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11.juin.201211.6.2012 // Les Crises

[Article exclusif] « Jusqu’à ce que les allemands craquent… », Der Spiegel

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Cet article est l’éditorial de Jan Fleischhauer du 7 juin du plus grand et plus influent hebdomadaire allemand d’investigation, Der Spiegel, plutôt de tendance de centre gauche. Il est très intéressant pour percevoir ce qui est en train de se passer chez nos voisins.

Pour comprendre la méthaphore, rappelons que le « Jeu de la pouille mouillée » est issu de la théorie des jeux. Le nom est tiré du « jeu » automobile suivant : Deux voitures se lancent l’une vers l’autre, prêtes à se rentrer dedans. Chaque joueur peut dévier et éviter la catastrophe (coopération) ou garder le cap au risque de la collision (défection). Il est donc avantageux d’apparaître comme un « dur » qui ne renoncera pas et d’intimider l’adversaire… tant qu’on parvient à rester en jeu. On trouve des exemples concrets dans beaucoup de situations quotidiennes : l’entretien de la maison commune à un couple, par exemple, ou l’entretien d’un système d’irrigation entre deux fermiers. Chacun peut l’entretenir seul, mais ils en profitent tous les deux autant. Si l’un d’entre eux n’assure pas sa part d’entretien, l’autre a toujours intérêt à le faire à sa place, pour continuer à arroser. Par conséquent, si l’un parvient à établir une réputation d’indélicat dominant – c’est-à-dire si l’habitude est prise que ce soit toujours l’autre qui s’occupe de l’entretien – il sera susceptible de maintenir cette situation.

Cet article a été traduit pour www.les-crises.fr par Christophe.

On joue à « Qui sera la poule mouillée ? » au sein de la zone euro…

dessin humour cartoon

… et on y joue jusqu’à ce que les Allemands craquent…

Dans l’actuel jeu qui consiste à désigner celui qui sera la poule mouillée au sein de la zone euro, les Allemands vont-ils opposer un refus catégorique ? Ou pondre encore plus d’œufs en or ?

Pour l’Allemagne, faire partie de l’Union Européenne a toujours comporté un élément de chantage. La France a joué cette carte depuis le début mais à l’heure actuelle, les Espagnols et les Grecs ont la maitrise du jeu. Ils tablent sur le fait que Berlin craquera bien un jour.

Le gouvernement socialiste français récemment élu vient de décider d’abaisser l’âge de la retraite à 60 ans. A partir de maintenant, aucun Français ne pourra être forcé à travailler plus longtemps parce que cela pourrait relancer l’économie faiblarde du pays. Et il n’est pas question que les Français travaillent aussi longtemps que leurs infortunés camarades allemands dont le gouvernement exige qu’ils travaillent et peinent à la tâche jusqu’à l’âge de 67 ans.

France bénie, où les lois impitoyables de l’économie perdent toute capacité à effrayer un peuple baignant dans la lumière éternelle du socialisme ! Bien sûr, cette grande nation ne produit pas assez d’enfants pour garantir la prospérité de ses habitants jusqu’à un âge avancé. Mais en France, quelque chose qui serait vu partout ailleurs comme un problème démographique majeur exigeant une sérieuse attention, y est vu comme un simple malentendu que le bras puissant du président peut dissiper d’un trait de plume, s’il le désire.

OK, les choses ne sont pas si simples, même pour François Hollande, le Roi Soleil de la Ve République fraichement intronisé, et ses frères d’armes. Au moins savent-ils assez que les problèmes économiques ne peuvent être résolus par la procrastination. Par chance, ceux qui occupent l’Elysée peuvent aussi se reposer sur l’indéfectible volonté des Allemands de travailler dur. Et c’est ainsi que la boucle sera bouclée.

Partage de l’addition

Nous avons désormais atteint une phase dans la crise de l’Euro où chacun essaie de faire son propre nid aux dépends des autres. Hollande fait campagne pour que l’Union Européenne vienne en aide aux banques espagnoles sans être impliquée elle-même dans leurs relations commerciales. Mais en agissant de la sorte, il est moins intéressé par le bien-être de l’Espagne que par celui de la France. Une fois enfreint le principe selon lequel les Etats membres ne peuvent recevoir d’aide financière qu’à la condition de permettre un contrôle externe, chacun se retrouve avec rien d’autre en mains qu’un joli bout de papier l’assurant contre les vicissitudes de la vie économique. Et, bien entendu, les prochaines banques qui pourront (et on peut présumer que ce sera le cas) recevoir une injection d’argent frais directement de Bruxelles seront celles de Paris.

Sigmar Gabriel, patron du parti social démocrate de centre-gauche (SPD), a déjà appelé Hollande son « ami ». Mais Franz Müntefering, le vieux sage du parti, vient de prévenir ses collègues de ne pas chanter trop fort les louanges du président français. Le vieux renard sait quand il a face à lui quelqu’un qui n’a que la défense de ses intérêts en tête. En effet, en dépit de tous ses appels en faveur d’une solidarité européenne, la plupart des propositions de Hollande consistent à faire payer les autres. Quelqu’un devra forcément prendre en charge tous les programmes sociaux que le gouvernement français est en train de concocter. Et pourquoi pas le pays dont les habitants sont considérés comme particulièrement laborieux et fiables par une majorité de personnes récemment interrogées dans le cadre de ce sondage ?

Les politiques de Hollande dépendent de la volonté des créanciers étrangers de lui prêter les fonds nécessaires mais leur lecture des choses diffère de celle de l’électorat local. Puisqu’ils craignent de ne jamais revoir leur argent, ils demandent des primes de risque plus élevées. Une des voies menant vers du capital frais à moindre coût mène à l’épargne des Allemands – ce qui explique pourquoi le gouvernement français a été si insistant au sujet des Euro-bonds et, plus récemment, au sujet de l’union bancaire.

Et pourtant, il y a une autre option : demander aux Français de travailler plus. Mais Hollande préférerait éviter d’exiger cela de ses concitoyens.

La peur de l’hégémonie allemande

La politique étrangère française a toujours été infectée par la peur obsessionnelle d’une hégémonie allemande sur l’Europe – et l’Euro était supposé être un moyen de l’empêcher. Il est bien connu que le président François Mitterand a donné son accord à la réunification allemande contre l’acceptation de la monnaie unique par le chancelier Helmut Kohl.

Vu sous cet angle, le processus de mutualisation de la dette des Etats membres de l’UE boucle la boucle d’un projet que les Français ont toujours vu comme quelque chose dirigé plus contre l’Allemagne que comme un élément d’unification du Continent. Nicolas Sarkozy, le prédécesseur de François Hollande, croyait que le meilleur moyen d’atteindre ce but traditionnel était d’user d’une nouvelle approche en vue de favoriser l’émergence d’un sentiment de solidarité chez le Chancelier allemand Angela Merkel. Mais Hollande fait machine arrière et retourne à la méthode éprouvée de l’affaiblissement des Allemands en sapant leur puissance économique.

L’étape suivante dans la crise sera le chantage flagrant. Avec leur refus d’accepter l’argent du fonds de soutien pour recapitaliser leurs banques, les Espagnols sont près de faire exploser tout le système. Ils s’imaginent clairement que les Allemands vont craquer et vont accepter de réhabiliter leurs banques à leur place sans demander aucune autre garantie en retour que le fait que les choses vont prendre une meilleure tournure durable.

La manière forte contre des supposés « amis »

Le prochain test de la résolution des pays européens donateurs viendra des Grecs. Le hasard a voulu que je me retrouve récemment côte à côte avec le Ministre des Affaires Etrangères d’un pays ayant tendance à se ranger du côté de l’Allemagne. Si je l’ai bien compris, il a dit qu’il s’attendait fermement à ce qu’après les élections du 17 juin, les Grecs marchandent avec les autres pays de l’UE afin de voir s’il y a un avantage pour eux à ce que la Grèce abandonne l’Euro. Les Grecs n’ont plus rien à perdre ; mais leurs voisins européens – et particulièrement les Allemands – ne sont pas dans ce cas. Cette différence déterminera le prix à payer.

Les Allemands ont toujours estimé que faire partie d’une Europe unie avait pour corollaire que les intérêts nationaux se diluent dans le paysage jusqu’à ce qu’ils perdent finalement toute signification. D’aucun reconnaitront dans cet espoir l’héritage d’un certain romantisme politique. En effet, seul un simple d’esprit politique suppose que lorsque les gens parlent d’Europe à Madrid, Rome ou Paris, ils parlent vraiment de l’Union européenne.

Mais comme on peut le voir, il est difficile de libérer les Allemands de cet instinct grégaire – même lorsqu’ils sont les patrons du SPD.

Jan Fleischhauer, Der Spiegel


dessin humour cartoon

© Chappatte – www.globecartoon.com

52 réactions et commentaires

  • Gilles // 11.06.2012 à 01h36

    Merci Olivier pour cette très intéressante lecture,
    J’en retiens pour ma part que si un journal de centre-gauche tel que le Spielgel analyse la situation euopéenne comme un politique délibérée d’agression envers l’Allemagne, l’UE est mal barrée ! Cette analyse semble par ailleurs donner raison – à contrario, en prenant le point de vue de « l’autre camp » – à Frederic Lordon qui attribue une part  importante des déséquilibres et problèmes structurels/institutionnels de l’UE à l’Allemagne. Enfin, la notion de rapport de force réapparait (enfin !) ce qui montre que certains journalistes sortent (enfin !) d’une certaine torpeur … ou bien est-ce parce qu’il s’agit d’un journal non-français ?
    Cela dit, je suis bien curieux, Olivier, de savoir ce que vous en pensez dans le détail. Un commentaire de texte serait je crois bien appréciable.
     

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  • Josick // 11.06.2012 à 02h48

    En fait, tout producteur de richesse se devrait de prendre les jambes à son cou lorsque dans un pays des socialistes ont pignon sur rue, ces derniers installant à terme l’insécurité juridique sur les biens acquis. 

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    • Bigtof // 11.06.2012 à 07h45

      Ce commentaire est absurde, tant il est à l’emporte pièce.
      Par ailleurs, où est la sécurité juridique avec le précédent gouvernement quand on a droit dans la même année à 3 lois de finance rectificatives ?
       

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    • Patrick Luder // 11.06.2012 à 08h38

      Gauche / Droite et dirigé par une seule personne ???
      L’Europe n’est-elle pas une régoon de démocratie ??? 

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  • davaosmile // 11.06.2012 à 03h08

    Der Spiegle se comporte comme les tabloïds de caniveau chers à nos « amis » britanniques : approximation, manque volontaire de précision, fausse évidence …
    Quelques exemples :
    La retraite à 60 ans expurgée de ses conditions restrictives …
    Le niveau respectifs de chômage des deux pays : en Allemagne, chômage bas (mais à quel prix !) d’où besoin de main d’œuvre. En France, chômage en forte augmentation, justifiant de laisser partir en retraite les anciens … plutôt que les laisser pointer au chômage …
    « Les Grecs n’ont plus rien à perdre !! » (Celle-là n’est pas triste …)
    Opposition entre les « bons » Allemands (et leurs rares « amis ») qui pensent « construction exemplaire de l’Europe »et les vilains autres pays qui ne pense qu’à leur petits problèmes nationaux …
    L’Allemagne ne tardera plus trop à perdre son triple A : ce serait peut-être salutaire pour éviter la grosse tête ! Sa situation à moyen terme n’est pas si éloigné de celle de la France.
    En conclusion, espérons que la chancelière ne collent pas trop aux idées lumineuses de M. 

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  • Patrick Luder // 11.06.2012 à 04h49

    L’Euro ne tiens plus que par menaces et peurs !

    Des solutions sont déjà élaborées pour se dégager de cet étau …

    et en même temps, chacun espère encore tirer un peu de profit sur le dos des autres !

    Les conditions ne sont pas réunies pour aller vers une Europe plus unie et plus forte, trop de problèmes financiers, trop de différences sociales, trops de différences économiques. 

    A terme l’Euro ne tiendra pas, ce n’est pas une prévision, c’est une logique.

    Et l’espoir de monétiser sans limite et sans dégâts n’est qu’une sainte croyance, hors de toute réalité.

    Bonne journée à tous (tout de même) ! 

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  • Patrick Juignet // 11.06.2012 à 05h25

    Discours typiquement idéologique qui tourne la réalité à sa manière en s’appuyant sure des arguments économiques.  
    Ce ne sont pas « les impitoyables lois de l’économie » mais d’une économie particulière qui est capitaliste.
    Une économie dans laquelle les bénéfices ne profitent pas à ceux qui travaillent dur jusqu’à 67 ans mais à ceux qui détiennent les capitaux.
    Bien sûr qu’il serait bon de « relancer l’économie faiblarde » mais pour cela il faudrait commencer par faire cesser la gabegie financière ce qui aurait des effets autrement puissants que d’exploiter un peu plus le travail.
    Le travail idéologique consiste à ne voir qu’un aspect de la réalité et à le donner pour le tout en négligeant d’autre bien plus importants.  
    Cet étant article publié dans plus grand et plus influent hebdomadaire allemand d’investigation, Der Spiegle, on comprend bien comment marche le système : il y a un pilonnage idéologique permanent qui masque la réalité.
    Pour répondre à la question du billet précédent, c’est ce qui fait qu’un système ne se réforme pas il est aveugle à lui-même.

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  • Armand // 11.06.2012 à 06h15

    J’avoue qu’après avoir lu le mensonge sur la retraite à 60 ans en France, j’ai cessé de lire attentivement l’article. Le reste, survolé, m’a laissé le sentiment d’un même tissu d’effrayants mensonges.
    Heureusement qu’il y a des Allemands qui ne tombent pas dans ces pièges, mais hélas ils semblent être bien peu nombreux… Ce qui fait peur, c’est qu’à force se faire haïr, un jour les Allemands seront réellement haïs (en Grèce, au Portugal et ailleurs), moi je croyais qu’on avait fait l’Europe pour empêcher le retour des guerres, mais il faut croire que c’est tout le contraire !

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    • FL // 12.06.2012 à 11h58

      « L’Europe créée pour empêcher le retour des guerres »; c’est probablement le plus odieux prétexte inventé pour justifier cette Europe là qui risque bien de s’effondrer. 
      En réalité depuis 1945 il ne serait venu à l’idée de personne de guerroyer en Europe (excluons les guerres de l’ex-Yougoslavie), pour des tas de raisons que tous le monde connait. Rapport de force militaire est/ouest arme nucléaire etc. mais surtout parce que l’Allemagne ne pouvait et ne voulait absolument pas concevoir cela.
      Ces sécurités sont toujours présentent à ce jour et parfaitement indépendantes de l’existence ou non de l’Europe des 16 ou des 27. 
       

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  • Coligny // 11.06.2012 à 06h28

    Le Spiegel n’a jamais passé pour très francophile. C’est un hebdomadaire de gauche genre Nouvel Obs. Il y a beaucoup de choses vraies dans cet article. Les Allemands en ont assez mais ne savent pas trop comment s’en sortir. C’est vrai qu’ils ont été dupés par Mitterrand qui a exigé  un grand Euroland avec les pays du club Med alors que que Kphl voulait le limiter à sept ou huit pays maximum … autour de l’Allemagne.
    Une nouvelle fois, il faut bien observer que l’Euro à 17  était une absurdité.

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    • Soulages // 11.06.2012 à 16h18

      Pourquoi 17 ? Même à 2, l’Euro ou tout autre monnaie unique d’une zone géographiquement hétérogène d’un point de vue culturel, tel qu’il a été fait, ne peut pas fonctionner sur le long terme.
      Une monnaie unique crée naturellement une concentration des moyens de productions. Si, pour une raison quelconque, par exemple une divergence multiculturelle, la concentration des hommes ne suit pas, l’effort financier de redistribution est jugée insupportable (cf tchèques et slovaques, flamants et wallons, Italiens du nord et du sud). tant qu’il n’y a pas de crise, ça peut tenir longtemps, dans le cas contraire…
      C’est un de mes désaccords avec l’opinion d’Olivier qui estime viable 2 ou 3 monnaies au sein de la zone. Si l’homogénéité économique de la zone est élevé, cela tiendra simplement plus longtemps mais la divergence est inévitable.
      Mon opinion est qu’il aurait fallu garder les 17 monnaies au sein de l’Euro, mais en les rendant non échangeable sur le marché monétaire. Les ajustements de la balance des paiements se faisant par une combinaison de limitation/expansion de liquidité (système or) et ajustement de la parité interne.

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  • Rodolphe // 11.06.2012 à 08h43

    Et puis on devine rapidement derrière ce torchon les schémas de pensées qui ont mené l’Allemagne a entreprendre des choses très peu glorieuses. 

    Du style, les Allemands sont de bons travailleurs et l’étranger mange sur le dos de l’Allemand qui lui respectent les règles. 

    Désolé d’être arrivé au point godwin rapidement.

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  • DAVID // 11.06.2012 à 08h44

    Une seule phrase résume cet article démago à souhait :
    « Et pourtant, il y a une autre option : demander aux Français de travailler plus. Mais Hollande préférerait éviter d’exiger cela de ses concitoyens. »
    Je crois qu’il n’a pas bien compris le problème en France, on a pourtant essayé de travailler plus pour gagner plus pendant 5 ans en vain. Le souci majeur du pays (et des autres), c’est justement le manque de travail !
    Si il s’agit de travailler 45h pourquoi pas mais c’est absurde si on à 50% de chômage chez les jeunes et les seniors.
    Bref, il a du mal à comprendre que si on travaille peu chez nous (avec un système social fort pour éviter une guerre civile) c’est que les Allemands travaillent beaucoup trop, d’où tous les déséquilibres qui vont avec.
    La faute de la situation est partagée entre le France et l’Allemagne et les deux auraient dû rapprocher leurs systèmes sociaux (Smic en Allemagne, Retraite par point en France, 37h hebdo, etc) mais pour ça il faut autres chose que les clowns qui nous ont servi de dirigeants pendant 15 ans. Nous sommes donc bien dans une crise systémique.

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  • Jean-Seb // 11.06.2012 à 09h12

    C’est un détail mais je crois que je n’ai pas vu une seule fois le nom de l’hebdomadaire en question écrit correctement: Der Spiegel 🙂

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  • jean-luc // 11.06.2012 à 09h49

    Ahhh les bons et les méchants, les travailleurs et les fainéants …

    J’avais cru lire, ici ou là, que le nombre d’heures travaillées en France étaient supérieurs à celui de l’Allemagne, sans parler de la Grèce qui met tout le monde d’accord.
    Alors quoi, que veut-on ?
    Tout le monde à 1€ de l’heure jusqu’à 70 ans pour le bien de l’Europe ?
    Quelle Europe ?
    Belle Europe !!
    Article assez navrant finalement mais assez proche de ceux que l’on peut lire chez nous, souvent.
    Vos commentaires seraient les bienvenus Olivier.
     

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    • Sébastien // 11.06.2012 à 10h35

      à propos du « ici ou là », en effet si on s’intéresse à la durée moyenne annuelle du travail qui est un indicateur plus fiable car que la durée de travail hebdomadaire qui ne tient pas compte des mi temps de la précarité, des intérimaires etc… on arrive à en 2007 : 1432h pour l’Allemagne et 1559 pour la France (source STOP tirons les leçons de la crise d’un auteur que vous connaissez bien – citant l’OCDE)

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  • Sébastien // 11.06.2012 à 10h29

    Je ne suis pas économiste, mais j’ai lu quelques ouvrages ces dernières années par ci par là pour essayer de comprendre la crise (à ce sujet à tous ceux qui comme moi il y a peu cherchent UN livre de vulgarisation qui fasse un peu la synthèse des différents problèmes que nous traversons, ne cherchez pas c’est celui de l’auteur de ce blog qui est de loin le plus simple synthétique et complet – et je n’ai pas d’actions chez Albin Michel)
    Et je reste perplexe face à bêtise des éditorialistes… Je me demande sincèrement d’où elle vient comment peut on avoir si peu de vision globale :
    Concrètement
    Comment peut on dire à tous les pays d’Europe de suivre le modèle allemand, qui ne « fonctionne bien » que grâce à ces exportations à l’intérieur de la zone euro, car si tout le monde exporte … ben y’a plus personne pour acheter… (ou alors on s’endette t on repousse le problème en plus pire pour dans 5 ans…)

    Comment peut on encore soutenir que plus il y a de super riche, plus c’est bon pour l’économie parce que de toutes façon leur argent permet de faire tourner l’économie… alors que leur argent sert surtout à faire encore plus d’argent via diverses opérations de spéculation, y compris en spéculant sur le désespoir des peuples…

    Que les ultra-riches défendent ces vues, c’est bien naturel, comme le disait Warren Buffet « Il y a une lutte des classes aux Etats-Unis, bien sûr, mais c’est ma classe, la classe des riches qui mène la lutte. Et nous gagnons. ».. y compris avec toutes les armes que ces riches ont à leur disposition lobbying….
    Mais les autres, pourquoi y a-t-il autant de gens qui défendent des intérêts qui vont à l’encontre des leurs…
    Si quelqu’un a des éléments de réponse je suis sincèrement preneur ….

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    • Aston Lockheed // 11.06.2012 à 11h48

      … peut-être qu’il y a une mauvaise compréhension des mécanismes socio-éco. et un réflexe de repli sur soi, sur sa communauté, ses intérêts. en situation de crise, tout le monde se tire dans les pattes, que ce soit au niveau européen dans le jeu non coopératif entre les divers Etats-membres ou les scores extrémistes aux élections. (Suffit de voir aux dernières présidentielles comment certaines catégories sociales ont voté pour une politique qui les a particulièrement fragilisé.) La logique capitaliste repose sur la mise en concurrence généralisée, la libéralisation de chaque champ éco, social, politique. Le plus dur consiste à faire accepter cela à chacun, à faire percevoir cette mise en concurrence comme nécessaire, bienfaitrice, optimale. Ce n’est pas forcément une conspiration, mais un avant tout processus inconscient du système.
       
      Patrick Luder l’a très bien dit ci-dessous. chacun est motivé par de multiples intérêts (qui peuvent entrer en conflit). Notre intérêt immédiat ne rentre pas forcément en phase avec notre intérêt à long terme, ni avec l’intérêt collectif. (exemple du Français schizophrène : premier à se jeter sur les forfaits SFR… et premier à critiquer la pratique de l’offshoring, de la délocalisation, etc.)
       
      Maintenant tout le monde ne soutient pas que l’épargne des plus riches est nécessaire au bon fonctionnement du système. La recherche spéculative de hauts rendements est entrée en résonance avec les besoins d’endettement des plus modestes pour générer la plus grave crise depuis les 30’s. Kumhog et Rancière l’ont joliment démontré… Et vu comment les choses ont peu changé depuis la crise, les conditions sont toujours favorables à une nouvelle période de forte instabilité macro (et je ne parle pas simplement de la crise de la zone euro).

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    • Nihil // 11.06.2012 à 15h21

      « …et je n’ai pas d’actions chez Albin Michel) »

      L’éditeur est Yves Michel (et non Albin). 
      🙂

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  • Guillaume81 // 11.06.2012 à 11h18

    Les nombreuses remarques très justes dans les commentaires m’ont fait passer l’envie de commenter rageusement ce stupide et aveugle édito du Spiegel. Je me réjouis d’ailleurs chaque jour de fréquenter ce blog informé et intelligent qui semble réunir autour de lui une communauté de blogueurs souvent lucides.
    Juste une remarque : ce genre d’édito m’amène à considérer toujours plus sérieusement l’hypothèse de Lordon d’un « aveuglement » idéologique des dirigeants européens, français et allemands.
    Pour continuer la discussion, un très bon article de Stiglitz sur l’inanité du plan de sauvetage espagnol décidé ce week-end :
    http://www.lesechos.fr/economie-politique/monde/actu/0202109094629-le-sauvetage-espagnol-ne-marchera-pas-alerte-stiglitz-332401.php
     

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  • Patrick Luder // 11.06.2012 à 11h27

    « Mais les autres, pourquoi y a-t-il autant de gens qui défendent des intérêts qui vont à l’encontre des leurs… »
     
    (Au risque de me répéter) … Chaque habitant est co-responsable de l’état de l’économie de son propre pays. A chaque fois que quelqu’un fait un achat, il soutient un produit et tout le système qui va avec. Croyez-vous encore qu’il est bon pour vous d’acheter des produits de grosse production « made in china » provenant de chaînes industrielles fabriquant des produits par centaines de millions ? Ne vaudrait-il pas mieux, acheter moins mais plus responsable ?
     
     => L’Allemagne n’est pas 100% responsable, ni la France ni l’Espagne (ni la Suisse), c’est le mode consumérisme qu’il faut combattre, car il est arrivé à un point ou l’humain ne tiens plus un grand rôle (ni la nature) dans la super-production-de-masse !!!
     
    Je préfère acheter un seul jouet artisanal (plaisant et amusant) qui à donné du travail à quelqu’un pendant quelques heures, que 20 jouets (débiles) ni n’ont nécessité que quelques nano-secondes de main-d’œuvre …

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    • Patrick Luder // 11.06.2012 à 11h31

      Oupsss, c’est parti trop vite et pas à la bonne place, était en réposne à Sébastien.

      Pour terminer : la différence d’efficacité économique dans mon exemple peut-être un multiple de plusieurs milliers …  appliqué à grande échelle cela fait déjà une très belle différence !

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    • Sébastien // 11.06.2012 à 12h02

      Si il est indiscutable que par nos choix de consommation nous favorisons des « productions made in china » et participons à notre propre exploitation… et qu’une des causes de nos problèmes tient à la méconnaissance des externalités de mes actes… (j’ignore à quel point mon gel douche pollue plus ou moins les océans que du savon de marseille)
      Cela n’explique en rien l’aveuglement auquel je faisais allusion à savoir : (moi aussi au risque de me répéter)
      Comment peut on soutenir que la solution c’est moins d’importation et plus d’exportation pour tous ? Que les ultra-riches sont des moteurs dans l’accroissement du niveau de vie global ? (je peux en mettre d’autre) que les 35 heures sont la source de tous nos problèmes…
       

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      • Patrick Luder // 11.06.2012 à 12h22

        « Comment peut on soutenir que la solution c’est moins d’importation et plus d’exportation pour tous ? » Oui Sébastien, tu as pleinement raison ! L’équilibre économique et social devrait être pesé à chaque transaction internationale. Cela se fait en Suisse, par exemple lorsque la confédération fait de gros investissements à l’étranger, elle négocie des contreparties avant de signer les contrats. Je signale aussi qu’en Suisse, chaque canton fait sa propre balance internationale et même intercantonal mais pas de manière tout à fait juste, elle cherche juste à vérifier que sa balance économique ne soit pas trop en perte, elle ne se soucie (pas assez) des dégâts provoqués chez l’autre. Mais il serait faut également de prôner que ce sont les pays excédentaires qui doivent être punis, je suis plutôt pour mettre en avant ce principe universel => « Prendre soin de soi, puis prendre soin des autres. »

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  • G. // 11.06.2012 à 11h39

    Monsieur Berruyer, je vais hélas jouer une nouvelle fois le rôle de l’avocat du diable… 
     
    Tout d’abord, montrer cet article est intéressant. Mais le risque que le lecteurs en fassent une généralité est grand! C’est comme si vous preniez un seul article du « Figaro », et que vous en déduisiez que tous les français pensent pareil. Ou que vous preniez ce fameux article du patron du Point, présent sur votre site, et que vous avez désigné sous le nom de « crasse intellectuelle ». Il ne reflète pas la pensée de tous les français, ni une moyenne…
     
    Ensuite, j’ai l’impression que beaucoup de gens, par « soutien » pour les « pauvres » grecs, sont en train de devenir anti-allemands. Sur certains point ils ont peut-être raison, comme la question des salaires en Allemagne, des prestations sociales (?)…
    Sur d’autres points par contre, on a l’impression d’être face à une hordes d’envieux, qui attribuent leurs problèmes à celui qui a travaillé et qui profite des fruits de son labeur…
     
    La performance des entreprises allemandes, leur tissu de PME, leurs produits spécialisés ou innovants, leurs produits de qualité… Quid de tout cela?
    Le fait qu’un allemand a tendance à économiser avant de s’acheter une voiture, alors que « d’autres » se la payent à crédit (et du coup payent la voiture + les intérêts), que fait-on de cela?
     
    Dire que l’Allemagne a pu développer plus facilement ses entreprises en son économie grâce à l’Euro et aux échanges, c’est tout aussi vrai que dire des chinois qu’ils ont profité de la même façon du commerce avec les USA. Mais je vous pose la question: les allemands et les chinois ont-il TRAVAILLE pour cela? Ont-ils fait des efforts, se sont-ils serrés la ceinture? Ont-ils consommé sans compter?
     
    Et sachant cela, vous iriez dire aux allemands et au chinois: « désolé, vous avec travaillé pour rien, vous vous êtes serrés la ceinture pour rien. A présent, non seulement vous n’avez pas pu vous aurez travaillé comme des chiens, mais vous êtes désormais ruinés! »
     
    Alors non, les « méchants allemands », ce n’est pas très crédible. Trop de gens oublient que les allemands ont tout perdu deux fois le siècle dernier, par inflation. Trop de gens oublient que l’Allemagne a su rester performante même après la réunification, leur pays ayant été coupé en deux pendant des dizaines d’années!…   Personne n’est tout blanc ou tout noir!

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    • Aston Lockheed // 11.06.2012 à 12h41

      … les Allemands aussi sont amnésiques.
      http://www.project-syndicate.org/commentary/the-threat-of-german-amnesia/french
      http://www.ft.com/intl/cms/s/0/c49b69d8-b187-11e1-bbf9-00144feabdc0.html#axzz1xErvNaWn
      Je rappellerai également qu’on s’est sacrément serré la ceinture, nous Européens, au début des 90’s pour faire plaisir aux Allemands. le choc de la réunification a touché tous les Européens. cela a conduit au quasi éclatement du système monétaire européen (SME) et déjà à l’époque à l’expulsion de pays de la périphérie club med…
      On ne peut pas en vouloir aux Allemandes de vouloir faire des efforts, mais cela reste une très mauvaise stratégie non coopérative de leur part. Cela a conduit à rendre la zone euro une hétérogénéité insoutenable. Maintenant que la crise est là, doit-on nous imposer à tous une déflation compétitive pour revenir à leur niveau? C’est un nivellement par le bas. Il y a une autre solution. Elle leur est horrible, car elle leur demande de faire table rase de tous les efforts qu’ils ont réalisé depuis plus d’une décennie : qu’ils relèvent leurs salaires, qu’ils consomment. Ils ont la marge de manoeuve pour relancer l’activité européenne, ils vont devoir agir s’ils ne veulent pas l’éclatement définitif de la zone euro.

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      • odeur_de_sapin // 11.06.2012 à 17h53

        Il semblerait que Mitterand ait un peu forcé la main aux Allemands pour l’Euro, en échange de sa bénédiction pour la réunification. Je me trompe ?

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        • Aston Lockheed // 11.06.2012 à 18h18

          Je ne sais pas. C’est ce que j’ai appris en lisant les commentaires de ce post… Ce ne serait pas étonnant… mais ça ne change rien à ce que j’ai dit 🙂

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    • Neuroneo // 15.06.2012 à 15h56

      Je vis en Allemagne depuis 2005 et je peux vous affirmer que ce point de vue (celui du Spiegel) est TRÈS largement répandu dans ce pays. L´entreprise idéologique tourne ici à plein et oser s´y opposer c´est se faire immédiatement traiter d´anti-allemand. L´aveuglement est ici complet et désespérant. 

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  • Sat // 11.06.2012 à 12h50

    Je suis parfaitement d’accord avec cette analyse de bon sens. Peu importe l’erreur à la marge sur l’age de départ à la retraite: Les Allemands semblent produire en moyenne plus qu’ils ne consomment, ce qui n’est pas le cas en d’autres endroits et ce depuis belle lurette. Cette situation peut-elle durer éternellement ? Est-il juste de demander à l’Allemagne de partager le fruit de son labeur sans aucune contrepartie / garantie ?

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    • Neuroneo // 15.06.2012 à 16h01

      Dans la mesure où 42% de ses exportations se font en zone euro, elle n´a pas le choix. Ses clients européens sont tous en récession et l´effet commence à se faire sentir aussi en Allemagne lentement mais sûrement.

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  • bourdeaux // 11.06.2012 à 14h01

    Sur le fond, l’article, finalement, dit vrai : si les allemands veulent maintenir en vie la zone euro, ils vont devoir payer. L’auteur a beau le regretter amèrement, cela reste vrai. Les arguments hostiles au laxisme français ne sont pas tous marqués de la meilleure foi, mais ils appellent en fait leurs partenaires européens à une austérité violente pour ne pas avoir à rendre une partie des fruits de leurs excédents commerciaux : demande absurde, car en cas d’austérité, la demande intra-zone euro diminuant, l’industrie allemande descendra en chute libre et le pays avec. Ce qui est le plus inquiétant dans l’article, c’est finalement l’hostilité générale, très inquiétante, envers la France ; les « pères de l’Europe » doivent se retourner dans leurs tombes, pour ceux qui y sont déjà.

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  • odeur_de_sapin // 11.06.2012 à 15h16

    J Vivement que les Allemands quittent l’Euro, … non mais quand même, z’ont du culot tout de même, ils sont les principaux contributeurs financiers de cette galère qui prend l’eau et en plus ils ont le toupet de la ramener. En tout cas le magazine «  Der Spiegel  ».

    D’ailleurs, c’est pas eux qui bossent le plus en Europe, c’est les Grecs je vous dis (j’ai cru voir une stat dans ce sens sur ce même blog). Menteurs en plus !

    C’est le comble.

    Une fois qu’ils seront parti, z’auront bien du mal à nous refourguer leur camelotte que tous les autres Européens achètent, on vendra NOS produits, que ce soit bien clair (nos monnaies seront dévalées et le mark sera trop haut, donc ils pourront plus exporter … bien joué !)

    Ils vont enfin arrêter de massacrer nos économies, maudits teutons.

    Ils z’ont qu’à faire des produits de moins bonnes qualité, rajouter 2 ou 3 semaines de vacances à tout le monde, embauchés 300000 fonctionnaires (on se demande bien comment ce pays de 80 millions d’habitants peut fonctionner avec 20% de focntionnaires de moins que nous), augmenter les salaires de 10%, faire grève beaucoup beaucoup + souvent, augmenter les impôts surtout sur les sociétés, et puis les entrepreneurs qui réussissent que des esclavagistes je vous dis (c’est bien ça non ? le cliché en France) , ..heureusement en France on les à l’œil ! et avec les taxes qu’ont leur infligent ils préfèrent partir, (eh ben qu’ils partent !).

    Et voilà, à ce régime là, pas trop de risques qu’ils exportent et profitent des autres, pour résumer, ils ont qu’à faire comme nous les Allemands et puis voilà.

    Que c’est nous qui avons raison, par compassion ( ?…), nous préfèrons un modèle économique qui respecte les économies de nos voisins. Que si on avait les capacités d’exporter comme eux, eh ben, on le ferait même pas ! ! !

    D’ailleurs la preuve qu’on est des gens bien, regardez notre balance commerciale, … c’est mauvais, et alors ? on vend pas aux autres c’est pour leur bien. Un choix politique longuement réfléchi …

    _ J _ J _ J franchement, j’ai pas pû m’empêcher …

    L’article du Spiegel, est bien intéressant par les réactions … (restons dignes, y a déjà tellement d’indignés) qu’il suscite … si les Allemands sont si peu fréquentables, d’apres les commentaires lus sur ce blog, il en ressort d’apres ces mêmes commentaires par l’hostilité affichée que nous n’arrivons guère à proposer autre chose que de l’hostilité donc et des « Y z’ont qu’à faire comme cela les Allemands ? ». et nous les Français qu’avons nous fais économiquement pour que l’Europe se porte mieux ? Si déjà, on était capable de proposer un modèle économique et sociale viable pour nous mêmes, on pourrait se permettre de critiquer, on en est loin.

    Et in fine, puis répondre à de l’infréquentabilité supposée par de l’hostilité, on sait ou cela mène.

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  • Gus // 11.06.2012 à 15h40

    Hé ben, un article tout en nuance, sans imprécisions, ni préjugés. Le plus drôle est quand même de se faire donner des leçons de démographie par un allemand. Et dire que c’est supposé être un journal de gauche œuvrant pour la concorde des peuples.
    55 ans de construction européenne pour en arriver là ! cela fait réfléchir
    Je crois qu’il reste plus qu’à regarder péter le bousin. Après on repartira sur des bases nouvelles, sans poursuivre l’illusion de parvenir un jour à se ressembler et à fusionner. la construction européenne aura alors fait un grand pas

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    • Patrick Luder // 11.06.2012 à 18h48

       
      « Après on repartira sur des bases nouvelles » … rien n’est moins sûr !!!
       
      ° Les structures politiques ont-elles changées ? => NON …
       
      ° Le système est-il réellement démocratique ? => NON …
       
      ° Les rois de la finance sont ‘ils détrônés ? => NON …
       
      ° Le marché mondialisé est-il humainement compréhensible ? => NON
       
      ° Equité et justice font partie de nos actes ? => NON
       
      ° Cherchons-nous ce qui est le mieux pour le future ? => NON
       
      Et on pourrait continuer ainsi pendant longtemps …
       
      L’espoir est faible de voir un début de réponse au prochain sommet de la terre
       

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  • cécankonvaoù // 11.06.2012 à 17h24

    C’est article est à comparer avec ceux publiés dans la presse française qui peuvent être tout aussi petit et nombriliste, du moment qu’ils font vendre du papier. Et en l’occurrence, le thème qui est porteur et le sera certainement longtemps c’est celui qui consiste à opposer les gens entre eux.

    L’économie est une science inexacte, qui pour s’approcher de la vérité doit conjuguer avec des paramètres sociaux, politiques, monétaires, géopolitiques, etc …..et financiers. Parler d’un des paramètres sans prendre en considération les autres c’est ne voir qu’une partie du problème, mène à des jugements hâtifs et à des solutions de court terme.

    Merci à Olivier et à tous les participants de ce blog pour les commentaires souvent très avisés et pertinents.

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    • G L // 11.06.2012 à 21h04

      Cet éditorialiste fait ce que tout le monde à l’habitude de faire: il déduit sa propre théorie de l’économie et de la finance de la politique qu’il veut appliquer.

      Le problème est que les politiques que beaucoup d’autres pays d’Europe veulent appliquer ne sont pas celle de l’Allemagne et qu’à ses yeux il ont tort puisqu’ils ne respectent pas la théorie de l’économie et de la finance à laquelle il croit.

      Pour le convaincre qu’il a tort il faudrait pouvoir lui démontrer qu’en persuadant les habitants de ces pays de faire les sacrifices nécessaires pour produire des biens haut de gamme dans des conditions analogues à celles qui font que l’Allemagne à un commerce excédentaire on n’obtiendrait pas la zone euro viable…

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  • Günther // 11.06.2012 à 20h07

    ACH, die Französisch sind immer so negativ !

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    • chris06 // 12.06.2012 à 08h41

      Franzosen, pas Französich!

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  • Bavaria // 11.06.2012 à 22h55

    Odeur-de-sapin, votre message résume à ravir l’aveuglement régnant en Europe. Honnêtement qu’a la France ou l’Espagne à exporter de plus vers l’Allemagne que ce qui se fait actuellement ? La seule chose serait que les salaires augmentent en Allemagne pour que cela redevienne intéressant de partir en vacances vers les pays du Sud pour une plus grande quantité d’allemands. Je ne suis pas allemand mais je trouve lassant ce german-bashing aveugle et systématique. Si l’Allemagne commence comme l’Europe du Sud, c’est à dire à faire plus de dettes et perte de productivité autres avantages compétitifs, c’est toute l’Europe qui s’écroule aussi. Mais je pense qu’inconsciemment tout le monde le sait, mais les cancres veulent entraîner dans leur chute les bon élèves… Manquait plus que ça.

    Sinon je suis devenu fan de Monsieur Berruyer en écoutant BFM, un des seuls intervenants à parler vrai, avec intelligence et créativité. Bravo pour votre courage et pugnacité.

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  • Navritude // 12.06.2012 à 08h42

    Article désolant. La stupidité est vraiment la denrée la mieux disponible. Il faudrait presque la coter en bourse.

    Comment imaginer, à la lecture de ce monument de journalisme, qu’on puisse se diriger vers la construction d’une vrai europe. Tout est fait pour que ce soit le contraire qui se produise.

    Au même moment, sur BFM bizness, le savoureux Nicolas s’interroge sur un ton dramatique « Ah ! Faudra-t-il faire « Le Grand Seau Fédéral » avec ou sans les peuples !? ». Notez bien la nuance : il ne s’agit pas de savoir si il faut le faire, ni comment le faire. Non non non.

    Il s’agit seulement de savoir si il faut le faire avec ou sans les européens ! De là a en déduire qu’il ne s’agit que de la dernière idée à la mode, brillamment concoctée par de nobles penseurs, pour sauver les banques des conséquences de leur bonne gestion de père de famille … Pauvre idée européenne …

    Mr Berruyer a raison, on ne bâtit pas une union fédérale en quelques semaines. Il faut que l’idée fasse son chemin, de génération en génération. Ah oui, mais j’oubliais, avec les marchés qui cotent à 10Ghz, on a plus le temps là … faut sauver le soldat banquier.

    pfff … ça me donne envie de citer la gauchiste Audrey Vernon : « L’économie rend la destinée humaine débile ».

    Bonne journée tout de même. 

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  • FL // 12.06.2012 à 12h17

    L’ECU (le SME) e n’était pas si c.. dans le fond.
    Je me demande si lors de la réunification allemande, F.Mitterand n’a pas réagit comme tous les politiques de la 3° et de la 4° l’auraient fait, c’est à dire en pensant les rapports de force en termes militaires dépassés.
    Depuis la dissuasion nucléaire ces rapports de force ont été bouleversés.
    Par contre, l’Allemagne a obtenu, servi sur plateau par Mitterand qui « imposa » une monnaie unique aux conditions allemandes que s’établisse un rapport de force économique, industriel et financier en sa faveur, divine surprise.
     

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  • ertalif // 12.06.2012 à 15h34

    « Bien sûr, cette grande nation ne produit pas assez d’enfants pour garantir la prospérité de ses habitants jusqu’à un âge avancé »
    taux natalité france 12.9% allemagne 8.3% nbre naissances FR:833654 AL:677947 (2010)
    « Mais en France, quelque chose qui serait vu partout ailleurs comme un problème démographique majeur exigeant une sérieuse attention »
    Comme en Allemagne par exemple???

    source http://www.insee.fr/fr/themes/tableau.asp?reg_id=98&ref_id=CMPTEF02215
    « Le gouvernement socialiste français récemment élu vient de décider d’abaisser l’âge de la retraite à 60 ans »
    Y-a-t-il besoin de commenter???
    « Et pourtant, il y a une autre option : demander aux Français de travailler plus »
    45h par semaine? Qu’ils  s’affairent (les allemands) déjà à rattraper notre taux de productivité!
    source: http://www.touteleurope.eu/fr/actions/economie/politique-economique/presentation/comparatif-la-productivite-dans-l-ue.html
    « La politique étrangère française a toujours été infectée par la peur obsessionnelle d’une hégémonie allemande sur l’Europe »
    C’est vraiment incompréhensible, vu le peu d’attirance historique des allemands à vassaliser tout ce qui se trouve à l’ouest…
    Ca suffit comme ça, une seule conclusion: la « merdiacratie » est, elle ,vraiment transnationale!

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  • chris06 // 12.06.2012 à 17h05

    Fleischhauer avait pondu un article en Janvier dans lequel il écrivait que le capitaine du Costa Concordia, pour avoir abandonné le navire en laissant derrière lui les passagers, ne pouvait être qu’italien et qu’on aurait pas pu s’imaginer qu’il fut allemand ou même britannique.

    L’ambassadeur italien en Allemagne avait répondu qu’il était étonné que der Spiegel publie un article aussi vulgaire et blessant pour les italiens. Il giornale, quotidien du groupe Berlusconi, avait surenchéri en titrant « Nous avons Schettino,  [le capitaine du Costa Concordia], vous avez Auschwitz ».

    Fleishhauer est aussi l’auteur de Unter Linken (Entre gauchistes), livre dans lequel il explique pourquoi le dogmatisme des intellectuels de gauche qu’il fréquentait l’a fait virer au conservatisme.

    Donc rien d’étonnant pour un auteur qui semble vouloir ressasser les vieux préjugés et stereo-types nationaux dont une bonne partie des conservateurs (allemands et autres) sont friands… 

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  • Delphin // 12.06.2012 à 17h36

    Tonalité générale très critique de l’ensemble des lecteurs de ce blog de l’article du Spiegel, non sans raison certainement.
     
    Il ne reste plus qu’à espérer qu’ils aient le même recul lorsque ce sont nos médias qui flattent l’égocentrisme de leur lecteur, en désignant le grec, « l’assisté profiteur pauvre » de chez nous, l’ayatollah écologiste empêchant de produire en rond, les 35h, mai 68, l’immigré voleur de travail, le chômeur professionnel…


    Delphin 
     
     

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  • YJC // 13.06.2012 à 07h19

    « Cette germanisation de l’Europe qui fait peur’, 10/06/2012 la Tribune.
    Voilà typiquement le genre d’article verbeux qui renseigne parfaitement sur le degré de crise morale que vit la société française !
    Une fois de plus, notre auto-déclarée exception culturelle et notre prétendue excellence française consistent à échafauder de fort alambiquées démonstrations pour parvenir à des conclusions dont l’objectif – inconscient, néanmoins honteux – consiste en l’inversion des valeurs essentielles à une vie harmonieuse en société, soit : « rigueur », « travail », « pugnacité » et « sens du collectif ». Tout ce qui fait partiellement défaut à la France.
    FRANCE qui, par ses brillants « intellectuels », cultive une AVERSION pour la RÉUSSITE, et cultive, à la place, une INVERSION des VALEURS prônées lors de la naissance de la République. Le résultat est très amusant… : au quotidien, chez les « ENRAGES », on remplace « LIBERTÉ » par « ENCHAINEMENT (aux autres) », « ÉGALITÉ » par « INTERDICTION » et « FRATERNITÉ » par « HAINE ».
    Plus j’écoute les politiques français, plus je lis les articles de leurs « passeurs de plats » dits « journalistes »… et plus me prend l’envie de… foutre le camp !
    YC, La Varenne Saint-Hilaire, 13 juin 2012.

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    • Patrick Luder // 13.06.2012 à 08h07

      +100 @YJC
      Notre société traverse bien une « crise morale » et j’aime à relever que chacun en est inconsciemment conscient … mais c’est une conscience sourde, mal maîtrisée et qui ne demande qu’à éclore pour se mettre en mouvement ! Pour le moment, chacun est empêtré dans ses propres recherches de petits profits dans le système actuel qui est une belle prison dorée (prison de sa propre conscience et de sa propre liberté responsable), mais une prison quand même …
      Liberté (actes ; pensées ; économique ; politique …). La liberté n’est positive que lorsque qu’elle est responsable, c’est à dire une liberté qui prend soin de nous et qui prend soin des autres ! La liberté irresponsable nous conduit à notre perte et à celle des autres.
      (Rêve ON) J’ose imaginer un monde future emprunt de cette liberté responsable qui serait cultivée au travers des peuples et des générations … ainsi bien des lois et règlements n’auraient plus de raison d’être, remplacés par une rigueur et une conscience collective, active et combattante …. (Rêve OFF)

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  • juni.palacio // 16.06.2012 à 19h05

    Les réactions des lecteurs sont  pour la plupart du même tonneau que le contenu de l’éditorial du Spiegel. 
    Il s’agit d’abord d’écouter et de comprendre ce point de vue très partagé en Allemagne.  Au lieu de cela, c’est tout de suite l’anathème : « caniveau »etc Rien qui préfigure les bases d’un renouveau de l’Europe si nécessaire. Il importe aujourd’hui de garder son sang froid et de bien comprendre que l’aventure européenne ne pourra se perpétuer sans un minimum de prise en compte des opinions des autres.  Nous Français, nous pouvons estimer que nous avons raison sur tout. Mais à ce rythme, nous aurons raison effectivement mais tout seuls dans une Europe éclatée et affaiblie.

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