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31.décembre.201131.12.2011 // Les Crises

[Vidéo] Au bord de l’insurrection – Témoignage de Dimitri sur la situation grecque

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Pour le dernier billet de l’année, j’ai choisi le saisissant témoignage de Dimitri lors d’une assemblée citoyenne à Grabels dans l’Hérault fin novembre 2011. Ce français d’origine Grecque nous éclaire sur l’effrayante dégradation de la situation du peuple Grec sous la pression des marchés et de l’Europe ces derniers mois.

« Si vous autorisez aujourd’hui le sacrifice des sociétés grecque, irlandaise, portugaise et espagnole sur l’autel de la dette et des banques, ce sera bientôt votre tour. Vous ne prospérerez pas au milieu des ruines des sociétés européennes. Nous avons tardé de notre côté, mais nous nous sommes réveillés. Bâtissons ensemble une Europe nouvelle ; une Europe démocratique, prospère, pacifique, digne de son histoire, de ses luttes et de son esprit. Résistez au totalitarisme des marchés qui menace de démanteler l’Europe en la transformant en tiers-monde, qui monte les peuples européens les uns contre les autres, qui détruit notre continent en suscitant le retour du fascisme.» [Extrait de l’appel de Mikis Theodorakis du 26 mai 2011, à lire sur Okeanews]

Grace à Claire, que je remercie, voici la transcription de cette vidéo :

TRANSCRIPTION :

[Vidéo] Au bord de l’insurrection – Témoignage de Dimitri sur la situation grecque

 

« Bonsoir, je m’appelle Dimitri ….. Mon nom de famille est d’origine grecque parce que mes parents sont grecs. J’habite en France et je vais régulièrement en Grèce.

 

Ce soir, pour moi, c’est un peu dur de parler de la Grèce parce que j’ai vécu ça comme un tsunami et les grecs ont vécu ça comme un tsunami. Lorsqu’ on est en France, on ne peut même pas se rendre compte de ce qu’il se passe là-bas.

 

Il y a encore 6 mois, on peut presque dire que la situation était tenable ; On aurait pu avoir des assemblées citoyennes, en Grèce, avec des gens, un peu comme vous et moi, assis là pour discuter sur comment on allait s’en sortir.

Depuis 3 mois, ce n’est plus du tout le même pays. Les gens, (et je compare ça à un problème climatique), ont reçu un tsunami à la figure, depuis quelques semaines. Pourquoi ? Je ne vais pas vous faire de l’économie, je ne suis pas économiste. Je vais vous parler de concret, de ce qu’il se passe.

Il y a une grosse dette, c’est vrai, il y a des problèmes de corruption au niveau des hommes politiques, il y a un problème politique. On pourra en parler, si vous voulez après. Il y a surtout un problème social aujourd’hui. C’est quoi le quotidien des grecs aujourd’hui ?

 

C’est déjà les salaires de tout le monde, divisé par 2. L’échelle indicielle par exemple de la fonction publique a été au 1er novembre refaite. Du jour au lendemain. Sans concertation syndicale du tout, ca a été autoritaire. Le salaire le plus haut de la fonction publique grecque était de 2.700 euros. Du jour au lendemain, ce haut fonctionnaire de la fonction publique grecque qui gagné 2.700 euros, il est passé à 1.600 euros. Et le plus bas salaire de la fonction publique est passé à 450 euros.

Les mieux payés se sont les MAT. Les MAT, ce sont les policiers qu’on voit (vous savez avec les casques – les membres des forces anti-émeute). Ils touchent 650 euros pour faire ce travail.

Ca a touché les gens du jour au lendemain.

 

Qu’est ce qu’il se passe d’autres ?

30% des commerçants ont fermé. Lorsque vous circulez à Athènes entre le mois de juillet et aujourd’hui, vous avez plus de magasins, sur des rues entières. Dans des grandes villes comme Thessalonique et Patras, les gens, du jour au lendemain, ont fermé boutique.

Plus de possibilité d’acheter. Le commerçant, n’a plus la possibilité d’acheter, car il n’a plus d’argent. Les banques ne fournissent plus un seul euro. Les banques ne servent aujourd’hui qu’à retirer leur argent. Les gens retirent leur argent.

Il y a une totale désinformation en France de ce qu’il se passe en Grèce. Aujourd’hui, en Grèce, encore la semaine dernière (j’avais des échos), il y a des queues interminables devant la banque de Grèce, au 2eme sous sol, les gens transforment leur argent en or, l’équivalent du Napoléon là-bas. Les banques sont en train de se vider. Il n’y a plus d’argent en espèce.

 

Evidemment, le taux de chômage est en train d’exploser. Il est officiellement autour de 17%, un petit peu moins. Les projections sont au-delà de 18-19 pour l’année suivante. C’est largement plus, on en est certains, car les statistiques valent, ce qu’elles valent, c’est toujours pareil !

 

La situation est catastrophique, catastrophique. Dans les bateaux, où les gens sont généralement les mieux payés, les salaires ne sont plus versés. Un tiers de l’équipage est payé. Pourquoi, un tiers. Parce que tous les mois, il y a un tiers de l’équipage qui est payé.

Ceux qui ont de l’argent, ce sont les armateurs, en Grèce, mais ils utilisent actuellement la situation économique pour ne plus payer.

 

Le pire, est à venir. Parce que le pire, c’est la sécurité sociale. Il n’y a plus de sécu. Les caisses ne peuvent plus payer et ne peuvent plus rembourser. Les pharmaciens ne peuvent plus avoir de médicaments parce que les firmes étrangères, notamment françaises ne veulent plus vendre de médicaments, car ils veulent du cash, et les pharmaciens ne peuvent plus faire des avances. Donc il n’y a plus de médicaments.

Les hôpitaux n’ont plus suffisamment d’argent pour payer, donc il y a de moins en moins de médicaments.

 

C’est incroyable ce que je vais vous dire, mais c’est la réalité :

La directrice du centre de contamination, la semaine dernière, a poussé un cri d’alarme. Il y a d’abord, une recrudescence de la séropositivité d’abord parce qu’il y a beaucoup de prostitution qui se crée, forcément.

Et surtout ce qui est impensable, c’est ahurissant, mais ce n’est pas « on m’a dit que », c’est la directrice du centre qui dit qu’il y a de plus en plus de jeunes gens qui viennent, qui sont séropositifs, qui ont fait exprès de devenir séropositifs car la seule allocation en Grèce qui n’a pas été réduite et celle qui sert pour le séropositif et qui est de 650 euros. Les gens préfèrent ça, plutôt que de ne rien avoir, c’est affolant de dire ça ! En Grèce, il n’y a pas de RMI, il n’y a pas de RSA, donc les gens s’il n’y a plus de salaires, ils n’ont plus rien.

 

6% de la population d’Athènes a quitté la ville, en l’espace de 6 mois. 4 millions de personnes habitent à Athènes. Vous ne pouvez pas vous imaginer la situation qu’il peut y avoir. C’est impensable. Ca du jour au lendemain.

 

Sans compter ce qu’annonce régulièrement le gouvernement sur les ponctions à tous les niveaux …tous les jours… A un moment donné, on se demande, mais où vont-ils chercher ça. La Troïka, (qui regroupe les créanciers de la Grèce : Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) veut absolument des résultats. Le gouvernement n’en peut absolument plus, le gouvernement en Grèce ne dirige plus rien. Vous imaginez, par exemple, il y a une taxe qui a été instaurée sur le bâti, car il fallait absolument faire rentrer de l’argent d’ici la fin de l’année, Elle a été souscrite sur le paiement de l’abonnement de l’électricité. Vous avez des gens aujourd’hui qui vivent sous des « algeco », car ils ont subi des tremblements de terre en Grèce (qui touchent à peu près 300 – 400 euros de retraite de personnes âgées), ils sont obligés de payer cette taxe, là, ce mois-ci. Ils ne peuvent pas le faire.

 

La situation est misérable. D’ailleurs, les Grecs le disent, on approche les difficultés des années 40. Il faut savoir que la Grèce dans les années 40, a souffert de la famine. L’Angleterre a fourni de la nourriture pour les grecs. Après la guerre civile, ca a été terrible. Et ben, c’est dans cette situation que se trouve la Grèce aujourd’hui.

Je pourrais vous en sortir une litanie de choses incroyables. Sur les voitures par exemple. Comme à un moment donné, il a fallu dire que tout le monde paye des impôts, (parce qu’en Grèce, on ne payait pas d’impôt si on avait des revenus de 5.000 euros par mois), le gouvernement a décidé qu’on allait plus taxer sur le revenu, mais sur les biens personnels. Alors, les gens qui n’avaient pas de maison, on leur a dit « vous avez une voiture, votre voiture vaut 3.000 euros, donc vous allez devoir payer ». Les gens ont donc fait la démarche d’aller dans les préfectures, c’est la procédure, pour informer qu’ils ne voulaient plus de leur voiture car ils ne pouvaient pas payer les taxes.

Je peux vous en raconter des tonnes, vous ne croirez même pas ce que je vous dis et ça c’est la situation aujourd’hui.

 

Et je ne sais pas comment ça va devenir, car aujourd’hui, les gens n’en peuvent plus. Les gens, qui hier étaient les ouvriers qui touchaient 900 ou 1000 euros, se retrouvent aujourd’hui avec 300 euros. Des familles entières n’ont plus d’argent, il n’y a plus d’argent dans les banques, et nous avons une situation politique qui est catastrophique. Voilà ! Il n’y a aucune alternative possible. Ca a été le bi-partisme, pendant des décennies, ça a été la corruption pendant des décennies, et maintenant, il n’y a pas d’alternative politique. Voilà, la seule alternative politique aujourd’hui, c’est la rue, c’est je ne sais pas quoi, je ne sais pas ce que peut être l’avenir. Personne, ne peut être en mesure de le dire aujourd’hui. La Grèce attendait impatiemment ses milliards pour tenir jusqu’au 15 décembre. Là, elle va les obtenir, ça va reporter, allez, jusqu’au mois de janvier et puis au mois de Février, on ne sait pas ce qu’il va se passer. Moi, je suis extrêmement pessimiste. Je ne sais pas du tout comment va être l’issue, je suis incapable de vous le dire.

 

Le gouvernement ne tient plus rien, parce que la police ne tient rien du tout. Vous savez, le gouvernement, la veille d’annoncer le référendum, le premier ministre a liquidé, a mis dehors tous les généraux et l’état major de toutes les armées. Parce que ces officiers (c’est en tout cas, ce qui est écrit en Grèce) ont dit qu’ils ne participeraient à aucune activité en dehors de leurs casernes.

Parce que, ce qu’il s’est passé le 28 octobre en Grèce, ça a été le début d’un soulèvement. Il faut savoir, que le 28 octobre, en Grèce, c’est la fête nationale, les gens sont dans la rue ; ça n’a pas la même valeur que le 14 juillet en France où c’est l’armée qui défile. En Grèce, ce sont les gens qui défilent, ce sont les associations, les écoles… Et à ce moment là, dans toutes les villes, dans tous les villages (j’y étais moi, dans une ville de 120.000 habitants), les gens ont demandé à tous les hommes politiques, à tous les institutionnels de quitter les estrades. Le président de la république a été obligé de quitter sous les huées à Thessalonique l’estrade en pleurs. Et là, on était à deux doigts de l’insurrection.

C’est pour ça que le 1er ministre a demandé à l’armée pour savoir quelle était sa position, et l’armée

a dit : « nous ne bougerons pas ». Il a donc limogé tout l’état major. Sa seule solution a été de dire : « on va au référendum ».

 

Ca, c’est l’Europe ! Et je vous assure qu’il y a un an, ce n’était pas comme ça. Il y avait encore, une espèce de perspective économique. La, il n’y a rien ; c’est le chaos. Ce qui est écœurant, c’est qu’il y a plein de gens qui continuent à s’enrichir, car il y a quand même une classe dirigeante qui continuent à s’enrichir, et il y a de l’argent, il n’y a pas que les armateurs, il y a beaucoup de gens qui ont beaucoup d’argent en Grèce et qui sortent leur argent et qui les mettent en Suisse.

Mais les gens, et quand je dis les gens, ce ne sont pas que les ouvriers, ça touche tout le monde,

vous avez dans la rue des médecins, vous avez dans la rue des pharmaciens, vous avez des gens qui, il y a encore 8 mois vivaient dans l’opulence. Aujourd’hui tout le monde, se retrouve à sec. Voilà. Et vous avez régulièrement, tous les 2 mois, la Troïka qui réclame en Grèce de nouvelles mesures.

 

Moi, ce que j’espère, c’est une chose : qu’il n’arrive pas ça en France ! Parce que pour l’instant, on se dit tous, un peu « Oh, il y a les élections, super, grâce à l’un, grâce à l’autre, on va réussir… » On ne s’en sortira pas comme ça ! Je vous assure franchement, en Grèce, ils ont voté en 2009, en majorité pour le PA.SO.K, parce que le PA.SO.K avait un programme bien à gauche, et après c’était fini. Le programme avait disparu, ce n’était plus du tout ça.

Vraiment j’espère vraiment qu’il n’arrivera pas ça en France, parce que je ne sais pas comment ça peut finir dans un pays comme la France.

En Grèce il y a encore des valeurs familiales. Les gens s’entraident. Je ne vois pas ça en France. Je connais les 2 pays, on n’est pas du tout dans le même état d’esprit.

Aujourd’hui, il y a beaucoup de gens qui rentrent dans les iles. Ils vont vivre avec 3 olives, du fromage… En tout cas les générations, qui ont été habituées à ça, comme mes parents qui ont vécu la souffrance, ils s’habitueront malheureusement à revivre ce qu’ils ont vécu dans les années 60, mais les jeunes, ils partent, ils veulent partir. Ils veulent aller où ? En Australie, c’est bien beau, mais tout le monde ne va pas aller en Australie.

 

Voilà, la situation est vraiment tragique. Je vous dis ça, comme ça, c’est vrai, je casse un peu l’ambiance, mais je n’allais pas vous dire que tout va bien, qu’il y a des solutions. Moi, je n’ai pas de solution et j’aimerai bien qu’on en apporte. Moi, la seule chose que j’espère, c’est vrai que je suis un militant, j’espère qu’il y aura une alternative en France et c’est ça qu’il faut surtout penser. Il faut préparer l’alternative parce que ce qu’il a manqué à la Grèce, c’est l’alternative, parce qu’aujourd’hui, si l’extrême droite est au pouvoir, c’est parce qu’il n’y a pas d’alternative à gauche. Il y a un parti communiste puissant certes, mais qui a été un parti communiste stalinien qui prône la sortie de l’Europe, la sortie de l’Euro, dans des conditions extrêmement difficiles. Il y a eu la guerre civile qui a opposé des communistes à un autre parti de la Grèce après la guerre, les Grecs ne veulent pas revivre ça. Donc, ils ne vont pas se tourner en masse vers ce parti communiste bien qu’il soit autour de 9 à 10% et que le PA.SO.K est à 13%. Le rapport de force est donc extraordinaire ! Vous avez une extrême droite qui est au pouvoir, alors que dans les années de dictature, les mêmes se retrouvaient au pouvoir ! Bref, une situation politique explosive. Se retourner vers la droite, je ne vois pas comment, parce que c’est la droite, aussi qui les a mis dans cette situation. Bref, je ne sais pas quelle peut être l’alternative.

 

Moi, j’ai vraiment peur d’une guerre civile. Parce que vous savez, les gens, ils vont dans les rues, au cours des manifestations et ils cassent tout ce qu’ils peuvent casser. J’ai vu des choses à Athènes à la fois extraordinaires et terribles. J’ai vu dans les rues de la Plaka, pour ceux qui connaissent, des petites rues, avec des tavernes, des gens prendre toutes les chaises et de colère, les bruler. Et quand je dis des gens, ce ne sont pas des gens cagoulés, ce sont des gens comme vous et moi, qui la veille étaient peut être dans leur canapé. Et je revois, le propriétaire, un monsieur âgé, sortant en disant aux jeunes,

  • « mais ne brûlez pas tout ça » et les jeunes le regardaient et lui répondaient :
  • « si je brûle les chaises, c’est à cause de toi »,
  • « mais pourquoi ? »
  • « parce que toi et mon père, vous m’avez mis dans cette situation, moi, je n’ai plus rien à perdre ».

Voilà, où on en est. Le grand père, dire :

  • « Oui, tu as raison, mon enfant, oui, tu as raison, c’est à cause de nous ».

Et ça quand vous le vivez sur place, ça vous prend là, dans les tripes. C’est votre pays, qui est en train d’exploser. Ce même pays, où il y a encore 2 ans, les gens vivaient, entre guillemets « bien », insouciants.

 

Et surtout dernière chose que je voulais vous dire, car on me l’a dit des millions de fois à Athènes, Arrêtez de dire, que les Grecs ne travaillent pas. Les gens là bas, travaillent, des gens qui ont 80 ans continuent encore à travailler parce qu’il n’y a pas de retraite. Les gens ont deux, trois boulots et s’ils ont 2 ou 3 boulots, ce n’est pas pour devenir Crésus, c’est parce qu’avec un seul boulot, on ne s’en sort pas. Dans la fonction publique, si on travaille le soir, c’est parce qu’avec 700 euros, vous ne faites rien. Parce que la vie en Grèce, elle est aussi chère, voire plus chère qu’en France. Voilà. »

 

« Pour la dette, je pense qu’il faut réveiller les peuples. On a parlé de la dette seulement, il y a quelques années. Avant, personne n’était capable de dire exactement qu’elle était la valeur de la dette en France. En Grèce, n’en parlons pas. C’est pourquoi, je dis qu’il faut se réveiller. Car en Grèce par exemple, on dit, « mais qu’est ce que c’est que cette dette ? » « D’où, elle sort ? », « Qu’est ce qu’on a fait avec ? ». Et c’est là que c’est intéressant… D’aller fouiller.

Parce que quand on va commencer à fouiller (il faut dire que les informations, on ne les a vraiment pas facilement) et qu’on va commencer à gratter, on s’aperçoit que cette dette, elle fait des allers-retours, c’est-à-dire que (en Grèce, c’est l’exemple, parce je connais bien mais je suppose qu’en France, c’est un peu pareil), il y a certains pays qui ont prêté de l’argent à la Grèce, quand ils sont rentrés dans la zone Euros en disant, « vous avez une monnaie sure, alors prenez de l’argent, endettez-vous, il va falloir construire des ports, il va falloir construire des autoroutes, il va falloir faire des aéroports, il va falloir construire des armements, il va falloir être le 1er pays européens dont le pourcentage du budget de la défense par rapport au PIB soit le plus important ». Pour se défendre contre la Turquie, vous imaginez. Mais la Grèce s’est endettée de manière exponentielle depuis 2002 pour des choses qui aujourd’hui, ne servent à rien. Des ports, des aéroports, des marinas, des autoroutes que personnes n’utilisent, parce qu’il n’y a plus de voitures, on ne peut plus rouler avec parce qu’il n’y a plus d’essence…. Des jeux olympiques, qui devaient soit disant… !

Tout ça, c’est le contrôle de la dette, et le contrôle de la dette, c’est le contrôle citoyen sur ce que font le gouvernement et les élus. Et aujourd’hui, en France, on a abandonné ce contrôle citoyen. Ce contrôle citoyen, on le délègue à des parlementaires, ou à des cours des comptes, mais on l’a laissé à l’abandon. Cet argent-là, il n’est pas fait pour nourrir ou servir, il est là pour nous. C’est notre argent ! On doit reprendre ça en main, il faut qu’on se réveille ! En Grèce, on a été endormi, mais ici, il faut qu’on se réveille. Il faut qu’on sorte, il faut qu’on sonne les cloches. Il faut que les Français se réveillent, car s’ils ne se réveillent pas, je peux vous l’assurez, comme c’est arrivé en Grèce, si on ne se réveille pas, demain matin, ce sera trop tard. On sera dans le mur. Et je vous assure, que ces élections vont nous endormir, profondément, parce que on le connaît le coucou médiatique, classique, habituel…Et on va dans le mur !

 

Je vous assure, j’avais le même discours, il y a quelques mois

Venez, prenez un billet, allez à Athènes une journée, vous comprendrez, vous serez réveillé, je vous assure et tous ces gens qui tchatchent à longueur de journée sur les antennes, ils n’ont jamais mis les pieds en Grèce aujourd’hui et sont des grands donneurs de leçon sur l’économie, sur ce qu’il faut faire… Ce n’est pas ça qu’il faut faire, il faut se réveiller ! »


P.S. Dimitri, si tu me lis, écris-moi ! 😉

P.P.S. En lien avec ceci, les larmes d’une ministre…


Elsa Fornero, la ministre de la sécurité sociale italienne, pleure après l’annonce, le 4 décembre, par le Premier Ministre, Mario Monti du plan d’austérité de 30 Md€

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39 réactions et commentaires

  • yoananda // 31.12.2011 à 01h46

    J’en avais fait un rapide résumé : http://yoananda.wordpress.com/2011/12/20/temoignage-grec/

    la situation réelle en Grèce est occultée par les média en France
    salaires divisés par 2 du jour au lendemain sans concertation
    30% des commerces qui ferment en quelques mois
    queues interminables dans les banques pour transformer leur argent en or
    chômage officiel (trafiqué) a 17%
    dans les bateaux 1/3 de l’équipage seulement est payé
    la sécu est en train de sauter
    les pharmacies se vident, les hôpitaux manquent de médicaments
    explosion de la prostitution et de la séropositivité.  (pas de RMI ou de RSA la bas)
    Les jeunes se contaminent exprès séropositifs pour toucher la seule allocation qui reste de 650€
    6% de la population d’Athènes a quitté la ville en 6 mois (sur 4 millions de personnes)
    la situation est comparable aux années 40 période de guerre civile
    l’état taxe tout ce qu’il peut : toutes les possessions (terre, maison, voiture, … le gens rendent les plaques du coup)
    les grecs sont très pessimistes sur leur avenir
    a la veille du référendum tout l’état major de l’armée a été limogé par elle avait refusé de s’opposer au peuple lors du quasi-soulèvement du 28 octobre
    en dehors de quelques politiques, tout le monde est touché, les classes moyennes sont rincées
    les jeunes veulent quitter le pays
    situation politique explosive, peur de guerre de la guerre civile et guerre des générations a cause des tensions sociales extrêmes
    les Grecs travaillent beaucoup y compris jusqu’à 80 ans car ils n’ont pas de retraite
    a l’époque de l’Euro “on” a demandé a la Grèce de s’endetter lourdement, notamment pour le militaire en vue de se défendre de la Turquie !!! pour les JO, pour des ports et des autoroutes (totalement inutiles)

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  • Patrick-Louis Vincent // 31.12.2011 à 10h53

    S’il y a une chose qui m’agace, ce sont les pleurnicheries et les gens qui se plaignent. A commencer oar ce ministre italien. Je la trouve pathétique. Elle montre, aux yeux de tous, qu’elle n’a pas les épaules assez larges pour endurer le poids de la charge. Que fait-elle dans un gouvernement ? Elle serait plus à sa place en dame patronesse.

    Quant à Dimitri, je comprends son émoi, mais que nous conte-t-il? Que la Grèce, après avoir largement profité des largesses de l’UE et de l’euro, doit, à présent, revenir, dans la douleur, au niveau qui était le sien avant l’euro. Il passe très vite sur l’état de coruptions, non seulement de la classe politique, mais de toute la fonction publique. Bien entendu, c’est pas leur faute, c’est celles des banquiers. Toujours la même rengaine du bouc émissaire.

    Pas un mot sur la fraude sociale, sport national en Grèce, où des miliiers de fonctionnaires décédés continuent de toucher leur pension.

    Bien sûr que la situation est catastrophique en Grèce. Mais les Grecs feraient mieux de faire leur mea culpa et prendre le taureau par les cornes. Pourquoi aucun parti politique ne propose, en Grèce, de sortir de l’euro, de reprendre la monnaie nationale, de la dévaluer de 70%. Cette simple mesure permettrait au pays de renouer avec sa tradition touristique, meilleur atout, encore aujourd’hui pour ce pays. Ce serait en tout cas plus intelligent que de taxer les gens dont le pouvoir d’achat est en berne.

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    • Wilmotte Karim // 31.12.2011 à 11h05

      Ne pas reconnaitre l’humanité des gens, c’est le début du fanatisme.
      Pas la peine de me répondre.

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      • step // 02.01.2012 à 09h28

        @PLV : vous semblez avoir une lecture sélective des billets (ou des sautes de concentration ?). Relisez le billet sur les 10 idées reçues sur la grece, vous semblez patauger en plein dedans. Sinon annoner sur ce blog les grossières déformations de la réalité répandues pour leurrer les ménagères de moins de 50 ans n’est pas une contribution très utile.

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  • prb // 31.12.2011 à 11h46

    Et malgré ça  77% des grecs jugent que « les dirigeants du pays doivent faire tout ce qui est nécessaire pour que le pays reste dans l’euro »… Il faut dire qu’on leur promet l’enfer dans le cas contraire, mais quand même….
     
    http://www.boursorama.com/actualites/un-retour-a-la-drachme-plongerait-la-grece-en-enfer-estime-la-banque-de-grece-cb3bf012797b461b98c23c7f46b88d30

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  • Okeanos // 31.12.2011 à 11h49

    Quelques précisions : 
    @yoananda
    « a la veille du référendum tout l’état major de l’armée a été limogé par elle avait refusé de s’opposer au peuple lors du quasi-soulèvement du 28 octobre »
    Une source qui montrerait cette raison du limogeage m’intéresse ! 
     
     
     » situation politique explosive, peur de guerre de la guerre civile et guerre des générations a cause des tensions sociales extrêmes »
    Situation politique explosive, effectivement. Toutes les manifestations, depuis des mois et des mois ont vu des centaines de milliers de grecs faire le Moudja (cette main ouverte et tendue en direction de qqun (le parlement), qui n’est pas un signe anodin mais bien un signe culturel fort (qui exprime la colère, le mécontentement, la haine …)  appuyé par les cris de la foule : « Voleurs, voleurs, voleurs! »).
     
    Je ne crois pas en une guerre civile, au sens premier du terme. La colère et la haine vont principalement en direction de la classe politique. L’ancienne génération, qui voit sa retraite fondre et sa jeunesse sans espoir de vie se rend compte des erreurs du passé (clientélisme politique, favoritisme etc.). Les débats s’engagent au sein même des familles (retour des jeunes des grandes villes dans leurs villages ou dans leurs iles) et cette génération qui a connu la junte et a cru que la politique servait juste à assurer des places de fonctionnaires aux membres de sa famille se rend compte de ses erreurs. La jeunesse montre à la génération précédente ces erreurs qui ont brisé leurs chances et c’est la ou le changement s’opère : les prochaines élections vont p-e voir arriver un parti jusqu’ici minoritaire, le Syriza, dirigé par un jeune politicien qui semble moins corrumpu que les autres (son parti monte dans les sondages, quand le PASOK et l’extreme droite baissent). Encore faut-il que ces élections aient lieu (sans surprise, repoussées de février à avril)…
    Les politiciens qui prennent le risque de sortir en ville sont reçus avec une forme de violence primaire. Plusieurs parlementaire ont été agressés violemment dernièrement, mais ont nié ces agressions après-coup. Comme dirait Mr Pangalos : « Les indignés sont des communistes, des fascistes.. ce sont des cons! ». Mr Pangalos précise toujours que les mouvements de foule sont minoritaires et ne représentent pas la population : le jour du NON aura bien montré que TOUTE LA GRECE méprise sa classe politique. Mais qui en parle (il est toujours plus facile de montrer les images des émeutes sans tenter d’expliquer ce qui se passe VRAIMENT)?
    « les jeunes veulent quitter le pays »
    Non, ils ne veulent pas, mais … n’ont pas vraiment le choix. Un ami m’a dit récemment qu’il va devoir tenter sa chance au Canada car sa famille commence à avoir de vrais problèmes financiers. Il y a aussi beaucoup de jeunes qui repartent en campagne pour tenter l’aventure agricole (avec des diplomes d’ingénieur en poche) : toute solution pour rester en Grèce sans crever de faim est encore à l’étude.. 
     
    Tout le reste est malheureusement bien réel. Et la prochaine vague d’austérité, prévue pour mi janvier s’annonce dramatique, encore une fois : augmentation des transports publics (25%), baisse du salaire minimum, coupe dans l’éducation et la santé. Mediapart a titré « OPA sur les biens publics ». J’avais lu une étude sur la différence entre le prix de vente de DEH (EDF grecque) et sa valeurs réelle (infrastructures, machines, usines, employés » : le prix de vente serait de 1 centième de la valeur réelle !!!
     
    On parle de salaire minimum de 750€ en Grèce : j’en connais beaucoup qui gagnent moins. Sans compter les patrons qui profitent de la crise et proposent de virer des employés pour les reprendre au black avec l’excuse du « tu toucheras le chomage et le black »… Sans compter des impots « spéciaux crise » : 350€ pour octobre, le meme pour novembre, sans explication, sans préciser à quoi servivra cet argent (et vu que tous les budgets publics baissent, ces impots ne vont clairement pas servir la population…).
     
    Dernière nouvelle : des entretiens vont être effectué -par une boite privée- à 700 000 fonctionnaires : tous ceux qui ne sont pas utiles seront virés. Si le but de la manoeuvre est compréhensible (suppression de tous les contrats issus du clientélisme), l’effet risque d’être ravageur. Néanmoins, de l’aveu même de fonctionnaires que je connais, c’est sans doute la seule façon de dégager tous ceux qui ont profité du système et coutent cher à l’administration publique (un exemple tout simple : combien de manager pour une équipe de 7 employé ? 3 managers (TRES bien payés -avant la crise-) : 1 manager pour une équipe de 3, 1 manager pour une équipe de 4, 1 directeur pour diriger les managers… Et tous ces jeunes diplômés en management se retrouvent … au bas de l’échelle managés par des employé placé en partie par clientélisme…). 
    C’est sans doute le seul effet positif de Mr Papademos : remettre de l’ordre là ou c’était impossible avec la classe politique habituelle. Mais à quel prix ?
     
    Mon constat est assez simple : vivre en grèce au milieu de cette tourmente est épuisant, écoeurant, révoltant. Un pays qui ne connaissait pas vraiment de sdf rattrape son retard à une vitesse folle (on parle de 20 000 nouveaux sdf a athènes pour 2011, dont 11% d’illétrés et … une bonne moitié de diplomés…). Les nouveaux candidats à la soupe populaire ont des smartphone, des notebook, mais se sont retrouvés sans emploi, sans aide et sans avenir en un claquement de doigts. J’ai croisé des sdf dans des états physiques très dur à décrire. La mendicité dans le métro d’Athènes était inconnu avant la crise : désormais, la aussi, la Grèce à rattraper son retard..
     
    @Patrick-Louis Vincent : 
    « Que la Grèce, après avoir largement profité des largesses de l’UE et de l’euro, doit, à présent, revenir, dans la douleur, au niveau qui était le sien avant l’euro. » Les grecs ont payés très cher l’entrée dans l’euro : le prix du pain a été multiplié par 6 en une nuit… Quand la Grèce « profite des largesses de l’UE » pour construire des autoroutes etc, l’argent repart directement dans les comptes des grosses entreprises européennes (Siemens, Alstom, etc) avec des grosses valises en prime pour les politiciens grecs. Donc l’argent pour aider la Grèce a surtout servi NOS ENTREPRISES.
    « Pourquoi aucun parti politique ne propose, en Grèce, de sortir de l’euro,de reprendre la monnaie nationale, de la dévaluer de 70% » : Le KKE le propose. Mais la sortie de l’euro sans reflexion n’a aucune chance d’aboutir. Sortir de l’euro (sans supprimer la dette odieuse et illégale, sans revoir la production agricole, sans dégager les politiciens corrompus), c’est obliger la population à supprimer sa consommation de tous les produits importés (je ne parle pas de BMW, mais bien de lait, de viande, de denrées dont la production a été anéantie par la compétitivité européenne etc). Le drame grec est que la production agricole actuelle ne permet pas à la population de vivre : le prix des tomates hollandaises est inférieur au prix des tomates produites en Crete.. Et dans l’état actuel des choses, certains de ceux qui vivaient du tourisme sur les iles sont en train de tenter de vendre leurs biens pour … manger… Lire mon billet sur l’ile de Samos, c’est ce qui se passe dans toute la Grèce..
    « Pas un mot sur la fraude sociale, sport national en Grèce, où des miliiers de fonctionnaires décédés continuent de toucher leur pension. » Faux ! Les chiffres ne sont pas publiés, c’est encore à l’étude (et on a parlé de 5000, soit 0.04% de la population) . La manière pour le gouvernement de chercher ces fraudeurs est d’ailleurs odieuse : la grand mère d’une amie, qui, depuis 8 ans, ne pouvait pas bouger de son lit a reçu une lettre lui indiquant que sa retraite était supprimée, ainsi que son allocation de santé (qui lui permettait d’avoir une aide à domicile). La lettre précisait qu’elle devait se présenter à une commission pour évaluer son droit de retraite (pratique quand on ne peut pas se déplacer). La méthode est d’abord de supprimer les aides, et ensuite de voir si le cas était douteux.. A moins que le principe soit plutot de supprimer toute aide?  Et ces fraudes pourraient être évitées de manière automatique avec des actes de décès. La encore, cette stigmatisation de la population en prenant l’exemple de quelques-uns ressemble fortement à cette manière de définir nos chomeurs et fonctionnaires français de paresseux. 
    « Cette simple mesure permettrait au pays de renouer avec sa tradition touristique, meilleur atout, encore aujourd’hui pour ce pays. Ce serait en tout cas plus intelligent que de taxer les gens dont le pouvoir d’achat est en berne. »
    L’année touristique 2011 a été exceptionnelle. Le pays n’a pas à renouer avec cette tradition, elle n’a jamais disparue. Certes, redevenir compétitif serait un atout pour avoir plus de touristes, mais il ne faut pas se leurrer : le but est bien de déposséder les biens des grecs au profit de ceux qui ont de l’argent et qui ont les moyens d’investir..

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    • step // 02.01.2012 à 09h37

      des entretiens vont être effectué -par une boite privée- à 700 000 fonctionnaires : tous ceux qui ne sont pas utiles seront virés.

      Alors là grosse illusion, un bon client qui a quelques dossier est plus « utile » qu’un fonctionnaire bosseur. J’ai déjà vécu ce genre d’audit, ce ne sont pas ceux qui servent à quelque chose qui s’en sortent. La seule chose qui apparait est qui a réellement le pouvoir dans les services.

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  • Patrick-Louis Vincent // 31.12.2011 à 12h35

    Syriza est une coalition de 11 partis d’extreme gauche (trotskistes, maoistes,  altermondialistes). Je doute que le salut vienne de ce côté-là.

    Le KKE c’est le parti communiste. Je ne crois pas non plus que la solution viendra de lui.

    « Le drame grec est que la production agricole actuelle ne permet pas à la population de vivre : le prix des tomates hollandaises est inférieur au prix des tomates produites en Crete. »
    Raison de plus pour sortir de l’UE, rétablir les frontières, relancer l’agriculture. Avec une drachme dévaluée, les Grecs ne tarderont pas à trouver des tomates grecques bien moins chères que les tomates hollandaises, et de meilleur goût.

    Le drame que vit la Grèce, et, dans une moindre mesure, le Portugal et l’Irlande, puis bientôt les autres, c’est, à terme, pour chacun des pays européens, retrouver ses fondamentaux. Le rève européen se termine. Retour au pays réel.

    Le peuple grec a peur de quitter l’UE, manipulée par l’élite ploutocratique au pouvoir qui affole la population en surfant sur la peur. Nous avons de même en France ; il suffit d’écouter Alain Minc qui tient le même discours catastrophiste, les mêmes qui ont prédit le bonheur avec l’euro.

    Mais le cauchemar, le peuple le vit déjà actuellement. Pense-t-il que cela pourrait être pire en reprenant son destin en main ? C’est tout de même curieux de penser que c’est mieux d’être d’être esclave de la troïka que libre de son destin!

    « la grand mère d’une amie, qui, depuis 8 ans, ne pouvait pas bouger de son lit a reçu une lettre lui indiquant que sa retraite était supprimée »
    Malheureusement, l’administration grecque n’a pas l’exclusivité en ce domaine. Il est arrivé la même chose à mon père. L’une de ses retraites lui a été supprimée parce qu’il n’avait pas renvoyé un papier prouvant qu’il était toujours vivant. Je me bats, en ce moment, pour faire rétablir ses droits.

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    • Joanna // 31.12.2011 à 13h02

      Quand je regarde ce qu’on appelle « infos » sur nos chaînes je vois presque essentiellement une propagande éhontée. C’est vrai dans quasiment tous les domaines et bien entendu la majorité doit s’y laisser prendre. Un exemple hier un reportage sur l’austérité en Espagne du fait de la crise : on nous montre uniquement des réactions de gens favorables aux décisions prises du style « c’est pour notre bien … de toute façon on ne peut pas faire autrement » et ce bourrage de crane passe en boucle …

      Alors ce n’est surement pas sur ceux qui acceptent de se laisser manipuler qu’on pourra compter pour que le peuple prenne son destin en mains.

      On va tous ce soir une « bonne année » … mais elle ne sera bonne que si nous faisons en sorte qu’elle le soit et ne laissons pas les autres décider pour nous.

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    • Terry31 // 31.12.2011 à 14h01

      Le peuple grec a peur de quitter l’UE, manipulée par l’élite ploutocratique au pouvoir qui affole la population en surfant sur la peur. Nous avons de même en France ; il suffit d’écouter Alain Minc qui tient le même discours catastrophiste, les mêmes qui ont prédit le bonheur avec l’euro.

      De toute évidence, les grecs n’ont pas encore passé le point critique de la confiance qu’ils peuvent encore accorder à leurs élus et au système en général ni même n’ont atteint une aversion suffisante du modèle européiste qu’on leur sert (comme à tous les peuples d’Europe) depuis plus de 30 ans. Le lavage de cerveau fonctionne bien.
      Combien de temps tiendront-ils avant de taper du poing sur la table et d’oser imposer leur propre vision pour leur pays ? Jusqu’à quel point se sentiront-ils obligés de plier l’échine sous les coups de fouet de la Troïka ? C’est cela qui me fait peur plus que tout le reste : les grecs vivent aujourd’hui ce qui nous attend demain et s’ils ne réagissent pas et se laissent spolier, cela laisse augurer un triste devenir pour tous les autres peuples. Peuples endormis, le pire des fléaux !
      En passant, merci à l’auteur de ce blog de relayer ces infos, devant l’omerta des grands médias.

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      • Okeanos // 31.12.2011 à 14h21

        « Combien de temps tiendront-ils avant de taper du poing sur la table et d’oser imposer leur propre vision pour leur pays ? Jusqu’à quel point se sentiront-ils obligés de plier l’échine sous les coups de fouet de la Troïka ? C’est cela qui me fait peur plus que tout le reste : les grecs vivent aujourd’hui ce qui nous attend demain et s’ils ne réagissent pas et se laissent spolier, cela laisse augurer un triste devenir pour tous les autres peuples. Peuples endormis, le pire des fléaux ! »

        Ils ont tapés du poing, ils se sont déplacés, en très grand nombre, ils se sont fait gazé (2800 lacrymo en une seule journée fin juin). Relisez mon premier billet sur le sujet (canicule grecque). 
        Mais ils n’ont aucune envie de prendre le risque d’une nouvelle junte. Les grecs sont beaucoup moins endormis que nous. La seule différence est qu’ils ont montré leur mécontentement pendant DES SEMAINES, et la réponse était claire : lacrymos et matraques. 

        La population désormais est usée, fatiguée. Exemple d’un homme d’une 50aine d’année qui m’avoue ceci : « Nous n’en pouvons plus. Nous avons tant donné mais n’avons pas été suivis. Les grecs n’ont plus la force d’être encore des héros. » 

        Il y a 2 raisons principales pour lesquelles la population (qui pour une grande majorité (en tout cas 100% des gens avec qui je parle) ne croient ni leurs médias, ni leur classe politique) sont pour rester dans l’euro -via la gouvernance technocratique- : 
          – une chance peut-être unique de dégager toute cette classe politique corrompue (j’ai encore de gros doutes sur la question, mais on ne sait jamais, les choses ont l’air de bouger un peu) ;
          – conserver les aides européennes qui, si elles sont utilisées correctement peuvent effectivement avoir un effet très positif pour la Grèce.

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        • prb // 31.12.2011 à 23h31

          Merci Okeanos de nous faire partager la peine et la réflexion du peuple grec beaucoup mieux que ne peuvent le faire les medias. J’espère qu’émergera un homme ou une femme désireux de servir et fort d’une vision claire qu ‘l saura partager avec son peuple. La Grèce pourrait être un paradis pour tous les Grecs, et non pas seulement pour quelques banquiers armateurs et politiciens. Mes premières pensées en ce tout début  d’année vont au peuple grec, qui est un grand peuple héroïque, ainsi qu’il l’a montré à plusieurs reprises depuis 200 ans.  

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        • Terry31 // 01.01.2012 à 13h50

          Il y a 2 raisons principales pour lesquelles la population (qui pour une grande majorité (en tout cas 100% des gens avec qui je parle) ne croient ni leurs médias, ni leur classe politique) sont pour rester dans l’euro -via la gouvernance technocratique- :    – une chance peut-être unique de dégager toute cette classe politique corrompue (j’ai encore de gros doutes sur la question, mais on ne sait jamais, les choses ont l’air de bouger un peu) ;   – conserver les aides européennes qui, si elles sont utilisées correctement peuvent effectivement avoir un effet très positif pour la Grèce.

           
          C’est tout le paradoxe du citoyen d’aujourd’hui, il n’accorde aucune confiance aux médias et à la classe politique en général mais il continue de croire à la « démocratie » et d’espérer en un monde meilleur.
          Exemple flagrant, selon un dernier sondage : 50% de français pensent que l’euro est un handicap pour nous sortir de la crise et pourtant seulement 30% souhaitent en sortir.
           
          Pour ma part, je crois que tant que ce paradoxe existera, il n’y aura pas de remise en cause possible du système. Comme je le dis plus haut, les gens ont encore – nous avons – trop à perdre pour oser envisager autre chose que ce qu’on leur – nous – impose.
           
          Bonne année 2012, malgré tout, à tous.

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  • odeur_de_sapin // 31.12.2011 à 13h49

    A chaque nouvel événement de serrage de ceinture budgétaire, il n’est pas possible de rentrer dans les détails, ça évolue à une vitesse inquiétante disons.
     
    Cependant, donc sans connaitre tous les aspects du plan d’austérité de 30 Milliards d’euros en Italie, les larmes de la ministre ne me choquent pas. Elle a peut-être une petite idée des dégats que cela va faire.
     
    On doit pouvoir être efficace et responsable politiquement sans oublier que le cœur devrait gouverner (je sais c’st pas pour tout de suite)… d’abord, tout en gardant un œil lucide sur les comptes de l’Etat.
     
    On doit pouvoir prendre parfois des décisions pas toujours facile, douloureuses et parfois incomprises et rester à l’écoute en même temps de notre humanité.
     
    Sans cœur l’humanité est tout simplement destinée à disparaître à mon humble avis.
     
    Personnellement, je trouve qu’il y a de la beauté à voir pleurer un être humain, ministre de surcroit. On dépense tellement d’énergie à vouloir paraître aux yeux des autres … pathétique.
     
    Donc oui, des moments de videos comme cela, même si cela ne doit pas résoudre la crise de la dette italienne et qu’il faudra bien résoudre évidemment.

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    • Patrick-Louis Vincent // 01.01.2012 à 15h12

      Non, je suis en désaccord. Il ne faut pas tout confondre. Avoir de la compassion pour quelqu’un qui souffre est, évidemment, tout à fait noble.

      Mais quand on est au combat, les sentiments n’ont plus leur place. Le soldat qui verserait sa petite larme en armant son fusil, pensant à l’homme qui est en face de lui et qu’il doit tuer, est un homme mort. 

      La France, et plus encore les autres pays européens, sont des pays de vieux. Tout le monde sait que les vieux ramolissent et qu’ils versent facilement leur petite larme. Ce n’est pas leur faire injure, c’est un fait. Qunad les vieux sont trop dominants dans une société, ils ramolissent l’ensemble des classes d’âge, y compris la jeunesse.

      En revanche, quand la jeunesse est dominante, comme dans les pays arabes actuellement, le sentimentalisme passe à l’arrière plan. C’est l’action qui domine, avec, parfois, ses débordements.

      Les sociétés de vieux attendent la mort, en espérant qu’elle soit la moins dure possible. Les sociétés de jeunes débordent de vitalité, d’enthousiasme, d’excès, de risques ; les jeunes bravent la mort quand les vieux l’attendent.

      Personne ne niera que notre humanisme occidental prend sa source dans la Grèce antique. Alors lisez le “Hector” de Jacqueline de Romilly. Il n’y avait pas de plus belle mort que celle du soldat qui mourrait au combat.

      Les jeunes, s’ils veulent changer le monde, doivent retrouver la voie du combat, et laisser les larmes aux vieilles femmes qui ne peuvent plus se défendre, faute de force vitale.

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      • odeur_de_sapin // 02.01.2012 à 10h47

        Bonjour Mr Patrick-Louis Vincent , entre autres j’aime bien lire vos interventions sur ce blog, elles ont l’avantage d’être assez directes et franches (il me semble).
         
        Alors vous parlez des jeunes, des vieux, de la mort, du sentimentalisme, du combat … en ces temps de crise, ce sont des thèmes qui vont probablement devenir … un peu plus intense.
         
        Je crois bien qu’il faut un certain courage pour laisser advenir ses sentiments, surtout pour un homme, même en France. Remarquez je dis  » laisser advenir  » et non pas se laisser emporter, différence radicale.
         
        Verser des larmes n’empêche pas d’agir. En l’occurrence dans la video, je pense probablement que la ministre était en désaccord avec les décisions à prendre (plutôt imposées devrais je dire).
         
        Vous pouvez être observateur de ce qui s’élève en vous-mêmes, ce qui n’est ni le refoulement, ni le défoulement, ni le sentimentalisme, encore faut-il oser regarder en soi en profondeur.
         
        Notre action dans le monde même si elle a l’air minimaliste aura d’autant plus de portée si son énergie vient de l’Essence même de notre être, plutôt que de ce qui nous sert de viatique quotidien, cad le «  moi je  », moi je ceci, moi je cela, bref le con en nous qui s’affirme systématiquement contre le monde sans même écouter ce que le monde exprime. Personne n’est à l’abri de ce fléau.
         
        L’Essence même de notre être … qu’est ce que cela ? Il faut creuser … par vous même., si le sujet vous interesse.
         
        Donc, le véritable combat se fait à l’intérieur d’abord. Peu d’entre nous sont des hommes / femmes d’action. Pourquoi ?
         
        L’action nécessite une liberté intérieure longuement travaillé (un travail sans fin d’ailleurs). En général, on agit pas, on réagit, ce qui est totalement différent.
         
        La réaction indique simplement que l’on est prisonnier de ses conditionnements, de ses peurs, de ses envies. Nul jugement dans mes propos, juste un simple constat … en moi-même, et probablement pas un cas particulier sur ces points, j’ai pu constater.
         
        Je crois bien que vous confondez la prise de risque et l’inconscience ?
         
        Et puis la jeunesse … à mon sens, ce n’est pas une question d’âge physique, la noblesse de l’âge venant, ce serait de cultiver ou de rechercher ou de retrouver cette fraîcheur d’accueil de l’instant que peut avoir un être humain ouvert à la Vie.
        Et être ouvert à la Vie c’est d’abord oser s’accueillir soi-même tel que l’on est, sentiments, émotions, corps, pensées, esprit et donc acceuillir l’autre dans sa singularité aussi.
         
        La violence du monde est à l’intérieur de nous, faut-il le préciser. Pour les sages, ce que nous appelons l’intérieur (le monde des pensées, sentiments etc ect) et l’extérieur, ce qui défile au JT du 20H par exemple, est une séparation illusoire uniquement fruit de nos projections mentales et notre identification au «  moi je  ».
         
        Enlever le «  moi je  » .. que reste t il ? Oui, je sais c’est une expérience terrifiante pour le  » moi je  » de mourir, .. après il reste la Vie, tel qu’elle est. Ainsi soit-il … disait-on en d’autres temps.
         
        L’action pure, lorsque le «  moi je  » ne fais plus obstacle. Tout le contraire d’une chique molle. Je confirme c’est dur de lacher prise de son ego.
         
        Et in fine, in fine, voyez vous je trouve souvent que la Vie est bien courte pour devenir … jeune.

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        • Patrick-Louis Vincent // 02.01.2012 à 15h00

          Je n’ai rien à redire ; je partage votre point de vue.

          Néanmoins « cogito ergo sum » disait Descartes. Je me méfie terriblement des émotions. Regardez la télévision ! elle n’est que manipulation par l’émotion. C’est tellement facile d’émouvoir avec des images d’enfants, de misère humaine, et des belles paroles.
          C’est plus difficile de trouver les causes d’un problème par la reflexion, l’analyse et la pensée.

          Certes l’émotion est chaude et la pensée est froide. L’émotion fait réagir et la pensée peut conduire à l’action. L’émotion peut engendrer du ressentiment qui lui-même conduit à la colère et à l’erreur. La pensée fait baisser la pression et la recherche des causes rend modeste.

          Après tout, la modestie…c’est peut-être cela l’extinction du petit moi.

           » je pense probablement que la ministre était en désaccord avec les décisions à prendre »
          Dans ce cas, elle devait démissioner.

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          • bizbee // 02.01.2012 à 17h48

            Personnellement, l’absence d’émotion me fait beaucoup plus peur…
            Il suffit de voir le profil des plus grands tyrans et dictateur.
            L’émotion, lorsqu’elle est vraie, permet de reprendre contact avec la violence du réel alors que l’application froide de la raison s’en éloigne facilement et nous déhumanise.

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          • Patrick-Louis Vincent // 02.01.2012 à 18h15

            @bizbee,
            « L’émotion, lorsqu’elle est vraie, permet de reprendre contact avec la violence du réel »

            Vous connaissez sûrement l’histoire du charnier de Timisoara. L’émotion était vraie, mais le charnier inexistant.
            Comme je le disais, il est très facile d’émouvoir les gens à partir de mensonges. L’émotion, c’est le terreau de la manipulation et de la désinformation.

            Il est beaucoup plus difficile de tromper les gens à partir d’analyses se fondant sur des documents ou des archives, ou des graphiques indiscutables (comme ceux d’Olivier par exemple).

            Avec les réseaux sociaux, c’est encore pire qu’avant. Les services secrets (intelligence service) se régalent à diffuser de fausses images de nature à émouvoir pour emporter l’adhésion de l’opinion. Et ça marche ; les gens gobent tout. Nous en avons eu des exemples flagrants pendant la guerre de Lybie [OB : Modéré – je n’ai rien contre le doute, bien au contraire, mais bon, il faut aussi lutter contre la négation de tout et n’importe quoi en permanence. Lisez les futurs billets 29 et 30 sur le climat, je parle de ceci… 🙂 ]

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          • bizbee // 03.01.2012 à 08h19

            Bonjour,
            Je crois que l’on ne se place pas du même point de vu:
             
            Je dis juste qu’il est plus sain qu’un dirigeant n’est pas un cœur de pierre que l’inverse.
            Il est facile d’appliquer froidement des directives, souvent sous couvert d’une idéologie (et donc pas sous la raison) lorsque l’on est insensible à la douleur du peuple. On croit alors agir au nom de le l’intérêt général en « responsabilisant le peuple par de la rigueur », « punir ceux qui s’accapare le pouvoir (selon l’idéologie, état, banquiers, patrons,…) », « faire prendre leur perte aux épargnants », « diaboliser les profiteurs du système », etc, etc…
             
            Vous donner l’exemple du faux charnier de Timisoara et je ne suis d’accord que pour dire que tout responsable se doit en toute situation de garder un sens critique sur l’information reçue et l’émotion qu’elle provoque. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé puisque la manipulation a été démasquée.
             
            Mais, l’histoire montre systématiquement que l’application froide de directives sans prise en compte de la souffrance du peuple, (mais qui se trouve être une idéologie, puisque personne ne détient la vérité) finit par se retourner contre son objectif initial et alors on se rend compte qu’on n’agissait en fait à l’inverse de « l’intérêt général ».
            C’est en cela que l’émotion est saine et nécessaire, et qu’elle nous empêche de nous déshumaniser en nous ramenant à la réalité.
            Cordialement,

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  • ptitbambou // 31.12.2011 à 15h48

    Ce ne sont pas forcément les plus exploités qui se révolteront les premiers, mais le premier peuple qui se révoltera risque bien de mettre le feu aux poudres dans tous les pays d’Europe. Je suis très pessimiste, mais je crois que nous risquons fort d’avoir un été européen après un printemps arabe. En tous cas, si rien ne se passe la rentrée sera trés mouvementée, quelque soit le résultat des éléctions.

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  • Patrick-Louis Vincent // 31.12.2011 à 15h53

    « Les grecs n’ont plus la force d’être encore des héros.” 

    Je crains, Okéanos, que tu aies raison. Les peuples de la vieille Europe sont fatigués. Ils ont trop bouffé ! Il est plus facile d’être indigné que révolutionnaire.

    C’est dur ce que je dis, mais je le pense vraiment. Qu’un homme de 50 ans n’ait plus la force, je peux comprendre. Mais la jeunesse, bordel! C’est elle qui a les forces vives, qui peut renverser les montagnes.

    Que fais-tu jeunesse devant tes jeux videos, ton casque sur les oreilles, muré dans le silence des rames de métro ?

    Des jeux et de la musique plein les oreilles, cela te suffit-il ? N’y a-t-il pas, parmi les tiens, un nouveau Bonaparte ?

    Y aurait-il eu l’unification de l’Italie, l’indépendance de la Pologne, la résistance française ou grecque à l’oppression étrangère, sans l’enthousiasme, la vigueur et le sacrifice de la jeunesse ?

    C’est la jeunesse qui fera l’avenir des pays européens, et qui fera des européens des esclaves ou des hommes libres.

    Si elle ne bouge pas, alors c’est foutu!

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    • step // 02.01.2012 à 09h41

      L’appel à la jeunesse, encore un moyen pour la génération aux commandes de s’exonérer de ses responsabilités. Je pense que la jeunesse joue(ra) son rôle. Ce rôle ne sert à rien si il n’y a personne pour entendre, car dans les sociétés vieillissante, ce ne sont pas les jeunes, minoritaires qui décident seuls.

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  • PERRET // 31.12.2011 à 17h03

    Mon épouse a été invitée il y a deux étés à un mariage en Grèce. Elle est revenue abasourdie par les pratiques locales ( tout en liquide y compris dans les grands hotels). L’Etat n’est donc plus financé…
     L’intervenant dit la triste vérité. En ce dernier jour de l’an 2011, je vous souhaite à tous de ne pas connaître cette humiliation. 

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  • Eddie Constantine // 01.01.2012 à 16h33

    Je vous trouve bien insultant, Patrick-Louis Vincent, vis à vis de ceux que vous appelez les « vieux ».
    J’avais 20 ans en 68 et j’ai vécu cette révolte étudiante contre « la société de consommation’, à une époque où mr Cohn Bendit expliquait qu’il était dans la nature des choses qu’un adulte se laisse tripoter par un enfant ! Cette « belle » jeunesse est directement à l’origine de 40 ans de société « je m’en foutiste », Quant aux révolutions arabes, voyons en le résultat. Il ne s’agit pas de faire la révolution, faut-il encore savoir à quoi ça sert et pour quel avenir. Tout casser ne peut-être un bût en soi, si on ne sait pas quoi mettre à la place.
    Et dans ces circonstances, peut-être que l’avis de quelques vieux, forts de leurs propres expériences et de leurs connaissances accumulées  dans le temps, auraient pu être utiles.
    J’ajouterai, et pour finir, que c’est moins l’âge qui guide les individus que leur propre caractère et leur éducation. Eduqué insoumis, si vous en avez le caractère, insoumis vous resterez.
    Et ne confondez pas, svp, la faiblesse de nos dirigeants des dernières décennies, leur avilissement aux lobbies syndicaux, leur  propension à la reculade avec 20 000 personnes dans la rue, tout simplement par manque de courage politique, avec la population qui n’en est pas la première responsable.
    L’instruction reçue, ainsi que les soins médicaux, les cadeaux sous l’arbre de Noël, les avantages permanents distribués ont autant profité aux enfants/ados/trentenaires et plus, qu’aux personnes vieillissantes, qui ont, en tout cas pour ceux de ma génération, trimé durement pour assurer un avenir, JUSTEMENT, à nos enfants.
    Si vous avez des revendications à adresser, voyez plutôt vers la classe politique UMPS/PC etc… 

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    • Fabrice // 01.01.2012 à 17h04

      Il y a une chose qu’il faut reconnaître c’est que notre société n’aime pas la jeunesse :

      – quand il y a un crime c’est forcément un jeune (un raccourcis facile quand ceux qui font ce genre de remarque sont dans la soixantaine la plupart du temps),

      – que les classes sont surchargées ce qui rend impossible une éducation de qualité,

      – que les embauches stables sont refusées à presque deux tiers des nouveaux arrivants sur le marché du travail,

      – que trouver un logement pour un jeune célibataire sans soutien est devenu quasi impossible,

      – que la représentation de moins de 30 ans aux parlements est quasi inexistante (« j’adore » la règle au Sénat  que ce soit le plus âgé qui l’emporte en cas d’égalité dans les votes ce qui incite les partis à présenter les plus âgés),

      – que l’accès aux soins, à la retraite va se faire plus dur voir impossible par rapport à la génération du babyboom qui n’a de cesse de les traiter de haut en disant que eux on connus plus dur qu’eux ?

      Alors qu’ils oublient que pour eux tout était plus radieux et est allé de mieux en mieux alors que la nouvelle génération eux certes ont eu une enfance heureuse vont connaître une situation de plus en plus sombre (moi je ne vois rien de plus décourageant).

      La question est vaut il mieux venir d’un monde dur mais s’améliorant avec l’espoir d’un futur radieux ou un monde meilleur qui va en se dégradant au point d’en devenir désespérant ? 

      Je n’attends pas de réponse honnête une génération sera d’accord l’autre se réfugiera dans le dénie pour ne pas regarder le monde qu’elle lègue à la suivante.

      pour information j’ai quarante ans et me situe au milieu du gué j’ai regardé la situation de l’ancienne et de la nouvelle génération. Je suis profondément triste pour eux et si je le peux je les aiderais autant que je pourrais.
       
       
       
       
       

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      • Eddie Constantine // 02.01.2012 à 02h03

        J’aime bien ce commentaire, quoiqu’il faille noter qu’il y a en chacun de nous une part de Mars et une part de Vénus. Mais le problème n’est pas là: ce qu’il manque c’est un catalyseur de la colère. En Afrique du Nord, c’est Facebook et Twitter. Chez nous ce pourrait être Marine le Pen, mais elle est trop diabolisée, ou même Mélenchon, le bruit et la fureur, mais il ne veut rien renverser vraiment, ou encore les syndicats, mais ils sont trop dévalorisés auprès de l’opinion et des salariés eux-mêmes,tant ils sont redevables du pouvoir.
        Il reste internet et la capacité de chacun d’entre nous à se révolter « individuellement », chacun dans son coin, avec un bulletin de vote, tant qu’il nous en reste un, mais plus pour très longtemps.
        Ce qui manque le plus, ce n’est pas tellement le courage, mais plutôt l’esprit critique. 

         

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      • step // 02.01.2012 à 10h06

        Belle analyse !

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      • tchoo // 04.01.2012 à 08h19

        Ah merdum, après les vieux, voila t’il pas que maintenant c’est la fautes de femmes.
        Dommage de finir en comique vulgaire, c’était pas mal partit pourtant

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    • step // 02.01.2012 à 09h44

      PVL n’est pas insultant avec les vieux, il est infantilisant. Logique pour la génération « responsable mais pas coupable ».

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  • Eddie Constantine // 02.01.2012 à 01h48

    @ Fabrice: vous caricaturez et ça ne fera pas avancer le schmilblic !
    – quand il y a un crime, c’est juste qu’il y a un criminel
    – les classes sont surchargées parce qu’on ne sait plus ce que ce mot veut dire. Mes classes à moi c’était du 32/34 et tout le monde au garde à vous devant l’instit’
    – Les embauches stables sont refusées parce qu’on a 5 millions de chômeurs (cat. ABC). Les employeurs peuvent se permettre ce qu’ils veulent quand il y a 20 postulants pour un poste.
    – les exigences pour un logement sont terribles parce qu’on manque de 800 000 logements. Loueurs et employeurs, même combat.
    – tout va être plus difficile pour tout le monde, jeunes et vieux…
     
    « La question est vaut-il mieux venir d’un monde dur mais s’améliorant avec l’espoir d’un futur radieux ou un monde meilleur qui va en se dégradant au point d’en devenir désespérant ?  »
    Là je suis entièrement d’accord avec vous. Mais dans quelques mois vous aurez l’occasion de renverser la table, alors ne vous gênez pas !
    Parce que vous faites une erreur d’analyse grave: vous croyez qu’une génération a profité de la suivante et ce n’est pas juste. C’est le système financier, monétaire,  économique qui nous a mis, comme on dit chez moi, « la barque en terre ».
    C’est une classe qui a gagné sur l’autre, comme le dit si justement Soros: « C’est une guerre de classes, et c’est ma classe qui est en train de gagner »
    Cette histoire n’a rien à voir avec de soi disant conflits de génération, comme on essaye de nous l’inculquer sournoisement pour que les gens n’aillent pas chercher ailleurs les véritables causes de cette catastrophe qui s’annonce.

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    • step // 02.01.2012 à 09h51

      J’ai des parents, et je suis vaguement conscient que la majorité d’entre eux n’ont pas vu passer le pognon de cet « age d’or » de l’endettement. Ceci ne veut pas dire qu’ils ne doivent subir aucune reproche, en particulier d’avoir vendu la lutte sociale contre de la fausse richesse (l’endettement). D’avoir laissé la direction des pays à des intérêts qui n’étaient pas l’intérêt général en contre-parti d’un confort relatif et temporaire. L’excuse de « on a pas vu passer les sous » n’est pas valable contre la reproche de « vous n’avez pas voulu savoir, ni voulu prévoir ». 

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    • Popeye // 02.01.2012 à 16h41

      Ce n’est pas Soros, c’est Warren Buffet il me semble. C’est un détail, mais les deux se ressemblent beaucoup il est vrai.

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    • Wilmotte Karim // 02.01.2012 à 17h14

      La citation n’est pas, à ma connaissance, de Soros mais de Waren Buffet

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  • Eddie Constantine // 02.01.2012 à 02h05

    Et je vous souhaite à tous une belle et heureuse année, à nous de faire que ce ne soit pas qu’un vœux pieux…

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    • step // 02.01.2012 à 09h45

      Oui bonne année à tous.

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  • bourdeaux // 02.01.2012 à 15h06

    Dimitri dit des  choses ESSENTIELLES dans ce film :
    1 : L’absence d’alternative politique en Grèce, hors les extrêmes. Cela rejoint cette absence de radicalité des partis « institutionnels » dont à parlé Olivier lors de l’entretien du 14/11.
     
    2 : L’absence ( ou l’abandon ?) d’un  contrôle de la dette par la population. En grèce comme ailleurs, on ne mesure pas, par lâcheté, la gravité d’une dette, dès lors qu’elle est contractée par l’état, parce que l’on ignore trop souvent que l’état, c’est nous. Là encore, Olivier l’a brillement expliqué le 14/11 : ce que l’on ne ferait jamais en ménage, en association ou dans une entreprise, on laisse l’état le faire.
    Je me suis demandé, au cours de cette vidéo : « bon sang mais pourquoi, pour quels avantages supposés, pour quels intérêts espérés la Grèce est-elle entrée dans la zone euro ? »
    Franchement, quand on entend Dimitri, on se demande bien pourquoi la Grèce ne fait pas simplement défaut sur sa dette. Mais peut-les grecs doivent-ils en prendre plein la tête pendant 5 ans pour être bien sûr de se souvenir que l’état ne doit pas s’endetter au nom de ses administrés. Après tout, la majorité des électeurs n’est pas sous tutelle ? A quel titre devrait-elle accepter que l’on s’endette en son nom ?

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  • Adam // 03.01.2012 à 09h43

    Petite information Mme Elsa Fornero qu’on voit se lamenter de manière si touchante sur le sort de ces pauvres retraités qui vont voir leur pension se réduire à peau de chagrin, cette dame si empathique est Vice Présidente du conseil d’administration de la Fondation de la Banque San Paolo, qui je le rappelle à distribué 1 Milliard de dividendes cette année.
    Cette exposition emotionnelle me taraude quand même l’esprit, sans vouloir surjouer du sentiment de paranoïa type théorie du complot.
     

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    • bourdeaux // 03.01.2012 à 10h43

      1 md de dividendes, ce n’est pas très parlant. Ce qui serait intéressant, ce serait de connaitre le taux de rémunération actionnariale. Bien cordialement.

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