Dimanche soir, le directeur général de la Santé, Jérôme Salomon, a confirmé qu’un vaste essai clinique permettrait d’étudier ces prochaines semaines plusieurs traitements du Covid-19, dont l’hydroxychloroquine. Dans la journée, Didier Raoult, directeur de l’IHU-Méditerrannée et fervent défenseur du traitement depuis des semaines, a annoncé qu’il n’attendrait pas les résultats pour l’administrer massivement à ses patients atteints du Covid-19. «Je m’en fiche», a-t-il déclaré au Parisien. S’appuyant sur les résultats d’une étude menée par ses services auprès d’un petit nombre de patients, il a déclaré : «Comme n’importe quel docteur, à partir du moment où l’on a montré qu’un traitement était efficace, je trouve immoral de ne pas l’administrer. C’est aussi simple que ça.»

Alors que la France a atteint lundi soir les 674 morts du Covid-19, l’IHU-Méditerrannée a ainsi annoncé par communiqué que serait proposé «un traitement par l’association hydroxychloroquine + azithromycine pour tous les patients infectés au plus tôt de la maladie, dès le diagnostic». Au passage, Raoult aussi prend le contrepied de la doctrine nationale en matière de tests, en assurant dans son communiqué sa volonté de tester chaque «malade fébrile»venant toquer à la porte de son établissement. Depuis le début de la crise, le professeur marseillais critique vertement la stratégie française en matière de dépistage : «On a pris une stratégie qui n’est pas la stratégie du reste du monde technologique. Qui est très basse. Qui est de très peu tester», déplorait-il le 16 mars. Lui se targue, fort de la capacité de tests inégalée en France de l’IHU Méditerranée (qui fait 1 500 dépistages par jour, là où le total national atteint environ 4 000 tests), de dépister plus de monde, et pas seulement les cas graves. Son modèle ? Séoul plus que Paris, expliquait-il : «Les Coréens ont réussi à maîtriser l’épidémie, en faisant ça : dépistage, traitement.» Ce qu’il promet à partir d’aujourd’hui. Dès ce matin, une foule se pressait devant l’hôpital marseillais.