qui n’interdit nullement de conduire des politiques économiques et sociales appropriés et cohérentes plutôt que totalement erronées.

      +1

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    • lon // 09.04.2016 à 17h32

      La maltraitance totalitaire de l’Etat dans une économie collectiviste ….comme vous y allez mon cher DvD , d’après mes souvenirs on vivait plutôt bien en URSS , malgré le bourrage de crâne néolibéral qui nous fait croire le contraire depuis 30 ans .

      L’économie collectiviste et planifiée on y va tout droit, y a pas d’autre issue avec 10 milliards de pingouins sur la planète et la catastrophe écologique qui s’annonce, , et la Question Essentielle est Qui sera aux commandes , un conglomérat de multinationales et de banques ayant verrouillé le marché et laissant quelques miettes à ceux  » qui veulent faire selon leurs désirs  » , ou des états  » de droit » représentatifs du bien collectif .

        +9

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      • DvD // 09.04.2016 à 18h49

        On vivait bien en URSS communiste à l’exclusion des famines de masse consécutive à la collectivisation agricole (dans un pays excédentaire en produits agricoles, ce qui n’est tout de même pas un mince exploit), des déportations de masse dans les camps de travail forcé, de la chasse aux travailleurs pas assez zélés qui compromettaient les objectifs ambitieux des plans quinquennaux, des magasins vides, de l’absence de libertés politiques. Pas besoin de propagande néolibérale, de nombreux dissidents soviétiques ont fait part de leur témoignages accablants. Aujourd’hui, le niveau de vie par habitant en Russie est d’environ 25% du celui d’Europe de l’Ouest.

        A ce jour, l’expérience se poursuit aujourd’hui en Corée. Le Sud est une société soumise à la « maltraitance salariale » de nombreux patrons. Le Nord est une société soumise à la « maltraitance totalitaire » de l’Etat omnipotent. Où préféreriez-vous aller vivre ?

        Si je suis entièrement d’accord sur la nécessité d’état de droit représentatif de l’intérêt collectif (on en est très loin, y compris en France, le pays le plus avancé en la matière me semblant être la Suisse), je ne vois aucune raison pour laquelle l’augmentation de la population mondiale et les considérations écologiques rendraient inéluctable l’avènement de l’économie collectiviste et planifiée ?

          +3

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    • sheloup // 09.04.2016 à 22h08

      L’alternative n’est pas un non choix entre deux modèles de société qui instituent tous les deux la domination comme règle et l’aliénation comme outil de domination, l’alternative est une troisième voie, qui refuse ces schémas archaïques.

      Si vous pensez que le mouvement Nuit Debout prône le collectivisme et l’économie planifiée, c’est que vous avez bien mal compris un mouvement qui prône pourtant l’horizontalité politique et la fin de la mainmise des structures partisanes sur la vie politique, soit en réalité tout le contraire de l’URSS.

      Quant à savoir ou ira le mouvement et s’il sera récupéré par des structures partisanes, on peut être pessimiste tout en leur souhaitant quand même le meilleur… Comme dit Lordon, il se pourrait bien que cette fois, ils réussissent à faire quelque chose. Avec toute l’incertitude que véhicule le terme « quelque chose ».

        +2

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      • lon // 10.04.2016 à 08h59

        Je n’ai pas dit que Nuit Debout prône le collectivisme et l’économie planifiée, c’est moi qui les prône .
        Nuit Debout finira comme Podemos ou Syriza .
        Il n’y a pas de troisième voie, soit l’Etat avec un grand E, expression de la volonté et du bien public , joue son rôle , jusqu’à même nationaliser les moyens de production et organiser la vie économique s’il le faut , ou l’oligarchie mondiale finira de prendre le pouvoir sur la planète Terre et nous aurons la domination féodale de la World Company Ltd avec des filiales en concurrence pour entretenir la pression comme dans les plus mauvais scénario de science-fiction .

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      • DvD // 10.04.2016 à 10h18

        Sheloup,

        Nous sommes d’accord sur le faux choix entre des systèmes fondés sur la domination.

        Je ne fais que me référer au texte de l’auteur, ne sachant pas s’il correspond entièrement, partiellement ou pas du tout aux vues du mouvement Nuit Debout, qui n’est peut être pas totalement monolithique à cet égard. L’auteur exprime clairement que le salarié est dans un rapport de domination et d’exploitation vis à vis de son employeur. C’est la vue marxiste classique. Dans les faits, cette vue a toujours donné lieu à l’intervention très poussée de l’Etat pour « protéger » les travailleurs des entreprises qui les emploient. En France, ça se traduit par exemple par un code du travail de 3500 pages rédigé par des gens n’ayant pour la plupart aucune expérience du monde du travail. La logique inhérente de cette vue est la collectivisation et la centralisation des rapports économiques. Cette « protection » a un coût : quasiment aucun emploi marchand de qualité (c’est à dire hors stage, intérim, CDD) n’a été créé en France en 40 ans alors qu’il aurait dû s’en créer ~ 8 millions compte tenu d’une augmentation de la population active de ~ 10 millions. C’est un manque à gagner considérable. Par ailleurs, la dépense publique absorbe désormais 93% de la valeur ajoutée marchande, ce qui est la définition même d’une économie collectiviste, même si la propriété privée est juridiquement conservée.

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        • Asheloup // 10.04.2016 à 22h16

          Vous confondez l’analyse marxienne du capitalisme et l’idéologie Marxiste-léniniste, qui sont deux choses à distinguer à tout prix !

          A savoir que de très nombreux Marxiens (qui se disent souvent Marxistes alors qu’ils n’ont rien de communistes) ne souhaitent pas sortir du capitalisme, mais partage des éléments d’analyse du capitalisme tels qu’ils ont été dénoncés par Marx.

          Je suis moi même de ceux qui partagent avec Marx les mêmes diagnostics sur le capitalisme, tout en refusant ses solutions. Il n’y a pas de contradiction, il faut juste faire la part des choses…

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          • georges dubuis // 10.04.2016 à 22h42

            Marx est faux…… en essence,certes, sacré cinéma long métrage de 150 ans sur la nature du cacapitalisme des besoins,.cette société bien avancée est enfin anonyme….la vraie souffrance, de la pôvreté à la misère….pour tous.
            Lisez très chaire….le lac des signes, c’est maintenant et jésus est incarné partout,la torture de gôche s’achève..
            L’auteur JP Voyer, 78 ans est à demeure et sous cachetons, c’est une des mes rencontres personnelles………..il n’y croyait pas lui même à sa découverte.. finalement !
            http://leuven.pagesperso-orange.fr/enquete.htm

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          • DvD // 10.04.2016 à 23h04

            Merci de ces précisions.

            Pourrais-je vous demander quels éléments de l’analyse de Marx vous paraissent fondés et, si vous refusez les solutions qu’il a préconisé, quelles solutions vous paraissent devoir être mises en œuvre pour sortir du marasme actuel ?

            Merci

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  • Bernard SARTON // 09.04.2016 à 15h45

    Nuit debout c’est une bonne chose pour permettre à ceux ou celles qui en ont beaucoup sous la patate de s’exprimer et de formuler leurs désirs de changement de société . Mais la seule chose qui permettra à la France de changer vraiment c’est une bonne « grève insurrectionnelle » qui doit se préparer assez vite avant la Présidentielle qui ne sera qu’un faux semblant électoral pour choisir entre des serviteurs zélés des oligarques et de leurs valets serviles . Tous les militants ,qui se battent depuis des années pour faire prendre conscience au peuple de son exploitation, savent très bien que le capitalisme peut s’adapter à toutes sortes de situation et « la Nuit Debout » pour l’instant ne les dérange pas trop tant qu’elle reste coincer sur les places .Son maintien et son développement peut permettre une étincelle dans le mouvement ouvrier pour qu’il bloque le système et le renverse d’une manière intelligente et créative . Nous le verrons dans les prochains jours et semaines . Frédéric LORDON aide à la réflexion en ce sens . La jeunesse va-t-elle engendrer des Castro-Guevara-Ho chi minh et autres Robespierre-Vallès-Varlin-Michel ? C’est à espérer tant le pays va mal dans tous les domaines .

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    • Sébastien // 09.04.2016 à 20h36

      Tant que « la Gauche » verrouille tous les mouvements contestataires pour le compte des valets du Capital, n’attendez rien. Sa seule fonction est de faire comprendre au peuple de rester bien au chaud chez lui et de se taire.
      De ce point de vue là, c’est sa seule réussite.

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      • Wilmotte Karim // 10.04.2016 à 12h08

        Donc, ils vont dans la rue, manifestent, font des grèves, occupent des places.
        Mais ils restent chez eux…

        Vous ne confondriez pas avec d’autres mouvement?

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  • téléphobe // 09.04.2016 à 23h50

    Tous ces abrutis de bobos y compris « Lourdon », salarié du CNRS, ont veauté Flanby et ils sont complices aujourd’hui de la caste maléfique en tentant de détourner la contestation mais ils n’y arriveront pas.
    Les goyim ne seront pas victimes de leur stratégies diaboliques.
    S’ils étaient dangereux pour le pouvoir ils auraient déjà été virés à coups de pieds dans le train ;o)

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  • Macarel // 10.04.2016 à 08h34

    Nous ne revendiquons rien, car nous sommes le peuple souverain dont émane tout pouvoir dans une authentique démocratie. Nous sommes le pouvoir, et les représentants du peuple qui trahissent ceux qui les ont porté au pouvoir en leur nom, sont des usurpateurs.

    Hollande et ceux qui gravitent autour de lui sont un formidable cas d’école dans ce domaine.

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    • Henri Tanson // 10.04.2016 à 09h41

      Nous sommes LE pouvoir mais nous le gaspillons à chaque élection… Soit, en ne votant pas, soit en votant pour des escrocs…
      À quoi ça sert d’avoir le pouvoir alors ?
      Il faut qu’à chaque élection, il y ait LE candidat que NOUS voulons et non pas du deuxième choix issu du parti unique européiste.
      Et si ce candidat se présente, (il y a toujours ce (ou cette) candidat(e) là, mais personne ne le (la) voit ou n’ose le (la) voir…) il ne faut pas hésiter à voter pour lui, (elle) même si il (elle) n’a pas les honneurs des médias qui auront forcément peur de lui, ou d’elle.
      C’est un critère de qualité, d’ailleurs, quelqu’un qui inquiète les médias et les partis en place…! Ne nous étonnons pas de la médiatisation insensée dont bénéficient certains partis par ailleurs diabolisés : ils ne dérangent pas !
      Je dis ça.
      La responsabilité est pour beaucoup dans notre camp, celui du peuple…
      Mais il ne tient qu’à nous…
      Ces mouvements Debout… (pas la France ni la République, c’est déjà « pris »…) vont se faire récupérer, soit par des partis déjà en place (on les voit bien à l’œuvre en ce moment), soit par un nouveau parti-leurre calqué sur les modèles grecs ou espagnols… Parti qui sera hyper-médiatisé, forcément… Même pas peur !
      Pessimiste…

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  • Henri Tanson // 10.04.2016 à 09h27

    Ah, parce que vous, Jacques, vous ne lisez que des textes qui vous plaisent et vont dans votre sens…? 🙂
    Le style de Lordon : c’est un sujet de débat à lui tout seul.
    Les positions de Lordon ? Il fait partie de ces gens-là qui se posent des questions; beaucoup de questions. Mais, comme beaucoup, il ne va pas jusqu’au bout de ses analyses. Un peu comme Sapir.
    Quand on a des choses importantes à dire, on les dit, le plus clairement possible, pour être entendu du plus grand nombre; et surtout, vue l’urgence et vue la propagande dans laquelle nous sommes noyés.
    Eh non, Lordon continue ses circonvolutions qui nous perdent en route…
    J’attends qu’il nous dise clairement que nous sommes engagés dans une voie sans issue en ayant donné les pleins-pouvoirs à la dictature bruxelloise et au néo-libéralisme qu’elle pratique. J’attends donc qu’il prône clairement la sortie de l’UE, et de l’euro par conséquent et qu’il aille jusqu’à parler de la sortie de l’OTAN qui nous piège dans une politique guerrière et colonialiste… Et qui nous coûte très très cher.
    C’est facile à dire, non ?
    Et il ne le dit pas.
    Il n’a pas le droit ?
    Il n’a pas le droit.
    Quoi ? Il aurait déjà écrit ceci, ou cela, ici ou là ? Ah bon.
    Mais si c’est vrai, il a l’occasion de le redire clairement là ? Et il ne le fait pas. Donc il ne le dira jamais.
    Et ça ne me va pas.

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    • ROUGE VIF // 10.04.2016 à 16h38

      Je crois que sur la sortie de l’Euro et de l’Ue F . Lordon est on ne peut plus clair..
      vous ne voulez pas le lire ou l’écouter ..
      J’ajouterais que pour la sortie de l’Otan qui demeure imperative et urgente ce n’est pas vraiment son sujet mais sans doute a-t-il une pensée claire également sur ce point stratégique

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  • Bernard SARTON // 10.04.2016 à 14h58

    En effet Sortir de l’Europe , de l’Euro , de l’Otan et même du capitalisme est une nécessité pour que le pays retrouve sa souveraineté et sa liberté de manœuvre pour recréer son industrie aujourd’hui laminée et sauver son agriculture mal en point par un élevage intensif et des terres complètement dopés aux insecticides . La classe ouvrière et la paysannerie alliées à la jeunesse peuvent faire sauter le système en organisant autrement la production et la répartition des richesses produites d’une manière équitable : « de chacun suivant ses capacités , à chacun suivant son travail  » . Cette théorie marxiste est la seule capable de réconcilier toutes les couches sociales du pays en dehors des 10% de riches rentiers et spéculateurs . Construire la société socialiste et communiste de l’avenir c’est la tâche des générations actuelles et de celle qui vont venir . Le capitalisme a 5 siècles de vie et il arrive en fin de vie historique . Les expériences socialisantes en cours (Cuba-Chine-Vietnam-Laos-Chiapas-Kerala-Bolivie et même Iran) n’en sont qu’au début après l’échec retentissant de l’Union Soviètique trahie par ses élites Gorbatchevienne et Eltsinienne . La France peut-être pionnière sur cet objectif car elle a une tradition révolutionnaire . La bourgeoisie française a perdu son côté « Capitaliste d’Etat » bonapartiste-Gaullien qui en faisait une classe plus ou moins « pionnière » . Aujourd’hui elle n’a plus rien à proposer avec l’UMP-PS ses chevilles ouvrières .
    Alors place au peuple et à sa créativité .

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  • christian gedeon // 11.04.2016 à 11h43

    Lordon,ou l’art de parler pour ne pas dire grand chose,en fait. L’homme est brillant,sans conteste.Mais bon,çà ne fait pas un bon cassoulet,cette histoire… parce que pour faire un bon cassoulet de familles,il faut être précis,employer de bons ingrédients,et le cuisiner avec délicatement…Lordon enfonce des portes ouvertes. Même les plus incultes d’entre nous,dont je fais partie,savent obscurément que le « système actuel  » nous mène vers l’Hadès. Néanmoins,nous attendons de nos « intellectuels  » autre chose que de stériles philippiques… et autre chose que des propositions aussi éculées que la démocratie directe(pour simplifier) et autres lunes. Nous attendons en fait d’eux qu’ils disent une bonne fois pour toutes que le « plein emploi  » a vécu,a été malade,puis est mort,une bonne fois pour toutes. Nous attendons d’eux qu’ils « stigmatisent  » aussi l’incroyable gaspillage de l’argent dit public,sous toutes ses formes,au lieu de rester dans un si confortable nébuleux… et quand je dis public,je vise aussi ,qu’on s’entende bien,le paradis fiscal des CAC qui payent un ridicule impôt…mais pas seulement le CAC,n’est ce pas? Allez,on arrête de mentir? Ou on décide les yeux wide shut d’aller dans le mur… qui n’est pas que celui de l’argent,mais aussi celui des forteresses corporatistes…les mêmes,en fait.

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    • Wilmotte Karim // 11.04.2016 à 14h01

      Lordon vous propose l’instauration de la démocratie dans l’entreprise (Re Commune).
      Il vous propose, à titre transitoire, de fermer la bourse, de taxer les dividendes excessifs, de sortir de l’euro/UE pour fonder autre chose, etc.

      Accessoirement, le plein emplois est rare en capitalisme. Et personne ne peut dire s’il se reproduira ou pas: la période de « plein emplois » précédente était une période de grand gain de productivité… et c’est exactement ce que nous promettent les Cassandre.

      Ce que Lordon, me semble-t-il, veut proposer ici (/prendre acte de), c’est un changement de paradigme.
      Et il ne le propose pas à vous, mais à ceux qui sont actuellement en mouvement.
      Dépasser l’affrontement conjoncturel (la loi anti-travail) pour une prise de conscience d’un affrontement structurel (conflit de classe et suprématie de fait de ceux qui produisent).

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  • Herve CRUCHANT // 27.04.2016 à 12h01

    Sauf que. Sauf que prendre comme amer de départ la République sociale de Marx n’est pas décider que celle ci soit pérenne. Cette réaction de croire que ce qui est avancé lors d’un débat deviendra dura lex est une erreur que je croyais à jamais éradiquée depuis le discours du Bourget dans lequel nous nous sommes fourvoyés. Précisément, la proposition de Lordon est une base extrèmement intéressante qui peut permettre de faire avancer la pensée marxienne en la réduisant ou en l’amplifiant, certes, mais en tous cas en la faisant vivre à notre époque, par la voix de jeunes penseurs. Tout est positif si tout reste ouvert.

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