Les Crises Les Crises
7.octobre.20177.10.2017 // Les Crises

[Recommandé] L’effondrement global est-il imminent ? Par Graham Turner

Merci 922
J'envoie

Je vous propose aujourd’hui un article qui m’a passionné.

C’est un article paru en 2014, qui actualise les données du fameux rapport du Club de Rome paru en 1972 : Halte à la croissance ? (consultable ici en anglais).

Celui-ci donnait soixante ans au système économique mondial pour s’effondrer, confronté à la diminution des ressources et à la dégradation de l’environnement.

La conclusion de cette article (un peu dense, certes, c’est une publication scientifique : on peut la lire un peu en diagonale parfois) reste très pessimiste, 45 ans après : la situation est confirmée par la formule du Smithsonian Magazine, «The world is on track for disaster…», autrement dit, “tout se déroule comme prévu pour que survienne le désastre”.

Le pire étant sans doute que RIEN n’a été tenté pour limiter les problèmes futurs…

Pour aller plus loin, je vous renvoie par exemple sur le site du Club de Rome, sur cette association, ou cette page facebook ou celle d’Ugo Bardi

Source : Loïc Steffan, 07-06-2016

Une comparaison actualisée des “Limites de la Croissance” avec les données historiques

Article en anglais :
Turner, G. (2014) ‘Is Global Collapse Imminent?’, MSSI Research Paper No. 4, Melbourne Sustainable Society Institute, The University of Melbourne.

ISBN: 978 0 7340 4940 7

Traduction Patrick Soulignac – Loïc Steffan

Résumé

Le scénario « modèle standard » (business-as-usual ou BAU) des « Limites de la croissance » (« Limits To Growth », LTG), produit il a environ quarante ans, correspond bien avec les données historiques qui ont été mises à jour pour cet article. Le scénario BAU produit un effondrement de l’économie mondiale et de l’environnement (avec des niveaux de vie qui chutent dramatiquement plus vite que ce qu’ils progressèrent historiquement car les fonctions économiques normales cessent de fonctionner), entrainant une chute importante de la population mondiale. Bien que la baisse de la population modélisée survienne après environ 2030 —avec une augmentation des taux de mortalité à partir de 2020, inversant les tendances contemporaines— le début généralisé de l’effondrement apparait vers 2015 quand la production industrielle per capita commence un déclin rapide. Compte tenu de cette synchronisation imminente, une autre question que pose cet article est de savoir si les difficultés économiques de la crise financière mondiale sont potentiellement liées aux mécanismes de disruption mis en avant par le scénario BAU des « Limites de la croissance ». En particulier, les problèmes contemporains sur le pic pétrolier et l’analyse de l’énergie nette, ou rapport entre l’énergie produite et l’énergie investie, vont dans le sens de la modélisation des contraintes de ressources qui sous-tendent l’effondrement dans les « Limites de la croissance ».

Vérification des « limites de la croissance »

Avec plus de quarante ans de recul disponible depuis la publication des limites de la croissance (LTG ; Meadows et al., 1972, Meadows et al., 1974), il est opportun d’examiner la façon dont la société a suivi le chemin dessiné par cette modélisation révolutionnaire de divers scénarii, et d’examiner si l’économie mondiale et la population sont sur le chemin de l’effondrement ou de la soutenabilité. Sur une période identique, des efforts internationaux de recherche basés sur une série de conférences des Nations Unies (ONU) ont produit au mieux des résultats mitigés (Linner et Selin, 2013, Meadowcroft, 2013). En plus des contraintes et problèmes environnementaux critiques non résolus et des contraintes de ressources tels que le changement climatique d’origine anthropique et le pic pétrolier, l’économie mondiale doit faire face aux défis posés par la crise financière mondiale (Global financial crisis, GFC), dont le niveau colossal de dette persistante n’est pas le moindre. Le remède politique classique de sortie de la dette par la croissance de l’économie a des conséquences potentielles pour la stabilité de l’environnement, avec des rétroactions négatives évidentes sur l’économie. Les interdépendances économie-environnement contenues dans le modèle LTG original des années soixante-dix offrent l’occasion d’examiner comment la situation mondiale s’est déployée dans le temps et ce que cela pourrait signifier pour l’avenir.

Grâce à une douzaine de scénarii simulés dans un modèle global (appelé World3) entrelaçant économie et environnement, Meadows et al. (1972, p. 125) ont montré que le « dépassement et effondrement » n’était évitable qu’à condition qu’un changement drastique de comportement social et des progrès technologiques ne soient obtenus bien avant les problèmes environnementaux ou de ressources. Si cela n’était pas atteint dans les scénarii simulés, l’effondrement de l’économie et de la population humaine (c’est à dire une chute relativement rapide) survient au 21ème siècle, détériorant les conditions de vie pour revenir à niveau similaire à celui observé au début du 20ème siècle, selon les conditions mondiales moyennes modélisées. La façon exacte dont cela pourrait survenir dans le monde réel reste ouvert à la conjecture, comme nous le notons ci-dessous.

En dépit du fait que LTG devint un best-seller dès sa publication, le travail fut ensuite largement relégué dans la « poubelle de l’histoire » par de nombreuses critiques (par exemple, Lomborg et Rubin, 2002). Ces critiques ont perpétué le mythe public selon lequel LTG s’était trompé, et disaient que LTG avait prévu que l’effondrement surviendrait bien avant les années 2000, alors que tel n’était absolument pas le cas. Ugo Bardi, dans « Les limites de la croissance revisitées » (2011), détaille de façon exhaustive les divers efforts qui furent entrepris pour discréditer l’étude LTG.

Il établit des parallèles avec les cas documentés des campagnes contre la science du changement climatique, ou celles sur l’impact du tabac sur la santé. Trois économistes – Peter Passel, Marc Roberts, et Leonard Ross – initièrent les critiques dans un article de recension dominicale du New York Times en 1972. Ils firent de fausses affirmations (par exemple « tous les scénarii du modèle mondial Meadows mènent invariablement à l’effondrement »), et affirmèrent de façon inexacte que le livre prédisait un épuisement de nombreuses ressources autour de 1990. L’économiste américain William Nordhaus fit des jugements techniquement erronés (en 1992) en se focalisant sur des équations isolées dans World3 sans tenir compte de l’influence produite par les rétroactions dans le reste du modèle.

En 1973, une critique de LTG, éditée par le physicien Sam Cole et ses collègues de l’Université du Sussex, contenait un examen technique de la modélisation et des résultats de World3 en attaquant personnellement les auteurs sur une base idéologique. Selon Bardi, l’examen technique échoua car il ne pouvait pas être validé par des modélisations linéaires simples, test non probant pour un modèle non-linéaire. L’examen établit aussi que le modèle ne pouvait fonctionner rétroactivement, ce qui est une condition inutile pour que le modèle puisse fonctionner vers l’avenir.

La critique de l’étude a continué pendant environ deux décennies, y compris par des économistes de renom tel Julian Simon, sur le mode de l’incompréhension et des attaques personnelles. Pendant la dernière décennie du 20ème siècle, cependant, les critiques de LTG se centrèrent sur le mythe que les travaux de 1972 avaient prédit un épuisement des ressources et un effondrement mondial à la fin de ce siècle. Bardi identifia comme point de départ de cet opinion un article de Ronald Baley paru dans le magazine Forbes en 1989, et intitulé « Professeur Catastrophe ». Dès lors, elle fut largement diffusée, y compris par des commentateurs populaires comme le statisticien danois Bjørn Lomborg, et même dans des textes d’enseignements, des parutions à comité de lecture, et des rapports d’organisations environnementales.

Durant la dernière décennie, cependant, il y a eu une sorte d’attention et de compréhension renouvelée à l’égard de LTG. Très récemment, Randers (2012a) —un des co-auteurs de LTG— a publié une prévision de la situation mondiale en 2052, et renouvelé les enseignements de la publication originale (Randers 2012b). Un renversement dans le débat a eu lieu en 2000 quand le spécialiste de l’énergie Simmons (2000) a émis l’idée que le modèle était plus précis que la perception qu’on en avait généralement. D’autres auteurs ont émis des évaluations plus complètes des conclusions du modèle (Hall and Day, 2009, Turner, 2008) ; en effet, mon précédent travail montrait que trente ans de données historiques s’alignaient très bien avec les conclusions du « scénario standard » de LTG. Le modèle standard incarne les pratiques économiques et sociales « business-as-usual » (BAU) de la période historique qui servit de calibrage au modèle (1900 à 1970), avec le scénario modélisé à partir de 1970.

Cet article présente une actualisation de la comparaison des données de Turner (2008). Une mise à jour est particulièrement pertinente aujourd’hui en raison des questions soulevées par la manière dont la récession actuelle – couramment associée à la crise financière mondiale – peut être liée à l’apparition de l’effondrement dans le scénario BAU de LTG. Est-il possible que ce qui mène à l’effondrement dans le scénario BAU de LGT ait contribué à la crise économique liée à la crise financière mondiale ? Cette récession pourrait-elle être un signe avant-coureur de l’effondrement modélisé dans LTG ?

Pour expliciter le contexte et souligner l’importance d’appréhender les dynamiques globales, cet article résume d’abord les mécanismes en jeu dans le scénario BAU modélisé. Ensuite, la trajectoire modélisée est comparée avec une quarantaine d’années de données historiques (qui sont décrites dans l’appendice). L’appendice fournit aussi la comparaison des données avec deux autres scénarii, à savoir les scénarii « technologie étendue » et « monde stabilisé » (décrits en détail dans l’article Turner, 2012) – qui montre que la comparaison ne correspond fortement qu’au seul scénario BAU.

Sur la base de cette comparaison, nous discuterons les conséquences pour une économie mondiale soumise à des contraintes de ressources limitées. En, particulier, le document a examiné la question du pic pétrolier et le lien entre le retour en énergie de l’investissement (EROI) et le modèle LTG World3. Les résultats obtenus conduisent à une discussion sur le rôle des contraintes pétrolières dans la crise financière (GFC), et à des considérations sur le lien entre ces contraintes et l’effondrement généralisé décrit dans LTG. Cet article n’a pas pour but de répondre à la question d’importance critique, mais controversée, de la gouvernance appropriée ; d’autres recherches éclairent les difficultés qui empêchent le changement (par exemple Harich, 2010, Rickards et al., 2014). A la place, il vise à prévenir d’un effondrement mondial potentiel — peut être plus imminent qu’il n’est généralement admis — dans l’espoir que cela puisse stimuler le changement, ou tout du moins préparer les lecteurs à la survenue du pire.

Modéliser des mondes futurs

Le modèle informatique World3, développé pour l’étude LTG, simulait de nombreuses interactions au sein et entre les sous-systèmes clés de l’économie mondiale : population, capital industriel, pollution, systèmes agricoles et ressources non renouvelables. A son époque, World3 était nécessairement sommaire. Par exemple, il modélisait la population mondiale totale plutôt que des régions ou des nations distinctes. Dans l’approche des dynamiques du système, les liens de causalité ont été modélisés mathématiquement pour refléter l’influence d’une variable sur une autre (pas nécessairement de façon linéaire), à ​​la fois à l’intérieur et entre les différents secteurs du système économique mondial.

De cette façon, des liens de rétroactions positives et négatives ont été établis, où le résultat dans une partie du système aboutit par une chaîne d’influences réciproques à s’affecter lui-même. Lorsque les boucles de rétroaction positives et négatives sont finement réglées, il en résulte des résultats stables (ou des oscillations autour de la moyenne) ; cependant, quand une boucle domine, il en résulte un état instable, tel que par exemple le cas simple de la croissance exponentielle quand il y a une rétroaction positive dominante.

Un autre exemple classique est l’accélération de la croissance d’une population biologique, tels que les bactéries, pour laquelle le taux de natalité à un moment donné est proportionnel à la taille de la population à ce moment-là.

L’effet et le contrôle de ces rétroactions dépend de la présence d’effets retards dans les signaux entre une partie du système mondial et une autre. Par exemple, les effets de l’augmentation des niveaux de pollution sur l’espérance de vie humaine ou la production agricole peuvent ne pas être identifiés pendant plusieurs décennies après l’émission de la pollution.

C’est important à comprendre parce qu’à moins que les effets ne soient anticipés et des mesures préventives prises à l’avance, des niveaux croissants de polluants peuvent se développer dans des proportions qui interdisent l’action corrective. Telles sont les dynamiques qui conduisent au dépassement et à l’effondrement.

Le modèle World3 simulait un stock de ressources non-renouvelables ainsi qu’un stock de ressources renouvelables. La fonction des ressources renouvelables dans World3, comme les terres agricoles ou les arbres, peut s’éroder à cause de l’activité économique, elles peuvent aussi retrouver leur niveau si des mesures délibérées sont prises ou les activités nuisibles réduites. Le taux de récupération par rapport au taux de dégradation affecte le moment où les limites sont dépassées, ainsi que l’ampleur de tout effondrement potentiel.

Pour explorer « les principaux modes de comportement du système population-capital » (Meadows et al. 1972, 91), LTG présentait une douzaine de scénarii explorant les effets de diverses améliorations technologiques et de changements sociétaux ou politiques. La série de scénarii démarrait par un « scénario standard » qui insère les valeurs usuelles (BAU) dans le modèle pour le futur. Les tendances en paramètre pour ce scénario étaient basées sur les données historiques et les comportements (établis pour reproduire approximativement la croissance et les dynamiques observées de 1900 à 1970).

L’effondrement imminent du scénario BAU

Comme nous le décrivons ci-dessous, les données issues des quelques quarante années depuis la parution de l’étude LTG indiquent que le monde suit de près le scénario BAU. Dans celui-ci, au cours du 20ème siècle, l’augmentation de la population et la demande de richesse matérielle conduisent à l’augmentation de la production industrielle, qui croit à un rythme supérieur à celui de la population.

La pollution issue de l’activité économique augmente, mais à partir d’un niveau très bas, et n’affecte pas sérieusement la population ou l’environnement. Cependant, l’activité industrielle accrue demande toujours plus de ressources en intrants (malgré la compensation d’un gain d’efficacité), et l’extraction des ressources nécessite un capital (machines) produit par le secteur industriel (qui produit également des biens de consommation).

Jusqu’à ce que la base de ressources non renouvelables soit réduite à environ 50% du niveau initial ou final, le modèle World3 supposait que seule une faible part du capital (5%) est allouée au secteur de l’extraction des ressources, simulant un accès à des ressources aisément extractibles ou de haute qualité, ainsi qu’à l’amélioration de l’efficacité des techniques d’investigation et d’extraction.

Cependant, lorsque les ressources tombent en dessous du niveau de 50% du stock (moment de la déplétion NDT) au début du 21ème siècle tel que simulé par le modèle, et qu’elles deviennent plus difficiles à extraire et transformer, le capital nécessaire commence à augmenter. Par exemple, à 30% du stock initial de ressource, la proportion du capital total alloué au secteur de l’extraction atteint 50%, et elle continue à augmenter au fur et à mesure que la ressource s’épuise (indiqué dans Meadows et al., 1974).

Avec une part significative du capital qui va vers l’extraction des ressources, il n’y a plus suffisamment de capital disponible pour remplacer entièrement l’obsolescence des machines et du capital dans le secteur industriel lui-même. Par conséquent, malgré une activité industrielle accrue essayant de satisfaire les multiples demandes de tous les secteurs et de la population, la production industrielle réelle (per capita) commence à chuter précipitamment à partir de 2015, alors que la pollution générée par l’activité industrielle continue de croître. La réduction des apports de l’industrie à l’agriculture, combinée aux impacts de la pollution sur les terres agricoles, conduit à une chute des rendements agricoles et de la nourriture produite par habitant.

De même, les services (par exemple, la santé et l’éducation) ne sont pas maintenus à leur niveau par manque de capital et d’intrants. La diminution de l’offre de services et de nourriture per capita induit une augmentation du taux de mortalité aux alentours de 2020 (et une hausse plus faible du taux de natalité, en raison d’un accès réduit aux possibilités de contrôle des naissances).

La population mondiale chute alors, d’environ un demi-milliard d’individus par décennie, à partir de 2030 environ. Après l’effondrement, le résultat du modèle World3 pour le BAU (fig. 1) montre que le niveau de vie moyen de la population totale (richesse matérielle, nourriture et services per capita reflétant essentiellement les conditions de type OCDE) ressemble à celui observé au début du 20ème siècle. Les implications du scénario BAU sont sévères : la fig. 1 illustre l’effondrement global du système économique et de la population. Cet effondrement est essentiellement causé par les contraintes sur les ressources (Meadows et al., 1972), suivant la dynamique et les interactions décrites ci-dessus.

La dynamique étalonnée reflète les réponses observées dans l’économie à des changements de niveau d’abondance ou de rareté (Meadows et al., 1972), rendant superflu la modélisation des prix comme canal de communication des réponses économiques.[1]

[1] Un point particulièrement important réside dans le fait que l’offre de pétrole, d’abord élastique à la demande, devient inélastique, ce qui produit des bouleversements économiques (Murray et King, 2012, Murray et Hansen, 2013), discutés en détail dans les dernières sections.

Le scénario « business As Usual » de LTG suit la réalité

Après quarante années écoulées depuis la modélisation initiale de LTG, il est opportun d’examiner à quel point les scénarii reflètent la réalité. Dans cette partie, nous présentons une comparaison graphique des données historiques avec le scénario BAU décrit ci-dessous (Fig. 1). Il est évident en observant la figure 1 que les données correspondent fortement avec le scénario BAU (pour la plupart des variables); alors que les données ne correspondent pas avec les deux autres scénarii (Turner, 2012, Turner, 2008) (voir appendice 1).

Les variables démographiques fournies dans la fig. 1 indiquent les mêmes comparaisons que celles aperçues par la comparaison sur trente ans (Turner 2008), de telle sorte que la population devrait atteindre un maximum quelque peu supérieur à celui du BAU, vers 2030 ou plus tard si on extrapole à partir des différences entre les taux de natalité et de mortalité. Il est cependant encore plus manifeste aujourd’hui que le taux brut de mortalité s’est stabilisé alors que le taux de natalité continue à chuter, tendance générale observée dans les 3 scénarii, quoique à des niveaux différents. Notamment, le taux de mortalité inverse son déclin monotone et commence à s’élever dans tous les scénarios en l’espace d’une décennie ; de manière significative dans le scénario standard (et le scénario de la technologie étendue) à partir de 2020.

Les résultats du système économique (fig. 1) montrent que les principales tendances sont comparables avec le scénario BAU de LTG. Il est important de noter que le ralentissement de l’activité économique lié à la crise financière mondiale n’a pas été saisi dans les données historiques puisque celles-ci ne sont disponibles que jusqu’en 2007. Néanmoins, la production industrielle per capita illustre un ralentissement du taux de croissance qui est cohérente avec le BAU qui atteint un maximum. Dans ce scénario, la production industrielle par habitant s’inverse puis baisse substantiellement à partir de 2015. La nourriture par habitant observée est généralement conforme au scénario BAU de LTG, avec un approvisionnement alimentaire qui croit seulement marginalement plus vite que la population. Les taux d’alphabétisation montrent une tendance à la saturation, tandis que la production électrique per capita (la courbe supérieure des données) croît plus rapidement et en meilleure adéquation avec le modèle LTG (fig. 1).

La pollution mondiale mesurée par la concentration de CO2 est totalement compatible avec le scénario BAU (fig. 1), mais l’actualisation de ces 10 dernières années montre qu’elle augmente un peu moins vite que ce que nous avons modélisé. Cela peut être lié à plusieurs facteurs, qui ne peuvent pas être identifiés séparément dans cette analyse. Par exemple, en comparaison avec les résultats du modèle BAU, la production industrielle per capita inférieure est cohérente avec une moindre pollution, bien que cet effet soit compensé par l’augmentation légèrement plus rapide observée pour la population. Il est aussi possible que la dynamique de production de pollution persistante par les différentes activités économiques ou son assimilation par l’environnement ne soient pas paramétrées précisément dans le modèle World 3 en termes de dynamique réelle du CO2 (qui constitue toujours un sujet de recherche active). Dans cette éventualité, les données récentes sont cohérentes avec un taux d’assimilation légèrement plus important, ou alternativement, avec une production de pollution plus faible dans l’agriculture que dans l’industrie (puisque le taux relatif de production alimentaire est supérieur à celui de la production industrielle). Quelle que soit l’explication, le niveau de pollution mondiale est suffisamment faible (dans tous les scénarios et les données observées) pour ne pas avoir d’impact trop important sur l’environnement et l’espérance de vie (Turner 2008).

Figure 1. Le scénario BAU (scénario standard) de LTG, lignes en pointillés, comparé aux données historiques de 1970 à 2010 (lignes continues) — pour les variables démographiques: population, taux brut de natalité, taux brut de mortalité; pour les variables économiques: production industrielle per capita, nourriture per capita, services per capita (Courbe supérieure: électricité p.c.; courbes inférieures: taux d’alphabétisation des adultes et des jeunes [la courbe de données la plus basse]); pour les variables environnementales: pollution mondiale persistante, proportion des ressources non-renouvelables restantes (la courbe la plus haute utilise une limite supérieure de 150,000 EJ pour les ressources ultimes d’énergie; la courbe inférieure utilise une limite inférieure de 60,000 EJ [Turner 2008]).

En revanche, des deux courbes de données pour les ressources non renouvelables restantes, l’estimation basse montre un alignement plus fort avec le modèle BAU (alors que l’estimation haute correspond bien au modèle d’une technologie étendue [fig. 1]). L’estimation basse montre aussi une chute importante à partir du point où le modèle World3 intègre une dérivation croissante de capital vers le secteur de l’extraction des ressources naturelles afin d’extraire des ressources moins accessibles. (50 à 60 % de la ressource initiale ; voir Meadows et al, 1974 fig. 5-18). Il s’agit de la cause principale de l’effondrement dans le scénario BAU, comme décrit ci-dessus. Les données observées sont basées sur les ressources énergétiques (voir la discussion dans Turner 2008, P405-407), en supposant de façon prudente un potentiel de parfaite substitution entre les différents types d’énergies primaires. Cette hypothèse peut n’être pas tout à fait exacte (par exemple, dans le cas des carburants pour le transport (principalement du pétrole), essentiels au bon fonctionnement de l’économie). Les sections suivantes traiteront ce problème plus en profondeur.

La confiance par l’étalonnage.

La comparaison frappante décrite ci-dessus indique que le travail initial de LTG ne devrait pas être écarté comme de nombreux critiques ont tenté de le faire, et accroit la confiance en la modélisation de scénario de LTG. Il est notable qu’aucun autre modèle économie-environnement n’ait démontré une adéquation aussi exhaustive et de long terme avec les données. Cependant, cette adéquation n’est pas une validation complète du modèle (en partie à cause de la non linéarité du modèle World3) ni du scénario BAU. Atteindre une telle validation requiert au moins que les principaux paramètres initiaux et les hypothèses de non-linéarité (les seuils) soient aussi vérifiés. Cette vérification est partiellement initiée ci-dessous avec un examen des charges imposées à l’extraction des ressources.

Malgré la non-linéarité du modèle World3, les résultats généraux des scénarii ne sont pas sensibles aux incertitudes raisonnables sur les paramètres clés (Meadows et al. 1974). Cependant, les critiques continuent de remettre en cause la valeur de la modélisation LTG en se basant sur la sensibilité perçue du modèle (Castro, 2012). De façon superficielle, les premières analyses de sensibilité du modèle World3 (De Jongh 1978; Vermeulen et De Jongh, 1976) paraissaient montrer que le modèle est sensible aux modifications des paramètres. Par exemple, en imposant un changement de 10 % à partir de 1970 à trois paramètres dans le secteur industriel, il est possible de modifier substantiellement les résultats du modèle World3. En reproduisant ce changement, j’ai observé que le résultat n’était pas un évitement du dépassement et de l’effondrement, contrairement à ce qu’affirmaient les critiques (Turner 2013). Au lieu de cela, un examen plus large des résultats indique que le dépassement et l’effondrement sont simplement retardés, et que la raison principale pour cela était que la production industrielle per capita (une approximation de la richesse matérielle) restait constante sur plusieurs décennies avant de décliner. En effet, les critiques étaient en réalité en train de créer les éléments du scénario « monde stabilisé », où la consommation matérielle était réduite, mais ils ne le reconnaissaient pas.

En outre, les critiques sur la sensibilité des paramètres sont manifestement contredites par l’adéquation sur 40 ans du modèle LTG avec des données indépendantes ; si le modèle était trop sensible, il ne pourrait prédire les résultats avec succès. Pour résoudre ce paradoxe apparent, il est crucial de reconnaître que le modèle World3 a été calibré comme un système global à partir des données et tendances de 1900 à 1970. Cet étalonnage n’infère pas simplement les valeurs des paramètres à partir des données disponibles —ce que tous, y compris les auteurs du LTG, reconnaissent incorporer des incertitudes — mais, ce qui est plus important, infère que les divers résultats du modèle (population, nourriture, ressources, etc.) doivent fournir simultanément des valeurs compatibles avec les données observées. Un sous-système du modèle peut fonctionner comme contrôle efficace des autres sous-systèmes. L’étalonnage du système global contraint alors les valeurs recueillies que les paramètres peuvent prendre. Cela ne veut pas dire qu’aucun paramètre individuel ne soit alors connu avec plus de précision, ce qui n’est pas le cas. Au contraire, c’est le recueil des interactions qui importe. C’est un élément essentiel que Bardi (2011) a souligné dans sa revue des premières critiques de LTG (c’est-à-dire l’importance d’appréhender le système dans son ensemble et de ne pas isoler des sous-systèmes sans référence au reste du système).

Par ailleurs, il y a des principes généraux de contrôle des systèmes qui s’appliquent malgré la sensibilité aux paramètres ou l’incertitude autour des spécificités des trajectoires futures du système. C’est une propriété générale des systèmes avec des mécanismes d’auto-renforcement ou d’autocorrection (c’est-à-dire les rétroactions positives ou négatives, les premières produisant la croissance) que de dépasser l’équilibre de long terme s’il y a des délais suffisants dans la reconnaissance ou la réponse aux signaux négatifs. Lorsque tel est le cas, il est inévitable que le système se « corrige » en chutant ou en s’effondrant en dessous de cet équilibre.

L’effondrement est-il probable et imminent ? Examen des mécanismes sous-jacents de l’effondrement prochain dans le scénario BAU

En se basant simplement sur la comparaison des données observées et les scénarii LTG présentés ci-dessus, et compte tenu de la correspondance significativement meilleure du scénario BAU par rapport aux deux autres scénarii, il semble que l’économie et la population mondiale soient sur le point de s’effondrer. Cela contraste avec d’autres prévisions pour l’avenir du monde (par exemple Raskin et al 2010, Randers 2012), qui indiquent un période plus longue ou indéterminée avant un effondrement mondial. Randers par exemple prévoit un effondrement après 2050, en se basant largement sur les impacts du changement climatique, qui paraissent proches du scénario « technologie étendue » du modèle LTG. Cette section examine donc plus précisément les mécanismes sous-jacents de l’effondrement à court terme du scénario BAU et explore si ces mécanismes ressemblent à certaines évolutions du monde réel.

Evolution du monde réel – pic pétrolier

Ayant confirmé l’alignement significatif de 40 ans de données avec le scénario BAU, et établi que le modèle n’a pas une sensibilité inappropriée, cette section envisage maintenant si les principales dynamiques qui sous-tendent la rupture décrite ci-dessus ressemblent aux évolutions réelles. Comme l’effondrement dans le scénario BAU est principalement associé à la contrainte de ressources et le transfert de capitaux vers le secteur de l’extraction des ressources, il est pertinent d’examiner le pic pétrolier (ou les autres pics de ressources). Le pic pétrolier se réfère au pic dans la production de pétrole (particulièrement celui de sources conventionnelles), par opposition à la demande qui est généralement supposée augmenter. Les publications sur le pic pétrolier se sont multipliées ces dernières années tandis que la possibilité d’un pic mondial est devenue plus largement acceptée (par exemple par l’Agence Internationale de l’Énergie, pourtant conservatrice) (Alexander, 2014). Ces publications ont tendance à se concentrer sur la question de savoir quand le pic pétrolier va se produire, et ce que sera le volume d’approvisionnement en pétrole. Sorrell et al (2010a, 2010b) examinent un grand nombre de ces rapports et montrent que les chercheurs indépendants attendent généralement le pic dans la décennie qui vient, ou estiment qu’il s’est produit récemment (Sorrell et al., 2010a, Sorrell et al., 2010b, Murray et King, 2012) ; les estimations du pic fournies par les représentants de l’industrie pétrolière tendent à se situer dans plusieurs décennies. Malheureusement, ces profils de production pétrolière ne donnent en eux-mêmes que peu d’éléments analytiques sur les conséquences de la réduction du taux d’approvisionnement en pétrole sur l’économie, bien que qualitativement, une offre limitée du carburant omniprésent dans les transports soit susceptible d’être néfaste pour les économies mondiales et nationales (Hirsch, 2008, Friedrichs, 2010).

Il est utile de comparer la qualité passée et future de la production de pétrole qui découle du scénario BAU de LTG (fig. 2), même s’il y a d’inévitables incertitudes sur les prévisions de productions spécifiques de pétrole. Le taux de production intégré à LTG a été calculé en prenant la dérivée des données sur les ressources non renouvelables.

La courbe de LTG ressemble au profil de celle d’Hubbert, représentée dans la Fig. 2 en utilisant une fonction logistique (normalisée pour la même production cumulative, c’est-à-dire l’aire sous la courbe). Hubbert a supposé une ressource finie, avec une croissance exponentielle de la production dans la phase initiale de production (en se basant sur la tendance des données), et une imitation des taux de découvertes (c’est-à-dire pic et déclin) conduisant finalement à une production nulle (Hubbert, 1956). A l’origine, il a tracé des courbes arbitraires basées sur des postulats de maximum du taux de production, et des estimations de la ressource finale. Par la suite, Hubbert a utilisé la fonction logistique, mathématiquement plus commode (pour la production cumulée) pour appréhender les propriétés qualitatives des profils de production (Hubbert, 1982). En comparaison, les taux de production de pétrole des données réelles et estimées ne croissent pic et chutent pas aussi rapidement, bien que les données indiquent à première vue un maximum nettement inférieur en raison de la production « accélérée » ou pic antérieur entre 1960 et 1985. La production supplémentaire (par rapport à LTG) dans cette période correspond de très près au déficit de production (par rapport à LTG entre 1990 et 2005). De fait, la production cumulée jusqu’à 2005 ne diffère que de 1%. La prévision de la production de pétrole est basée sur un modèle empirique de découverte tardive de production (Gargett et Bittre, 2009), dans lequel la production cumulée ne peut pas être supérieure aux découvertes cumulées. Par conséquent, si les découvertes sont passées par un maximum et ont décru, la production devra faire de même, même si les taux réels peuvent évidemment différer. Elle ne tient pas compte de la façon dont la demande pourrait varier, contrairement au modèle LTG.

Figure 2. Taux de production de pétrole : réel et projeté ; dérivé de LTG ; et courbe « selon Hubbert » basée sur une fonction logistique – toutes normalisées pour correspondre à la ressource totale (c’est-à-dire l’aire sous les courbes).

Contrairement à d’autres prévisions de la production de pétrole, la courbe LTG n’est pas explicitement encodée dans le modèle, mais est le produit d’autres dynamiques. Une croissance exponentielle se produit initialement en raison de la demande de l’activité industrielle, en croissance exponentielle. La production diminue par la suite à cause de l’effondrement de la demande de l’activité industrielle (voir section suivante). La production de ressources non-renouvelables dans le modèle World3 s’ajuste avec la population en utilisant un coefficient d’utilisation des ressources per capita, lequel est une fonction croissante (approximativement linéaire) de la production industrielle per capita. Par conséquent, le taux de production suit la production industrielle. Notablement, la ressource pétrolière n’est pas épuisée lorsque l’effondrement mondial commence ; loin de là, puisque le taux d’extraction maximal se produit à la moitié des ressources totales. En outre, comme l’indiquent des commentateurs respectés (« The Economist » et « The Guardian »), il y a d’immenses réserves supplémentaires de combustibles sous forme de pétrole non conventionnel et de réserves de gaz, telles que celles accessibles par fracturation hydraulique (Maugeri, 2012). (Ces réserves additionnelles ont été incluses dans les données sur les ressources non renouvelables pour la comparaison présentée en Fig. 1).

La vision optimiste exprimée récemment est qu’il y pourrait y avoir une nouvelle surabondance de pétrole et de gaz. A première vue, cela semble contredire la contrainte de ressources qui sous-tend l’effondrement dans le scénario BAU de LTG. Mais les protagonistes de cette surabondance de pétrole et de gaz n’ont pas compris un point crucial. Ils ont confondu un stock et un flux. Le point clé, comme le souligne le modèle LTG, est la vitesse à laquelle la ressource peut être fournie, c’est-à-dire le flux, et les besoins associés en machines, énergie et autres intrants pour pouvoir obtenir ce flux. La recherche contemporaine sur l’énergie nécessaire pour extraire et fournir une unité d’énergie à partir du pétrole montre que les intrants ont augmenté de presque un ordre de grandeur. Peu importe la taille du stock de ressources si elles ne peuvent pas être extraites assez rapidement, ou si d’autres ressources nécessaires par ailleurs dans l’économie sont consommées pendant l’extraction. Les optimistes du pétrole et du gaz notent que l’extraction de carburants non conventionnels n’est économiquement rentable qu’au voisinage de 70 US$ le baril. Ils reconnaissent par là-même que l’époque du pétrole bon marché est révolue, apparemment sans se rendre compte que les carburants chers sont un signe de contraintes sur les taux d’extraction et les intrants nécessaires. Ce sont ces contraintes qui conduisent à l’effondrement dans le scénario BAU de LTG.

La fin du pétrole facile et l’effondrement global ultérieur

Par conséquent, ce qui est plus pertinent que le taux d’approvisionnement en pétrole en lui-même pour notre analyse, c’est le « coût d’opportunité » associé à l’extraction de réserves de pétrole conventionnel en constante diminution, ou avec l’extraction difficile de pétroles non conventionnels (tels que sables bitumineux, extraction en eaux profondes, liquéfaction du charbon, etc.) (Mur­ray et King, 2012). Dans le modèle LTG, la proportion de capital allouée à l’obtention des ressources (FCAOR) représente ce coût d’opportunité.

Dans la littérature sur le pic pétrolier, la mesure pertinente du coût d’opportunité est le retour d’énergie par rapport à l’investissement (EROI) qui correspond à l’énergie nette disponible après avoir retranché l’énergie utilisée à extraire la ressource (Heun et de Wit, 2012, Dale et al., 2011, Heinberg, 2009, Murphy et Hall, 2011). L’EROI est défini comme le rapport entre l’énergie brute produite, TEProd, et l’énergie investie pour obtenir l’énergie produite, ERes.

EROI = Retour en énergie de l’énergie investie form1

Le EROI peut être relié au FCAOR utilisé dans le modèle LTG. Etant donné que le capital (machines telles que pompes, véhicules) utilisé dans le secteur des ressources, CRes, est essentiellement représentatif du stock global de machines, CTtl, l’intensité d’énergie sera similaire et par conséquent, le ratio de capital peut être approximé par le rapport de l’énergie utilisée dans le secteur de l’extraction des ressources, ERes, à l’énergie totale consommée, TECons.

FCAOR = fraction du capital utilisé pour obtenir des ressources form2

Etant donné que l’énergie totale consommée chaque année sera approximativement égale à l’énergie totale produite (parce que les réserves d’énergie stockées sont relativement faibles et ne changent pas significativement d’une année sur l’autre), TECons TEProd, et les équations 1 et 2 donnent : fcaor1

Les données recueillies et le modèle de l’EROI de Dale et al. (2011) peuvent donc être convertis en FCAOR à des valeurs correspondant à la proportion de ressources de pétrole qui reste. Ceci peut alors être comparé avec les données utilisées dans le modèle LTG (par exemple, voir Meadows et al., 1974, figure 5-18).

Si le pic du pétrole conventionnel s’est produit, ou est sur le point de survenir, alors approximativement la moitié des ressources ont été consommées, c’est-à-dire que la part de ressource non-renouvelable restante est NRFR ≈ 0,5. Les estimations actuelles de l’EROI sont dans une fourchette de 10-20 (ou 1/EROI de 0,1 à 0,05). Ceci est en accord avec les valeurs et les tendances du paramètre clé, FCAOR, utilisé dans LTG (voir fig. 3).

Par conséquent, en plus des comparaisons de données faites sur les résultats modélisés, ces informations sur les ressources pétrolières corroborent un facteur clé de la dynamique du scénario BAU de LTG. En d’autres termes, en plus du fait que les résultats du modèle correspondent aux données disponibles, le mécanisme clé qui conduit à l’effondrement dans le scénario BAU de LTG est aussi observé dans les données du monde réel.

Le Rôle des innovations dans les énergies alternatives.

Étant donné que le mécanisme clé qui sous-tend l’effondrement dans le scénario BAU est évidemment le détournement de capitaux vers le secteur de l’extraction de ressources qui s’épuisent, il est pertinent d’examiner la sensibilité du scénario à des modifications de ce facteur. Dans le cas des ressources de pétrole (et de gaz) en particulier, se pourrait-il que l’expansion actuelle des ressources non conventionnelles (pétrole léger de réservoirs étanches, pétrole et gaz de schiste, sables bitumineux, etc.) soit suffisante pour compenser le déclin de la production de pétrole conventionnel ?

Les critiques sur les ressources non conventionnelles portent sur la diminution de l’énergie nette due à la difficulté d’extraction. Dans la modélisation LTG, cela correspond à la proportion de capital allouée pour obtenir des ressources (FOCAR) qui augmente à mesure que le stock de ressource diminue (comme dans le cadre du modèle BAU).

Cependant, nous n’en sommes qu’aux débuts de l’ère des ressources non conventionnelles, de sorte qu’il serait raisonnable d’imaginer que l’expérience accumulée et les nouvelles technologies faciliteront l’extraction, et réduiront ainsi le ratio énergie/capital requis pour chaque baril de pétrole. Cette possibilité a été testée dans le model World3, en utilisant le paramètre (testFOCAR) montré dans la fig.3.

Figure 3. Augmentation de l’efficacité dans l’extraction des ressources non conventionnelles (courbe bleue) au fur et à mesure que la proportion de ressource décline vers zéro, comparé au scénario BAU (rouge).

Figure 4. L’effondrement est retardé de 20 ans, mais est pire (c’est-à-dire en « falaise de Sénèque »), du fait d’une efficacité accrue dans l’accès aux ressources non conventionnelles.

Le FOCAR alternatif (proportion de capital allouée pour obtenir des ressources) est maintenu au niveau actuel et est même légèrement diminué (à mi-chemin entre les 5 % initiaux et le niveau actuel) pour simuler l’effet des technologies permettant des réductions de coût.

Mais lorsque la ressource restante approche 10 %, l’effort d’extraction augmente et doit s’approcher d’un FOCAR de 1 quand la ressource s’épuise (la valeur de 1 empêche de fait la ressource non renouvelable d’être complètement épuisée parce que les coûts d’extraction de la ressource freinent l’extraction elle-même). Ce type de FOCAR a aussi été testé par l’équipe de LTG (voir pp398-405 Meadows et al., 1974), entre autres tests de sensibilité.

Cependant, l’effondrement n’est pas évité mais seulement retardé d’une ou deux décennies (Fig. 4), et lorsqu’il survient la vitesse de déclin est encore plus grande. Des ressources plus faciles à obtenir permettent un regain de croissance après un déclin relativement mineur autour de 2015. Par la suite, la diminution des ressources non renouvelables continue rapidement, et atteint un niveau tellement bas que le système industriel ne peut plus être soutenu et la production s’effondre vers 2030. En conséquence, la population croît un peu haut que ce que ne le prévoit le modèle BAU, mais chute à partir d’environ 2035 à une vitesse plus rapide et jusqu’à un niveau inférieur.

Impact contemporain des contraintes pétrolières : l’effondrement est-il en cours ?

La concordance étroite entre le scénario BAU de LTG et les développements observés au cours des 40 dernières années, tout comme la correspondance au niveau des dynamiques sous-jacentes décrites précédemment, laissent augurer d’un potentiel effondrement mondial. Bien que la plupart des commentaires sur le LTG situent l’effondrement vers le milieu du siècle (et les auteurs de LTG ont insisté pour ne pas interpréter l’échelle de temps trop précisément), le scénario BAU implique qu’un effondrement relativement rapide des conditions économiques et de la population pourrait être imminent. De fait, d’autres aspects des contraintes en approvisionnement pétrolier, explorées dans la suite de cet article, indiquent que la récession économique en cours depuis la crise financière mondiale pourrait être représentative d’un effondrement imminent du type du scénario BAU.

Tout d’abord, l’augmentation du prix du pétrole a correspondu à une augmentation récente du prix des denrées alimentaires (par exemple Alghalith, 2010, Chen et al., 2010). Il y a des liens directs et indirects entre le pétrole et la nourriture (Schwartz et al., 2011, Neff et al., 2011), associés au carburant nécessaire aux machines et au transport, à la fois dans les fermes et dans la transformation et la distribution agroalimentaire, ainsi que des matières premières pour les intrants tels que les pesticides. De même, bien que les engrais azotés soient largement fabriqués à partir de gaz naturel, le prix de ces produits est également lié à celui du pétrole. Plus récemment, la production de bio-carburants comme alternative au carburant de transport, tels que l’éthanol à base de maïs, a transféré une partie de la production agricole et a été un facteur d’augmentation du prix des denrées alimentaires (par exemple, Alghalith, 2010, Chen et al., 2010). Ces évolutions ressemblent à la dynamique du scénario BAU de LTG où la production agricole est impactée négativement par des intrants réduits. Il semble aussi y avoir des preuves que la pollution mondiale commence à impacter la production alimentaire (qui est un effet secondaire dans le scénario BAU), par la récente survenue de sécheresses majeures, tempêtes et incendies (par exemple, en Russie et en Australie) qui sont potentiellement les impacts avant-coureurs du changement climatique induit par l’émission anthropique de gaz à effet de serre.

Le rôle des prix du pétrole (et des denrées) a des implications plus étendues, dans les chocs économiques et politiques plus généraux. Par exemple, d’autres modélisations agrégées du rôle de l’énergie dans l’économie (Nel et Cooper, 2009) constatent que les contraintes énergétiques provoquent un ralentissement économique à long terme, ainsi qu’une réduction des gaz à effet de serre, conclusions qui sont similaires à celles de l’effondrement dans le modèle LTG. Empiriquement, il y a des preuves claires (par exemple, Murray et King, 2012, aperçus dans Murphy and Hall, 2010, Murphy and Hall, 2011) d’une relation entre nombre d’augmentations du prix du pétrole et des récessions économiques (tout comme il existe une forte corrélation entre la consommation d’énergie et la croissance des indicateurs économiques). L’analyse économétrique produite par Hamilton (2009) indique que la dernière récession aux États-Unis, associée à la crise financière mondiale, était différente des précédents chocs pétroliers dans la mesure où elle apparait causée par la combinaison d’une forte demande mondiale confrontée à une production mondiale en stagnation. Son analyse minimise le rôle de la spéculation financière.

Néanmoins, la cause immédiate principale de la crise financière mondiale est évidemment financière : des niveaux excessifs de dette (par rapport au PIB, ou plus précisément, la capacité effective de l’économie réelle à rembourser la dette) (Keen 2009). De telles dynamiques financières n’étaient pas intégrées dans la modélisation LTG. Das (2011) met en lumière les cessations de paiement de dettes à haut risque tels que les sub-primes sur les hypothèques immobilières, comme facteur clé du déclenchement de la crise financière mondiale. Les modèles financiers utilisés n’ont pas correctement pris en compte un nombre élevé de défauts simultanés, en se basant sur les analyses statistiques de périodes antérieures qui suggéraient une moindre corrélation entre les défauts de paiement. Cette corrélation peut être causée par des aspects spécifiques aux instruments financiers créés récemment, incluant par exemple les ajustements à la hausse des taux d’intérêt sur les prêts hypothécaires après une période initiale « attractive » de taux d’intérêts très faibles. Même ainsi, une certaine dissémination des défauts serait attendue dans ce cas. Alternativement, un autre facteur potentiel pourrait être les accroissements des prix du pétrole et des denrées corrélées, qui serait ressenti par tous les ménages simultanément (mais avec un impact disproportionné sur un grand nombre de ménages à bas revenus discrétionnaires).

Indépendamment du rôle que les contraintes pétrolières et les prix du pétrole ont joué dans la crise financière mondiale actuelle, une dernière considération porte sur le fait de savoir s’il y a un espace pour une transition réussie vers les énergies alternatives dédiées au transport, et plus généralement pour les énergies renouvelables.

En raison de la crise financière mondiale, il pourrait y avoir un manque de crédits pour financer toute transition coordonnée (ou spontanée) (Fantazzini et al., 2011). Et la reprise économique peut être interrompue, à plusieurs reprises, par une augmentation des prix du pétrole associée à toute reprise. En outre, même si une transition est initiée, cela peut prendre au moins 20 ans pour mener à bien la transformation pour une nouvelle flotte de véhicules et pour les infrastructures de distribution. (Hirsch, 2008, Hirsch et al., 2005). Le chemin vers la transition nécessite d’introduire de nouveaux carburants pour compenser une possible réduction de la production pétrolière de 4 % (ou plus), tout en satisfaisant une demande supplémentaire associée à la croissance économique. Il n’est pas évident que ces diverses conditions requises pour une transition soient possibles.

Le rôle des réponses sociales

En termes de changements sociaux, il est pertinent de noter que si les auteurs de LTG avertissent que les dynamiques du modèle World3 continuent d’opérer à travers toutes les ruptures, diverses dynamiques sociales pourraient prendre de l’importance soit pour aggraver ou adoucir l’effondrement (par exemple, des réformes issues d’une gouvernance mondiale, des guerres mondiales ou régionales). D’autres chercheurs ont envisagé comment la société pourrait réagir à de graves contraintes de ressources (par exemple Friedrichs, 2010, Fantazzini et al., 2011, Heinberg, 2007, Orlov, 2008, Heinberg, 2011). Divers degrés de conflit sont envisagés, tout comme des modes de vie redevenant plus autarciques dans les pays développés. Les dynamiques du modèle World3 conduisant à un effondrement s’accordent avec certains aspects d’autres descriptions de civilisations qui se sont effondrées (Tainter, 1988, Diamond, 2005, Greer, 2008, Greer, 2005). La proposition de Tainter, que les bénéfices décroissent pour un accroissement de complexité, se rapporte à l’inefficacité croissante de l’extraction de ressources en voie d’épuisement dans la simulation World3. Elle est aussi en adéquation avec l’observation plus générale dans l’étude LTG que les tentatives successives pour résoudre les défis de soutenabilité dans le modèle World3, qui conduisent au scénario de la « technologie globale », ont pour résultat un effondrement encore plus substantiel. L’existence dans World3 de retards dans la reconnaissance et la réponse aux problèmes environnementaux s’accordent avec les éléments clés de la caractérisation de Diamond des sociétés qui ont échoué. Et le mécanisme de Greer « d’effondrement catabolique » – c’est-à-dire, d’augmentations des coûts de maintenance excédant la production de capital, couplées avec un épuisement important de ressources clés – décrit sur un mode plus lent le facteur central du déclin dans le scénario BAU de LTG.

Malheureusement, les preuves scientifiques des graves problèmes environnementaux ou de ressources naturelles se sont heurtées à une forte résistance de la part de forces sociétales puissantes, comme le démontre clairement la longue histoire de LTG ou les oppositions aux initiatives internationales des Nations Unies sur les questions environnementales/de changement climatique. Non sans ironie, la confirmation apparente par cet article du scénario BAU du modèle LTG implique que l’attention des scientifiques et du public pour le changement climatique, quoique d’importance cruciale en elle-même, pourrait avoir été défavorablement détournée du problème des contraintes de ressources, particulièrement celle de l’approvisionnement en pétrole. En effet, si l’effondrement global se produit conformément au scénario LTG, alors les impacts de la pollution se résoudront naturellement – quoique pas dans un sens idéal ! Une des leçons difficiles des scénario de LTG est que les questions environnementales mondiales sont généralement étroitement liées et ne devraient pas être traitées comme des problèmes séparés. Une autre leçon est l’importance de la prise de mesures préventives bien avant que les problèmes ne s’enracinent. Malheureusement, la correspondance des tendances des données avec la dynamique de LTG indique que les premiers stades de l’effondrement pourraient survenir d’ici une décennie, ou pourraient même être déjà en cours. Cela suggère, dans une perspective rationnelle basée sur le risque probable, que nous avons gaspillé les dernières décennies, et que se préparer à un effondrement mondial pourrait être encore plus important que de chercher à éviter l’effondrement.

 

Annexes

Mises à jour des données historiques

Les données présentées ici font suite à la revue à 30 ans (Turner, 2008). Ces données couvrent les variables présentées dans les graphiques de résultat LTG : population (et taux bruts de natalité et de mortalité) ; nourriture per capita ; production industrielle per capita ; proportion de ressources non-renouvelables disponibles ; et pollution mondiale persistante. Les sources de données sont toutes du domaine public, nombre d’entre elles via les diverses agences des Nations Unies (et leurs sites internet). Des détails ont déjà été fournis (Turner, 2008) sur ces sources de données et des aspects tels que l’interprétation, les incertitudes et les agrégations.

Cependant, certaines données supplémentaires et certains calculs ont été nécessaires étant donné que les données mesurées jusqu’en 2010 n’étaient pas toujours disponibles (et même lorsqu’elles l’étaient, il pouvait s’agir de prévisions estimées). Un résumé des données est fourni ci-après.

Les données démographiques sont déjà aisément disponibles de la Division Démographie du Département des Affaires Sociales du Secrétariat de l’ONU (obtenues via la base de données en ligne EarthTrends du World Resources Institute) ; mais les données à partir de 2006 sont des prévisions. Etant donné le faible écart jusqu’à 2010 et l’inertie habituelle dans les dynamiques démographiques, l’estimation de 2010 sera suffisamment précise pour la comparaison faite ici. La production de nourriture est basée sur les données de valeur énergétique (calories) de la FAO, avec l’extension jusqu’à 2009/10 générée par comparaison avec les données de production, qui a été ajustée à la valeur énergétique pour chaque type de nourriture correspondante dans les données de production. La production industrielle n’est disponible que jusqu’en 2007, directement auprès des « Statistical Yearbooks » de l’ONU (2006, 2008), désormais accessibles en ligne. La production industrielle per capita est utilisée comme mesure de la richesse matérielle dans le modèle LTG, mais la production industrielle fournit aussi le capital utilisé dans d’autres secteurs, y compris l’agriculture et l’extraction des ressources.

La fourniture de services (per capita) a été mesurée par des indicateurs indirects : consommation électrique per capita et taux d’alphabétisation. Dans le premier cas, pour les données les plus récentes, il a été nécessaire d’ajuster les données de production d’électricité (issues de Statistical Review 2011) en données de consommation, et donc de prendre en compte les pertes liées au transport de l’électricité. Les taux d’alphabétisation ont été mis à jour à partir de la base de données Statistics de l’UNESCO, qui est la source des données EarthTrends. Les taux d’alphabétisation fournissent un indicateur intermédiaire car ils saturent lorsqu’ils approchent de 100%. Les valeurs sont fournies pour des périodes plutôt que des années uniques.

La proportion de ressources non-renouvelables disponibles est estimée à partir des données de production sur les ressources énergétiques, car les autres ressources sont supposées (de façon conservatrice) être infiniment remplaçables ou en quantités illimitées. Les données de production d’énergie de 2010 ont été obtenues de la BP Statistical Review (2011), qui a été soustraite de la ressource totale disponible à l’origine pour obtenir la quantité de ressource restante. Pour tenir compte de l’incertitude considérable dans la ressource totale, des estimations haute et basse ont été faites basées sur les évaluations optimiste et restreinte, respectivement (Turner, 2008). De ce fait, deux courbes de données sont fournies pour la proportion de ressources non-renouvelables restantes. Finalement, la pollution mondiale persistante a été mesurée par la concentration en gaz à effet de serre CO2, disponible jusqu’en 2008 sur la base de données EarthTrends, les mesures les plus récentes jusqu’en 2010 provenant de Pieter Tans, Na­tional Oceanic and Atmospheric Administration (NOAA) Earth System Research Laboratory (ESRL), Ralph Keeling, Scripps Institution of Oceanography.

Comparaison des données avec trois scénarii limites

Pour permettre de comprendre à quel point les données disponibles s’alignent avec le scénario BAU ou « Standard run » de la modélisation LTG, nous avons élargi la comparaison à deux autres scénarii clés de la modélisation LTG, à savoir « technologie Globale » et « monde stabilisé ». Les trois scénarii ensemble encadrent efficacement l’ensemble du spectre des scénarii produits.

Le scénario « technologie globale » essaie de résoudre les problèmes de développement durable avec un large spectre de solutions techniques. Ce scénario basé sur la technologie intègre des niveaux de ressources qui sont de fait illimités, 75 % des matériels sont recyclés, la pollution est réduite de 25 % par rapport à la valeur en 1970, les rendements des terres agricoles sont doublés et le contrôle des naissances est disponible sur toute la planète.

Pour le scénario « monde stabilisé », des solutions technologiques et des politiques sociales volontaires sont mis en œuvre pour atteindre un équilibre pour les facteurs clés, y compris la population, la richesse matérielle, la nourriture et les services per capita. Les exemples d’actions mise en œuvre dans le modèle World3 comprennent : contrôle des naissances parfait et famille souhaitée de deux enfants ; préférence pour la consommation de services et de structures de santé, et moins pour les biens matériels ; technologie pour réduire la pollution ; maintien des terres agricoles en redirigeant le capital dédié à l’usage industriel ; et augmentation de la durée de vie du capital dans l’industrie.

 

ii L’analyse statistique entreprise dans notre révision sur trente ans (Turner, 2008) n’a pas été reproduite ici car les changements seraient minimes, et n’ajouteraient pas grand-chose à l’évaluation.

iii http://earthtrends.wri.org (source: www.un.org/esa/population/ordering.htm)

iv http://faostat3.fao.org/home/index.html#DOWNLOAD_STANDARD

v UN 2006, table 5, p. 22, UN 2008, table 5, p. 14. http://unstats.un.org/unsd/syb/

vi http://stats.uis.unesco.org/unesco/TableViewer/document.aspx?ReportId=136&IF_ Language=eng&BR_Topic=0

vii www.esrl.noaa.gov/gmd/ccgg/trends/, scrippsco2.ucsd.edu/

 

Références

Alexander, S. 2014, The New Economics of Oil, MSSI Issues paper No. 2, Melbourne Sustainable Society Institute, The University of Melbourne.

Alghalith, M. 2010,‘The interaction between food prices and oil prices’, Energy Economics, 32, pp.1520-1522.

Bardi U. 2011, The Limits to Growth Revisited, Springer, New York.

Castro, R. 2012, ‘Arguments on the imminence of global collapse are premature when based on simulation models’, Gaia-Ecological Perspectives for Science and Society, 21, pp. 271-273.

Chen, S.T., Kuo, H.I. & Chen, C.C. 2010, ‘Modeling the relationship between the oil price and global food prices’, Applied Energy, 87, pp. 2517-2525.

Dale, M., Krumdieck, S. & Bodger, P. 2011, ‘Net energy yield from production of conventional oil’, Energy Policy, 39, pp. 7095-7102.

Das, S. 2011, Extreme Money: Masters of the Universe and the Cult of Risk, FT Press, New Jersey, US.

De Jongh, D. C. J. 1978, ‘Structural parameter sensitivity of the ‘limits to growth’ world model’, Applied Mathematical Modelling, 2, pp. 77-80.

Diamond J. 2005, Collapse: How Societies Choose to Fail or Survive, Penguin Group, UK.

Fantazzini, D., Höök, M. & Angelantoni, A. 2011, ‘Global oil risks in the early 21st century’, Energy Policy, 39, pp. 7865-7873.

Friedrichs, J. 2010, ‘Global energy crunch: How different parts of the world would react to a peak oil scenario’, Energy Policy, 38, pp. 4562-4569.

Gargett, D. & BITRE 2009, Transport Energy Futures: long-term oil supply trends and projections, Canberra ACT: Bureau of Infrastructure, Transport and Regional Economics.

Greer, J. M. 2005. How Civilizations Fall: a theory of catabolic collapse, WTV.

Greer, J. M. 2008, The Long Descent: A User’s Guide to the End of the Industrial Age, New Society Publishers, Canada.

Hall, C. A. S. & Day J. W. 2009, ‘Revisiting the Limits to Growth After Peak Oil’, American Scientist, 97, pp. 230-237.

Hamilton, J.D. 2009, ‘Causes and Consequences of the Oil Shock of 2007-08’, Brookings Papers on Economic Activity, 1, pp. 215-83.

Harich, J. 2010, ‘Change resistance as the crux of the environmental sustainability problem’, System Dynamics Review, 26, pp. 35-72.

Heinberg, R. 2007, Peak Everything: waking up to the century of declines, New Society Publishers, Canada,

Heinberg, R. 2009, ‘Searching for a miracle: “Net Energy” limits and the fate of industrial society’, A joint report from the International Forum on Globalization, the Post Carbon Institute, accessed: www.postcarbon.org/new-site-files/Reports/Searching_for_a_Miracle_web10nov09.pdf

Heinberg, R. 2011, The End of Growth: adapting to our new economic reality, New Society Publishers, Canada.

Heun, M. K. & De Wit, M. 2012, ‘Energy return on (energy) invested (EROI), oil prices, and energy transitions’, Energy Policy, 40, pp.147-158.

Hirsch, R. L. 2008, ‘Mitigation of maximum world oil production: shortage scenarios’, Energy Policy, 36, pp. 881-889.

Hirsch, R. L., Bezdek, R. & Wendling, R. 2005, Peaking of World Oil Production: impacts, mitigation and risk management, National Energy Technology Laboratory (NETL), Department of Energy, West Virginia, US

Hubbert, M. K. 1956, Nuclear Energy and the Fossil Fuels, Shell Development Company, Houston, Texas.

Hubbert, M. K. 1982, Oil and Gas Supply Modeling, U.S. Department of Commerce / National Bureau of Standards (now the National Institute of Standards and Technology, NIST), US.

Keen, S. 2009, ‘Bailing out the titanic with a thimble’, Economic Analysis & Policy, 39, pp. 3-25.

Linner, B.O. & Selin, H. 2013, ‘The United Nations conference on sustainable development: forty years in the making’, Environment and Planning C: Government and Policy, 31, pp. 971-987.

Lomborg, B. & Rubin, O. 2002, ‘The dustbin of history: limits to growth’, Foreign Policy, 133, pp. 42-44.

Maugeri, L. 2012, Oil: The Next Revolution, Discussion Paper 2012-10, Belfer Center for Science and International Affairs, Harvard Kennedy School, Harvard University, US.

Meadowcroft, J. 2013, ‘Reaching the Limits?’, Environment and Planning C: Government and Policy, 31, pp. 988-1002.

Meadows, D. H., Meadows, D. L., Randers, J. & Behrens III, W. W. 1972, The Limits to Growth, Universe Books, New York, US.

Meadows, D. L., Behrens III, W. W., Meadows, D. H., Naill, R. F., Randers, J. & Zahn, E. K. O. 1974, Dynamics of Growth in a Finite World, Wright-Allen Press, Massachusetts, US.

Murphy, D. J. & Hall, C. A. S. 2010, ‘Year in review-EROI or energy return on (energy) invested’, Annals of the New York Academy of Sciences, 1185, pp.102-118.

Murphy, D. J. & Hall, C. A. S. 2011, ‘Energy return on investment, peak oil, and the end of economic growth’, Annals of the New York Academy of Sciences, 1219, pp. 52-72.

Murray, J. & King, D. 2012, ‘Climate policy: Oil’s tipping point has passed’, Nature, 481, pp. 433-435.

Murray, J. W. & Hansen, J. 2013, ‘Peak oil and energy independence: myth and reality’, Eos, Transactions American Geophysical Union, 94, pp. 245-246.

Neff R. A., Parker, C. L., Kirschenmann, F. L., Tinch, J. & Lawrence, R. S. 2011, ‘Peak oil, food systems, and public health’, American Journal of Public Health, 101, pp.1587-1597.

Nel, W. P. & Cooper, C. J. 2009, ‘Implications of fossil fuel constraints on economic growth and global warming’, Energy Policy, 37, pp. 166-180.

Orlov, D. 2008, Reinventing Collapse, New Society Publishers, Canada.

Randers, J. 2012, 2052: A Global Forecast for the Next Forty Years, Chelsea Green Publishing, Vermont US.

Randers, J. 2012, ‘The real message of the Limits to Growth: a plea for forward-looking global policy’, Gaia-Ecological Perspectives for Science and Society, 21 (2), pp. 102-05.

Raskin, P. D., Electris, C. & Rosen, R. A. 2010, ‘The century ahead: searching for sustainability’, Sustainability, 2, pp. 2626-2651.

Rickards, L., Wiseman, J. and Kashima, Y. (In press) ‘Barriers to effective mitigation actions on climate change: the case of senior government and business decision-makers’, Wiley Interdisciplinary Review, Climate Change.

Schwartz, B. S., Parker, C. L., Hess, J. & Frumkin, H. 2011, ‘Public health and medicine in an age of energy scarcity: the case of petroleum’, American Journal of Public Health, 101, pp. 1560-1567.

Simmons, M.R., 2000, ‘Revisiting the Limits to Growth: could the Club of Rome have been correct, after all?’, An Energy White Paper, accessed: www.simmonsco-intl.com/files/172.pdf.

Sorrell, S., Miller, R., Bentley, R. & Speirs, J. 2010a, ‘Oil futures: A comparison of global supply fore­casts’, Energy Policy, 38, pp. 4990-5003.

Sorrell, S., Speirs, J., Bentley, R., Brandt, A. & Miller, R. 2010b, ‘Global oil depletion: A review of the evidence’, Energy Policy, 38, pp.5290-5295.

Tainter, J. A. 1988, The Collapse of Complex Societies, Cambridge University Press, Cambridge, UK.

Turner, G. M. 2008, ‘A comparison of The Limits to Growth with 30 years of reality’, Global Environ­mental Change, 18, pp. 397-411.

Turner, G. M. 2012, ‘On the cusp of global collapse? Updated comparison of the Limits to Growth with historical data’, GAiA – Ecological Perspectives for Science and Society, 21, pp.116-124.

Turner, G. M. 2013, ‘The limits to growth model is more than a mathematical exercise; reaction to R. Castro, 2012, Arguments on the imminence of global collapse are premature when based on simulation models’, GAiA 21/4, pp. 271– 273. GAiA, 22, pp.18-19.

Vermeulen, P. J. & De Jongh, D. C. J. 1976, ‘Parameter sensitivity of the ‘Limits to Growth’ world model’, Applied Mathematical Modelling, 1, pp. 29-32.

About MSSI:

La Melbourne Sustainable Society Institute (MSSI) vise à faciliter et permettre les liens, projets et conversations de recherche conduisant à une compréhension accrue des tendances, défis et solutions pour la soutenabilité et la résilience. L’approche du MSSI inclut un accent particulier sur la contribution des sciences sociales et des humanités pour comprendre et faire face aux définis de la soutenabilité et de la résilience.

Source : Loïc Steffan, 07-06-2016


Note : les auteurs avaient mis à jour l’étude en 2002 :

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

Sam // 07.10.2017 à 09h37

« La décroissance est notre destin » (Yves Cochet).
Le modèle « libéral productiviste » s’apparente de plus en plus à une entreprise de démolition contrôlée de la planète, mise en oeuvre par des fous illuminés qui croient au retour de la sainte croissance et communient par la consommation, sous le regard bienveillant de dieu le père : le marché tout puissant et miséricordieux (la trinité ?).
L’aveuglement de cette approche mystico-religieuse devant les données qui s’accumulent prédisant l’effondrement est un crime contre l’humanité, vu ce qui nous attend.

126 réactions et commentaires

  • LBSSO // 07.10.2017 à 08h18

    Cette vérification des anticipations est passionnante,inquiétante.
    Toutefois, je ne comprends pas un point concernant le capital et demande aussi humblement votre aide.
    Extraits:
    « Avec une part significative du capital qui va vers l’extraction des ressources, il n’y a plus suffisamment de capital disponible pour remplacer entièrement l’obsolescence des machines et du capital dans le secteur industriel lui-même »
    « L’estimation basse montre aussi une chute importante à partir du point où le modèle World3 intègre une dérivation croissante de capital vers le secteur de l’extraction des ressources naturelles afin d’extraire des ressources moins accessibles »

    Or, je pensais que la quantité de capital n’était pas insuffisante mais qu’en revanche son allocation n’était pas optimale (cad non tournée vers des enjeux essentiels).Or l’auteur semble indiquer, que non seulement le capital manque (et qu’en plus il est capté de plus en plus par l’extraction des ressources ce que je comprends).
    Merci

      +2

    Alerter
    • Gordion // 07.10.2017 à 08h32

      …hmm, le remplacement des machines dicté par l’obsolescence de l’outil de production, et par la nécessité d’accroissement de la productivité ne serait-il pas dépendant des coûts d’investissement nécessaires? Et de leur comparaison par rapport avec l’investissement en « ressources humaines » et « robotiques »?

      Les ressources humaines telles que le Reich allemand les utilisent (puiser dans le réservoir de main d’oeuvre de l’Europe Centrale, moins chère que celles des autres pays de l’UE), robotiques (le Japon investit massivement dans les robots domotiques (aides à la personne par exemple, afin de limiter l’accès à l’immigration qui serait nécessaire d’un strict point de vue libéral afin de pallier à son déclin démographique). Vous aurez noté que le Reich a décidé unilatéralement d’ouvrir ses portes – et donc celles de l’espace Schengen – à la main d’oeuvre extra-européenne bon marché afin de préserver les marges de ses entreprises industrielles, et donc de son excédent commercial.

      Peut-être un début de réponse à votre question?

        +10

      Alerter
      • 5cents // 07.10.2017 à 15h24

        Les prévisions on été faites en 72, soit 1 an aprés l’abandon de la convertibilité du dollar US en or. Depuis le manque de capital semble moins problématique car les banques centrales n’ont plus de limites physiques à la création monétaire comme nous le constatons ces dernières années.

          +12

        Alerter
    • thomas // 07.10.2017 à 08h33

      les simulations n’incluent pas la monnaie et donc pas le capital au sens financier. les simulations modélisent un flux d’énergie global qui sert à transformer le monde (cad tous les travaux mécaniques, chimiques, physiques débouchant sur une activité économique).

      dans la meme veine, à lire la tribune de yves Cochet:
      http://www.liberation.fr/debats/2017/08/23/de-la-fin-d-un-monde-a-la-renaissance-en-2050_1591503

        +8

      Alerter
      • Sam // 07.10.2017 à 09h37

        « La décroissance est notre destin » (Yves Cochet).
        Le modèle « libéral productiviste » s’apparente de plus en plus à une entreprise de démolition contrôlée de la planète, mise en oeuvre par des fous illuminés qui croient au retour de la sainte croissance et communient par la consommation, sous le regard bienveillant de dieu le père : le marché tout puissant et miséricordieux (la trinité ?).
        L’aveuglement de cette approche mystico-religieuse devant les données qui s’accumulent prédisant l’effondrement est un crime contre l’humanité, vu ce qui nous attend.

          +49

        Alerter
        • Ovni de Mars // 07.10.2017 à 09h50

          Complètement d’accord avec vous.

          J’ajoute que les macronistes s’apparentent aux membres d’une secte fondamentaliste au sein de cette religion de la croissance, que les « il faut faire les réformes sinon les Français ne le comprendraient pas », les « je suis venu pour reformer et j’accomplirai ce pour quoi j’ai été élu », etc, sont le credo ou les mantra que les prêtres médiatiques font tourner en boucle sur les média de propagande

            +34

          Alerter
          • Thierry // 07.10.2017 à 10h43

            Aucun parti politique important n’est décroissant ! Aucun n’a dans son programme une baisse du pouvoir d’achat, ou une remise en cause de tout ce que la croissance économique a amené depuis 1 siècle.

              +12

            Alerter
            • Roger // 07.10.2017 à 14h50

              Alors, vous n’avez pas étudié « l’avenir en commun »…?

                +9

              Alerter
            • patrick // 08.10.2017 à 11h48

              normal !
              il est difficile d’être élu en annonçant : » bonles gars, la fête est finie, maintenant on va se serrer la ceinture , finis les camping-cars, les berlines allemandes, les smartphones , les week-end à Barcelone avec Easyjet … « .
              Donc ça fait 40 ans que les politiciens continuent à tout promettre à crédit.

                +3

              Alerter
          • Chris // 07.10.2017 à 11h47

            Macron est un pur produit de la génération X qui a grandi dans l’opulence, biberonné et porté par l’environnement social des 1%, donc profondément mercantile et égocentré.
            Pour revenir au billet, je suis absolument ravie qu’on reparle et compare le LTG avec la situation actuelle. Je le relis moi-même à peu près tous les 6 ans et m’émerveille de sa fiabilité.
            Oui, j’affirmerai sans la moindre hésitation que la crise financière -cet incroyable bidouillage du capital pour tirer « quand même » une pseudo croissance- est un signe d’effondrement lent qui va se poursuivre inexorablement.
            Nous sommes visiblement dedans depuis déjà une dizaine d’années, même plus, puisque les « gains » antérieurs qui l’on mit en place, l’étaient justement pour rallonger la sauce et balayer sous le tapis…
            A cela s’ajoutent les pics de production : extraire, produire devient de plus en plus couteux en tous les domaines avec en face des consommateurs qui seront de moins en moins demandeurs faute de revenus. Mais aussi l’effet d’accélération produit par la globalisation.
            Un immense soufflet qui va retomber de lui-même mais où les générations addictées aux hochets vont la roter ! Un retour à l’autarcie aura du bon…
            Bienvenue dans le monde du réel.

              +20

            Alerter
        • Didier Mermin // 07.10.2017 à 13h12

          « L’aveuglement de cette approche mystico-religieuse devant les données qui s’accumulent prédisant l’effondrement est un crime contre l’humanité » : mais la « décroissance » relève tout autant d’une « approche mystico-religieuse », car elle est impossible à mettre en œuvre de façon délibérée.

          Ce développement qui a conduit l’espèce humaine à la veille de son effondrement est SYSTÉMIQUE. S’il semble être le fruit d’un modèle « criminel », ce n’est que pour ses aspects les plus récents et les plus superficiels, ceux qui sont contrôlés par les capitalistes et les gouvernements. Mais 99% de ses causes et conséquences ne sont même pas contrôlables, à commencer par la concurrence qui existe partout et à tous les niveaux.

          La rationalité humaine et ses prédictions, (décroissantistes ou non), sont mises à mal : aucune solution ne peut plus être annoncée ni anticipée. L’espèce humaine va devoir s’adapter, de façon imprévisible, à des changements de plus en plus imprévisibles et importants. J’essaye d’en parler, (en petit amateur) sur cette page FB (ouverte à tous) : https://www.facebook.com/onfoncedanslemur/

            +8

          Alerter
          • subotai // 07.10.2017 à 18h34

            «  »“L’aveuglement de cette approche mystico-religieuse devant les données qui s’accumulent prédisant l’effondrement est un crime contre l’humanité” : mais la “décroissance” relève tout autant d’une “approche mystico-religieuse”, car elle est impossible à mettre en œuvre de façon délibérée. » »
            ***********
            Je ne pense pas qu’elle soit IMPOSSIBLE à mettre en œuvre de façon délibérée.
            Parce que si la croissance nécessite des moyens techniques pour produire, pour la décroissance il suffit simplement de diminuer sa consommation.
            Donc d’un coté beaucoup d’énergie et d’action nécessaire, de l’autre simplement ne rien faire – individuellement.

              +3

            Alerter
            • Didier Mermin // 07.10.2017 à 20h44

              subotai, vous avez raison sauf que c’est la nature qui se chargera d’appliquer votre « il suffit », et « sans rien faire » : simplement en laissant les humais mourir de faim ou s’entretuer.

                +7

              Alerter
            • Clauzip // 07.10.2017 à 22h20

              A mon sens la décroissance est inévitable dans un délai difficilement prévisible.
              Les salopards qui tiennent en main l’essentiel de l’e
              conomie mondiale connaissent cette issue .
              Ils poursuivent la fuite en avant espérant accumuler la quasi totalité des ressources leur permettant de survivre alors que l’humanité se réduira de plusieurs milliards
              Ainsi la roborisation maximale et l’esclavagisme pour créer et entretenir ces robots seront les moyens minimaux pour permettre à l’élite supérieure de vivre sans soucis encore qq TEMPS!
              Néanmoins,ils devront trouver un environnement vivable.Ce n’est pas gagné.
              Des hypothèses de ce type.,dignes des colonisateurs du 19eme siècle sont toujours dans l’esprit d »idéologues [modéré]!

                +4

              Alerter
          • Max // 08.10.2017 à 20h01

            La concurrence est délibérée (ouverture des frontières), elle pourrait tout-à-fait être contrôlée par une volonté politique (protectionnisme, taxes sur le transport…)

              +6

            Alerter
      • LBSSO // 07.10.2017 à 13h54

        Merci ( ainsi qu à tous les autres commentateurs et à OB ).
        Il ne me reste qu’à lire le rapport originel et tous les liens et références proposés pour comprendre les hypothèses des modèles afin de ne pas passer complètement à côté du billet.Une (longue) soirée devrait être un bond début.

        Ce matin lorsque, j ai cherché des informations plus détaillées je suis tombé sur des interviews de Meadows:
        -dans l’une , il explique que nous devons passer de l’idée de développent durable à une économie de survie…
        – dans la deuxième, il s’interroge : pourquoi des économistes ont réussit au cours des dernières décennies à imposer le libéralisme alors que pendant cette mème période eux ne sont pas arrivés à transmette leurs idées aux politiques?
        -dans la dernière: le système est certes résilient…pour les plus riches.
        Cela vaudra bien une nuit même courte avec une LED et sans café,promis .

          +6

        Alerter
    • Loic STEFFAN // 07.10.2017 à 11h07

      Lorsque l’EROI diminue la part de capital et l’énergie nécessaire pour se procurer de l’énergie augmente. de ce fait la chute de l’énergie disponible de le reste de la société diminue. Cela accélère la chute. C’est ce qu’Ugo bardi appelle la falaise de Seneque. On confond souvent capital monétaire et capital physique réel nécessaire dans une économie écologique

      Pour en savoir plus
      EROI
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_retour_%C3%A9nerg%C3%A9tique
      Falaise de Seneque
      http://adrastia.org/effet-seneque/

        +7

      Alerter
    • Kesse // 07.10.2017 à 12h01

      Un article « scientifique » bien sommaire et dont le jargon masque mal le manque de clareté de l’auteur … Il serais surprenant qu’il ait été accepté en peer review.

      Les modèles sont toujours faux, par nature … mais peuvent avoir des capacités prédictives. Il s’agit alors de comprendre pourquoi. Les analyses doivent se concentrer sur la robustesse du modèle en cas de mauvaise spécification et explorer les pistes qualitatives que suggèrent le modèle.

      C’est tout ce qui n’est pas fait. L’auteur se satisfait de la qualité prédictive du modèle … qui a pour l’instant prédit que « le business » (qq rares paramètres) continuerait comme avant. Très fort. La partie prédictive commence en 2020 … bon 2030 … bon 2040 … on verra bien, demain ou jamais, mais cet article ne nous apprend rien.

        +14

      Alerter
    • fanfan // 07.10.2017 à 15h37

      « Les limites physiques à la croissance sont à notre porte, l’effondrement menace, mais nous ne le voyons pas. » Comment un tel aveuglement est-il possible ? A quelles limites et quels risques l’économie mondiale fait-elle face à court/moyen terme ?
      Gail Tverberg, analyste des liens entre énergie et économie et notamment des impacts prévisibles des limites sur les ressources naturelles, mène l’enquête. Traduction Alexis Toulet pour le Noeud Gordien
      http://www.noeud-gordien.fr/index.php?post/2016/12/18/Les-limites-physiques-%C3%A0-la-croissance-sont-%C3%A0-notre-porte%2C-mais-nous-ne-les-voyons-pas

        +6

      Alerter
  • Jeff // 07.10.2017 à 08h29

    Pour aller plus loin : http://www.collapsologie.fr/

      +2

    Alerter
  • Raphaël // 07.10.2017 à 08h46

    Heureusement nous connaissons la solution : limitation des naissances et sobriété de consommation. La plupart des pays occidentaux sont engagés sur cette voie, tout juste freinés par l’arrière garde au pouvoir droguée au pétrole ou sous son traitement de substitution, l’absurde hydrogène. Je suis optimiste, le futur ne sera pas pire, il sera juste différent. Par contre la transition sera houleuse, mieux vaut s’y préparer mentalement.

      +19

    Alerter
    • Kiwixar // 07.10.2017 à 10h05

      « sobriété de consommation. La plupart des pays occidentaux sont engagés sur cette voie »

      Je n’ai pas la même impression. Il y a quelques décennies il y avait des modèles de voitures qui consommaient 3L/100km. Aujourd’hui les chars de 2 tonnes style gros 4×4 sont toujours autorisés, avec plusieurs écrans lcd, rétroviseurs électriques, sièges chauffants (!). Nos appareils ont un mode veille pour notre confort (trajet canapé-appareil : 2m). Les objets connectés consommeront plus, pour une utilité douteuse (fainéantise). Les gamins ont smartphone et tablette. Les centrales nucléaires françaises, prévues pour 30 ans, dureront jusqu’à ce qu’elles pètent. Seul progrès : les ampoules à led.

        +28

      Alerter
      • Raphaël // 07.10.2017 à 10h56

        Votre impression n’est pas corroborée par les chiffres :
        https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89nergie_en_France

          +0

        Alerter
        • Les-crises // 07.10.2017 à 11h25

          attention, quand on délocalise en Chine, on délocalise aussi l’énergie et la pollution…

            +36

          Alerter
          • Gordion // 07.10.2017 à 11h52

            Certes, et quand Frau Merkel annonce unilatéralement le retrait allemand de l’énergie nucléaire, elles exporte aussi la pollution (coke, lignite, etc) chez ses voisins. Le vent fera le reste.

              +13

            Alerter
            • Tassin // 07.10.2017 à 12h00

              La consommation de charbon en Allemagne est en baisse constante depuis 1990 et ça n’est pas prêt de s’arrêter.

                +6

              Alerter
            • P.Lacroix // 07.10.2017 à 14h11

              Bonjour

              Il me semble que Jean Lassalle est partisan de faire payer à l’ Allemagne le prix réel de l’ électricité nucléaire.

                +5

              Alerter
            • Mifrl // 07.10.2017 à 22h47

              « faire payer à l’ Allemagne le prix réel de l’ électricité nucléaire. »

              En clair ça veux dire quoi ?

                +2

              Alerter
          • Theoltd // 07.10.2017 à 13h30

            Exactement! On delocalise donc la part de la consommation d’énergie liée a la production de biens. Mais on fait un switch sur l’énergie utilisée, puisqu’une part importante de l’énergie fournie en Chine vient du charbon.
            On peut donc en déduire que les delocalisations massives engagées a partir des annees 90, ont permis de changer de type d’énergie pour la production de biens, et de réduire donc la consommation globale de pétrole. Grace a la Chine, on a donc gagné un peu de temps, sans réduire notre consommation de biens, donc sans diminuer notre croissance.

              +7

            Alerter
          • Raphaël // 08.10.2017 à 00h04

            Bien vu, le contenu énergétique des biens de consommation importés n’est effectivement pas intégré. A quand un article sur l’Analyse du cycle de vie ??

              +6

            Alerter
      • Larousse // 07.10.2017 à 11h02

        D’accord avec vous, il n’y a toujours pas de sobriété en France : ni sur la natalité qui est une des plus fortes en Europe ni sur le comportement compulsif des classes moyennes supérieures à faire des achats « bling bling », « plaisir », « frime » : comme les assez gros SUV (voitures patates qui se ressemblent toutes , qui dépassent de plus de 70% les résultats des tests de consommation, exemple : le captur de Renault, et on ne retire même pas ce modèle de la vente…!

          +3

        Alerter
        • Raphaël // 07.10.2017 à 11h12

          Les véhicules en vente respectent les normes européennes, qui ne prennent pas en compte l’utilisation décérébrée qui est faite de ces mêmes véhicules. Rien ne vous oblige à les acheter ni à vous passionner pour ceux qui en possèdent, vous êtes libres.

            +1

          Alerter
          • Kiwixar // 07.10.2017 à 11h38

            « vous êtes libres »

            C’est justement le problème. On ne peut pas mettre la survie des générations futures sur le choix raisonné d’un confort amoindri de la génération actuelle (infantilisée), et sur la sagesse des dirigeants – en particulier quand la grande majorité des dirigeants européens actuels n’ont pas d’enfant.

              +14

            Alerter
            • Chris // 07.10.2017 à 11h55

              Oh, vous savez, « la survie des générations futures » se fera bien malgré votre empathie !
              Mon père, un enfant gâté des années 30-40, avait coutume de dire : dans ma vie, je n’ai avancé (ajusté ma propre croissance) qu’à coups de pied aux fesses.
              Et bien, « nos » enfants feront tout pareil !

                +6

              Alerter
            • Crapaud Rouge // 07.10.2017 à 15h18

              @Chris : oui, mais j’ai bien peur que les « coups de pied aux fesses » des générations futures ne seront pas tous du même tonneau. Rien qu’en Grèce, de nos jours, il paraît que des femmes se prostituent pour… un sandwich. Et encore, il s’agit d’un pays relativement civilisé où l’État a encore les moyens de financer une police pour maintenir l’ordre public. Ailleurs, par exemple en Libye, les « coups de pied aux fesses » ne sont pas du genre à susciter des souvenirs amusés. Lire ici : https://msf.exposure.co/a-linterieur-des-centres-de-detention-de-migrants-en-libye

                +7

              Alerter
          • Larousse // 07.10.2017 à 20h21

            Dites vous pensez qu’on a les yeux fixés ou qu’il faut se mettre un baillon aux yeux et à la bouche pour ne pas voir les SUV ??? Personnellement, je roule à vélo 5 jours sur 7, je peux, et j’ai un véhicule de 30 ans à essence que je fais tourner 2 fois par semaine et je refuse qu’il parte à la casse. Si vous croyez aux normes européennes, lisez ce que disent les ingénieurs sur la future norme euro 7 en essence -sous prétexte de moins de CO2 avec un turbo , l’essence émettra autant de particules que les diesels actuels. Merci le progrès ! Et en plus pour une fiabilité des moteurs moindre peut-être -donc coût énergie de fabrication des pièces ??? En clair, vous nous dites ignorez la mode, ignorez les « passionnés de SUV » et vaille que vaille avançons gaiement vers la bérézina ! Merci pour ce sage conseil. Raphaël ! Le libéralisme vous inspire non ???

              +5

            Alerter
            • Raphaël // 08.10.2017 à 00h27

              Vous avez raison concernant les particules sur les motorisations essence et le problème est connu et anticipé depuis au moins 15 ans. Et oui les normes européennes sont respectées, sinon un véhicule n’est pas homologué ce n’est pas une question de croyance, il n’y a pas de complot, juste des gens qui mesurent des chiffres sur des bancs moteurs.

              Libre à vous de trouver ça injuste mais personnellement je préfère m’occuper de mes émissions de polluants que me faire un ulcère avec celle des autres.

                +2

              Alerter
        • Alfred // 07.10.2017 à 12h00

          Ça m’en bouche un coin que vous mettiez sur le même plan (sobriété) le fait de n’avoir pas d’enfant et le fait de consommer moins et moins bêtement. On peut comprendre votre logique comptable très premier degré mais honnêtement je vous plains. Quelle vision plate et matérialiste du monde! Quelle perméabilité aux néfastes gourous…

            +7

          Alerter
          • Raphaël // 07.10.2017 à 18h14

            Pourtant c’est un bête bilan qui fera que nous ne serons qu’un milliard dans 100 ans. Je ne suis cynique, mais je ne vous permets pas de penser que quiconque puisse m’influencer.

              +2

            Alerter
            • Alfred // 08.10.2017 à 00h07

              Vous êtes bien le seul être sur terre qui ne soit pas influencé de multiples manières… Mais je vous laisse volontiers à vos certitudes.
              Soit dit en passant mon commentaire s’adressait initialement à Larrousse.

                +0

              Alerter
        • Tassin // 07.10.2017 à 12h01

          La question de la démographie est de toutes manières déjà réglée dans nos pays occidentaux : le taux de fécondité en dessous de 2 enfants par femme dans tous les pays d’Europe, avec même des extrêmes comme l’Allemagne, la Grèce ou le Portugal à 1,3. Causant alors de gros problèmes socio-économiques.
          En France on est à 1,9 et la tendance est à la baisse.

          Et au niveau mondial réguler les naissances ne changera absolument rien sur le pic de population à 10/11 milliards car celui-ci est du à la forme de la pyramide des âges et non pas à l’indice de fécondité qui sera passera naturellement en dessous du seuil de renouvellement dans les décennies à venir. (On est à seulement 2,5 actuellement).

          Pour aller plus loin :

          https://fr.wikipedia.org/wiki/Taux_de_f%C3%A9condit%C3%A9

            +4

          Alerter
    • Lavoisier // 07.10.2017 à 14h52

      L’hydrogène n’est pas absurde . Produit par crackage des hydrocarbures , oui , c’est stupide . mais produit par crackage de l’eau , c’est la solution . Et avec quelle énergie , me direz-vous ? Le nucléaire , évidemment , avec tout un parc de petits réacteurs à haute température (on consultera à ce sujet le site des « écologistes pour el nucléaire » . On a assez d’uranium pour « tenir » la plus grande partie du siècle . Si la fusion n’est aps opérationnelle à ce moment là , on pourra faire la « soudure » avec la filière thorium . Autre avantage de l’hydrogène , c’est qu’on alimente des piles à combustible et pas des batteries au lithium ( il y a déjà de sacrées tensions sur le marché du lithium , surtout géopolitiques , évidemment ) .

        +4

      Alerter
      • BARBIER // 08.10.2017 à 03h46

        Un vieux reportage sur Arte qui montrait comment le lobby militaro-industriel aux States avait « flingué » la filière thorium pour se concentrer sur la filière plutonium avec tous ses poncifs, pollution,maladies et uranium appauvri qu’il a bien sûr fallu utiliser vu les stocks conséquents.
        Alors que la filière thorium avait « tous les avantages » , pas de risque d’explosion du réacteur , très peu de déchets nucléaires et des stocks conséquents.
        Et surtout les témoignages des scientifiques qui expliquaient comment ils s’étaient fait roulé dans la farine, genre « c’est gentil vos recherches mais on n’est pas pour rigoler, et surtout c’est nous qui décidons ».

          +1

        Alerter
      • zebul0n // 09.10.2017 à 21h05

        L’avenir pour la production de dihydrogène passera par la technique de photocatalyse de l’eau sur les semi-conducteurs.
        De l’eau, de la lumière, un semi-conducteur et vous obtenez le dihydrogène sans pollution aucune.
        Regardez à environ 1’20 » pour apercevoir le phénomène :
        https://www.youtube.com/watch?v=gzrDtZkCwqc

          +2

        Alerter
  • steph // 07.10.2017 à 08h56

    Ces analyses reposent sur un paradigme économique ultra-capitaliste. Si l’on change de modèle économique la catastrophe peut être évitée.

      +8

    Alerter
    • Raphaël // 07.10.2017 à 09h00

      Les turbulences pourront être adoucies, mais en aucun cas un retour vers une population 10 fois moins importante ne pourra être évité (situation 1900 en gros). La question est de savoir si c’est en une seconde ou en plusieurs générations.

        +10

      Alerter
      • Tassin // 07.10.2017 à 11h58

        N’importe quoi. Les techniques agricoles actuelles en bio et/ou avec peu de mécanisation n’ont rien à voir avec celles de 1900 et permettent des rendements équivalents à l’industriel voir même supérieurs.

          +6

        Alerter
        • Alfred // 07.10.2017 à 13h20

          Vous répondez à une énorme idée reçue par une plus petite idée reçue. Renseignez vous sur la productivité des maraichers de la petite couronne parisienne au XIX eme siècle.
          Notre capacité à prendre nos ancêtres pour des idiots et des incapables ne cesse de m’étonner.

            +25

          Alerter
        • Didier Mermin // 07.10.2017 à 13h36

          @Tassin : Les « solutions » existent, évidemment, on en trouve 50 pour chaque problème ! Mais celles qui dominent actuellement, (Monsanto dans l’agriculture), ne vont pas être remplacées du jour au lendemain.

            +3

          Alerter
      • gotoul // 07.10.2017 à 12h40

        Ce sont les populations qui posent problèmes qui doivent diminuer, c’est à dire celles qui polluent le plus. Ils sont plusieurs milliards à ne pratiquement pas contribuer à cette  » catastrophe  » en vue. Problème : ceux qui polluent le plus sont aux commandes du vaisseau Terre… et il n’est pas dans l’air du temps de remettre en question leurs modes de vie.

          +11

        Alerter
    • Chris // 07.10.2017 à 11h57

      Ben, non ! Un paquebot lancé à toute turbine ne bifurque pas sur un claquement de doigts.
      Le facteur temps, mon cher, le temps nous est compté… et conté !

        +2

      Alerter
    • Alain // 07.10.2017 à 12h48

      Non, les modèles reposent juste sur l’utilisation des ressources nécessaires au « monde moderne » et la croissance liée en grande partie à la démographie, aucune présupposition « ultra-capitaliste », même si l’ultra capitalisme accélère sans doute la consommation des ressources.
      (mais enfin l’URSS était aussi très consommatrice par exemple).
      Il est facile de pointer du doigt « capitalisme », mais c’est bien le « monde moderne » ou la « civilisation industrielle » qui est en cause.

        +4

      Alerter
    • Didier Mermin // 07.10.2017 à 13h45

      @steph : « Si l’on change de modèle économique la catastrophe peut être évitée. » : pour écrire que « la catastrophe peut être évitée », il faut pouvoir la repousser pour toujours, pas seulement de 2030 à 2xxx. Vous avez le « modèle économique » qui remplit cette condition ?

        +2

      Alerter
    • fanfan // 07.10.2017 à 15h54

      On n’évitera pas la catastrophe, nous sommes dans le pire des scénario…
      Ce sont des forces géologiques, climatiques qui déterminent le futur à notre place
      https://www.les-crises.fr/clive-hamilton-requiem-pour-lespece-humaine/

        +7

      Alerter
  • Lili // 07.10.2017 à 09h36

    Thinkerview a réalisé dernièrement deux entretiens passionnants, le premier avec Vincent Mignerot, président de l’association Adrastia qui « a pour objectif d’anticiper et préparer le déclin de la civilisation thermo-industrielle de façon honnête, responsable et digne. »
    Vincent Mignerot : Anticiper l’effondrement ?
    https://www.youtube.com/watch?v=CwXudpMdbuo

    Le second avec Bruno Parmentier, un peu plus optimiste, qui s’intéresse à la question de l’agriculture.
    Bruno Parmentier : Nourrir l’humanité ?
    https://www.youtube.com/watch?v=l9VGz9Lrt70

    Alors, tous à vos potagers inspirés de la permaculture, des expériences de Pascal Poot qui cultive des tomates sans eau ni pesticides dans l’Hérault !

      +8

    Alerter
    • douarn // 07.10.2017 à 10h12

      Bonjour Lili
      vous avez raison, je crois, mais cela entraînerait un exode urbain faisant miroir à l’exode rural des années 50. Période correspondant à l’arrivée des matières premières (gasoil, machinisme, engrais) dans les campagnes et rendus inutiles les bras qui y travaillaient. Bref, aux migrants extra-nationaux, s’ajouteraient donc probablement des migrants intra-nationaux… il va falloir être gentils et compréhensifs si on ne veut pas s’engueuler…

      D’autre part, il sera impossible de nourrir la population avec des tomates (0.7MJ/Kg), il faudra mettre les gens à faire des patates (3.3MJ/Kg) et des noix (27MJ/kg) en espérant que le mildiou se tienne sage le temps que la population décroisse intelligemment. J’imagine souvent que la terre ressemble à l’Irlande du XIXe avant les famines qui les ont poussés vers les USA : beaucoup de personne avec une alimentation à base de pomme de terre. Sauf que là, en cas de famine, il n’y a plus de terre américaine à envahir…

        +4

      Alerter
      • Raphaël // 07.10.2017 à 11h03

        Il y a juste une très forte différence par rapport à il y a 100 ans : le progrès scientifique. On sait maintenant que sélectionner des espèces résistantes à certaines maladies ne coùte que du temps ou quelques ppm d’ion cuivrique ou des bras. Quand on sait de plus que les pandémies sont potentialisée par la mondialisation…

        L’homme a survécu à une glaciation, la transition énergétique n’est qu’un pet de mouche à côté. Par contre il n’y aura pas de gâteau pour tout le monde. La question reste donc de savoir si vous voulez inviter votre voisin mal élevé quand vous savez que vous aurez du mal à nourrir vos enfants.

          +11

        Alerter
      • Alfred // 07.10.2017 à 13h47

        Vous faites bien de parler de l’Irlande… C’est extrêmement pertinent. En effet la plupart des famines contemporaines n’ont pas pour origine une incapacité à produire quantitativement de la nourriture mais une incapacité à la produire en raison de conflit ou de choix politiques ou bien simplement la spéculation. Le cas de la famine irlandaise est iconique (enclosure et exportation de pommes de terres en pleine famine).

          +5

        Alerter
    • Genuflex // 07.10.2017 à 10h56

      Il n’y a pas que la capacité à produire son alimentation qu’il faut se réapproprier (hors du monde industriel) : se loger, se soigner, éduquer… Le tout en régénérant les écosystèmes qui nous hébergent. Trop de fonction pour vraisemblablement s’en charger seul. Il faut développer des compétences, et régénérer nos communautés.
      Vaste programme, que certains pionniers ont défrichés (Bill reed, Regenesisgroup). J’essaye pour ma part de l’apprendre et de le diffuser en France. Je démarre cette année avec un groupe d’étudiants en architecture.
      Je ne crois pas du tout au retour au niveau de vie de 1900. Les connaissances emmagasinées depuis et en cours de développement (biomimétisme, compréhension des systèmes de culture, systémique…) nous permettent d’imaginer des « innovations frugales ». Il y a du boulot !
      Alors haut les cœurs, et retroussons nos manches tous ensembles !

        +11

      Alerter
      • Chris // 07.10.2017 à 12h03

        retour au niveau de vie de 1900
        Retour à une certaine frugalité, à l’entraide de quartier. Prendre son vélo pour faire ses courses dans des magasins de proximité. Cesser de remplir les poubelles, etc…
        Là la production industriellle de l’inutile va en prendre un coup !

          +8

        Alerter
        • Tassin // 07.10.2017 à 20h42

          Pas besoin de revenir à 1900 pour ça.
          1950 et même 1960 suffit.

            +6

          Alerter
  • DocteurGroDois // 07.10.2017 à 09h48

    Même si c’est intéressant pour obtenir de grandes tendances, je me méfie des modèles globaux (économiques, écologiques, géopolitiques), qui récupérés politiquement tombent toujours dans le simplisme et les « y’a qu’à – faut qu’on ».

    Par exemple World3 est un modèle rationnel, mais World3 est un monde sans armées, sans guerres, sans catastrophes, ni épidémies, et où rien ne différencie les pays riches des pays pauvres. C’est juste un modèle, pas une vérité révélée.

      +4

    Alerter
    • Raphaël // 07.10.2017 à 11h17

      Je trouve que l’intérêt de ces modèles est justement de montrer l’horizon sans donner de leçon. C’est beaucoup plus apolitique qu’il n’y paraît. La pente dépend effectivement des paramètres que vous évoquez…

        +3

      Alerter
    • Didier Mermin // 07.10.2017 à 13h58

      @DocteurGroDois : « C’est juste un modèle, pas une vérité révélée. » : je dirais au contraire que c’est plus qu’un modèle, une « vérité révélée » ! C’est sa dimension philosophique qui fait apparaître un inéluctable en opposition fondamentale à toutes les « solutions » envisageables. L’humanité survivra (en partie), mais il est impossible de dire comment.

        +1

      Alerter
    • LS // 07.10.2017 à 14h08

      Amusant, moi je me méfie des modèles qui ne sont pas globaux, ils sont généralement encore plus biaisés.

      Les promoteurs du modèle World3 n’ont jamais prétendu à une vérité « révélée ». D’ailleurs leur utilisation des (9) scénarios me paraît saine.
      En deux mots, leur priorité n’est pas, plus que ça, de faire des prédictions dans l’absolu. Ils identifient différents scénarios correspondant à des mesures correctives différentes pour évaluer leur efficacité respective.

        +1

      Alerter
  • Hervé // 07.10.2017 à 10h02

    Cette étudee confirme les théories de Mathieu Ozanneau développées dans « l’or noir: la grande histoire du pétrole » qui démontre à quel point l’emploi du pétrole a considérablement révolutionné notre société en 200 ans et à quel point son utilisation est permanente et nécessaire dans toutes les activités communes de nos sociétés contemporaines. Elle correspond également aux conclusions de l’essai « Effondrement » de Jared Diamond paru en 2005 qui explique comment les sociétés resistent jusqu’à la dernière limite à modifier leur modèle économique et social malgré les signes evidents d’une fin de leur civilisation. Il semble que l’inévitable est perçu mais ignoré (genre: « je ne veux pas le voir ») par les acteurs dominants des sociétés qui tentent jusqu’au bout de maintenir leur système économique en fonctionnement, maintenir leur domination (les habitants de l’Ile de Paques) ou leur croyances (les premiers habitants européens du Groenland) alors que manifestement, leur habitus les mènent à leur perte.
    Dans un éffondrement civilisationnel, il est important de préserver les ressources en local pour limiter les dégats. Mais tant que les multinationales continueront dans leur lancée actuelle, le mur se rapproche…
    Sinistre avenir pour nos enfants…

      +17

    Alerter
    • Kiwixar // 07.10.2017 à 10h25

      « l’inévitable est perçu mais ignoré (genre: “je ne veux pas le voir”) »

      Modèle Kubler-Ross, les 5 phases du deuil : déni > colère > négociation > dépression > acceptation

      Bon nombre de dirigeants et milliardaires mondiaux ont un Plan B (style ranch en NZ, où 75% de l’électricité est hydroélectrique), ils font semblant que tout va bien pour traire les gueux jusqu’à la dernière goutte.

        +16

      Alerter
      • Alfred // 07.10.2017 à 13h51

        Heureusement que les geux ont Kim (refusé parmis l’elite à cause de sa coupe de cheveux) qui pourra bientôt oblitérer le plan B des milliardaires…

          +8

        Alerter
      • Vincent P. // 08.10.2017 à 15h36

        Normal, le choix de la NZ pour les puissants: ils sont accros aux moutons !

          +5

        Alerter
    • some // 07.10.2017 à 11h10

      > …par les acteurs dominants des sociétés qui tentent jusqu’au bout de maintenir leur système économique en fonctionnement, maintenir leur domination (les habitants de l’Ile de Paques) ou leur croyances (les premiers habitants européens du Groenland) alors que manifestement, leur habitus les mènent à leur perte.

      Ce qui me semble assez logique. Dans un modèle de la compétition généralisé où tout s’obtient au détriment de la compassion et de l’entraide, tout ce qui est obtenu vaut la peine d’être profité, donc de tout faire pour que rien ne change.
      A son paroxysme, une compétition éternelle, ce qui importe ce n’est plus tellement l’objet de la compétition, mais l’acquis qui permet de continuer de mener la compétition, acquis qui ne pourrait être laissé abandonné au risque de perdre l’éternelle compétition.

        +0

      Alerter
  • Olivier Guyot // 07.10.2017 à 10h26

    Lisez l’excellent dernier livre de John Michael Greer (auteur en 2008 du livre « the long descent », « la fin de l’abondance »):
    – the retro future (seulement en anglais)
    https://www.newsociety.com/Books/R/The-Retro-Future

      +3

    Alerter
  • Owen // 07.10.2017 à 10h41

    La commande de cette étude menée par le M.I.T. a été motivée par le milieu industriel (Fiat, Volkswagen, firmes pétrolières…) qui demandait si la croissance pouvait être indéfinie. C’était donc les créateurs et bénéficiaires du « système » qui interrogeaient sur la pérennité du modèle économique. La réponse a donc été: non.
    La contestation du rapport est venue des économistes, avec Friedrich Hayek en tête, qui déclarait que l’innovation permettrait de trouver des ressources de substitution. Par une pirouette cognitive il a fait passer l’économie de l’étude de ce qu’on a (gestion/optimisation des ressources, l’étymologie même du mot) à l’imagination de ce qu’on n’a pas (l’inconnu qui fournira les inventions).

    L’innovation du rapport a été, pour le grand public, le passage de l’idée de croissance linéaire de la population à celle exponentielle, avec démultiplication des facteurs productifs et effets écologiques.

    Ce qu’il manque, pour le grand public et les systèmes éducatifs, c’est le partage commun de l’information sur la durée de vie restante des ressources: matières premières, énergies, SAU, eau douce, poissons dans les océans, etc… Cela rendrait au moins visible à tous où sont les frontières à l’existence de l’humanité.

    Et l’avenir, bien sûr, n’est pas aux starteupes, mais à la résilience, à la capacité à l’autonomie de nos existences et aux énergies permanentes.

      +17

    Alerter
  • BA // 07.10.2017 à 10h50

    L’homme par son égoïsme trop peu clairvoyant pour ses propres intérêts, par son penchant à jouir de tout ce qui est à sa disposition, en un mot, par son insouciance pour l’avenir et pour ses semblables, semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. En détruisant partout les grands végétaux qui protégeaient le sol, pour des objets qui satisfont son avidité du moment, il amène rapidement à la stérilité ce sol qu’il habite, donne lieu au tarissement des sources, en écarte les animaux qui y trouvaient leur subsistance, et fait que de grandes parties du globe, autrefois très fertiles et très peuplées à tous égards, sont maintenant nues et stériles, inhabitables et désertes.

      +5

    Alerter
  • BA // 07.10.2017 à 10h51

    Négligeant toujours les conseils de l’expérience, pour s’abandonner à ses passions, l’homme est perpétuellement en guerre avec ses semblables, et les détruit de toutes parts et sous tous prétextes : en sorte qu’on voit des populations, autrefois considérables, s’appauvrir de plus en plus. On dirait que l’homme est destiné à s’exterminer lui-même après avoir rendu le globe inhabitable. »

    Jean-Baptiste de Lamarck, « Système analytique des connaissances positives de l’Homme », pages 154 et 155.

    http://www.lamarck.cnrs.fr/ice/ice_page_detail.php?lang=fr&type=text&bdd=lamarck&table=ouvrages_lamarck&bookId=39&typeofbookDes=Livres&pageOrder=155&facsimile=off&search=no

    Tout est dit.

    Rien à ajouter.

      +9

    Alerter
    • Didier Mermin // 07.10.2017 à 14h10

      @BA : « L’homme (…) semble travailler à l’anéantissement de ses moyens de conservation et à la destruction même de sa propre espèce. » : c’est « tout bêtement » une « espèce envahissante » qui ne peut être ainsi que par manque de prédateurs. C’est pourquoi seul l’effondrement annoncé pourra réduire sa population, et la forcer à trouver un équilibre avec son environnement.

        +3

      Alerter
      • laurent // 07.10.2017 à 17h24

        « et la forcer à trouver un équilibre avec son environnement. »
        pas nécessairement. on pourrait très bien se retrouver dans un nouveau cycle économique qui lui aussi s’éffondrera après x centaines d’années, par exemple, puis de nouveau un cycle etc etc.
        la stabilité n’est pas garantie automatiquement lorsqu’une civilisation s’effondre, sinon nous serions donc dans un monde stable, ce que nous savons qu’il n’est pas.

          +0

        Alerter
  • Thierry // 07.10.2017 à 11h02

    Le problème que pointaient Meadows &al, c’est celui de notre consommation de biens et de services, incompatible avec les limites de la planète.

    Effectivement, rien n’a changé : partout dans le monde on veut plus de pouvoir d’achat, pour consommer toujours plus. Aucun parti politique ne peut s’opposer aux envies des hommes de profiter de plus de services et biens, et proposer un mode de vie décroissant.
    Qui remettrait en cause les activités économiques, retraites, système sociaux, formation, … tout ce que nous amené des décennies de croissance ?

      +4

    Alerter
    • Raphaël // 07.10.2017 à 11h08

      Je m’inscris en faux : il est déjà darwinien de moins consommer, même à l’échelle individuelle, que ce soit pour éviter l’aliénation matérialiste ou mettre plus de côté pour élever dignement ses enfants. Le paradigme a déjà changé. La liberté passe déjà par la sobriété.

        +6

      Alerter
    • Alfred // 07.10.2017 à 13h55

      Absolument pas d’accord. Un parti politique pourrait s’opposer à la croissance à tout crin. Ça existe déjà. À vous de le trouver et militer. (C’est pas les verts pro europe c’est sur).

        +5

      Alerter
      • Thierry // 07.10.2017 à 23h28

        Un parti politique pour une baisse du pouvoir d’achat ? Je ne connais pas.

          +1

        Alerter
        • Alfred // 08.10.2017 à 00h36

          Bon ça s’appelle le « parti pour la décroissance » (il y a des gens qui font assez bien les choses : ils sont explicites). Si ça vous parle et que vous ne connaissez pas c’est votre problème. Après ce n’est peut être pas assez bien pour vous (problème courant de nos jours).

            +3

          Alerter
  • Louis Robert // 07.10.2017 à 12h05

    Je ne cesse de m’émerveiller devant la sagesse de notre monde: jamais sans doute un effondrement aussi considérable, aussi global, n’aura été autant et si bien documenté, analysé, communiqué, discuté, établi, contesté puis nié, jusqu’à la fin voire au-delà. L’humanité tout entière, conviée au spectacle de sa propre extinction, se délecte, immobile et bouche ouverte!

    Sommet du voyeurisme et ultime indécence.

    L’amertume des lucides qui ont tant donné, tant sacrifié… et tant perdu.

    À la fin de sa vie, le grand humoriste George Carlin répétait avoir renoncé à l’espèce humaine, se contentant désormais d’assister au spectacle en cours à une place de choix, au cœur même de l’Empire… « circling the drain, circling the drain »…

      +8

    Alerter
    • Didier Mermin // 07.10.2017 à 14h39

      « L’humanité tout entière, conviée au spectacle de sa propre extinction, se délecte, immobile et bouche ouverte! » : pas pour « l’humanité toute entière », loin de là. Il n’y a « spectacle » que pour ceux qui le contemplent sans en subir directement les conséquences. Et je ne pense pas qu’on puisse s’en « délecter » : quand on se penche sur ce phénomène, c’est l’impuissance qui domine, un sentiment inconfortable, pas du tout gratifiant, et aux antipodes de l’air ambiant. Les autres, ils sont tous là à brandir leurs « solutions » : c’est quand même plus facile pour se faire mousser, non ?

        +0

      Alerter
    • subotai // 07.10.2017 à 19h09

      Les 3/4 des habitants de la planète en sont toujours à essayer de SURVIVRE.
      L’effondrement systémique en cours et la fin du Système ne signifie strictement rien pour eux.
      Il n’y a que les pays riches qui dissertent sur ce qu’il y aurait à faire, l’objectif étant de maintenir le plus longtemps possible et à moindre coût leur standard de vie.
      Toute cette glose est totalement sans intérêt, parce que nous sommes confronté à une situation sans précédent. Il s’agit donc de revenir aux fondamentaux.
      Il n’y a que quelques trucs à intégrer.
      Nous sommes des animaux qui se comportent comme tel. (Tant qu’on se croira autre chose que ça, on cherchera midi à quatorze heure)
      Personne ne viendra nous sauver. Il n’y aura pas de miracle
      Limiter individuellement nos besoins à l’essentiel. Avec un peu de chance, ça nous aidera survivre.
      Ton meilleur AMI est ton VOISIN.

        +7

      Alerter
  • romain // 07.10.2017 à 12h11

    Bonjour,

    Tous d’abord merci à ce blog d’aborder cette problématique majeur d’une possible quasi disparition de l’homme, faunes et flore.
    Il y as des précédents dans l’Histoire, je vais aborder la chose rien qu’avec un angle d’attaque (ce qui est réducteur j’en convient).

    En 1944 les garde côte américain ont lâché un troupeau de rennes (29) sur une île du pacifique (un espace fini comme la terre, de même pour les ressources) sans prédateurs (comme l’homme actuellement, hormis ses congénères)

    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Saint-Matthieu

    Quelque année plus tard, comme indiqué sur la fiche, le nombre atteint 6000 rennes,
    voici la courbe d’évolution.
    https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%8Ele_Saint-Matthieu#/media/File:Evolution_of_St._Matthew_Island%27s_reindeer_population.svg

    Elle est comparable en tous point avec celle-ci :
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Population_mondiale#/media/File:Population_curve.svg

    Quand bien même nous trouverions une énergie viable et bien d’autres choses, l’évolution de la population humaine entraine sa propre chute.

      +0

    Alerter
  • Ayuzerak // 07.10.2017 à 12h27

    C’est parce que les gens vivent mal qu’ils veulent consommer. Le tort des gens n’est pas de vouloir quelque chose mais d’être contraint à vouloir quelque chose. Je ne vois pas le mal de s’équiper si cela est nécessaire en terme de qualité de vie, puisque la qualité de vie est le but de tout être vivant. Lorsqu’on est contraint de courir à droite à gauche du fait de l’ordre dans lequel nous sommes, tout un tas de produits deviennent alors nécessaires pour essayer de compenser les besoins que cela entraine. De plus est-il normal dans la vie de commencer de zéro, c’est à dire de devoir acheter sa propre voiture, son appart, sa propre tondeuse ou autre ? Avant plusieurs générations pouvaient s’enchainer dans une même maison. Il n’y avait pas plus écologique.

    L’avenir passe par la mutualisation des moyens (colocation, héritage etc.). Cela peut se faire de manière intelligente de façon à respecter l’aspiration individuel en essayant d’articuler du mieux possible volonté de vie privée et mutualisation. Les besoins nécessaires pour qu’un être humain vive bien sont minimes en réalité, c’est avant tout les exigences et contraintes qui pèsent sur l’individu du fait du fonctionnement du capitalisme actuel qui laisse penser le contraire. C’est toute une économie de la mutualisation et du partage qu’il faut repenser.

      +9

    Alerter
    • subotai // 07.10.2017 à 19h13

      Puisque la qualité de vie est primordiale, vivons chaque instants d’aujourd’hui.
      Carpe Diem.
      Aucune raison de se préoccuper de demain et encore moins d’après demain… sauf si ça nous amuse.

        +1

      Alerter
      • Ayuzerak // 07.10.2017 à 20h45

        Ce n’est absolument pas ce que je dis. Ce n’est pas pour rien que je parle « d’équipements ‘nécessaires’ en terme de qualité de vie. Le but étant de réduire au maximum cette nécessarité afin d’offrir à chaque individu la meilleure vie physiologique possible au meilleur coût. C’est la raison d’être d’une vie. Survivre pour survivre même dans un but écologique juste pour faire perpétuer l’espèce un peu plus longtemps avec des individus qui vivraient des vies dures et sans intérêts n’a aucun sens. A quoi bon se préoccuper de la civilisation dans ce cas ? Arrêtons tout, tout de suite de ce cas. Mutualiser les biens, réduire nos besoins nécessaires à notre bonne santé physiologique et surtout réduire la population mondiale me semble être bien plus raisonnable. 7 milliards d’habitants dans un monde capitaliste, ça c’est de la folie.

          +3

        Alerter
        • subotai // 08.10.2017 à 06h33

          @Clauzip et Didier Mermin

          Il y a un moyen simple de les coincer.
          Cesser de consommer les merdes qu’ils nous proposent.
          Commencez déjà zapper systématiquement tous les tunnels de pub si vous regardez la télé.
          Vous n’avez pas idée combien ça peut leur faire mal.
          Ensuite arrêter le superflu. Puisqu’ils n’arrêtent pas de nous bassiner avec le « pouvoir d’achat », prenons les aux mots.
          Usons de notre pouvoir pour ne plus acheter QUE l’indispensable.
          C’est vous qui les enrichissez avec votre salaire en achetant tout et n’importe quoi.
          Préparez vous à perdre votre job s’il est dans la production ou la vente de « superflu ». Mais dites vous bien qu’à ce jeu le plus grand perdant est celui qui a le plus à perdre… 🙂
          Reconvertissez vous dans l’utile de proximité.
          Sortez du cadre…

            +6

          Alerter
  • Philvar // 07.10.2017 à 13h53

    Je l’ai lu jusqu’au bout. Cela me fait tout-à-fit penser aux techniques du journal « le Monde » : juxtapositions d’articles se modifiants et se déformants les uns et les autres. Cette avalanche de juxtapositions de textes et graphes passants du coq à l’âne nous conduit doucettement vers le but à atteindre. Ce but que l’on peut sans peine qualifier d’écolo gauchiste est bourré d’erreurs, de contrevérités et de non-sens. Pour, bien entendu, finir dans une civilisation annoncée comme celle de 1950 mais, si l’on regarde de près, elle se situerait plutôt au moyen-âge, sans sa culture qui était très importante. Heureusement, la Nature est bien plus forte que toutes ces élucubrations et le soleil bien plus puissant et efficace que nous tous. Il faut laisser les pleureuses se lamenter entre elles et poursuivre tranquillement notre petit bonhomme de chemin.

      +3

    Alerter
    • Arnould // 08.10.2017 à 23h30

      Par ce commentaire vous montrez simplement que vous ne connaissez rien aux boucles d’asservissement. En 1972 cette théorie mathématiques était encore très jeune puisque surtout développée pour faire voler de gros avions dans les années 50, puis reprise immédiatement pour faire fonctionner les cartes électroniques. Aujourd’hui encore cette théorie n’est abordée que 3 à 4 ans après le bac. Et je confirme, les résultats des calculs faits sur des systèmes asservis sont parfois totalement surprenants et contre-intuitifs. Mais ça marche, les cartes électroniques fonctionnent et les avions volent. Encore pour quelques années.

        +1

      Alerter
  • alexander gam // 07.10.2017 à 15h16

    Y a beaucoup de messages pessimiste quand même en réponse à ce texte.
    Mon opinion est que nous somme dans une évolution normal du système économique. Dans l’histoire des grandes puissance, il y a eu la France, ensuite l’Angleterre.. après est venue les USA.. maintenant c’est au tour de la chine d’être la première puissance mondiale. Ensuite cela pourra être l’Inde ou l’Afrique.. Dans tous les cas cela n’est pas une preuve de notre incapacité à gérer ce qu’il se passe mais avant tout de la respiration normal de notre modèle économique au cours du temps. Le tout est de le savoir et de s’y préparer de manière intelligente.

    Les états unis ont réussi à retarder un peu l’échéance grâce à l’internet et ses puissantes sociétés américaine.. et la finance à la aussi un rôle important de produire énormément de richesse dans un monde « virtuel » qui gonfle artificiellement notre production de valeur, sans doute pour éviter de donner trop vite le flambeau a la chine.

    A venir il y aura de nombreux effort à faire sur le plan démographique… cela se fera c’est sur. J’espère dans de bonne condition.

      +0

    Alerter
  • Manuel // 07.10.2017 à 15h41

    Alors ça c’est drôle, car je suis retourné lire tout ceci juste après les essais de la Corée du Nord.

    Je partage les inquiétudes

      +0

    Alerter
    • Manuel // 07.10.2017 à 16h16

      Je dois reconnaître que j’ai peur. J’ai l’impression qu’on retourne vers des temps très sombres. C’est l’effet que je trouve depuis toujours dans ce blog.

      Et c’est pour cela que je partage l’avis de Philvar :  » Il faut laisser les pleureuses se lamenter entre elles et poursuivre tranquillement notre petit bonhomme de chemin. ».

      A trop regarder le trou au lieu du chemin, on finit par y tomber dedans.

        +2

      Alerter
      • Louis Robert // 07.10.2017 à 19h43

        Et dire que c’est pourtant un Thalès qui, regardant ailleurs (ou nulle part), y tomba… Et la Grèce d’éclater de rire pour des siècles à venir!

          +1

        Alerter
  • Proutus // 07.10.2017 à 16h33

    Et on vient de nous annoncer que l’INSEE prévoyait une accélération de la croissance avec 1,8% pour 2017. Un plus haut depuis 2011.

    Qui y croit ?
    Qui ment ?

      +0

    Alerter
  • Didier Mermin // 07.10.2017 à 17h07

    Je signale qu’un certain Jean-Marc Jancovici a un site excellent et toujours actualisé qui fait le tour du sujet : https://jancovici.com/ (pub gratuite).

    Sur le rapport/modèle Meadows lui-même : https://jancovici.com/recension-de-lectures/societes/rapport-du-club-de-rome-the-limits-of-growth-1972/

      +4

    Alerter
  • lemoine001 // 07.10.2017 à 17h39

    Il faut quand même replacer les choses dans leur contexte. En 1972, l’énorme campagne autour du rapport du club de Rome avait des buts politiques évidents : il s’agissait d’imposer partout des politiques d’austérité. En France, il s’agissait de reprendre ce qui avait été concédé à la suite des grandes grèves de mai 68. Pour mieux frapper les esprits, on a plongé les villes dans le noir. L’éclairage public était éteint la nuit. Je travaillais alors dans la presse. Je me souviens que je traversais Paris dans le noir pour rentrer chez moi. C’était impressionnant et cela faisait penser à la guerre. Mais ce n’était qu’une vaste comédie qui a débouché sur le libéralisme économique et la casse des organisations ouvrières (les syndicats en GB, les groupes d’extrême gauche en France qui ont connu des retournements de veste spectaculaires d’où sortent pas mal des élites actuelles)
    Aujourd’hui, cela parait juste du bruit pour rien. A moins que cela soit fait pour préparer les esprits à la crise qui vient.

      +3

    Alerter
    • Owen // 08.10.2017 à 05h38

      Le PCF et le CNPF étaient main dans la main avec R Barre et V Giscard d’Estaing, pour enterrer ce rapport Meadows, encore une fois demandé par des patrons d’industries.
      https://lc.cx/pEuz

      Évidemment que ces grands patrons à gros cigares pensaient à leurs firmes, mais la question qu’ils ont posé sur la viabilité du modèle productiviste, consumériste, basé sur l’épuisement maximum des ressources planétaire, était une question qui concernait tout le monde. Et elle n’arrangeait pas leur recherche de maximalisation des profits.

      Karl Marx n’a pas annoncé la disparition de tous les poissons des océans à l’horizon 2060; et avant, qu’il y aurait autant de plastiques que de poissons en 2050. Lénine n’a pas anticipé le dégel du permafrost qui risque de libérer tout le méthane qui a son tour finira le mécanisme de mise sous cloche de la planète et de son réchauffement. Hengels n’a pas calculé la durée de vie restante des matières premières. https://lc.cx/pEL3. Ce n’est pas un reproche, c’est simplement qu’ils sont d’une autre époque et n’étaient pas en mesure de percevoir l’accident écologique sur lequel le rapport Meadows nous alerte.

      La fête est bientôt finie, peut-être que vous en avez bien profité, mais laissez au moins les autres préparer cette crise qui vient, justement.

        +6

      Alerter
      • lemoine001 // 08.10.2017 à 09h23

        Personne au XIXème siècle n’a anticipé les réalités de la fin du XXème siècle. « chacun est fils de son temps » comme le dit Hegel. Quant à la position du PCF sur les questions écologiques, elle peut se résumer par l’idée que mesures écologiques et mesures sociales sont complémentaires et nécessairement liées. Le CNPF quant lui ne voulait ni des unes ni des autres.

          +0

        Alerter
  • Raphaël // 07.10.2017 à 18h34

    Je trouve assez amusant en lisant les commentaires de retrouver les 7 étapes du deuil quand on explique aux gens que la vie va changer drastiquement. Beaucoup sont encore aux étape du choc et du déni (ces modèles de prévision sont faux), d’autres au marchandage (on va trouver un parti qui va nous sauver ou de l’hydrogène gratuit), certains à la résignation (l’humanité est foutue).

    Acceptons notre destin et retroussons nous les manches comme nos ancêtres qui ont connu bien pire et qui ont enfanté notre génération de drogués à l’énergie facile. Du nerf que diable, le futur ne sera pas pire, juste différent !

      +6

    Alerter
    • Tassin // 07.10.2017 à 20h45

      J’ai eu exactement la même impression, comme d’ailleurs à chaque fois qu’il est question de démographie, d’environnement ou d’énergie sur Les Crises.

      Ca fait plaisir de voir qu’on n’est pas seul à ressentir ça 😉

        +3

      Alerter
      • Raphaël // 07.10.2017 à 23h37

        Je pencherais pour un effet générationnel. Les jeunes maintenant sont plus murs et plus cyniques que leurs parents qui préfèrent fermer les yeux. Un comble…

          +3

        Alerter
    • fanfan // 08.10.2017 à 02h00

      Pour Clive Hamilton, l’humanité doit passer par une phase de deuil du monde d’aujourd’hui afin de parvenir à accepter la réalité de la fin du monde actuel et se mettre enfin à agir pour s’adapter
      https://www.les-crises.fr/clive-hamilton-requiem-pour-lespece-humaine/

        +0

      Alerter
  • Al // 07.10.2017 à 18h49

    A ceux que le sujet intéresse, je vous conseille un livre court et facile à lire, passionnant et effrayant :
    https://www.amazon.fr/Comment-tout-peut-seffondrer-collapsologie/dp/2021223310/

    Entretiens avec les auteurs ici :
    https://www.bastamag.net/L-effondrement-qui-vient

    https://www.youtube.com/watch?v=1vWgLOB7nE0

      +1

    Alerter
  • Opps’ // 07.10.2017 à 20h47

    L’obscurité de ce modèle assorti d’explications dignes de Diafoirus n’est pas l’important .
    L’important c’est de créer de l’angoisse , peu importe les moyens : ça participe d’un modèle général qui relève de l’éternelle stratégie du choc, tout en ayant ses spécificités adaptées à ses publics-cibles.

    A chaque période tendue , il y a toujours eu des mouvements prédisant la fin du monde et cherchant à orienter le comportement des populations. Leurs prédictions n’étaient pas forcément complètement fantaisistes et parfois il s’est passé des mini-fin du monde, mais … pas toujours celles qui étaient prédites.
    Le point communs des prédicateurs est toujours un retour vers une forme d’abstinence : – aujourd’hui ne plus ‘consommer’, militer et prendre conscience, revenir au local, – hier , supprimer le superflu et l’ostentation , revenir à la vertu , la piété et son coin de champ.

    Bon mais peut-être que là c’est réellement plus grave ? Et dans ce cas , fermez les yeux sur les méthodes car s’il s’agit de ‘sauver’ le monde tout les coups sont permis, et de plus pour arriver à ‘remuer’ les populations de bonne volonté mais souvent indolentes , il faut forcément exagérer et ne pas être chiche quand on force le trait.

    Il n’est pas impossible qu’il y ait réellement plusieurs mur devant nous :

    – Celui du réchauffement climatique mais là , la bataille de l’opinion est en bonne voie en occident et il ne fait pas bon se déclarer climato-sceptique auprès de ses amis (qui d’ailleurs vivent exactement comme avant) : hilarité, incrédulité, consternation. Mais la réalité d’un changement de mode de vie au niveau mondial … ce n’est pas gagné encore
    – Celui de la finitude des ressources : là c’est du sérieux , de l’inéluctable , l’adaptation sera rigoureuse et il est probable qu’un jour il y aura peu à peu un déplacement de valeurs vers celles plus parcimonieuses. A défaut , le marché fera rentrer de force ces changements dans l’habitus collectif.
    – Celui du dérèglement financier et du château de carte peu à peu construit à la fois par une certaine concentration des richesses , mais aussi et surtout par la boucle de la généreuse création monétaire pratiquée comme panacée universelle keynésienne mais qui elle même finit en fait toujours dans la poche des plus riches !

    A la limite un magistral krach contre ce 3ième mur serait idéal pour éviter dans une certaine mesure les deux autres.

      +2

    Alerter
    • Raphaël // 07.10.2017 à 23h42

      Malheureusement nous allons tout droit vers un crack mou à japonaise. Ce qui permet aux tenants du BAU de déclarer que ça y est, on a touché le fond, c’est la reprise, etc. Sauf que la reprise ça fait depuis 1995 qu’on l’attend… Faudrait peut-être se faire une raison et commencer à accepter la finitude du monde… ou sauver ses fesses avant les autres, au choix.

        +2

      Alerter
  • Tito // 08.10.2017 à 04h13

    L’une des conséquences n’est-elle pas, à court terme, et comme lors des deux dernières occurrences, l’éclatement prochain d’une troisième guerre mondiale, ou ,tout au moins, l’éclatement spontané d’entités politiques fragiles et déséquilibrées (suivez mon regard) ?

      +0

    Alerter
  • Raphaël // 08.10.2017 à 10h19

    Pour ceux que les concepts de monde limité et de sciences dures ne rebutent pas, je conseille toutes les conférences du Pr Krumdieck trouvables sur Youtube, qui montrent que l’on peut parler de la fin du monde à la fois avec humour et sérieux scientifique. C’est un peu américano-centré, mais très pédagogique. Voir les liens suivants par exemple :

    https://www.youtube.com/watch?v=3ccV1GubXJA
    https://www.youtube.com/watch?v=-bf32bKscJM

    La seule et unique solution est de se mettre autour d’une table et de bosser entre corps de métiers. Pendant que certains pensent s’enterrer en attendant la fin du monde, les ingénieurs bossent.

      +1

    Alerter
  • SVL // 08.10.2017 à 11h32

    Vincent Mignerot : Anticiper l’effondrement ?

    https://www.youtube.com/watch?v=CwXudpMdbuo

      +0

    Alerter
  • Vincent P. // 08.10.2017 à 15h09

    Je pense que les cycles croissance/austérité font partie de modèles de prévision avec des échelles de temps bien plus larges.
    Ainsi un coup on dope les bêtes, un coup on les tond : simple, basique !

    Croire que les crises sont encore accidentelles ou résultent de mauvais choix me semble bien naïf.

    Je pense aussi que l’issue au chaos savamment orchestré est aussi prévue de longue date :
    Ce sera la guerre, qui permettra le grand nettoyage démographique, et assurera l’impunité des actuels serviteurs du chaos.
    Ordo ab Chaos : Simple, basique.

    Le reste, c’est au mieux de l’idéologie, au pire une forme d’optimisme enfantin.
    La fainéantise, c’est penser qu’on peut encore vivre impunément comme un occidental moyen.

      +1

    Alerter
  • Larousse // 08.10.2017 à 17h23

    Dialogues de sourds, et là je reste bouche bée.
    Vu la fréquence des commentaires de Raphaël.
    Concernant, la pollution des véhicules : tous les observateurs disent : réalité des usages AU QUOTIDIEN sur la pollution et vous REPONDEZ : normes européennes vérifiées sur banc moteur !
    Merci, cela s’appelle, avoir toujours raison ! C’est clair avec vous.
    Une autre personne plus intelligente que moi, j’en conviens, comme un ingénieur mécanicien vous dira : être sourd ou pratiquer la langue de bois, cela vous convient-il ? Pauvre de moi §!! Un conducteur roule-t-il sur un banc moteur entre Vitry et Versailles ? Désolée; je démissionne, en pensant : on est bien mal barré !
    Autant un petit ballon de rouge en zizagant à vélo !

      +2

    Alerter
  • passerby // 08.10.2017 à 18h24

    Le pessimisme est gratifiant. L’optimisme déçoit.

      +1

    Alerter
  • Vincent P. // 08.10.2017 à 19h43

    @ passerby :
    « Il est plus facile de détruire que de construire », comme disait Lamartine.
    Pessimisme et optimisme sont deux inclinations qui ne trouvent du sens que dans un certain équilibre, et c’est cet équilibre qui empêche de basculer vers telle ou telle polarité, et donc de conserver une certaine lucidité.
    L’optimisme seul conduit à la naïveté mièvre; le pessimisme seul conduit au nihilisme cynique.
    Le principe de réalité lui, me conduit à penser qu’être raisonnablement (donc suffisamment) pessimiste aujourd’hui participe d’une vigilance qui seule permettra d’optimiser un éventuel avenir guilleret !

      +1

    Alerter
  • patrick // 09.10.2017 à 05h59

    Est-ce que quelqu’un sait qui est derrière Deagel ?
    Leur site est particulièrement fourni en ce qui concerne l’armement ( tous les modèles de chars, avions, radars … et l’équipement de chaque pays dans le monde ).
    Ils ont aussi des projections sur le marché de l’armement 2015-2025.

    On note que le marché de l’armement va fortement chuter en 2025 par rapport à 2015.
    La raison ? tout simplement une chute drastique des PIB et de la population.
    Pourquoi , ils ne donnent pas d’explications , leur vrai problème c’est la chute de leur marche.
    voir sur : http://www.deagel.com/country/forecast.aspx

      +0

    Alerter
  • AnnaS // 09.10.2017 à 10h42

    Une réponse à la question de Yves Cochet citée par le journal « la décroisssance » donnée par François Roddier sur son blog
    « Dans son numéro d’octobre le journal « La Décroissance » pose la question suivante:

    « Jadis, inspirés par le rapport Meadows ou les écrits de Bernard
    Charbonneau, René Dumont et André Gorz, nous connaissions déjà les principales causes de la dégradation de la vie sur Terre et aurions pu, dès cette époque et à l’échelle internationale, réorienter les politiques publiques vers la soutenabilité. Aujourd’hui, il est trop tard, l’effondrement est imminent. » C’est ce qu’écrit l’ex-ministre Yves Cochet dans une tribune publiée par le quotidien des affairistes Drahi et Ledoux cet été (Libération, 23 août 2017). Mais est-ce si sûr ? Si l’humanité avait connaissance de l’impasse de la croissance, aurait-elle été capable de faire volte-face ? Les idées, les « prises de conscience » suffisent-elles à changer radicalement le cours des choses, à abandonner la course à la puissance pour aller vers la « soutenabilité » ?

    Après avoir rappelé ce qu’est le processus de criticalité auto-organisée, je donne ci-dessous ma propre réponse…. »

    http://www.francois-roddier.fr/?p=743

      +0

    Alerter
  • AnnaS // 09.10.2017 à 10h47

    Une réponse à la question de Yves Cochet citée par le journal « la décroisssance » donnée par François Roddier sur son blog
    « Dans son numéro d’octobre le journal « La Décroissance » pose la question suivante:

    « Jadis, inspirés par le rapport Meadows ou les écrits de Bernard
    Charbonneau, René Dumont et André Gorz, nous connaissions déjà les principales causes de la dégradation de la vie sur Terre et aurions pu, dès cette époque et à l’échelle internationale, réorienter les politiques publiques vers la soutenabilité. Aujourd’hui, il est trop tard, l’effondrement est imminent. » C’est ce qu’écrit l’ex-ministre Yves Cochet dans une tribune publiée par le quotidien des affairistes Drahi et Ledoux cet été (Libération, 23 août 2017). Mais est-ce si sûr ? Si l’humanité avait connaissance de l’impasse de la croissance, aurait-elle été capable de faire volte-face ? Les idées, les « prises de conscience » suffisent-elles à changer radicalement le cours des choses, à abandonner la course à la puissance pour aller vers la « soutenabilité » ?

    Après avoir rappelé ce qu’est le processus de criticalité auto-organisée, je donne ci-dessous ma propre réponse…. »

    http://www.francois-roddier.fr/?p=743

      +0

    Alerter
  • Nasir // 09.10.2017 à 11h52

    Plusieurs commentaires semblent se demander si une solution pour sortir de ce scénario BAU existe, ou si à l’instar de V. Mignerot le fatalisme est la seule voie. Je conseille pour y répondre la lecture de la réactualisation de 2004 de la publication LTG :
    https://jancovici.com/publications-et-co/contributions-a-ouvrage/les-limites-a-la-croissance-dans-un-monde-fini-30-ans-apres/

    On y trouve notamment les résultats donnés par le modèle informatique World 3 (qui a servi pour les projections présentées ci-dessus) avec des paramètres initiaux légèrement modifiés. L’un de ces résultats, ou scénario, montre notamment une possibilité de stabilisation des paramètres de niveau de vie humain au delà de 2100, possible par des aménagements réalisés sur les critères de pollution, de limitation de l’érosion des sols ou encore de l’augmentation de l’efficacité énergétique globale.

    On en est loin, mais la possibilité de stabilisation existe, c’est d’ailleurs ce que répète sans cesse D. Meadows (co-auteur du rapport de 1972) :

    https://www.youtube.com/watch?v=tJRtdyPGAOw

      +1

    Alerter
  • zedprotect // 09.10.2017 à 18h41

    Je vois que personne n’en a parlé dans les commentaires : il y a un homme qui propose des conférences sur le sujet (trouvables sur youtube), mais qui a surtout co-écrit un livre faisant une synthèse globale sur l’effondrement : Pablo Servigne (le livre s’appelle « Comment tout peut s’effondrer »). Il y a aussi Philippe Bihouix qui a écrit un livre (« l’âge des low-techs ») qui parle de la pénurie des métaux et de leurs conséquences. Je n’ai pas lu ce deuxième, mais j’ai lu celui de Pablo Servigne. Je pense plutôt qu’il faut le prendre comme un index de recherche : il va parfois trop vite (ou est trop vulgarisé) pour qu’on s’approprie pleinement certains mécanismes, mais toutes les références scientifiques sont données, et on a une bonne synthèse des conclusions qu’on pourrait tirer d’une recherche plus approfondie.

      +1

    Alerter
  • TuYolPol // 09.10.2017 à 18h57

    Que doit faire un enseignant d’aujourd’hui ?
    S’en tenir au BAU programme ?
    Étouffer LTG ?
    Attendre l’effondrement ?
    Oublier ?
    Ceux que je connais sont serviles.

      +0

    Alerter
  • JBB // 09.10.2017 à 21h32

    Le capitalisme nous mène à notre perte? Heuresement le communisme va nous sauver, d’ailleurs il a prouvé à maintes reprises son efficacité à réduire sa propre population…

      +0

    Alerter
  • TuYolPol // 10.10.2017 à 00h48

    Après avoir visionné Dernière alerte, 40 ans après « Les limites de la croissance » – Rapport Meadows du Club de Rome et quelques autres, il me vient une horrible pensée.

    Vous verrez notamment le revirement des US.
    Carter, volontariste, en 1979.
    Reagan, négationniste, en 1983.

    hypothèse 1 : ils sont inconscients et irresponsables au plus haut niveau, drogués jusqu’à l’os

    hypothèse 2 : ils ont parfaitement compris au plus haut niveau et ont anticipé que ce serait impossible de s’en tirer tous. Il faut choisir : la ressource déterminante sera par les armes.

    Dans le cas de l’hypothèse 2, il faut anesthésier puis se préparer à éliminer les concurrents.

    Vous avez compris ?

      +0

    Alerter
    • Crapaud Rouge // 10.10.2017 à 12h26

      « ils ont parfaitement compris au plus haut niveau » : oui, c’est ce que j’ai tendance à penser. Il y a une réelle volonté de limiter les dégâts écologiques, mais à condition que ça génère du chiffre, par exemple avec ces 200 km de transport en commun, entièrement automatisés, qui sont en cours de construction en Île-de-France. Il y aussi le compteur Linky qui pourrait se montrer très utile si d’aventure il fallait rationner l’électricité. Néolibéralisme et politique d’austérité vont aussi dans le sens d’une limitation forcée de la consommation de masse. Et vous avez l’absolu dureté de l’Allemagne envers la Grèce qui semble anticiper une paupérisation définitive, aux antipodes du généreux plan Marshall qui avait restauré l’Allemagne.

        +0

      Alerter
      • TuYolPol // 10.10.2017 à 13h52

        700 milliards $ (nouveau record) de budget militaire US.
        Acharnement à saboter politiquement les zones de gisement de ressources.
        Sortie unilatérale des accords internationaux sur le climat et les armes nucléaires.

        Les scenarii du Club de Rome ne parlent presque pas de l’alternative compétition vs coopération.
        On élude. Les guerres, probables, seront des désordres à gérer, à éviter. La coopération est, bien entendu, le modèle implicite. On évite de suggérer qu’une nation pourrait être capable, et tentée, d’éliminer physiquement toute concurrence structurée, et de survivre moins mal de ce qui reste.

        En 1983, Reagan a sciemment refermé la fenêtre d’un sursaut déjà urgent. À l’époque, les dirigeants étaient à l’écoute, partout. Quand on voit Jimmy Carter en 1979 dire « je veux que d’ici l’an 2000 nous tirions 20% de notre énergie du soleil » on mesure la prise de conscience d’alors. Après Reagan, tout fut laborieux, contesté, ralenti, embourbé. On a atteint le point de non retour avant l’an 2000. Et encore aujourd’hui, anesthésie générale. Une petite histoire et au lit.

        Reagan et son administration étaient-ils vraiment si mal informés ? Ou bien ont-ils laissé encore s’exprimer leur conviction que la compétition est plus forte que la coopération ? Et si oui, ça ne se dit pas, mais ça se prépare.

          +3

        Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications