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14.octobre.201614.10.2016 // Les Crises

Caroline Galactéros : « La décision de Vladimir Poutine humilie la diplomatie française »

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Intéressant billet, mais comme d’habitude, dans ces guerres de propagande sans fin, on prendra ceci avec prudence et recul

Source : Le Figaro, Caroline Galactéros, 11/10/2016

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FIGAROVOX/TRIBUNE – Vladimir Poutine a annoncé qu’il reportait sa visite à Paris où il devait rencontrer François Hollande. Pour Caroline Galactéros, cette décision n’est que la suite logique d’un amateurisme complet de la France en Syrie et ailleurs dans le monde.

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Docteur en Science politique et colonel au sein de la réserve opérationnelle des Armées, Caroline Galactéros dirige le cabinet d’intelligence stratégique «Planeting». Auteur du blog Bouger Les Lignes, elle a publié Manières du monde. Manières de guerre (Nuvis, 2013) et Guerre, Technologie et société (Nuvis, 2014).

Découvrant, mais un peu tard, que la guerre tue, qu’elle est laide, injuste et sans pitié, et surtout que l’on pourrait un jour peut-être, au tribunal de l’Histoire, venir demander à Paris des comptes sur son inaction face au drame – à moins que ce ne soit sur ses actions et ses options politiques-, la France a pris les devants. Accusant avec l’ONU le régime syrien et la Russie de crimes de guerre à Alep, elle a déposé en hâte un projet de résolution au Conseil de Sécurité des Nations Unies demandant l’arrêt des combats et des bombardements sur l’est de la ville (dont elle feint de croire qu’il n’est peuplé que de civils innocents qui resteraient là de leur propre gré et que la Russie et le régime pilonneraient par pure cruauté), l’acheminement de l’aide humanitaire et la reprise du processus de négociation.

Que dire de cette initiative, apparemment inspirée par une indignation vertueuse face au drame bien réel vécu par la population d’Alep-Est, à un moment où la tension russo-américaine monte dangereusement et peut faire craindre un dérapage militaire sur le terrain que certains, à Washington et à l’OTAN, appellent ouvertement de leurs vœux? S’agit-il d’une nouvelle salve d’irénisme aveugle et de «pensée magique», funeste version 2016 de «Boucle d’or au Pays des trois ours» découvrant une intrusion dans sa maisonnette idyllique? Ou d’une gesticulation habile mais dangereuse qui n’a pour but, en prétendant débloquer la situation, que de jouer les utilités au profit de Washington en fossilisant un peu plus les positions des deux camps qui s’affrontent désormais ouvertement sur le corps exsangue de la nation syrienne? Difficile de démêler la part de négation du réel de celle de l’alignement sur ce que l’on présente comme «le camp du Bien» …et de nos intérêts nationaux, si mal évalués pourtant.

Ce cinéma diplomatique vient évidemment de se solder par un véto russe, attendu par Paris, Londres et Washington qui veulent faire basculer l’indignation internationale contre Moscou à défaut de mettre en cohérence leurs objectifs politiques et militaires avec leur prétendue volonté de paix. Mais prendre la tête du chœur des vierges ne suffit pas et ne trompe plus personne. L’évidence crève l’écran. «L’Occident» ne mène pas la guerre contre l’islamisme sunnite ou alors de façon très résiduelle: il le nourrit, le conseille, l’entraine. DAECH, dont la barbarie spectaculaire des modes d’action sert d’épouvantail opportun et de catalyseur de la vindicte occidentale, permet de juger par contraste «respectable» l’avalanche de djihadistes sunnites d’obédience wahhabite ou Frères musulmans qui ne combattent d’ailleurs pas plus que nous l’Etat islamique mais s’acharnent sur le régime syrien. Et l’Amérique comme la France cherchent avec une folle complaisance, dans ce magma ultraviolent, des interlocuteurs susceptibles d’être intronisés comme «légitimes» et capables de remplacer un autocrate indocile qui a le mauvais goût de résister à la marche de l’Histoire version occidentale et à la vague démocratique censée inonder de ses bienfaits un Moyen-Orient politiquement arriéré.

Saddam Hussein, Mouammar Kadhafi, cruels tyrans sans doute, n’ont pu y résister et croyaient encore pouvoir argumenter avec leurs adversaires occidentaux (longtemps leurs alliés) quand leur sort était en fait scellé depuis longtemps. Bachar el Assad a bien failli y passer lui aussi. Mais à notre grand dam, Moscou a vu dans cette nouvelle guerre occidentale de déstabilisation par procuration, une occasion inespérée de sécuriser ses bases militaires, de défier l’Amérique qui la méprisait trop ouvertement, de regagner une influence centrale dans la région et de traiter «à la source» le terrorisme qui menace son territoire et ses marges d’Asie centrale et du Caucase. Et l’a saisie.

Dans ce Grand jeu explosif de reconfiguration de l’équilibre du monde et notamment du nouveau duel cardinal, celui de Washington avec Pékin, la France, je le crains, s’est trompée du tout au tout et démontre à la face du monde mais surtout à l’ennemi – qui observe notre incohérence diplomatique et politique-, qu’elle pratique admirablement le grand écart stratégique… aux dépens toutefois, de nos concitoyens. Comment justifier en effet notre combat au Mali contre les djihadistes sunnites, notre soutien en Irak aux chiites contre les sunnites, et en Syrie notre appui aux groupuscules sunnites les plus extrémistes contre Bachar el Assad…tout en prétendant profiter du marché iranien entre ouvert ….et vendre des armes aux Saoudiens et Qataris sunnites qui sont by the way les financiers du djihadisme mondial dont nous subissons la haine et la violence terroriste sur notre sol désormais à un rythme soutenu? C’est de l’opportunisme à très courte vue, mais plus encore un hiatus stratégique béant et la manifestation d’une totale incompréhension du réel.

De telles contradictions ne peuvent s’expliquer que par notre entêtement à vouloir en finir avec le régime syrien actuel dont nul n’imaginait qu’il résisterait si longtemps aux feux croisés de l’Amérique et de ses alliés sunnites. L’exigence américaine – reprise à son compte par Paris – d’une cessation des bombardements aériens sur Alep-Est «pour raisons humanitaires» aurait permis en fait de laisser les islamistes de la ville (soit rien moins qu’Al Nosra et consorts) se refaire une santé militaire en se servant des civils comme de boucliers humains, de poursuivre leurs tirs d’obus sur la partie ouest de la ville et d’empêcher Damas et Moscou de faire basculer décisivement le rapport de force militaire en faveur de l’Etat syrien dans le cadre d’une négociation ultime. Qui a d’ailleurs fait échouer le cessez le feu signé le 9 septembre dernier à Genève? Les groupes terroristes qui n’en voulaient pas et les Etats-Unis qui ont bombardé les forces syriennes à Deir el Zor et ouvert la voie aux forces de l’Etat Islamique. Encore un accord de dupes.

Temps court versus temps long, individu versus groupe, froideur politique versusempathie médiatique (sélective): on se refuse à voir, dans nos démocraties molles, que la véritable action stratégique, pour être efficace, ne peut prendre en compte que des nombres, des masses, des ensembles, des mouvements, des processus, quand toute l’attention médiatique et la gestion politicienne des crises, elles, veulent faire croire que l’individu est central et se concentrent sur la souffrance et le sort des personnes, alors que celles-ci sont depuis toujours et sans doute pour encore longtemps sacrifiées à la confrontation globale et brutale entre Etats. Les images terrifiantes de la guerre au quotidien masquent la réalité d’un affrontement sans scrupules de part et d’autre, dont en l’espèce les malheureux Syriens ne sont même plus les enjeux mais de simples otages.

L’impensé du discours français n’en reste pas moins le suivant: si Assad, «bourreau de son propre peuple» selon l’expression consacrée, était finalement militairement et politiquement mis hors-jeu, par qui compte -on le remplacer? A qui sera livrée la Syrie, «utile» ou pas, une fois que DAECH en aura été progressivement «exfiltré» vers d’autres macabres «territoires de jeu», en Libye par exemple? Quelle alternative pour la survie des communautés, notamment chrétiennes, encore présentes dans le pays qui passe par la survie des structures laïques d’Etat? Quels individus veut-on mettre au pouvoir? Les pseudo «modérés» qui encombrent les couloirs des négociations en trompe l’œil de Genève? Le Front al Nosra, sous son nouveau petit nom – Fateh al Sham -, que les Américains persistent à soutenir en dépit des objurgations russes et qui a fait exploser le cessez-le feu? Ou peut-être certains groupuscules désormais armés de missiles américains TOW qui n’attendent qu’un «go» pour tenter de dézinguer un avion ou un hélico russe, «par erreur» naturellement? Ou encore les représentants des Forces démocratiques syriennes, ou ceux de «l’Armée de la Conquête» qui renait opportunément de ses cendres… Ou un mixte de tous ces rebelles – apprentis démocrates férus de liberté et qui libèreront enfin le peuple syrien du sanglant dictateur qui le broyait sous sa férule depuis trop longtemps?

 

 

Lire la suite sur : Le Figaro, Caroline Galactéros, 11/10/2016

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DUGUESCLIN // 14.10.2016 à 03h53

Du temps de Sadam Hussein de Khadafi il n’y avait pas de guerres inter-religieuses. Les sunnites, les chiites, les alaouites, les chrétiens vivaient en paix. Il en est de même en Syrie, les militaires syriens combattent ensemble contre daech quelle que soit leur religion.
Monsieur Ayrault mérite un zéro pointé pour sa totale méconnaissance de l’Irak, la Libye et la Syrie.
Mais à ce niveau c’est très grave d’être un cancre, à la limite d’une déclaration de guerre contre le plus grand pays d’Europe. Surtout quand ce pays est une grande fédération où toutes les religions du monde sont représentées et dont le président est soutenu par 85 % de sa population. On a le même chiffre en France, un gouvernement désavoué par 85 % de sa population.
Alors SVP M. Ayrault ne parlez pas au nom de la France. Merci.

31 réactions et commentaires

  • DUGUESCLIN // 14.10.2016 à 03h53

    Du temps de Sadam Hussein de Khadafi il n’y avait pas de guerres inter-religieuses. Les sunnites, les chiites, les alaouites, les chrétiens vivaient en paix. Il en est de même en Syrie, les militaires syriens combattent ensemble contre daech quelle que soit leur religion.
    Monsieur Ayrault mérite un zéro pointé pour sa totale méconnaissance de l’Irak, la Libye et la Syrie.
    Mais à ce niveau c’est très grave d’être un cancre, à la limite d’une déclaration de guerre contre le plus grand pays d’Europe. Surtout quand ce pays est une grande fédération où toutes les religions du monde sont représentées et dont le président est soutenu par 85 % de sa population. On a le même chiffre en France, un gouvernement désavoué par 85 % de sa population.
    Alors SVP M. Ayrault ne parlez pas au nom de la France. Merci.

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  • DUGUESCLIN // 14.10.2016 à 04h04

    Post Scriptum:
    Merci à Caroline Galactéros de rappeler que c’est l’état syrien que nous devons soutenir.
    Actuellement la seule puissance européenne qui le soutient et ramènera la paix dans ce pays est la Russie. C’est ce que tous les autres pays d’Europe devraient faire.

      +61

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  • pascalcs // 14.10.2016 à 05h24

    Il n’y plus de diplomatie française. C’est un concept qui, aujourd’hui se réduit a une oeuvre sociale permettant de maintenir des milliers de gens dans l’emploi.
    Des années d’alignement servile et de prises de positions autant idiotes qu’antagonistes, ont réduit ce qui était la diplomatie française a une collection de malheureux diplomates s’agitant dans un mouvement brownien sans vues ni strategies pour rappeler qu’ils existent.
    Jamais dans un passé récent et jusqu’aux heures noires de l’occupation, la diplomatie française a été aussi insignifiante et méprisée.
    Je me sens parfois honteux, habitant depuis très longtemps a l’étranger, d’avouer appartenir a un pays dont les dirigeants sont aussi incompétents qu’ignares.

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    • Ari // 14.10.2016 à 09h33

      « une collection de malheureux diplomates s’agitant dans un mouvement brownien sans vues ni strategies » qui n’ont pas besoin de Poutine pour être humiliés, ils font ça très bien tout seuls !

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    • yann // 14.10.2016 à 10h39

      A leur décharge c’est plus un problème d’incompétence des dirigeants politiques que celui des diplomates eux mêmes. Ne tapons pas exagérément sur les fonctionnaires qui sont obligés d’obéir à leur hiérarchie.

        +6

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  • kasper // 14.10.2016 à 05h47

    « Si le choix est entre Bachar et DAECH, il n’y a pas de choix. »

    Je vais l’encadrer celle la! Jean-Marc (apparement on peut appeler les dirigeants par leur prénom, alors allons y) a t’il oublié que Daesh c’est plusieurs attentats sur notre sol, certainement d’autres en preparation et des centaines de morts ? C’etait il y a pas longtemps pourtant, faut consulter un medecin a ce niveau la. De son côté, Al Assad a été a une epoque pas si lointaine, notre ami proche qu’on invitait au défilé du 14 juillet.

    Tout ca donne un peu l’impression que Jean-Marc ne se soucie pas vraiment de la sécurité des français, qui lui payent pourtant son salaire. Et du coup, on se demande bien de quoi il se soucie.

      +22

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  • Duracuir // 14.10.2016 à 07h47

    Je suis évidemment d’accord avec cet article.
    Mais comme Olivier, je n’aime pas qu’on me bourre le mou.
    Si, donc, les sirènes de la propagande atlantistes sont tellement grossières qu’il est aisé de la démonter, il n’en reste pas moins quelques questions qui me turlupinent et auxquelles j’aimerai avoir des réponses:
    1: pourquoi Assad a-t-il totalement vidé ses prisons(10 000 criminels) ? Pour constituer les recrues de DAESH et déconsidérer totalement l’opposition laïque des débuts?
    2: pourquoi tant de réfugiés et si peu de combattants dans l’armée Syrienne? Je ne veux pas croire que les Syriens soient des lâches. Par contre, il semble évident qu’ils ne tiennent pas à se battre pour le régime.
    3: pourquoi Assad et les Russes ont-ils, comme les USA, plutôt ménagé DAESH et concentré leurs coups sur les autres membres des rebelles?

    Et enfin:
    QUEL EST LE SECRET D’ALEP-EST, qui justifie un tel acharnement(affolement?) de part et d’autres

      +3

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    • Well // 14.10.2016 à 08h22

      d’où sortez vous ce chiffre de 100.000 criminels ? De C dans l’air ?

      le secret d’Alep Est ? Et si c’était des soldats occidentaux coincés, que la Russie refuse de laisser sortir incognito déguisés en bédouins, ni vu ni connu, comme s’ils n’y étaient jamais entrés ?

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      • Well // 14.10.2016 à 08h43

        je n’ai pas eu le temps de parler du point 2. Combien de Français sont prêt à se battre pour la France dans les mêmes conditions ?

        Il est loin le temps où le paysan devait prendre les armes en cas d’invasion, faute de moyen rapide de prendre la fuite. Son descendant préfère prendre l’avion pour des cieux plus calmes, ou mieux payés, ou plus chauds, ou sans sécheresse. Pensez vous que les Syriens économiques qui ont vu les belles voitures en Allemagne, toujours propres, les belles maisons avec jardinet verdoyant, vont retourner dans un pays aride comme la Syrie ?

        merci Merkel !

        tous les pays sont touchés par ces émigrations, à part probablement la Russie, pour cause de fierté bien ancrée.

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    • Eric83 // 14.10.2016 à 08h59

      « QUEL EST LE SECRET D’ALEP-EST, qui justifie un tel acharnement(affolement?) de part et d’autres ».

      Quels sont les pays de la coalition qui hurlent au loup pour stopper les bombardements des Russes sur Alep sous le prétexte humanitaire ? US, France et GB.

      Il m’est d’avis que ces trois pays ont des militaires à Alep-Est – mais cela ne peut être rendu public – et ils ne veulent pas qu’ils se fassent bombarder par les Russes…d’où le déferlement anti-russe depuis deux semaines.
      Cette hypothèse me parait d’autant plus crédible que Poutine a proposé, ces derniers jours, que les terroristes soient exfiltrés par des corridors sécurisés de Alep-Est.
      Le problème reste entier pour la coalition si leurs militaires sont bel et bien à Alep-Est car ils seront montrés au monde entier lors de leur exfiltration avec les terroristes.

      Les US, la France et la GB sont donc piégés à leur propre « jeu », d’où l’agitation voire l’hystérie des pays de la coalition.

        +23

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    • Catalina // 14.10.2016 à 09h32

      1 ; il n’y a jamais eu 100 000 criminels mais un peu plus d’un millier.
      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2011/11/15/97001-20111115FILWWW00575-syrie-liberation-de-1180-detenus.php
      2 si ils étaient « si peu », la Syrie serait déjà tombée.
      3 Les Russes n’ont pas ménagé Daesh, en aucun cas. je ne voudrais pas vous dire que vous inventez mais…..
      4, il n’y a pas de secret, l’occident veut faire tomber Assad à tout prix et ceux qui aident daesh sont piégés à Alep.

        +18

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    • Cyri // 14.10.2016 à 10h23

      Pour le point 1 je me suis posée la même question.
      Pour compléter le commentaire de Catalina, suite à la pression internationale sur les « horreurs commises par le régime », il a fait libérer ces soi-disant opposants sans doute en espérant calmer l’ONU et en croyant que « ces islamistes discréditeraient d’eux-mêmes le mouvement de libération ».
      Mauvais calcul, mais j’y vois plus la réaction d’un dirigeant acculé qui ne mesure pas encore la vigueur de l’acharnement contre lui. Après tout, qui serait assez fou pour soutenir une bande de fanatiques égorgeurs ?

      http://www.liberation.fr/planete/2011/11/15/le-regime-syrien-libere-plus-de-1-100-detenus-impliques-dans-les-evenements_774814

        +8

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    • Lysbeth Levy // 14.10.2016 à 12h58

      En fait c’est souvent le cas avant ou à la fin d’une bataille, Assad amnistie les rebelles qui lâchent leurs armes : http://www.leparisien.fr/international/syrie-assad-promet-une-amnistie-aux-rebelles-qui-rendent-les-armes-28-07-2016-6000887.php
      Cette procédure permet aux « anciens rebelles » de s’amender en quittant les armes et s’engageant a participer à la reconstruction du pays au cas (??) ou le conflit serait stoppé

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    • Olivier Berruyer // 14.10.2016 à 13h04

      1. c’est 10 000, et c’était la libération des prisonniers politiques, vu que c’était la DEMANDE des manifestants !

      https://www.les-crises.fr/propagande-l-elimination-de-zahran-alloush-le-combattant-islamiste-que-tous-adoraient-detester-par-hala-kodmani/

      2. 100 000 soldats et appelés morts, ça démotive à force. Et puis je vois que beaucoup de gens donnent des leçons, mais je voudrais savoir s’il prendraient les armes pour aller se battre contre des djihadistes décapiteurs…

      3. parce qu’entre les islamistes Daech qui sont à 500 km et vous attaquent peu, et les islamistes al qaida qui sont à 10 km et vous attaquent, vous choisissez vite si vous ne voulez pas mourir…

      4. secret simple : si Assad récupère Alep, ce sera une énorme victoire stratégique, et il pourra se concentrer ensuite sur Daech, dont plus de propagande…

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      • Duracuir // 14.10.2016 à 18h06

        Merci pour ces réponses.
        Mais en ce qui concerne, réfugiés et combattant, on ne peut pas comparer une occupation par une armée étrangère matériellement monstrueusement supérieure et une guerre civile contre des factieux égorgeurs de surcroît. Surtout que la force du matériel et la légalité sont du coté d’Assad, alors que la lutte contre l’occupant Allemand forçait à l’illégalité.
        100 000 morts et justement ces exactions insensées des égorgeurs auraient du lever le peuple comme un seul homme. Le fait que les gars préfèrent se sauver en plantant là famille et potes se débrouiller dans l’enfer me semble en dire long sur le manque d’enthousiasme à se battre du coté du régime.
        Je crois qu’on n’a jamais vu dans l’Histoire un tel refus de se battre avec le pouvoir en place, surtout contre des factieux barbares, étrangers de surcroît le plus souvent…. or cas de révolution…

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        • Zatouna // 14.10.2016 à 20h30

          « Jamais vu dans l’histoire » ?
          Et la bataille de France en juin 40 ? Une armée de 3 millions d’hommes défaite en 40 jours : ils n’avaient pas très envie de se battre non plus contre des nazis bien barbares aussi.

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    • Pierre Bacara // 14.10.2016 à 23h17

      Effectifs de l’armée syrienne partie 1

      « […]pourquoi […] si peu de combattants dans l’armée Syrienne? »

      Stéphane MANTOUX a abordé le sujet dans DSI au printemps 2015 et voici les données qu’il propose : « 220.000 hommes en 2011 [à l’éclatement de la guerre de Syrie, donc], majoritairement des conscrits« . Sur les effectifs de l’armée régulière, seuls « 65.000 à 70.000 » ont été déployés parce que considérés comme « sûrs » bien que « les défections</i" n'aient touché que "25 à 30 % de l’armée« . Ces 65.000 hommes ont subi de lourdes pertes : « 7.000 tués déjà en novembre 2012 » [deux fois les pertes U.S. en Irak, pour situer].

        +3

      Alerter
      • Pierre Bacara // 14.10.2016 à 23h20

        Effectifs de l’armée syrienne partie 2

        Il fallait ajouter, début 2015, « peut-être1.000 à 1.500 conseillers militaires » des Pasdaran iraniens, dont « plusieurs dizaines » avaient trouvé la mort, ainsi que « 2.000 à 4.000 hommes du Hezbollah » qui avaient alors déjà perdu « plus de 500 tués« . Il fallait ajouter des « miliciens chiites irakiens » en nombre inconnu. Il fallait y ajouter « probablement 50.000 à 100.000 » volontaires des Forces nationales de défense.

        Les pertes de l’armée syrienne au 1er décembre 2014 auraient été de « 44.000 tués auxquels il faudrait ajouter près de 29.000 miliciens« , contre « 35.000 » [tués] au moment de la proclamation de l’Etat islamique. A ce moment-là, il restait « 120.000 à 130.000 hommes » valides dans les forces syriennes dont « 40.000 à 50.000 quasi en permanence au combat« .

        Si vous avez des informations plus récentes, vous êtes le bienvenu.

          +2

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  • Mr K. // 14.10.2016 à 07h51

    Sur l’annulation de sa visite en France, le point de vue de de V. Poutine (VOSTFR) :

    https://www.youtube.com/watch?v=9sQ_bC11Erk

    Cela confirme l’analyse de l’article de Caroline Galactéros pour cet incident particulier, mais aussi pour ce qui concerne ce qu’il faut bien appeler la disparition de la diplomatie française.

    La France belliqueuse est devenue le porteur d’os des états-unis.

      +15

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  • Well // 14.10.2016 à 07h53

    Magnifique. C’est rare quand je lis jusqu’au bout . Magnifique.

    La façon dont ils trompent l’opinion, est la même sur le plan politique intérieure

      +21

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  • Homère d’Allore // 14.10.2016 à 07h56

    L’excellent style (et le contenu) de l’article de Caroline Galactéros ne rappelle donc à personne ici les posts d’une ancienne commentatrice dont le pseudo reprenait quatre lettres de son nom ?

      +10

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  • Catalina // 14.10.2016 à 09h38

    « La France est-elle toujours une grande puissance ? » Vladimir Poutine
    http://www.pravdafrance.com/news/france/12-10-2016/1303724-FRANCE-0/

      +4

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  • Lysbeth Levy // 14.10.2016 à 10h16

    L’avis d’un ancien otage des « rebelles » sur la situation actuelle : http://www.rts.ch/info/monde/8084720–si-l-on-cesse-d-armer-les-rebelles-nous-aurons-la-paix-demain-en-syrie-.html ETrange son histoire il fait les unes de tous les médias et un film est prévu !

      +2

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  • LS // 14.10.2016 à 11h32

    Je lis régulièrement le blog de Caroline Galacteros mais c’est une personne proche des milieux politiques des « républicains ». L’aspect provocateur de ce titre vient de son orientation politique.

    Si l’annulation de la visite de Poutine en France est une humiliation pour la diplomatie française, il faudrait alors dire que l’annulation de la visite de François Holande en Pologne est une humiliation pour la diplomatie polonaise, et je n’ai pas cette impression.

    Je suis d’accord avec le contenu de l’article (à l’avant dernier paragraphe près) mais je n’y vois rien qui justifie le titre.

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    • Homère d’Allore // 14.10.2016 à 12h57

      Oui, dans un fil précédent, j’ai déjà regretté qu’elle soutienne Nicolas Sarkozy…

      Je n’arrive pas à comprendre qu’une femme aussi intelligente et consciente des responsabilités de ce personnage à propos de l’alignement de la politique étrangère française sur les US (sans parler de la Lybie) puisse avoir ce positionnement que j’espère tactique ou lié à une obligation professionnelle.

        +3

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    • Boris // 14.10.2016 à 13h17

      Bonjour,

      Je ne partage pas votre avis sur le titre.

      La Russie vient quand même de nous remettre a notre place, c’est à dire suiveur de la diplomatie US.

      Nous annulons une visite prévue de longue date au dernier moment. Les Russes nous répondent, on annule, ce n’est pas avec vous que l’on discute sur le dossier Syrien.

      Il ont donc bien humilié notre diplomatie. Du genre, désolé mais pour les choses sérieuses c’est directement avec les décideurs. Kerry et Lavrov ayant une reunion prévue dans quelques jours.

        +7

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  • Tunkasina // 14.10.2016 à 14h02

    Cette personne tiens un blog, intéressant, avec en particulier, des éléments intéressants sur Alep…

    http://galacteros.over-blog.com/2016/09/information-ou-desinformation-ou-est-la-verite.html

    Il y a également le témoignage du Dr Nabil Antaki (« googlable » pour plus d’infos) qui est sur place, et dénonce la démesure et la déformation de l’info.

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    • Lysbeth Levy // 17.10.2016 à 15h34

      Oh là là vraiment je le mets en ligne Mélenchon lâche tout sur ce qu’il pensait déjà depuis longtemps et il mouche le journaliste …Enorme : https://youtu.be/X-aH1jCp_wE Tout y est le pétrole de daesh vendu en Europe, le retournement de la Turquie, l’alignement de la France sur les Usa, le risque de guerre en Europe, les bons ou mauvais rebelles, Poutine le grand méchant « loup » face aux bons occidentaux. Obama et Hollande qui change du jour au lendemain pendant que les syriens meurent sous les bombes « humanitaires » …

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  • Adriana // 14.10.2016 à 19h05

    La diplomatie Française est le réflexe de la personnalité de notre chef d’état.
    Moue, sans épine dorsale et couchée envers les ordres états-uniens.
    François Hollande est le pire lider de gauche que La France ait eu dans son histoire: le dernier scandale de ses entretiens démontrent à quel point il est inept.
    Heureusement, les élections arrivent. On va pouvoir le dégommer.

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  • Rémi // 14.10.2016 à 21h35

    Mauvais article.
    Cette dame présuppose que nos gouvernants sont responsables et ont des comptes à rendre.
    Cela fait longtemps que notre système médiatique veuille à ce que ce ne soit plus le cas.
    Après dire que les russes et le gouvernement syriens servent les intérêts objectif des cityens francais n’a plus rien de nouveau même si dans sa position il faut oser le dire.

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