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2.octobre.20152.10.2015 // Les Crises

Où est notre Jeremy Corbyn? Par Chris Hedges

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POSTED BY: LEPARTAGE 19 SEPTEMBRE 2015

Source : http://partage-le.com/2015/09/ou-est-notre-jeremy-corbyn-chris-hedges/

Traduction: Héléna Delaunay

Article original publié en anglais sur le site de truthdig.com, le 13 septembre 2015.
Christopher Lynn Hedges (né le 18 septembre 1956 à Saint-Johnsbury, au Vermont) est un journaliste et auteur américain. Récipiendaire d’un prix Pulitzer, Chris Hedges fut correspondant de guerre pour le New York Times pendant 15 ans. Reconnu pour ses articles d’analyse sociale et politique de la situation américaine, ses écrits paraissent maintenant dans la presse indépendante, dont Harper’s, The New York Review of Books, Mother Jones et The Nation. Il a également enseigné aux universités Columbia et Princeton. Il est éditorialiste du lundi pour le site Truthdig.com.

La politique de Jeremy Corbyn, qui a remporté samedi une victoire écrasante à la tête du Parti travailliste qui avait essuyé une défaite électorale en mai dernier, fait partie de la révolte globale contre la tyrannie corporatiste. Sa longue carrière avait été marquée par une mise à l’écart au sein même de la classe politique de son pays. Mais n’ayant jamais renoncé aux idéaux socialistes qui définissaient le vieux Parti travailliste, il est sorti intact du tas de fumier que représente le néolibéralisme. Son intégrité, ainsi que son audace, offrent une leçon à ceux qui, aux États-Unis, se définissent comme appartenant à la gauche, font de beaux discours, cherchent à composer avec les élites au pouvoir — plus particulièrement avec le Parti démocrate — et sont totalement dépourvus de courage.

Je n’apporterai mon soutien ni à un homme politique qui liquide les palestiniens et se plie aux exigences du lobby israélien ni à un homme politique qui refuse de s’opposer au complexe militaro-industriel ou à la suprématie blanche et à l’injustice raciale. La question palestinienne n’est pas une question accessoire. Elle fait partie intégrante des efforts des états-uniens visant à démanteler notre machine de guerre, la politique néolibérale qui utilise principalement le langage de l’austérité et de la violence pour s’adresser au reste du monde, et l’influence corrosive de l’argent dans le système politique du pays. Si vous tenez tête aux maîtres de la guerre et au lobby israélien, il vous faudra probablement tenir tête à tous les autres pouvoirs néolibéraux et corporatistes qui cannibalisent les États-Unis. C’est en cela que consiste l’aptitude à diriger. Cela consiste à avoir une vision. Et cela consiste à se battre pour cette vision.

Corbyn, qui soutient les négociations avec le Hamas et avec Hezbollah et qui a une fois invité des membres de ces deux organisations à visiter le Parlement, a appelé à traduire en justice les dirigeants d’Israël pour crimes de guerre contre les palestiniens. Il a exprimé son soutien au mouvement Boycott, Désinvestissement et Sanctions (BDS) à l’encontre d’Israël et à l’appel pour un embargo sur les armes contre ce même pays. Il souhaite abolir le Prevention of Terrorism Act (acte de prévention du terrorisme), équivalent britannique du Patriot Act aux États-Unis et qui a été utilisé pour stigmatiser et harceler les musulmans. Il veut que le Royaume-Uni se retire de l’OTAN. Il a déclaré qu’il ne concevait aucune situation nécessitant l’envoi de troupes britanniques à l’étranger. Il s’est opposé farouchement à l’invasion et à l’occupation de l’Irak et a été l’un des instigateurs de l’organisation « Stop the War Coalition ». Il a dénoncé les États-Unis pour ce qu’il a appelé l’assassinat de Oussama ben Laden, alléguant que le leader d’Al-Qaïda aurait dû être capturé et jugé, et il s’en est pris au gouvernement britannique pour avoir utilisé des drones militaires pour tuer deux djihadistes britanniques en Syrie, au mois d’août. Il prône le désarmement nucléaire unilatéral et a exhorté à la suppression de « Trident », le programme de dissuasion nucléaire de son pays. Il s’oppose à toute intervention militaire en Syrie et veut exercer une pression sur « nos prétendus alliés de la région » —comprenez l’Arabie Saoudite — qui soutiennent l’État islamique. Il a appelé à des pourparlers avec les dirigeants de factions guerrières en Irak et en Afghanistan en vue de mettre un terme aux conflits.

« Aucune solution aux meurtres et aux violations des droits humains {au Moyen-Orient] ne réside dans un recours à une intervention militaire supplémentaire de la part de l’occident », a écrit Corbyn. Il faudra finir par trouver une solution politique dans la région mais ce ne sont pas les bombardements par les forces de l’OTAN qui pourront y parvenir. Le drame des meurtres et de la progression d’ISIS au cours de ces dernières semaines est encore un autre résultat de la guerre contre le terrorisme déclenchée par le duo Bush-Blair et qui se poursuit depuis 2001. Les victimes de ces guerres sont les réfugiés et ceux qui sont chassés de leurs maisons ainsi que les milliers de civils anonymes qui ont péri et continueront de périr dans la région. Les « vainqueurs » sont inévitablement les fabricants d’armes et ceux qui profitent des ressources naturelles de la région.

Et il ne s’agit là que de sa politique extérieure.

Corbyn dit qu’il encouragera des hausses d’impôts importantes pour les riches ainsi que la suppression des allègements fiscaux accordés aux entreprises. Il envisage d’imposer des mesures de sauvegarde pour protéger les bénéficiaires de prestations sociales et d’instituer un « salaire maximum » pour les dirigeants d’entreprises afin de lutter contre « des niveaux d’inégalité grotesques ». Il souhaite la mise en place d’un encadrement généralisé des loyers afin de mettre un terme au « nettoyage social », selon ses propres termes, produit par la gentrification. Il a demandé instamment à la Banque d’Angleterre de procéder à un assouplissement monétaire pour le peuple qu’il nomme « People’s Quantitative Easing », exigeant qu’elle investisse des milliards dans des projets destinés aux logements, à l’énergie et à d’autres infrastructures. Il soutient la création d’un sanctuaire dans l’ Antarctique pour empêcher l’extraction minière et le forage pétrolier. Il s’oppose au fracking. Il prévoit des investissements publics pour la construction des systèmes d’énergies renouvelables solaires et éoliennes, et une « réglementation mondiale » pour entraver l’exportation de carbone. Enfin, il envisage de mettre fin aux mesures de privatisation de certains services du système de santé universel de son pays, connu sous le nom de « National Health Service ».

Tandis que les travaillistes prenaient un virage à droite et subissaient la domination de l’argent corporatiste et du néolibéralisme sous les gouvernements Tony Blair et Gordon Brown – un processus qui a également concerné le Parti démocrate sous les mandats de Bill Clinton et de Barack Obama – Corbyn devenait un rebelle au sein de son propre parti. Entre 1997 et 2000, en tant que membre du Parlement, où il siège depuis 1983, il a voté contre des projets de loi ou a contesté des positions défendues par le gouvernement du « nouveau » Parti travailliste plus de 500 fois. Blair, qui déteste Corbyn, a prévenu que si le parti soutient Corbyn lors des prochaines élections générales (qui sont prévues pour 2020 mais peuvent se tenir à tout moment si un vote de non-confiance au Parlement a lieu), il risquera d’être anéanti lors du scrutin. Corbyn a réagi en suggérant que Blair devrait être poursuivi en tant que criminel de guerre pour son rôle dans l’invasion de l’Irak en 2003.

Corbyn, au cours de la quarantaine d’années qu’il a passée en marge de l’establishment politique britannique, a appelé à l’abolition de la monarchie britannique et a décrit Karl Marx comme « une figure fascinante qui a beaucoup observé et dont on peut apprendre beaucoup de choses ». Il veut nationaliser les compagnies de production d’énergie et renationaliser la poste et les chemins de fer. « Sans exception, la majorité des infrastructures britanniques d’électricité, de gaz, d’eau et de chemin de fer ont été construites par le biais d’investissements publics à la fin de la deuxième guerre mondiale et ont toutes été privatisées à des prix défiant toute concurrence par les gouvernements conservateurs de Thatcher et de [John] Major au profit d’investisseurs avides ». a-t-il écrit dans une colonne du journal « The Morning Star ».

Il a soulevé la possibilité d’un retrait du Royaume-Uni de l’Union Européenne, citant l’attaque draconienne orchestrée par l’UE contre le peuple grec au nom de l’austérité. « Observons les choses sous un autre angle », a déclaré Corbyn. « Si on permet à des forces qui n’ont pas à répondre de leurs actes de détruire une économie comme celle de la Grèce, quand tout l’argent de ce plan de sauvetage ne va pas au peuple grec mais à plusieurs banques à travers l’Europe, alors je pense que nous devons réfléchir très sérieusement au rôle joué par l’UE et au rôle que nous jouons dans tout cela ».

Corbyn a proposé la création d’un Service National de l’éducation qui fournirait, grâce à l’augmentation des taxes sur les entreprises, une éducation universelle gratuite de la garderie jusqu’à l’université, en passant par les écoles professionnelles et la formation pour adultes. Il souhaite supprimer l’équivalent britannique des écoles privées sous contrat et mettre fin à l’octroi d’exonération d’impôt consenti aux écoles privées destinées aux élites. Il voudrait rétablir les subventions d’état dans le domaine des arts. Il a publié une déclaration en août ayant pour titre « Les arts sont pour tous et non pour quelques uns ; il y a de la créativité dans chacun d’entre nous. » Elle vaut la peine d’être lue.

La communauté artistique aux États-Unis, comme celle de Grande-Bretagne, est en grande détresse. Les acteurs, les danseurs, les musiciens, les sculpteurs, les chanteurs, les peintres, les écrivains, les poètes et même les journalistes ne parviennent pas à gagner leur vie. Ils disposent de peu d’espaces pour se produire ou pour publier une nouvelle œuvre. Les théâtres déjà implantés offrent des spectacles de mauvais goût ou des pièces qui sont des divertissements vides de sens plutôt que de l’art. La guerre contre les arts a contribué dans une large mesure au nivellement par le bas de la population des États-Unis. Elle nous coupe de notre patrimoine artistique et intellectuel, contribuant ainsi à notre amnésie historique et culturelle. En parallèle, la suppression des matières artistiques des programmes scolaires, maintenant dominés par des compétences professionnelles et des tests standardisés, a consolidé un système dans lequel on a enseigné ce qu’il faut penser et non comment il fat penser. L’expression libre et la créativité, disciplines qui rendent possibles la connaissance de soi, la transcendance et l’aptitude au respect, sont des anathèmes aux yeux de l’état capitaliste. Le dogme imposé du néolibéralisme ne doit pas être remis en question.

« Sous l’apparence d’un programme d’austérité à caractère politique, ce gouvernement a détruit le financement des arts avec des projets qui devaient justifier de plus en plus souvent leurs contributions artistiques et sociales dans l’approche réductrice et implacablement instrumentaliste de l’administration Thatcher », a écrit Corbyn dans sa déclaration du mois d’août. Au cours des années 80, Thatcher qui était alors premier ministre, a cherché à affaiblir la communauté artistique, en tentant de réduire au silence les provocateurs et en favorisant le populisme. Les méthodes actuelles de mesure des valeurs du Trésor (inspirées de pratiques utilisées dans le marché immobilier et ailleurs) pour tenter de trouver des mécanismes appropriés au calcul de la valeur des visites des galeries d’art ou de l’opéra, constituent une voie dangereuse vers la commercialisation impitoyable de chaque sphère de notre existence. Il en a résulté des coupes dans le budget du « Arts Council » (organisme public chargé de la promotion des arts et de la culture) qui ont atteint 82 millions de livres en l’espace de 5 ans et la fermeture de la grande majorité des organisations artistiques subventionnées, en particulier en dehors de Londres. »

Il continue:

Au-delà des bénéfices sociaux et économiques évidents des arts, on retrouve leur contribution importante à nos communautés, à l’éducation et au processus démocratique. Des études ont démontré l’impact bénéfique de l’étude du théâtre dans les écoles sur la capacité des adolescents à communiquer, apprendre, et se tolérer les uns les autres, ainsi que sur la probabilité qu’ils votent. La hausse de l’implication des jeunes dans le processus politique est une chose qu’il faut encourager et célébrer. De plus, la contribution et la critique de notre société et de la démocratie que le théâtre a la capacité d’offrir doit être protégée. Pour citer David Lan, « la dissidence est nécessaire à la démocratie, et les gouvernements démocratiques ont intérêt à préserver les sites où la dissidence peut s’exprimer ».

Corbyn dit qu’il annulerait les coupes budgétaires gouvernementales qui ont éventré la BBC. Il comprend que la destruction de la radiodiffusion publique, qui est conçue pour fournir une tribune aux voix et aux artistes que l’argent corporatiste ne contrôle pas, signifie l’avènement d’un système de propagande dominé par les corporations, comme celui qui contrôle la majorité des ondes états-uniennes.

« Je crois fermement au principe de la radiodiffusion publique et je ne voudrais pas qu’on suive la voie tracée par les États-Unis, où PBS a été évidée, incapable de fournir un contenu assez large pour pouvoir affronter les radiodiffuseurs privés, et où Fox News a, par conséquent, acquis une position dominante et donne le la dans le domaine de l’actualité », a-t-il écrit. « Je veux voir le parti travailliste au cœur des campagnes de protection de la BBC et de ses droits de licence. Lorsque nous [les travaillistes] retourneront au pouvoir, nous devons entièrement financer la radiodiffusion publique sous toutes ses formes, et reconnaitre le rôle crucial qu’a joué la BBC dans la mise en place et le soutien d’arts nationaux de classe mondiale, du théâtre, et du divertissement ».

Corbyn est devenu végétarien à l’âge de 20 ans après avoir travaillé dans une exploitation porcine et avoir été témoin de l’abus, de la torture et du massacre de ces animaux. Il soutient les droits des animaux. Il ne possède pas de voiture, se déplace presque partout en vélo et est notoirement frugal, est habituellement le moins dépensier de tous les membres du parlement. Son romancier préféré est l’écrivain nigérian Chinua Achebe, qui a écrit « Things Fall Apart » (« le monde s’effondre »), une exploration de la force destructrice du colonialisme. Corbyn parle couramment l’espagnol et vient d’une famille de gauche. (Ses parents se sont rencontrés lors d’un rassemblement en soutien aux républicains qui combattaient les fascistes de Franco durant la guerre civile espagnole).

Il est très conscient du problème de la violence masculine contre les femmes. Il bloquerait la fermeture des centres pour femmes victimes de violences domestiques, combattrait la discrimination contre les femmes sur leur lieu de travail et soutiendrait les lois contre le harcèlement sexuel et l’agression sexuelle. Il explique que son cabinet serait composé à 50% de femmes.

L’ascension de Corbyn à la tête du parti travailliste a d’ores et déjà déclenché un lynchage contre lui de la part des forces de l’ordre politique néolibéral. Ces forces sont déterminées à l’empêcher de devenir premier ministre. Les élites enracinées dans son propre parti — dont un certain nombre ont déjà démissionné de postes de directions, en signe de protestation contre l’élection de Corbyn — chercheront à lui faire ce que les démocrates firent en 1972 à George McGivern après qu’il ait obtenu la nomination à la tête du parti. La rhétorique de la peur a déjà commencé. Le premier ministre David Cameron a tweeté dimanche: « le parti travailliste est maintenant une menace pour notre sécurité nationale, notre sécurité économique et la sécurité de votre famille ». Cette bataille sera rude.

Corbyn, à l’instar de Syriza en Grèce et Podemos en Espagne, fait partie de la nouvelle résistance populaire qui émerge des ruines du néolibéralisme et de la globalisation pour combattre le système bancaire international et l’impérialisme américain. Il nous reste à organiser cette bataille efficacement aux États-Unis. Mais parce que nous vivons au cœur de l’empire, une responsabilité particulière nous incombe pour défier la machine, maintenue en place par l’establishment du Parti démocrate, défier l’industrie de la guerre, Wall Street et le lobby israélien. Nous devons nous aussi œuvrer à construire une nation socialiste. Notre victoire n’est pas assurée, mais ce combat est le seul espoir qui nous reste pour nous sauver des forces prédatrices déterminées à détruire la démocratie et l’écosystème dont nos vies dépendent. Si les forces auxquelles nous sommes confrontés triomphent, notre avenir sera compromis.

Chris Hedges

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

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dan // 02.10.2015 à 05h03

Avec Fourest le mensonge a pignon sur rue depuis longtemps. France cul, il y a belle lurette que je n’écoute plus cette radio tant les énormités qui y sont débitées m’insupporte. En fait j’ai fais un package de tout le groupe france inter/france info/france bidure/france machin….pour le balancer loin hors de mes oreilles. Merci quand même de vous coltiner cette bouillie pour la décrypter si finement et si précisément.

19 réactions et commentaires

  • dan // 02.10.2015 à 05h03

    Avec Fourest le mensonge a pignon sur rue depuis longtemps. France cul, il y a belle lurette que je n’écoute plus cette radio tant les énormités qui y sont débitées m’insupporte. En fait j’ai fais un package de tout le groupe france inter/france info/france bidure/france machin….pour le balancer loin hors de mes oreilles. Merci quand même de vous coltiner cette bouillie pour la décrypter si finement et si précisément.

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  • Bordol // 02.10.2015 à 05h31

    Petite prédiction sur l’avenir qui vaut ce qu’elle vaut.

    David Cameron laisse se dérouler le referendum sur la non-entrée de l’Angleterre dans l’UE, en espérant que les médias n’aient pas trop lavé le cerveau des gens : un vote pour assurer que l’Angleterre reste hors de l’UE passe haut la main (ce référendum était nécessaire à Cameron pour couper l’herbe sous les pieds de UKIP).

    Ce faisant, l’UE reconnait sa défaite en donnant, comme à son habitude, dans la basse vengeance bien perverse, en encourageant les écossais à procéder à un nouveau referendum en faveur de l’indépendance : les indépendantistes l’emportent cette fois et les pro-UE se frottent les mains, l’écosse avec toutes ses ressources va rejoindre l’UE. Ce qu’Hitler ou Napoléon n’avaient jamais réussit à faire, l’UE l’a fait : arracher l’écosse à la tutelle anglaise.

    Ce faisant, le peuple anglais se rallie en masse aux anti-UE, aux antilibéraux ou à tout ennemi politique de ceux qui viennent d’arracher au royaume-uni le plus gros bijoux de sa couronne.

    Corbyn a le vent en poupe comme leader résolument anti-libéral (UKIP ne s’est pas relevé malgré la victoire de ses opinions anti-UE via le précédent referendum) et il devient Premier Ministre.

    L’Angleterre aborde le virage anti-libéral qui va embraser l’Europe. Corbyn mène des réformes qui échouent soit à cause d’elles-mêmes, soit à cause des pressions internationales, peut-être arrivera-t-il à imposer une taxe Taubin sur les transactions de la City…ou peut-être pas.

    Quoi qu’il en soit, on se souvient que les anglais ont pris part dans le déclenchement de la révolution française, des guerres de la révolution et à la fin de la France en tant que 1ère puissance européenne sous prétexte du fait que Louis XVI ait soutenu les indépendantistes américains. Faites une crasse aux anglais et ils se vengeront très salement. Si les européistes font perdre à l’Angleterre l’écosse qui lui était attachée depuis des siècles : la perfide albion fera tout alors pour conspirer contre l’UE et contre l’euro et si cela doit passer par un soutien politique et financier aux leaders eurosceptiques qui ne manqueront pas d’émerger à mesure que les politiques ultralibérales feront leurs dégâts ; alors soyez sûr qu’ils le feront, l’histoire nous l’a déjà prouvé.

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    • nourredine // 02.10.2015 à 14h05

      @Bordol, je pense que vous faites une confusion entre Europe et Euro.
      Le grand debat sera autour de la sortie des pays de l’Euro mais pas de l’Europe et c’est ce que Cameron va s’engager pour garder la Grande Bretagne en Europe, son probleme est la directive du droit de l’emploi et la ca bloque car etre un neo-conservateur il veut l’exploitation de l’homme par l’homme.
      Il y a une nouvelle politic qui se develope et non pas basee sur les salaires mais sur la productivite, donc un meilleur partage du profit car dans les prochaines annees a venir la robotisation va remplacer les travaux de repetition et les plus penibles donc une autre vision de la vie, croissance doit etre elaboree, la croissance ne viendra que de la conssomation des menages.

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      • dupontg // 04.10.2015 à 10h27

        il me semble qu’il n’est pas possible de sortir de l’euro sans sortie de l’EU par l’article 50

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  • Charles Michael // 02.10.2015 à 06h25

    ça suffit ! je vous dis d’arréter !

    pas de leçons à recevoir de ce vieux Corbyn et autres Chris Hedges, Nous, on a déjà un gouvernement socialiste et ….

    Nan, je déconne
    je ne vois absolument rien à l’horizon que la confusion et la route qui merdoie.

      +15

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  • Dany // 02.10.2015 à 08h23

    Il est heureux que des hommes courageux et déterminés comme Jeremy Corbyn existent encore aujourd’hui et surtout qu’il ait été plébiscité, ce qui prouve quand même que tout n’est pas pourri et, espérons-le, que le combat n’est pas perdu.

    Même si toutes les forces du néolibéralisme vont se déchaîner contre lui, on peut espérer que son exemple fera des émules.

    C’est le combat de David contre Goliath!

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    • Alfred // 02.10.2015 à 08h48

      J’en remet une couche bien lourde: corbyn suscite un espoir qui sera peut être déçu mais au moins il a fait advenir quelque chose. Effectivement il a été plébiscité … En dépit des abstentionnistes qui au sein des ex sympathisants du labour se disaient que ce parti était fichu et qu’il ne fallait pas légitimer le système.
      Il faut quand même savoir reconnaître l’intégrité et la promouvoir ACTIVEMENT.

        +16

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  • Milsabor // 02.10.2015 à 08h37

    Si Corbyn propose des stages de remise à niveau, je veux bien cotiser pour l’inscription de Mélenchon et Laurent.

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  • Alfred // 02.10.2015 à 08h55

    Le processus a peu a voir avec les ministres a mon avis. Le noyautage se fait depuis des annees au niveau de « hauts fonctionnaires » (entre  » car pas vraiment au service de la France), inamovibles et convertis au néolibéralisme a la sauce us a la maniere de et depuis aussi longtemps que con-bandit. Des gens discrets et efficaces. Les mouvements se font dans le long terme dans ce domaine.
    Ce n’est qu’un avis d’un type de gauche a partir de certains indices « intérieurs ».

      +14

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  • Astatruc // 02.10.2015 à 09h05

    Intéressant: « Il souhaite supprimer l’équivalent britannique des écoles privées sous contrat et mettre fin à l’octroi d’exonération d’impôt consenti aux écoles privées destinées aux élites.  »
    où on apprend, sans étonnement, que les écoles privées ….pour les élites, ont exonérées d’impôt,
    ah, bon, , ben, voyons, quand y a de la gène, y a pas de plaisir……..

      +14

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  • Kaiel // 02.10.2015 à 09h22

    C’est très simple: Il s’agit de faire de bon travailleurs, en commençant par saper la confiance en eux que possède les enfants en multipliant les méthodes d’enseignement obscurantistes.Avec la réforme des rythmes scolaires récentes ils seront habitués aux rythmes : tout les jours pendants 10h00. Le temps scolaire ainsi privatisé sera petit à petit occupés pour du formatage, les plus riches paieront (payent déjà dans certaine commune) pour avoir des activités valables. Et surtout ne pas regarder ce qui fonctionne dans les autres pays (Québec, Allemagne par exemple).
    Un exemple : la musique (ma femme est québécois a passé plusieurs années en Europe de l’Est et est musicienne et enseigne la musique) , on enseigne en France la musique d’une façon qui est unique au monde et plutôt complètement absurde, comme étudier les partitions avant de jouer des instruments, faire du solfège sans chanter les notes etc…
    Seuls au monde à faire comme cela le nez dans le tas de fumier sans remise en question…

      +13

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  • TC // 02.10.2015 à 13h02

    « Où est notre Jeremy Corbyn ? »

    Ouais, il y avait aussi un certain Alexis Stipras qui avait un programme qui n’avait rien à envier à celui de ce monsieur.

    En France, on a un certain Jean-Luc Mélenchon qui fait dans le même marketing. Même chose en Espagne avec Podemos.

    Tous ces gens-là oublient de vous dire pour vous vendre leur produit (sauf Tsipras qui en a fait une éclatante démonstration, lui, il est grillé) que ça ne marche pas tant qu’on est dans l’UE.

    Tant qu’il y aura des gogos, il y aura des bonimenteurs prêts à nous vendre n’importe quoi !

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    • Alfred // 02.10.2015 à 15h54

      Jésus aussi était un sacré bonimenteur.
      Plus sérieusement vous avez lu la description de la vie de ce type là? Vous ne faites pas la legere distinction entre lui et un macron non élu, un vals en mode « fast track » et passe-droits, les héritiers de circonscription, les parachutés et les adeptes de yacht bolloré?
      A la différence d’un iglesias ou tsipras ambitieux dont le pouvoir tout neuf (ou bientôt neuf) peut faire pencher vers les ors et les avantages, ce type élu depuis des décennies a vécu frugalement. Comme de gaule il est du genre a payer ses factures.
      Même si le résultat était décevant (il le sera probablement d’une manière ou d’une autre), ça ne se respecte pas? Ce n’est pas moins pire?
      Parfois on peut se dire que la démocratie c’est de la confiture donnée aux cochons. Nos oligarques n’ont peut être pas tort.
      L’UE l’uk va en sortir. Et sortir de l’OTAN c’est sa position.

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  • FifiBrind_acier // 02.10.2015 à 20h57

    Corbyn ne dit pas du tout qu’il faut sortir de l’ UE.

    Je cite sa phrase: « Il faut réfléchir au rôle de l’ UE et au rôle que nous jouons dans tout cela ».
    Il réfléchit à la question, c’est tout.

    Il pourrait profiter de son temps de réflexion pour lire les Traités européens.
    Tout ce qu’il propose, en particulier renoncer aux privatisations, est incompatible avec les Traités européens. Ainsi que l’appartenance à l’ OTAN.

    Depuis le Traité de Maastritch, 1992, les pays européens sont dans l’ OTAN, leur défense et leur politique étrangère sont soumises aux décisions de l’ OTAN. article 42.

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  • HELLEBORA // 02.10.2015 à 23h07

    Comme le dit Alex Nunns dans son papier paru dans le Diplo d’octobre ( Jeremy Corbyn, l’homme à abattre),  » Corbyn a abandonné sa proposition initiale de sortir le Royaume-Uni de l’OTAN. Il est plus sage de ne pas se battre sur tous les fronts à la fois ».

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    • Wilmotte Karim // 03.10.2015 à 00h12

      Nunns cite … Assange.

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  • LAD // 03.10.2015 à 12h07

    Attendons déjà de voir si ce monsieur arrive premier sinistre. Euh ministre pardon.
    Et ensuite on verra s’il ne retournera pas son veston comme d’autres l’ont fait avant lui.
    Parce que s’il devient premier ministre, ce ne sont pas que des pressions qu’il va devoir subir, ce sont des menaces. Et dans le cas où il tiendrait tête … pfiou … accident tragique …

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  • Kamfrenchie // 03.10.2015 à 19h07

    S’il ne veut pas sortir de l’UE, c’est un nouveau Tsypras

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