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10.mars.201610.3.2016 // Les Crises

De nouvelles frontières signifieraient-elles moins de conflits au Moyen-Orient ?

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Source : The Wall Street Journal, le 10/04/2015

La région vit avec l’héritage inflammable d’États artificiellement découpés dans les vestiges de l’Empire ottoman.

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ILLUSTRATION: LUCI GUTIERREZ

Par YAROSLAV TROFIMOV

Peu de temps après la fin de la Première Guerre mondiale, les Premiers ministres français et britannique interrompirent un instant leur dur travail de redéfinition de la carte de l’Europe pour discuter du sujet plus facile des frontières à tracer dans un Moyen-Orient fraîchement conquis.

Deux ans plus tôt, en 1916, les deux alliés s’étaient entendus sur leurs zones d’influence respectives par un pacte secret — connu sous le nom d’accord Sykes-Picot. Mais une fois l’Empire Ottoman vaincu, le Royaume-Uni, qui avait mené l’essentiel du combat contre les Turcs, pensait qu’il avait bien mérité une récompense plus profitable.

« Dites-moi ce que vous voulez, » demanda Georges Clemenceau représentant la Frances à David Lloyd George alors qu’ils déambulaient dans l’ambassade française de Londres.

« Je veux Mossoul, » répondit le Premier ministre britannique.

« Vous l’aurez. Autre chose ? » demanda Clemenceau.

Quelques secondes, et c’était fait. L’immense province impériale ottomane de Mossoul, où se trouvent des Arabes sunnites, Kurdes et beaucoup de pétrole, finirent par faire partie de l’Irak nouvellement créé, et non de la nouvelle Syrie.

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Damat Ferid Pacha, chef de la délégation turque, arrivant à Vaucresson (France) en 1920, pour signer le Traité de Sèvres abolissant l’Empire ottoman après sa défaite lors de la Première Guerre mondiale. PHOTO: MAURICE BRANGER/ROGER-VIOLLET/THE IMAGE WORKS

Les Ottomans géraient un empire multilingue et multi-religieux, dirigé par un sultan qui portait aussi le titre de calife – commandeur de tous les musulmans du monde. Ayant rejoint le camp des perdants de la Grande Guerre, les Ottomans virent leur empire sommairement démantelé par des politiciens européens qui connaissaient peu de choses des habitants, de la géographie et des coutumes de la région.

Les États du Moyen-Orient qui en résultèrent étaient généralement des créations artificielles, dont certaines frontières étaient d’improbables lignes droites. Ils ont persisté, dans leur ensemble, restant dans leurs frontières de l’ère coloniale en dépit de tentatives répétées d’unification panarabe.

Les déséquilibres intrinsèques de certains de ces nouveaux États remodelés — en particulier la Syrie et l’Irak — engendrèrent des dictatures brutales qui parvinrent pendant des décennies à museler des majorités rétives au profit du règne d’une minorité.

Mais aujourd’hui tout ceci pourrait prendre fin. La Syrie et l’Irak ont cessé de fonctionner en tant qu’États. De grandes parties des deux pays sont hors de contrôle du gouvernement, et la signification même de nationalité syrienne et irakienne a été vidée de sa substance par la domination sectaire des identités ethniques.

L’ascension de l’État Islamique est le résultat direct de cette débâcle. Le leader du groupe extrémiste sunnite, Abu Bakr al-Baghdadi, s’est proclamé le nouveau calife et a juré d’effacer la honte de « la conspiration Sykes-Picot ». Après que ses hommes ont déferlé de leur bastion en Syrie l’été dernier et ont capturé Mossoul, à présent une des plus grandes villes de l’Irak, il a promis de détruire les anciennes frontières. Dans cette offensive, une des premières actions de l’ISIS (nom par lequel son groupe est aussi connu) devait être de faire sauter les points de contrôle douaniers entre la Syrie et l’Irak.

« Ce dont nous sommes témoin est la mort de l’ordre post-ottoman, la mort des États légitimes, » dit Francis Ricciardone, ancien ambassadeur américain en Turquie et en Égypte, qui est maintenant au Conseil Atlantique, un groupe de réflexion de Washington. « ISIS est un morceau de ça et il vient remplir un vide dû à l’écroulement de cet ordre. »

Dans le chaos engloutissant désormais le Moyen-Orient, ce sont principalement les pays créés il y a un siècle par des Européens colonialistes qui se disloquent. Dans les nations plus « naturelles » de la région, un sens plus fort de l’histoire et des traditions partagées a, jusqu’à présent, empêché une semblable implosion.

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Une carte jointe à l’accord secret Sykes-Picot de 1916 répartit le Moyen-Orient entre la Grande-Bretagne et la France. PHOTO: THE NATIONAL ARCHIVES OF THE UK

« La plupart des conflits du Moyen-Orient sont le résultat de l’insécurité d’États artificiels, » dit Husain Haqqani, un auteur et ancien ambassadeur du Pakistan aux États-Unis. « Les États artificiels ont besoin d’idéologies d’État pour compenser leur manque d’histoire, et jouent souvent les gros bras contre leur propre peuple ou contre leurs voisins pour consolider leur identité. »

En Égypte, avec son histoire millénaire et son fort sens de l’identité, presque personne n’a remis en cause « l’égyptianité » de base du pays à travers le bouleversement qui a suivi l’éviction du Président Hosni Mubarak lors de la révolution de 2011. En conséquence, la plupart des institutions de l’Égypte a réchappé de l’agitation relativement intacte et la violence s’est bien arrêtée, sauf la guerre civile ouverte.

La Turquie et l’Iran – tous d’eux, jadis, centre de vastes empires –ont également été largement épargnés ces dernières années, même s’ils possèdent d’importantes minorités ethniques, incluant des Arabes et des Kurdes.

Les pays « artificiels » du Moyen-Orient ne sont pas nécessairement voués à l’échec, et certains – notamment la Jordanie – ne se sont pas effondrés, du moins pas encore. Le monde, après tout, est plein d’États multiethniques et multi-confessionnaux qui réussissent et prospèrent, de la Suisse à Singapour et aux États-Unis, qui reste un nouveau venu en tant que nation, par exemple, par rapport à l’Iran.

Dans tous ces endroits, un contrat social — d’habitude fondé sur de bonnes pratiques de gouvernement et des opportunités économiques — fait souvent de la diversité religieuse et ethnique une source de force, et non un moteur de déstabilisation. Au Moyen-Orient, au contraire, « dans les cas où les choses ont déraillé, il n’y avait pas eu de bonne gouvernance — il y avait en fait une gouvernance exécrable, » déclare M. Ricciardone.

Il y a un siècle, beaucoup de gens espéraient que Syrie et Irak, aussi, suivraient la voie de la Suisse. À l’époque, le président Wilson avait envoyé une commission au Moyen-Orient pour étudier quelles nouvelles nations devaient s’élever des ruines de l’Empire ottoman.

Sous la domination ottomane, ni la Syrie ni l’Irak n’existaient en tant qu’entités séparées. En gros trois provinces ottomanes – Bagdad, Basar et Mossoul – correspondaient à l’Irak d’aujourd’hui. Beyrouth, Alep et Deir ez-Zor comprenaient ce qui est à l’heure actuelle la Syrie, le Liban, une grande partie de la Jordanie et de la Palestine, ainsi une large bande de la Turquie méridionale. Toutes ces régions étaient peuplées par un méli-mélo de communautés : Arabes sunnites et chiites, Kurdes, Turcomans et chrétiens en Irak et, en Syrie, tous ces groupes auxquels s’ajoutent Alaouites et Druzes.

Les commissaires du président Wilson, Henry King et Charles Crane, ont témoigné de leurs observations en août 1919. À ce moment en Europe, l’éclatement des empires austro-hongrois et russe était en train de donner naissance à des nations fondées sur des racines ethniques. Mais les responsables américains avaient d’autres plans : ils ont conseillé à Wilson d’ignorer les différences ethniques et religieuses.

Ce qui est maintenant l’Irak, ont-ils suggéré, devrait rester uni car « la sagesse d’un pays uni est évidente dans le cas de la Mésopotamie. » Ils ont aussi conseillé une Syrie élargie qui aurait inclus ce qui constitue aujourd’hui le Liban, la Jordanie, Israël et les territoires palestiniens.

King et Crane ont donné leur raison : « la fin du règne ottoman donne une chance inespérée de construire […] un état au Proche-Orient sur la base moderne de la liberté religieuse totale, en incluant délibérément des fois différentes, et particulièrement en préservant le droit des minorités. » Les autochtones, ajoutaient-ils, « devraient mieux réussir dans un État aux principes modernes » que sous la loi ottomane.

Les espoirs des Américains ne se sont pas réalisés.

En Syrie, les autorités coloniales françaises, confrontées à une majorité sunnite hostile, ont cherché la faveur des Alaouites, une ramification minoritaire de l’islam chiite qui avait souffert de discrimination sous le règne ottoman. Les Français ont même brièvement créé un état alaouite séparé sur ce qui est maintenant la côte méditerranéenne de la Syrie, et ont incorporé de nombreux Alaouites dans leurs nouvelles forces armées.

En Irak, où les chiites sont majoritaires, les administrateurs britanniques, confrontés à une révolte chiite juste après le début de leur occupation, ont joué un jeu similaire. La nouvelle administration s’est appuyée sans mesure sur la minorité arabe sunnite. Celle-ci avait prospéré sous les Ottomans et s’était maintenant ralliée au nouveau roi d’Irak, sunnite, que la Grande-Bretagne avait importé de Hedjaz, province nouvellement indépendante, anciennement ottomane et depuis conquise par l’Arabie saoudite.

Ces décisions ont aidé à configurer l’avenir de l’Irak et de la Syrie, une fois les institutions coloniales disparues. La famille Assad dirige la Syrie depuis 1970 ; Saddam Hussein est devenu président de l’Irak en 1979. Malgré une rhétorique hautaine au sujet d’une nation arabe unique, les deux régimes ont fait de leurs pays des endroits où les minorités au pouvoir (Alaouites en Syrie, Arabes sunnites en Irak) étaient résolument plus égales que les autres.

Les tentatives par la majorité sunnite en Syrie ou par la majorité chiite en Irak de remettre en cause ces régimes terriblement autoritaires ont été impitoyablement écrasées. En 1982, le régime syrien passa au bulldozer la ville de Hama, majoritairement sunnite, après une révolte islamiste. De même, après la guerre du Golfe en 1991, Saddam Hussein déchargea sa colère en écrasant un soulèvement chiite dans le sud de l’Irak.

Aujourd’hui en Syrie, le président Bachar el-Assad est soutenu par beaucoup d’alaouites contre les rebelles majoritairement sunnites. Ce soutien est mû par leur peur qu’un effondrement du régime puisse signer la disparition de leur communauté – une menace que renforce l’État Islamique, dont la mouvance sunnite extrémiste n’offre aux alaouites et aux chiites modérés qu’un choix cornélien entre la conversion et la mort.

En Irak, les gouvernements à majorité chiite qui ont été au pouvoir depuis l’invasion des États-Unis en 2003 ont inversé les rôles avec les anciens dirigeants en exerçant une discrimination contre la minorité sunnite. En conséquence, l’État Islamique est parvenu, l’année dernière, à s’emparer d’une partie de l’Irak quasiment sans opposition parce qu’ils étaient perçus par la population locale comme un moindre mal.

« Le problème ce n’est pas seulement les frontières territoriales – c’est aussi le cadre de gouvernance que l’Europe a imposé, » dit Vali Nasr, doyen de l’École d’Études internationales avancées à l’Université Johns Hopkins et ancien conseiller au Département d’État. « Les puissances coloniales au sein des États ont créé des administrations coloniales qui ont formé, recruté et placé des minorités au pouvoir. Après leur départ, ils ont laissé le pouvoir entre les mains de ces minorités – ils ont laissé en place la dictature des minorités. »

Le Dr Nasr ajoute : « Le pouvoir a été tellement déséquilibré en Irak, en Syrie et beaucoup d’autres de ces pays qu’il n’existe pas de bonne solution pour remédier à la situation. Les vainqueurs ne veulent pas partager, les perdants ne veulent pas renoncer au pouvoir. Le Moyen-Orient traverse une période de grand trouble, dont il sortira configuré très différemment au niveau politique et peut-être aussi au niveau territorial. »

Mais quelle envie a-t-on au Moyen-Orient de modifier ces configurations territoriales ? Et si elles devaient changer, à quoi pourrait ressembler une nouvelle carte de la région ?

Une possibilité évidente implique les Kurdes, dont le désir d’obtenir un État indépendant dans les actuels Turquie orientale et Irak septentrional avait été cautionné par le Traité de Sèvres (1920), un pacte éphémère entre les alliés occidentaux et les Ottomans. Ce traité fut rapidement dénoncé par les nationalistes turcs, dirigés par le fondateur de l’État turc moderne, Mustapha Kemal Atatürk. En fait, jusqu’à une époque récente, la Turquie a nié jusqu’à l’existence d’une ethnie kurde.

Les Kurdes, qui vivent dispersés à cheval sur l’Irak, la Turquie, La Syrie et l’Iran, ont déjà savouré des décennies d’indépendance virtuelle sous un gouvernement autonome dans le nord de l’Irak – la partie montagneuse de ce qui était autrefois la province ottomane de Mossoul. Ils ont maintenant établi trois « cantons » autonomes au nord de la Syrie.

« Je serais surpris qu’il n’y ait pas dans les 20 prochaines années de pays appelé Kurdistan, » dit Karim Sadjapour, un spécialiste du Moyen-Orient à la Fondation Carnegie. « De fait, il existe déjà. »

Avec leur propre langue et leur propre culture, les Kurdes d’Irak contrôlent déjà leurs frontières, limitant le passage des Arabes irakiens. Alors que la guerre civile faisait rage en Syrie, les milices kurdes sur place se sont identifiées, dans leur ensemble, à un projet national différent. « Les autres rebelles combattent pour la Syrie, mais nous avons notre propre Kurdistan, et c’est ce dont nous nous préoccupons, » dit Farid Atti, un officiel de la milice laïque qui combat l’État Islamique près de Kobane, l’un des trois « cantons » autonomes kurdes de Syrie.

Au-delà du Kurdistan, cependant, la situation de nouvelles nations séparées devient beaucoup moins claire, malgré les horreurs ethniques et confessionnelles qui tourmentent la région aujourd’hui.

Bien qu’au départ artificiels, les États post-ottomans se sont montrés étonnamment résilients. Prenez le Liban, un pays de 18 communautés religieuses querelleuses qui a survécu à une guerre civile sanglante, aux multiples camps, de 1975 à 1990 et a contredit à de nombreuses reprises les prévisions de sa disparition imminente. Malgré, ou peut-être à cause de, cette histoire remplie de conflits, le Liban reste un îlot de stabilité relative au milieu du bouleversement religieux actuel, même débordé par les plus d’un million de réfugiés syriens fuyant le chaos voisin.

« Les dirigeants de ces pays qui ont été formés sur des frontières reconnues comme artificielles ont placé beaucoup d’efforts dans la construction d’un sentiment nationaliste. La question est : à quel point y sont-ils parvenus ? » demande Michele Dunne, une ancienne responsable du Département d’État, aujourd’hui spécialiste du Moyen-Orient à la Fondation Carnegie. « Ça n’est peut-être pas aussi fort que dans un pays dont l’identité date de plusieurs siècles, mais pourrait quand même exister. »

En effet, même dans un Irak et une Syrie dévastés, les sentiments nationalistes restent vivaces. « N’importe quel pays qui aurait subi ce que l’Irak a subi pendant les 12 dernières années aurait été démembré depuis longtemps, » d’après Ayad Allawi, vice-président et ancien Premier ministre irakien. « Ce qui a maintenu le pays, c’est la volonté du peuple. »

En Syrie, un étudiant de 19 ans Mohammed Ali s’est récemment rappelé comment les habitants ont réagi à l’arrivée de l’État Islamique dans sa ville natale d’al-Boukamal, près de la frontière irakienne. Dans leur campagne pour effacer les frontières coloniales, les nouveaux chefs ont détaché al-Boukamal de la province syrienne à laquelle elle appartient et l’ont incorporée dans la nouvelle « Province de l’Euphrate » de l’État islamique, gouvernée par la ville irakienne de Qaim.

D’abord, a dit M. Ali, les habitants étaient ravis par la destruction de la frontière à proximité. « Durant 30 ans, nous n’avons pas été capables de traverser et rendre visite à notre famille de l’autre côté, » a raconté M. Ali. Mais depuis lors, l’état d’esprit s’est changé en réaction patriotique chargée de rancœur vis-à-vis des Irakiens qui affluaient dans la zone, asservissant al-Boukamal et passant la frontière avec des camions de pétrole syrien « volé ». « Nous ne voulons pas d’eux ici ; maintenant, nous voulons à nouveau nos frontières, » a-t-il dit.

S’opposer à de possibles nouvelles partitions dans la région apporte un nouveau lot de problèmes : où exactement tracer les lignes ? Et à quel prix ?

Malgré le nettoyage ethnique des dernières années, sunnites et chiites vivent toujours ensemble dans de nombreuses régions d’Irak, dont Bagdad, et une grande majorité de sunnites syriens préférerait habiter dans des villes contrôlées par le régime d’Assad plutôt que dans des zones ravagées par la guerre sous l’emprise rebelle.

M. Allaoui, le vice-président irakien, fait remarquer que de nombreux groupes tribaux traditionnels du pays comportent à la fois des chiites et des sunnites, et que beaucoup de familles irakiennes, en particulier dans les grandes villes, sont mélangées elles aussi. « Il faudrait entrer dans la chambre des habitants pour séparer le pays, » s’amuse-t-il. Et en Irak comme ailleurs, sunnites, chiites et Kurdes sont loin d’être des groupes unitaires qui décident par consensus ; les rivalités sont nombreuses parmi eux.

La partition récente d’un pays arabe, le partage du Soudan entre le nord arabe et la nouvelle République du Soudan du Sud non arabe en 2011, n’est pas un précédent encourageant pour les éventuels apprentis créateurs de frontières. Le Soudan du Sud a rapidement dérapé vers sa propre guerre civile qui a fait des dizaines de milliers de morts et déraciné deux millions d’habitants.

« Il n’y a pas d’alternative pour remplacer le système étatique, » dit Fawaz Gerges, qui enseigne sur le Moyen-Orient à la London School of Economics. « Sinon, vous pourriez remplacer une guerre civile par de multiples guerres civiles, et c’est exactement ce qu’il peut se passer en Syrie ou en Irak. C’est un cycle catastrophique. »

« Forger un contrat social de la base au sommet à l’intérieur des frontières actuelles de la région – ce qui ne sera envisageable qu’une fois que les populations se seront lassées de ces guerres sans fin – est le seul moyen d’avancer, » dit Stephen Hadley, ancien conseiller à la sécurité nationale pour le président George W. Bush et maintenant président du conseil de l’Institut des États-Unis pour la Paix.

« Le vrai problème au Moyen-Orient, dit-il, est un effondrement, pas des frontières, mais de ce qui se passait à l’intérieur des frontières : des gouvernements qui, au départ, n’avaient pas une grande légitimité et qui n’en ont pas acquis face à leur peuple. On ne va pas résoudre ces problèmes en retraçant les frontières. »

Trouver ces solutions, reconnaît M. Hadley, ne sera pas facile.

« Cela peut permettre de se racheter du passé, » dit-il. « En sortir sera le travail d’une génération. »

Source : The Wall Street Journal, le 10/04/2015

Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

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Commentaire recommandé

Papagateau // 10.03.2016 à 03h10

Il n’y a pas que les mauvaises frontières qui causent des guerres. Je dirais même que les mauvaises frontières n’ont pas été un problème de 1920 à 1990, ce qui fait 70 ans. Par contre la diffusion d’idéologies rétrogrades et sectaires cause des guerres sans fin.
Et ce par 2 canaux principaux :

Premièrement, l’Arabie Séoudite qui a diffusé mondialement son idéologie quand les pétrodollars sont arrivés en masse après le choc pétrolier de 1973.

Deuxièmement la CIA, qui va imprimer et acheminer des livres scolaires en Afghanistan pour inciter à la violence guerrière. Mais pour mieux viser le communisme, ils vont également dénigrer tout ce qui pouvait marquer la différence entre le régime communiste de Kaboul et des traditions fantasmées.

Est-ce que vous saviez que Kaboul a ressemblé à une ville d’Europe ? Que les filles aux cheveux ondoyants sur leurs épaules, étudiaient en compagnie des garçons. C’était en 1960.
http://www.mondialisation.ca/de-lafghanistan-a-la-syrie-droits-des-femmes-propagande-de-guerre-et-cia/5331097

Alors la CIA contre la barbarie, pour l’égalité entre les sexes, et la sécurité collective, ils repasseront.
Pareil pour le Wall Street Journal qui ne raconte que la moitié de l’histoire.

37 réactions et commentaires

  • caliban // 10.03.2016 à 02h59

    Rappels historiques très intéressants.

    L’idée d’un redécoupage est à source de nouveaux problèmes, la création à coup sûr de nouveaux irrédentismes (au Moyen-Orient et ailleurs, car rien ne garantie qu’il ne s’agit pas là d’un boîte de pandore pour le continent africain tout entier).

    Les conflits au Moyen-Orient ont plusieurs sources à ce que j’ai compris :
    • les partages des richesses du sous-sol
    • un conflit entre le sunnisme et le chiisme (ou le wahhabisme et le chiisme)
    • le non respect du Droit international, et en premier lieu de la part de l’Etat d’Israël et de l’Otan

    Dans ces conditions retracer des frontières ne peut rien résoudre, au contraire. Commençons pas interdire le commerce d’armes avec les salafistes et les Etats voyous et à plus long terme renonçons à l’extractivisme pour réduire la dépendance mondiale vis-à-vis de cette région (il est aberrant de ce point de vue qu’une tribu de bédouins – les Saouds – puissent mettre la planète dans un tel état).

      +20

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    • Dagobah // 10.03.2016 à 07h36

      @caliban « … les Etats voyous… »

      Vous voulez parler des Etats-Unis d’Israel et des suiveurs européens ?

        +34

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  • Papagateau // 10.03.2016 à 03h10

    Il n’y a pas que les mauvaises frontières qui causent des guerres. Je dirais même que les mauvaises frontières n’ont pas été un problème de 1920 à 1990, ce qui fait 70 ans. Par contre la diffusion d’idéologies rétrogrades et sectaires cause des guerres sans fin.
    Et ce par 2 canaux principaux :

    Premièrement, l’Arabie Séoudite qui a diffusé mondialement son idéologie quand les pétrodollars sont arrivés en masse après le choc pétrolier de 1973.

    Deuxièmement la CIA, qui va imprimer et acheminer des livres scolaires en Afghanistan pour inciter à la violence guerrière. Mais pour mieux viser le communisme, ils vont également dénigrer tout ce qui pouvait marquer la différence entre le régime communiste de Kaboul et des traditions fantasmées.

    Est-ce que vous saviez que Kaboul a ressemblé à une ville d’Europe ? Que les filles aux cheveux ondoyants sur leurs épaules, étudiaient en compagnie des garçons. C’était en 1960.
    http://www.mondialisation.ca/de-lafghanistan-a-la-syrie-droits-des-femmes-propagande-de-guerre-et-cia/5331097

    Alors la CIA contre la barbarie, pour l’égalité entre les sexes, et la sécurité collective, ils repasseront.
    Pareil pour le Wall Street Journal qui ne raconte que la moitié de l’histoire.

      +84

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  • Kiwixar // 10.03.2016 à 05h48

    Ne serait-ce pas plus simple que tous ces pays/peuples/ethnies/réserves d’hydrocarbures rejoignent l’UE et profitent ainsi avec nous de la paix, de la prospérité, du plein emploi et d’un avenir radieux grâce à nos dirigeants eurocrates avisés, incorruptibles et scrupuleusement soucieux de l’intérêt général?

    Avantage pour nous : nous n’aurions plus à nous soucier d’intégrer la Turquie « à cause de sa frontière avec la Syrie et l’Irak », nous aurions accès illimité à un marché énorme où tout est à reconstruire, et surtout, pendant que tous ces nouveaux venus auraient l’attention accaparée par les normes style la longueur de la barbe du père Noël, on pourrait essayer de discrètement reprendre Jérusalem aux Sarrasins.

      +41

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  • tocquelin // 10.03.2016 à 07h13

    avons nous remarqué que le petit Liban vu sa superficie sa population et ses ressources accueillent beaucoup plus de réfugiés proportionnellement que la Turquie sans que l’on en parle et qu’on l’aide beaucoup et que la sinistre Merkel y porte la moindre attention,alors qu’elle fait la danse du ventre devant l’autoritaire Grand Turc(et décorons un sinistre ministre)

      +40

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  • patrickluder // 10.03.2016 à 07h47

    Rien à voir … mais Jésus est quand même né dans la région qui aurait le plus besoin de paix …

      +7

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    • caliban // 10.03.2016 à 09h02

      Effectivement, rien à voir avec le sujet qui traite du redécoupage des Etats au Moyen-Orient.

      Quel est votre message au juste ?

        +0

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  • Caracole // 10.03.2016 à 08h04

    Juste pour signaler, ce matin sur i-télé, marie colmant nous à parlé d’une combattante du bataillon aidar comme d’une victime des méchants Russes, omettant encore une fois qu’il s’agit d’un bataillon de néonazis.

    C’était à 7h57, c’est édifiant comme moment. Plus c’est gros plus ça passe. Même âpres que le torchon « Elle » est eu des problèmes avec une femme de ce même bataillon, les « journalistes » refont le même procédé, avec le même bataillon, pour le même discours.

    Mais bon, c’est pas grave, le Qatari Sans Germain à gagné, c’est plus important.

      +32

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  • Perret // 10.03.2016 à 09h21

    L’Etat syrien n’a pas disparu. L’analyse ci-dessus pêche par des affirmations infondées, même si l’orientation globable est valide.
    Pour l’Irak, on ne parle de disparition de l’Etat que depuis que l’Iran y domine. Certes, le triangle sunnite échappe au pouvoir central, mais est-ce définitif ? Cela durera autant que Daech…

      +4

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  • anatole27 // 10.03.2016 à 09h54

    On appréciera le redécoupage des frontières par G.Friedmann

    http://globsec.org/globsec2016/news/exclusive-geopolitical-futures-middle-east-report

      +1

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  • J // 10.03.2016 à 10h06

    « Sunnites, chiites et Kurdes »… les Kurdes, descendants des Mèdes (que les Grecs ont souvent confondus avec les Perses, Iraniens), sont majoritairement sunnites, avec une forte minorité yézidi (leur religion d’origine, non mentionnée dans l’article, les victimes ne comptent pas…). Toutefois, ils ont gardé le souvenir de la façon dont ils ont été islamisés (les femmes kurdes affirment avoir été les premières à refuser le voile islamique), comme d’ailleurs les Iraniens (on ne parle pas non plus de la minorité zoroastrienne…) ou les Kabyles.

      +6

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    • Christian Gedeon // 10.03.2016 à 10h20

      les kurdes supplétifs (ou pas) de l’ottoman ont été les principaux massacreurs des arméniens et des chrétiens assyriens au XIX ième et au début du XXième siècle…mais c’est marrant,personne n’en parle…Et je ne mentionne même pas leur haine féroce pour les chiites… Saladin,qui était des leurs,considérait l’éradication du chiisme comme sa priorité…je respecte le combat actuel des kurdes… mais faudrait quand même pas en faire des saints auréolés!

        +8

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      • J // 10.03.2016 à 10h33

        Personne, en tout cas pas moi, n’angélise les Kurdes pris globalement (ni personne d’ailleurs). Ils ont aussi été les plus grands persécuteurs des yézidis. Et les Arméniens ont souvent été secourus par des Arabes. Il y a des solidarités traditionnelles qui gardent leur importance et qui, même si elle n’aggravent pas le problème, ne le simplifient pas.

        Mais enfin, pour le moment, les Kurdes se trouvent en première ligne face à l’EI. Et on reproche assez aux Occidentaux (pris globalement aussi) de se poser en donneurs de leçons de morale.

          +6

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    • Annouchka // 10.03.2016 à 10h50

      Qu’entendez-vous par : »ils gardent le souvenir de la manière dont ils ont été islamisés »?
      Si vous entendez par là qu’ils gardent le souvenir d’une islamisation forcée, je voudrais juste rappeler que la conversion forcée à une religion « étrangère » était aussi un cheval de bataille de l’extrême droite allemande volkisch et/ou nazie au début du siècle dernier (Charlemagne convertissant au christianisme, dans le sang, les pauvres Saxons…).
      Peu importe la manière dont les Kurdes ou les Iraniens ont été convertis a l’Islam. Ce qu’il sont, c’est ce qu’ils sont maintenant. Et il sont maintenant musulmans.
      Il n’y a pas d’essence immuable des peuples…

      D’où la folie à vouloir constamment que les frontières correspondent exactement avec des peuples définis de manière culturelle ou ethnique comme si ils existaient comme tels depuis la nuit des temps.

        +4

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      • J // 10.03.2016 à 12h57

        « Ils sont musulmans… il n’y a pas d’essence immuable des peuples ». Il y a comme une contradiction. Il y a, ailleurs dans le monde, des mouvements massifs de sortie de l’Islam (Kabylie, Afrique subsaharienne, Indonésie) dénoncés comme tels par les sites islamistes, au nom de leurs racines.

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        • Annouchka // 10.03.2016 à 16h59

          Ben non, justement.
          Ces peuples sont musulmans aujourd’hui et cela compte plus dans leur identité que la religion de leurs ancêtres de l’antiquité.

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      • Chris // 10.03.2016 à 13h44

        L’Islam est arabe. Les Iraniens sont perses. Vous vexerez profondément un iranien en le qualifiant d’arabe. Oui, ils se souviennent encore de la culture millénaire perse. Ils eurent des reines (pas des potiches) et des femmes artisans. L’art perse représentait le corps humain : fait qu’on retrouve chez certains peintres contemporains, utilisé de manière allégorique (femme et cheval pour évoquer l’énergie sexuelle dans le monde perse).
        Il n’a qu’à voir nos pieds noirs revenir teintés « arabe » après 3 ou 4 générations passées au Maghreb, Egypte, Liban etc…, pour constater que les cultures se métissent immanquablement tout en se démarquant dans le fait religieux. J’observe aussi ce phénomène dans les villes bilingues suisse FR-D.

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        • Annouchka // 10.03.2016 à 16h48

          « il eurent des reines et des femmes artisan »… Et c’est probablement aussi de chez eux que provient la coutume de voiler les femmes.
          « l’islam est arabe »… Il est d’abord et avant tout issu d’une synthèse des courants gnostiques chrétiens

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          • J // 11.03.2016 à 03h39

            La « coutume » de voiler les femmes a été soufflée au Prophète par le futur calife Omar, qui s’en est vanté. Si le Coran n’est pas clair sur ce que les femmes doivent voiler le Sunna est précise : elles ne doivent pas être reconnaissables sur la voie publique http://daruc.pagesperso-orange.fr/divers/voile2.htm

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            • Annouchka // 11.03.2016 à 09h56

              Mais enfin!! Cette coutume n’est pas tombée du ciel!!
              La pratique de voiler les femmes remonte à l’antiquité. Les Grecs, voilaient leurs femmes. Les matrones romaines étaient voilées… Et précisément les Perses ont été les premiers à voiler les femmes (il semblerait que les Grecs tenaient justement d’eux la coutume du voile pour les femmes).
              Les femmes non voilées etaient des esclaves ou des prostituees.

              N’oubliez pas que les « Arabes » sont avant tout ceux qui parlent arabe depuis la diffusion de l’Islam. Il n’y a pas d’origine ethnique commune de tous ceux qu’on appelle « Arabes » (pensez aux maghrébins par exemple)

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  • Reality // 10.03.2016 à 10h11

    Il est extrêmement prématuré d’aborder toutes ces perspectives maintenant, compte tenu des nombreux paramètres géopolitiques en présence.
    Une bonne chose serait de laisser décanter, sécuriser les populations et en effet apporter une aide logistique au Lyban qui s’organise seul, sans chouiner.
    Imaginez seulement un mouvement turque ou un revers russe inattendu et tout est à refaire. L’EU existera-t-elle encore telle quelle dans 6 mois ? Son poids politique va-t-il encore décliner ou se redorer dans une perspective de refonte/disparition/continuité ? Les acteurs majeurs vont tous changer dans les mois à venir (élections/évictions).
    Il est vraiment trop tôt …
    Un grand merci toutefois pour le rappel historique riche en information.

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    • Christian Gedeon // 10.03.2016 à 10h34

      Euh Liban,pas Lyban…svp…et il est vrai que le Liban accueille 1 500 000 réfugiés syriens,sans en faire toute une comédie,comme les Turcs..je rappelle que le Liban est grand comme le département des Landes… et qu’il n’y a que quatre millions de Libanais… pour un million et demi de réfugiés… qu’on transpose çà à la France,par exemple…çà fait peur,hein? le Liban est un pays formidable,et les Libanais,si souvent décriés ,montrent plus d’humanité que tous les autres réunis.(Même si le travail sous payé des syriens est monnaie courante,la vérité étant ce qu’elle est).

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  • Charles Michael // 10.03.2016 à 10h14

    Les neocons ne lâchent rien (3 articles qui reprennent leurs fantasmes)

    Les Kurdes ne sont pas unis loin de là, en fait il ne parlent même pas la même langue, certains ont du pétrole d’autres pas.

    Mais le fond de la question, cette résurgence de la manie découpeuse, c’est que les USA de Obama se prennent défaites sur défaites, et humiliation sur humiliation.

    En tout cas prions pour qu’Hilary,  » je suis venue, j’ai vu, il est mort… Hahaha !  » ne soit pas élue

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  • Christian Gedeon // 10.03.2016 à 10h14

    Je suis surpris…par tant de mauvaise foi. L’histoire du découpage et de la « colonisation « du MO commencerait donc avec Sykes Picot. le développement excèderait l’espace alloué aux contributions. Mais c’est d’une stupidité tout à fait remarquable, dans une époque qui fait pourtant la part belle aux pires âneries.je signale simplement qu’aucun des pays créés à cette époque n’ a été une colonie… ces pays ont été sous mandat,pour une durée somme toute assez brève,et qui s’est achevée dans les années 1940… en tous cas,leurs frontières n’étaient guère plus aberrantes que celles des wilayats ottomanes. Relire un peu l’histoire montrerait aux grands esprits contempteurs de Sykes Picot, que l’occupation ET la colonisation du MO,par des dynasties turques ou kurdes, ont commencé dès le IX iéme siècle avec les Toulounides,et que les Fatimides étaient essentiellement berbères,et donc étrangers au MO… se sont succédés les dynasties occupantes, avec les Seldjoukides,les Ayyoubides,,les Mamelouks,puis les Ottomans…

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  • georges glise // 10.03.2016 à 10h37

    il semble essentiel de créer enfin un vrai kurdistan, en appliquant le principe du droit souverain des
    peuples à disposer d’eux-mêmes.

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    • Chris // 10.03.2016 à 13h17

      Essentiel pour qui ? Nous, les distributeurs des bons et mauvais points, selon NOS intérêts ?
      Le refrain « le principe du droit souverain des peuples à disposer d’eux-mêmes » dans la bouche des Occidentaux, agit chez moi comme vomitif. Et pourtant, dieu sait si je suis profondément démocrate, au point de ne plus vouloir bouger de mon pays d’accueil, tellement le spectacle alentours me dégoute.
      Tous ces beaux discours, ces belles cartes aux allures ethno-religio centrées ! Mais qu’en pensent les peuples concernés ? Sont-ils preneurs ?
      Car finalement, si le but REEL est une paix construite, pour réussir, la moindre des choses serait de consulter les peuples concernés. Une consultation ouverte qui ne propose pas que des partitions brutales, mais aussi des fédérations possibles et/ou souhaitables pour assurer la viabilité d’un état, la viabilité économique d’un état étant fondamentale.
      Bref, un débat honnête instruisant avec exactitude les populations sur les limites et avantages des systèmes en jeu. Etant entendu, qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre.

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  • Le Rouméliote // 10.03.2016 à 11h09

    Le plus intéressant dans cet article est la démonstration, témoignages à l’appui, de l’existence d’un sentiment national irakien et syrien. Ce que nos « experts » avaient nié au moment de la première Guerre du Golfe en 1991…
    On oublie toujours que si les populations arabes du Liban, de Syrie et d’Irak sont de confessions diverses, elles ont une culture commune avec deux nuances, syro-libanaise d’un côté et irakienne de l’autre. Il suffit de s’intéresser, par exemple, à la culture populaire, à la cuisine, aux traditions… Bref, à tout ce qui fait lien pour s’en rendre compte. Prenez la « dabkeh », la musique et la danse populaires, elle et commune dans l’ensemble syro-libanais et dans le Hatay turc et, un peu différente en Irak. Je vous recommande d’aller sur you tube écouter « kirmizi güzel arapça Antakya Hatay » (kirmizi sans point sur les i ! Soit, « la fille arabe en rouge Antakya Hatay » Vidéo tournée à Antakya durant un tété-crochet en 2007).

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    • Christian Gedeon // 11.03.2016 à 17h19

      Culture libanaise et culture syrienne,s’il vous plaît… et pas syro-libanaise. Le Liban est le Liban et la Syrie, la Syrie. Qu’on se le dise,et se le répète. Le Liban s’est assez battu pour le faire savoir au monde! Et un jour,si Dieu veut,peut être accordera-t-il au Liban et à ses habitants de vivre ,en paix,et entre eux! je souhaite la même chose aux Syriens… mais chacun chez soi et les chèvres seront bien gardées. En attendant,le Liban accueille une grande partie du malheur du MO,sans qu’on puisse vraiment dire que la « communauté internationale  » lui en soit reconnaissante. Mais plus de syro-libanais s’il vous plaît…pas plus que de libano-syrien d’ailleurs!

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  • Giloux // 10.03.2016 à 14h01

    Après Wright et Peters, voilà Trofimov qui s’y met. Ben voyons y’a qu’à retailler les frontières. C’est facile de jouer du bistouri sur l’air de Yaka.
    Qui ne voit que ces « solutions » vont générer de nouveaux trajets pour des pipe-lines, de nouveaux accès à la mer combinés à de nouvelles impossibilités d’accès à la mer et donc de nouveaux conflits?
    A fait : si l’on n’avait pas découvert de gaz en Syrie, est-ce qu’on y ferait la guerre ?

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  • silk // 10.03.2016 à 14h37

    un article qui fait exactement comme Luizard dans « le piège daech » et explique tout les évènements exclusivement à travers ce découpage, en omettant soigneusement de dire que tout ceci arrive uniquement du fait d’intervention extérieures directes ( libye) ou indirecte (Syrie).
    Et c’est là que reside la déformation : les faits décrits sont vrais.
    Sauf que la conclusion est réellement biaisée car il ignore (sûrement sciemment) les faits qui ont provoqué ses événements. Et limite donc l’analyse à : « mauvais découpage, laissons se mettre en place un découpage  » naturel » ethnico-religieux  » …
    Au passage on remarquera que les américains cherchent aussi à instaurer un sunnistan depuis un moment. Et au passage, on notera l’intérêt des américains de stabiliser la région en promouvant des « alliés » de l’Arabie Saoudite conjugué a la mise à bas des derniers régimes qui ne s’agenouillaient pas devant les occidentaux (USA + Europe).
    C’est plutôt ça le point commun entre la Libye, la Syrie et l’Irak.
    L’auteur ira même jusqu’à mentionner la répression de 1991 sur les chiites sans mentionner la guerre Iran/Irak : c’est fort …

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  • Zasttava // 10.03.2016 à 16h20

    Le documentaire irakien « Homeland : Irak année zéro » me parait bien intéressant, en racontant les conséquences concrètes des guerres au moyen-orient.
    Il semble bien apprécié sur allociné.
    L’un de vous l’a-t-il vu ?

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  • DF // 10.03.2016 à 17h44

    J’ai assisté hier à l’avant-première d’un documentaire nommé « la fin des ottomans ».
    Celui-ci, en deux parties, sera diffusé sur Arte le 22 mars à partir de 20h50.
    C’est très bien fait, et éclaire une situation incompréhensible sans cet effort pédagogique de la réalisatrice, Mathilde Damoisel, et deux heures de votre attention.

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  • mc // 10.03.2016 à 18h52

    « The dissolution of Syria and Iraq later on into ethnically or religiously unqiue areas is Israel’s primary target on the Eastern front in the long run, while the dissolution of the military power of those states serves as the primary short term target. Syria will fall apart, …, into several states, … This state of affairs will be the guarantee for peace and security in the area in the long run, and that aim is already within our reach today.

    Iraq, rich in oil on the one hand and internally torn on the other, is guaranteed as a candidate for Israel’s targets. Its dissolution is even more important for us than that of Syria. Iraq is stronger than Syria. In the short run it is Iraqi power which constitutes the greatest threat to Israel. An Iraqi-Iranian war will tear Iraq apart and cause its downfall at home even before it is able to organize a struggle on a wide front against us. Every kind of inter-Arab confrontation will assist us in the short run and will shorten the way to the more important aim of breaking up Iraq into denominations as in Syria and in Lebanon. In Iraq, a division into provinces along ethnic/religious lines as in Syria during Ottoman times is possible. So, three (or more) states will exist around the three major cities: Basra, Baghdad and Mosul, and Shi’ite areas in the south will separate from the Sunni and Kurdish north.

    The entire Arabian peninsula is a natural candidate for dissolution due to internal and external pressures …. »

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  • grog // 10.03.2016 à 19h00

    Il y avait une conférence d’Alain Gresh, il y a quelques semaines, à Erbil, Kurdistan d’Irak. J’ai pu y assister.
    Le sujet était à peu près le même que cet article « 100 après Sykes-Picot ».
    Un point intéressant de son intervention : il montrait que pendant tout le 20ème siècle, la contestation n’a que très rarement porté sur les frontières mais plutôt sur la présence « coloniale » dans les nouveaux pays créés.
    Quant au Kurdistan en tant qu’Etat indépendant, il a émis de sérieuses réserves.

    Pour la conférence de Gresh en Irak, c’est ici :
    http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/02/faut-il-changer-les-frontieres-de-lirak.html

    Pour le Kurdistan, en tant que profondément divisé, c’est par ici :
    http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/03/au-kurdistan-05-05-2.html

    Quant à Hitler, héros populaire kurde, c’est par là :
    http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/02/le-peshmerga-du-diable.html

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    • Christian Gedeon // 11.03.2016 à 17h28

      Faut il répéter qu’il n’y a jamais eu de présence coloniale dans les pays « nouvellement « créés! ils ont été sous mandat une vingtaine d’années.Le mythe de la colonisation occidentale du MO a la dent dure. S’il y a eu colonisation,et quelle colonisation sans pitié,çà a été la colonisation turque en général et ottomane en particulier,pendant des siècles! Et comme par hasard,ceux qui ont le plus aidé les turcs à maintenir une colonisation de fer au XIXième et au début du XXième siècle ont été les allemands de l’Empire. Mais qui s’en souvient encore? Ou plutôt,pourquoi ne veut on pas s’en souvenir? Quant à Alain Gresh ses opinions ont été très louvoyantes pendant toute cette affaire syrienne,et c’est le moins qu’on puisse dire.

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  • Pampita // 11.03.2016 à 20h11

    Rappel historique très intéressant, car on ne peut comprendre les problèmes actuels sans connaître la trame passée.
    En Syrie, les combats continuent et les victoires Damas+Moscou s’accumulent, dans le silence assourdissant de la volaille médiatique occidentale : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/03/c-est-la-deche-pour-daech.html

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  • Moshedayan // 12.03.2016 à 15h39

    Article intéressant, qui pose nombre de questions. Avez-vous remarqué, comment en France on pleure la non-intervention américaine en Syrie ? Obama est maudit par une certaine droite et les socialistes français qui admirent leur président « va t-en guerre ». Un journaliste sur Europe1 a même un avis : l’hypothèse d’un autre événement « providentiel » pour le grand président François Hollande « …peut-être un nouvel attentat ? » massif ?? Pitoyable… comme le fut ce Clemenceau – tellement imbus et haineux qu’il imposa un traité de Versailles injuste pour l’Allemagne et l’Autriche-Hongrie préparant ainsi la « revanche brune ». Je précise que le traité de Versailles fut refusé par l’américain Wilson. Méditons sur « ceux qui décident à la place de… » Le Liban et la Syrie méritent mieux que des « interventions françaises hasardeuses » Quant à l’Irak mieux vaut qu’il se reconstruise « sans trop de conseils occidentaux »

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