Les Crises Les Crises
12.juillet.202312.7.2023 // Les Crises

Guerre États-Unis / Chine : l’absence totale de dialogue multiplie les risques

Merci 107
J'envoie

Les deux nations les plus puissantes sont entrées dans une phase périlleuse de malentendus et de fausses notes, ce qui se produit généralement en prélude à une guerre non prévue.

Source : South China Morning Post, Lanxin Xiang
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le chef de la défense chinoise, le général Li Shangfu, serre la main du secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, lors du dîner d’ouverture du Shangri-La Dialogue, un forum annuel sur la défense et la sécurité, à Singapour, le 2 juin. Les deux hommes n’avaient pas prévu de se rencontrer. Photo : Weibo

Pékin ne souhaite plus avoir de discussions de haut niveau avec le gouvernement américain, il a pratiquement renoncé à faire confiance à l’administration Biden, largement considérée par l’élite politique chinoise comme incompétente, ignorante de la culture et de l’histoire chinoises et extrêmement arrogante.

Au lieu de cela, Pékin pourrait bien miser sur le fait que la prochaine élection présidentielle verra émerger quelqu’un d’autre que Joe Biden. Même Donald Trump, semble-t-il, pourrait faire l’affaire, dans la mesure où l’ancien président a joué cartes sur table, déteste les alliances militaires et a horreur de la guerre.

Concernant les dossiers de Taïwan, de la concurrence économique et de la rivalité géopolitique, une communication sérieuse entre les deux parties est devenue pratiquement impossible, même quand il s’agit de négociations fondées sur des bases communes..

La soudaine envie des États-Unis de recourir à la diplomatie de haut niveau est donc motivée par deux facteurs : le désir d’apaiser les craintes de ses alliés, qui redoutent que l’absence de communication ne conduise à une nouvelle guerre, et le désir de promouvoir une campagne de propagande qui voudrait que ce soit la Chine qui se montre déraisonnable.

Une leçon fondamentale que les décideurs politiques des deux parties doivent apprendre est que, dans le cadre d’une diplomatie entre grandes puissances, il ne faut jamais offrir quelque chose dont l’autre partie n’a pas vraiment besoin, ni demander quelque chose que l’autre partie ne pourra jamais donner. En d’autres termes, le seul moyen d’éviter la guerre est d’identifier les intérêts vitaux, les lignes à ne jamais franchir de chacun et les respecter.

Jamais depuis la guerre froide nous n’avons été témoins d’une situation aussi dangereuse. Le fait que les deux nations les plus puissantes du monde soient la plupart du temps dans un dialogue de sourds n’est plus considéré comme anormal.

Au cours de la première décennie du siècle dernier, la Grande-Bretagne était préoccupée par son « problème allemand ». Les deux puissances n’avaient pas d’intérêts conflictuels clairement définis. Pourtant, la Grande-Bretagne se voyait comme le défenseur du statu quo et l’Allemagne impériale comme le challenger. Les deux parties ont commis des erreurs stratégiques. Leurs efforts diplomatiques ont souvent été compromis davantage par une incompatibilité d’intentions et de comportements que par des intérêts purement nationaux, qui étaient, à bien des égards, parallèles.

L’aliénation anglo-allemande n’a pas été le fruit de mauvaises intentions ou de plans sournois à long terme. L’Allemagne s’est efforcée de montrer à la Grande-Bretagne la qualité de son amitié en lui proposant une sorte d’alliance teutonique afin éviter la guerre entre les deux pays. Un cercle vicieux s’est toutefois enclenché lorsque l’Allemagne a commencé à manifester son mécontentement face à ce qu’elle considérait comme un comportement illogique et non coopératif de la part de la Grande-Bretagne, qui n’envisageait pas sérieusement une telle alliance.

En réalité, la préoccupation majeure de la Grande-Bretagne était le défi lancé par la France et la Russie à son vaste empire colonial, et l’Allemagne ne représentait qu’une infime menace pour ses intérêts. Mais Londres a été souvent incapable de faire passer son message. Berlin a alors décidé qu’exprimer de la colère serait plus convaincant. Le Kaiser estimait que l’intransigeance de la Grande-Bretagne était due à la faiblesse de l’Allemagne.

Ce qui avait commencé par un effort sincère pour identifier les intérêts mutuels a lentement dégénéré en un conflit à tous les niveaux. Toute analyse des relations entre les États-Unis et la Chine devrait se concentrer sur la manière d’éviter une interprétation erronée des intentions de l’autre partie. Comme nous le rappelle la guerre en Ukraine, les malentendus et les erreurs de communication peuvent conduire à la guerre.

Le chef de l’OTAN déclare que la Chine est en train de « tirer des leçons » de l’invasion de l’Ukraine par la Russie

De même, le postulat central de Biden est que la Chine est actuellement en train de remettre en cause le statu quo. La Chine est considérée comme une puissance en pleine ascension qui en veut à l’ordre international libéral. Le monde doit donc se préparer à un combat entre la démocratie et l’autocratie, et il n’existe pas de juste milieu.

Mais en réalité, qui, aujourd’hui, défend le statu quo, les États-Unis ou la Chine ? C’est Washington qui ressemble le plus au Berlin Wilhelminien [conception de société liée au règne de l’empereur Guillaume II (en allemand : Wilhelm II) sur le Reich allemand, NdT]. Alors même que la Chine décide d’intégrer pleinement le système international existant, les États-Unis, sous la direction de Trump et de Biden, commencent à changer les règles de l’ordre international qu’ils avaient mises en place après la Seconde Guerre mondiale.

Alors que la Chine aspire à devenir un État normal, c’est-à-dire une grande puissance autosuffisante qui n’a jamais eu d’envie d’expansion territoriale au cours de son histoire, le critère de « normalité » est en train de changer. Alors que la Chine a adopté une diplomatie de type multipolaire pour maintenir la paix dans ses relations extérieures, les États-Unis sont revenus à un fantasme unipolaire en construisant davantage d’alliances militaires pour revenir à une politique de blocs de type Guerre froide.

La Chine met en garde l’alliance AUKUS [Australie, Royaume-Uni, USA, NdT] contre une « pente dangereuse » concernant les sous-marins à propulsion nucléaire.

Dans le domaine de la sécurité, les Etats-Unis offrent certes à la Chine la paix dans le détroit de Taïwan, à condition que Pékin accepte l’existence de deux entités territoriales chinoises distinctes : une pour la Chine, une pour Taïwan. Or c’est là quelque chose que la Chine ne pourra jamais accepter. Dans le domaine économique, l’offre américaine est encore moins convaincante. Ils ont récemment adopté le même langage que l’Union européenne, revenant sur le « découplage » pour adopter le concept de « dérisquage ». Il s’agit là d’un geste de bonne volonté à l’égard de la Chine. Mais pour Pékin, cela n’a guère de sens.

Tout d’abord, les dirigeants chinois sont psychologiquement préparés au découplage et ont commencé à mettre en place divers systèmes de défense, notamment par la dédollarisation du marché commercial international. Ils défendent également de manière agressive une stratégie autonome en matière de haute technologie. Deuxièmement, les dirigeants chinois sont convaincus que la stratégie globale des États-Unis consiste à endiguer la Chine dans tous les domaines.

Troisièmement et surtout, du point de vue chinois, le plus grand risque pour les deux parties est la question de Taïwan, et les États-Unis ne semblent pas disposés à faire quoi que ce soit pour « dérisquer » ce sujet. Au contraire, ils ont accru les risques par des mesures telles que des visites de personnalités de haut rang sur l’île.

En conséquence, Pékin ne se montre plus aussi intéressé par la communication et en outre les échanges entre les deux armées ont été réduits au minimum. Les deux nations les plus puissantes sont entrées dans une phase périlleuse de non communication et d’envoi de mauvais signaux, ce qui se produit généralement en prélude à une guerre non programmée.

Lanxin Xiang

Lanxin Xiang est professeur émérite à l’Institut universitaire de hautes études internationales et du développement à Genève, et chercheur invité au Schuman Center of Advanced Studies de l’Institut universitaire européen (IUE) à Florence. Il est le fondateur de PN Associates Strategic Consultancy et a été distingué par le Stimson Center.

Source : South China Morning Post, Lanxin Xiang, 11-06-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Nous vous proposons cet article afin d'élargir votre champ de réflexion. Cela ne signifie pas forcément que nous approuvions la vision développée ici. Dans tous les cas, notre responsabilité s'arrête aux propos que nous reportons ici. [Lire plus]Nous ne sommes nullement engagés par les propos que l'auteur aurait pu tenir par ailleurs - et encore moins par ceux qu'il pourrait tenir dans le futur. Merci cependant de nous signaler par le formulaire de contact toute information concernant l'auteur qui pourrait nuire à sa réputation. 

Commentaire recommandé

John V. Doe // 12.07.2023 à 10h43

Voir la pente dangereuse que definit A. Vannier impliquerait de se rendre compte que « les blancs n’ont plus la loi » en matière internationale. C’est une réalité que les USA et leurs sujets ne peuvent envisager après plusieurs siècles d’une domination brutale et peu contestée : destruction des sociétés et populations dans les Amériques, pillages et violence sur les 3 autres continents.

Les presses libres en Russie et Chine se gaussaient ces derniers jours des « règles » invisibles et toujours changeantes de l’ordre imperial telles les armes à sous-munitions qui sont des crimes de guerre (Jen Psalki 02/2022) sauf si ce sont les USA qui les fournissent à leurs alliés (Ukraine 07/2023) ou l’intangibilité des frontières sauf si ce sont les USA…

22 réactions et commentaires

  • Patrique // 12.07.2023 à 07h38

    C’est en effet ce que font les chinois. Les néo-conservateurs sont des dangereux, que ce soit aux EU ou en France. Il suffit d’écouter des Tanzer, des Kouchner, des BHL, des Tertrais pour comprendre comment est arrivée la 1ère guerre mondiale. Ces gens aiment la guerre.

      +18

    Alerter
  • Auguste Vannier // 12.07.2023 à 08h39

    Ce texte est une véritable leçon de diplomatie élémentaire, limpide, simple à comprendre.
    On en vient à se demander si les diplomates occidentaux ont jamais fait leur classe dans ce domaine, tant ils commettent d’erreurs et refusent de voir la pente dangereuse qu’est en train de prendre la « géopolitique » qu’ils soutiennent.

      +21

    Alerter
    • John V. Doe // 12.07.2023 à 10h43

      Voir la pente dangereuse que definit A. Vannier impliquerait de se rendre compte que « les blancs n’ont plus la loi » en matière internationale. C’est une réalité que les USA et leurs sujets ne peuvent envisager après plusieurs siècles d’une domination brutale et peu contestée : destruction des sociétés et populations dans les Amériques, pillages et violence sur les 3 autres continents.

      Les presses libres en Russie et Chine se gaussaient ces derniers jours des « règles » invisibles et toujours changeantes de l’ordre imperial telles les armes à sous-munitions qui sont des crimes de guerre (Jen Psalki 02/2022) sauf si ce sont les USA qui les fournissent à leurs alliés (Ukraine 07/2023) ou l’intangibilité des frontières sauf si ce sont les USA…

        +22

      Alerter
    • manuel // 12.07.2023 à 12h27

      Les États Unis et la France, depuis peu, n’utilisant plus de vrais diplomates mais des « copains » comme ambassadeurs, d’où des problèmes récurrents. Ne pas oublier que l’ambassadeur Kennedy auprès d’Hitler avait été nommé par Roosevelt pour services rendus pendant sa campagne.

        +11

      Alerter
  • Savonarole // 12.07.2023 à 10h21

    Le paradoxe de l’administration US actuelle c’est qu’ils donnent des billes à la Chine partout en essayant de les contenir … pourquoi changer un truc qui au final fait le taf même si les formes n’y sont pas ?

      +1

    Alerter
    • RD // 13.07.2023 à 22h45

      Parce qu’il n’y a aucun paradoxe précisément, la Chine est une pure création américaine et qu’il n’y a aucune opposition stratégique majeure entre Chine et USA.
      Les BRICS, route de la soie, SCO etc est de la poudre aux yeux, ce n’est qu’une alliance impotente sans potentialité stratégique radicale. En aucun cas ils ne peuvent tenir tête aux USA et leur cercle de domination/influence.

        +1

      Alerter
  • KelKON // 12.07.2023 à 10h57

    Vision naïve de la Chine.
    Ils sont en train d’annexer la mer de Chine en opposition complète au traite de Montego Bay qu’ils ont pourtant signé.
    Pas besoin pour eux d’envahir un pays pour l’asservir avec leur masse et leur puissance (économique, militaire, financière, commerciale…).
    Leur respect des règles du commerce internationale (dumping, pillage technologique, brevets…)
    Les US doivent réagir avant de se faire bouffer (et nous avec)

      +1

    Alerter
    • jacques // 12.07.2023 à 11h20

      C’est écrit dans l’article, la Chine cherche à se diversifier aux niveaux ressources, économies et diplomaties pour ne plus être dépendante de « l’occident= USA et ses vassaux ».
      Pour la recherche, pillage, etc, ce sont « nos » industriels qui leur ont tout donné pour gagner du fric à court terme.
      Mais, aujourd’hui, la Chine est dans le peloton de tête de la recherche et développement. Ils forment des ingénieurs par milliers, même si les nôtres sont très bons, eux les ont en très grands nombres.

        +18

      Alerter
      • john // 12.07.2023 à 22h27

        Effectivement Jacques. Ils ont et forment des milliers d’ingénieurs ET les dirigeants du pays ont une gestion du pays avec des objectifs de long terme à atteindre. Nos ingénieurs sont peut-être bon mais l’intendance ne suit pas….

          +6

        Alerter
    • utopiste pragmatique // 12.07.2023 à 11h34

      Ce sont les règles que les « libéraux » ont inventé et utilisé à leur profit depuis pas mal de décennies. Maintenant que quelqu’un les utilisent contre eux avec succès, les remettent-ils en question? Non. Ils sortent les flingues.
      Ils ont eux la possibilité, pendant une petite décennie, de changer le cours du monde en mieux. Ils ont préféré se comporter en pillards et en profiteurs. Aucune suprématie n’a jamais duré éternellement.

        +12

      Alerter
    • Moussars // 12.07.2023 à 11h48

      On a réagit lorsque, par exemple, les Japonais nous copiaient sans vergogne ?!
      Petit rappel :
      Les USA ont signé il y a 50 ans avec la Chine la déclaration selon laquelle il n’y avait qu’une seule Chine.
      Les combats sanglants des ouvriers américains au 19è sont à passer par perte et profit ?
      La vérité, c’est que les amerloques veulent rester les maîtres et continuer à être les seuls à décider de tout et n’avoir que des vassaux quitte à employer les » grands » moyens le plus souvent…

        +17

      Alerter
      • Moussars // 12.07.2023 à 11h52

        Les Japonais, c’était dans les années 70 et 80 qu’ils nous espionnaient partout.
        Lorsqu’ils ont commencé à revenir au pays, la plupart de leurs enfants devaient passer par des sortes d’écoles de redressement pour les faire rentrer dans le moule…

          +3

        Alerter
        • manuel // 12.07.2023 à 12h30

          Vous avez des sources? Jamais rien lu de pareil.

            +3

          Alerter
          • Moussars // 12.07.2023 à 14h12

            Mon expérience avec différents japonais qui ont travaillé dans plusieurs régions où je travaillais.
            Des diplomates ayant travaillé au Japon me l’ont confirmé. Je l’ai lu aussi (Le Monde Diplomatique notamment, de mémoire). Ma soeur aînée me le confirma dans la fin des années 70 après son voyage au Pays du Soleil Levant. Elle même des amis japonais qui faisaient en France pour ne pas retourner au pays avant que leurs enfants n’aient terminé leurs études.

              +5

            Alerter
    • Koui // 18.07.2023 à 13h59

      Pour votre gouverne, les revendications de la république populaire de Chine sur la mer de Chine sont absolument identiques à celles de la République de Chine (plus connue comme province rebelle de Taiwan) depuis 1945. La revendication des deux Chine sur les îles de mer de Chine n’est en aucun cas une violation de la convention de Montego bay. Les USA n’ont pas signé cette convention contrairement à la France. Les USA doivent réagir en signant la Convention et en respectant la souveraineté de la RPC sur Taiwan conformément aux traités qu’ils ont signé et que la France a signé avant eux. Les journalistes français doivent arrêter de tout mélanger dans le but de manipuler l’opinion au profit des USA.

        +3

      Alerter
  • Daniel // 12.07.2023 à 12h29

    Pour compléter la vision chinoise du monde,
    il y a ce complément de l’ambassadeur de Chine en France du week end dernier qui élargi ce sujet au delà de la question de la guerre :
    http://fr.china-embassy.gov.cn/fra/zfzj/202307/t20230709_11110388.htm

      +11

    Alerter
  • Cévéyanh // 12.07.2023 à 19h45

    « la Chine aspire à devenir un État normal, c’est-à-dire une grande puissance autosuffisante qui n’a jamais eu d’envie d’expansion territoriale au cours de son histoire »

    JAMAIS ? De quel Chine parle-t-il ? De l’actuelle territoire qui ne s’est pas étendue ? La Chine des Qing, dernière dysnatie reignant sur le pays, a étendue le territoire au cours du XVIIIe siècle : bassin de l’Ili et le Xinjiang. https://chine.in/guide/qianlong_439.html

    Les chinois (les Hans) ONT AGRANDI leur territoire au cours de son histoire à plusieurs reprises. Si nous partons de celle de leur 1er empereur Qin Ying Zheng devenu Qin Shi Huangdi (dynastie des Qin commençant en -221) ; celui qui fut enterré dans une tombe et qu’iels ont retrouvé avec une armée de terre cuite.
    Il a réunit les 7 royaumes par la guerre qui se situaient tous aux environs du nord-est de la Chine, aux alentours du centre du fleuve Jaune (lieu de naissance de l’ethnie Han). Puis a conquérit d’autres territoires et le sud de l’actuelle Chine occupée par d’autres peuples. Plus tard, Les Hans ont été incité à s’intaller dans ces régions du sud pour « ancrer » ces territoires sans expulser les locaux pour mieux les intégrer à la culture Han. Toutefois, en ce temps-là, les populations n’étaient pas aussi nombreuse qu’aujourd’hui.

    « Qin Shi Huangdi chercha également à étendre son royaume. Au Sud, ses armées atteignirent le Delta du Sông Hông (fleuve Rouge), au Viêtnam. Au Sud-Ouest, l’empire s’étendit sur la plus grande partie des actuelles provinces du Yunnan, du Guizhou et du Sichuan. Au Nord-Ouest, il s’avança jusqu’à Lanzhou, dans l’actuelle province du Gansu. Au Nord-Est, une partie de la Corée dut prêter allégeance à l’Empire. Cependant, le centre de la civilisation resta dans le bassin du Fleuve Jaune.  » (https://www.ccc-paris.org/decouverte-de-la-chine/la-dynastie-des-qin/).

    Cette superficie n’a pas arrêté de se modifier, elle s’est morcellée puis regroupé en partie, de nouveau morcellé etc, pour enfin arriver à celle de l’actuelle Chine. https://fr.wikipedia.org/wiki/Chine#/media/Fichier:Territories_of_Dynasties_in_China.gif

      +3

    Alerter
    • Gaspard des montagnes // 13.07.2023 à 06h53

      Effectivement nous avons un processus d’unification et de fragmentation depuis 3000 ans. Mais ce processus se réalise sur une aire limitée toujours identique : l’Extrême-Orient.
      Contrairement aux européens, ils n’ont pas conquis les 4 autres continents.
      D’ailleurs une illustration pertinente est l’expédition de la grande flotte vers 1400-1430 : 30000 hommes et 70 vaisseaux. Ils ont visité les cotes de l’Inde, du moyen-orient, de l’Afrique de l’est et de l’Indonésie.Puis l’empereur a considéré que cela était de peu d’intérêt et suffisait à la connaissance.
      De même ils n’ont pas essayé d’envahir l’ensemble du continent euro-asiatique.

        +17

      Alerter
    • Moussars // 13.07.2023 à 21h16

      Comme pour nous : les premiers rois ont commencé par régner sur L’Ile de France pour terminer quelques siècles plus tard par un hexagone…

        +2

      Alerter
      • Koui // 18.07.2023 à 14h05

        Oui, nous avons été envahis, opprimés pendant des siècles et le « génocide » a fait de nous des français avant d’être acultures en européens anglophones. Mais c’était avant.

          +0

        Alerter
    • Cévéyanh // 14.07.2023 à 11h13

      A Gaspard des montagnes,
      « L’unification » pour certainos, car il n’était pas forcément considéré comme « unification » pour les 6 royaumes qui se faisaient attaquer, ni par leur peuple (c’était une violation de leur frontière et territoire). Par contre, en conquérant les autres royaumes non Han, nous ne pouvons plus dire « l’unification », c’est bien de l’expansion de territoire. Comme Moussars le relève, comme en France et tous les pays européens, il me semble. Alors dire que la Chine n’a « jamais eu envie d’expansion de territoire au cours de son histoire », c’est un récit imaginé ou pour lui ce n’était qu’une « unification ». L’expansion de territoire peut se faire car c’est pour se réunir ? La vue du bien d’un camp pour le bien de toustes ? Au lieu d’une vue d’entente pour le bien de toustes ?

      Puis « l’unification » par la force cela mène à des morts au combat de fils, de pères, de cousins, d’oncles et des bléssés autant physiquement que psychologiquement et possiblement aussi des familles. C’est aussi bien le cas du royaume attaqué que celui attaquant. Cela attriste, détruit des familles puis aussi l’environnement du combat (villages ou paysage).

      Pourquoi « mais » dans votre phrase « Mais ce processus se réalise sur une aire limitée toujours identique : l’Extrême-Orient. » ?
      Que voulez-vous dire ? Que cela justifie leur guerre d’expansion qui ne serait que des réunifications si elle ne se passe pas dans d’autres continents ? Car c’est entre les asiatiques ? Que la conquête se fait par un pays d’à côté ou d’un pays lointain. Qu’est-ce qui change pour ce pays ? Si les italienos (italiens/italiennes) décidaient de reconquérir les terres de leurs ancêtres les romainos (romains/romaines), vous parlerez toujours « d’unification » ?

      Bien sûr, toustes les dirigeantos des pays n’ont pas toustes envie d’étendre leur territoire. Cela vaut aussi pour la Chine. De plus, cela dépend de la paix ou non déjà dans leur territoire. Plusieurs facteurs peuvent jouer donc, ne pensez-vous pas ? Comme la surpopulation par rapport à l’alimentation, les révoltes du peuple, les mécontentement de la classe aristocratique, les sécheresses… Les européens n’avaient déjà par à diriger un territoire aussi grand que celle de la Chine avec une population identique aussi à cette époque.

        +0

      Alerter
    • Cévéyanh // 14.07.2023 à 11h27

      Concernant la période où vous faites référence avec la fameuse expédition de leur grande flotte (sous la dynastie Ming) :

      « Au début de son règne [3ème empereur Ming de l’éthnie Han], il conquit le Vietnam et fit de Malacca un nouveau sultanat, point d’entrée de l’océan Indien, et emplacement hautement stratégique pour la Chine. Afin de dominer les routes commerciales qui liaient la Chine à l’Asie du Sud-Est et à l’océan Indien, l’empereur décida de constituer une flotte impressionnante, […]. L’homme qu’il choisit comme commandant n’était autre que Zheng He. » (https://www.nationalgeographic.fr/histoire/2020/10/zheng-he-lexplorateur-qui-a-fait-de-la-chine-une-grande-puissance-navale)

      « Yongle tenta d’étendre l’influence de la Chine au-delà de ses frontières en encourageant les autres dirigeants à envoyer les ambassadeurs en Chine pour y payer un tribut. Les armées chinoises conquirent Annam tandis que la flotte chinoise naviguait dans les mers de Chine et dans l’océan Indien, allant jusqu’à la côte est de l’Afrique. Les chinois eurent une certaine influence sur le Turkestan. Les nations maritimes asiatiques envoyèrent des envoyés avec un tribut pour l’empereur chinois. » https://chine.in/guide/dynastie-des-ming_276.html

      Les tributs peuvent être considérés soit comme des gestes de diplomatie ou soit des gestes de soumission.

        +0

      Alerter
  • Afficher tous les commentaires

Les commentaires sont fermés.

Et recevez nos publications