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Un « Conseil de Guerre » contre la Chine : la réalité du sommet USA-Philippines-Japon

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Ce sommet, le premier du genre, intervient alors que les États-Unis s’apprêtent à étendre leur présence militaire autour de la mer de Chine méridionale.

Source : Truthout, Democracy Now, Amy Goodman
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le président Biden a accueilli le premier ministre japonais Fumio Kishida et le président philippin Ferdinand Marcos Jr. à la Maison Blanche ce jeudi, première rencontre de ce type, qui intervient alors que les États-Unis s’apprêtent à renforcer leur présence militaire en mer de Chine méridionale pour contrer la Chine. Les Philippines ont renforcé leurs liens militaires avec les États-Unis et le Japon ces dernières années, alors que les confrontations maritimes avec la Chine se sont intensifiées. Le sommet trilatéral à la Maison Blanche a pris l’aspect d’un « conseil de guerre », selon l’universitaire philippin Walden Bello. Selon lui, les États-Unis sont le principal moteur des tensions avec la Chine, en renforçant leur empreinte militaire dans la région alors que les responsables du Pentagone évoquent ouvertement la guerre, tandis que la Chine se concentre principalement sur sa portée économique. « Cette militarisation du Pacifique est très dangereuse », déclare Bello.

Transcription

Amy Goodman : Le président Biden a accueilli jeudi à la Maison Blanche un sommet trilatéral inédit avec le président philippin Ferdinand Marcos Jr. et le premier ministre japonais Fumio Kishida. Ce sommet s’est tenu alors que les États-Unis étendent leur présence militaire en mer de Chine méridionale. Lors de l’ouverture de la réunion à la Maison-Blanche avec les trois dirigeants, M. Biden a affirmé qu’un traité de défense mutuelle datant des années 1950 et liant Washington et Manille obligerait les États-Unis à répondre à une attaque armée contre les Philippines en mer de Chine méridionale.

Le président Joe Biden : Les engagements des Etats-Unis en matière de défense envers le Japon et les Philippines sont inébranlables. Ils sont inébranlables. Comme je l’ai déjà dit, toute attaque contre des avions, des navires ou des forces armées philippines en mer de Chine méridionale invoquerait notre traité de défense mutuelle.

Amy Goodman : Les Philippines, sous le règne de Marcos, ont renforcé leurs liens militaires avec les États-Unis et le Japon, alors que les conflits maritimes avec la Chine en mer de Chine méridionale s’intensifient. Lors de la réunion de jeudi, Marcos a réaffirmé les liens étroits de Manille avec Washington.

Le président Ferdinand Marcos JR : Nous nous rencontrons aujourd’hui en tant qu’amis et partenaires liés par une vision commune de paix et d’une coopération Indo-Pacifique stable et prospère. Il s’agit d’un partenariat né non pas par commodité ou par opportunisme, mais comme une progression naturelle d’une relation de plus en plus profonde et d’une coopération solide entre nos trois pays.

Amy Goodman : Marcos a permis que le nombre de bases philippines auxquelles les soldats américains ont accès soit presque doublé dans le cadre de l’accord de coopération renforcée en matière de défense. Le sommet trilatéral a suscité des protestations à Manille, où les manifestants ont défilé dans les rues pour dénoncer l’expansion de la présence américaine aux Philippines. Voici Mong Palatino, secrétaire général de BAYAN, une alliance de groupes de gauche aux Philippines, qui s’exprime lors de la manifestation.

Mong Palatino : Le sommet trilatéral conduira à l’installation de bases militaires étrangères, à l’intensification du déploiement militaire étranger et à l’escalade du conflit dans la mer des Philippines occidentales et dans la région Asie-Pacifique.

Amy Goodman : Le sommet trilatéral de jeudi s’est tenu un jour après que le président Biden a accueilli le premier ministre japonais, Fumio Kishida, pour une visite d’État au cours de laquelle il a dévoilé une amélioration historique des relations militaires. Pour en savoir plus, nous sommes rejoints par Walden Bello, universitaire philippin de renom, activiste et ancien candidat à la vice-présidence des Philippines. Il revient tout juste d’Honolulu, où il participait à une conférence contre le militarisme dans la région Asie-Pacifique. Il a cofondé Focus on the Global South et est professeur adjoint de sociologie à l’université d’État de New York à Binghamton, d’où il nous rejoint aujourd’hui. Walden, bienvenue dans l’émission Democracy Now ! C’est un plaisir de vous avoir parmi nous. Vous revenez tout juste de la conférence antimilitariste d’Hawaï, au moment même où le président Biden organise un sommet trilatéral avec les dirigeants des Philippines et du Japon à la Maison-Blanche. Pouvez-vous nous faire part de vos inquiétudes concernant cette réunion ?

Walden Bello : Merci beaucoup, Amy, de m’avoir invité. Oui, ce sommet trilatéral ressemble vraiment à un conseil de guerre, dans lequel l’empereur réunit ses chefs locaux du Pacifique pour qu’ils viennent renforcer l’endiguement militaire de la Chine. Les escarmouches entre les Philippines et la Chine dans la mer de Chine méridionale, ou ce que nous appelons la mer des Philippines occidentales, ont servi de prétexte à cette démarche. Mais en réalité, il s’agit d’une nouvelle étape dans l’endiguement stratégique de la Chine par les États-Unis. Il s’agit donc, vous savez, à mon sens, d’une étape dans une sorte de stratégie provocatrice d’endiguement de la Chine à l’heure actuelle, et cela crée une énorme inquiétude dans tout le Pacifique.

Je viens justement de participer à une conférence antimilitariste dans le Pacifique, à Honolulu, où des opposants et des chercheurs de toute la région se sont réunis pour partager leurs inquiétudes sur le fait qu’au cours des cinq dernières années, mais surtout des trois dernières, les États-Unis se sont montrés très, très agressifs dans leurs efforts pour soi-disant contenir la Chine. Nous parlons donc maintenant d’une région où les tensions sont très fortes, et je pense que si cela continue, les choses pourraient devenir vraiment, vraiment dangereuses.

Amy Goodman : Il est intéressant de noter que le président Biden s’est entretenu au téléphone pendant près de deux heures avec le président chinois Xi il n’y a pas si longtemps, mais qu’il a ensuite organisé ce sommet trilatéral. Le New York Times a titré : « Biden vise à projeter un front uni contre la Chine lors du sommet de la Maison-Blanche. » Parlez-nous donc de ce qui se passe entre les États-Unis et la Chine et de la manière dont les Philippines, et en particulier les opposants philippins (nous venons d’entendre des manifestants) et le Japon font face à cette situation.

Walden Bello : Eh bien, vous savez, les États-Unis ont vraiment adopté une stratégie d’endiguement de la Chine, comme ils le disent, et le Japon, la Corée du Sud et les Philippines sont en première ligne de cet effort des États-Unis. Le Japon est, à toutes fins utiles, toujours un pays occupé et a été très soumis à Washington. Quant aux Philippines, sous la présidence de Marcos, elles ont pratiquement externalisé leur défense et leur politique étrangère aux États-Unis.

J’ai siégé au Congrès philippin en même temps que Marcos, et je voudrais juste dire à ce stade qu’il n’a qu’une très faible notion des intérêts nationaux des Philippines. Sa principale préoccupation a été de sauvegarder la fortune de la famille Marcos, d’une valeur de 10 milliards de dollars, qui est disséminée aux États-Unis, ainsi que dans les États alliés des États-Unis. L’alliance de la famille Marcos avec les États-Unis est donc motivée par des intérêts économiques personnels.

Le Japon, quant à lui, a toujours été soumis à la politique américaine. Ainsi, nous voyons les États-Unis, en fait, agir pour améliorer leurs déploiements militaires dans l’ensemble du Pacifique à l’heure actuelle. On parle d’une centaine de bases, au moins, au Japon. Il y a environ 60 bases en Corée du Sud. Il y a neuf bases aux Philippines. Il y a Guam. Il s’agit donc d’un système d’endiguement en acier qui s’oppose à la Chine, sous l’impulsion des États-Unis.

Plus encore, l’OTAN s’est étendue à la mer de Chine méridionale. Des navires britanniques, allemands et français se rendent régulièrement dans la région à la demande des États-Unis. L’Australie est présente. En fait, il y a quatre jours à peine, nous avons appris que des navires américains, australiens, philippins et japonais se réunissaient et se déployaient, dans le cadre d’une soi-disant patrouille, près des eaux territoriales chinoises. Cette militarisation du Pacifique est donc très dangereuse. Vous savez, lorsque vous parlez de navires de l’OTAN dans les eaux de l’Asie de l’Est, il s’agit en fait d’une stratégie très coordonnée qui est poussée par Washington.

Amy Goodman : Selon d’autres nouvelles de la région, les États-Unis ont annoncé leur intention d’agrandir une base navale en Papouasie-Nouvelle-Guinée, où la Chine a également tenté d’accroître sa présence. Quelle est l’importance de ce projet ?

Walden Bello : Eh bien, oui. Je veux dire que nous verrons que les Etats-Unis entreprendront de telles actions dans le Pacifique Sud. Il faut également savoir que les États-Unis ont des bases de renseignement en Australie. Et nous parlons d’une situation dans laquelle les actions chinoises ont été principalement de nature économique. En fait, il n’y a actuellement qu’une seule base chinoise à l’étranger, à Djibouti, dans l’océan Indien, et elle est principalement destinée à lutter contre la piraterie. Mais les États-Unis étendent l’empreinte de leurs bases partout dans le monde dans le but de contenir la Chine, comme ils le prétendent.

Amy Goodman : Walden, si vous pouviez nous parler un peu plus des protestations sur le terrain aux Philippines ? Et je regarde un article de l’AP de décembre sur l’île de Thitu, les Philippines inaugurant une nouvelle base de surveillance des gardes-côtes sur une île occupée par les forces philippines dans la mer de Chine méridionale contestée. Quelle est l’importance de cette zone de surveillance, en collaboration avec les États-Unis ?

Walden Bello : Eh bien, vous savez, la situation dans la mer de Chine méridionale, que nous appelons la mer des Philippines occidentales, est la suivante : la Chine a pris un certain nombre de mesures tout à fait illégales dans la région et a menacé les pêcheurs philippins. Les pressions exercées par la Chine ont suscité une vive inquiétude chez les Philippins. Et vous savez, cette démarche consistant à déclarer la mer de Chine méridionale (90 % de la mer de Chine méridionale) comme territoire chinois a été vivement dénoncée dans l’ensemble de la région.

Mais ce qu’il faut vraiment mettre en perspective, c’est que ces mouvements sont principalement dictés par une stratégie défensive de la Chine qui tente d’étendre son périmètre défensif à l’extérieur, car le problème est que la mer de Chine méridionale borde l’infrastructure industrielle de la Chine dans les zones côtières du sud et du sud-est de la Chine. Cette zone est très vulnérable en termes de capacité industrielle chinoise. Et ce dont nous parlons, c’est que cette zone est très menacée par des centaines de bases américaines, au Japon, à Okinawa, vous savez, aux Philippines. La 7e flotte est déployée en permanence dans la région et opère jusqu’à 12 miles des eaux territoriales chinoises. Les États-Unis ont maintenant affecté environ cinq forces opérationnelles de porte-avions au Pacifique, sur les onze qu’ils possèdent. Il s’agit donc d’une stratégie d’offensive navale très, très coordonnée à l’heure actuelle.

Le problème est que, comme me l’ont reproché les Vietnamiens lors de ma visite au Vietnam alors que j’étais encore membre du Congrès des Philippines, les navires américains et chinois jouent à montrer leurs muscles, c’est-à-dire qu’ils font des manoeuvres d’évitement à la dernière minute. Mais les Vietnamiens ont soulevé la question : Que se passe-t-il s’ils font une erreur de calcul et se heurtent l’un l’autre ? Une collision entre navires peut facilement dégénérer en un conflit plus grave, car il n’y a pas de règles du jeu là-bas. C’est donc ce type de tension qui est alimenté par la stratégie très agressive des États-Unis.

Encore un mot sur la Chine. Nous avons insisté, ou j’ai insisté, sur la démilitarisation de la mer de Chine méridionale, sur le fait que la Chine et les pays de l’ANASE [Association des nations de l’Asie du Sud-Est, NdT] devraient vraiment négocier la démilitarisation de cette zone. C’est la voie que la Chine devrait suivre, au lieu de s’emparer unilatéralement de territoires pour des raisons défensives. Je pense que c’est toujours possible à l’heure actuelle. Nous espérons que la Chine et les pays de l’ANASE, les pays d’Asie du Sud-Est, s’efforceront de démilitariser et de dénucléariser la mer de Chine méridionale.

Amy Goodman : Enfin, Walden Bello, vous avez publié un nouvel article dans CounterPunch intitulé « Unjust Wars and a Just Peace » (Guerres injustes et paix juste). Vous écrivez, je cite : « Les trois guerres ou conflits majeurs qui sont en cours aujourd’hui démontrent la volatilité de l’intersection entre le local et le global. Dans le conflit entre le Hamas et Israël, nous voyons comment le maintien de l’État colonial israélien est lié à la préservation de l’hégémonie mondiale des États-Unis. Dans la guerre en Ukraine, une guerre d’usure sanglante entre deux pays a été provoquée par la volonté de Washington d’étendre l’OTAN à un pays de l’ancienne Union soviétique. Dans la mer de Chine méridionale, nous sommes témoins de la façon dont les différends relatifs aux territoires et aux ressources naturelles ont été élevés au rang de conflit mondial par les États-Unis, qui cherchent à maintenir leur hégémonie mondiale contre la Chine, face à laquelle ils perdent la compétition géoéconomique, mais sur laquelle ils continuent de jouir d’une supériorité militaire absolue ». Si vous pouvez, pour finir, résumer votre point de vue sur la question, et en particulier parler de votre point de vue, en tant que cofondateur de Focus on the Global South, sur ce qui se passe à Gaza ?

Walden Bello : Eh bien, vous savez, encore une fois, il s’agit d’une situation dans laquelle seul le soutien militaire des États-Unis, un soutien énorme de la part des États-Unis en termes de fourniture d’armes, permet aux Israéliens et à l’État israélien de commettre un génocide à Gaza. À l’heure actuelle, le seul allié sûr des États-Unis au Moyen-Orient est Israël. Nous sommes donc en présence d’une intersection entre les intérêts mondiaux des États-Unis et l’intérêt de l’État d’apartheid d’Israël à détruire les Palestiniens.

Et, bien sûr, dans le Pacifique – nous en avons déjà parlé – et en Ukraine également. Les États-Unis sont donc très impliqués dans la transposition de conflits locaux sur la scène mondiale. Et le fait est, Amy, qu’en termes d’économie mondiale, la Chine a désormais dépassé les États-Unis. Elle représente 28 % de la croissance du PIB entre 2013 et 2018, alors que les États-Unis n’en représentent que 14 %. Mais les États-Unis jouissent d’une supériorité militaire énorme et absolue sur la Chine dans toutes les dimensions. Et la Chine n’est pas engagée dans une course aux armements avec les États-Unis. Selon les derniers chiffres du SIPRI, les États-Unis consacrent environ 877 milliards de dollars à leurs dépenses militaires, contre 292 milliards de dollars pour la Chine. C’est donc trois fois plus que ce que la Chine dépense. Et même le Pentagone dit que l’orientation de la Chine est ce qu’il appelle une stratégie défensive. Même le Pentagone ne prétend pas à ce stade qu’il s’agit d’une stratégie offensive.

Pour conclure, je dirai que Taïwan a souvent fait l’objet d’un débat sur le rôle des États-Unis dans la défense de Taïwan. Permettez-moi d’exprimer les choses de la manière suivante : la Chine serait stupide d’envahir Taïwan. En fait, il n’en a jamais été question. La politique de la Chine a toujours été une sorte d’intégration économique transfrontalière entre Taïwan et la Chine, ce qui signifie une intégration des investissements. C’est ainsi qu’elle a poussé à l’unification. Et pourquoi Taïwan est-elle vraiment utilisée à ce stade, alors que la menace d’une invasion n’existe pas du tout ? Pour autant que je sache, Taïwan sert de prétexte pour faire des Philippines une rampe de lancement pour l’endiguement de la Chine. C’est donc en quelque sorte la dynamique que Washington met en avant à l’heure actuelle.

Et comme je l’ai dit, s’il y a une menace majeure pour la paix dans la région Asie-Pacifique, qu’un certain nombre d’entre nous à Honolulu se sont réunis pour essayer de coordonner cet effort à ce stade pour vraiment repousser cette menace de guerre, ce sont les mouvements très, très agressifs des États-Unis dans la région. Je voudrais juste dire, Amy, que l’amiral (le général Minihan du Commandement de la mobilité aérienne) a déclaré il y a quelques mois, dans un mémo largement cité, qu’il sentait dans ses tripes que les États-Unis et la Chine seraient en guerre en 2025. Voilà le type de rhétorique et de mentalité que Washington a inculqué à ses commandants militaires. Et c’est vraiment très dangereux.

*

Amy Goodman est l’animatrice et la productrice exécutive de Democracy Now !, un programme d’information national, quotidien, indépendant et primé, diffusé sur plus de 1 100 chaînes de télévision et stations de radio publiques dans le monde entier. Le Time Magazine a nommé Democracy Now ! son « Pick of the Podcasts », au même titre que « Meet the Press » de NBC.

Source : Truthout, Democracy Now, Amy Goodman, 12-04-2024

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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julien // 02.05.2024 à 09h47

Le narcissisme des grandes familles possedantes qui s’affrontent par pays / empire interposées pour mettre les autres en servage est une constante de l’humanite.

Le peuple est juste un moyen :
– il gene on reduit le betail.
– il manque on incite au patriotisme et a la procreation pour faire de la chair à canon pour les guerres à venir.

17 réactions et commentaires

  • nulnestpropheteensonpays // 02.05.2024 à 09h22

    on parle toujours de la premiere place que ne veut pas perdre les usa , mais je n’ai toujours pas compris pourquoi c’est si important de garder la premiere place .Est ce que ça implique que le peuple américain soit moins heureux ? Il est où le probleme , nous nous ne sommes pas les premiers , 10 eme 15 eme ? Et on ne vit pas mal .J’arrive pas a piger c’est quoi ,juste de l’arrogance , de la prétention, de l’orgueil ?

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    • julien // 02.05.2024 à 09h47

      Le narcissisme des grandes familles possedantes qui s’affrontent par pays / empire interposées pour mettre les autres en servage est une constante de l’humanite.

      Le peuple est juste un moyen :
      – il gene on reduit le betail.
      – il manque on incite au patriotisme et a la procreation pour faire de la chair à canon pour les guerres à venir.

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      • Linder // 02.05.2024 à 10h50

        Sur le caractère intemporel de ces grandes familles qui s’affrontent, l’un des objectifs étant de savoir qui pourra accaparer le travail des paysans, Henri Guillemin a fait une vidéo sur « le temps de Jeanne », dite Jeanne d’Arc.

        https://www.rts.ch/archives/dossiers/henri-guillemin/3477849-jeanne-darc.html

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      • nulnestpropheteensonpays // 02.05.2024 à 10h57

        , ça c’est le résultat . Je sais qu’il y en a qui ont encre des rois , et en ce moment en france il y en a qui réclame des chefs qui vont les asservir , et ça c’est juste de la bêtise , de la haine de l’autre etc etc .Ce que je n’arrive pas a comprendre c’est cette volonté d’être le premier pour les économies .Ça relève de la même stupidité ?

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        • Pierrot // 03.05.2024 à 11h21

          Ça n’a rien de stupide, bien au contraire.

          La force économique donne le pouvoir de réaliser ce qu’on souhaite et de l’imposer aux autres (y compris militairement) en les y faisant contribuer (bien souvent contre leur gré). Ne pas être parmi les premiers, c’est limiter sa capacité à agir dans son propre intérêt et se soumettre à la volonté des plus forts.

          Notre pays a connu une dégringolade dans le classement des puissances mondiales (dont nous occupions la deuxième place il y a soixante ans). Vous pensez qu’« on vit bien » aujourd’hui ? Alors peut-être n’avez-vous pas conscience de toutes les conséquences de cette situation, notamment en termes de liberté politique, de menaces sur les moyens de satisfaire nos besoins essentiels et de niveau de vie des populations.

          Entre autres exemples, nous sommes actuellement tenus de respecter des sanctions décidées (ou « inspirées ») par les États-Unis (première puissance économique mondiale), qui entravent notre accès à des sources l’énergie, à des matières premières et à des biens de consommation, qui nuisent à notre économie et à notre sécurité, et qui ont des conséquences directes sur nos vies de tous les jours (du moins en ce qui concerne la plupart d’entre nous). Il fut un temps, nous avions encore les moyens de dire « non » et d’en supporter les conséquences éventuelles. Aujourd’hui, nous sommes littéralement sacrifiés au motif de porter atteinte à l’économie russe (en admettant que la Russie ait été la seule cible dans le choix de ces sanctions).

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          • La Mola // 04.05.2024 à 19h53

            « nous sommes actuellement tenus de respecter des sanctions décidées (ou « inspirées ») par les États-Unis »

            « tenus » ? vraiment ?
            vous devriez (re)lire Le Discours de la servitude volontaire…

            d’accord ça date un peu, mais ça peut éclairer les temps présents

            https://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire

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            • Pierrot // 04.05.2024 à 22h41

              @La Mola : où est le problème ?

              D’une part, notre pays est bien « tenu » (de par la servitude volontaire de ses dirigeants vis-à-vis des États-Unis et des organisations qui leur sont inféodées, justement, et tant du fait de leurs choix que de la perte de résilience qu’ils ont provoquée face aux éventuelles réactions américaines) d’appliquer ces sanctions. Il ne me semble donc pas que le terme soit mal choisi.

              D’autre part, je ne parle pas de légitimité, mais de faits. Mon propos ne porte pas sur les sombres raisons pour lesquelles nos dirigeants appliquent ces sanctions, mais sur l’inutile nuisance de ces dernières pour notre économie.

              À moins que votre objection suggère seulement qu’au fond, nul ne serait jamais tenu à rien ? Auquel cas je crains que ce point de vue soit peu réaliste et nous éloigne énormément du sujet.

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    • utopiste pragmatique // 02.05.2024 à 12h07

      Les règles du « libre » échange mondialisé tiennent principalement parce que les USA sont le « gendarme » du monde. La bourse, le dollar, la finance à crédit, dépendent tous de l’influence politique et économique des USA. Mais la Chine est aujourd’hui une alternative possible. Elle n’est pas plus aimable ou généreuse, mais elle ne menace personne d’un embargo économique doublé d’un blocus militaire. Elle ne fomente pas non plus de coup d’état sauf quand un état frontalier lui paraît trop hostile ou trop instable. Alors il faut absolument « l’endiguer ». On ne peut pas l’assaillir ou il n’y aurait plus rein dans les magasins occidentaux.

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      • Grd-mère Michelle // 04.05.2024 à 15h11

        « …la Chine est aujourd’hui une alternative possible…elle ne menace personne… »
        Non, non, en effet, pas de menaces, ses « dirigeants » se contentent « d’investir » et de « commercer », dans le cadre du « libre échange mondialisé »… et de la « numérisation » généralisée qui instaure la manipulation mentale et le contrôle physique de chaque individu avec le but « respectable »(?) de le/la rendre « rentable », selon leurs plans intelligemment concoctés par des algorithmes dociles, en vue de la « prospérité » de « leur » peuple de plus en plus décervelé, confus, largement sur-exploité.
        Il est bon, le vin chinois cultivé dans les vignes françaises?

        « Money makes the world go round, the world go round , the world go round…)
        Chanson (qui se chantait en réalité) dans le film « Cabaret » qui se déroule en Allemagne, juste avant la seconde guerre mondiale…grâce à laquelle les USA ont inauguré leur rôle de « gendarme du monde »…

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    • Catherine // 02.05.2024 à 12h42

      Peut-être que cela provient de la rivalité exacerbée par leur égo. Etre le 1er, cela permet aussi d’avoir plus de « puissance » pour faire ce qu’ils souhaitent « plus facilement », ou bien c’est peut-être pour imposer et non subir ce que veulent les autres. Une manière de penser en confrontation, en rivalité (venant d’une peur ancestrale de beaucoup d’humains dans le monde ?) et non de penser en collaboration, en coopération. La confiance dans ce cas joue un rôle important. En conséquence, en coopération, il n’y a pas besoin de savoir qui est premier et donc le dernier.
      Il me semble que toute notation, tout classement, ou en TROP grande quantité dans la société, cela a l’effet de BEAUCOUP TROP soliciter la rivalité par rapport à la coopération.

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    • Pierrot // 03.05.2024 à 11h41

      C’est une question de domination, que le pragmatisme suffit largement à justifier. En effet, dans un monde globalisé et concurrentiel, il y a un énorme intérêt matériel à être le maître plutôt que son assistant ou son esclave, indépendamment de l’arrogance, de la prétention ou de l’orgueil que cette position peut induire par ailleurs.

      Le jour où les États-Unis perdront la première place, ils commenceront également à perdre les avantages que leur procure leur hégémonie sur le reste du monde, et leur situation deviendra beaucoup plus difficile.

        +3

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  • Savonarole // 02.05.2024 à 14h51

    Inciter à une guerre qu’on ne peut ni gagner , ni déclencher , contre une nation qui préfèrerait la collaboration et qui fait son possible pour éviter la guerre sans se montrer faible pour autant … comment ça pourrait bien finir pour les USA ?
    Le pire c’est que ces bambins font juste ça pour faire chier parce qu’ils vont pas ètre réélus. Bel esprit !
    Enfin quand ils vont se manger de la conséquence à tous les repas pendant 20 ans , ça va peut ètre un poil les responsabiliser. (J’y crois pas, mais bon…)

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  • Fritz // 02.05.2024 à 19h02

    « Les engagements des Etats-Unis en matière de défense envers le Japon et les Philippines sont inébranlables. Ils sont inébranlables. » (Son Excellence le grandiose président des iouessé).

    Inébranlable, comme la bonne conscience de Paul Tibbets, grand ami du Japon ?

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  • Fritz // 02.05.2024 à 19h04

    La bonne conscience de Paul Tibbets qui a réduit Hiroshima en cendres :
    https://www.theguardian.com/world/2002/aug/06/nuclear.japan

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  • nulnestpropheteensonpays // 02.05.2024 à 21h34

    En gros personne ne sait pourquoi il faut être le premier …Donc si je comprends bien , le monde est pourri parce qu’il y en a qui joue a qui a la plus grosse … C’est là que je dois rire ? Et on se laisse faire ?

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    • Grd-mère Michelle // 04.05.2024 à 14h18

      Ha ha ha! Peut-être un peu plus écouter les femmes, dont certaines prétendent: « Il vaut mieux une petite vaillante qu’une grosse fainéante »(traduction d’une très ancienne « devise » wallonne, peut-être aussi exprimée dans d’autres langues?)

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  • Pierrot // 04.05.2024 à 11h46

    @nulnestpropheteensonpays : Personne ? Lisez donc mes réponses plus haut.

    Même s’ils peuvent résulter de la situation, l’orgueil et la vanité n’ont absolument rien à voir dans l’affaire.

    Dans l’environnement qu’ils partagent, les êtres vivants et leurs organisations entretiennent des liens de prédation ou de concurrence, de sorte qu’ils doivent lutter pour améliorer et maintenir leur place dans la chaîne alimentaire. C’est un principe qui prévaut depuis plusieurs milliards d’années sur notre Terre.

    Afin de limiter les prédations subies et d’être avantagé face à ses concurrents, on cherche naturellement à atteindre le sommet de cette chaîne alimentaire. Le monde paraîtra d’autant plus « pourri » qu’on se trouvera éloigné de la première place.

    La puissance économique d’un pays nourrit sa puissance militaire. Cette puissance autorise son contrôle économique et/ou militaire de territoires à sa portée, lesquels cessent de le concurrencer ou de le menacer et sont mis à profit pour accroître sa puissance économique et/ou militaire.

    Ainsi, la domination économique et militaire des États-Unis sur le monde les autorise à favoriser, menacer, piller ou détruire les autres pays, et le fruit de ces actions leur fournit les moyens de cette domination et pourvoit à leurs niveaux de vie moyen et médian exceptionnellement élevés.

    Parce que le principe rappelé ci-dessus s’applique à notre détriment, il ne faut pas nous laisser faire et il faut œuvrer contre l’effondrement de notre puissance économique pour remonter dans le classement.

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