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26.mars.201926.3.2019 // Les Crises

A propos de la guerre contre le Venezuela – par John Pilger

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Source : Venezuela info, John Pilger, 23-02-2019

En voyageant avec Hugo Chavez, j’ai vite compris la menace du Venezuela. Dans une coopérative agricole de l’état de Lara, les gens attendaient patiemment et avec bonne humeur dans la chaleur. Des cruches d’eau et de jus de melon étaient distribuées. On jouait de la guitare ; une femme, Katarina, se tenait debout et chantait avec une voix de contralto.

« Qu’est-ce qu’elle dit ? » ai-je demandé.
« Que nous sommes fiers », m’a-t-on répondu.

Les applaudissements qui lui étaient adressés se sont fusionnés avec l’arrivée de Chavez. Sous un bras, il portait une sacoche remplie de livres. Il portait sa grande chemise rouge et saluait les gens par leur nom, s’arrêtant pour écouter. Ce qui m’a frappé, c’est sa capacité d’écoute.

Mais maintenant, il lisait. Pendant près de deux heures, il a lu au microphone des extraits de la pile de livres à côté de lui : Orwell, Dickens, Tolstoï, Zola, Hemingway, Chomsky, Neruda : une page par ci, une ligne ou deux par là. Les gens applaudissaient et sifflaient lorsqu’il passait d’un auteur à l’autre.

Puis les paysans ont pris le micro et lui ont dit ce qu’ils savaient et ce dont ils avaient besoin ; un visage d’ancien, comme taillé dans le bois d’un banyan voisin, a fait un long discours critique au sujet de l’irrigation ; Chavez a pris des notes.

C’est ici que l’on cultive le vin, un cépage de type Syrah foncé. « John, John, viens là, » dit El Presidente, après m’avoir vu m’endormir dans la chaleur et les profondeurs d’Oliver Twist.

« Il aime le vin rouge », a dit Chavez au public qui sifflait et applaudissait, et il m’a offert une bouteille de ’vino de la gente’ [vin du peuple – NdT]. Mes quelques mots en mauvais espagnol ont provoqué des rires et des sifflements.

En observant Chavez avec la gente, on comprenait la nature de cet homme qui avait promis, à son arrivée au pouvoir, que chacun de ses mouvements serait soumis à la volonté du peuple. En huit ans, Chavez a remporté huit élections et référendums : un record mondial. Il était électoralement le chef d’État le plus populaire du continent, probablement au monde.

Toutes les grandes réformes de Chavista ont été votées, notamment une nouvelle constitution dont 71 % du peuple a approuvé chacun des 396 articles qui accordent des libertés inouïes, comme l’article 123, qui reconnaît pour la première fois les droits fondamentaux des métis et des Noirs, dont Chavez faisait partie.

Lors d’un de ses tutoriels sur les routes, il a cité un écrivain féministe : ’L’amour et la solidarité, c’est la même chose.’ Ses auditeurs l’ont bien compris et se s’exprimaient avec dignité, rarement avec déférence. Les gens ordinaires considéraient Chavez et son gouvernement comme leurs champions : comme les leurs.

C’était particulièrement vrai pour les indigènes, métis et afro-vénézuéliens, qui avaient été méprisés historiquement par les prédécesseurs immédiats de Chavez et par ceux qui vivent aujourd’hui loin des barrios, dans les demeures et penthouses de Caracas Est, qui se rendent à Miami où se trouvent leurs banques et qui se considèrent comme ’blancs’. Ils sont le noyau dur de ce que les médias appellent ’l’opposition’.

Quand j’ai rencontré cette classe, dans les banlieues appelées Country Club, dans des maisons dotées de lustres accrochés au plafond et de mauvais portraits accrochés aux murs, je les ai reconnus. Il auraient pu être des Sud-Africains blancs, de la petite bourgeoisie de Constantia et de Sandton, piliers des cruautés de l’apartheid.

Les caricaturistes de la presse vénézuélienne, dont la plupart appartiennent à une oligarchie et s’opposent au gouvernement, présentaient Chavez comme un singe. Un animateur de radio l’a qualifié de ’singe’. Dans les universités privées, la monnaie d’échange verbale des enfants des riches est souvent l’insulte raciste envers ceux dont les cabanes sont à peine visibles à travers la pollution.

Caracas, 7 février, 2009. Howard Yanes | AP

Bien que la politique identitaire fasse fureur dans les journaux libéraux occidentaux, « Race » et « Classe » sont deux mots presque jamais prononcés dans leur ’couverture’ mensongère de cette dernière tentative ouverte de Washington de s’emparer de la plus grande source de pétrole du monde et de récupérer son ’arrière-cour’.

Malgré tous les défauts des Chavistas – comme le fait d’avoir laissé l’économie vénézuélienne devenir l’otage des fortunes pétrolières et de n’avoir jamais sérieusement contesté le grand capital et la corruption – ils ont apporté la justice sociale et la fierté à des millions de personnes et ils l’ont fait avec une démocratie sans précédent.

Des 92 élections que nous avons surveillées’, a déclaré l’ancien président Jimmy Carter, dont le Carter Centre est un observateur respecté des élections dans le monde, ’je dirais que le processus électoral au Venezuela est le meilleur au monde’. En revanche, le système électoral américain, qui met l’accent sur l’argent de la campagne électorale, ’est l’un des pires’, a déclaré M. Carter.

En étendant le droit de vote à un État populaire parallèle d’autorité communale, basé dans les barrios les plus pauvres, Chavez a décrit la démocratie vénézuélienne comme ’notre version de l’idée de Rousseau de la souveraineté populaire’.

Au Barrio La Linea, dans sa petite cuisine, Béatrice Balazo m’a dit que ses enfants étaient la première génération de pauvres à fréquenter l’école toute la journée et à recevoir un repas chaud et à apprendre la musique, l’art et la danse. « J’ai vu leur confiance s’épanouir comme des fleurs, » dit-elle.

Dans le Barrio La Vega, j’ai écouté une infirmière, Mariella Machado, une femme noire de 45 ans avec un rire impressionnant, s’adresser à un conseil foncier urbain sur des sujets allant des sans-abri à la guerre illégale. Ce jour-là, ils lançaient Mision Madres de Barrio, un programme visant à lutter contre la pauvreté chez les mères célibataires. En vertu de la Constitution, les femmes ont le droit d’être rémunérées en tant que soignantes et peuvent emprunter auprès d’une banque spéciale pour les femmes. Aujourd’hui, les femmes au foyer les plus pauvres reçoivent l’équivalent de 200 $ par mois.

Dans une pièce éclairée par un seul tube fluorescent, j’ai rencontré Ana Lucia Ferandez, 86 ans, et Mavis Mendez, 95 ans. Sonia Alvarez, 33 ans à peine, était venue avec ses deux enfants. Autrefois, aucune d’entre elles ne savait lire et écrire ; aujourd’hui elles étudiaient les mathématiques. Pour la première fois de son histoire, le Venezuela compte près de 100 % d’alphabétisés.

C’est le résultat de Mision Robinson, un plan conçu pour les adultes et les adolescents auparavant privés d’éducation à cause de la pauvreté. Mision Ribas offre à tous la possibilité de suivre un enseignement secondaire, appelé bachillerato (les noms de Robinson et Ribas font référence aux dirigeants indépendantistes vénézuéliens du XIXe siècle).

En 95 ans, Mavis Mendez en a vu défiler des gouvernements, pour la plupart des vassaux de Washington, présider au vol de milliards de dollars de butin de pétrole, dont une grande partie a été envoyée à Miami. ’Nous n’avions pas d’importance sur le plan humain’, m’a-t-elle dit. ’Nous vivions et mourions sans véritable éducation, sans eau courante et sans nourriture que nous ne pouvions acheter. Quand nous tombions malades, les plus faibles mourraient. Maintenant, je peux lire et écrire mon nom et bien plus encore ; et quoi que disent les riches et les médias, nous avons semé les graines d’une véritable démocratie et j’ai la joie de la voir se réaliser.

En 2002, lors d’un coup d’État soutenu par Washington, les fils et filles, petits-enfants et arrière-petits-enfants de Mavis se sont joints à des centaines de milliers d’autres qui sont descendus des barrios sur les collines et ont exigé que l’armée reste loyale envers Chavez.

Le peuple m’a sauvé’, m’a dit Chavez. ’Ils l’ont fait avec les médias contre moi, des médias qui refusaient d’informer même sur les faits les plus élémentaires de ce qui était en train de se passer. Pour trouver une démocratie populaire, en action héroïque, il est inutile de chercher ailleurs.’

Depuis la mort de Chavez en 2013, son successeur Nicolas Maduro, alors ministre des Affaires étrangères et vice-président, a cédé son étiquette dérisoire d’’ancien conducteur de bus’ pour devenir dans la presse occidentale la réincarnation de Saddam Hussein. Il n’est certainement pas Chavez ; la chute du prix du pétrole dans une société qui importe presque toute sa nourriture a souvent été confrontée à une incompétence officielle qui a allongé les files d’attente dans les supermarchés et provoqué l’agacement chez trop de Chavistas.

Néanmoins, Maduro a remporté la présidence en 2018 lors d’une élection que les principaux membres de l’opposition avaient exigée, puis boycottée, une tactique qu’ils avaient déjà tentée contre Chavez.

Le boycott a échoué : 9 389 056 personnes ont voté ; seize partis y ont participé et six candidats se sont présentés à la présidence. Maduro a obtenu 6 248 864 voix, soit 67,84 %.

Le jour du scrutin, j’ai parlé à l’un des 150 observateurs électoraux étrangers. ’C’était tout à fait régulier’, a-t-il dit. ’Il n’y a pas eu de fraude, aucune des terribles affirmations des médias ne tient la route. Zéro. Incroyable, vraiment.’

Participation à une répétition générale de l’élection présidentielle du 7 Octobre, effectuée le 5 Août 2012 – Fernando Llano | AP

Comme tirée de la scène d’un thé chez les fous dans Alice au Pays des Merveilles, l’administration Trump a présenté Juan Guaido, une création en carton pâte du National Endowment for Democracy de la CIA, comme le « Président légitime du Venezuela ». Selon El Nacional, 81 pour cent du peuple vénézuélien n’avait jamais entendu parler du Guaido, qui n’a été élu par personne.

Maduro est « illégitime », dit Trump (qui a gagné la présidence US avec trois millions de voix de moins que son adversaire), un « dictateur », dit Mike Pence, vice-président dont on peut démontrer qu’il n’a pas de scrupules, et John Bolton, conseiller à la « sécurité nationale » (qui m’a demandé lors d’une interview en 2003 : « Dites, vous êtes communiste, peut-être même travailliste ? »).

En tant qu’’envoyé spécial au Venezuela » (en clair, préposé aux coups d’état), Trump a nommé un criminel condamné, Elliot Abrams, dont les intrigues au service des présidents Reagan et George W. Bush ont produit le scandale Iran-Contra dans les années 1980 et plongé l’Amérique centrale dans des années de misère meurtrière. Si l’on met Lewis Carroll de côté, on peut dire que ces trois chapeliers fous menaient la parade dans les années 80. Le contexte historique de Trump n’est pas connu.

Pourtant, leurs mensonges sur le Venezuela ont été repris par ceux qui les ont payés pour garder les pendules à l’heure, notamment ceux de réputation libérale.

Sur Channel 4 News, Jon Snow a beuglé devant le député travailliste Chris Williamson, ’Ecoutez, vous et M. Corbyn êtes dans un sale pétrin [au Venezuela]’ ! Quand Williamson a essayé d’expliquer pourquoi menacer un pays souverain était une erreur, Snow l’a interrompu. ’Vous avez eu votre chance !

En 2006, Channel 4 News a effectivement accusé Chavez de comploter pour fabriquer des armes nucléaires avec l’Iran : un fantasme. Le correspondant de Washington de l’époque, Jonathan Rugman, a permis à un criminel de guerre, Donald Rumsfeld, de comparer Chavez à Hitler, sans être contesté.

Des chercheurs de University of the West of England ont étudié les reportages de la BBC sur le Venezuela sur une période de dix ans. Ils ont examiné 304 articles et ont constaté que seulement trois d’entre eux faisaient référence à l’une ou l’autre des politiques positives du gouvernement. Pour la BBC, le bilan démocratique du Venezuela, la législation sur les droits de l’homme, les programmes alimentaires, les initiatives en matière de santé et la réduction de la pauvreté n’ont pas eu lieu. Le plus grand programme d’alphabétisation de l’histoire de l’humanité n’a pas eu lieu, tout comme les millions de personnes qui défilent en faveur de Maduro et à la mémoire de Chavez n’existent pas.

Lorsqu’on lui a demandé pourquoi elle n’avait filmé qu’une marche de l’opposition, la journaliste de la BBC Orla Guerin a répondu qu’il était ’trop difficile’ de participer à deux marches dans le même journée.

Une guerre a été déclarée au Venezuela, et la vérité est ’trop difficile’ à raconter.

Il est trop difficile de raconter l’effondrement des prix du pétrole depuis 2014 comme étant en grande partie le résultat des machinations criminelles de Wall Street. Il est trop difficile de qualifier de sabotage le blocage de l’accès du Venezuela au système financier international dominé par les États-Unis. Il est trop difficile de qualifier comme illégales les ’sanctions’ de Washington contre le Venezuela, qui ont causé la perte d’au moins 6 milliards de dollars de revenus au Venezuela depuis 2017, dont 2 milliards de dollars de médicaments importés, ou de qualifier comme acte de piratage le refus de la Banque d’Angleterre de rendre les réserves d’or du Venezuela.

L’ancien rapporteur des Nations Unies, Alfred de Zayas, l’a assimilé à un ’siège médiéval’ destiné à ’mettre le pays à genoux’. C’est une agression criminelle, dit-il. Elle est semblable à celle à laquelle Salvador Allende fut confronté en 1970 lorsque le président Richard Nixon et son équivalent de John Bolton, Henry Kissinger, entreprirent de ’faire hurler l’économie [du Chili]’. La longue nuit noire de Pinochet allait suivre.

Le correspondant du Guardian, Tom Phillips, a tweeté une photo de lui avec une casquette sur laquelle figuraient des mots en espagnol qui signifiaient en argot local : ’Rendez le putain de Venezuela cool à nouveau.’ Un journaliste habillé en clown est peut-être l’étape finale de la dégénérescence du journalisme.

Si le larbin de la CIA, Guaido et ses suprémacistes blancs s’emparent du pouvoir, ce sera le 68e renversement d’un gouvernement souverain par les États-Unis, dont la plupart des démocraties. Une vente au rabais des services publics et des richesses minières du Venezuela suivra certainement, de même que le vol du pétrole du pays, comme l’a souligné John Bolton.

Sous le dernier gouvernement contrôlé par Washington à Caracas, la pauvreté avait atteint des proportions historiques. Il n’y avait pas de soins de santé pour ceux qui ne pouvaient pas payer. Il n’y avait pas d’éducation universelle ; Mavis Mendez, et des millions d’autres comme elle, ne savaient ni lire ni écrire. C’est pas cool, ça, Tom ?

John Pilger

John Pilger est un journaliste primé. Ses articles paraissent dans le monde entier dans des journaux tels que le Guardian, l’Independent, le New York Times, le Los Angeles Times, le Mail & Guardian (Afrique du Sud), Aftonbladet (Suède), Il Manifesto (Italie). Son site Web personnel est www.johnpilger.com.

Source : Venezuela info, John Pilger, 23-02-2019

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Commentaire recommandé

RGT // 26.03.2019 à 08h09

Le Saint Pétrole est trop important pour être confié à des gueux.

Comme tout ce qui peut avoir la moindre valeur il appartient aux « élites » occidentales.

Ne vous en faites pas, en France c’est exactement pareil.
Pour résumer, les gilets jaunes sont des chavistes qui s’ignorent.
C’est pour ça qu’ils terrorisent tant nos « divins élus » et leurs mécènes.

25 réactions et commentaires

  • yack2 // 26.03.2019 à 07h04

    Article qui balaie large et pourtant,il y aurait encore beaucoup à dire. L’ignominie de la presse hégémonique devient une évidence pour de plus en plus de monde. Il est intéressant de jeter un oeil sur les commentaires de leurs articles, les avis sont de plus en plus contestataires et éclairés. Nous sommes donc sur la bonne voie…..Qui a tendance à devenir un autoroute avec le traitement des gilets jaunes,voir le russiagate. Il serait temps de nous poser la question des structures et fondations d’une presse digne de ce nom et d’être extrêmement vigilant sur le devenir d’internet, à ce jour seul espace de liberté…Ce site les crises est ,de ce point de vue ,un cas d’école pour ce qu’il donne à voir et pour les attaques qu’il subit.

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    • Tom // 26.03.2019 à 14h02

      En effet, j’ai cru un moment que la population devenait de plus en plus consciente, en lisant régulièrement les avis, où, les sondages sur internet, mais, l’élection de Macron m’a vite fait déchanter. Peut-être que les communautés, qui comme nous cherchent ce type de sites, l’information juste, et, la remise en question ne reste que dans ce cercle, ce qui nous donne ce sentiment changement. Peut être qu’il y a une prise de conscience collective grâce aux gilets jaunes, mais, finalement elle reste assez lente, et, il faudra certainement un gros événement pour faire changer de manière suffisante les esprits.

        +5

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    • inement // 26.03.2019 à 15h39

      Pour ce qui est du devenir d’internet, Fabrice Epelboin est plein d’à propos éclairés :
      Voici une vidéo d’un débat sur France 24 qu’il a posté sur sa chaine et que je fais débuter à partir du moment où il a été convié à y participer : https://www.youtube.com/watch?v=6bwYc3KI8_w&t=1115s

        +1

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  • Catalina // 26.03.2019 à 07h34

    « . Pour la BBC, le bilan démocratique du Venezuela, la législation sur les droits de l’homme, les programmes alimentaires, les initiatives en matière de santé et la réduction de la pauvreté n’ont pas eu lieu. Le plus grand programme d’alphabétisation de l’histoire de l’humanité n’a pas eu lieu,  »
    Ce n’est pas que cela n’a pas eu lieu, c’est pire, cela ne leur à pas rapporté un dollar !!! et pour ce genre de sociopathes, en effet, c’est la chose la plus immonde au monde, comment ?
    Ne pas pouvoir comme un vampire sucer tout le sang du peuple, sans en laisser échapper une goutte ? impossible, inhumain, antidémocratique, et même tiens, je dirais plus, antisémite !

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  • RGT // 26.03.2019 à 08h09

    Le Saint Pétrole est trop important pour être confié à des gueux.

    Comme tout ce qui peut avoir la moindre valeur il appartient aux « élites » occidentales.

    Ne vous en faites pas, en France c’est exactement pareil.
    Pour résumer, les gilets jaunes sont des chavistes qui s’ignorent.
    C’est pour ça qu’ils terrorisent tant nos « divins élus » et leurs mécènes.

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    • Marie // 26.03.2019 à 08h55

      Depuis le 17 novembre, les GJ sont liés à tout ce qui, positif ou négatif, touche un quelconque pays de la planète, c’est une manie, surtout irréfléchie. Poursuivant donc sur les GJ , je pense que E. Macron a très tôt atteint son niveau d’incompétence (cf le principe de Peter), élu et promu sur sa performance passée (super cadre bancaire), laquelle n’a aucun rapport avec le nouveau poste de président.Ce ne fut pas le cas de Chavez.

        +13

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      • inement // 26.03.2019 à 15h54

         » Super cadre bancaire « ……comme vous y allez ; – )
        McRond est avant tout selon ses anciens camarades de classe quelqu’un d’assez médiocre ( trois échecs à normal sup ) mais qui a le don indéniable de la « bonne » parole qui lui permet(tait) de s’en sortir, parfois.
        A son poste de cadre bancaire il n’était pas plus compétent que cela mais les zèlites du milieu ayant très vite repéré ses capacités grandissantes de potentiel enfumeur en chef, ont eu tôt fait de faire connaitre son existence et c’est donc la Banque Rothschild qui en a profité la première en faisant de l’incompétence une des qualités préalable à la gouvernance d’un pays comme la France au point de le faire associé de leur institut financier/bancaire.

        Tout un poème !

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  • Pierre9459 // 26.03.2019 à 08h43

    Le peuple du Venezuela est désormais sorti de l’analphabétisation, il s’est politisé et quoi qu’en disent les médias, il reste derrière Maduro car cet homme est celui que Chavez avait désigné pour lui succéder.
    Les élections prouvent que le peuple est encore Chaviste mais les pressions, les médias et toute la clique de gangsters à l’affut peuvent très bien provoquer un véritable chaos qui mènerait alors à l’intervention directe des « gentils » Américains venus alors en sauveurs de ce pauvre peuple maltraité par ses dirigeants…
    Puisse le peuple du Vénézuela ne pas tomber dans ce piège mortifère !

      +15

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    • pauvre d’eux // 28.03.2019 à 17h35

      Le Président Trump exige le départ immédiat de 99 soldats Russes au Venezuela. Il a oublié les 200 000 soldats Américains déployés dans près de 180 pays, le plus souvent contre l’avis du Pays et des habitants en question…

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  • zx81 // 26.03.2019 à 09h17

    Émouvant portrait de Chavez et bonne analyse de la situation actuelle.

    Quelle contraste avec Macron. L’anti Chavez, qui tout en apportant un semblant de compassion envers une femme de presque 80 ans, GJ, dans le coma pour avoir été bousculé par une charge de CRS, la rappelle à plus de sagesse. Celle de ne pas participer aux manifestations.
    Nouvelle devise orwelienne (une de plus) en macronie :
    La sagesse c’est la soumission.

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    • zozefine // 26.03.2019 à 09h53

      pilger a fait un documentaire formidable et désespérant sur les aborigènes en australie, c’est là : https://vimeo.com/168410495

      dans cet article, deux lignes seulement de critique, qui aurait pu être un tout petit peu développée : « Malgré tous les défauts des Chavistas – comme le fait d’avoir laissé l’économie vénézuélienne devenir l’otage des fortunes pétrolières et de n’avoir jamais sérieusement contesté le grand capital et la corruption … ». sans oublier que maduro n’est pas chavez
      un article pareil, c’est rafraîchissant après ces semaines de chavez-bashing.

        +9

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      • inement // 26.03.2019 à 16h05

        Effectivement, il eut été de bonne information de comprendre pourquoi Chavez n’a pas eu ou pu s’opposer à l’économie vénézuélienne de devenir l’otage des fortunes pétrolières et de n’avoir jamais sérieusement contesté le grand capital et la corruption.
        Espérons que Les Crises puisse nous renseigner à ce sujet, qui parait tout à fait crucial dans l’optique d’une meilleure compréhension du système organisationnel de notre monde malade.

          +3

        Alerter
  • Kokoba // 26.03.2019 à 09h24

    L’empire Américain dans toute sa splendeur.

    C’est là où on constate la toute puissance du controle des médias.
    Essayez de discuter du Venezuela autour de vous, vous verrez le résultat.

      +30

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    • inement // 26.03.2019 à 16h34

      Peer pressure = Pression sociale
      Mouton blanc……mouton noir
      Oui, mieux vaut être tout à fait en accord avec soi-même et son soi profond pour assumer ses convictions et les partager…..toute une partie de la force du système est là, c’est donc bien à nous de le comprendre pour le contrer et ainsi continuer à tenter d’informer coûte que coûte le mouton blanc qui perpétuellement nage en plein brouillard dans la confusion la plus totale..

      Dans une société/civilisation qui laisse l’homme être son propre Dieu afin de continuer à cacher que la seule chose qu’il vénère est le Dieu/argent ou l’argent/Roi, il reste très difficile de convaincre par de grands discours.
      Convaincre devient dans cette négation du bon sens une stratégie subtile, d’où le fait dans cette optique de laisser au maximum s’exprimer son interlocuteur pour simplement par de petites touches de réalité, le ramener à l’envie de s’informer par lui-même.

        +0

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      • inement // 26.03.2019 à 16h57

        Tous pensent que les médias nous mentent et j’aime beaucoup commencer par là :  » à quel degrés ou niveau nous mentent-ils ?  » – car –  » je ne comprends pas bien !  »
        Le mieux comme toujours est donc de demander des exemples et de fait ils auront bien du mal à en trouver si ce n’est l’ex. massue  » Ils ne nous disent pas que nos politiciens nous mentent, qu’ils ne travaillent pas pour nos intérêts mais pour ceux des riches  » …….de quoi en amener certains sur les problèmes de dissonances cognitives qui sont les leurs, car leur ressenti leur dit que les médias nous mentent et lorsqu’ils débattent, ils utilisent quasi systématiquement les arguments des médias qu’ils critiquent.
        Les mensonges des médias : peut-être la meilleure base de départ pour résonner le mouton blanc ?!

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  • Pegaz // 26.03.2019 à 10h11

    Depuis la panne géante d’électricité au Venezuela l’on entend dire, sans autre explication, que la cause en serait un défaut d’investissements et d’entretien des infrastructures. Si il est certain que la guerre financière impacts ces services, certains se servent de cette allégation non étayée pour condamner le gouvernement de détournement de fonds.

    Des documents prouvent qu’en ce qui concerne la centrale hydroélectrique de Guri, elle à fait l’objet, la décennie précédente, d’un programme de modernisation visant à prolonger sa durée de vie de 30 ans. Deux consortiums, l’un pour rénover et moderniser le secteur « hydro-mécanique » avec les entreprises Andritz Hydro, Alstom Hydro et Voith Hydro. Pour la conception et l’installation des systèmes de commande, de protection et d’instrumentation de la centrale électrique c’est à ABB trilatérale consortium (ABB Venezuela, ABB Canada et ABB Suisse) qu’il sera attribué.

    https://www.power-technology.com/projects/gurihydroelectric/

    https://library.e.abb.com/public/ceb596a2dda56485c12571df00305dba/32-36%203M647_FRA72dpi.pdf

    page 9 à 12
    https://www.andritz.com/resource/blob/26692/c1fe02e37b9fac9f3b5c59ba9b3da194/gr-annual-report-2009-data.pdf

    page 11, chapitre : L’Amérique du Sud
    http://voith.com/ca-en/Voith_Hypower_No22_Sreen_Doppelseiten.pdf

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    • Pegaz // 26.03.2019 à 12h45

      Il est vrai qu’à partir de ces documents, on ne peut affirmer que le projet ait été amené à son terme et/ou jusqu’où. Le document « Voith Hydro » confirmant son activité jusqu’en 2011.

      « Voith a parachevé la remise à neuf de la première unité en mai 2011 et a complété environ 80 pour cent du travail sur la seconde, dont la remise en fonction est prévue vers la fin 2013. »

      Mais ils contribuent de manière factuelle a nuancé et interroger le discours mainstream usuel.

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    • Pegaz // 26.03.2019 à 18h00

      Dans mes recherches et échange d’informations, un correspondant de Caracas a attiré mon attention sur cet article :
      Cómo pudo haber sido atacado el sistema SCADA del Guri
      http://misionverdad.com/columnistas%20/ciberguerra-sabotaje-scada-y-las-pretenciones-de-estados-unidos

      Là, il s’agit de la thèse du gouvernement et de la cyberattaque. Le point faible incriminé serait le système de contrôle et d’acquisition de données (SCADA) (Supervisory Control And Data Acquisition). Le nom de ce système est confirmé en page 3 du document ABB
      « Le site est exploité à partir du centre de téléconduite (SCADA) de Guri II, »

      En plus des liens figurant dans l’article, @wikipédia/SCADA/Sécurité propose 6 liens sur le sujet. Cet autre article parle des mésaventures vécues par Dillon Beresford, analyste pour la société d’audit de sécurité NSS Labs, quand il s’est adressé à Siemens, pour leur faire part de ses recherches sur les failles du système SCADA.
      https://www.forbes.com/sites/andygreenberg/2011/05/23/siemens-accused-of-whitewashing-critical-security-bugs/#7f4795353f8b
      Si cela ne valide aucunement l’hypothèse, cela la rend moins abracadabrantesque que présenté dans l’article d’hier @tdg – Le Venezuela à nouveau plongé dans le noir

      «Dans quelques minutes, Jorge Rodriguez (le ministre de l’Information, ndlr) va venir annoncer qu’un #OVNI envoyé par Trump et la droite vénézuélienne a lancé une attaque électromagnétique avec des armes extra-galactiques»

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  • Rond // 26.03.2019 à 10h51

    Il faut bien sur rester vigilant à la possible part de propagande. Mais tout de même, nous avons là, matière à balayer sérieusement devant notre porte, nous la patrie des droits de l’homme et du citoyen. Pendant que nous y sommes, d’un même geste, nous pourrions balayer les médias dominants et leurs « infos » désinformantes. Je comprends mieux maintenant pourquoi Mr Carter y est presque invisible.
    Ce que les gros bras zétazuniens feront de ce pays qui n’est en guerre avec personne et ne menace personne, sera un indicateur fort de ce qui nous attend tôt, plutôt que tard.
    Restons créatifs !

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  • calahan // 26.03.2019 à 12h38

    le Venezuela a montré le chemin, le seul tort de Chavez est de ne pas avoir définitivement tordu le coup aux oligarques locaux qui avaient le main mise sur le pétrole, la nationalisation et l’exploitation de telles ressources n’auraient été que logiques.

    Donc les nations savent comment faire pour retrouver leurs champs des possibles.

    On sait où sont les nations barbares, la Venezuela, comme d’autres nations avant n’en sont qu’un révélateur.

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    • inement // 26.03.2019 à 17h06

      Appliquant cela à la France, cela se traduirait par la réappropriation des outils de productions, j’en connais qui ne vont pas êtres contents..

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  • Louis Robert // 26.03.2019 à 13h07

    Texte rafraîchissant tout de même de Pilger, en marge de l’étranglement et du pillage du Vénézuéla par l’Empire. Chavez… l’homme et son œuvre. Voilà qui contraste avec ce que l’on entend dans cette France en marche.
    [modéré]
    Pendant ce temps, au Vénézuéla,

    « This Russian General’s Last Name Means ‘Thinskinned,’ and He Just Landed 100 Troops in Venezuela » — ( » Le nom de famille de ce général russe signifie « peau sensible », et il vient de débarquer 100 soldats au Vénézuéla « )

    https://russia-insider.com/en/russian-generals-last-name-means-thinskinned-and-he-just-landed-100-troops-venezuela/ri26623

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    • Chris // 26.03.2019 à 14h18

      Peut-être même précédé par quelques lanceurs, type sous-marins ou croiseurs en vadrouille dans les eaux vénézuéliennes.
      Je pressens que si les USA & consorts tentent une opération militaire, nous allons connaitre une nouvelle « crise de Cuba », avec ultimatum russe de départs de missiles postés aux bons endroits…

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      • Catalina // 26.03.2019 à 21h51

        en effet, « Lors d’une réunion de haut niveau à Rome cette semaine, il semble que la Russie ait réitéré un avertissement grave aux États-Unis – Moscou ne tolérera pas une intervention militaire américaine pour renverser le gouvernement vénézuélien avec lequel elle est alliée. »
        https://www.strategic-culture.org/news/2019/03/22/russia-gives-us-red-line-venezuela.html
        Pour les non-anglophones, Deepl-traducteur est me semble t-il excellent. Bonne lecture.

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  • inement // 26.03.2019 à 14h58

    Au Barrio La Linea, dans sa petite cuisine, Béatrice Balazo m’a dit que ses enfants étaient la première génération de pauvres à fréquenter l’école toute la journée et à recevoir un repas chaud et à apprendre la musique, l’art et la danse. « J’ai vu leur confiance s’épanouir comme des fleurs, » dit-elle.

    OUI, c’est bien comme cela que l’on avance vers l’élévation de tous…

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