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29.juin.202329.6.2023 // Les Crises

Sommet de l’OTAN à Vilnius : l’alliance divisée sur la question de l’adhésion de l’Ukraine

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La pression monte pour qu’une déclaration officielle de quelque sorte sur l’adhésion de l’Ukraine soit faite lors des réunions qui se tiendront à Vilnius le mois prochain.

Source : Responsible Statecraft, David Sacks
Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, et le secrétaire américain à la Défense, Lloyd Austin, posent avec les ministres de la Défense de l’OTAN pour une photo de famille, lors du deuxième jour d’une réunion au siège de l’OTAN à Bruxelles (Belgique), le 15 février 2023. (Shutterstock/Alexandros Michailidis)

Un article paru dans le New York Times mercredi (14 juin) affirme que des pressions s’exercent sur Biden pour qu’il annonce un calendrier pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN, lors du sommet qui se tiendra à Vilnius le mois prochain.

Biden est soi-disant « isolé » au sein des alliés de l’OTAN dans sa réticence sur le sujet, bien que cette affirmation soit contredite par le dernier paragraphe de l’article (ce paragraphe que Noam Chomsky recommande de lire toujours en premier), qui reconnaît que « certains soutiennent plus timidement » que l’adhésion [de l’Ukraine] à l’OTAN « pourrait être pour Poutine un encouragement à poursuivre la guerre, ou à l’intensifier ».

En effet, Moscou ayant déjà déclaré que l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN était totalement inacceptable et constituait une menace existentielle – sa propre protection étant l’un de ses principaux objectifs de guerre – une déclaration à Vilnius qui dirait que l’Ukraine rejoindra l’OTAN à la fin de la guerre garantira en fait que la guerre se poursuivra éternellement. Elle aurait également pour effet de retirer de la table le principal argument de négociation de l’Occident pour parvenir à la paix, à savoir la neutralité de l’Ukraine.

Il est évident que la pression exercée sur Biden vient de Zelensky et de certains pays d’Europe orientale de l’OTAN, en particulier la Pologne et les États baltes. Zelensky a déclaré il y a deux semaines que si l’Ukraine ne recevait pas un signal fort quant à son éventuelle adhésion, elle ne participerait même pas au sommet de Vilnius. L’ancien secrétaire général de l’OTAN, Anders Rasmussen, aujourd’hui consultant auprès de Zelensky, a même menacé : « Si toutefois l’OTAN ne parvenait pas à se mettre d’accord sur une voie claire pour l’Ukraine, il est tout à fait possible que certains pays prennent des mesures à titre individuel. » En particulier, « les Polonais envisageraient sérieusement la possibilité d’entrer dans l’action » ce qui déclencherait une guerre directe entre l’OTAN et la Russie.

L’article du New York Times laisse entendre que le secrétaire général actuel [de l’OTAN], Jens Stoltenberg, soutient les partisans de la ligne dure sur la nécessité d’un calendrier réaliste pour l’admission de l’Ukraine au sein de l’OTAN, mais il n’a fait aucune promesse en ce sens lors de son discours commun avec le président Biden de mardi (13 juin). Mercredi, Stoltenberg et l’OTAN ont clairement indiqué qu’aucun calendrier spécifique pour l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ne serait à l’ordre du jour du sommet de Vilnius. Il a réaffirmé ses propos d’avril selon lesquels « l’avenir de l’Ukraine est au sein de l’OTAN » et a déclaré que les États membres se mettraient d’accord sur un « programme sur plusieurs années » pour aider l’Ukraine à « devenir pleinement compatible avec l’OTAN », mais n’a pas voulu s’engager sur quoi que ce soit de plus précis.

Apparemment, ce sont Zelensky et ses alliés le long de la frontière russe qui sont « isolés », et non le président Biden.

Quelles que soient les opinions personnelles de Stoltenberg, il sait que l’OTAN est divisée sur la question de l’admission de l’Ukraine dans un avenir proche. Même le New York Times cite trois pays – l’Allemagne, la Hongrie et la Turquie – dont les dirigeants s’opposeraient assurément à l’adhésion à une date future donnée. De nombreux autres dirigeants ont, en privé, exprimé leur inquiétude et il semble bien que Biden, et c’est à mettre à son crédit, soit l’un d’entre eux.

Bien que sa conduite et sa rhétorique aient été dans l’ensemble bellicistes (et je continue d’affirmer qu’il aurait pu éviter cette guerre en faisant preuve d’une véritable diplomatie dans les mois qui l’ont précédée), Joe Biden a été admirablement cohérent dans son désir de ne pas plonger l’Amérique dans une guerre directe avec la Russie. Les menaces de Rasmussen soulignent la facilité avec laquelle une guerre par procuration peut se transformer en guerre réelle dans une alliance où tous les membres s’engagent à prendre la défense militaire de l’un d’entre eux. Le peuple américain pourrait commencer à s’interroger sur la sagesse d’établir de nouvelles garanties au titre de l’article 5, si des étrangers comme Rassmussen peuvent utiliser les garanties existantes et faire du chantage aux États-Unis pour les pousser à agir de manière imprudente.

Les gesticulations polonaises ou ukrainiennes ne doivent pas inciter les américains à s’engouffrer dans une Troisième Guerre mondiale, ce n’est pas à eux de mener le bal.

A défaut de garantir à l’Ukraine la sécurité qu’offre l’adhésion à l’OTAN, certains experts en politique étrangère de l’entourage de Joe Biden, tel le secrétaire d’Etat Antony Blinken, soutiennent une thèse différente, à savoir donner à l’Ukraine le « statut d’Israël ». Ce qui consiste à offrir des garanties de sécurité à long terme (décennales dans le cas d’Israël) dont des armes, des munitions et de l’argent « non tributaire de la contre-offensive en cours ou du calendrier électoral ». En d’autres termes, l’Amérique ne réévaluera pas son soutien même en cas d’échec de la contre-offensive. Le soutien ne cessera pas même si ces satanés électeurs changent d’avis. La Guerre de Biden pour la démocratie est trop importante pour être exposée aux aléas des élections.

Toutefois, certains observateurs pourraient y voir un leurre classique. L’année dernière, après que l’Ukraine a repris des territoires autour de Kharkiv et de Kherson, les Américains ont reçu l’assurance que les Ukrainiens finaliseraient le travail au printemps et à l’été 2023. Cette nouvelle contre-offensive ukrainienne devrait faire régresser les gains territoriaux des Russes, peut-être même menacer l’emprise russe sur la Crimée et amènerait ainsi Moscou à la table des négociations, ce qui mettrait fin à la guerre. C’est sur cette base que de nombreux Américains ont soutenu le budget de plus de 100 milliards de dollars alloué à l’Ukraine. La promesse implicite était qu’il s’agissait d’une dépense ponctuelle, et non d’une base de référence pour des crédits annuels dans le cadre d’une nouvelle guerre éternelle.

Aujourd’hui, le début laborieux de la contre-offensive associé à la proposition d’un accord pluriannuel à Vilnius montrent clairement qu’il s’agissait d’un mensonge ou d’une chimère. Mais n’est-ce pas ce qu’il se passe toujours ? Les administrations nous entraînent dans la guerre avec des promesses de victoire rapide et facile, puis, une fois que nous sommes engagés, nous disent que nous ne pouvons pas nous retirer, quel qu’en soit le coût, car la crédibilité des États-Unis est en jeu. C’est le Vietnam, l’Afghanistan ou l’Irak qui recommencent, sauf que cette fois, l’adversaire est doté de l’arme nucléaire, ce qui crée un risque accru que la guerre ne dégénère en Troisième Guerre mondiale à n’importe quel moment.

L’aspect le plus stérile du débat actuel entre les membres de l’OTAN est peut-être le fait qu’avec ou sans calendrier, une Déclaration de Vilnius sur une adhésion de l’Ukraine à l’OTAN est une promesse qui ne peut être mise en œuvre, en l’absence d’un revirement majeur de la situation ukrainienne sur le champ de bataille. Une telle déclaration ne peut garantir l’admission de l’Ukraine à l’OTAN, pas plus que ne l’avait fait la déclaration précédente lors du sommet de Bucarest en 2008. Elle ne peut que garantir que les Russes resteront implacablement résolus à empêcher cette adhésion en perpétuant la guerre aussi longtemps qu’il le faudra.

Par conséquent, notre insistance pour que l’Ukraine soit autorisée à rejoindre l’OTAN « un jour », combinée à notre désir (raisonnable) de ne pas être entraînés dans la Troisième Guerre mondiale, signifie que ce « un jour » n’arrivera jamais. Cela soulève la question suivante : pourquoi continuer à faire une promesse alors qu’il n’y a pas de voie réaliste pour la réaliser ? Pourquoi se battre pour un principe (la « porte ouverte » de l’OTAN) qui est de toute façon largement théorique puisque en réalité, l’Ukraine ne peut pas rejoindre l’alliance sans déclencher une conflagration à l’échelle du continent [européen], ce que précisément l’OTAN est censée éviter en premier lieu ?

Les dirigeants réunis à Vilnius ne se posent peut-être pas cette question, mais les futurs historiens qui les jugeront le feront certainement.

Source : Responsible Statecraft, David Sacks, 16-06-2023

Traduit par les lecteurs du site Les-Crises

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Arcousan09 // 29.06.2023 à 08h19

Mais qu’est-ce que Ukraine a à faire en OTAN ????? si ce n’est provoquer des conflits avec la Russie
De même qu’est-ce que viennent faire en OTAN la Suède …. NEUTRE …. depuis le XIX siècle et encore plus la Finlande si ce n’est là encore de la provocation contre la Russie avec le grand plaisir des « pacifistes » « démocrates » US de provoquer à nouveau des conflits ….. comme ils savent très bien le faire depuis plus de 100 années rêvant de s’attaquer à la Chine sur un territoire qui reste à définir
Anatole France: « vous penser mourir pour votre pays alors que vous mourrez pour des financiers » (citation approximative)

12 réactions et commentaires

  • calal // 29.06.2023 à 08h19

    A priori,les russes detruisent des vehicules blindes et des canons factures des millions voir des dizaines de millions avec des drones kamikazes qui coutent quelques dizaines de milliers de dollars.
    C’est pas le tout de fournir des « milliards » d’aide, mais est ce que l’objectif est atteint?

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  • Arcousan09 // 29.06.2023 à 08h19

    Mais qu’est-ce que Ukraine a à faire en OTAN ????? si ce n’est provoquer des conflits avec la Russie
    De même qu’est-ce que viennent faire en OTAN la Suède …. NEUTRE …. depuis le XIX siècle et encore plus la Finlande si ce n’est là encore de la provocation contre la Russie avec le grand plaisir des « pacifistes » « démocrates » US de provoquer à nouveau des conflits ….. comme ils savent très bien le faire depuis plus de 100 années rêvant de s’attaquer à la Chine sur un territoire qui reste à définir
    Anatole France: « vous penser mourir pour votre pays alors que vous mourrez pour des financiers » (citation approximative)

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    • ouvrierpcf // 29.06.2023 à 10h00

      OTAN organisation de défense du territoire atlantique nord l’Ukraine en Atlantique Nord ? La Pologne atlantique Nord ? La Turquie atlantique Nord ? J’ai vraiment des problèmes avec la géographie moi

        +26

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  • Kalash // 29.06.2023 à 10h09

    C’est sur on va nous demander notre avis, cette fois….. comme quand ils ont modifié l’article 35 de la constitution en 2011. Un « dépoussièrage de la constitution » d’après les journalistes. Avant (et depuis 1793) le gouvernement français, pour déclarer la guerre, devait avoir le vote des 2 chambres. Depuis Sarkozy de Nagi-Bocsa, le gouvernement peut envoyer l’armée dans une « intervention extérieure » (magie ! le mot « guerre » a été supprimé du dico constitutionel, un peu comme Poutine avec son « opération militaire spéciale »). Et ce qui est encore mieux c’est que le gouvernement peut faire ça SANS AUCUN VOTE DE NOS REPRESENTANTS.
    Ce qu’ils appellent démocracie n’est que le faux nez de la dictature des banquiers, le résultat prévisible de 1789. Nous avons changé de maitres, passant de la noblesse à la bourgeoisie et le sommet de la bourgeoisie c’est la banque.

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  • Actustragicus // 29.06.2023 à 12h03

    Encore davantage que le recours récurrent aux articles 40 et 49-3, ou le mépris de classe de nos dirigeants, tout ceci prouve le mensonge démocratique dans lequel nous vivons : à quel moment nous a-t-on consultés sur une telle question, qui engage notre vie même ?

      +31

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  • med // 29.06.2023 à 13h52

    Il me semblait avoir lu un jour, que les statuts de l’OTAN interdisaient à un pays en guerre d’adhérer à l’otan. Je me trompe ?

      +23

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  • POPOV // 29.06.2023 à 19h04

    Les gigotements de l’otan peuvent faire sourire, si ce n’est le nombre de morts qui en découlera. Cette institution devenue plus politique que militaire cloisonne toute initiative européenne pour s’émanciper de la tutelle anglo-saxonne. Même les États considérés modérés dans l’organisation (Turquie, Hongrie) ont accepté l’entrée de la Finlande et presque de la Suède (pays neutre depuis plus d’un siècle), sous prétexte d’une menace russe assez illusoire. Pourquoi donc?
    L’otan a aussi proposé son extension à l’océan Pacifique, toujours pour de futiles prétextes (la Chine envahirait l’Europe, L’Amérique?). Là, notre illustre Président Macron a émis quelques réserves quant à cette initiative, suite à une virée à Pékin.
    L’incorporation de l’Ukraine fait bien parler dans les médias du pouvoir, et c’est la forme du discours qui est à retenir, teintée d’un brin de mortification. Dans ces moments difficiles, la cohésion doit s’afficher clairement. Si quelques dissonances apparaissaient pour enrôler l’Ukraine dans ce grand projet pacifiste, des moyens coercitifs seront mis en œuvre pour faire revenir les égarés dans le droit chemin.
    L’entrée de l’Ukraine dans le monde occidental (suite à un putsch) en 2014 a été saluée par toutes les démocraties occidentales. Depuis, le logotype de l’OUN-B (groupuscule ayant plus que collaboré avec le régime nazi) est devenu armoirie officielle de cet État exemplaire. Son enrôlement dans l’otan aussi peut s’envisager.

      +10

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  • Mikatypa // 01.07.2023 à 13h21

    Pourquoi l’Otan et son élargissement sans fin ? Voilà la question. Et surtout, pourquoi la France qui a sa bombe atomique, a-t-elle besoin de l’Otan si ce n’est pour assurer ses ventes d’arme ? Et pourquoi, dans ce cas, tous les pays de l’Otan se précipitent pour acheter des armes Us, plus chères et pas encore opérationnelles (F35)?
    La continuation de la guerre semble être l’objectif final, au bénéfice exclusif des Usa !

      +11

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  • JPP // 01.07.2023 à 14h11

    De Gaulle visait d’abord avec la bombe atomique à la française une indépendance relative Politique car L’indépendance militaire atomique réelle de la France a toujours été une fiction. En effet le temps disponible entre la détection d’une attaque atomique visant la France et la décision de répondre est très court et est exclusvement fonction de la détection précoce des lancements mortels. Or la chaine de détection avancée, au début par le réseau du NORAD, était totalement sous contrôle américain. Aura t’on de nos jours assez de satellites espions français vraiment actifs ce jour fatal ???? et pour faire quoi d’ailleurs, vu que notre pays de taille modeste sera alors à coup sur anéanti !
    Notre survie est en fait fonction de notre indépendance VRAIE. De Gaulle nous avait fait sortir à raison du commandement intégré de l’OTAN, justement pour ne pas être entrainé malgré nous dans un conflit qui ne nous concernerait pas. La décision de réintégration par Sarkosy a été une énorme erreur dramatique pour notre Pays.

      +13

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  • Josy // 01.07.2023 à 20h03

    Les décisions de Sarkozy , puis celles de Hollande et enfin les dernières du roi des bois qui attend d’avoir mis fin à la démocratie en France comme les USA ont si bien su le faire partout où ils affirment l’installer.
    Les dirigeants de l’OTAN ne se posent aucune question : ils ne sont pas choisis pour ça et moins ils pensent et mieux ils se trouvent.
    L’auteur pense d’ailleurs que les historiens devront résoudre l’énigme de l’activité et de l’ utilité de cette organisation batailleuse et peu fiable.

      +10

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  • Pal // 03.07.2023 à 16h58

    « La Guerre de Biden pour la démocratie est trop importante pour être exposée aux aléas des élections. »
    Cette très jolie phrase résume très bien l’utopie démocratique…

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  • jb // 05.07.2023 à 22h24

    L’objectif affiché de la Russie, actuellement, est de faire revenir l Otan aux frontieres de 1997. Comment faire si ce n est la destruction de l’Otan ? Stock d’armes et de munition qui se vident, démonstration sur le champs de la destruction des armes occidentales récentes (patriot 3 , leopard 2 , Cesar….) et démonstrations de leurs missiles hypersoniques sur des bunkers enterrés sans parler de la guerre electronique ou de l’artillerie. Les perspectives de victoires n existent que dans la presse occidentale. Les acteurs ayant vu cela savent que l Otan est un tigre de papier, déjà froissé en afghanistan, et qui ne peut soutenir une guerre conventionnelle en Europe contre la Russie. En cas de conflit le risque atomique sera imminent et l océan ne protegra pas les américains. Dieu nous en préserve. Cette réunion sera une mascarade associée a beaucoup de gesticulation comme les précédentes, sauf que les américains décideront peut etre de lacher le président Z a ce moment du fait des élections a venir ce qui marquerait l arrêt de la fuite en avant.

      +3

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