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4.mars.20164.3.2016 // Les Crises

La partition de la Syrie selon Moscou : gage aux Kurdes ou pression contre les Turcs ?

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Source : L’Orient le jour, Lina Kennouche, 02-03-2016

Des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) agitent le drapeau de leur mouvement lors d’un défilé à Qamichli en février 2015. AFP

Des combattants kurdes des Unités de protection du peuple (YPG) agitent le drapeau de leur mouvement lors d’un défilé à Qamichli en février 2015. AFP

DÉCRYPTAGE

Si l’évocation explicite par la Russie d’une possible fédéralisation sur base ethnico-confessionnelle est pour le moins inédite, elle n’est cependant pas surprenante dans la nouvelle configuration politique et militaire.

La Russie a fait savoir lundi qu’elle ne s’opposerait pas à l’option du fédéralisme comme issue politique à la crise syrienne. Le scénario à l’irakienne d’une division du pays en ethnies et communautés fédérées proposé à l’origine par Washington a été évoqué par le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Riabkov, quelques jours après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu traduisant un nouveau succès de la diplomatie russe dans la foulée du début de l’offensive victorieuse sur Alep. Mais cette déclaration intervient également deux semaines après les errements discursifs de Bachar el-Assad qui, dans un entretien accordé à l’AFP le 12 février dernier, affichait son ambition de reprendre le contrôle de la totalité de la Syrie, déclaration qui semble avoir fortement contrarié Moscou.

Pour Fabrice Balanche, spécialiste de la géographie politique de la Syrie et chercheur invité au Washington Institute, les propos de Sergueï Riabkov sont l’expression de la volonté russe d’appuyer le projet autonomiste kurde en donnant des gages en faveur d’une évolution du système politique qui permettrait à la Rojava (l’administration autonome kurde en Syrie) d’exister sur le modèle du Kurdistan irakien. Le chercheur rappelle que cette proposition ne concerne qu’accessoirement les autres composantes de la population syrienne. Si un système fédéral permet aux Kurdes de se tailler un territoire sur mesure, cette solution présente cependant un intérêt limité pour les minorités alaouites et chrétiennes associées au pouvoir de Bachar el-Assad, dont le sort ne semble plus véritablement en jeu aujourd’hui, du moins pour l’instant. « Cette solution pourrait en revanche intéresser les tribus arabes de la région de l’Euphrate dans la mesure où le président russe Vladimir Poutine prépare aujourd’hui l’après-Daech (acronyme arabe de l’État islamique – EI), et dans cette perspective, il envisagerait un ralliement de ces tribus aux forces kurdes », explique le chercheur.

Mais l’hypothèse d’une fédéralisation contrarie profondément les aspirations du président syrien. « Bachar el-Assad n’est évidemment pas d’accord avec cette proposition qui s’inscrit pourtant dans le deal conclu entre le régime et Moscou, pour qui la seule garantie de succès reste l’alliance avec les Kurdes », explique Fabrice Balanche. Selon lui, les Russes n’offriront pas de victoire décisive à Bachar el-Assad avant d’obtenir des garanties réelles qui inscriraient le projet autonome kurde à l’agenda politique du régime. « L’intérêt stratégique de la Russie est aujourd’hui de protéger l’est d’Alep avec l’aide des Kurdes, mais les Russes savent pertinemment qu’Assad pourrait se montrer déloyal ; et à mesure que le régime reprendrait des forces, il serait enclin à refuser les concessions, notamment en se rapprochant de l’Iran, imaginant qu’il est un peu tard pour les Russes d’envisager un retrait de Syrie avant la réalisation complète de leurs objectifs. Force est de constater que Bachar el-Assad reste très silencieux sur la question kurde », explique Fabrice Balanche.

Pas de triomphalisme à Moscou
Pour autant, à l’heure actuelle, l’hypothèse d’une fédéralisation de la Syrie comme compromis réaliste de sortie de crise semble peu probable. Si Américains et Russes peuvent converger sur ce scénario, il reste totalement exclu pour les groupes d’opposition et leurs parrains turc et saoudien. Cette option risquerait en outre de renforcer les contradictions entre la Russie et l’Iran, prêt à envisager des concessions, mais non au prix d’une résurgence d’un conflit au Kurdistan irakien. Il est plus plausible en revanche que cette déclaration ait pour but d’accentuer la pression sur l’adversaire turc pour le contraindre à une politique plus coopérative dans le cadre des pourparlers de Genève III, dont le prochain round est prévu le 9 mars. […]4

Suite à lire sur : L’Orient le jour, Lina Kennouche, 02-03-2016

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Astatruc // 04.03.2016 à 07h35

Je trouve ça quand même incroyable de voir écrit que les décisions appartiennent soit à Poutine, soit aux usa, soit les deux réunis.
Et le peuple syrien?

Cet article, pourtant bien fait, parle à la place de Poutine, pense à sa place aussi.
On ne connaît pas la teneur des discussions entre Poutine et AL Assad.

Affirmer que « les russes savent pertinemment qu’Al Assad peut se montrer déloyal ».n’est pas très glorieux ni étayé par quoi que ce soit.

Pour finir, je pense que les Syriens accueilleraient positivement une fédération.
C’est à eux de choisir.
Ce que Poutine a déclaré à plusieurs reprises.

21 réactions et commentaires

  • vincent // 04.03.2016 à 04h33

    J’avais pourtant lu qu’Assad n’avait rien contre une autonomie Kurde via un référundum. C’est dans une récente interview. Encore une fois on décide à la place des Syriens, et donc la réponse du gouvernement Assad reste légitime quel qu’elle soit. On aurait dit quoi si on avait demandé à la France de donner l’autonomie à l’Alsace Lorraine? De nouveau l’occident décide des frontière et des destin des autres. Le fédéralisme semble un bon compromis, il faudrait avoir l’avis des parti concerné, cela serait vraiment bien.

    Cependant ces question ne peuvent elles pas être poser après la guerre, dans une période plus propice à ce genre de négociation?

      +20

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    • Soizic // 04.03.2016 à 14h18

      Bien sûr. Le fait de dire que Bachar el Assad est contre une province autonome kurde n’appartient qu’à l’auteur de cet article qui, semble-t-il est très aligné sur ce que pensent les Us du devenir de la Syrie.
      Ce Monsieur Balanche, invité du Washington Institute, diffuse, en bon perroquet qu’il est, et avec une méconnaissance totale de ce qu’est le peuple syrien, la propagande de Whashington. Comment en serait-il autrement?

        +13

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  • Charles Michael // 04.03.2016 à 05h00

    Effectivement la « question kurde » se pose et représente déjà pas mal de contradictions:

    – le fait de base est la position géographique de ce qui peut être défini comme régions à prédominance kurdes: il s’agit d’une bande assez étroite à l’Est de Lattakia (donc sans accès à la côte) passant au Nord d’Aleppo et s’étendant jusqu’à la frontière irakienne.
    – pour l’instant un espace revendiqué (revendiquable) par les kurdes de 90 km le long de la frontière turque reste militairement contesté.
    – le projet Kurde de Syrie pour ne plus être ainsi coupé en deux passe donc d’abord par combler ce gap jalousement militariseé par la Turquie pour éviter autant que possible que les Kurdes de Syrie et de Turquie (20 % de la population turque) ne se rapprochent trop.
    – la liason kurdes d’Irak et de Syrie pose d’autres problèmes que même la libération (hypothétique)de Mossul ne résoudrait pas.

    à suivre

      +9

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  • Charles Michael // 04.03.2016 à 05h04

    suite

    La situation militaire effectivement très porteuse pour les R+6 (ne pas oublier les milices volontaires syriennes et les bataillons palestiniens) permettrait-elle donc la création de ce Kurdistan comme de fait une entité (dont le statut reste à définir) séparant la Syrie de la Turquie sur presque toute sa frontière Nord ?

    Posé comme ça on voit les risques que courrerait ce Kurdistan spécialement (une sorte de Lotharie coincée entre deux puissant voisins), les réticences, mais pas lde refus, de Bachar Al Assad, et les incertitudes Russes et je pense US.

    Détruire Daesh et Al Nostra restera la priorité; libérer l’ensemble du territoire Syrien un objectif tout à fait militairement atteignable.
    Ceci laisse le temps de faire preuve d’imagination pour les parties impliquées.

      +7

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  • Astatruc // 04.03.2016 à 07h35

    Je trouve ça quand même incroyable de voir écrit que les décisions appartiennent soit à Poutine, soit aux usa, soit les deux réunis.
    Et le peuple syrien?

    Cet article, pourtant bien fait, parle à la place de Poutine, pense à sa place aussi.
    On ne connaît pas la teneur des discussions entre Poutine et AL Assad.

    Affirmer que « les russes savent pertinemment qu’Al Assad peut se montrer déloyal ».n’est pas très glorieux ni étayé par quoi que ce soit.

    Pour finir, je pense que les Syriens accueilleraient positivement une fédération.
    C’est à eux de choisir.
    Ce que Poutine a déclaré à plusieurs reprises.

      +30

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    • Furax // 04.03.2016 à 10h38

      Le peuple syrien, aujourd’hui, c’est de facto 3 groupes différents :
      – des tribus sunnites très portées sur le salafisme,
      – des kurdes,
      – et une mosaïque prête à s’entendre car situées dans la Syrie utile, celle des côtes où se concentre l’essentiel de l’activité économique, et composée de chiites, alaouites, chrétiens et sunnites modérés.

      Le chaos des 5 dernières années les a conduit à s’autonomiser. Ils ne lâcheront pas cette large autonomie. Une fois qu’on a ouvert la boîte de Pandore, c’est impossible de faire rerentrer dedans tout ce qui s’en est échappé.

      La Russie est surtout très réaliste. Heureusement.

        +9

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      • Christian Gedeon // 04.03.2016 à 10h58

        M. Furax je suis furax aussi,parce que ce que vous dites n’est simplement pas vrai…une partie et une pertie seulement des sunnites ont rejoint « la rébellion « . Beaucoup,peut être même la majorité,reste fidèle,sinon à Assad,du moins à la Syrie légale. La confiscation du sunnisme au profit de la lutte anti Assad vient en grande partie de l’extérieur ( les sabliotes et la Turquie) et seulement en partie de l’intérieur (les frères musulmans)! Vouloir faire croire que la guerre de Syrie est juste un affrontement entre « communautés  » est une erreur grave,le discours que véhiculent les médias mainstream…. La Russie elle souhaite que la guerre s’arrête,ce qui tout à l’honneur de son président…mais je doute fort que ce soit réaliste….

          +18

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        • Furax // 04.03.2016 à 11h26

          Où ai-je écrit que tous les sunnites avaient rejoint la rébellion ?

          Au lieu d’être furax, vous devriez être plus attentif. J’ai écrit qu’une des 3 parties de la Syrie comprenait des sunnites bien intégrés dans l’économie et le système de pouvoir du régime d’Assad.

          Ceci étant dit, ne pas rejoindre la rébellion, ce n’est pas non plus soutenir Assad. C’est rester tranquille et respecter la légalité assurée par les forces de l’ordre dans le lieu où vous vivez.

            +6

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      • Sami // 04.03.2016 à 12h13

        Syrie utile… oui est non. La Syrie vit principalement de son tourisme et de son pétrole. Or le pétrole ne se trouve pas dans la « Syrie Utile », ni quelques sites archéologiques majeurs (Palmyre…).
        Cela dit, cette Syrie utile, qui est adossée à la mer, possède effectivement quelques atouts qui la rendraient viable : la Russie qui tient à des bases militaires comme à la prunelle de ses yeux, un petit pipe line venant d’Iran, la mer, etc.
        Et surtout, une vraie cohésion nationale. Se débarrasser enfin de la partie malheureusement ingérable, faites de salafistes et autres suppôts de la Saoudie…
        Personne ne sortira entièrement gagnant de cette sinistre histoire, celle de l’ancien empire Musulman (Arabe, Otoman…), qui ne finit pas de se disloquer et se reconstruire convulsivement, sous les coups de boutoir d’un Occident avide des dernières gouttes de pétrole, et d’un Orient au fin fond du puits civilisationnel.
        La notion de Nation, dans cette région du monde (qui n’a jamais été depuis l’antiquité, qu’un Empire passant de mains en mains), commençait à peine à émerger. Mais le découpage cynique de Sykes et Picot ne fut qu’une horrible bombe à retardement. Et les USA qui veulent de nouvelles frontières, aiguillonnés par Israel qui désire s’agrandir profitant de la confusion, ainsi que par la démence archaïque des Princes Bédouins de Saoudie, tout cela ne favorise en rien, un retour à la tranquillité peinarde… Les peuples de là-bas, ballotés par la folie des Chefs de guerre divers et variés, souffriront encore. C’est à peu près la seule certitude actuelle.
        Assad ne devrait plus jamais oublier le bon adage : Vaut mieux un tien que deux tu l’auras (on dit bien comme ça ?… 😀 )

          +8

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    • Christian Gedeon // 04.03.2016 à 11h34

      Tout à fait d’accord…demandez donc aux arméniens ce qu’ils pensent des kurdes.

        +8

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    • grog // 04.03.2016 à 19h47

      Bonsoir,
      J’habite à Erbil, au Kurdistan d’Irak, et depuis quelques jours il y a une rumeur (propagée par les taxis – qui sont souvent peshmergas – et divers fonctionnaires),
      une rumeur qui dit que d’ici mai le PKK (les forces kurdes de Turquie) allié aux PUK (les Kurdes du Kurdistan irakien, de la région de Slemani, ennemis naturels d’Erbil et du PDK de Barzani) et l’Iran vont attaquer Erbil.
      Une rumeur qui en dit long sur l’ambiance de la région.
      Le « grand » Kurdistan, ce n’est pas pour demain.

      Quelques liens pour sentir l’ambiance de la région :

      http://leblogdegrog.blogspot.com/2016/02/erbil-ville-petrifiee.html

      http://leblogdegrog.blogspot.com/2015/10/le-blues-des-chauffeurs-de-taxis-kurdes.html

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  • Alkali // 04.03.2016 à 09h06

    Je ne suis, certes pas, grand stratège mais il me semble que dans ce genre de partie de poker, le bluff est de mise.
    Ainsi, il me semble, mais je peux me tromper, que Erdogan bluffe sur son invasion de la partie kurde de la Syrie. Il n’est donc pas ridicule de penser qu’il y aurait bluff de la part des russes. Ne serait-ce que pour répondre aux turcs… « vous pénétrez en Syrie et nous appuyons l’autonomie kurde… ». C’est le cauchemard d’Erdogan, ce qu’il ne veut à aucun prix.
    Il faut se rappeler que les russes ont toujours déclaré que c’était aux syriens de décider du sort de la Syrie.

      +10

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    • Moshedayan // 04.03.2016 à 23h15

      L’autonomie, le fédéralisme pour les Kurdes et autres peuvent signifier de sérieux problèmes pour l’ensemble Liban – Syrie. Israêl ne peut rester indifférent à cette question. Plus les événements vers une négociation d’arrêt des hostilités avancent, plus on a l’impression de manoeuvres pour brouiller – avec la nette impression que la France et l’Allemagne dans une moindre mesure « enragent » du dialogue « américano-russe ». On n’est pas sorti de l’auberge – à croire que certains en Europe appellent de leurs voeux la « vague migratoire » -va savoir pourquoi ?? (sans tomber dans l’idée du complot – trop long à expliquer). L’opposition syrienne veut de toute façon négocier un marché de dupes et en son sein peu sont sincères pour « partager le pouvoir » entre les « communautés » de la Syrie. Retrouver un grand ensemble du Levant : Liban et Syrie est selon moi la solution face aux « Sunnites ». Israêl doit jouer cette carte avec la Russie

        +0

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  • Pampita // 04.03.2016 à 13h37

    Erdogan n’en finit plus de s’enfoncer… Déjà que sa bourde du 24 novembre a offert sur un plateau au PYD le soutien russe pour l’établissement de Rojava. Mais voilà maintenant que son seul ami kurde, le mafboss Barzani, tourne casaque : http://www.chroniquesdugrandjeu.com/2016/03/comme-si-erdogan-n-avait-pas-assez-de-problemes.html
    Le fait que le PKK fasse sauter les pipelines kurdo-turcs n’y est pas étranger…

      +5

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  • Alae // 04.03.2016 à 15h31

    Les paroles de Sergei Ryabkov ont été beaucoup plus mesurées que dans l’interprétation hâtive de ce billet.
    Cela donne quelque chose comme « Je ne peux pas évaluer les chances de la création d’un état fédéral en Syrie, étant donné que le processus n’a pas été lancé. Si, en conclusion des discussions et des consulations sur l’avenir de la Syrie, les parties en présence en arrivent considérer ce modèle comme le plus à même de préserver la Syrie en tant que pays uni, laïque, indépendant et souverain, qui pourrait s’y opposer ? Ce modèle, ou un quelconque autre modèle, doit être choisi par les Syriens. »
    http://www.worldbulletin.net/todays-news/169959/russia-does-not-rule-out-syria-federalization

    On est loin des rêves éveillés des « regime changers ».

      +13

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  • anne jordan // 04.03.2016 à 15h54

    Oui , toujours et partout , il faut donner aux Etats eux mêmes le choix de leur sort ! il est tout de même étonnant de devoir rappeler cela !
    vu sur R.T , ce jour :
    https://francais.rt.com/international/16663-hezbollah-terroriste-iran-algerie-saoudite
    là aussi , c’est au Liban de décider .

      +6

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  • -Marc- // 04.03.2016 à 17h00

    Poutine est décidément très habile, mais également expert en rouerie. En appuyant le scénario d’une partition, il fait d’une pierre trois coups, car cela lui permettrait de gêner considérablement la Turquie (qui redoute par-dessus out la création d’un état Kurde à ses portes, et s’y oppose énergiquement), de créer un précédent qui lui permettrait sans doute d’obtenir la même solution pour l’Ukraine, et renforcer la position russe au MO, en créant un axe Iran-Kurdistan-Syrie à même de contrer les velléités des protectorats US du Golfe (Arabie-Saoudite et Qatar en tête). Diplomatiquement, il apparaîtrait comme un pacificateur, en éteignant le conflit allumé par des occidentaux irresponsables.

    L’idée peut paraître saugrenue, mais elle ressemble à un coup de maître. Quant à Bachar, j’imagine qu’il fera semblant de s’y opposer, pour la galerie occidentale et sa population, mais il sait bien qu’il vaut mieux un territoire légèrement amputé mais pacifié et sous son contrôle, à une Syrie réduite au tiers de ce qu’elle était avant le coup d’Etat fomenté par l’occident et ses alliés terroristes. Et quoiqu’il en soit dans sa position il ne peut se permettre de luxe de tourner le dos à ceux à qui il doit sa survie.

      +13

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    • bof // 05.03.2016 à 08h11

      Et la Turquie est nécessaire à l’Europe pour les gazoducs.

      Aides d’État: la Commission autorise le nouvel accord entre la Grèce et l’entreprise TAP, qui permet l’entrée d’un nouveau gazoduc en Europe : http://europa.eu/rapid/press-release_IP-16-541_fr.htm

      Ce gazoduc situé en Grèce débouche directement en Turquie (et ne peut passer ailleurs qu’en Bulgarie pour rejoindre la mer noire).
      http://www.rethinkinstitute.org//wp-content/uploads/2013/09/tanap-map.jpg

      Soit dit en passant, la société est de droit suisse :
      Trans Adriatic Pipeline AG est une entreprise commune enregistrée en Suisse. Ses actionnaires sont BP (20%), SOCAR (20%), Snam (20%), Fluxys (19%), Enagás (16%) et Axpo (5%).

      Et après avoir traversé la Turquie, si l’europe veut se connecter à l’Iran, on passe bien sûr par des territoires Kurdes.

        +1

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    • Astatruc // 05.03.2016 à 08h31

      Bonjour -Marc-

      Pour l’Ukraine, si je peux me pemettre c’est différent, elle ne doit en aucun cas entrer dans l’OTAN, elle doit être neutre, mais bon, on en est loin avec Porochenko qui n’a pas d’autorité sur son armée, qui est menacé par des factions ultra-nationalistes qui ne rêvent que d’un énième coup d’état.
      L’Ukraine ne peut être que neutre et doit s’engager ad vitam eternam à ne pas accueillir l’OTAN;
      Ensuite, le processus de paix ne dépend pas de la Russie, aucunement.
      Il doit se faire entre représentants de gouvernements.Entre le gouvernement de Kiev, celui de la République Populaire de Louganks, celle de Donetsk.
      Mais auparavant, il faut que l’OSCE oblige les parties à retirer les armes lourdes, puis étape par étape à instaurer la paix.Tout ce qui sera entrepris sans la paix ne peut qu’échouer.

        +4

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  • anne jordan // 05.03.2016 à 14h11

    Un peu hors sujet , mais pas tant !
    A propos de la Russie et de la Turquie , ce papier sur la  » nouvelle chronologie « :
    http://www.geopolintel.fr/article320.html

    attention , ce n’est pas le délire des  » matriciens  » , hein !
    simplement cela montre
    1 que l’histoire officielle , qu’elle soit soviétique ou atlantiste étouffe toutes les recherches hétérodoxes
    2 que les liens entre Russie et Turquie pourraient se retisser sur la base de l’HISTOIRE ancienne
    3 qu’il est toujours excitant pour l’esprit d’explorer des terres inconnues…

      +1

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